Episodes
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Mali, mardi 19 novembre 1968. Il est 7 heures du matin, l’heure des informations à la radio nationale. Pourtant, à la place du bulletin traditionnel, le média d’État diffuse de la musique. Des chansons du vieux griot Banzoumana Sissoko qui évoquent l’époque du Grand Mali, des grands Empires. Le changement de programme suscite la curiosité des habitants de la capitale Bamako. Que se passe-t-il donc ? Peut-on craindre un coup de force ? Où se trouve le président Modibo Keïta ?
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Modibo Keïta ne peut se résoudre à l’éclatement de la Fédération du Mali. Comment a-t-on pu mettre fin à une union, un regroupement qui devait servir de socle, de base à la construction de l’unité africaine ? Alors que le Sénégal de Léopold Sedar Senghor tourne vite la page, Modibo Keïta fait les yeux doux à la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny et forme l'Union des États ouest-africains avec le Guinéen Sékou Touré et Kwamé Nkrumah du Ghana.
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Missing episodes?
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Modibo Keïta ne peut se résoudre à l’éclatement de la Fédération du Mali. Comment a-t-on pu mettre fin à une union, un regroupement qui devait servir de socle, de base à la construction de l’unité africaine ? Alors que le Sénégal de Léopold Sedar Senghor tourne vite la page, Modibo Keïta fait les yeux doux à la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny et forme l'Union des États ouest-africains avec le Guinéen Sékou Touré et Kwamé Nkrumah du Ghana.
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Premier président de la République du Mali, Modibo Keïta était un fervent partisan du panafricanisme. L’unité africaine passait même avant la souveraineté de son propre pays. Retour dans Archives d’Afrique sur le parcours de ce leader qui a marqué durablement l’histoire contemporaine du Mali et de l’Afrique de l’Ouest tout entière.
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En cette année 1985, le Mozambique est au plus mal. Les accords de N’Komati signés quelques mois plus tôt n’ont pas permis de ramener la paix, et la guerre civile et son cortège de mutilations ont quasiment vidé le pays de sa population. Le développement promis lors de l’accession à l’indépendance semble bien loin au regard de cette famine qui frappe durement le pays. Au regard aussi de l’insécurité qui touche désormais la capitale Maputo.
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Le 25 juin 1975, le Mozambique accède à l'indépendance. Samora Machel, l'ancien guérillero qui proclame l’accession du pays à la souveraineté internationale, hérite d'un territoire de plus de 9 millions d'habitants et d’une économie en ruine. 90% de la population est analphabète et les cadres manquent cruellement pour reconstruire la nation après le départ de la majorité des colons blancs. Une priorité s’impose : l’enseignement pour tous.
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Au Mozambique, en cette première moitié de la décennie 70, le climat est particulièrement tendu entre les différentes communautés. Face à l’intransigeance et à la surdité de Lisbonne, les nationalistes sont plus que jamais déterminés à conquérir leur liberté par les armes. Tandis que les combats s’intensifient, un évènement va venir précipiter les choses : la révolution des Œillets et la chute de la dictature de Salazar au Portugal…
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Dans l’ambiance des indépendances qui se succèdent, le jeune Mozambicain Samora Machel est séduit par le combat. Le déclenchement de la lutte de libération en Angola en 1961, puis l’accession à l’indépendance du Tanganyika vont l’amener à quitter la vie civile pour s’engager dans la lutte nationaliste. Qui est ce personnage qui ose défier ainsi le Portugal de Salazar ?
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Au Burkina Faso, ce 15 octobre 1987, la radio diffuse de la musique militaire depuis le milieu de l’après-midi. Un peu plus tard, un communiqué laconique est diffusé.
« Peuple burkinabè, militantes et militants de la révolution démocratique et populaire. Amis du Burkina Faso, jeunesse militante d’Afrique, le Front populaire regroupant les forces patriotiques décide de mettre fin, en ce jeudi 15 octobre, au pouvoir autocratique de Thomas Sankara, d’arrêter le processus de restauration néo coloniale entrepris par ce traître à la révolution d’Août. À la faveur des méandres de l’histoire, cet autocrate s’est hissé à la tête de notre révolution pour mieux l’étouffer de l’intérieur. (…) Ouvriers, paysans, soldats, paramilitaires, intellectuels révolutionnaires, démocrates et patriotes du Burkina Faso, le Front populaire vous invite tous à soutenir fermement l’action de rectification tant attendue par tous les révolutionnaires démocrates sincères. (…) La patrie ou la mort, nous vaincrons. »
Le processus de rectification est en marche. Et curieusement, même s’ils sont un certain nombre à se rendre sur la tombe sommaire de Thomas Sankara pour un hommage, ce n’est pas l’émeute. Tout le monde attend de voir qui va revendiquer ce crime, ce putsch qui a fait 13 victimes. Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment réagiront les partisans de Thomas Sankara ?
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15 octobre 1987. C’est Jeudi, jour du sport de masse. Vêtu d’un tee-shirt blanc et d’un pantalon de jogging rouge, le président Sankara prend place dans la Peugeot 205 noire qui lui sert de véhicule présidentiel ce jour-là. Comme à son habitude, il est en retard pour sa réunion, puisqu’il est déjà 16h20 lorsqu’il arrive au Conseil de l’entente. (Rediffusion)
La réunion devait démarrer à 15h00, les autres participants sont déjà sur place. À 16h35, un véhicule s’arrête dans la cour et aussitôt résonnent les tirs des Kalachnikovs.
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Si le Capitaine Sankara, avec ses discours sur la promotion d’une Afrique décomplexée, une Afrique qui doit se prendre en main, conquit les jeunes Africains de tout âge, il a dans le même temps de plus en plus de mal à conduire avec sérénité la révolution burkinabè dont il est le leader. En interne, une opposition souterraine s’emploie à diviser, à opposer les principaux acteurs du changement.
Ses ennemis sont parvenus à créer une brèche dans la confiance qui régnait entre lui et son numéro 2, Blaise Compaoré. Celui-là même qui a mené la charge le 4 août 1983 depuis Pô pour prendre Ouagadougou et lui remettre le pouvoir. Celui qu’il considère comme son frère et qui s’occupe de sa sécurité.
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Thomas Sankara, président du Burkina Faso, mène une diplomatie particulièrement active, sa voix porte à l’international. Usant d’un franc-parler et d’une audace rares pour un dirigeant de l’époque. Et il ne se gêne pas pour exprimer des critiques vis-à-vis de certains de ses voisins, en particulier à l’égard du Mali. Un affront que n’entend pas laisser passer Moussa Traoré, le dirigeant malien.
Le 25 décembre 1985, la guerre de Noël, ou « guerre des pauvres », comme la surnommera la presse internationale, éclate. Après plusieurs incidents frontaliers, a priori mineurs, impliquant des soldats venus rançonner des villageois du côté du Burkina Faso, et une opération de recensement menée par des fonctionnaires burkinabè dans des villages revendiqués par les deux États, une véritable armada malienne entre en plusieurs points sur le territoire burkinabè. Le Mali bombarde plusieurs localités dont les deux principales villes du nord et s’attaque à une richesse, à un objet précieux dans le Sahel, les châteaux d’eau. Les églises et les marchés ne sont pas épargnés.
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Si le président Thomas Sankara se réjouit de la bonne santé de la révolution, c’est parce qu’en deux ans le visage de son pays, mais également et surtout les esprits des populations, ont considérablement changé. La Haute-Volta, rebaptisée Burkina Faso, ressemble à un vaste chantier à ciel ouvert. Le peuple travaille, bâtit, se mobilise. Il gouverne à travers les Comités de défense de la révolution qui rendent la justice à travers les tribunaux populaires révolutionnaires.
Campagne massive de vaccination, construction d’écoles et d’hôpitaux, reboisement, redistribution des terres, aides aux logements, interdiction de l’excision et lutte contre la prostitution, l’engagement est sur tous les fronts.
Mais l’austérité qui accompagne cette révolution, si elle séduit la population et fascine les observateurs étrangers, suscite dans le même temps l’opposition de certains cadres qui dénoncent ces signes extérieurs de pauvreté.
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Les actes forts et symboliques se multiplient en cet an 2 de la révolution sankariste : réorganisation agraire et foncière, baisse des frais de scolarité, journée des maris au marché, lancement de l’opération 7 000 villages, 7 000 terrains de sport. Il est également question de la santé des populations, le premier objectif étant de vacciner deux millions et demi d’enfants en 15 jours contre la rougeole, la méningite et la fièvre jaune. Et chacun est invité à pratiquer une activité sportive.
Un autre grand combat de Thomas Sankara est assurément celui de la protection de l’environnement. Dès le mois de décembre 1984, il lance un vaste programme de reboisement dans tout le Burkina Faso.
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Depuis quelques mois, en cette seconde partie de l’année 1983, la Haute-Volta vit au rythme de la révolution. Un quarteron de Capitaines nourri aux théories de gauche a décidé de redonner à leur pays sa dignité. Un engagement qui passe par une lutte acharnée contre la corruption et la gabegie, mais également par le partage des richesses. Mais pour partager, il faut produire. L’austérité imposée par Sankara séduit et fait évoluer les mentalités.
Le Capitaine introduit une série de mesures inédites sur le continent et souhaite nettoyer le pouvoir de tous ses abus. Les ministres ne circulent plus en Mercedes ou à bord des traditionnelles grosses Limousines noires, elles sont revendues. Ils ont désormais droit à une très démocratique Renault 5 noire frappée du sigle V.F pour voiture de fonction. Les indemnités de fonction sont également supprimées à tous les niveaux de l’administration.
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Depuis quelques mois déjà, le pays vit au rythme de la révolution menée par Thomas Sankara. Cette fois-ci, et ce n’est pas un slogan, le peuple participe à la gestion de la cité de façon tout à fait active à travers les Comités de défense de la révolution (CDR). Ils sont la seule organisation authentique du peuple dans l’exercice du pouvoir, et viennent bousculer l’État ancien et l’administration à son service pour les reconstruire cette fois-ci au service de la population.
Ces Comités répondent à l’appel des mobilisations des énergies, à la prise en charge par la population de ses propres réalisations. Une démarche qui suscite une folle ferveur patriotique inédite en Haute-Volta.
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Ce 4 août 1983, après une soirée très agitée dans la capitale de la Haute-Volta rythmée par des tirs nourris de fusils mitrailleurs, de kalachnikovs, et autres armes militaires, celui qui officialise le 3ème putsch militaire en 3 ans n’est pas un inconnu. Même s’il n’a pas directement participé à cette opération, du moins sur le terrain, le capitaine Thomas Sankara, ancien Premier ministre, bénéficie de ce coup de force et devient le nouvel homme fort.
Quelques heures plus tôt, il envoyait un message à son ami le capitaine Blaise Compaoré qui conduisait les forces d’élite sur la capitale pour qu’il arrête son attaque, pensant avoir trouvé un compromis avec le Président Jean-Baptiste Ouédraogo. Mais il était trop tard, l’opération était déjà en marche. Impossible de reculer.
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Thomas Sankara. Il ne sera resté que quatre années à la tête du Burkina Faso (ex Haute-Volta) et pourtant, quatre décennies plus tard, ses compatriotes mais également la jeunesse africaine dans son écrasante majorité et même certains leaders sud-américains, le considèrent encore comme l’un des personnages les plus marquants de l’histoire du XXème siècle.
L’évocation de son seul nom suscite encore et toujours beaucoup de passion. Thomas Sankara est perçu comme le symbole de la lutte contre le néocolonialisme et le défenseur de l’authenticité, la vraie.
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En cette fin de la décennie 1970, la Zambie connaît la récession. L’effondrement du prix du cuivre met en grande difficulté son économie déjà fragile. En découle une important grogne sociale et politique. Au pouvoir depuis une quinzaine d’années, Kenneth Kaunda est aussi confronté à une forte opposition en interne. Le pays entre dans une période de turbulences pendant laquelle les travailleurs descendent dans la rue et contestent le pouvoir en place. La répression est sévère.
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Depuis l’accession de son pays à l’indépendance, Kenneth Kaunda s’est donné pour tâche d’aider les autres nationalistes africains à se libérer du joug colonial. C’est la raison pour laquelle il accepte les aides soviétique et chinoise qui fournissent armes et soldats aux mouvements nationalistes d’Afrique du Sud et de Rhodésie qu’il abrite sur son territoire. Mais ce soutien lui coûte cher.
D’autant plus cher que dans le même temps, la situation économique de la Zambie se dégrade avec la chute du cours du cuivre, principale ressource du pays. Les caisses de l’État sont vides.
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