Episodes
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Ce sont deux géants asiatiques, deux pays dont les dirigeants cultivent un nationalisme exacerbé. L’Inde de Narendra Modi et la Chine de Xi Jinping ont la même ambition : changer l’ordre mondial issu de la guerre 39-45 mais ont-elles la même vision de ce nouveau monde ? c’est toute la question.
Les deux puissances nucléaires sont rivales, leurs intérêts et leurs alliés diffèrent et leur conflit frontalier dans l’Himalaya est source de tensions croissantes depuis plusieurs mois. Tensions ravivées par la publication, fin août de l’édition 2023 de la carte nationale chinoise. Une carte où la Chine inclut dans ses frontières des portions de territoires de ses voisins asiatiques (Inde, Malaisie, Philippines) et même de son allié russe. Sans oublier évidemment Taiwan.
L’Inde, 5ème économie mondiale, devenue en 2023 le pays le plus peuplé de la planète, devant la Chine, veut désormais jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. Mais a-t-elle les moyens de ses ambitions ? Sa méfiance envers l’expansionnisme chinois est-elle justifiée ? Un dérapage est-il possible dans l’Himalaya ? Jusqu’où pourrait aller l’antagonisme entre les deux pays ?
3 invités :
- Isabelle Saint-Mézard, chercheuse associée à l'IFRI (Institut français des Relations internationales), a publié «Géopolitique de l'Indo-Pacifique», aux PUF en 2022
- Jean-François Huchet, économiste, sinologue, président de l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales)
- Christophe Jaffrelot, directeur de recherche au CERI-Sciences Po/CNRS, professeur de Politique et Sociologie indiennes au King's India Institute de Londres, auteur de «L'Inde de Modi. National-populisme et démocratie ethnique» chez Fayard, en 2019.
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C’est une poignée de main entrée dans l’histoire : celle échangée le 13 septembre 1993 sur la pelouse de la Maison Blanche à Washington par le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le leader de l’OLP Yasser Arafat, sous les yeux du président américain Bill Clinton. 9 mois de négociations secrètes en Norvège viennent d’aboutir à la signature, sous l’égide des États-Unis des accords d’Oslo.
Le texte définit les premières étapes d’un processus d’autonomie des Palestiniens et d’un retrait progressif de l’armée israélienne des Territoires Palestiniens conquis en 1967, à l’issue de la Guerre des Six jours. Objectif à terme : parvenir à la création d’un État palestinien indépendant, aux côtés de l’État d’Israël…
30 ans après, force est de constater que le rêve de paix s’est évanoui. Depuis 1993, le nombre de colons israéliens est passé de 250 000 à 700 000, le Territoire palestinien a été morcelé en confettis, rendant ingouvernable un potentiel État de Palestine, et le cycle de la violence est sans fin : humiliations, expulsions, révolte, répression, attentats, représailles… Avec l’extrême droite au pouvoir en Israël, jamais l’avenir des Palestiniens n’a semblé aussi sombre. Et la question palestinienne ne préoccupe guère les Israéliens qui manifestent, depuis des mois, pour défendre une démocratie menacée.
Alors pourquoi les accords d’Oslo ont-ils échoué ? À qui la faute ? La solution à 2 États est-elle morte ? Les Palestiniens vivent-ils sous un régime d’apartheid, comme l’a dénoncé récemment un ancien chef du Mossad israélien ? Pourquoi la communauté internationale est-elle incapable de régler cet interminable conflit israélo-palestinien ?
3 invités :
- Stéphanie Latte Abdallah, directrice de recherche au CNRS, politiste et anthropologue, a publié en 2022, aux éditions Karthala, «Des morts en guerre. Détention des corps et figues du martyr en Palestine»
- Thomas Vescovi, chercheur indépendant en Histoire contemporaine, auteur de « L’échec d’une utopie : une histoire des gauches en Israël », paru en 2021, aux Éditions La Découverte
- Vincent Lemire, historien, professeur à l’Université Paris-Est Gustave Eiffel, ancien directeur du Centre de recherche français à Jérusalem, a publié avec le dessinateur Christophe Gaultier la BD « Histoire de Jérusalem », aux éditions Les Arènes.
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Episodes manquant?
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Plus de 2 000 Haïtiens ont perdu la vie, depuis le 1er janvier 2023, suite aux violences des gangs armés. Engluée dans une crise sécuritaire, humanitaire mais aussi politique, comment la première nation noire peut-elle sortir la tête de l’eau ?
Alors que le Conseil de Sécurité de l'ONU a reporté, cette semaine, son vote sur l'envoi d'une force militaire multinationale sous l'égide du Kenya - force non-onusienne suite aux profondes séquelles qu'ont laissées les précédentes opérations de maintien de la paix en Haïti - faut-il une intervention étrangère pour sortir Haïti de la crise ? Qui pourra apporter à Haïti l'aide attendue ?
Nous en discutons avec Jean-Marie Théodat, géographe et spécialiste de la Géopolitique de la Caraïbe insulaire, à l'Université Paris 1 et l'Université d'État d'Haïti ; Christophe Wargny, historien spécialiste d'Haïti et auteur de plusieurs ouvrages dont « Haïti, 5 siècles après Colomb », aux éditions L'Harmattan, et Marie-Rosy Auguste Ducena, responsable de Programmes au Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) en Haïti.
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Si la guerre en Ukraine fait l’actualité quasi-quotidiennement en Europe, elle suscite ailleurs des réactions hétérogènes. Alors que d’autres régions du monde subissent aussi l’entrave de leur territoire par des puissances étrangères et que la liste des victimes de crimes de guerre ou de crises sécuritaires s’allonge : l'indignation au nom de la défense des droits universels est à géométrie variable. Pourquoi est-elle si différente d'un conflit à l'autre ? Comment la guerre en Ukraine révèle-t-elle le clivage entre l’Occident et le reste du monde ?
Une émission enregistrée dans les locaux de l'IRIS, à l'occasion d'une conférence-débat autour du livre « Guerre en Ukraine, l’onde de choc géopolitique », de Pascal Boniface, paru chez Eyrolles. En compagnie également d'Armelle Charrier, journaliste éditorialiste à France 24 et de Maurice Gourdault-Montagne, ambassadeur de France et ancien secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères.
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À l’occasion des 20 ans de la revue Questions internationales, le bimestriel se penche sur la place de la France dans le monde. La puissance économique, diplomatique, culturelle du pays pèse-t-elle encore aussi lourd sur l’échiquier mondial que par son passé ? Entre forces et faiblesses, déclin et métamorphose, comment la France est-elle perçue à travers des lunettes américaines, africaines ou européennes ?
Invités :
- Serge Sur, rédacteur en chef de Questions internationales et professeur émérite de l’Université Panthéon Assas
- Hans Stark, professeur de Civilisation allemande contemporaine à la Sorbonne Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI
- Georges Tadonki, géographe spécialiste des enjeux géopolitiques et des migrations, et professeur au College of Southern Maryland, aux États-Unis.
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Cette semaine, s’est ouverte à New York la 78ème Assemblée générale des Nations unies, alors que dans le monde, une personne sur 23 a besoin actuellement d’une aide humanitaire. C’est plus que les années précédentes, preuve s’il en est que la courbe du progrès ne va pas dans le bon sens et que les objectifs de développement durable ne sont pas près d'être atteints.
De plus, dans un monde de plus en plus polarisé, le climat général est loin d’être propice à la négociation et l’Organisation des Nations unies, elle-même, est ouvertement critiquée dans son fonctionnement et son action.
Invités :
- Romuald Sciora, spécialiste de l’ONU et des relations internationales.
- Raoul Delcorde, ambassadeur honoraire de Belgique, et docteur en Sciences politiques. Auteur du « Manuel de la négociation diplomatique internationale », paru aux éditions Bruylant.
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Dans une semaine, la France accueillera pour la deuxième fois de son histoire la Coupe du Monde de Rugby. De l'arrivée du ballon ovale entre des mains maoris en Nouvelle-Zélande, à l'histoire des Springbox dans une Afrique du Sud rongée par l'Apartheid, le rugby a été un sport fédérateur ou, au contraire, catalyseur de tensions entre puissances politiques et entre peuples. Il est aujourd'hui étudié, au même titre que le football, comme un objet géopolitique à part entière.
Qu’est-ce que sport peut nous apprendre de la marche du monde actuel ? Comment reflète-t-il ses évolutions ? Comment les équipes se font-elles ambassadrices de leur pays ? Victoires ou défaites rugbystiques influencent-elles le pouvoir des nations sur la scène politique internationale ?
Invités :
Carole Gomez, assistante diplômée à l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne. Et autrice de Géopolitique du Rugby (2023), aux éditions Dunod Daniel Herrero, ancien joueur et entraîneur de rugby, auteur du Dictionnaire amoureux du rugby des temps modernes (2023), aux éditions Plon. -
Loin du temps où les États se faisaient la guerre en coupant le réseau télégraphique à leurs ennemis via les câbles sous-marins, d'autres pions se sont avancés sur le grand échiquier mondial. Les nouvelles puissances, géants de la tech qu'il serait obsolète en 2023 de regrouper exclusivement sous l'acronyme des GAFAM, se livrent sur les terrains qu'elles convoitent à des compétitions stratégiques et économiques d'envergure.
Elles se frayent un chemin à la table des négociations géopolitiques aux côtés des grandes puissances publiques, tout en jouant sur leurs multiples nationalités pour passer à travers les mailles du filet de la régulation. Quels sont les leviers d'influence des Big Techs ? Quels sont les nouveaux territoires convoités ? La souveraineté numérique est-elle atteignable ?
Invités :
Ophélie Coelho, spécialiste de la Géopolitique du numérique et autrice de « Géopolitique du Numérique: l’impérialisme à pas de géants » (2023), aux éditions de l’Atelier Charlotte Escorne, doctorante en Géographie au Laboratoire de l'Institut Français de Géopolitique de l'Université Paris 8, et spécialiste du déploiement de l’infrastructure 5G en Afrique de l’Ouest. -
La décision d’élargir les Brics a été prise lors du sommet qui s’est tenu à Johannesburg entre le 22 et le 24 août 2023. Argentine, Égypte, Éthiopie, Arabie Saoudite, Iran et Émirats Arabes Unis rejoindront le bloc dès le début de l’année prochaine, dans le cadre d’une première phase d’expansion. Un élargissement qui laisse aussi 17 pays à la porte et confirme le rôle croissant de la Chine dans l’organisation sur fond de divergences entre pays du noyau dur.
À Johannesburg, se sont affrontées deux manières de revoir le multilatéralisme obsolète, la gouvernance de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International et des ambitions parfois difficiles à concilier au sein d’un groupe aussi hétérogène politiquement qu’économiquement. Si certains États sont opposés à l’hégémonie occidentale, ils ne sont pas encore d’accord entre eux sur ce que devrait être la nouvelle alternative. Que va changer cet élargissement ? Quelles dynamiques nouvelles vont se mettre en place ?
Invités :
Joan Deas, directrice exécutive de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient ('IREMMO). Do BRICS Countries Want to Shape a New World Order, Revue Internationale et Stratégique n°130 Alexandre Kateb, économiste. Fondateur du cabinet de prospective The Multipolarity Report. Les nouvelles puissances mondiales. Pourquoi les BRICS changent le monde, aux éditions Ellipses. Les économies arabes en mouvement, aux éditions de Boeck. -
Membre du Centre d’histoire de Sciences Po, Pierre Grosser est un auteur de livres qui jettent des passerelles entre les continents et les époques comme 1989, l’année où le monde a basculé et L’histoire du monde se fait en Asie : une autre vision du XXè siècle aux éditions Odile Jacob, et tout récemment L’autre guerre froide ? La confrontation États-Unis / Chine, aux éditions du CNRS.
Pierre Grosser enseigne les relations internationales à Sciences Po et partage son temps entre Paris et Ho Chin Minh-Ville au Vietnam. Il se réjouit qu'en France, les spécialistes de la politique extérieure chinoise et des relations sino-américaines soient désormais davantage lus et écoutés. Ce qui n'a pas toujours été le cas.
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Du 22 au 24 août 2023, se tient à Johannesbourg le sommet annuel des Brics… Brics, acronyme anglais pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Sa création remonte à la première décennie des années 2000 comme une sorte d’alternative à l’hégémonie américaine et à l’unipolarité et ce sentiment profond qui unit ces cinq pays d’avoir été maintenus à la périphérie des affaires politiques du monde par les puissances occidentales.
Les seuls BRICS pèsent désormais davantage que les membres du G7 dans l’économie mondiale, la Chine y étant pour une bonne part.
Le sommet de Johannesbourg s’inscrit dans le contexte tendu de la guerre d’Ukraine et des sanctions qui pèsent sur la Russie, de rivalité sino-américaine prononcée, d’affirmation de l’Inde voire d’émergence sur la scène mondiale, du retour de Lula à Brasilia sur fond de volonté de faire du Brésil une puissance régionale forte, enfin d’alliance russo-chinoise, dont il n’est pas toujours facile de mesurer la profondeur. L’ordre mondial post-guerre froide continue de se désorganiser, la puissance se diffuse. Nombreux sont les candidats à une intégration au sein des BRICS, économique et politique.
Invités :
Julien Vercueil, professeur d’Économie et vice-président de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, l’INALCO. « Les pays émergents. Brésil-Russie-Inde-Chine. Mutations économiques. Crises et nouveaux défis », éd. Bréal et « Économie politique de la Russie », Seuil. Coll. Points Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’IFRI. « Les sanctions économiques contre la Russie » Revue Esprit juillet 2023 Alexandre Kateb, économiste, fondateur du cabinet de prospective « The Multipolarity Report ». « Les nouvelles puissances mondiales. Pourquoi les BRICS changent le monde », éd. Ellipses. « Les économies arabes en mouvement », éd. De Boeck. -
Pierre Razoux est le directeur académique et géopolitique de l’Institut Fondation Méditerranéenne d’Études stratégiques (FMES). Historien spécialisé dans les conflits contemporains et les relations internationales, il a dirigé, jusqu’à son arrivée à la FMES, le domaine « Europe / Russie / Méditerranée / Moyen-Orient » à l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire.
Il a dirigé auparavant le programme « Afrique du Nord / Moyen-Orient » au Collège de Défense de l’OTAN, après avoir servi à la Délégation aux Affaires Stratégiques du ministère de la Défense. Pierre Razoux a une expérience pratique du terrain, de la géopolitique et des négociations internationales. Expert reconnu du Moyen-Orient et du Bassin méditerranéen, il a navigué sur plusieurs navires dont le porte-avions Charles de Gaulle. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence (notamment Tsahal, La guerre Iran-Irak, Le Siècle des as) récompensés par plusieurs prix littéraires. Concepteur de wargames, il a mis en place des ateliers dédiés au profit d’acteurs universitaires et institutionnels. Il nous parle du rôle de l'historien dans le décryptage de l'actualité et du défi à avoir une pensée indépendante.
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Une journée consacrée à la non-violence éducative est célébrée en France, depuis 2004. Une journée qui s’est d’abord appelée journée contre la fessée. Une manifestation américaine à l’origine. Cette année est la 20è édition de la journée de la non-violence en France qui s’inscrit, bien sûr, dans un contexte plus large de mobilisation mondiale autour de la place de l’enfant dans nos sociétés. Une question fondamentale aux répercussions géopolitiques importantes.
Invités :
Céline Quélen, présidente fondatrice de StopVEO, Violence Éducative Ordinaire. Enfance sans violences Gilles Lazimi, médecin généraliste et coordinateur de la campagne de prévention « Stop aux Violences Éducatives Ordinaires ». Olivier Maurel, professeur émérite. Fondateur de l’Observatoire de la Violence éducative ordinaire. De l’enfant protégé à l’enfant corrigé. Ou comment l’humanité est devenue maltraitante, aux éditions l’Harmattan. -
Agnès Levallois est maîtresse de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique, vice-présidente de l'IREMMO (Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient). Diplômée de l’Institut des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) et titulaire d’un DEA de Sciences Po sur le monde arabe contemporain, Agnès Levallois est l'auteure de nombreuses publications, et notamment de Moyen-Orient mode d'emploi, aux éditions Michalon.
La guerre d'Ukraine nous a éloignés de l’arène géopolitique qu’est le Moyen-Orient. Et pourtant il demeure une région centrale dans les relations internationales. Regard.
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Elles s’appellent Ceuta, Melilla, Gibraltar, Kaliningrad, Temburong, Nakhitchevan, Cabinda, Alaska, Gaza... Ce sont des enclaves parfois des exclaves. Des territoires en discontinuité géographique par rapport à leur État d’appartenance, des morceaux de terre en pays étranger, dont les habitants se sentent souvent oubliés de leurs autorités et de leurs concitoyens. Des anomalies géographiques, fruits d’accidents de l’histoire, sortes d’« entre-deux » géopolitiques. Alexandra Novosseloff et Michel Foucher sont nos invités...
Alexandra Novosselof, chercheure-associée au Centre Thucydide de l’Université de Paris Panthéon-Assas. Docteur en Science politique spécialisée sur les Nations unies, le Conseil de sécurité et le maintien de la paix. « Les enclaves dans le monde. Voyage à travers ces anomalies géographiques », aux éditions L’Harmattan. Michel Foucher, géographe et diplomate. Spécialiste des frontières. -
Professeur émérite des Universités à Sciences Po, Bertrand Badie a publié cet hiver un ouvrage qui ne ressemble en rien à sa production antérieure. « Vivre deux cultures. Comment naître franco-persan » est paru chez Odile Jacob. Bertrand Badie y retrace sa saga familiale et rend un hommage vibrant à son père disparu, arrivé de Perse en 1928 à 18 ans, avec ses parents et sa fratrie. Bertrand Badie retrace également son propre chemin.
Monstre sacré des relations internationales, il n'ignore ni la religion, ni la politique, ni surtout la diversité du monde. Il nous fait voyager en Perse avec une double obsession : celle de l'identité et celle du rapport à l'autre. Franco-persan, Bertrand Badie reste tourmenté par le rapport Nord/Sud. Nous comprenons mieux d'où il vient et d'où il parle. En refermant son livre, on comprend combien le parcours biculturel de Bertrand Badie demeure un exemple de ce que l'insertion dans le monde et l'ancrage dans sa diversité peuvent receler de bonheurs dès lors qu'ils sont cultivés et valorisés.
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Alors que la guerre d’Ukraine se poursuit et concentre toute l’attention, l’élan ne faiblit pas mais le processus est lent dans la recherche de responsabilité pour les crimes contre les Ouïghours et autres minorités. Pékin, de son côté, tire bénéfice du cycle de l’actualité qui évolue rapidement ainsi que du passage du temps.
Il y a plusieurs années, les autorités chinoises entreprenaient de neutraliser la population ouïghoure et mettaient sous cloche la province du Xinjiang, dont l’accès est interdit aux journalistes et chercheurs et restreint pour les délégations étrangères. Plus d’un million de Ouïghours ont été emprisonnés dans des centres de rééducation et soumis au travail forcé, la torture, le viol et la stérilisation. Il y a un an, quelques minutes avant la fin de son mandat, Michelle Bachelet, ancienne présidente chilienne et Haute-commissaire aux droits de l’homme aux Nations unies, publiait un rapport reconnaissant « de graves violations des droits de l’homme » commises à l’encontre des Ouïghours et des autres peuples majoritairement musulmans vivant dans la région du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine ». Pékin et la question ouïghoure.
Invités :
Dilnur Reyhan, sociologue. Enseignante à l’Institut français des Langues et Civilisations orientales et président de l’Institut Ouïghour d’Europe Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la Recherche Stratégique. « La Chine en 100 questions », éditions Tallandier Laurence Defranoux, journaliste au quotidien Libération. « Les Ouïghours. Histoire d’un peuple sacrifié », éditions Tallandier. -
Le mois de mai cette année (2023) marquait les 75 ans de l’État d’Israël, ainsi que de la Nakba, la « catastrophe » en arabe qui désigne pour les Palestiniens la destruction de la moitié des villages palestiniens et l’exode de 800.000 d’entre eux. Les premiers affrontements avaient commencé avant la proclamation d’Israël.
Dès la fin 1947, au lendemain de l’adoption par l’ONU de la résolution 181, prévoyant la partition de la Palestine, à la fin du mandat britannique pour donner naissance à un État hébreu, en mai 1948. Les 75 ans de la Nakba ont été commémorés, pour la première fois, par l’ONU à New York dans le cadre d’une journée officielle, sous le feu des critiques de la part de l’ambassadeur d’Israël aux Nations unies. D’ailleurs ni Israël ni les États-Unis n’ont participé à la commémoration, laquelle est intervenue alors que l’opposition entre Israéliens et Palestiniens s’est accrue, ces derniers mois, et que les actions du Premier ministre Benyamin Netanyahu polarisent de plus en plus la société israélienne, non sans inquiéter en particulier Washington. Regard sur un événement aujourd’hui largement reconnu par les historiens, mais dont la mémoire est toujours conflictuelle.
Invités :
Frédérique Schillo, historienne, spécialiste d’Israël et des Relations Internationales. « La politique française à l’égard d’Israël », éd. André Versailles. « La guerre du Kippour n’aura pas lieu », version augmentée à paraître en septembre 2023, aux éditions de l’Archipel, avec Marius Schattner Dominique Vidal, journaliste et historien. « Comment Israël expulsa les Palestiniens 1947-1949 », éd. L’Atelier Denis Charbit, professeur de Science politique à l’Open University d’Israël. « Israël et ses paradoxes. Idées reçues sur un pays qui attise les passions », éd. Le Cavalier Bleu. -
La guerre d’Ukraine est de plus en plus présentée comme un tournant dans les relations internationales du XXIè siècle. Pour le président américain, elle incarne le clivage majeur qui divise l’ordre international: l’opposition entre les démocraties et les autocraties. Une prise de position que la réalité fait mentir à en juger par les choix de non-alignement que l’on recense dans le monde.
Quelles sont les nouvelles tendances en cours et y a-t-il des modèles-clés observables en matière de politique étrangère et de positionnement diplomatique avec quelles conséquences pour la gouvernance mondiale ? Refus de sanctionner l’invasion russe ou d’appliquer les sanctions décrétées contre Moscou. Le conflit ukrainien a fait émerger un continent géopolitique baptisé le « Sud Global ». Un Sud qui s’affirme désormais sur la scène mondiale et bouscule les équilibres anciens. Remet en cause la hiérarchie d’un ordre international encore dominé par les puissances occidentales et refuse de s’aligner sur leurs intérêts et leurs positions dans de nombreux domaines -économie, commerce, négociations multilatérales, crises géopolitiques. Des groupes d’États contestataires de l’hégémonie occidentale s’affirment sur la scène internationale. Autant d’évolutions qui contraignent l’Union européenne à repenser ses rapports avec le reste du monde, les États-Unis comme les pays du Sud et à redéfinir ses intérêts propres.
Invités :
- Roni Brauman, ancien président et membre de Médecins sans frontières
- Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS
- Christophe Ventura, directeur de Recherche à l’IRIS, en charge du programme Amérique Latine et Caraïbes.
Édition en partenariat avec la Revue Internationale et Stratégique « Vers une désoccidentalisation du monde ? ».
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Ce fut un sommet tendu que celui de l’OTAN à Vilnius, les 11 et 12 juillet 2023. L’Ukraine n’a pas obtenu satisfaction quant à son adhésion à l’Organisation. Pas d’invitation formelle. Pas de calendrier, même après la fin de la guerre déclenchée, il y a plus de 16 mois, par le Kremlin. La question de l’élargissement de l’OTAN à Kiev divise les alliés. Le soutien affiché à la cause de Volodymyr Zelensky de la Pologne, des Pays Baltes et de la France n’a pas suffi.
Mais la tenue du premier conseil OTAN-Ukraine a permis d’arrondir les angles, de même que l’engagement des États du G7 à prolonger leur aide militaire et garantir la sécurité de l’Ukraine.
Invités :
- Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l’OTAN. Chercheur au Conseil Européen pour les Relations Internationales.
- Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’IRIS, spécialiste des questions de défense.
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