Episodit
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2018-2019
Leçon de clôture - Alain Supiot : Le travail n'est pas une marchandise. Contenu et sens du travail au XXIe siècle
Date : 22 mai 2019
Ce n'est ni en défaisant l'État social ni en s'efforçant de le restaurer comme un monument historique que l'on trouvera une issue à la crise sociale et écologique. C'est en repensant son architecture à la lumière du monde tel qu'il est et tel que nous voudrions qu'il soit. Et, aujourd'hui comme hier, la clé de voûte sera le statut accordé au travail.
Face à la faillite morale, sociale, écologique et financière du néolibéralisme, l'horizon du travail au XXIe siècle est celui de son émancipation du règne exclusif de la marchandise. Comme le montre le cas du travail de recherche, les statuts professionnels qui ont résisté à la dynamique du Marché total ne sont donc pas les fossiles d'un monde appelé à disparaître, mais bien plutôt les germes d'un régime de travail réellement humain, qui fasse place au sens et au contenu du travail – c'est-à-dire à l'accomplissement d'une œuvre.
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2015-2016
Cours n° 9 du 13 janvier 2016
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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Puuttuva jakso?
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2015-2016
Cours n° 8 du 6 janvier 2016
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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Année 2015-2016
Cours n° 7 du 16 décembres 2015
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
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Année 2015-2016
Cours n° 6 du 9 décembres 2015
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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Alain Supiot
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Collège de France
Année 2015-2016
Cours n° 5 du 2 décembres 2015
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
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Année 2015-2016
Cours n° 4 du 25 novembre 2015
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2015-2016
Cours n° 3 du 18 novembre 2015
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2015-2016
Cours n° 2 du 4 novembre 2015
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2015-2016
Cours n° 1 du 28 octobre 2015
La justice sociale internationale (II)
Le cours de l'année 2015-2016 a été le second d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Dans le prolongement de l'année précédente, consacrée aux origines de cette notion et à sa mise en œuvre par l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1919, ce cours a eu pour objet d'évaluer la contribution à la réalisation de la justice sociale des grandes organisations internationales ou régionales instituées après la Seconde Guerre mondiale.
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2014-2015
Cours n°9 du 16 avril 2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2014-2015
Cours n°8 du 9 avril 2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2014-2015
Cours n°7 du 2 avril 2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2014-2015
Cours n°6 du 26 mars 2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2014-2015
Cours n°5 du 19 mars 2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2014-2015
Cours n°4 du 12 mars 2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2014-2015
Cours n°3 du 5 mars 2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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Année 2014-2015
Cours n°2 du 26 février 2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet du Collège de France : www.college-de-france.fr
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2014-2015
La justice sociale internationale (I)
Le cours de l'année 2014-2015 a été le premier d'un cycle consacré à la justice sociale internationale. Il s'agit un domaine immense qu'il ne pouvait être question d'étudier de façon exhaustive, mais qu'il est utile de revisiter car il se présente aujourd'hui sous un jour paradoxal.
D'un côté, en effet, la question de la justice sociale retrouve une brûlante actualité à l'échelle internationale, avec l'affaissement de la capacité des États à assurer le bien-être de leur population et l'explosion des inégalités de revenus. Ainsi l'INSEE, dans son dernier portrait social de la France (septembre 2014), observe qu'en 11 ans le nombre de sans-logis a augmenté de 44 %. Au Royaume-Uni, le dernier rapport gouvernemental sur l'alimentation révèle que les 10 % les plus pauvres de la population, soit 6,4 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation. À l'échelle européenne, les taux de pauvreté atteignent des proportions considérables, notamment dans les pays du Sud, touchés par les mesures d'austérité économique. Quant au creusement considérable des inégalités, il s'observe dans tous les pays du monde. Inégalités de revenus, mais aussi inégalités dans la distribution des patrimoines, telles que mises en évidence dans l'excellent ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le succès planétaire de ce livre austère est en lui-même révélateur de la conscience inquiète des dangers que cette remontée des inégalités fait planer sur la paix et la prospérité.
Or, dans le même temps, la question de la justice sociale a disparu des priorités politiques, tant à l'échelon des gouvernements que de l'Union européenne ou des institutions internationales. Aucun des huit objectifs fixés par la Déclaration du millénaire pour le développement adoptée en 2000 par l'Assemblée générale des Nations unies ne vise la justice sociale. Les ambitions dans ce domaine sont réduites à la lutte contre l'extrême pauvreté, objet de plans conduits notamment sous l'égide de la Banque mondiale dans le sillage des désastres économiques et sociaux causés par les plans d'ajustement structurels imposés par le FMI ou la Troïka. L'agenda 2020 de l'Union européenne se présente sous forme « d'indicateurs objectifs », i.e. de cibles quantifiées, dont aucun ne concerne la réduction des inégalités. Sur un plan plus proprement juridique, le Traité sur la gouvernance monétaire européenne fixe aux États membres des objectifs exclusivement budgétaires, et les tolérances quant aux écarts sont subordonnés par la Commission à des réformes « courageuses » qui consistent pour l'essentiel à réduire les protections accordées au travail salarié, à privatiser les services publics et à libéraliser le secteur des services. Toute référence au « modèle social européen » a disparu de ces priorités. Les désastres sociaux dans lesquels se trouvent plongés les pays du sud de l'Europe et les tensions nationalistes partout renaissantes devraient pourtant conduire à s'interroger sur la conception de cette monnaie européenne et sur ses règles de gouvernance, au regard de l'objectif social d'« égalisation dans le progrès » fixé par les traités. Selon le FMI, les plans de secours de la Grèce ont servi pour l'essentiel à déplacer l'exposition au risque du privé vers le public.
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Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet du Collège de France : www.college-de-france.fr
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Alain Supiot
État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités
Collège de France
Année 2012-2013
Leçon inaugurale - Alain Supiot : Grandeur et misère de l'État social
Date : 29 novembre 2012
Résumé
L'histoire juridique de l'édification de l'État social donne une idée de sa grandeur. Mais ce souverain débonnaire, tolérant la contestation et répondant du bien-être de ses sujets, semble aujourd'hui frappé de misère. Exposé par l'ouverture de ses frontières commerciales à des risques financiers systémiques, il voit ses ressources s'effriter et ses charges augmenter. D'inquiétants docteurs se pressent à son chevet. Certains lui prescrivent saignée sur saignée, tandis que d'autres dressent déjà son acte de décès. Plutôt que de cette médecine létale, c'est d'un diagnostic précis de l'État social dont nous avons besoin.
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Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet du Collège de France : www.college-de-france.fr