エピソード

  • Six décennies se sont écoulées depuis l’indépendance de l’Algérie. Une indépendance qui mit fin à cent trente ans d’histoire coloniale avec la France. Même si cette histoire continue d’influencer nos sociétés respectives. C’est en tout cas ce que suggèrent les débats incessants sur la place des minorités issues de l’ex-empire en France.


    Déjà connue pour son combat en faveur du féminisme et de la laïcité, l’essayiste française et autrice des Nostalgériades Fatiha Agag-Boudjahlat, dont les parents sont originaires d’Algérie, entend apporter une contribution personnelle à ce débat sensible, non sans jeter un regard critique sur l’attitude des diasporas algériennes qu’elle côtoie à travers son environnement familial et professionnel.


    Alors que les nouvelles générations issues de l’immigration postcoloniale n’ont pas connu les conflits qui ont marqué la vie de leurs ancêtres, comment expliquer la persistance d’un ressentiment à l’endroit du pays dans lequel leurs parents se sont installés pour fuir précisément le « bled » qu’ils idéalisent à travers un chauvinisme déplacé ? se demande-t-elle.


    Dissonance cognitive selon elle d’autant plus remarquable que la sévérité dont on fait preuve à l’égard des injustices et autres imperfections qui défigurent parfois les sociétés occidentales contraste avec une vision irénique des cultures orientales loin d’être exemplaire.


    À travers cette critique respectueuse car exigeante, Fatiha Agag-Boudjahlat prend le contrepied d’un tiers-mondisme qui, à trop verser dans la commisération, se fait l’idiot utile des conservatismes les plus aliénants.


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  • Quand il est question du fonctionnement de la justice, on peut vite (et faussement) avoir l’impression d’un sujet technique, voire ésotérique. Mais en réalité, quand la justice dysfonctionne, c’est toute la société qui en pâtit. Journaliste et essayiste spécialisée dans le droit et la justice, Olivia Dufour ne cesse de le rappeler en s’armant d’une denrée de plus en plus rare dans notre débat public : des faits objectifs.


    Titulaire d’un DEA en philosophie du droit, le titre de son mémoire était déjà tout un programme : « Droit et liberté dans l’œuvre de Dostoïevski ». Une inspiration que l’on retrouve dans le titre de son blog, La Plume d’Aliocha, et son compte Twitter, suivi par près de 8 500 personnes.


    Journaliste depuis 1997, fondatrice du Cercle des journalistes juridiques et membre de l’Association confraternelle de la presse judiciaire, Olivia Dufour a notamment collaboré à La Tribune, aux Échos, à La Gazette du palais ou à Option Finance et, depuis quelques années, dirige le site d’information sur le droit et la justice Actu-Juridique du groupe Lextenso.


    Après un premier essai remarqué en 2010 – Kerviel, enquête sur un séisme financier, publié chez Eyrolles –, elle publie Justice, une faillite française ? en 2018 chez LGDJ (la Librairie générale de droit et de jurisprudence), qui lui a valu le prix Olivier Debouzy, récompensant chaque année le meilleur « agitateur d’idées juridiques ». Autant dire qu’elle était prédestinée pour se retrouver chez Les Contrariantes…


    Vient ensuite Justice et médias. La tentation du populisme (LGDJ), dans lequel elle confirme, sur le sujet explosif du « tribunal médiatique », toute la force et la sagacité d’analyse qui est la sienne. Dans son dernier ouvrage, La Justice en voie de déshumanisation, paru l’été dernier, toujours chez le même éditeur, Olivia Dufour montre comment le conflit actuel entre les magistrats et la chancellerie peut se lire comme une passionnante guerre entre, d’un côté, la communication, celle des ministres qui valorisent leur action, et, de l’autre, la réalité : soit que la justice s’effondre, qu’un tiers des juges est en burn-out et que l’on confie donc nos destins à des gens en détresse… Ou, comme elle le dit elle-même : « On ne peut pas faire avec la justice comme avec un vieux drap qu’on n’arrête pas de rapiécer – cela finit toujours par craquer quelque part. »


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  • L’Occident a hérité de la philosophie chrétienne la notion de guerre juste. « On a coutume de définir guerres justes celles qui punissent des injustices, quand il faut par exemple entrer en guerre contre une nation ou une cité, qui a négligé de punir un tort commis par les siens ou de restituer ce qui a été enlevé injustement », écrivait saint Thomas d'Aquin dans sa célèbre . Les démocraties occidentales n’ont pas seulement coutume de fonder leurs entreprises militaires sur des considérations morales bien précises. Elles doivent également convaincre l’opinion publique du bien-fondé de leurs opérations.


    Ainsi intervient ce que Pierre Conesa, essayiste, haut fonctionnaire, chef d’entreprise et spécialiste des questions de Défense nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Cette appellation, qui s’inspire du fameux « complexe militaro intellectuel » d’Eisenhower, désigne ces penseurs qui vont s’approprier une crise parmi les nombreuses tensions géopolitiques existantes, la médiatiser pour convaincre leur pays de s’engager dans des théâtres militaires périlleux, en échappant personnellement aux risques induits par ces entreprises.


    Comment fonctionne ce complexe ? Quelle est son influence ? Quel est le bilan que nous pouvons tirer du messianisme militaire occidental à l’heure où l'ordre international est de plus en plus multipolaire ? Autant de questions traitées avec notre invité dans ce nouvel épisode des Contrariantes.


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  • Invité de marque, David Haziza l'est à plus d'un titre. Déjà, parce qu'il aura fait tout le chemin de New York à Paris pour venir se soumettre aux questions de Ferghane Azihari et Peggy Sastre et, ensuite, parce que malgré son relatif jeune âge, on lui constate déjà un beau passif. Élève de l'École normale supérieure, où il a étudié la philosophie, David Haziza a ensuite choisi de poursuivre ses études aux États-Unis, à l'Université de Columbia, pour un doctorat au département de français, où il a également enseigné.


    Ses recherches, à la croisée de la littérature, de l'histoire des idées et des études religieuses, ont notamment été consacrées à Michelet, en particulier à sa Sorcière, et à l'historien de la mystique et des hérésies juives Gershom Scholem, dont les approches de l'histoire ont été mises en dialogue avec d'autres auteurs et chercheurs, comme Georges Bataille, Carlo Ginzburg ou encore Bakhtine. 


    Soit de quoi commencer à se faire une idée du caractère pour le moins buissonnant de l'œuvre de David Haziza. En 2017, il publie un premier livre aux éditions du Cerf, Talisman sur ton cœur, qui proposait une nouvelle traduction et un commentaire du Cantique des Cantiques. Et pour ce nouvel épisode des Contrariantes, c'est son deuxième ouvrage, paru en janvier chez Grasset, Le procès de la chair – Essai contre les nouveaux puritains qui en aura fait un invité immanquable.


    Pandémie, féminisme, tueries de masse, parentalité « bienveillante » et autres costards taillés au « sécuritarisme » de droite ayant alimenté les paniques morales et la peur du sexe de la gauche woke… Tout y passe et encore plus. Une parole libre dans un entretien aussi frais que foisonnant.


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  • On ne présente plus Philippe Val. Journaliste, écrivain et essayiste, il fut pendant dix-sept ans à la tête du célèbre journal satirique Charlie Hebdo. Auteur de plus de vingt ouvrages publiés durant ce qu’on peut désormais qualifier de longue carrière, son dernier livre paru aux éditions de l’Observatoire s’intitule Dictionnaire philosophique d’un monde sans Dieu. Un titre évocateur, mais qui n’est guère surprenant pour celui qui, à l’intérieur ou à l’extérieur de la rédaction de Charlie Hebdo, a toujours revendiqué une forme décomplexée d’athéisme militant.


    Cette irrévérence à l’égard d’un dieu improbable se conjugue cependant sans difficulté avec la sympathie pour les croyants qui ne ressentent guère le besoin de manier sur terre un quelconque glaive divin. Hélas, le chemin pour que l’obscurantisme dépose les armes est encore long. Face au fanatisme, « il n’est d’autre remède à cette maladie épidémique que l’esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal », disait Voltaire.


    Tel est l’esprit qui anime Philippe Val dans ce riche entretien, où se mêlent de profondes réflexions sur le fait religieux, la possibilité de s’épanouir dans un monde sans dieu, la dette que notre civilisation devrait au christianisme, la place de l’islam et des minorités postcoloniales… Rencontre avec un libre-penseur bien décidé à le rester.


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  • Philippe Aghion est l’un des rares économistes français que le monde nous envie. Auteur en 2020, avec Céline Antonin et Simon Bunel du Pouvoir de la destruction créatrice (Odile Jacob), synthèse de plus de trente ans de recherches, on ne pouvait pas rêver meilleur invité pour relancer les Contrariantes, le podcast des idées élevées en liberté, dans une formule pas tout à fait pareille ni tout à fait une autre. Suivant le glorieux précepte du changement dans la continuité, votre émission bimensuelle préférée consistera désormais en un grand entretien animé, depuis les studios du Point, par Peggy Sastre et Ferghane Azihari, complété d’une chronique intitulée « Les Contrariétés de Mathilde », réalisée par Mathilde Berger-Perrin.


    Et pour initier cette nouvelle saison, Philippe Aghion est un invité de marque. Professeur au Collège de France depuis 2015, à l’Institut européen d'administration des affaires (Insead) et à la London School of Economics, après avoir, entre autres, enseigné à Harvard et été, là encore entre autres, membre du Cercle des économistes, son œuvre se focalise sur la croissance et l’innovation. Et le paradigme Aghion, à l’oeuvre au Conseil d'analyse économique, à la Commission pour la libération de la croissance française – la fameuse Commission Attali – ou encore auprès de François Hollande, Alain Juppé, Emmanuel Macron et dans les programmes les plus récents de sciences économiques et sociales au lycée, vise à développer un capitalisme vertueux, à la fois favorable à l'innovation et protecteur pour les citoyens, grâce à un dialogue intelligent entre l'Etat, les entreprises et la société civile. Une apparente gageure qui se dissipe dès qu’on prête l’oreille à son argumentation lumineuse, assistée d’un sens de la pédagogie hors du commun.


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  • Même les meilleures choses ont une fin… Laetitia Strauch-Bonart ayant décidé de voguer vers de nouvelles aventures éditoriales, le podcast « Les Contrariantes » cesse d’exister. L’occasion pour nos duettistes d’un petit numéro spécial « best of » et de se remémorer le meilleur et le pire de deux saisons riches en échanges, en découvertes, en contre-pieds et contrariétés… mais aussi en bons gros ratés et en numéros qui, heureusement, n’ont jamais vu le jour ! Un immense merci à nos auditeurs et que les plus fidèles se rassurent : ici ou ailleurs, les idées élevées en liberté sont loin d’avoir dit leur dernier mot.  ​​​​​​

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  • Le 4 mars 2021, un syndicat étudiant local organisait une séance de collages sur les murs de l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble. Deux enseignants de l’établissement, Klaus Kinzler et Vincent Tournier, y étaient désignés à la vindicte publique, accusés d'« islamophobie » et de « fascisme », et leur licenciement exigé. Formuler publiquement de telles accusations – infondées – contre des enseignants six mois seulement après l’assassinat de Samuel Paty, voilà qui démontrait, s’il en était encore besoin, que certaines organisations de gauche n’avaient tiré aucune leçon d’un attentat dont la cible avait été désignée par les réseaux sociaux.


    C’était le début de l’affaire dite de « Sciences Po Grenoble » ou de « l’affaire Kinzler », du nom de l’enseignant à avoir le plus pris la parole dans les médias, notamment pour dénoncer la longue détérioration de l’IEP sur le plan de la liberté d’expression et du pluralisme idéologique. Depuis l’année dernière, l’Inspection générale a diligenté une enquête mettant en cause la gestion de l’affaire, les étudiants incriminés ont été relaxés en conseil de discipline et l’administration de l’établissement, restée muette pendant des mois, a suspendu M. Kinzler de ses fonctions en décembre 2021 après qu’il a commenté cette décision dans la presse.


    La presse, justement, a été accusée par la direction de l’IEP et certains de ses chercheurs d’avoir « instrumentalisé » la polémique et d’avoir adopté un point de vue par trop biaisé. C’est un reproche fait notamment au Point qui, depuis les débuts de « l’affaire de Sciences Po Grenoble », a informé ses lecteurs de ses péripéties. En février, assistée par l’agence de conseils en affaires publiques, Euros/Agency, la direction de l’IEP Grenoble encourageait ainsi les enseignants à « être très prudents quant aux sollicitations très pressantes » du Point. Le fondateur de l’agence et ancien élève de l’école, Mathieu Collet, estimait pour sa part que notre journal avait « choisi d’alimenter une polémique débile » fragilisant « des gens qui bossent justement pour éviter les effets délétères d’articles aussi lamentables que les vôtres ».


    C’est dans un état d’esprit largement plus apaisé que Dorian Guinard, maître de conférences en droit public à l’IEP Grenoble, a contacté de lui-même les Contrariantes pour apporter « un éclairage différent » sur cette affaire.


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  • En plein non-débat présidentiel, et alors que la guerre assombrit l'Europe, la question de la défense de notre mode de vie et de nos valeurs rejaillit comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps. C'est l'occasion pour les Contrariantes d'évoquer un sujet aussi large que chauvin, notre douce France. Pour ce faire, elles se penchent sur le dernier ouvrage publié par l'une d'elles, De la France. Ce pays que l'on croyait connaître (Perrin/Presses de la cité), qui analyse les difficultés chroniques de notre pays mais aussi ses réussites. Point de départ de la discussion, la confrontation de deux visions différentes, l'une lyrique et affective, l'autre, celle de notre autre Contrariante, qui n’est pas loin de celle que l'écrivain Michel Houellebecq décrivait en recevant le prix Goncourt en 2010 : « Je ne suis pas un citoyen et je n’ai pas envie de le devenir. Le devoir par rapport à son pays, ça n’existe pas, il faut le dire aux gens. On est des individus. La France est un hôtel, rien de plus. » Alors, la France est-elle seulement le pays où nous habitons ou bien quelque chose de plus et autre ? Réponse dans cette édition spéciale des Contrariantes. 


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  • En temps de crise, d’urgence, quand un pays, une région et même tout un monde semble sombrer, un réflexe courant consiste à larguer la liberté par-dessus bord. On serre les vis maintenant, les circonstances l’exigent, on aura bien le temps de voir plus tard. Après tout, la liberté n’est-elle pas un luxe permis par des temps paisibles et prospères ?


    Pour Mathieu Slama, invité du nouvel épisode des Contrariantes, il en va au contraire d’un des pires périls qu’une société peut affronter, sans aucune garantie de s’en remettre à court et moyen terme. Consultant et analyste politique, enseignant en communication politique, Mathieu Slama a commencé sa carrière d’essayiste en 2016, avec un premier livre publié aux éditions de Fallois, La Guerre des mondes, réflexion sur la croisade idéologique de Poutine contre l’Occident, plus que jamais d’actualité à l’heure de l’invasion russe de l’Ukraine.


    Mais c’est surtout pour son Adieu la liberté, essai sur la société disciplinaire, paru en janvier aux Presses de la Cité, que Peggy Sastre et Laetitia Strauch-Bonart ont décidé de convier Mathieu Slama à leur micro. Dans ce livre, l’essayiste y analyse, avec l’aide de Michel Foucault, Gilles Deleuze et Giorgio Agamben, le tournant décrit comme liberticide que la pandémie de Covid-19 a fait prendre à la France, pays pourtant réputé pour sa passion de la liberté et de l’anticonformisme.


    « Avec l’assentiment d’une majorité de Français, écrit Mathieu Slama, une société de l’ordre et de la surveillance s’est installée ; la démocratie est devenue management, le politique s’est effacé devant la science et les citoyens libres se sont transformés en population docile à discipliner. Une éclipse de la liberté préparée de longue date par des renoncements successifs. » Selon l’essayiste, la crise sanitaire n’a fait en réalité que cristalliser un mouvement plus ancien et remontant notamment aux années 2010 avec la réaction au terrorisme islamiste. Pour, en fin de compte, révéler un nouveau totalitarisme « soft », fondé sur une idéologie du « safe ».


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  • Alors que le Salon de l’agriculture, rituel national s’il en est, ouvrira ses portes à la fin février, les Contrariantes ont jugé plus qu’opportun d’inviter l’une des voix les plus audacieuses du moment sur un sujet qui divise notre pays aux 246 fromages, la journaliste Emmanuelle Ducros. Après avoir fait ses études à l’Institut d’études politiques de Grenoble en 1995, puis à l’École supérieure de journalisme de Lille, elle s’est spécialisée dans le secteur de l’économie pendant plusieurs années et c’est à ce titre que, depuis 2013, elle s’occupe des questions de transports, d’agriculture et d’alimentation pour le journal L’Opinion.


    Ses prises de position sur l’agriculture lui attirent régulièrement les foudres des écologistes et même de certains organes de presse, comme lorsque, en 2019, elle avait renvoyé, chiffres à l’appui, l’émission star de France 2 Envoyé spécial à son sensationnalisme et ses contre-vérités.


    En plus de sa dénonciation des « discours alarmistes » sur les pesticides comme le glyphosate, Emmanuelle Ducros est également critique du bio tant elle estime que sa généralisation à l’échelle de la planète pourrait conduire à une déforestation massive, d’autant qu’il n’apporte pas de clairs bénéfices de santé. Et elle ne voit pas non plus d’un très bon œil des associations antispécistes qui, comme L214, veulent « purement et simplement l’abolition de l’élevage », selon elle.


    Un discours qui, certes, détonne, mais qui est toujours méticuleusement étayé de données et d’études scientifiques… contrairement à bon nombre de ses détracteurs.


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  • Alors que le Hijab Day (« Journée mondiale du hidjab ») s'est tenu le 1er février – le même jour que l'anniversaire du retour en Iran de l'ayatollah Khomeiny de son exil français –, les Contrariantes ne pouvaient recevoir une meilleure invitée qu'une féministe iranienne résolument critique du voile et qui, elle, s'est exilée en France : l'écrivain Abnousse Shalmani.


    Historienne de formation, spécialiste de la vie intellectuelle dans le Paris de la Belle Époque, journaliste, scénariste et réalisatrice, on peut la lire aujourd’hui dans L’Express et Franc-Tireur, et la voir sur I24news, Arte et LCI, où elle intervient quatre jours par semaine pour un « parti pris » de politique internationale et d’affaires étrangères dans l’émission 24h Pujadas. Une activité qui vient de lui valoir le Grand Prix 2021 de la presse internationale dans la catégorie « télévision ». 


    On lui doit Khomeiny, Sade et moi, paru en 2014 chez Grasset, un récit qui relate sa petite enfance en Iran et son exil à Paris, et Éloge du métèque, paru en 2019, toujours chez Grasset, un essai dans lequel elle revalorise à la fois le mot et la figure du métèque, comme « la figure de transfuge par excellence : cet autre aux semelles de vent, qui sait qu’il devra repartir un jour, celui qu’on ne peut jamais enfermer dans un seul lieu ou une seule identité, voué à intriguer, voire à effrayer, à trouver une embuche dans le regard de l’autre. Celui qui vit dans une identité mouvante, perpétuellement en exil, qui procure une authentique liberté pour peu qu’on se donne la peine d’essayer de l’habiter ». Une parfaite contrariante en somme !


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  • Les meilleures critiques viennent-elles toujours de l’intérieur ? Fait-on plus contrariant qu’un défroqué ? Voici quelques-unes des questions qui auront animé Peggy Sastre et Laetitia Strauch-Bonart dans ce nouveau numéro des Contrariantes consacré au déboulonnage d’un totem de notre époque : la psychanalyse. Et pour ce faire, elles n’auraient pas pu trouver d’invité plus idéal que Jacques Van Rillaer.


    Psychologue et psychothérapeute, spécialiste du traitement des troubles anxieux, aujourd’hui professeur émérite de l’université catholique de Louvain et de l’université Saint-Louis, à Bruxelles, Van Rillaer œuvre depuis plus de quarante ans à défendre une approche scientifique de l’étude de l’esprit humain et de ses dysfonctionnements.


    Mais il n’en a pas toujours été ainsi, car cette orientation de carrière – qui lui vaudra notamment une renommée internationale après la publication, en 2005, du Livre noir de la psychanalyse, dont il est le coauteur avec Mikkel Borch-Jacobsen, Jean Cottraux et Didier Pleux, sous la direction de Catherine Meyer aux Arènes – s’est faite après qu’il a été lui-même et plus de dix ans durant un partisan et praticien zélé de la psychanalyse d’inspiration freudienne.


    Il fut ainsi membre de l’École belge de psychanalyse (BSP-EBP) de 1965 à 1979, où il allait effectuer son analyse didactique de 1965 à 1969, pour ensuite pratiquer la psychanalyse jusqu’en 1979.


    Soit l’année de sa volte-face intellectuelle. Après avoir démissionné de la BSP-EBP, Van Rillaer va s’atteler à la rédaction de sa première bombe, Les Illusions de la psychanalyse, publié en 1981. Un ouvrage dont vient de paraître, aux éditions Mardaga, une version enrichie et actualisée, Les Désillusions de la psychanalyse, notamment augmentée des archives personnelles de Freud – lettres, carnets, notes, etc. –, une mine, ô combien, explosive pour saisir l’ampleur de l’imposture de l’« Oracle de Vienne ».


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  • En mars 2021, deux enseignants de l’IEP de Grenoble étaient accusés d'« islamophobie » et de « fascisme » sur le mur même de cette institution. Alors qu’on a beaucoup vu et entendu l’un des deux protagonistes, le professeur d’allemand Klaus Kinzler, l’autre, Vincent Tournier, s’est peu exprimé publiquement, hormis notamment dans Le Point. Maître de conférences en science politique, spécialiste des attitudes politiques et de l’opinion publique, auteur d’un Portrait des musulmans d’Europe pour la Fondapol, Tournier dispense depuis plusieurs années à l’IEP de Grenoble un cours sur l’islam et les musulmans en France. C’est ce qui a lui a valu – en plus de son franc-parler – ces accusations d’islamophobie, en premier lieu sur les réseaux sociaux de la part d’un syndicat étudiant, puis sur le mur de l’IEP, alors que personne ne s’était jamais plaint de son cours.


    Nous le recevons aujourd’hui à la suite de la décision fin novembre de la section disciplinaire traitant l’affaire de l’IEP – délocalisée à l’université de Clermont-Ferrand – de relaxer les étudiants soupçonnés du collage au motif qu’il n’était pas possible d’en identifier précisément ses auteurs. À la suite de cette décision, Klaus Kinzler s’est d’ailleurs exprimé dans plusieurs médias en accusant l’IEP d’être, entre autres, un institut « de rééducation », ce qui lui a valu une suspension de quatre mois. Depuis ses débuts, l’affaire de l’IEP Grenoble témoigne d’une invraisemblable intolérance à l’égard de points de vue divergents – situation que les Contrariantes se devaient d’analyser.


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  • Pour ce dernier numéro de l’année, les Contrariantes ont décidé de satisfaire les (nombreuses !) réclamations reçues concernant la disparition de leurs discussions et le (trop !) récurrent sacrifice de leurs célèbres contrariétés au profit des grands entretiens par un numéro spécial... sans invité et entièrement consacré à un échange entre Laetitia Strauch-Bonart et Peggy Sastre.


    Au programme : qu’est-ce que le wokisme et a-t-il ses chances en France ? Est-ce un mouvement avec une réelle substance et une idéologie propre ou faut-il plutôt y voir l’énième résurgence d’un bureaucratisme autoritaire et liberticide, une nouvelle révolution culturelle (pour le moment) désarmée ? La France, par son indifférence, voire sa répugnance vis-à-vis des logiques identitaristes est-elle plutôt immunisée contre la déferlante des « identity politics », a priori bien plus adaptées aux cultures anglo-américaines ou, au contraire, constitue-t-elle, avec son républicanisme centralisateur, sa passion pour les « grands récits » et son manque d’esprit véritablement libéral le creuset parfait pour une mise au pas woke ?


    Ce sont quelques-unes des questions que se renvoient nos Contrariantes, dans une émission riche en bonne humeur et qui nous fait entendre combien, sur le sujet, elles sont loin d’être toujours sur la même longueur d’onde.  


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  • On peut vouloir défendre l’environnement sans être anticapitaliste – mieux, en estimant que celui-ci est le système le plus à même, via l’innovation et la propriété privée, de préserver la nature et de lutter contre le réchauffement anthropique du monde. C’est le propos original de Ferghane Azihari, jeune consultant en politiques publiques, dans son livre Les Écologistes contre la modernité. Le procès de Prométhée (Presses de la cité).


    Non seulement les solutions préconisées par ceux qui se disent écologistes – abandon des pesticides, sortie du nucléaire, fin de l’élevage industriel – sont radicales, argumente-t-il, mais on peut fortement douter qu’elles arrivent à leurs fins. De plus, ces propositions, si elles voyaient le jour, mettraient grandement en danger les sociétés libérales, car on peine à imaginer comment certaines idées des plus liberticides, comme la limitation des naissances ou l’envoi d’un tiers de la population active dans les champs, pourraient être accomplies dans un cadre démocratique… Nos Contrariantes interrogent Azihari sur, entre autres, l’origine de son intérêt pour l’écologie, la détestation du capitalisme ou encore les origines droitières de l’écologie.


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  • S’il est courant de croire notre humanité affligée par l’irrationalité, c’est bien l’usage de la raison qui nous aura permis de comprendre pourquoi nos cervelles sont si bien faites pour faire n’importe quoi. Les biais cognitifs, tous ces mauvais plis pris par notre esprit au cours de son évolution et nous faisant voir la réalité non pas telle qu’elle est mais telle qu’elle nous arrange (et profite à nos gènes), sont les fruits aujourd’hui parmi les mieux connus de cette entreprise métacognitive – la pensée sur la pensée. Avec son best-seller Vous allez commettre une terrible erreur (Flammarion, 2019), synthèse de ses travaux de recherche sur les biais cognitifs et comportementaux, Olivier Sibony fait partie de ceux que l’on peut amplement remercier pour cela.

    Avec le psychologue et économiste, Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel d’économie en 2002, et le juriste et philosophe Cass Sustein, célèbre coconcepteur du « nudge », Olivier Sibony, l’invité du numéro 24 des Contrariantes, cosigne cette année Noise, dont la version française vient de sortir chez Odile Jacob dans une traduction de Christophe Jaquet revue par ses soins.

    L’ouvrage se consacre à une autre infirmité de notre raison, cette fois-ci collective : le bruit. Comme le détaillait Kahneman dans une interview donnée au magazine scientifique britannique New Scientist, le bruit est « la quantité de désaccords entre des individus ayant à émettre un jugement professionnel. Pensez à une organisation, un système médical ou judiciaire, par exemple, dans laquelle des gens effectuent des tâches de jugement. Le bruit est la variabilité de leurs jugements sur une même tâche ». Quand les sentences de 208 juges fédéraux américains sont analysées pour trouver que, sur des dossiers similaires, les condamnations vont de cinq à neuf ans de prison, c’est que ces décisions sont bruitées. Et Sibony d’être encore plus laconique : « Partout où il y a du jugement, il y a du bruit. Et bien plus que vous pourriez le penser. »


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  • Il y a quatre ans, "Me Too", ce déferlement de dénonciations de violences sexuelles, qui éclata de façon inattendue à la suite des révélations sur le comportement prédateur du producteur de télévision américain Harvey Weinstein, battait son plein, provoquant les passions favorables et (plus rarement) critiques. D’abord spectatrice neutre, la psychanalyste et philosophe Sabine Prokhoris, féministe atypique, s’est peu à peu inquiétée de cet élan de masse qui lui semblait de plus en plus englobant, grégaire et liberticide. Elle en a tiré un livre dense et cinglant, (Le Cherche Midi), dans lequel elle refuse catégoriquement l’appel l’injonction du "moi aussi". L’occasion pour les Contrariantes, que ce sujet a toujours captivé, de se pencher sur un phénomène devenu pour beaucoup un totem de la "libération de la parole", mais qui pourrait cacher autant de vacuité que de désillusions.

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  • Sylvie Topaloff est avocate, inscrite au barreau de Paris depuis 1976. Elle se spécialise au départ en droit de la famille et devient à l’époque l’un des fers de lance de la section féminine du Mouvement d’action judiciaire, une organisation d’extrême gauche fondée au lendemain de Mai 68. Cet engagement lui fera notamment organiser des voyages à Amsterdam pour permettre aux femmes d’avorter avant la loi Veil. Elle résumait dans un portrait que Baudouin Eschapasse lui consacrait dans en mai dernier : « Je me rends compte rétrospectivement que, si je suis devenue avocate, c’est pour porter la voix des femmes dans les prétoires. »


    Plus tard, la juriste s’oriente dans le droit social et, dans les années 1990, la défense de travailleurs maliens sans papiers souffrant de graves pathologies pulmonaires lui fait comprendre que, s’ils sont si malades, c’est parce qu’ils ont inhalé des poussières toxiques sur le chantier de décontamination du campus de Jussieu où ils étaient employés. C’est ce dossier de l’amiante qui la fera travailler avec Jean-Paul Teissonnière, en 1996, et tous deux vont s’atteler pendant près de dix ans à obtenir des réparations civiles mais aussi des sanctions pénales contre les responsables de cette catastrophe sanitaire à l’origine de 2 000 à 3 000 cancers mortels par an.


    En 2002, ils fondent un cabinet commun, le cabinet TTLA (Teissonniere Topaloff Lafforgue Andreu), qui se concentre sur la défense des victimes du travail dans tous les domaines de l’industrie, en lien étroit avec les syndicats et les associations de défense des victimes. Ce cabinet compte aujourd’hui douze associés et une quarantaine de salariés répartis entre Paris et Marseille.

    En plus du dossier de l'amiante, on retrouve l’invitée des Contrariantes dans nombre de grands procès de notre époque, comme celui de France Télécom, du Mediator, d’AZF. Et Sylvie Topaloff fait aujourd’hui partie des avocats des parties civiles au procès des attentats du 13 Novembre, où elle représente dix-neuf clients, dont les familles de quinze victimes, parmi lesquelles trois sont décédées. Un procès, comme elle le détaille au micro de Lætitia Strauch-Bonart et Peggy Sastre, permettant de poser « la question de savoir ce qu’est devenu notre pays ». Vaste programme.


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  • Dernière livraison du philosophe et académicien bien connu des auditeurs de France Culture, L’Après littérature (Stock) n’est pas une lamentation sur la disparition de l’écrit au profit du visuel, mais une réflexion plus large sur l’évolution de notre société, prompte à se juger supérieure à celles qui l’ont précédée et aveugle à la subtilité et à la singularité. Féroce envers le néoféminisme des « mauvaises gagnantes », l’antiracisme devenu « somnambule » ou encore la répudiation du passé, Finkielkraut livre ici une réflexion originale et éminemment personnelle sur la nouvelle rectitude politique – le « wokisme » – et ses dégâts.


    Un sujet qui ne pouvait pas laisser nos Contrariantes indifférentes. Dans cette conversation, Finkielkraut explore certains thèmes de son ouvrage, revient sur son éviction de LCI en janvier 2021 et évoque ses souhaits pour la France – sans oublier Éric Zemmour. Sans se départir du pessimisme qu’on lui connaît, il nous permet comme souvent de considérer le monde avec un « cœur intelligent ».


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