Episodes

  • Marie Mendras est notre invitée. Politologue au CNRS et au CERI de Sciences Po. Professeure à Sciences Po. Membre du comité de rédaction de la revue ESPRIT. Spécialiste de la Russie et de l’Ukraine. Marie Mendras vient de publier « La guerre permanente. L’ultime stratégie du Kremlin » chez Calmann Lévy.

  • Regard sur Haïti, où faillite des institutions de l’État et spirale de la violence continuent de se côtoyer. Plus d’un mois après le début de la rébellion des gangs, l’ONU parle de situation cataclysmique. Le chaos est là, les tensions particulièrement exacerbées. Le degré d’intensité et de cruauté de la violence absolument inégalé. Les grandes puissances concernées par le dossier haïtien consacrent leur énergie davantage à l’évacuation de leurs ressortissants qu’au soutien à une mission internationale.

    Des années que prévaut une situation chaotique en Haïti, sans qu’aucune solution n’ait jamais pu être trouvée. Les gangs sont dans la toute puissance, bénéficiant de frontières poreuses favorables au trafic illicite d’armes et de munitions. Le pays est ravagé depuis des décennies par la pauvreté, les catastrophes naturelles, l’instabilité politique et la violence des gangs. Comment en est-on arrivé là ? Comment sortir Haïti - pays le plus pauvre d’Amérique Latine et ses 11 millions d’habitants - de sa situation chaotique ?

    Invités :

    - William O’Neill, expert des Nations unies pour les droits humains en Haïti, pays qu’il arpente depuis plus de trente ans.

    - Jean-Michel Caroit, journaliste. Spécialiste de la Caraïbe et de l'Amérique Centrale.

    - Jean-Marie Théodat, géographe. Maitre de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

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  • 7 octobre 2023/7 avril 2024. La guerre entre Israël et le Hamas que ce dernier a déclenchée par son attaque terroriste et meurtrière boucle ce dimanche son sixième mois. En réaction à l’attaque terroriste meurtrière du Hamas, Israël riposte avec des bombardements aériens et le renforcement du blocus de la bande de Gaza, en place depuis 2007. Les morts se comptent par milliers à Gaza, où la famine menace.

    Pourquoi l’attaque n’a-t-elle pas été anticipée, où en est la bataille de l’information entre les deux camps et quelles sont les perspectives de règlement politique ?

    C’est ce dont débattent le géopolitologue Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences-Po Paris, et David Amsellem, fondateur et directeur de l’agence Cassini de conseil en géopolitique et cartographie.

  • Publié chez Mareuil Éditions, ce livre est une plongée dans l’action secrète de la France dans ses anciennes colonies africaines. À l’heure où certains de ces pays tournent le dos à la France, Mali, Burkina Faso ou Niger, Jean-Pierre Augé livre son témoignage. Cet officier du secteur Afrique Noire de la DGSE, la Direction générale de la sécurité extérieure de la France, a été tour à tour officier de liaison auprès des autorités nigériennes, conseiller spécial du président tchadien, chargé de mission à la présidence ivoirienne.

    En cela, il a été un observateur privilégié de l’action secrète de la France dans ses anciennes colonies où recrutements et manipulations ont été le lot commun de ce métier du renseignement à haute valeur ajoutée.

  • Après des décennies de calme, la tempête est de retour sur les océans. En mer Rouge, les milices Houthis ont lancé des douzaines d’attaques sur des bâtiments avec des drones et des missiles, interrompant 90% de l’activité des conteneurs dans le Canal de Suez. La mer Noire est infestée de mines. L’Ukraine espère cette année éjecter la marine russe de Crimée, sa base depuis Catherine II. Les mers Baltique et du Nord font face à une guerre de l’ombre sur les pipelines et les sabotages de câbles. (Rediffusion)

    Quant à l’Asie, elle est le théâtre de la plus grande construction de puissance navale depuis la Deuxième Guerre mondiale alors que la Chine exerce une énorme pression sur Taiwan dans sa volonté d’unification et les États-Unis cherchent à empêcher une invasion chinoise. Autant d’évènements qui ne sont pas une coïncidence, mais témoignent bien du profond changement qui s’opère sur la planète Océans. La rivalité entre superpuissances et le pourrissement des règles et normes globales se traduisent par une intensification des tensions géopolitiques. Pour la première fois, depuis la guerre froide, les océans sont aujourd’hui une zone contestée. La rivalité entre forces navales fait son retour. Les technologies sont en pleine évolution qui vont transformer le combat naval. Quelles adaptations ?

    Invités :

    Matthieu Duchatel, directeur des Études Internationales de l’Institut Montaigne. Spécialiste de la sécurité économique et des questions stratégiques en Asie L’amiral Marc-Antoine de Saint Germain, en charge de la transformation numérique de la marine et ancien commandant du porte-avions Charles de Gaulle Cyrille Coutansais, directeur du Département recherches du Centre d’Études Stratégiques de la Marine. « La mer, une infographie », CNRS-éditions.
  • Plus de 1 500 morts depuis janvier 2024 en Haïti : la situation est cataclysmique, a averti l’ONU cette semaine en déplorant que des « frontières poreuses » facilitent l'approvisionnement des gangs en armes et munitions... Des gangs qui ont uni leurs forces début mars 2024 pour attaquer différents sites stratégiques de Port-au-Prince dans l’idée de renverser le Premier ministre Ariel Henry… Bloqué à Porto Rico, territoire américain, celui-ci a finalement démissionné le 11 mars 2024.

    Les gangs, eux, ne cessent d’étendre leur emprise sur la capitale dont ils contrôlaient déjà 80%. Résultat : plus de 33 000 personnes ont fui, ces dernières semaines, l’insécurité de Port-au-Prince pour rejoindre les départements du grand Sud, et 5 millions et demi de personnes ont aujourd’hui besoin d’aide humanitaire. Les Occidentaux, eux, évacuent leurs ressortissants.

    Mercredi 27 mars 2024, le futur Conseil présidentiel de la transition s’est engagé à restaurer « l'ordre public et démocratique » en nommant, « dès son installation », un ou une Première ministre avec qui un gouvernement d'union nationale sera formé. Il a également promis de soulager la souffrance du peuple haïtien, d’organiser des élections libres et de mener des réformes nécessaires pour le progrès d’Haïti.

    Est-ce un premier pas vers le déblocage de la crise politique ? Comment organiser des élections et mener des réformes dans un tel climat d’insécurité ? Et à qui profite cette insécurité ? Faut-il négocier avec les gangs ? Le pays peut-il être remis sur les rails tant que la justice n’est pas passée ? Le chaos en Haïti est-il alimenté par l’impunité ?

    3 invités :

    - Michèle Oriol, docteure en Sociologie, enseignante, a publié « Une chronologie de l'histoire d'Haïti », aux Éditions de l'UEH (Université d'État d'Haïti)

    - Frédéric Thomas, docteur en Sciences politiques, chargé d’étude au CETRI (Centre tricontinental) de Louvain la Neuve en Belgique

    - Jacques Nesi, docteur en Sciences Politiques, membre du Laboratoire Caribéen de Sciences Sociales (LC2S), a dirigé l’ouvrage collectif « L’affaire PetroCaribe », aux Éditions Cidihca.

  • Du fait de ses richesses, le golfe de Guinée est en proie à une criminalité maritime qui se mue avec l'évolution des moyens de réponse que les États, la Commission du golfe de Guinée, la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale et la Communauté Économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et leurs partenaires internationaux apportent pour endiguer les menaces qui y sévissent.

    En pleine expansion, la pêche dite INN, illicite, non déclarée et non réglementée, qui conduit à la perte de plus de 300.000 emplois de pêche artisanale dans la région, fait perdre à l'Afrique de l'Ouest une somme estimée à 10 milliards de dollars par an et menace la sécurité alimentaire dans cette partie du monde, au risque de générer de nouveaux flux migratoires.

    Invités :

    Virginie Saliou, titulaire de la chaire Mers, maritimités et maritimisations de Sciences Po Rennes. Enseignante à l'Ecole Navale et chercheur à l'IRSEM Emmanuel Sabuni Kasereka, secrétaire exécutif de la Commission Régionale des Pêches du golfe de Guinée, Institution spécialisé de la CEEAC, Communauté Économique des États d'Afrique Centrale François Le Loch, directeur de recherche à l'Institut de Recherche de Développement de Brest.
  • Pour cette édition en partenariat avec la revue Questions internationales et son numéro intitulé « Fracturation(s), 20 ans de relations internationales », regard sur l’évolution qu’a connue la société internationale depuis la fin des espoirs nés de la chute du mur de Berlin et de la mondialisation qui a dominé la fin du XXè siècle. Crise sécuritaire, crise économique et financière de 2007-2008, sanitaire avec la pandémie de Covid.

    Il y a aussi le retour de la guerre sur le continent européen, avec le conflit russo-ukrainien, au Proche-Orient avec la guerre à Gaza, les insécurités qui ponctuellement surgissent ou ressurgissent, Haïti connaît une situation des plus chaotiques, la forte régression du multilatéralisme et la mise hors jeu des institutions universelles comme les Nations unies. Les rivalités multiples de puissance réapparaissent et les défis se multiplient : inégalité sociales, migrations internationales, dérèglement climatique. Ordre mondial en mutation, accélération de l’histoire, redistribution des puissances, redéfinition des relations internationales. Le monde à l’ère post-occidentale.

    Invités :

    Sonia Le Gouriellec, maîtresse de conférences en science politique à l'université catholique de Lille Jean Vincent Holeindre, professeur de Science politique à l’Université Paris-Panthéon-Assas, directeur du Centre Thucydide Gilles Andréani, président de Chambre à la Cour des comptes, professeur affilié à Sciences Po, ancien directeur du Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères.
  • Regard sur la sécurité maritime dans un contexte géostratégique marqué par une augmentation du désordre international. La sécurité maritime comme préoccupation majeure face aux menaces croissantes qui essaiment. Trafics illicites, drogue et trafics migratoires, pêche illégale. Parallèlement, l’instabilité géostratégique est en constante aggravation suscitant des inquiétudes pour la sûreté des marins et la fluidité du trafic maritime dans des zones géographiques de plus en plus étendues, et dont certaines sont d’une importance stratégique pour le commerce maritime mondial.

    Depuis deux ans, le conflit en mer Noire, la persistance des problèmes dans le golfe de Guinée et à nouveau la mer Rouge, le détroit de Bab-el-Mandeb et le golfe d’Aden monopolisent l’attention. En ce mois de mars 2024, à l’initiative de la Marine nationale française, marines africaines et experts étaient rassemblés à Brest pour mettre en place l’édition 2024 de l’exercice de sécurité maritime dans le golfe de Guinée, baptisé Grand African Nemo. Exercice annuel depuis son instauration en 2018 qui rassemble les marines riveraines du golfe de Guinée et les nations invitées par la France. L’occasion de faire le point avec nos invités :

    Virginie Saliou, titulaire de la Chaire Mers, maritimités et maritimisations de Sciences Po Rennes et enseignante à l’École Navale Capitaine de vaisseau Emmanuel Bell Bell, chef de la Division de la gestion de l’information et la communication du Centre Interrégional de Coordination de Yaoundé au Cameroun Capitaine de Vaisseau Gérard, officier en charge du Grand African Nemo pour la France.
  • Après trois décennies de dividendes de la paix, les Européens recommencent à parler comme un acteur stratégique et réapprennent non sans mal la grammaire des rapports de force. On sait que ce qui se joue en Ukraine est essentiel pour la sécurité européenne. Mais cela ne va pas encore de soi pour plusieurs pays. L’Europe, pourtant, se trouve à la manœuvre car les États-Unis, en année électorale, semblent incapables ou ne veulent tout simplement pas, ou plus, jouer leur rôle traditionnel et peinent à poursuivre leur soutien à Kiev, faute de consensus au Congrès.

    La guerre d’Ukraine est venue rappeler les lacunes de la défense européenne. Il faut à l’UE une nouvelle stratégie pour l’industrie de défense. Cela passe par une remise à niveau des capacités de production, réduites après trente ans de sous-investissements et de donner les moyens aux entreprises européennes de rivaliser avec leurs concurrentes américaines. Le constat est là : depuis 2022, début de la guerre d'Ukraine, 75% des achats d’équipements militaires sont allés à des firmes non européennes et 68% à des entreprises américaines. L’Europe peut-elle retrouver une dynamique de puissance ?

    Depuis le Paris Defence and Strategy Forum qui se tenait cette semaine à l'École Militaire à Paris, invités :

    Arancha Goonzalez, doyenne de l’École des Affaires Internationales de Sciences Po. Ancienne ministre des Affaires Étrangères de l’Espagne Jean-Marie Guéhénno, ancien président de la Commission du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Professeur à Columbia, et ancien secrétaire général adjoint de l’ONU Philippe Perchoc, chef de l’antenne IRSEM-EUROPE à Bruxelles et professeur au Collège d’Europe à Bruges.
  • L’invasion de l’Ukraine est en moins mauvaise posture pour la Russie que l’an dernier (2023) à la même époque.
    Les sanctions de multiplient et, de son côté, la Russie multiplie les cyberattaques et les opérations de déstabilisation à l’encontre de l’Occident. Moscou souffle sur toutes les braises, sur toutes les crises qui secouent l’Occident.

    Elle le fait de plus en plus frontalement en espérant profiter des divisions et de certains atermoiements, notamment à Washington avec le blocage de l’aide à l’Ukraine par les Républicains fidèles à Donald Trump.

    Vladimir Poutine se rêve en grand leader de « l’axe de la résistance » à l’hégémonie américaine dont il ne cesse d’agiter l’épouvantail. Le Président russe aime à répéter que les « Frontières de la Russie ne s’arrêtent nulle part ». L’attaque de l’Ukraine du 22 février 2022 a bouleversé les équilibres à toutes les frontières russes et au-delà, entre apparition de nouveaux foyers de tensions et réorientation des alliances et partenariats.

    Invités :

    Anne de Tinguy. Professeur des Universités émérite à l’INALCO et chercheur au CERI (Centre de Recherches Internationales) de Sciences Po. « Le géant empêtré. La Russie et le monde de la fin de la guerre froide à l’invasion de l’Ukraine » Perrin sept 2022. Céline Marangé, chercheuse sur la Russie, l’Ukraine et le Bélarus à l’Institut de Recherche Stratégique de l’École militaire. Céline Marangé qui vient de lancer avec Juliette Cadiot une série intitulée « Violences impériales : l’actualité russe du passé soviétique » dans le Grand Continent. Raphaëlle Auclert, enseignante chercheuse à l’Institut Catholique d’Études Supérieures (ICES). Docteure en Études russes, spécialiste de la Guerre Froide. Serge Hastom, reporter indépendant. Auteur d’un long reportage texte et photos à travers la Russie en guerre, publié dans l’Obs à l’automne 2023, fruit d’un voyage en autostop de la Crimée à Vladivostok, réalisé durant l’été 2023. Serge Hastom qui lance en avril un nouveau magazine trimestriel « Invendable » qui rassemblera tous les à-côté du travail de pigiste.

    De Staline à Poutine : genèse et évolution des violences impériales russes | Le Grand Continent

    Les articles : Violences impériales : l’actualité russe du passé soviétique | Le Grand Continent

  • Le 17 mars 2024, Vladimir Poutine sera réélu à la présidence russe pour un cinquième mandat de six ans. Le scrutin doit permettre au chef du Kremlin au pouvoir depuis 2000, hormis un intervalle comme Premier ministre entre 2008 et 2012 de rester en fonction au moins jusqu’à 2030. L’élection laisse peu de place à l’incertitude.

    Face à lui, aucun rival. Juste quelques candidats pour le décor. L’opposition a été laminée ces dernières années, la répression s’étant encore intensifiée depuis l’invasion de l’Ukraine. La commission électorale a écarté la candidature de la journaliste Yekaterina Dountsova et Boris Nadejdine qui auraient pu être des éléments perturbateurs dans la campagne, en raison de leur expression anti-guerre. Le 8 décembre 2023, en annonçant sans surprise qu’il se représentait Vladimir Poutine a invoqué la nécessité de défendre la « souveraineté » de la Russie, justifiant ainsi la poursuite des opérations militaires en Ukraine et la confrontation avec l’Occident. Vladimir Poutine est assuré de remporter l’élection. La seule incertitude tient au score qu’il obtiendra à l’issue de ce scrutin qui, pour la première fois, se tiendra sur trois jours. Dans un contexte particulièrement verrouillé, regard sur l’évolution du système en Russie. Les attentes de la population et des élites. Quelles conséquences la réélection de Vladimir Poutine aura-t-elle sur le régime ?

    Invités :

    Anne de Tinguy. Professeur des Universités émérite à l’INALCO et chercheur au CERI (Centre de Recherches Internationales) de Sciences Po. « Le géant empêtré. La Russie et le monde de la fin de la guerre froide à l’invasion de l’Ukraine » Perrin sept 2022. Céline Marangé, chercheuse sur la Russie, l’Ukraine et le Bélarus à l’Institut de Recherche Stratégique de l’École militaire. Céline Marangé qui vient de lancer avec Juliette Cadiot une série intitulée « Violences impériales : l’actualité russe du passé soviétique » dans le Grand Continent. Raphaëlle Auclert, enseignante chercheuse à l’Institut Catholique d’Études Supérieures (ICES). Docteure en Études russes, spécialiste de la Guerre Froide. Serge Hastom, reporter indépendant. Auteur d’un long reportage texte et photos à travers la Russie en guerre, publié dans l’Obs à l’automne 2023, fruit d’un voyage en autostop de la Crimée à Vladivostok, réalisé durant l’été 2023. Serge Hastom qui lance en avril un nouveau magazine trimestriel « Invendable » qui rassemblera tous les à-côté du travail de pigiste.
  • Après des décennies de calme, la tempête est de retour sur les océans. En mer Rouge, les milices Houthis ont lancé des douzaines d’attaques sur des bâtiments avec des drones et des missiles, interrompant 90% de l’activité des conteneurs dans le Canal de Suez. La mer Noire est infestée de mines. L’Ukraine espère cette année éjecter la marine russe de Crimée, sa base depuis Catherine II. Les mers Baltique et du Nord font face à une guerre de l’ombre sur les pipelines et les sabotages de câbles.

    Quant à l’Asie, elle est le théâtre de la plus grande construction de puissance navale depuis la Deuxième Guerre mondiale alors que la Chine exerce une énorme pression sur Taiwan dans sa volonté d’unification et les États-Unis cherchent à empêcher une invasion chinoise. Autant d’évènements qui ne sont pas une coïncidence, mais témoignent bien du profond changement qui s’opère sur la planète Océans. La rivalité entre superpuissances et le pourrissement des règles et normes globales se traduisent par une intensification des tensions géopolitiques. Pour la première fois, depuis la guerre froide, les océans sont aujourd’hui une zone contestée. La rivalité entre forces navales fait son retour. Les technologies sont en pleine évolution qui vont transformer le combat naval. Quelles adaptations ?

    Invités :

    Matthieu Duchatel, directeur des Études Internationales de l’Institut Montaigne. Spécialiste de la sécurité économique et des questions stratégiques en Asie L’amiral Marc-Antoine de Saint Germain, en charge de la transformation numérique de la marine et ancien commandant du porte-avions Charles de Gaulle Cyrille Coutansais, directeur du Département recherches du Centre d’Études Stratégiques de la Marine. « La mer, une infographie », CNRS-éditions.
  • Les chocs se multiplient : Covid, guerre d’Ukraine et sanctions économiques sans précédent prises par les États-Unis et leurs alliés contre la Russie, guerre à Gaza, tensions en mer Rouge, affaiblissement de l’Organisation mondiale du Commerce dont la 13è conférence ministérielle vient de s’achever à Abu Dhabi. Les tensions commerciales continuent de s’accentuer entre les principales zones d’échanges du monde : États-Unis, Union européenne et Chine.

    Du multilatéralisme le monde glisse doucement sur la loi du plus fort. L’interventionnisme unilatéral est de plus en plus manifeste incompatible avec les engagements multilatéraux. Pour amorcer leur réindustrialisation, les États-Unis ont lancé l’Inflation Reduction Act, qui ressemble à un gigantesque plan de subventions. La Chine, de son côté, confronté à une sérieuse crise immobilière accélère sur la production industrielle à coups d’investissements massifs et de politique de subventions publiques ciblées, créant des surcapacités qui cherchent à s’écouler à l’export. Le risque de déstabilisation de l’économie mondiale est là qui prend au dépourvu les Européens, hésitants sur la stratégie à suivre, alors que l’Union européenne est sans aucun doute la région qui a le plus à perdre dans cette confrontation mondiale. La mondialisation en grand désordre.

    Invités :

    Sylvie Matelly, directrice de l’Institut Jacques Delors Mehdi Abbas, maître de conférences en Économie à l’Université de Grenoble Alpes, chercheur au Laboratoire Pacte, Laboratoire de Sciences Sociales du CNRS et enseignant à l’IEP de Grenoble David Todd, professeur d’Histoire contemporaine au Centre d’Histoire de Sciences Po.

    Émission en partenariat avec la Revue Internationale et Stratégique « Démondialisation : Nouvelles formes de globalisation, nouvelles insécurités ».

  • Depuis son déclenchement en février 2022, la guerre russo-ukrainienne bouleverse les équilibres du monde de l’énergie. Le monde occidental s’est progressivement affranchi de sa dépendance au gaz russe. L’Europe n’en importe quasiment plus : de 1 500 térawattheures par an avant la guerre, elle est passée à moins de 250 térawattheures aujourd’hui. Le gaz russe a, en grande partie, été remplacé par des importations de gaz liquéfié provenant principalement des États-Unis. L’Europe a également délaissé les produits pétroliers russes qui ont trouvé d’autres marchés.

    La guerre reste militairement incertaine, mais a déjà fait des gagnants et des perdants. L’Europe est aujourd’hui dans le camp des perdants. Son sevrage du gaz russe lui a couté extrêmement cher.

    Didier Holleaux est notre invité. Directeur général adjoint du groupe Engie, président d’Eurogas, principale association professionnelle de l’industrie du gaz professionnel. Il publie La vraie histoire du gaz. Quand l’énergie devient une arme géopolitique, éditions Le Cherche Midi.

    À lire aussiLa demande européenne de gaz au plus bas depuis dix ans, selon un rapport

  • Ce 24 février 2024, la guerre d’Ukraine entre dans sa troisième année. Et de l’avis général, 2024 sera une année très difficile pour les Ukrainiens face à la Russie. Pas une pièce d’armement américain n’a été livrée à Kiev depuis deux mois, la Maison Blanche se heurtant au blocage des Républicains pour voter l’aide à l’Ukraine.

    De leur côté, les Européens sont pris de court pour pouvoir apporter un soutien militaire complet à l’Ukraine. L’industrie peine à produire au niveau des besoins et gagner le volume que demande la situation sur le terrain. Et le terrain, ce sont 1 200 kilomètres de ligne de front à défendre. Une course contre-la-montre est engagée pour fournir à l’Ukraine les munitions qui lui manquent et les équipements de défense antiaérienne. On estime désormais que les artilleurs ukrainiens détiennent huit fois moins de munitions que les forces russes. Les Russes qui ont notamment bénéficié, cet été, de la livraison de plus d’un million d’obus nord-coréens.

    2024, année critique

    Moscou se veut présente sur de nombreux théâtres, y compris, bien sûr, celui de la communication. Pas un hasard de calendrier, le jour choisi par la Russie pour annoncer le décès d’Alexeï Navalny. Le 16 février marquait l’ouverture de la 60è édition de la Conférence de Munich sur la sécurité – le grand rendez-vous transatlantique sur les affaires stratégiques – et la visite à Berlin et Paris du président ukrainien pour la signature de deux accords bilatéraux en matière de sécurité avec la France et l’Allemagne.

    L’Europe est-elle capable de faire face seule en cas de défaut prolongé de l’allié américain ? Et puisque, à l’évidence, elle ne l’est pas, comment peut-elle s’y préparer ? La question a occupé tous les esprits à Munich face à l’urgence de la situation et la crainte que la question ne soit déjà trop tardive.

    Invités :

    Jean-Pierre Maulny, spécialiste des questions de défense et directeur adjoint de l’Iris Nicolas Tenzer, expert des questions stratégiques. Auteur du blog Tenzer Strategics. Dernier ouvrage, Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, aux éditions de l’Observatoire.

    À écouter aussiAlexeï Navalny, le martyr russe

  • Après l’attaque, le repli russe, la contre-offensive ukrainienne, puis la stabilisation des fronts, l’avenir de la guerre suscite beaucoup de questionnements. Va-t-on vers un changement fondamental sur le terrain ou un gel des positions aux conséquences incalculables ? Quel regard porter sur l’évolution de la guerre ces 24 derniers mois ? Comment ont évolué les rapports de force ?

    Les avantages et faiblesses de chacun n’étaient pas semblables au 24 février 2022. Qu’en est-il en ce mois de février 2024 ? On parle de conflit d’attrition. De quoi s’agit-il ? Qu’est-ce que la guerre d’Ukraine nous dit sur le plan militaire?

    Invités :

    Philippe Gros, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique. « Guerre en Ukraine : analyse militaire et perspectives » étude de la FRS Le Général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d’État-major de l’armée de l’air française et commandant allié Transformation au sein de l’OTAN Yurri Clavilier, analyste indépendant en géostratégie. Producteur d’analyses à retrouver sur les réseaux sociaux. X (ancien twitter) @CmrYurri.
  • À quelques jours de la date anniversaire du début de l’invasion russe de l’Ukraine, le président ukrainien a procédé à un remaniement au plus haut niveau des forces armées ukrainiennes. Au général Valeri Zaloujny succède le général Oleksandr Syrsky qui, comme son prédécesseur, fait du développement des nouvelles technologies une priorité de son programme afin de sortir de l’impasse dans laquelle la guerre se trouve actuellement.

    Un changement d’hommes qui pourrait répondre à la nécessité de préserver un consensus national face à l’ennemi. Où en est l’unité de la nation ukrainienne et la confiance dans le pays ? Idem du côté de la Russie alors que cette guerre a des conséquences mondiales et qu’elle menace de se solder par une crise profonde de l’Union européenne. La troisième année de la guerre d’Ukraine est sur le point de commencer et la transformation du système international est en pleine accélération.

    Invités :

    Alexandra Goujon, maître de conférences à l’Université de Bourgogne. Autrice de « L’Ukraine de l’indépendance à la guerre », éditions le Cavalier Bleu Galia Ackerman, historienne, spécialiste de la Russie et d’Ukraine. Directrice de la rédaction de Desk Russie Le colonel Jacques Hogard, ancien officier parachutiste de la Légion étrangère. Auteur de « La guerre en Ukraine. Regard critique sur les causes d’une tragédie » à paraître le 28 février 2024 chez Hugo Doc.
  • L’archipel indonésien est à la croisée des chemins entre l’océan Indien et l’océan Pacifique et entre le golfe du Bengale et la mer de Chine. Il a seulement trois frontières terrestres avec la Malaisie sur l’île de Bornéo, Timor dans le lointain Est et plus encore à l’est la Papouasie Nouvelle-Guinée. Il occupe et contrôle l’espace compris entre l’Asie continentale et le géant australien… Par ses frontières maritimes, l’Indonésie se trouve en contact direct avec presque tous les pays asiatiques - à l’exception du Japon, la Corée et le Sri Lanka.

    Son second cercle d’influence est le Forum de la coopération économique de l’Asie Pacifique, (l’APEC) créé en 1989. L’Indonésie qui est également membre de l’Organisation de la Conférence islamique est le théâtre d’élections, présidentielle et législative, qui se tiendront ce mercredi 14 février 2024. Il s’agit de trouver un successeur au président Joko Widodo, communément appelé Jokowi qui, au terme de deux mandats, ne peut se représenter à la présidentielle. Sa popularité est immense, plus des trois quarts des Indonésiens approuvent ses actions. Fort de cela, le chef de l’État sortant est accusé de peser sur le scrutin en installant ses fils dans les hautes sphères politiques. Son fils aîné est le colistier du favori pour la présidence, le ministre de la Défense Prabowo Subianto, qui n’est rien de moins que l’ex-gendre du dictateur Suharto qui avait pris le pouvoir en 1965 au bénéfice d’un coup d’État aidé par les États-Unis dans le cadre de la lutte contre le communisme.

    Regard sur les enjeux de ce scrutin.

    Avec :

    Delphine Alles, professeure de Science politique. Vice-présidente de l’INALCO Institut National des Langues et Civilisations orientales Françoise Nicolas, conseiller du Centre Asie de l’IFRI Rémy Madinier, historien de l’Indonésie contemporaine, directeur de recherche au CNRS au sein de l’Institut d’Asie Orientale de l’ENS de Lyon.
  • Il est le plus vaste État de l’Asie du Sud-Est, avec près de 2 millions de km2… mais paradoxalement assez peu visible, tant il se trouve éparpillé en îles de toutes tailles. On en recense 13.466, peuplées par 300 ethnies différentes. L’Indonésie est la première puissance économique d’Asie du Sud-Est, le quatrième pays le plus peuplé au monde et le premier pays musulman en termes de population. 275 millions d’habitants en 2022. L’archipel est traversé par la première route maritime mondiale via le détroit de Malacca. Membre fondateur de l’Asean dont il est le pays le plus important.

    Son second cercle d’influence est le Forum de la coopération économique de l’Asie Pacifique, (l’APEC) créé en 1989. L’Indonésie qui est également membre de l’Organisation de la Conférence islamique est le théâtre d’élections, présidentielle et législative, qui se tiendront ce mercredi 14 février 2024. Il s’agit de trouver un successeur au président Joko Widodo, communément appelé Jokowi qui, au terme de deux mandats, ne peut se représenter à la présidentielle. Sa popularité est immense, plus des trois quarts des Indonésiens approuvent ses actions. Fort de cela, le chef de l’État sortant est accusé de peser sur le scrutin en installant ses fils dans les hautes sphères politiques. Son fils aîné est le colistier du favori pour la présidence, le ministre de la Défense Prabowo Subianto, qui n’est rien de moins que l’ex-gendre du dictateur Suharto qui avait pris le pouvoir en 1965 au bénéfice d’un coup d’État aidé par les États-Unis dans le cadre de la lutte contre le communisme.

    Regard sur les enjeux de ce scrutin.

    Avec :

    Delphine Alles, professeure de Science politique. Vice-présidente de l’INALCO Institut National des Langues et Civilisations orientales Françoise Nicolas, conseiller du Centre Asie de l’IFRI Rémy Madinier, historien de l’Indonésie contemporaine, directeur de recherche au CNRS au sein de l’Institut d’Asie Orientale de l’ENS de Lyon.