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  • C’est l’un des plus grands paradoxes de notre époque, pour limiter le réchauffement climatique et décarboner nos économies, une nouvelle ruée minière d’une ampleur inédite a commencé. Pourtant l’industrie minière est l’une des industries les plus toxiques et les plus énergivores que l’on connaisse. Et son activité explose pour fournir entre autres les matières premières des technologies bas carbone : les batteries des voitures électriques, les métaux pour les smartphones, les ordinateurs…
    En seulement 20 ans, les volumes de métaux extraits dans le monde ont doublé et dans les 20 années à venir, les entreprises minières veulent produire autant de métaux qu’on en a extraits au cours de toute l’histoire de l’humanité. Pour la journaliste Celia Izoard, “Continuer à faire croire, qu’il est possible de supprimer les émissions carbones en électrifiant le système énergétique mondial est un mensonge criminel”. Un mensonge criminel car extraire de la matière produit beaucoup plus de déchets que de ressources, des déchets qui forment des collines ou des vallées de matières toxiques et dangereuses qu’il faudra gérer pendant des siècles. Les mines demandent aussi des quantités colossales d’eau et d’énergie. Sans compter leurs impacts sur les écosystèmes et les droits humains. En bref, les mines détruisent bien plus de ressources qu’elles en produisent.
    Dans son livre, La ruée minière au XXIème siècle, Celia Izoard enquête sur les réalités qui se cachent derrière le discours des communicants et des entreprises qui prône la « mine durable, verte et sociale » comme un outil de la transition vers les énergies décarbonées. L’essayiste montre à quel point, en tant que population, nous sommes embarqués dans un projet de transition qui repose entièrement sur l’extractivisme et nous mène dans le mur. Comment sortir de cette impasse ? Pour Celia Izoard, la seule solution viable aujourd’hui est de revoir nos modes de vie et de réduire nos besoins en énergie. “On ne peut miser sur les énergies renouvelables qu’en réduisant drastiquement la production et la consommation. Et cela nécessite des bouleversements majeurs que les élites du capitalisme mondialisé refusent de faire”. Que signifie extraire des métaux au XXIème siècle ? En quoi la mine verte et responsable est un mirage ? Et quels bouleversements majeurs faudrait-il opérer aujourd’hui pour sortir de l’extractivisme ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Celia Izoard.


  • C’est officiel, en rétablissant une taxe, le gouvernement a décidé que les prix de l'électricité augmenteront d’environ 10% au 1er février 2024. C’est donc le début de la fin du bouclier tarifaire qui annonce des dépenses supplémentaires pour la très grande majorité des Français.
    L’augmentation des prix est certes très légèrement en dessous de 10%, elle reste importante à un moment où les françaises et les français se débattent encore avec les conséquences de l’inflation et où beaucoup sont obligées de se priver faute de moyens financiers.
    La hausse représenterait entre 5 et presque 18€ par mois selon le ministère de l’Intérieur en fonction de si l’on se chauffe au gaz ou à l’électricité et de la taille de son logement.
    Mais pour les associations de consommateurs, certains vont devoir payer bien plus.
    Cette taxe devrait rapporter 6 milliards d’euros à l’État sur l’année. Et c’est un des arguments pour la justifier, il faut renflouer les caisses et revenir à la normale après des aides à la consommation d’énergies qui auraient couté 85 milliards d’euros à l’État.
    Seulement pour beaucoup, cette taxe envoie un message contradictoire : en taxant l’électricité plus que les énergies fossiles, l’État va à l’encontre des appels à l’électrification pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Elle est aussi considérée comme injuste et inappropriée.
    Alors quelle était donc l’urgence à rétablir cette taxe ? Les prix de l’électricité sont-ils condamnés à augmenter ? Et que faudrait-il faire pour assurer un futur énergétique viable qui n’aggrave pas l’urgence écologique et ne pèse pas injustement sur les citoyens ?
    Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Nicolas Goldberg, expert en énergie.

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  • Transition énergétique, ce mot est partout aujourd’hui. Dans les discours du gouvernement, la communication des entreprises fossiles, des multinationales, dans les rapports scientifiques.. Le message est clair, face à l’urgence climatique, il nous faut opérer une transition énergétique pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et décarboner les économies d’ici à 2050.
    La notion de de transition part de l’idée que nous devrions répéter les transition du passé, du bois au charbon puis du charbon au pétrole pour désormais aller vers le nucléaire et les renouvelables et ainsi échapper au chaos climatique. Pour Jean-Baptiste Fressoz, chercheur au CNRS, la transition énergétique n’est qu’une fable créée de toute pièce par le capital et que toute l’histoire déconstruit. Dans son livre “ Sans transition” il écrit “Rien de plus consensuelle que la transition énergétique, rien de plus urgent que de ne pas y croire” L’historien des sciences le rappelle “après deux siècles de “transitions énergétiques”, l’humanité n’a jamais brûlé autant de pétrole et de gaz, autant de charbon et même de bois”.
    À l’échelle mondiale, il faut dire que la transition énergétique est invisible. Depuis le début du XXème siècle, les énergies et les ressources que l’on utilise se sont accumulées sans se remplacer. L’histoire de l’énergie est donc une histoire d’accumulation et de symbiose.
    Même la consommation de charbon, considéré comme l’énergie de la révolution industrielle, a battu un nouveau record en 2023.
    Les énergies renouvelables ne remplacent pas les fossiles, elles s’ y additionnent. Et les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter
    Alors la transition énergétique n’est-elle qu’une illusion ?

    Pour Jean Baptiste Fressoz, en se basant sur une lecture fausse du passé selon laquelle chaque énergie serait venue en remplacer une autre, nous nous empêchons de construire une politique climatique rigoureuse. Pourquoi la transition énergétique nous empêche de penser convenablement le défi climatique ? Comment cette notion s’est-elle imposée ? Et en quoi est-il urgent de ne pas y croire et de penser autrement nos réponses au plus grand défi du siècle ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Jean Baptiste Fressoz.


  • Nous en sommes à la 28ème COP. Et une question demeure : pourquoi près de trente années de « négociations » climatiques ont-elles à ce point échoué ?
    Aujourd’hui, même si les engagements des États sont respectés, ils conduiront à une diminution des émissions de seulement 2% au niveau mondial, entre 2019 et 2030. Alors que la promesse de l’Accord de Paris était de les réduire de 43% pour rester sous la barre fatidique des 1,5°C de réchauffement... La température moyenne du globe a déjà augmenté d’1,2°C et les conséquences de ce réchauffement sont toujours plus visibles et violentes. Alors pourquoi une telle inertie ? Bien sûr, les raisons sont nombreuses.
    Le journaliste Fabrice Nicolino parle lui de grand sabotage climatique. Pour lui, l’ONU n’a pas seulement échoué dans sa mission de lutter contre le réchauffement climatique, elle est complice de l’inaction. Pendant des années, l’organisation aurait laissé les intérêts des multinationales les plus polluantes et des industriels influencer les négociations. En retraçant, l’histoire des organisations internationales consacrées à l’écologie, depuis le premier Sommet de la Terre à Stockholm en 1972, Fabrice Nicolino a découvert des personnages - dignes de film - qui incarnent ces conflits d’intérêts. Des hommes qui ont été au cœur des discussions climatiques, tout étant liés aux industries les plus polluantes. Dans son dernier livre, Le Grand Sabotage Climatique, il explique pourquoi le changement climatique n’a, selon lui, jamais été pris au sérieux par les instances internationales et appelle la jeunesse à prendre en main son destin en se révoltant. Alors qui sont les saboteurs du climat ? Quel impact ont-ils encore aujourd’hui sur les négociations et les débats climatiques ? La COP28 à Dubaï serait-elle le paroxysme de ce jeu de dupes ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Fabrice Nicolino.


  • « L’agriculture est la pire chose que l’humanité ait faite pour la planète ». Voilà ce qu’écrit George Monbiot, journaliste et éditorialiste pour le quotidien The Guardian dans son dernier livre “Nourrir le monde”. Une affirmation qui peut paraître choquante puisqu’à priori l’agriculture existe pour nous nourrir. Et pourtant c’est l’une des activités qui a l’impact le plus néfaste sur la planète et ses ressources. Un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans le monde sont produites par le système alimentaire et l’agriculture est la première cause de déforestation. Les études montrent que l’agriculture intensive menace la santé humaine et met en danger le monde vivant. Et ça ne s’arrête pas là.
    Après des années d’enquête, George Monbiot fait ce constat effrayant : le système alimentaire mondial ressemble de plus en plus au système financier juste avant 2008, en clair, il menace de s’effondrer. Le secteur alimentaire est de plus en plus concentré, aux mains d’une poignée de multinationales. Les prix des aliments flambent. Les conditions de travail des agriculteurs sont de plus en plus menacées par le réchauffement climatique. La production alimentaire est de plus en plus vulnérable aux chocs politiques et climatiques. Et à côté de cela, alors que nous n’avons jamais produit autant de nourriture, la faim progresse à nouveau. Près de 9% de la population mondiale souffre de faim chronique.
    Trois milliards de personnes ne peuvent pas se permettre une alimentation saine.
    Face à toutes ces données, que faire ? Peut-on nourrir le monde sans dévorer la planète ? George Monbiot l’écrit, "Nous pouvons désormais penser la fin de l'agriculture (...) Nous pouvons envisager le début d'une ère nouvelle dans laquelle nous n'aurons plus besoin de sacrifier le monde vivant sur l'autel de nos appétits”. Dans son livre, il démontre qu’il est possible de produire plus de nourriture avec moins d’agriculture et part à la rencontre de ceux qui révolutionnent notre façon d'élever, de cultiver. Il découvre des expérimentations, de nouvelles plantes, des innovations étonnantes qui peuvent complètement bouleverser l’ordre agricole établi. Alors comment faire en sorte que tout le monde mange à sa faim si l’agriculture devient à la fois moins intensive et moins extensive ? Réponses tout de suite dans cet entretien Blast de Paloma Moritz avec George Monbiot.


  • Face à l’urgence absolue de la situation, de plus en plus de scientifiques ont décidé de se rebeller et d’agir en accord avec les alertes écologiques qu’ils lancent, souvent en vain, depuis des années. Si cet engagement de la science dans le débat public n’est pas nouveau dans l’histoire, le mouvement interpelle par son ampleur et sa détermination. Avec un mode d’action de plus en plus répandu : la désobéissance civile.
    On pourrait dire que tout a commencé en septembre 2020 avec le lancement de Scientist Rébellion, mouvement international qui regroupe désormais des milliers de scientifiques. Mais en réalité, quelques mois plus tôt déjà, en février 2020, 1000 scientifiques français appelaient à la rébellion dans une tribune au Monde. Dans la foulée, le mouvement français Scientifiques en rébellion voit le jour. Depuis, il est de plus en plus fréquent de voir sur les réseaux sociaux ou dans les médias des scientifiques en blouse blanche prendre part aux actions de désobéissance civile pour alerter l’opinion publique, quitte à parfois finir en prison. Alors que raconte véritablement la rébellion des scientifiques ? En quoi cette désobéissance civile est-elle justifiée ? Quelles en sont les conséquences et les impacts ? Et quelles menaces pèsent aujourd’hui sur le milieu de la recherche ?
    Réponses dans cet entretien Blast de Paloma Moritz avec Jérôme Santolini et Elodie Vercken, membre de Scientifiques en Rébellion.


  • On peut avoir le sentiment aujourd’hui que pour faire face à l’urgence écologique, il suffirait d’inventer de nouvelles technologies et de responsabiliser les citoyennes et les citoyens pour qu’ils consomment mieux. Du moins, c’est ce que l’on entend très souvent dans le débat public… Or cette vision des choses ne s’attaque pas au fond du problème, notre économie, nos modes de production et le travail qu’ils mobilisent.
    Pour Paul Guillibert, chercheur en philosophie de l'environnement, que je reçois aujourd’hui, le travail est le grand absent de la pensée écologiste. Pour lui, “toutes les destructions de la nature sont liées à une forme d’exploitation du travail”. Et “La lutte contre l’exploitation du travail devrait donc être intégrée aux stratégies écologistes”.
    Pourtant, aujourd’hui, on se prépare beaucoup trop peu à toutes les transformations du travail et de notre économie qu’appelle la transition écologique : la reconversion ou le démantèlement des infrastructures polluantes, la réduction du temps de travail, la revalorisation de certains métiers. Autant d’enjeux essentiels pour préparer l’avenir, imaginer un autre futur.
    Alors comment remettre l’enjeu du travail et de la production au cœur de l’écologie politique ? Comment peut-on penser un projet d’émancipation écologique et social qui en découle ? Comment faire advenir de nouvelles alliances entre travailleurs et écologistes ? Réponses dans cet entretien Blast de Paloma Moritz avec Paul Guillibert.


  • C’est l’une des informations qui a marqué cette rentrée, la détresse financière des Restos du cœur, association historique créée par Coluche en 1985. Et qui à l’origine d’ailleurs n’avait pas été créée pour durer. Début septembre, Patrice Douret, président des restos du cœur alertait sur un manque de 35 millions d’euros pour finir l’année, qui pourrait obliger l’association à exclure près de 150 000 bénéficiaires. Face à cet appel à l’aide, les dons ont afflué. La situation devrait donc s’arranger mais pour combien de temps ? Les Restos du Cœur assurent 35% de l'aide alimentaire en France et d’autres structures sont aujourd’hui en difficulté face à l’augmentation des demandes.
    Aujourd’hui 1 Français sur 5 vit à découvert et 1 Français sur 3 rencontre des difficultés pour se procurer une alimentation saine qui lui permettrait de faire trois repas par jour. L’inflation a empiré les choses. Dans cette situation d’urgence, on ne s’interroge plus sur l’existence même de l’aide alimentaire, mais est-ce normal de vivre dans l’abondance sans permettre à chacun de manger à sa faim ? Pour l’anthropologue Bénédicte Bonzi, aujourd’hui l’existence des aides alimentaires révèle l’absurdité et la faillite de notre système agricole. Dans son essai elle montre comment l’aide alimentaire est devenue un débouché économique à la surproduction de l’agro-industrie et dénonce un véritable « marché de la faim »
    8 millions de personnes dépendraient de l’aide alimentaire en France. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Et en même temps, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année (ADEME) alors qu’elle pourrait nourrir près de 11 millions de personnes. Selon Bénédicte Bonzi, sans les structures d’aide alimentaire il y aurait aujourd’hui des émeutes de la faim. Alors pourquoi l’État délègue la responsabilité de l’aide alimentaire aux associations ? Que faudrait-il faire aujourd’hui pour que les restos du cœur n'aient plus à exister sous leur forme actuelle ? Quel mal plus profond cache la question de l’aide alimentaire ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Bénédicte Bonzi.


  • Doit-on s’habituer au manque d’eau ? Chaque année, la situation est de plus en plus tendue et alarmante. La sécheresse de 2022, a été la plus grave dans le pays depuis au moins un demi-siècle. Elle a révélé à quel point la France n’était pas préparée.
    Et l'inimaginable est arrivé. Plus de 700 communes ont eu des problèmes d’approvisionnements en eau potable et des mesures exceptionnelles ont dû être mises en place pour ravitailler les habitants par camion citerne ou distribution de bouteilles.
    Cette année, cela pourrait être encore pire. Après une sécheresse hivernale inédite et alors que l’été 2023 est déjà entamé, 68% des nappes phréatiques ont un niveau inférieur à la normale. Début juillet, 70 départements avaient déjà mis en place des restrictions d’eau. Tout ceci risque d’augmenter encore les tensions sur la répartition de l’eau qui ont émergé l’été dernier mais aussi cette année avec notamment les manifestations contre les méga bassines. Pour Charlène Descollonges, hydrologue, “La question de l’eau est éminemment politique et démocratique. Nous devons apprendre à la gérer collectivement pour éviter les conflits, tout en y associant l’ensemble du vivant”
    Alors que faudrait-il faire aujourd’hui pour se préparer aux pénuries d’eau et les éviter au maximum ? Le plan eau du gouvernement est-il à la hauteur ? Et comment mieux gérer la répartition de ce bien commun ?
    Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Charlène Descollonges.


  • Et si les jeunes des quartiers populaires devenaient les meilleurs ambassadeurs et ambassadrices du climat ? Aujourd’hui encore, beaucoup de personnes issues des classes populaires et banlieues se sentent exclues des discours écologistes qui sont portés dans le débat public et ce, alors même qu’elles sont les premières victimes des effets du dérèglement climatique et de l'extinction de la biodiversité. L’écologie fait partie de leurs problèmes quotidiens : avoir trop chaud ou trop froid en hiver à cause de logements mal isolés, respirer un air pollué, ne pas savoir comment payer l’essence ou la facture d’électricité…
    Féris Barkat, 21 ans, a décidé de se battre pour faire bouger les lignes, former les jeunes des quartiers populaires et leur montrer que l’écologie a un immense pouvoir d’émancipation. Il a co-fondé Banlieues Climat qui organise des ateliers dans les quartiers pour sensibiliser. Pour lui, “l’écologie permet de mieux comprendre le monde qui nous entoure, et de transformer son quotidien, en prenant soin de sa santé, et de ses proches”.
    Le but de l’association : donner les moyens à chacun de s’approprier les questions écologiques à l'échelle de sa vie mais aussi de s’engager en devenant eux-mêmes formateurs. L’idée est aussi de construire les bases d’une autre société, plus juste et soutenable dans la continuité du slogan qui a émergé pendant les gilets jaunes “Fin du monde, fin du mois, même combat”. Alors comment parler d’écologie autrement ? Et Comment faire émerger une écologie populaire aujourd’hui ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Féris Barkat.


  • Pour la toute première fois, le gouvernement français a choisi de dissoudre un mouvement écologiste : les soulèvements de la terre. Pour beaucoup, cette décision du gouvernement marque un cap dans la répression des militants écologistes. Et pourtant, ce n’est pas un cas isolé. En Europe, les mesures prises par les Etats à l’encontre des activistes sont de plus en plus répressives. Que ce soit en Allemagne, en Grande Bretagne ou encore en France les lois, les procès, la surveillance se multiplient et les condamnations sont toujours plus lourdes envers ceux qui défendent le vivant, souvent avec des actions de désobéissance civile. Le tout sans oublier qu’en 2021, 200 défenseurs de la terre et de l’environnement ont été tués pour leur combat, essentiellement en Amérique latine.
    Face à cette situation alarmante, les Nations Unis ont décidé de créer le premier poste de Rapporteur spécial sur les Défenseurs de l'Environnement au titre de la Convention d'Aarhus. Et en juin 2022, c’est le français Michel Forst qui a été élu. Selon lui, “Lorsqu’on criminalise les défenseurs de l’environnement, c’est la cause elle-même qui est mise au ban de la société, et cela a un effet très néfaste sur la réaction du public”.
    Alors en quoi consiste ce poste de rapporteur spécial de l’ONU ? Quelle est la situation en France ? Quels sont les marqueurs de l’escalade répressive envers les militants écologistes en Europe ? Et que faudrait-il faire pour arrêter cette spirale infernale ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Michel Forst.


  • C’est un scandale planétaire digne d’un thriller. Le glyphosate, pesticide le plus utilisé au monde est classé par l’OMS comme cancérogène “probable”. Depuis que l’industrie chimique existe, jamais un produit de la sorte n’a été autant répandu sciemment dans l’environnement. Si bien qu’il pourrait être responsable de centaines de milliers de cancers et maladies. Le glyphosate a aussi pollué les eaux, les sols et enfermé l’agriculture mondiale dans un cercle vicieux dont il semble impossible de sortir. Monsanto-Bayer, l’entreprise qui l’a commercialisé en premier, nie encore aujourd’hui la toxicité de ce produit. Comme les multinationales fossiles qui ont tout fait pour semer le doute dans l’opinion publique sur le réchauffement climatique, l’entreprise a dépensé des millions d’euros en lobbying et en communication pour organiser une désinformation autour du glyphosate et bloquer toute forme de régulation. Mais alors de quoi le glyphosate est-il le nom ? Pour le comprendre, Paloma Moritz reçoit Stéphane Foucart qui a enquêté sur les Monsanto Papers et les agissements des lobbies des pesticides. Pour ce journaliste du Monde, le glyphosate est bien plus qu’un produit toxique destiné à se débarrasser des mauvaises herbes. Il est la pierre angulaire d’un système économique et industriel qui permet et encourage un certain usage du monde et du vivant. Un usage qui nous mène dans le mur. Alors pourquoi ne parvient-on pas à interdire les pesticides clés comme le glyphosate ? Comment les lobbies opèrent-ils ? Une agriculture sans glyphosate est-elle vraiment possible ? Et peut-on sortir de ce cercle infernal ?


  • C’est une information qui n’a pas du tout fait la une et qui est pourtant cruciale pour notre avenir. Le 31 mai 2023, 40 scientifiques expliquaient dans la revue Nature pourquoi la Terre pourrait devenir inhabitable. Sur les 8 seuils de “sécurité et justice” indispensables pour « assurer la sûreté des personnes et la stabilité de la planète », 7 ont déjà été dépassés… Ce qui est inédit ici, c’est que les scientifiques ont intégré aux limites de notre planète, la justice et donc la dimension humaine. En montrant les points à partir desquels la déstabilisation du système Terre allaient avoir des effets néfastes pour les êtres humains avec des épidémies, des canicules, des pénuries alimentaires ou encore des migrations forcés.
    Johan Rockström qui a piloté l’étude, le dit « Si la planète était un corps, tous ses organes seraient affectés. Ses poumons, mais aussi ses reins, son foie… »
    La guérison est encore possible mais elle suppose la révolution d’un système économique qui prospère aujourd’hui sur la destruction de notre santé et de celle des écosystèmes. Cette étude montre une nouvelle fois à quel point nos corps sont éprouvés par l’urgence écologique et le seront encore davantage à l’avenir. Les canicules sont par exemple la plus grande menace sanitaire liée au climat. Si rien n’est fait, des régions entières pourraient devenir inhabitables à cause de la chaleur et 90 000 Européens pourraient mourir chaque année d'ici la fin du siècle. Pour mon invité, l’économiste Eloi Laurent, la pleine santé et l’espérance de vie doivent donc devenir la nouvelle boussole de notre époque. Alors comment la pleine santé pourrait guider l’économie et la politique ? En quoi les canicules sont un exemple marquant de l’impréparation des gouvernements ? Et comment s’organiser pour éviter le pire ? Réponses cet entretien Blast de Paloma Moritz avec Eloi Laurent pour la série écologie et santé.


  • Impuissance. Ce mot résonne dès lors que l’on pense à la catastrophe écologique en cours.
    Face à la destruction de la planète, à l’ordre établi, à la puissance de ceux qui veulent que rien ne change, on est souvent tentés par l’impuissance, le déni ou encore l’indifférence tant il semble impossible de changer le cours des choses.
    Mais pourquoi sommes nous vaincus avant même d’avoir mené la bataille ? C’est la question que pose la célèbre activiste Camille Etienne, dans son essai “Pour un soulèvement écologique”.
    Elle y démontre que notre impuissance politique est une illusion qui ne profite qu’aux personnes qui sont au pouvoir. Elle appelle à désobéir, ralentir et cesser de coopérer pour créer les conditions d’un soulèvement qui pourrait faire basculer la société.
    Alors comment dépasser notre impuissance collective ? Un soulèvement écologique est-il possible ? Ou est-il déjà en cours ?
    Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Camille Étienne.


  • Pollution des sols, explosion des cancers, marée noire… Ce sont des ravages écologiques et humains qui ont lieu à des milliers de kilomètres de la France mais qui sont pourtant causés par une grande entreprise française : Total Energies. La multinationale a qui a enregistré un bénéfice record en 2022, est attaquée de toutes parts en justice pour dénoncer ses projets de développement dans les énergies fossiles et ses engagements climatiques considérés comme insuffisants. Le 20 avril, le reporter Quentin Muller a ajouté un élément à la longue liste de plaintes contre le géant pétrolier en dévoilant dans l’Obs les pratiques criminelles de Total au Yémen. Après 20 ans d’exploitation du pétrole dans l’Est du pays, l’enquête témoigne d’une gestion chaotique du site par l’entreprise qui a provoqué de multiples accidents graves : les sols ne sont plus fertiles, les nappes phréatiques sont polluées et les populations malades. Et si Total s’est retiré du Yémen en 2015, les conséquences dévastatrices de son exploitation pétrolière pourraient aujourd’hui se répéter en Ouganda et en Tanzanie. Dans ces deux pays, la multinationale développe son nouveau méga projet pétrolier Tilenga et EACOP. Ce projet est dénoncé par des centaines d’ONGs depuis des années comme une aberration qui rapproche le monde d'une catastrophe climatique mais aussi une bombe sociale. Plus de 100 000 personnes risques d’être expropriées par les constructions et sur sa durée d’exploitation le méga projet pétrolier pourrait émettre 379 millions de tonnes de C02, le tout sans compter les risques de fuites et de marées noires.
    Alors quels ont été les impacts de l’exploitation pétrolière de Total Energies au Yémen ? En quoi ces risques sont-ils encore présents aujourd'hui dans d’autres pays ? Comment les populations locales et la société civile internationale peuvent-elles se mobiliser pour obtenir réparation et empêcher les ravages ? Pour répondre à toutes ces questions, Paloma Moritz reçoit Quentin Müller et Thomas Bart.


  • Un ours polaire seul sur une banquise qui fond, voilà l’image symbolique que nous avons eu du réchauffement climatique pendant des années.
    Aujourd’hui, cette image a été remplacée par celle des feux de forêts, des canicules, des inondations ou encore des ouragans. Et nous avons eu tendance à peut-être un peu oublier les glaciers. Pourtant ces géants de glace sont notre passé, notre présent et notre futur. Et ils sont aujourd’hui les premières victimes du réchauffement climatique. Les scientifiques, eux-mêmes sont stupéfaits de la vitesse à laquelle ils fondent. Ce qu’ils pensaient voir dans 70 à 80 ans est déjà en train d’advenir. Par exemple, le Groenland perd aujourd’hui six fois plus de glace qu’il y a quarante ans alors qu’il est la masse glacée qui contribue le plus à l’élévation des océans. Et ce que l’on ne réalise pas toujours c’est que l’espèce humaine n’a jamais existé sans glacier, ce sont les glaciers qui ont permis au climat de se stabiliser et aux civilisations de se développer. C’est ce qu’explique la glaciologue Heidi Sevestre dans son livre “Sentinelle du Climat”. “Notre avenir dépend des glaciers, nous pouvons encore les sauver”. Un message d’espoir plus que jamais nécessaire.
    À quoi ressemble le métier de glaciologue ? Quel rôle jouent les glaciers dans l’équilibre climatique ? En quoi la disparition des glaciers nous concerne directement ? et comment sauver les glaciers aujourd’hui ? Réponse dans cet entretien de Paloma Moritz avec Heidi Sevestre.


  • C’est un fait, L’urgence écologique s’est imposée dans les débats sur les réseaux sociaux. Mais alors que nous devrions débattre sur des bases objectives des réponses à apporter pour assurer un avenir vivable pour toutes et tous, on assiste aujourd’hui à une manipulation de plus en plus importante des données scientifiques. Mais aussi à une explosion du climato-scepticisme en ligne. Le rapport de synthèse du GIEC a été dévoilé le lundi 20 mars et il a donné lieu à de nombreuses récupérations de la part de personnalités politiques ou encore de comptes influents sur les réseaux sociaux. Des récupérations dangereuses qui visent à faire dire aux données scientifiques ce qu’elles ne disent pas pour servir des intérêts politiques ou économiques. Des récupérations qui créent de la désinformation, de la confusion et qui ne sont malheureusement pas nouvelles. Plus récemment, sur le sujet des méga bassines, les interprétations des données scientifiques se sont affrontées et là encore des ministres se sont appuyés sur le rapport du BRGM en le manipulant. Face à tout cela, nombreux sont les scientifiques, les journalistes aussi, qui passent leur temps à rectifier les informations sur les réseaux sociaux, parfois en vain. Alors quels sont les dangers de ces manipulations de la science ? Sommes nous entrés dans l’ère de la post-vérité ? Comment ne pas se faire avoir et rétablir aujourd’hui le consensus scientifique dans les débats en ligne ? Réponses dans ce nouvel entretien Blast de Paloma Moritz avec Thomas Wagner alias Bon Pote.


  • Alors que les débats autour du travail se sont intensifiés ces dernières semaines dans le cadre de la réforme des retraites, la philosophe Céline Marty revient sur la place du travail dans notre société et l’urgence de la questionner. Selon elle, travailler moins est une condition sine qua non pour aller vers une société plus résiliente et plus juste.


  • Faut-il manger les riches pour sauver la planète ?
    Ces derniers mois, les débats ont fait rage sur l'interdiction des jets privés, le mode de vie ultra polluants des ultra-riches ou encore la légitimité des milliardaires. Des débats qui ont érigé les grandes fortunes comme les symboles d’une indécence qui ne passe plus face à l’explosion des inégalités et à l’aggravation de l’urgence écologique.
    Et si tout ceci n’était en fait que l’arbre qui cache la forêt ? Les ultra riches ne sont pas que des symboles ou de gros émetteurs de CO2, ce sont aussi et surtout des acteurs engagés et influents du débat climatique qui ont réussi à imposer leur vision au détriment de politiques plus efficaces et justes socialement. Depuis une vingtaine d’années, conscients des risques que fait peser la menace climatique sur leurs intérêts, les ultra riches se posent en défenseurs de la cause climatique pour préserver leurs profits. C’est ce que démontre Edouard Morena dans son livre “Fin du monde et petits fours”. Dans son enquête, le chercheur en science politique dévoile comment les ultra riches ont structuré des réseaux de fondations philanthropiques, d’ONG et de cabinets de conseil qui ont imposé l’idée que les entreprises et les investisseurs privés étaient les seuls acteurs légitimes de la transition face au chaos climatique. Bref, que le capitalisme vert était la solution.
    Alors en quoi l’élite climatique est aujourd’hui en train de conditionner notre avenir ? Comment est-elle organisée et quelle vision a-t-elle réussi à imposer pour quelles conséquences ? C’est ce que nous allons voir tout de suite dans ce nouvel entretien Blast avec Edouard Morena.


  • Les humains seraient-ils allés sur la lune si Jules Vernes ne l'avait pas imaginé ? Auraient-ils eu l’idée de construire des voitures volantes s’ils n’en avaient pas vu dans les films ou bandes dessinées ? Verrions-nous des meetings politiques en hologramme si la science-fiction ne l’avait pas inventé ? Le pouvoir des récits, l'influence des fictions sur nos sociétés est un sujet central et passionnant dont on ne parle quasiment jamais. Nos vies, notre façon de percevoir le monde, notre imaginaire de l’avenir sont incroyablement influencés par les livres que nous lisons, les films que nous regardons, les publicités auxquelles nous sommes exposées. Et si ce pouvoir de la fiction était plutôt utilisé pour changer la trajectoire funeste de nos sociétés et inventer un nouveau récit ? Et si l’art nous donnait l’envie de résister et de nous battre pour un monde plus juste et soutenable ? Pour en parler, Paloma Moritz reçoit Alain Damasio, le plus politique des auteurs de science fiction, célèbre pour la puissance de son imaginaire et ses critiques incisives de la société de contrôle 2.0. Un auteur qui a choisi de raconter des luttes enviables plutôt que de décrire un monde enviable. Son espoir quand il écrit est que son roman donne envie au lecteur de changer de sa vie et la société qui la structure. Entretien avec Alain Damasio pour parler de la bataille des imaginaires, de solutionnisme technologique, de la fin du capitalisme et de résistance !