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  • Je ne vous apprends rien, le plastique est un fléau pour la planète. L'année dernière, pas moins de 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites dans le monde, et à l'allure où vont les choses, ce chiffre pourrait être multiplié par trois d'ici 2060. Les enjeux financiers sont d’ailleurs colossaux, étant donné que la filière du plastique déclare aujourd'hui un chiffre d'affaires annuel de 1 000 milliards de dollars.


    Si l’ONU veut lutter contre la pollution plastique via un traité international, les ONG sont-elles beaucoup plus offensives, en demandant je cite « un accord de réduction de la production de 50 % minimum - par rapport à 2019 et à l'horizon 2040 voire 2050 ». Ces mots, ce sont ceux d’Henri Bourgeois-Costa, directeur des affaires publiques à la Fondation Tara Océan. Si pour lui, je cite, « c'est non seulement souhaitable, c’est surtout faisable ! » fin de citation. Le réel problème du plastique, au-delà de ses 400 millions de tonnes de déchets qu’il génère chaque année, c’est je cite « que le plastique menace de vivant et l'environnement tout au long de son cycle de vie. » fin de citation. Comme le rappelle Henri Bourgeois-Costa, les plastiques contribuent déjà à un peu plus de 3 % des émissions de gaz à effet de serre, soit « plus que le secteur aérien ». Pire, ce taux pourrait être quintuplé en un peu moins de quarante ans, atteignant d’après certaines estimations les 15% d’ici 2060.


    Si d'un point de vue environnemental ou encore de santé publique, il semble assez clair que nous devrons nous passer de plastiques, certains travaux suggèrent aussi que cela pourrait avoir un avantage... économique ! Car il y a aujourd'hui environ 35 000 plastiques différents en circulation, pour 16 000 molécules utilisées. Or, des travaux sur les coûts de ces molécules n'ont été menés que sur... quatre d’entre elles, dans une partie limitée du monde, à savoir l'Europe, les États-Unis et le Canada. Toujours d’après Henri Bourgeois-Costa que je cite, « la science nous dit qu'en comptant simplement sur les ressources et les alternatives de substitution existantes, nous pourrions arriver à réduire de 50 % notre production. Les économistes avancent qu'il nous en coûterait quelque 3 250 milliards de dollars par an sur les 25 prochaines années. Cela peut sembler beaucoup, mais le coût de l'inaction, lui, est estimé à deux fois plus, quasiment 6000 milliards de dollars, ce qui représente deux fois le PIB de la France. » fin de citation. Des chiffres qui font penser à Henri Bourgeois-Costa que, je cite « réduire la production de plastiques de 50 %, ce n'est qu'une question de volonté politique » fin de citation.


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  • En France, le nombre d'emplois directs et indirects liés à la filière éolienne était de 28 266 fin 2022, soit 11% de plus par rapport à 2021, selon France Renouvelables. Près de 900 sociétés, en majorité des PME, portent ce secteur dans l'Hexagone avec de nombreux salariés spécialisés dans l'exploitation, la maintenance, l'ingénierie et la construction. Et si l’on regarde du côté des Etats-Unis, alors il y a fort à penser que les métiers de techniciens en éolienne seront à l’avenir très intéressants. Outre Atlantique, on s’attend à ce que les réparateurs d’éoliennes soient de plus en plus nombreux dans les dix prochaines années, avec une croissance estimée à +45%. Si la promesse d’un emploi stable et bien payé est là, ça n’en reste pas moins un job assez exigeant. 


    On estime qu'aux Etats-Unis, 5 000 nouveaux postes de techniciens éoliens seront créés d'ici 2032. Et si le métier est technique, il est aussi physique. Mieux vaut par exemple ne pas avoir le vertige, voire même être carrément amateur de sensations fortes, car partir à l'assaut d'éoliennes de 90 ou 100 mètres de haut fait partie du quotidien des techniciens. D’après le média spécialisé Wired qui a pu interroger plusieurs de ces réparateurs, un technicien en éolienne doit posséder un solide bagage en mécanique, mais aussi en électrotechnique et en maintenance des systèmes, même si visiblement, le critère de recrutement numéro un reste la passion pour les énergies renouvelables. Car si les connaissances et la technique peuvent être enseignées, c’est moins le cas pour la passion. Concrètement, les journées d’un technicien en éoliennes sont loin d’être monotones. Entre l'évaluation de l'état des turbines, la résolution de problèmes divers comme le changement d'huile, de générateur ou autres, il y a toujours de quoi s'occuper. Je cite Wired « si un parc éolien possède 100 turbines, vous aurez 200 contrôles à effectuer sur l’année » fin de citation, sachant qu’un seul contrôle peut prendre une journée entière.


    Aux États-Unis, le salaire horaire moyen tourne autour de 35 dollars pour les salariés du secteur privé. Un technicien en réparation d'éoliennes perçoit entre 25 et 50 dollars de l'heure durant sa carrière. Avec l’appui d’un syndicat, cette rémunération peut même grimper à 65 dollars de l'heure. Et clairement, les opportunités d'évolution sont nombreuses, avec la possibilité de se spécialiser dans différents domaines techniques, ou de devenir superviseur par exemple. Mais le principal défi du métier reste sans aucun doute : le travail en hauteur, parfois même dans des conditions climatiques difficiles, sous la pluie, le soleil brûlant, mais surtout les vents forts.


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  • La start-up britannique Firefly a mi-avril qu’elle allait ouvrir la première usine mondiale de biocarburant à partir d'eaux usées, se félicitant au passage de ne jamais manquer de matière pour ses productions. Soyons factuels, l'utilisation de ce biocarburant n'est, à ce stade, pas autorisée dans l’aviation. Ceci dit, le constat de l'entreprise britannique Firefly est assez simple et clairement irréfutable. Les humains ont besoin de se déplacer. Et là où il y a des humains, il y a des excréments, et donc potentiellement du carburant. Cette avait d’ailleurs déjà été exploitée au Royaume-Uni il y a plusieurs années avec des bus roulant déjà à base de carburant issus des déjections humaines. Quoiqu’il en soit, cette première usine mondiale transformant les eaux usées en carburant pour avions sera implantée à Harwich, dans le comté d’Essex.


    Dans le détail, Firefly s'est donné un objectif : fournir du carburant très peu carboné, et cela, à partir de 2028. Un accord a même déjà été signé avec la compagnie hongroise Wizz Air, qui finance le projet, et attend la livraison de 525.000 tonnes de carburant d'aviation durable sur 15 ans. À noter que ce biocarburant pourra se mélanger à 50% avec le kérosène sans que les moteurs d'avions n'aient à être modifiés. Tout au long de sa vie, ce carburant alternatif émettra jusqu'à 92% de gaz à effet de serre de moins que les combustibles fossiles, selon les calculs de Firefly. Si l’entreprise n’est pas rentrée dans le détail de son processus, certains observateurs estiment que Firefly utilise de la boue d’épuration, composée donc de matière fécale est chauffée à très haute température et sous haute pression pour obtenir une solution aqueuse similaire au pétrole et pouvant être raffinée de la même manière, sans les inconvénients de la pollution après combustion. Pour l'instant, Firefly est dans l'attente d'une autorisation pour alimenter les avions avec son invention. Mais les autorités encouragent ce genre de découvertes et innovations. Le gouvernement britannique a d'ailleurs signé un mandat obligeant les compagnies aériennes à utiliser au moins 10% d'énergies durables d'ici 2030.


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  • C'est une première, les États-Unis ont testé un procédé de géoingénierie en extérieur pour tenter de limiter le réchauffement climatique. Si des expériences similaires ont déjà été menées en Asie et au Moyen-Orient, cela n'avait jamais été officiellement le cas aux États-Unis. Dans le détail, l'expérimentation s'est déroulée mardi 2 avril dans la baie de San Francisco en Californie d’après le journal Scientific American, et cela, sans que personne ne soit au courant.


    Des chercheurs de l'université de Washington ont tenté de gérer le rayonnement solaire, via la géoingénierie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’idée était sur le papier assez folle : injecter certaines substances dans les nuages pour les rendre plus brillants et leur permettre de réfléchir davantage les rayons du soleil. En les renvoyant en dehors de la Terre, la chaleur de la lumière repart aussi vers l'espace. Le test effectué début avril n'était qu'une première phase d'un processus plus long, car d'autres tests vont avoir lieu ces prochaines semaines, et cela jusqu'à la fin du mois de mai. Concrètement, les substances injectées sont des aérosols constitués de sel de mer. Problème, l’impact écologique n’est pas négligeable car ces particules de sel retombent forcément ensuite sur terre et dans les océans. Ceci dit, en interagissant avec les lois de l'atmosphère, les chercheurs risquent de perturber l'évolution de la météo, et dans l'atmosphère, tout est lié, un phénomène en influence un autre, ce qui signifie qu’injecter du sel dans les nuages pour renvoyer la chaleur vers l’espace entrainera forcément des réactions en chaines que l’on ne maitrisera pas.


    Pourquoi faire ça dans le secret ? Car les scientifiques responsables de l'expérience craignaient des protestations de la part des citoyens et des rassemblements. Le projet aurait été financé par des investisseurs de la Silicon Valley, mais aussi par des associations écologiques. Une expérience similaire avait déjà été prévue par l'université d'Harvard en mars, mais cette fois-ci au niveau de la Suède… un test qui avait finalement été annulé face aux protestations des habitants. Pour le moment, les chercheurs impliqués dans l'expérience américaine ont refusé de répondre à toute question de la presse concernant les résultats du premier test, mais aussi sur les craintes environnementales que cela soulève.


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  • Connaissez-vous Terra Ciela ? Il s’agit d’une jeune entreprise qui propose de disperser les cendres des défunts au-dessus de magnifiques sites naturels français. Une pratique nouvelle qui, en plus d'être abordable par rapport à d'autres alternatives, revêt un aspect à la fois poétique mais aussi écologique.


    Derrière cette idée se trouve Franck Siguier, fondateur de Drones Pluriel, une société spécialisée dans les drones. Si rien n’indiquait au préalable que cette idée pourrait devenir un commerce viable, une étude de marché menée par Siguier a démontré que la demande était bel et bien présente. Ainsi, Terra Ciela opère depuis le mois de septembre, avec une offre simple : transporter par drone l'urne contenant les cendres d'un défunt, puis les disperser depuis le ciel au-dessus d'un site spécifique. Pour l’heure trois zones sont disponibles sur le site de Terra Ciela : la Montagne Noire dans le Massif central, la baie du Mont Saint-Michel et Chamonix, offrant une vue sur le massif du Mont-Blanc, et il serait même possible via l'offre « Excellence » de choisir son propre site de dispersion. L’entreprise dit qu’elle se chargera alors de mener des missions de repérage pour s'assurer que la dispersion est possible, puis d'obtenir les licences nécessaires auprès des autorités. Car si la dispersion de cendres dans tout espace naturel non aménagé est autorisée depuis 2008 en France, la voie publique, les lieux publics, ainsi que les cours d’eau et les retenues d'eau sont interdites.


    Aujourd’hui, la demande pour les services de Terra Ciela ne cesse de croître étant donné que la crémation est moins coûteuse que l'inhumation, et représente 50 % des cérémonies funéraires en France. Certaines estimations annoncent que cette cérémonie devrait même devenir majoritaire aux alentours de 2030. Côté tarif, l'entreprise propose des forfaits allants de 420 euros à plus de 1 750 euros pour une demande personnalisée. Ceci dit, qu’en est-il du côté écologique ? Et bien d’après une enquête de ma BCC, les cendres humaines sont un matériau inerte composé de matière inertes comme la cellulose, tanins, sels de calcium et de potassium, carbonates et phosphates, entre autres composants inertes. Du coup, si le corps est brûlé avec un bois 100% pur, ces cendres peuvent devenir un engrais pour la terre, et même avoir des bienfaits dans l’environnement aquatique. Cependant, les substances toxiques contenues dans les cercueils, tissus d’ameublement et produits de tanotopraxie non certifiés peuvent être converties en substances organiques volatiles qui doivent être piégés par les filtres des crématoriums avec les gaz à effet de serre et autre particules polluantes. Malheureusement, ce ne serait pas le cas de tous les crématoriums d’après la BBC.


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  • À Paris comme dans d’autres villes plus ou moins grandes, la voiture est progressivement délaissée au profit du vélo, des transports en commun, de la marche à pied ou des scooters par exemple. Et d’après les résultats de l’Enquête Mobilité par GPS (EMG) de l'Institut Paris Région, dont l’objectif était de diversifier la connaissance de la mobilité des Franciliens au sortir de la pandémie de Covid-19, il semblerait que le vélo soit passé devant la voiture dans la capitale française.

    Concrètement, entre octobre 2022 et avril 2023, plus de 3 330 Franciliens âgés de 16 à 80 ans ont accepté de s’équiper d’un traceur GPS qui a enregistré leurs déplacements durant sept jours consécutifs. Tous modes de transports confondus, l'enquête révèle notamment que le temps de déplacement total d'une personne sur une journée serait de 92 minutes en semaine, de 67 minutes le samedi, et de 49 minutes le dimanche. Toujours selon cette même enquête, les déplacements liés au travail représentent deux tiers des déplacements pour les ouvriers et plus de la moitié pour les employés. Au total, ce sont plus de 34,5 millions de déplacements qui sont comptabilisés par jour en Île-de-France, avec une nette baisse le weekend, puisque pas moins de 24 % des Franciliens ne se déplaceraient plus le dimanche.


    A l’échelle de la région Ile de France, la voiture reste le premier mode de transport utilisé. Mais du côté de Paris et de la petite couronne, ce sont les transports en commun qui sont privilégiés, à hauteur de 45 %, avec une forte part pour le vélo, qui représente 30 % des déplacements ! Pour ce qui est des déplacements dans Paris intra-muros, la voiture chute à moins de 5% contre 11% pour les vélos. Une belle progression quand on sait qu’il y a quinze ans, la part du vélo était d'environ 3 %. Mais le roi du déplacement dans la ville de Paris est bien sans surprise : la marche avec plus de 53%, suivie par les transports en commun (30 %). L'Institut Paris Région indique que les enseignements tirés par cette première édition de l’enquête Mobilité par GPS serviront à consolider la méthodologie en vue d’autres éditions en Île-de-France ou sur d’autres territoires.


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  • On en a déjà parlé dans ce podcast, Tesla a pour projet de construire un nouveau modèle de véhicule électrique abordable, soit à moins de 25 000€ pour toucher les classes moyennes et s’ouvrir un nouveau marché. A ce jour, seuls les plus aisés peuvent en effet s’acheter une Tesla et en assurer la maintenance. Mais force est de constater que cette ambition, qui semblait en passe de se réaliser depuis un an, aurait quelque peu disparu côté Elon Musk.


    Si l'on en croit les informations de l’agence de presse Reuters, qui s'appuie sur trois sources différentes pour affirmer la fin de ce projet, je cite : « Tesla a annulé la voiture bon marché promise depuis longtemps et sur laquelle les investisseurs comptaient pour faire de Tesla un constructeur automobile de masse » fin de citation. De son côté, Elon Musk n’a pas tardé à démentir. Si une Tesla à moins de 25 000 dollars (soit environ 23 000 euros) ne verra vraisemblablement pas le jour de sitôt, Elon Musk aurait une tout autre idée en tête.


    Sur X, le patron de Tesla a posté un message dans lequel il donne rendez-vous aux internautes le 8 août prochain pour la présentation de son robotaxi. Ne serait-ce pas là une déclaration qui corroborerait les informations de Reuters ? D’après le média spécialisé The Verge, le milliardaire aurait expliqué à ses employés que l'entreprise préférerait abandonner l'idée d'une voiture électrique pas cher, au profit d'un véhicule autonome qui serait très supérieur à tous ceux existants sur le marché à l'heure actuelle. Une aubaine pour les constructeurs chinois à bas coût, notamment Byd, qui voient s’éloigner le spectre d’une potentielle menace de Tesla à moins de 25 000 dollars.


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  • Quel est l'impact des parcs d'éoliennes terrestres ou de panneaux photovoltaïques sur la nature et les paysages ? Voilà une question auxquels bon nombre d’opposants ou de pro énergies renouvelables aimeraient avoir une réponse. Et bien figurez-vous qu’un observatoire national vient d’être créé pour y voir plus clair, comme mentionné dans un décret publié dimanche au Journal officiel. La création de cet "observatoire des énergies renouvelables et de la biodiversité" était prévue par la loi du 10 mars 2023 visant à accélérer la production d'énergies renouvelables. Il s’agissait notamment d’une demande de l'association France nature environnement, qui juge indispensable de prendre en compte les impacts sur les écosystèmes je cite "pour opérer une transition écologique et énergétique véritablement vertueuse".


    Désormais, il incombe à l'Office français de la biodiversité (OFB) et à l'Agence de la transition écologique (Ademe) de faire je cite « la synthèse des connaissances disponibles au travers des études et données existantes sur les incidences des énergies renouvelables terrestres sur la biodiversité, les sols et les paysages » fin de citation. Les deux organismes doivent aussi jauger je cite "l'efficacité des dispositifs d'évitement, de réduction, ou de compensation accompagnant le développement des énergies renouvelables" fin de citation. Selon le texte du décret, l'observatoire pourra « réaliser ou solliciter la réalisation, de manière ponctuelle et ciblée, des études et expertises spécifiques sur des sujets d'intérêt en lien avec ses missions » fin de citation. Un autre décret régissant la cohabitation entre production de nourriture et d'énergie solaire sur les terres agricoles devrait être publié prochainement… un texte attendu de longue date par les énergéticiens et le monde agricole.


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  • Depuis 1967, des métrologues ont mis au point des horloges atomiques, infiniment précises, pour s'assurer que le temps reste bien une valeur universelle, partagée à l'échelle mondiale. Cette valeur est nécessaire pour régler des appareils comme des ordinateurs, des systèmes de communication, ou encore les infrastructures GPS. Ces mêmes métrologues ont alors constaté un ralentissement de la vitesse de rotation de la Terre et mis au point un système permettant de s'y adapter. Mais celui-ci ne fonctionnerait pas si la planète devait accélérer sa course, ce qui est le cas depuis près d'une décennie. Cela pourrait poser de vrais problèmes à l'infrastructure informatique mondiale.


    Depuis que l'on mesure le temps de manière aussi précise, la rotation de la Terre n'a pas toujours été régulière, et l'on a pu constater des écarts de l'ordre de quelques millisecondes d'un jour à l'autre, en plus ou en moins. Depuis le début des années 1970, la tendance était plutôt de voir la rotation de la Terre se ralentir. Ce problème avait été réglé grâce à la création d'une « seconde intercalaire », ajoutée dans les horloges des ordinateurs dès que le décalage constaté dépasse la seconde. La dernière fois que cette correction a été ajoutée remonte à 2016. Sauf que depuis cette date, la tendance semble s'être inversée, et désormais, la Terre prend légèrement moins de 24 heures pour tourner sur elle-même. Un phénomène qui a culminé en 2020, où la Terre a battu son record du jour le plus court pas moins de 28 fois. Devant l'installation de cette tendance, la seconde intercalaire devrait être supprimée à partir de 2035. Mais il faut désormais trouver une parade dans l'autre sens.


    À ce jour, la journée la plus courte jamais enregistrée a eu lieu le 22 juin 2022 et a duré… 1,59 milliseconde de moins que les 24 heures normalement prévues. La création d'un pendant négatif à la seconde intercalaire a bien sûr été envisagée, mais les ordinateurs et autres systèmes de communication pourraient très mal y réagir. Selon Duncan Agnew de l'Institut de géophysique de l'université de Californie à San Diego, les programmes « supposent qu'elles sont toutes positives », et une seconde négative risquerait de causer une désynchronisation entre les ordinateurs et les satellites. Toutes les raisons de cette accélération de la rotation de la Terre ne sont pas connues. Mais, une fois n'est pas coutume, le réchauffement climatique pourrait bien être la cause de ce phénomène. On sait depuis les années 1950 que la fonte des glaces a tendance à ralentir la rotation de la Terre. Sans réchauffement climatique, une seconde négative aurait ainsi été nécessaire dès 2026, contre environ 2029 au rythme actuel.


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  • Début avril, l'Union européenne et le Japon ont annoncé avoir lancé des négociations sur la question des matériaux avancés, utilisés notamment dans de nombreux secteurs de pointe. Les deux entités souhaitent donc coopérer pour jouer un rôle de premier plan sur différents marchés technologiques. Et comme je viens de le dire, tout cela passe par les matériaux rares. On les retrouve donc dans des batteries sodium-ion par exemple, qui permettent un stockage d'énergie moins coûteux et plus durable, ou de nanoparticules métalliques qui vont améliorer la conversion d'énergie dans les panneaux solaires.


    Bref, inutile de citer toute une liste de noms dont on n’a jamais entendu parler, mais vous l'aurez compris, les matériaux avancés sont utilisés dans les batteries, les semi-conducteurs, les énergies renouvelables etc. Etant donné que la demande devrait logiquement augmenter ces prochaines années, je cite la commission européenne, « les matériaux avancés sont devenus un facteur important pour la compétitivité des industries européennes et constituent des éléments essentiels de la résilience et de l’autonomie stratégique de l’UE » fin de citation.


    Pour l'Union européenne, la recherche sur les matériaux est un vrai domaine stratégique, que cette coopération avec le Japon tend à renforcer. D’ailleurs, tous deux sont déjà liés sur la question depuis les années la période 2007-2013 ou un programme cadre avait été mis en place. Si vous ne l’avez pas encore compris, l'UE et le Japon veulent jouer un rôle de premier dans le domaine des matériaux avancés. Les discussions à ce sujet progressent d’ailleurs assez bien grâce au partage de connaissance dans le domaine des sciences et des matériaux, comme le remplacement des métaux critiques ou des matériaux avancés pour l'électronique de puissance. Enfin, je cite la commissionnaire à l’innovation et à la recherche de l’Union Européenne Iliana Ivanova : « ces matériaux sont essentiels à notre transition vers un avenir écologique et, en unissant nos forces, nous pouvons y parvenir plus rapidement. Je me réjouis à la perspective de voir les résultats de cette nouvelle coopération avec le Japon ». Si tout semble se passer au mieux avec le Japon, espérons que des résultats concrets puissent être observés dans les mois à venir.


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  • Le géant pétrolier Shell fait de nouveau face à la justice, plus précisément devant une cour d'appel néerlandaise, où sept ONG environnementales locales accusent l’entreprise de ne pas avoir mis en œuvre un jugement de 2021 lui ordonnant de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Un tribunal de La Haye avait en effet ordonné à Shell de réduire ses émissions nettes de CO2 d'au moins 45 % d'ici la fin 2030 par rapport à 2019. La procédure judiciaire, appelée "le peuple contre Shell", avait été lancée en avril 2019 par plusieurs ONG, dont Les Amis de la Terre et Greenpeace. Par ailleurs, plus de 17 000 citoyens néerlandais s'étaient également constitués partie civile. Si le jugement avait été qualifié d'historique par les militants, qui soulignaient le fait qu'aucune autre multinationale n'avait alors été contrainte par la justice de s'aligner sur l'accord de Paris de 2015 sur le climat, rien n’indique qu’il ait été vraiment appliqué, d’autant que dès l'annonce, Shell avait annoncé son intention de faire appel, estimant qu'il n'y avait pas de base légale pour les revendications des ONG.


    Les ONG, elles, accusent le géant pétrolier d'inaction. D’après Donald Pols, qui dirige Milieudefensie (Défense de l'environnement), la branche néerlandaise des Amis de la Terre, une nouvelle étude révèlerait je cite « que Shell continuera à investir des milliards de dollars dans des projets pétroliers et gaziers (nouveaux) pendant les prochaines décennies […] De plus, Shell a annoncé son intention de réduire ses ambitions climatiques, choisissant volontairement d'ignorer son rôle dans la lutte contre la crise climatique » fin de citation.


    L'étude en question, réalisée par Milieudefensie et le groupe de recherche sur les énergies fossiles Oil Change International, relève que Shell a je cite « également pris la décision finale d'approuver vingt grands projets pétroliers et gaziers, dont six rien qu'en 2023 […] La base scientifique sur laquelle nous fondons nos allégations contre Shell n'a fait que se solidifier » fin de citation. A noter que le lien vers cette étude est dans la description de cet épisode si vous souhaitez la consulter.


    De son côté, Shell nie avoir ignoré la décision du tribunal de 2021. Outre le fait qu'il a jusqu'en 2030 pour la mettre en œuvre, le groupe fait valoir qu'il compte investir entre 10 et 15 milliards de dollars entre 2023 et 2025 dans des solutions énergétiques à faibles émissions de carbone, soit 23 % de ses dépenses en capital. Le géant pétrolier juge le verdict de 2021 "inefficace et même contre-productif dans la lutte contre le changement climatique". Reste désormais à savoir quelles actions seront mises en œuvre par Shell et surtout, quelle sera l’issue de ce procès en appel.

     

    Etude : https://en.milieudefensie.nl/news/shell-vs-climate-expanding-oil-and-gas-fueling-the-climate-crisis


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  • Les barrages hydroélectriques produisent environ 6 % des émissions de méthane de la planète et continuent de polluer plus de 20 ans après leur construction, d'après un article d’une équipe de chercheurs québécois dans la revue Nature Geosciences en septembre 2022. Ce gaz à effet de serre, plus puissant que le dioxyde de carbone mais persistant moins longtemps dans l'atmosphère, est émis par des bactéries qui dégradent la matière organique présente notamment au fond des réservoirs. Or, le passage de l'eau dans les turbines pour produire de l’électricité déclenche la libération des bulles de méthane stockées au fond des réservoirs.


    Etant donné que la décomposition des restes végétaux par les microorganismes dans ces réservoirs tend à diminuer au fil du temps, "le pire est derrière nous", d’après cette équipe de chercheurs, qui souligne cependant je cite « que l’on assiste depuis quelques années à un nouveau boom de projets, notamment en Asie et en Amérique du Sud ». Mais contrairement à hier, des startups tentent aujourd'hui de capter le méthane issu de ces installations et de l'exploiter comme source d'énergie, C’est le cas de Louise Bentata, directrice générale et cofondatrice de Bluemethane, qui développe au Royaume-Uni, une technologie qui capture le méthane des masses d'eau telles que les réservoirs (d'hydroélectricité) et les stations d'épuration.


    Une fois capturé, le méthane peut ensuite être utilisé comme biogaz pour la production d'électricité ou transformé en gaz naturel, qui peut servir au chauffage, à la production d'électricité ou comme carburant pour des véhicules. Il peut également être converti en hydrogène ou utilisé dans des piles à combustible pour produire de l'électricité. Si près des trois quarts des augmentations de capacité hydroélectrique mondiale en 2022 ont eu lieu en Chine d’après l’Agence internationale de l'énergie, l'équipe de Bluemethane mesure actuellement les émissions de ce gaz au niveau d'une vingtaine de réservoirs situés au Brésil, où l'hydroélectricité est la principale source d'énergie, ainsi qu’au Cameroun.


    On est d’accord, l'utilisation du méthane à des fins énergétiques finit par libérer du dioxyde de carbone dans l'atmosphère, mais, d’après l’article, pas plus que ce que la matière organique se décomposant au fond des réservoirs finirait de toute façon par dégager. La technologie développée par Bluemethane pourrait s'avérer encore plus utile au niveau des bassins où finissent les eaux usées, d’après la physicienne Carole Helfter. « l'un des lacs de Bangalore, en Inde, qui reçoit chaque jour les eaux usées non traitées de millions de personnes, produit tellement de méthane qu'il prend parfois feu. Dans des endroits comme celui-ci, si l'on peut exploiter ces grandes quantités de méthane, on peut créer de l'énergie et réduire le risque d'incendie » fin de citation. Si certaines initiatives ont déjà été mise en place, il faudrait un déploiement à grande échelle pour limiter l’impact du méthane. 


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  • Le gaspillage alimentaire… De l’histoire ancienne me direz vous… Car oui, on le sait que gaspiller de la nourriture c’est mal. Donc, tout le monde finit son assiette ! Et bien figurez vous que non, le gaspillage alimentaire est encore un énorme sujet en 2024, avec une grande responsabilité des ménages ! En 2022, les foyers du monde entier ont jeté inutilement l'équivalent d'un milliard de repas chaque jour, selon les estimations de l'ONU. Sauf que ces estimations de la nourriture comestible jetée est dans la fourchette basse… ce qui signifie que "le montant réel pourrait être bien plus élevé", selon le rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement.


    D’après Richard Swannell, de l'ONG WRAP, qui a participé à l'écriture du rapport, que je cite "on pourrait nourrir toutes les personnes qui souffrent de la faim dans le monde, soit environ 800 millions avec un repas par jour, juste avec la nourriture qui est gaspillée" fin de citation. Dans le détail, les ménages ont représenté 60 % de ce gâchis, soit 631 millions de tonnes dans le monde en 2022 sur plus d'un milliard au total. Les services de restauration (cantines, restaurants etc.) ont compté pour 28 % et les supermarchés, boucheries et épiceries en tout genre pour 12 %. Au total, c'est l'équivalent de plus de 1 000 milliards de dollars par an jetés à la poubelle inutilement, selon l’ONU. Ce rapport, le deuxième publié sur le sujet, fournit l'état des lieux le plus complet à ce jour, dont le lien est dans la description de cet épisode.


    Une grande partie du gâchis qui a lieu à la maison serait liée au fait que les gens achètent plus que ce dont ils ont vraiment besoin, évaluent mal la taille des portions et ne mangent pas les restes, selon Richard Swannell. Les consommateurs mettent aussi à la poubelle des produits parfaitement comestibles mais dont la date de péremption est dépassée. Beaucoup de nourriture est aussi perdue pour d'autres raisons que la simple négligence, en particulier dans les pays en développement, par exemple à cause de problèmes de réfrigération. Mais contrairement à une idée reçue, le gaspillage n'est pas seulement "un problème de pays riches" et peut être observé dans le monde entier. Du côté des entreprises, il est souvent moins coûteux de simplement jeter la nourriture que de trouver une alternative plus durable. Ce gaspillage, qui concerne quasiment un cinquième de la nourriture disponible, génère jusqu'à 10 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et nécessite d'immenses terres agricoles pour faire pousser des cultures qui ne seront jamais mangées.

     

    Rapport de l’ONU : https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/45230/food_waste_index_report_2024.pdf?sequence=5&isAllowed=y


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  • Les océans ont augmenté entre 2022 et 2023… Si le chiffre n’est pas énorme à première vue, il n’en est pas moins inquiétant puisque l’on parle de 0.76 cm, ce qui constitue un "bond important" par rapport aux années précédentes. La faute au phénomène El Nino et au changement climatique d’après la Nasa. Pour simplifier, El Niño est un phénomène météorologique naturel, qui correspond à un réchauffement d’une grande partie du Pacifique tropical et se produit tous les deux à sept ans pour durer entre neuf et douze mois. Il modifie la circulation de l’atmosphère à l’échelle de la planète et réchauffe des zones lointaines. Ainsi, le niveau des océans a en moyenne gagné 9,4 cm depuis 1993, selon ces données fondées sur des observations satellites. Cela représente environ 0.3 cm chaque année. Là, entre 2022 et 2023, cette donnée a plus que doublé.

    À noter que l'élévation du niveau de la mer se fait de plus en plus rapidement. Je cite Nadya Vinogradova Shiffer, directrice de l'équipe en charge de ce dossier à la Nasa, « le rythme actuel signifie que nous sommes en chemin pour ajouter 20 cm supplémentaires au niveau mondial des océans d'ici 2050 ». Entre 2022 et 2023, la hausse observée revient à verser dans les océans un quart du lac Supérieur, le plus grand des Grands lacs d'Amérique du Nord. Cette hausse représente quatre fois le niveau observé l'année entre 2021 et 2022. Cette année-là, le phénomène la Nina avait fait son œuvre. Je cite « pendant la Nina, de la pluie qui tombe normalement dans les océans tombe à la place sur les terres, ce qui enlève temporairement de l'eau des océans, mais durant les années El Nino, beaucoup de la pluie tombant normalement sur les terres finit dans l'océan, ce qui relève temporairement le niveau des océans, provoque des sécheresses et des canicules et perturbe durablement la nature.


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  • L'une des plus grandes fermes éoliennes en mer des Etats-Unis, baptisée South Fork, a été inaugurée mi-mars. Désormais, New York reçoit une énergie propre et renouvelable pour alimenter une partie de ses habitations, comme l’indique la radio publique américaine NPR. Au total, douze turbines ont été construites à une cinquantaine de kilomètres de Montauk Point, le lieu le plus à l'est de l'État de New York. Plantées dans l'océan Atlantique, les structures affichent une taille impressionnante : sachant que chacune des pales qui les constituent est plus grande que la Statue de la Liberté, soit plus de 93 mètres.

    Cette démesure – commune à tous les projets offshore – garantit une production d'électricité conséquente de 132 mégawatts. Initialement, lors de la validation du projet en 2017, il était prévu que cette puissance soit de 90 mégawatts, pour quinze éoliennes à l’origine ! Au final, ce sont plus de 70 000 foyers New Yorkais qui pourront bénéficier de cette électricité propre. D’ailleurs, la ferme de South Fork vient grandement améliorer les capacités du pays en termes d'éoliens offshore. Jusqu'à présent, et en attendant la mise en service du parc Vineyard Wind au large du Massachussetts, seuls 42 mégawatts d'électricité provenaient de ce type d'installation. Mais surtout, le site se veut être la référence américaine en termes de création d'électricité décarbonée. Car si South Fork est le premier projet d'une telle ampleur à entrer en service, six autres de cette échelle ont été validés par l'administration de Joe Biden. Le président américain a mis aux enchères des concessions pour l'éolien en mer au large des côtes du Pacifique et du golfe du Mexique.

    La ville de New York va donc continuer de donner l'exemple avec déjà deux autres parcs éoliens offshore attendus pour 2026, augmentant drastiquement la production d’énergie décarbonée, puisque grâce à eux, ce sont plus d’un million d’habitations supplémentaires qui pourront en se verdir. Une bonne part du projet que souhaite mettre en place Joe Biden : soit alimenter 10 millions de maisons grâce à l'éolien offshore d'ici 2030.


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  • L'hydrogène est perçu par certains scientifiques comme le pétrole de demain… D’ailleurs, nombreuses sont les entreprises du secteur de l’énergie à surveiller de près l’hydrogène dit blanc, ou pour simplifier, l’hydrogène pure que l’on trouve à l’état naturel. Son exploitation a d’ailleurs connu une expansion fulgurante en quelques années, passant de dix à quarantes entreprises en moins de quatre ans. Un constat établi par le cabinet norvégien Rystad Energy, et qui pourrait bien dessiner les contours d’un changement majeur dans le domaine de l’énergie.

    Pour de nombreux observateurs, le secteur énergétique est en pleine mutation. Et s’il n’y a pour l’heure aucun gisement « commercialement viable », ce n'est pas pour autant que la recherche de l'hydrogène blanc est au point mort, loin de là. Elle s'étend même sur plusieurs continents, avec des opérations menées dans huit pays, comme en France, mais aussi en Corée du Sud, Espagne, Albanie, Colombie, aux États-Unis, en Australie et au Canada.

    S'il est aussi prisé, c'est que l'hydrogène blanc est moins cher à extraire et à purifier que l'hydrogène gris ou vert le sont à produire. Pour rappel, l’hydrogène est obtenu en faisant passer un courant électrique dans de l’eau pour séparer les molécules d'hydrogène et d'oxygène. Si cette électricité est issue de combustibles fossiles comme le pétrole ou le charbon, l’hydrogène obtenu est qualifié de gris. Si cette même électricité provient de l’éolien ou du solaire par exemple, il est alors qualifié de vert, puisqu’il ne rejette pas de gaz à effet de serre. D’ailleurs, le cabinet Rystad précise que « le coût de l'hydrogène gris est en moyenne de 2 $ le kilo et celui de l'hydrogène vert de 6$, contre un dollar le kilo pour l'hydrogène blanc. Son empreinte carbone est également plus basse que les autres formes d'hydrogène, même s’il faut garder à l’esprit que ce constat varie fortement selon les particularités de chaque gisement. Plus celui-ci est pur, moins y extraire l'hydrogène émettra de CO2. «

    Pour résumer, l'hydrogène blanc se présente comme une alternative prometteuse, mais l'extraire de manière industrielle n'est pas encore possible aujourd'hui. Les défis techniques quant à son extraction, son transport, sa distribution et son stockage, sont encore très importants. Pourtant, d’après Rystad Energy que je cite, « l’hydrogène blanc a le potentiel de changer la donne, avec un rôle très important à jouer dans les années à venir. Selon un modèle de l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS), une captation efficace des réserves mondiales pourrait satisfaire la demande énergétique globale pendant plusieurs milliers d'années, rien que ça.


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  • Au Brésil, la déforestation de la forêt amazonienne est au plus bas depuis six ans, selon un rapport publié fin mars par l'institut Imazon. Au cours des mois de janvier et février 2024, 196 km2 ont été déboisés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, soit une réduction de 63 % par rapport à la même période l'année dernière. Ceci dit, cette surface équivaut tout de même à environ 327 terrains de football détruits chaque jour d’après Imazon. D’ailleurs, le rapport de cet institut se base sur les données de son Système d'alerte de déforestation, plutôt fiable dans le domaine.

    Dans le détail, trois des neuf États de l'Amazonie brésilienne (Matogrosso, Roraima et Amazonas) ont concentré à eux seuls 77 % des surfaces déboisées sur cette période. Selon Imazon, la déforestation à Roraima a atteint des terres indigènes, notamment la réserve Yanomami, la plus étendue du Brésil, qui est aussi vaste que le Portugal, où le peuple Yanomami vit depuis plusieurs années une grave crise sanitaire, en raison des intrusions illégales de chercheurs d’or illégaux qui détruisent la forêt et polluent les fleuves au mercure. Le gouvernement du président de gauche Lula, en place depuis janvier 2023, s'est engagé à éradiquer d'ici à 2030 la déforestation illégale en Amazonie, qui avait fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro (entre 2019 et 2022).

    Selon les chiffres officiels du gouvernement, issus de données recueillies par les satellites de l'Institut de recherches spatiales (INPE), la déforestation en Amazonie a chuté de moitié l'an dernier par rapport à 2022. Je cite, "les données montrent que nous avons encore un grand défi à relever. Atteindre l'objectif de déforestation zéro d'ici 2030 est absolument nécessaire pour combattre le changement climatique", fin de citation. Si l’on peut en effet se réjouir de cette baisse de la déforestation, peut-être serait-il plus sage de la stopper complètement si l’on veut vraiment se donner les moyens de lutter contre le changement climatique.


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  • Connaissez-vous l'oobleck ? Il s’agit d’un matériau étrange fait à partir de fécule de maïs et d'eau. Ce dernier se présente sous la forme d'une pâte épaisse qui se renforce quand on la frappe et redevient liquide par la suite. Sur la base de ce constat, des chercheurs de l'Université de Californie ont mis au point un matériau électronique aux caractéristiques physiques se rapprochant de l'oobleck, et qui pourrait radicalement transformer notre approche des technologies portables.

    Dans le détail, plutôt que de se rompre, les films polymères développés par les chercheurs se déforment et s'étirent. L’objectif est ainsi de rendre cette matière « plus légère, moins chère et plus intelligente ». Dans le détail, le secret de ce matériau réside dans une composition assez sophistiquée, qui combine quatre polymères différents. L'un d'entre eux est le PEDOT:PSS, qui ne représente que 10% de la composition totale, mais qui est déjà largement utilisé pour fabriquer les écrans tactiles, OLED ou encore les cellules photovoltaïques. Cette structure complexe permet d'absorber l'énergie des impacts sans se briser.

    Prochaine étape pour les chercheurs : réussir à intégrer ces films polymères d'un nouveau genre dans des applications concrètes et qu'il ne soit pas qu'un objet de curiosité scientifique. L'équipe menée par le Dr Wang travaille également sur une autre version de ce matériau, compatible avec les imprimantes 3D, et la chercheuse se dit très enthousiaste, je cite « les applications potentielles sont nombreuses, et nous avons hâte d'explorer toutes les opportunités que cette propriété innovante offre ». Espérons que ce matériau, qui ne porte toujours pas de nom, sorte des murs du laboratoire et trouve un jour une réelle utilité… On peut notamment penser à la coque de nos objets électroniques pour éviter que ces derniers ne s'abîment trop vite quand on les fait tomber par terre par exemple, allongeant leur durée de vie, réduisant les déchets électroniques, et participant de ce fait à une certaine sobriété.


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  • Les data centers sont réputés pour être ultra énergivores et polluants par la même occasion. Mais force est de constater que sans eux, nous ne pourrions plus faire grand-chose aujourd’hui. Et dans le contexte de transition écologique et de crise des énergies que nous vivons, il faut trouver des solutions. C’est pourquoi un partenariat entre une université et un constructeur de data centers français vise à créer le tout premier data center biocirculaire du monde. L’idée est de capter puis d’exploiter la chaleur émise par les data centers pour favoriser la croissance d'algues, qui agissent comme des puits de carbone en captant le CO2 dégagé. Si le principe n'est pas nouveau, à l'instar des piscines au Royaume-Uni chauffées grâce aux data centers, eux-mêmes refroidis par l'eau de ces piscines, il s'agit bien d'une innovation en matière de recyclage d'énergie française.

    Les algues, souvent sous-estimées en ce qui concerne leur capacité à capturer le carbone, deviennent donc les protagonistes de ce projet. Les centres de données deviendraient eux aussi des moteurs de croissance verte en fournissant la chaleur nécessaire à la culture de ces algues. Une symbiose quasi parfaite entre la technologie et la biologie marine, qui ouvre de nouvelles perspectives dans la lutte contre le changement climatique. Je cite Patrick Duvaut, Vice-Président de l’Université Paris-Saclay, « grâce à une étude de faisabilité menée avec la start-up Blue Planet Ecosystems, nous avons pu calculer l’efficience de cette captation carbone qui donc, peut-être 20 fois supérieure à celle d’un arbre à surface équivalente » fin de citation.

    Et les avantages de cette approche vont au-delà de la simple réduction des émissions de carbone. En effet, les algues produisent également de l'oxygène et peuvent être recyclées en biomasse, offrant ainsi un cycle de vie complet et circulaire. L'intégration de connaissances provenant d'institutions prestigieuses telles que CentraleSupélec, AgroParisTech, l'INRAE et l'Université Paris-Saclay garantit une approche complète et éclairée sur le sujet, tout en ouvrant la voie à une nouvelle ère de développement durable dans le secteur des technologies de l'information.


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  • Les émissions de gaz à effet de serre sont indiscutablement un fléau pour le changement climatique, étant un facteur lié à la montée des températures. Si l’on connaît évidemment le dioxyde de carbone, il faut savoir que le méthane aurait d’après la communauté scientifique, un pouvoir de réchauffement 80 fois plus important que le CO2. Et malheureusement, les émissions mondiales de méthane surtout dans l'industrie du pétrole, du charbon et du gaz, ont atteint un triste record en 2023. La faute à des fuites de ce gaz… Une situation injustifiée et qui est arrivée sans réelle raison d’après une analyse de l’Agence internationale de l’énergie, puisque des solutions pour éviter les fuites existent !

    Plus précisément, l’AIE a imputé au secteur des énergies fossiles 120 millions de tonnes d'émissions de méthane en 2023, soit une augmentation par rapport à 2022. Si une diminution devrait avoir lieu très prochainement au regard des changements amorcés dans le secteur et des engagements pris à la COP28, les émissions de méthane sont responsables d'environ 30 % du réchauffement mondial depuis la révolution industrielle. Le souci, c’est que ces émissions de méthane de l'industrie fossile restent proches du record de 2019 et très loin des 75 % de réduction nécessaires d'ici 2030 pour tenir la limite de 1,5 °C de réchauffement fixé par l'accord de Paris. L’agence internationale de l’énergie estime que réduire de 75 % les fuites coûterait "environ 170 milliards de dollars, soit moins de 5 % des revenus de l'industrie fossile en 2023. Autre point intéressant, les deux tiers du méthane émis par l'industrie fossile proviendrait de seulement dix pays, avec la Chine étant de loin le premier émetteur au monde, notamment à cause de sa consommation de charbon, suivi par les États-Unis pour son utilisation du pétrole et au gaz, ainsi que la Russie.

    Les plus grandes fuites de méthane, détectées par satellite, ont je cite « augmenté de plus de 50 % par rapport à 2022, représentant 5 millions de tonnes supplémentaires ». L'une d'elle au Kazakhstan, a duré environ 200 jours. Malgré cela, l'AIE veut rester optimiste. Je cite, « les politiques et réglementations importantes annoncées ces derniers mois, ainsi que les nouveaux engagements pris au sommet climat de la COP28 à Dubaï, peuvent provoquer bientôt le déclin de ces fuites, et par conséquent, des émissions de méthanes ». À la COP28, 52 compagnies pétrogazières se sont engagées à atteindre « près de zéro méthane » dans leurs opérations d'ici 2030. Plus de 150 pays, dont récemment l’Azerbaïdjan, hôte de la COP29, ont aussi rejoint l'initiative « Global Methane Pledge », qui vise à réduire de 30 % ces émissions entre 2020 et 2030. Je cite l’agence « si toutes ces promesses sont parfaitement remplies et à temps, elles réduiraient les émissions d'environ 50 % d'ici 2030 » fin de citation. Pour s’assurer que les choses vont dans le bon sens, l'AIE, se félicite aussi de pouvoir compter je cite « sur un nombre croissant de satellites de pointe surveillant les fuites de méthane, comme le MethaneSAT », lancé avec succès début mars par une fusée SpaceX et contrôlé depuis la Nouvelle-Zélande.

    Analyse de l’AIE : https://www.iea.org/reports/global-methane-tracker-2024


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