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Cette semaine, les nĂ©gociations dâadhĂ©sion Ă lâUnion europĂ©enne de lâUkraine et de la Moldavie ont dĂ©marrĂ© au Luxembourg. LâadhĂ©sion, câest pour bientĂŽt ?
Cette nouvelle phase dans le processus dâadhĂ©sion est trĂšs importante mais lâadhĂ©sion ne se fera pas tout de suite. Rappelons rapidement les diffĂ©rentes Ă©tapes du processus. Le 28 fĂ©vrier 2022, quelques jours aprĂšs lâinvasion Russe, lâUkraine demande Ă adhĂ©rer Ă l'UE.
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Aujourdâhui, vous souhaitez revenir sur les rĂ©sultats des Ă©lections europĂ©ennes et sur la dĂ©cision de la France de dissoudre lâAssemblĂ©e nationale. Selon vous, cette dĂ©cision aura un impact sur lâinfluence de la France en Europe. Pouvez-vous dĂ©jĂ nous dire comment cette annonce a Ă©tĂ© accueillie en Europe ?
Si les citoyens Français ont Ă©tĂ© pour la grande majoritĂ© un peu sidĂ©rĂ©s par lâannonce du PrĂ©sident de la RĂ©publique, au soir des Ă©lections europĂ©ennes, nos voisins lâont Ă©tĂ© tout autant ! J
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Aujourdâhui, nous nous sommes tous rĂ©veillĂ©s un peu sonnĂ©s par les rĂ©sultats et les annonces dâhier soir. Comment analysez-vous les rĂ©sultats, dĂ©jĂ en France ?
Hormis lâannonce de la dissolution, on ne peut pas dire quâon soit surpris par les rĂ©sultats. Les sondages Ă©taient proches de la rĂ©alitĂ© donc pas vraiment de surprise. Les Français ont votĂ© Ă presque 32 % pour le Rassemblement national...
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La souverainetĂ© numĂ©rique europĂ©enne, câest un sujet d'importance croissante au sein de l'UE et de ses Ătats membres. Elle fait rĂ©fĂ©rence Ă la capacitĂ© de l'Europe Ă exercer un contrĂŽle sur les technologies numĂ©riques, sur les donnĂ©es, sur les infrastructures et les services numĂ©riques dans le but de protĂ©ger ses intĂ©rĂȘts Ă©conomiques, politiques et culturels.
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Il y a de nombreuses questions que se posent les Ă©lecteurs, et la question de la souverainetĂ© nâest certainement pas en haut de la liste, pas consciemment du moins. Mais lorsquâil est question dâimmigration, de dĂ©fense, dâaide Ă lâUkraine, de crise agricole ou dâinflation, peu importe la question, elles sont toutes liĂ©es Ă lâenjeu de la souverainetĂ©. Le dernier Conseil europĂ©en qui sâest tenu Ă Bruxelles la semaine derniĂšre Ă©tait consacrĂ© Ă lâenjeu de la compĂ©titivitĂ© du Continent. LĂ aussi, câest un enjeu de souverainetĂ©. Lorsque les Ătats discutent dâun New Deal europĂ©en, ou des moyens pour financer lâaide Ă lâUkraine, financer la rĂ©industrialisation de lâEurope, pour contrer le protectionnisme chinois et amĂ©ricain, au cĆur de tous ses dĂ©bats, il y a la question de la souverainetĂ© ou de lâautonomie stratĂ©gique. Finalement la question câest : veut-on faire de lâUnion europĂ©enne une vĂ©ritable puissance Ă©conomique et gĂ©opolitique capable de protĂ©ger les intĂ©rĂȘts de ses Ătats et de ses citoyens, et si oui, quels moyens est-ce quâon met sur la table ?
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Le monde semble de plus en plus conflictuel : les derniÚres évolutions au Moyen-Orient font craindre le pire et le systÚme international semble bien démuni pour maintenir la paix et la sécurité. Quel regard portez-vous sur la situation ?
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Les Ă©lections europĂ©ennes approchent Ă grands pas mais les sondages montrent que la participation risque, une fois de plus, de ne pas ĂȘtre au rendez-vous.
Oui, la participation câest lâenjeu majeur de cette Ă©lection. La semaine derniĂšre, un sondage IFOP pour Fiducial et Sud Radio, montrait quâĂ peine 45 % des Ă©lecteurs se dĂ©claraient prĂȘts Ă aller voter aux Ă©lections europĂ©ennes en juin. Et câest chez les jeunes quâon constate le plus de dĂ©mobilisation : en France, seul 30 % des moins de 18 ans pensent aller voter le 9 juin prochain. Donc câest trĂšs faible.
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Aujourdâhui, vous nous prĂ©senter le livre blanc que vous publiez avec Synopia en amont des Ă©lections europĂ©ennes. Pourquoi ce livre ?
Effectivement, avec Synopia nous publions un livre blanc quâon a choisi dâintituler « comment faire mieux avec lâEurope ? ». Cette question, ce nâest pas seulement nous qui nous la posons, mais câest aussi une grande partie des citoyens europĂ©ens qui ont bien conscience que, si lâUnion europĂ©enne nâest pas parfaite, elle est aujourdâhui indispensable si on recherche la protection de nos intĂ©rĂȘts et une certaine forme de puissance et de souverainetĂ©. Donc avec les 32 contributeurs de ce livre blanc, on sâinterroge sur les diffĂ©rents moyens pour que lâUE rĂ©ponde encore mieux aux attentes de ses citoyens et Ă la nouvelle rĂ©alitĂ© gĂ©opolitique. Et ce dans le contexte des Ă©lections europĂ©ennes qui approchent Ă grands pas.
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Lors du Conseil europĂ©en qui sâest tenu la semaine derniĂšre Ă Bruxelles, il a surtout Ă©tĂ© question de lâaide Ă lâUkraine. LâUnion europĂ©enne est-elle en mesure de rĂ©pondre aux attentes des Ukrainiens ?
En tout cas, elle fait tout pour. Avec lâaide amĂ©ricaine toujours bloquĂ©e au CongrĂšs, les EuropĂ©ens doivent redoubler leurs efforts pour pallier ce manque et apporter une contribution significative Ă lâUkraine. Lors du Conseil europĂ©en des 21 et 22 mars dernier, lâobjectif Ă©tait dâancrer la position offensive de lâUE face Ă lâagression de la Russie en Ukraine, mais aussi face Ă ses menaces rĂ©pĂ©tĂ©es de sâen prendre aux pays europĂ©ens, notamment les Ătats baltes. On peut dire que lâobjectif est atteint puisque la position française fait dĂ©sormais consensus. MĂȘme les Allemands finissent par sây rallier puisquâils ont acceptĂ© une coalition de capacitĂ©s sur lâartillerie Ă longue portĂ©e. Alors certes, ils nâont pas annoncĂ© la livraison de Taurus, mais câest dĂ©jĂ un grand pas en avant puisque ces derniĂšres semaines ont Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre de grandes tensions entre la France et lâAllemagne.
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Aujourdâhui vous souhaitez revenir sur la rencontre qui a eu lieu la semaine derniĂšre entre le PrĂ©sident Emmanuel Macron, le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre Donald Tusk. Pour vous, cette rencontre acte la renaissance du Triangle de Weimar. Pourquoi ?
Cela faisait plusieurs mois dĂ©jĂ que le Triangle de Weimar reprenait du service. On avait vu le 12 fĂ©vrier dernier une rencontre Ă Paris avec les ministres des Affaires Ă©trangĂšres des trois pays : France, Allemagne, Pologne. La dĂ©claration commune qui avait suivi cette rencontre Ă©tait trĂšs intĂ©ressante, notamment parce quâelle mettait en avant des objectifs de coopĂ©ration prĂ©cis, comme la crĂ©ation dâun programme dâalerte et de rĂ©ponse pour lutter contre la dĂ©sinformation et la propagande russe en Europe, en particulier Ă lâapproche des Ă©lections europĂ©ennes.
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Aujourdâhui on va revenir avec vous sur la dĂ©claration du PrĂ©sident de la RĂ©publique la semaine derniĂšre concernant la possibilitĂ© dâenvoyer des troupes au sol en Ukraine. Quâest-ce quâil faut en penser ?
DĂ©jĂ , il faut rappeler le contexte. Le PrĂ©sident sâexprimait le 26 fĂ©vrier Ă lâoccasion de la confĂ©rence organisĂ©e Ă Paris pour discuter du soutien Ă lâUkraine. Et cette confĂ©rence faisait suite Ă une rencontre avec Volodymyr Zelensky 10 jours plus tĂŽt pour signer un accord bilatĂ©ral de sĂ©curitĂ©. Autre Ă©lĂ©ment de contexte trĂšs rĂ©cent : quelques jours avant la visite du PrĂ©sident ukrainien, les Français ont dĂ©noncĂ© lâexistence dâun vaste rĂ©seau de sites internet chargĂ©s de diffuser de la propagande russe en France, aux Ătats-Unis, et plus largement en Europe. LâAllemagne et la Pologne, reprĂ©sentĂ©es par leurs ministres des Affaires Ă©trangĂšres Ă Paris, et la France, ont alors annoncĂ© quâils allaient mettre en place un systĂšme de ripostes pour contrer les ingĂ©rences russes. En parallĂšle de tous ça â derniers Ă©lĂ©ments de contexte â on a la prise dâAvdiivka par les Russes ; et bien sĂ»r il y a les dĂ©clarations de lâancien PrĂ©sident amĂ©ricain en campagne, Donald Trump, Ă lâencontre des EuropĂ©ens : il menace de ne pas protĂ©ger les EuropĂ©ens membres de lâOTAN si ceux-ci venaient Ă ĂȘtre attaquĂ©s par la Russie. La dĂ©claration dâEmmanuel Macron du 26 fĂ©vrier dernier sur la possibilitĂ© dâenvoyer des troupes au sol en Ukraine sâinscrit dans ce contexte de montĂ©e des tensions et de perte de vitesse de lâarmĂ©e ukrainienne face Ă lâarmĂ©e russe.
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Dans votre chronique, vous posez une question que beaucoup se posent : lâUnion europĂ©enne produit-elle trop de normes ?
Cette question nâest pas nouvelle et elle touche Ă lâessence mĂȘme de ce quâest lâUE : une puissance normative.
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Aujourdâhui dans votre chronique vous voulez poser une question qui interpelle : la Russie peut-elle gagner la guerre ? Pourquoi cette question ? Est-ce selon vous lâhypothĂšse la plus crĂ©dible ?
Cette question vise plus une interpellation quâune vĂ©ritable analyse de fond sur les forces et faiblesses des deux camps sur le champ de bataille ukrainien. Je mâexplique. Dans quelques jours, cela fera bientĂŽt deux ans que la Russie est entrĂ©e en guerre contre lâUkraine pour rĂ©cupĂ©rer des terres quâelle estime lui revenir...
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Il sâagit dâun accord qui date de 2019 entre lâUnion europĂ©enne et les pays de lâalliance du Mercosur. Le Mercosur, câest un marchĂ© commun dâAmĂ©rique du Sud crĂ©Ă© en 1991, composĂ© du BrĂ©sil, de l'Argentine, de l'Uruguay et du Paraguay.
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On poursuit cette semaine avec vous lâexercice de prospective que vous avez commencĂ© la semaine derniĂšre et on se projette sur lâannĂ©e 2024. Câest une annĂ©e Ă©lectorale importante, pas seulement en Europe.
Oui, en 2024, il y aura des Ă©lections dans 76 pays, qui reprĂ©sentent un total de 4,1 milliards de personnes soit 51 % de la population mondiale. On pense bien sĂ»r Ă la Russie qui tiendra ses Ă©lections en mars, mais il y a la Finlande en janvier, le BrĂ©sil, le Mexique, le Bangladesh, lâInde, sans oublier aussi les Ă©lections europĂ©ennes de juin prochain. Mais ce ne sont pas forcĂ©ment toutes des Ă©lections libres. Selon le journal The Economist, seuls 43 pays sur les 76 tiendront des Ă©lections libres et conformes aux principes de la dĂ©mocratie. Câest quand mĂȘme plus que la moitiĂ©...
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Dans vos deux prochaines chroniques, vous souhaitez faire un peu de prospective et identifier les principaux enjeux de lâannĂ©e 2024. On imagine quâils sont nombreux.
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Pour dĂ©buter cette nouvelle annĂ©e, vous souhaitez revenir sur lâĆuvre dâune vie, celle de Jacques Delors, ancien PrĂ©sident de la Commission europĂ©enne, dĂ©cĂ©dĂ© le 27 dĂ©cembre dernier.
Oui, Jacques Delors peut ĂȘtre qualifiĂ© de grand europĂ©en, un de ceux qui a le plus cru dans le projet dâunion des peuples et des nations. Dâabord ministre de lâĂconomie et des Finances sous Pierre Mauroy de 1981 Ă 1984, il sâest surtout distinguĂ© par sa fibre sociale. Il a toujours eu le soucis du dialogue, que ce soit avec les syndicats ou le patronat. Dâailleurs dĂšs 1950 il sâengage dans le syndicalisme : dâabord auprĂšs de la CFTC, la ConfĂ©dĂ©ration française des travailleurs chrĂ©tiens ; puis en 1969, lorsquâil rejoint la section du Plan et des investissements au Conseil Ă©conomique et social. On est post-68, ce qui veut dire dans une sociĂ©tĂ© fracturĂ©e qui cherche de nouveaux repĂšres et un nouvel Ă©quilibre entre lâĂ©conomique et le social...
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