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  •  Nos invités :

    Bertrand Gallicher, grand reporter, ancien correspondant en Allemagne, spécialiste des questions internationales  Anthony Bellanger, éditorialiste, spécialiste des questions internationales Général Jean-Louis Palomeros, ancien chef d’état major de l’armée de l’air française, ancien commandant suprême de la transformation de OTAN 

    99 députés ont voté contre le soutien à l’Ukraine hier. 101 se sont abstenus. Ils dénoncent l’escalade militaire d’Emmanuel Macron. Idem en Allemagne, où le chancelier Olaf Scholz s’oppose à toute idée d’envoi de troupes au sol. 

    Une question qui se pose est aussi la suivante : pour que le chef de l’État tienne ces propos, est-ce à dire que La France est devenu une cible pour la Russie ? Nos invités en débattent en plateau. Si l’on parle beaucoup de guerre hybride, le général Jean-Louis Palomeros parle de rôle « pas proprement défini » et d’une démocratie, qui, en général, « a du mal à se défendre contre ce type de guerre. » En cause ? La désinformation notamment. Deuxième problème ? La difficulté de la France de passer à l'offensive. "La meilleure défense, c'est l'attaque", souligne-t-il pourtant. 

  •  Nos invités : 

    Roselyne Febvre, cheffe du service politique de France 24 Jeff Wittenberg, journaliste au service politique de France TV  Stéphane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion d’IPSOS 

    Les députés sont invités à se prononcer sur le projet d’accord bilatéral entre la France et l’Ukraine lors d’un vote organisé cet après-midi, mardi 12 mars 2024, à l’Assemblée nationale. Alors que les mots du président de la République à propos d’un possible envoi de troupes françaises au sol avaient brossé une conséquente partie de l’opposition dans le sens contraire du poil, ce dernier, malgré les tensions, a réaffirmé ses propos plusieurs fois, excluant l’idée qu’ils soient une gaffe. En réunion avec les différents chefs de partis la semaine dernière, Emmanuel Macron a encore insisté sur sa volonté d’envisager toutes les options possibles pour aider l’Ukraine à battre la Russie. 

    Ce matin, Jordan Bardella, du Rassemblement national, affirmait sur France 2 le non-alignement de son parti sur cet accord, estimant le positionnement du Président « dangereux » et « irresponsable ». Jeff Wittenberg explique que le Parlement ne va pas être amené à discuter sur l’envoi de troupes au sol, seulement à choisir de soutenir ou non financièrement l’Ukraine sur les dix années à venir. Roselyne Febvre rappelle qu’il s’agit d’un vote non contraignant qui pourra être passé par le gouvernement avec ou sans l’accord de l’Assemblée, seulement mis en place pour « inciter les opposants à se dévoiler ». Pour Stéphane Zumsteeg, il s’agit d’une opposition simpliste de gentils contre méchants mise en place par le président de la République en prévision des élections européennes. 

    Quelle position devrait adopter la France dans la guerre en Ukraine ? Les français sont-ils encore préoccupés par le conflit ? Jusqu’à quel point doit-on soutenir financièrement les troupes de Zelensky ? Quels sont les risques d’escalade ? Les partis d’extrême gauche et extrême droite sont-ils plus pro-Poutine qu’ils ne le laissent entendre ? Quelles seront les conséquences des propos de Macron dans les élections européennes ? Nos invités en débattent sur le plateau de L’info s’éclaire. 

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  • Nos invités :

    Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du journal La Croix
    Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, président d’honneur de la Fédération des Médecins de France
    Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l’IFOP

    Une aide à mourir… Emmanuel Macron a donné les grandes lignes de son projet de loi sur la fin de vie dans une interview accordée à La Croix et à Libération. Et pour accompagner ces patients condamnés, ce dernier propose de mettre en place une aide à mourir. Un véritable bouleversement dont 83% des Français s’y disent favorables. Ce ne sera ni l’euthanasie, ni le suicide assisté, affirme le chef de l’État. « Le terme que nous avons retenu est celui d’aide à mourir parce qu’il est simple et humain » explique-t-il pour définir ce sujet complexe. Concrètement, Emmanuel Macron suggère des conditions très strictes pour bénéficier de cette nouvelle mesure. Peuvent être éligibles aux yeux de la loi les majeurs disposant d’un discernement plein et entier (ce qui exclut de facto les personnes atteintes de la maladie l’alzheimer) atteint d’un mal incurable avec un pronostic vital engagé à court ou moyen terme et avec des douleurs réfractaires aux traitements c’est à dire qu’on ne peut soulager avec des traitements. Nombreux sont les patients souffrant d’une maladie dégénérative et incurable qui attendent cette loi pour partir dignement. La demande d’aide à mourir telle que le conçoit Emmanuel Macron devra être acceptée et décidée par un collège de médecins. Elle pourra dans ce cas précis être pratiquée à domicile ou à l’hôpital par un geste personnel ou accompli par un tiers, un soignant ou un proche. La perspective est saluée par l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, avec toutefois des réserves. Jean-Luc Romero, président d’honneur de l’ADMD, demande au parlement de préciser les choses, dubitatif quant à la décision collégiale qui peut alourdir et complexifier le processus. De nombreux médecins, précisément, font part de leurs inquiétudes et lancent même une mise en garde : « Entrouvrir la porte sur l’aide à mourir, c’est une rupture. Nous ne savons pas où nous allons aller » affirme le docteur Jean-Marie Gomas, spécialiste de la douleur et des soins palliatifs. Un immense chantier donc, pour , « regarder la mort différemment » dixit le président de la République. Le débat est ouvert avec nos invités.

  • Nos invités : 

    Rebecca Amsellem, économiste, fondatrice de la newsletter « Les Glorieuses » Michelle Dayan, avocate pénaliste, spécialiste du droit de la famille et des violences faites aux femmes, président de l’association « Lawyers for women »  Dominique Carlac’h, membre du conseil exécutif du MEDEF 

    Ce vendredi 8 mars marque la journée internationale du droit des femmes. L’occasion de soulever quelques chiffres effarants. En effet, la bonne fée de l’égalité n’a pas encore achevé son œuvre au vu des inégalités salariales qui persistent. À poste égal, les femmes sont payées 23% de moins que les hommes. Sans compter les cas de harcèlement à connotation sexuelle dont 80% de la gent féminine déclare avoir été victime. Joutes verbales, remarques déplacées, agressions sexuelles dans les transports en commun… 9 femmes sur 10 font l’objet de ces comportements intolérables. Pour tenter d’y échapper, certaines femmes n’hésitent à partager leurs techniques sur les réseaux sociaux comme la « subway shirt » qu’on peut traduire par la chemise de métro. Cette astuce qui consiste à dissimuler une tenue légère est déjà largement adoptée malgré elle. Mais pour la plupart des femmes interrogées sur le sujet, pas question de se résigner à se cacher et à sacrifier leur féminité. Le problème ne vient pas du vêtement mais bel et bien du harceleur. Et si les femmes sont libres de disposer de leur corps, le droit au recours à l’IVG qui rentre dans la Constitution est là pour nous le rappeler. Une date historique qui signe une belle victoire pour les femmes non seulement en France mais également à travers le monde, en guise d’exemple. Néanmoins, la France a encore une belle marge de progression concernant l’égalité des sexes. En entreprise, la carrière des femmes est encore largement pénalisée par la maternité. Une minorité d’hommes accepte de renoncer à leur activité pour exercer le droit au congé paternité, qui ne fait clairement pas l’unanimité auprès des messieurs. Et même si le congé paternité gagne peu à peu du terrain, des disparités entre travailleurs subsistent. 46% des indépendants y ont recours, bien moins que la moyenne nationale estimée à 71% ou que les fonctionnaires en CDI (91%). Alors, comment faire cesser ce scandale ? La réponse avec nos invitées. 

  • Nos invités : 

    Claude Guibal, grand reporter à la rédaction internationale de Radio France  Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France  Alban Mikoczy, grand reporter spécialiste des questions internationales et ancien correspondant à Moscou 

    Les trois quarts des Français sont opposés à l’envoi de troupes au sol en Ukraine, comme l’a évoqué la semaine dernière Emmanuel Macron. Mardi 5 mars, le président de la République était en République Tchèque. Il a totalement assumé d’avoir « haussé le ton » face à Vladimir Poutine et invité l’Europe à ne pas être « lâche ». Jeudi 7 mars, le chef de l’État reçoit les chefs de parti politique pour clarifier sa position. 

    Ces déclarations du Président, jugent nos experts, sont à la fois à usage « interne » et usage Européen. Mais comme le juge Claude Guibal, elles ne sont pas aussi efficaces qu’elles auraient dû l’être. Elles ne font au contraire qu’agrandir le fossé des divisions au sein de l’Union Européenne et satisfaire davantage le Kremlin. Jean-Maurice Ripert rappelle néanmoins que le président de la République est aussi, par essence, le Chef des armées. « Il est donc parfaitement dans son rôle». « La situation est extrêmement grave », considère l’ambassadeur de France. Ainsi, le problème n’est pas l’usage de tel ou tel qualificatif mais la situation actuelle. Selon lui, quand Emmanuel Macron demande « Où les Russes vont-ils s’arrêter ? », il a raison. Pour une seule bonne raison : la guerre est en ordre. Une guerre « non seulement contre l’Ukraine, mais aussi contre la démocratie », qu’on le veuille ou non. 

  •  Nos invités : 

    Marie-Cécile Naves, directrice de recherche à l’IRIS, spécialiste des États-Unis  Ludivine Gilli, directrice de l’observatoire Amérique du Nord de la Fondation Jean-Jaurès Christophe Gascard, grand reporter et spécialiste des questions internationales 

    Le 5 mars 2024 a été quasi instantanément surnommé « Super Tuesday » par un Donald Trump triomphant, malgré des décomptes pas encore finalisés. Lors de ces primaires organisées dans plusieurs États en vue de l’élection présidentielle américaine à venir en novembre prochain, l’ancien Président a remporté 14 des 15 États participants. Un quasi grand-chelem qui lui est arraché de justesse par Nikki Haley, l’autre tête de liste des Républicains, tandis que l’actuel Président Joe Biden, qui se représente à la gouvernance du pays, ne fait face à aucune opposition sérieuse et remporte l’intégralité des États. 

    Pour Marie-Cécile Naves, face à cette victoire par K.O de Donald Trump dans le camp des Républicains, même si « tout lui sourit » pour l’instant, « le plus dur reste à venir ». Elle rappelle qu’il n’est pas le seul candidat populaire dans son parti, et que 4 procès concernant son immunité à la présidentielle restent encore à venir avant novembre. Si Trump et Biden apparaissent comme les deux mastodontes de ces primaires, Christophe Gascard rappelle que tout peut encore changer, et que les affaires judiciaires du premier et l’âge du deuxième justifient la présence de Nikki Haley et de Kamala Harris dans les scrutins. Il indique que les coups de théâtre sont permis, et qu’on pourrait bien voir deux femmes en course pour la Maison Blanche en novembre prochain. Pour Ludivine Gilli, Nikki Haley ne s’aligne pas derrière Trump pour rester « un plan B » ou se faire connaître des électeurs en vue des présidentielles de 2028. 

    Comment peut-on envisager l’issue des présidentielles étatsuniennes ? Quels rebondissements peuvent se passer d’ici novembre 2024 ? Donald Trump risque-t-il vraiment d’être réélu à la présidence américaine ? Nos experts en débattent sur le plateau de l’Info s’éclaire.

  • Nos invités :

    Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique pour Le Figaro, ancienne correspondante à Moscou  Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman Alban Mikoczy, grand reporter, spécialiste des questions internationales, ancien correspondant à Moscou 

    Une menace réelle de guerre nucléaire place sur l’Europe… Entre la France et la Russie, la tension monte d’un cran. Vladimir Poutine a mis en garde Emmanuel Macron qui a évoqué fin février l’envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine. « Les dirigeants occidentaux doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur le territoire » : c’est la réponse sans appel du président russe dans son discours à la Nation. En effet, le nouveau dispositif de soutien à l’Ukraine envisagé par l’Élysée serait pour le chef du Kremlin « une menace réelle de conflit avec l’utilisation de l’arme nucléaire et donc la destruction de la civilisation ». Après avoir réclamé une minute de silence pour les soldats russes tombés au front depuis le début de la guerre en Ukraine, le président russe a haussé le ton et a évoqué sans filtre les conséquences tragiques que l’envoi des troupes occidentales pourrait engendrer. Une Russie  contrainte d’employer la France par « l’agressivité de l’Occident », un vieux thème raconté sous forme de fable dans un clip de campagne basé sur un ancien discours du président russe publié sur la chaîne d’État RT. Mais comment les Russes voient-ils ces escalades verbales et la mention de l’arme nucléaire ? La majorité ne peut imaginer une telle démonstration de force. En Allemagne, Olaf Scholz n’a pas attendu pour réagir aux propos d’Emmanuel Macron. Et le chancelier allemand sur la réserve n’a pas caché son hostilité et n’a pas pris de gant pour s’opposer à cette décision. « Il n’y aura aucune troupe au sol. Aucun soldat envoyé ni par les États européens ni par les États de l’OTAN sur le sol ukrainien » a-t-il affirmé. Même fin de non recevoir du côté de la Maison Blanche, le premier fournisseur d’armes à l’Ukraine. « Le président Biden a été clair sur le fait que les États-Unis n’enverront pas de soldats combattre en Ukraine » rappelle Adrienne Watson, là porte-parole du conseil américain de Sécurité nationale.   

    Au bout du compte, Vladimir Poutine aura consacré moins de la moitié de son discours à la situation internationale et à la guerre en Ukraine. Parmi les autres thèmes abordés : l’examen de fin de scolarité, la prévention des maladies cardio-vasculaires ou encore l’arrivée du gaz dans les datchas. À deux semaines de l’élection présidentielle, Vladimir Poutine a pris soin de parler aux Russes de leur vie quotidienne. Mais la menace Poutine doit-elle être prise au sérieux ? La réponse avec nos invités. 

  •  Nos invités : 

    Elie Cohen, économiste, directeur de recherche au CNRS Anne de Guigné, grand reporter au service économie du Figaro  Etienne Lefebvre, rédacteur en chef au journal Les Échos

    Un an seulement après sa dernière réforme, le Gouvernement oriente ses souhaits vers une nouvelle diminution des indemnités chômage. Bruno Le Maire, de son côté, promet des « économies massives ». « Sinon, on va dans le mur en klaxonnant », considère-t-il. 

    Autre piste envisagée par Matignon : augmenter la contribution spéciale généralisée (CSG), plus basse que celle des actifs. La caractéristique française étant, rappelle Élie Cohen, d’avoir un taux de participation plus faible que ce que l’on peut constater dans certains autre pays, comme par exemple l’Allemagne.

    Ces mesures sont en tout cas vivement décriées par les syndicats, qui redoutent que l’État impose de nouvelles règles au printemps.

    Anne de Guigné indique que ce discours sur « la France qui travaille » pro classes-moyennes défendu par Gabriel Attal est choisi car il s’agit d’un récit apprécié des français. 

    Ce discours est aussi adressé aux classes moyennes dans la perspective des élections européennes à venir, complète Élie Cohen. 

    Actuellement, au sein du Gouvernement, beaucoup estiment que l’objectif de plein emploi visé à l’horizon 2027 est est en train de s’échapper. L’idée ? Aller vers cette société de plein emploi, quoi qu’il en coûte.

  • Un salon de l’agriculture… ou un salon politique ?

    Audrey Goutard, journaliste, spécialiste des faits de société Emmanuel Kessler, journaliste économique, ancien président de Public Sénat Gaël Slimane, président et cofondateur de l’institut Odoxa

    Après la visite mouvementée du président de la République samedi 24 février 2024 au salon de l’agriculture, ce fut au tour, dimanche 25 février, de Jordan Bardella. Une visite très politique, où le président du Rassemblement national a chargé le chef de l’État, l’accusant notamment d’être « atteint d’une forme de schizophrénie et de dérive paranoïaque. » 

    Des membres de syndicats d’agriculteurs, comme le président de la coordination rurale de la Manche, ont en tout cas semblé apprécier la présence du président du RN. Mais, indique Gaël Slimane, selon plusieurs sondages, aucune force politique n’est jugée capable de bien défendre les paysans. En revanche, si les chiffres restent catastrophiques pour tous les partis, le RN s’en sort quand même le moins mal, avec 35% des français qui pensent que le parti est susceptible de bien défendre les agriculteurs. C’est 10 points de mieux que Renaissance. 

    Audrey Goutard note un fait intéressant remarqué au salon de l’agriculture : les militants qui accompagnaient Jordan Bardella n’étaient pas forcément des agriculteurs, mais parfois des représentants d’autres professions. « Quand le président du Rassemblement national annonce des intentions, il ne le fait pas vraiment pour les agriculteurs », juge la spécialiste. En vérité, il s’adresse plus globalement à une France rurale, qui vit dans les zones blanches. Voilà pourquoi cette visite était si importante pour lui. 

  •  Nos invités : 

    Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’observatoire Cetelem  Sandra Hoibian, sociologue et directrice générale du CREDOC  Ombeline Jullien de Pommerol, économiste à l’OFCE  

    Dimanche 18 février 2024, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire annonçait sur le plateau du 20h de TF1 une révision de la prévision de la croissance de l’économie française de 1,4 à 1%. Pour maintenir son objectif, l’ancien député de l’UMP promet de ne pas augmenter les impôts, et d’aller chercher 10 milliards d’euros sur les dépenses de l’État pour éponger la dette. Des annonces qui semblent aussi optimistes que floues : où le ministre entend-il trouver ces 10 milliards ? Un simple « tour de passe-passe » pour la sociologue Sandra Hoibian, qui explique que les finances des français vont être mises à contribution d’une manière ou d’une autre pour récolter la somme.  La fin du « quoi qu’il en coûte » mis en place au moment du COVID selon Flavien Neuvy, qui a induit une augmentation de la dette et des taux d’intérêts qui ne peut plus être évitée aujourd’hui. 

    Ce plan d’économie constitue-t-il un nouveau plan d’austérité pour les contribuables ? Pour l’économiste Ombeline Jullien de Pommerol, le gouvernement envoie des signaux « très contradictoires » à des français qui ont déjà l’impression de se restreindre depuis deux ans. Pour Sarah Hoibian, « le salaire ne permet pas d’augmenter le niveau de vie, ce qui alimente le sentiment de déclassement des français et nourrit une nostalgie pour l’époque des Trente Glorieuses ». Une crise économique qui n’est pas uniquement française, comme le rappelle Ombeline Jullien de Pommerol, qui se voit à l’échelle européenne, mais, ce qui est typiquement français, pour Flavien Neuvy, est « le problème structurel de l’immobilier » et son poids dans les dépenses des français. Salaires, pouvoir d’achat, patrimoine, immobilier… nos experts débattent des différents secteurs économiques qui impactent le niveau de vie des français. 

  • Nos invités : 

    Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer  Éric Pelletier, grand reporter, spécialiste des sujets de sécurité intérieure  Nicolas Arpagian, vice-président du cabinet HeadMind Partners, spécialiste des risques numériques 

    J-5… Le compte à rebours est lancé pour les Jeux Olympiques. Bientôt, le monde aura les yeux rivés sur Paris. Mais sera-t-on capable d’éviter tout risque d’attaque terroriste ? Et d’ailleurs, où en est la menace ?  Ce lundi 19 février 2024, Gérald Darmanin devrait récompenser symboliquement les neuf policiers qui sont intervenus lors de l’attentat d’Arras en octobre dernier. Et l’assassinat de Dominique Bernard perpétré par un islamiste d'origine ingouche est encore dans toutes les mémoires notamment celle de François Molins. L’ancien procureur anti-terroriste publie aujourd’hui « Au nom du peuple français - Quarante six ans au service de la justice », un recueil d’actualité qui retrace les attaques majeures survenues dans les années 2010. Celui qui incarne la lutte anti-terroriste a évoqué sur les ondes de France Inter cette spirale infernale qui menace encore la France. Et les mots de ce grand justicier résonnent d’autant plus à l’approche de l’événement sportif XXL déployé dans toute la capitale. Charlie Hebdo, le Bataclan, Saint-Étienne-du-Rouvray… Autant de plaies qui sont encore vives et qui nourrissent l’inquiétude du ministère de l’Intérieur ainsi que des services de police. 16 millions de visiteurs sont attendus dès le mois de juillet pour assister à la compétition. Les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens et ont annoncé un dispositif de sécurité massif et renforcé. Le jour de la cérémonie d’ouverture, pas moins de 45 000 policiers, gendarmes et agents de sécurité privée seront déployés dans les rues parisiennes mais aussi sur la Seine grâce aux hommes de la brigade fluviale. Enfin, le public sera contrôlé avant d’accéder aux sites olympiques. Des piétons contrôlés mais qui pourront circuler librement. En revanche, les voitures seront interdites dans certains secteurs sauf pour les riverains et les ceux qui travaillent dans ces quartiers grâce à un QR code à présenter aux forces de l’ordre. Un dispositif exceptionnel mais qui ne suffira pas selon plusieurs experts en sécurité. Mais pas question pour le gouvernement de modifier les plans et de changer de lieu de la cérémonie ouverture d’ouverture. Néanmoins, le public sera sans doute moins fourni que prévu. 400 000 spectateurs étaient initialement annoncés sur les bords de Seine. Face à la menace terroriste, la jauge devrait être revue à la baisse en fonction des risques. Les JO sont-ils réellement dans le viseur des terroristes ? La réponse avec nos invités. 

  • Nos invités : 

    Amélie Ferey, directrice de laboratoire de recherche sur la défense à l’IFRI Jean-Paul Chagnollaud, professeur Émérite des universités, président de l’IReMMO, directeur de la revue Confluences et Méditerranée  Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro, spécialiste du Moyen-Orient 

    L’attaque de l’armée israélienne sur Gaza est-elle imminente ? Et, du coup, la perspective d’une trêve pour les populations civiles et d’une libération pour les otages s’éloigne-t-elle ?

    Veillée d’armes à Gaza et plus précisément à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Benjamin  Netanyahu a demandé à l’armée israélienne de préparer une attaque. La communauté internationale essaie de l’en dissuader. 

    Est-ce du bluffe de la part du Premier ministre israélien, ou des préparatifs ont-ils vraiment lieu ?

    Pour nos experts, si l’homme politique d’extrême droite a bel et bien une ligne de conduite qui consiste à aller jusqu’au bout de ses paroles et joue en quelque sorte sa survie politique dans cet enjeu, il ne serait pour autant pas à l’avantage d’Israël que cette confrontation survienne. Si le Premier ministre a désormais compris qu’il ne parviendra pas à éradiquer le Hamas comme il l’avait dit, il cherche à tout prix à démontrer, notamment par sa communication, qui relève davantage d’une « politique narrative », que la pression militaire d’Israël sur le Hamas est efficace, et sert notamment à libérer des otages. 

    Dans cette impasse stratégique qui ne semble aller nulle part et qui a déjà provoqué près de 30 000 morts, la résonance de cette guerre sera assurément considérable, et ce pour très longtemps. 

  • Nos invités : 

    Olivier Marin, journaliste spécialiste des questions de logement et d’immobilier pour Le Figaro  Séverine Amate, spécialiste des questions de logement, fondatrice de Amate Reseaunuance et membre des Experts France  Henry Buzy-Cazaux, président-fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers, membre du Conseil national de l’habitat 

    Revoir et simplifier les diagnostics de performance énergétique : telle est la directive du gouvernement qui ne parvient pas à atteindre ses objectifs en la matière. Est-ce le signe d’un abandon écologique ou au contraire, une solution de repli pour faire face à la crise du logement ? C’est en tout cas l’une des grandes annonces faites ce week-end par le gouvernement. Christophe Béchu, ministre de la Transition énergétique,  a déclaré ce lundi 12 février 2024 corriger en profondeur les DPEC. Si cette annonce peut faire grincer des dents les Écologistes, elle a cependant été bien accueillie par les propriétaires. Grâce au nouveau calcul, les biens immobiliers classés F pourraient changer de catégorie et rester en location pendant plusieurs années. Un bonus accordé aux propriétaires qui devrait pouvoir leur permettre de souffler avant d’effectuer les travaux nécessaires. Jusqu’ici, le DPE était évalué en fonction des fenêtres, de l’isolation des murs, du chauffage et de la climatisation ainsi que de la capacité du ballon d’eau chaude. Souvent  surdimensionné dans les petits appartements, c’est ce dernier critère qui sera désormais assoupli pour ne plus les pénaliser. 140 000 logements pourraient ainsi rester en location soit 15% des biens classés F ou G. Pourtant, la feuille de route ministérielle de ne prévoyait pas un tel recul,  bien au contraire. En effet, il souhaitait à partir du premier janvier en finir avec les mono gestes pour accélérer la rénovation énergétique. Une nouvelle version de MaprimRénov devait d'ailleurs entrer en vigueur au 1er janvier. Au programme ? Une aide financière plus généreuse mais surtout plus exigeante sur les performances à atteindre. Pour être financée, une rénovation devait combiner au minimum deux travaux. Pour les ménages les plus modernes, l’État devait rembourser jusqu’à 90% pour des travaux de 70 000€ maximum permettant ainsi d’évoluer de deux classés sur l’étiquette de performance énergétique. En revanche, pas de subvention pour effectuer les travaux au compte goutte. Pour les entreprises du bâti, cette réforme jugée maladroite et contraignante interrogeait déjà. Alors, ce geste du gouvernement suffira-t-il à résoudre la crise du logement ? La réponse avec nos invités. 

  • Nos invités :

    Jannick Alimi, éditorialiste politique Emmanuel Kessler, journaliste économique et ancien président de Public Sénat Gaël Sliman, président et cofondateur d’Odoxa

    C’est l’annonce choc de ce week-end : Gérald Darmanin veut mettre fin au droit du sol à Mayotte. Soutenu par la droite, le gouvernement souhaite afficher une forme de fermeté en matière d’immigration et de sécurité. Dès son arrivée sur l’archipel, le ministre de l’Intérieur a frappé fort en annonçant sa volonté de supprimer cette règle dans ce département. Pour cela, il faudra réviser la Constitution. Mais ce dernier compte bien aller au bout de cette nouvelle réforme pour dissoudre les tensions qui grondent depuis des mois. Les Mahorais exigent des mesures fortes face à la crise qui touche le département, victime d’une insécurité croissante et d’une montée en puissance de la délinquance. Ces derniers appellent entre autres à réguler l’immigration. Pour résoudre la crise mahoraise, Gérald Darmanin propose un remède choc : changer les règles de naturalisation, fin du droit du sol. « Il ne sera plus possible de devenir Français si on n'est pas soi-même enfant de parents français » assure le ministre. Que dit le droit du sol à Mayotte ? Les enfants de parents étrangers nés sur le territoire deviennent Français à l’âge de 18 ans s’ils ont vécu au moins cinq ans ici. Le père ou la mère doit avoir résidé en France au moins trois mois au moment de la naissance de leur bébé. Cette décision majeure va-t-elle calmer les tensions sur le territoire ? Quelles conséquences sur la politique migratoire ? La réponse avec nos invités.

  • Invités :

    Jeff Wittenberg, journaliste au service politique

    Nicolas Prissette, éditorialiste à La Tribune Dimanche

    Frédéric Micheau, directeur adjoint d’Opinion Way 

    Mercredi 7 février, François Bayrou a annoncé qu’il n’entrerait pas au gouvernement de Gabriel Attal en l’absence «d’accord profond sur la politique à suivre» estimant qu’il y avait un « désaccord profond sur la politique à suivre ». Alors que le chef de gouvernement doit finaliser son équipe rapprochée, le nom du leader centriste, relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires du Modem, circulait pour plusieurs portefeuilles, notamment celui de l’Education nationale. « Il voulait un ministère taillé pour lui. (…) Il y a évidemment ce qui est dit en surface mais surtout toutes les rancœurs de François Bayrou qui ont été tues pendant sept ans et sa mise en examen dans l’affaire des emplois du Modem. On sent que tout ça sort de façon extrêmement puissante depuis lundi et l’annonce de sa relaxe », commente Jeff Wittenberg. 

    Le fondateur du Modem de 72 ans vise désormais la présidentielle de 2027. « Il a été blanchi par la Justice lundi 5 février, et maintenant, il peut se projeter sur l’avenir c'est-à-dire une tentative de candidature en 2027. Et pour cela, il fallait qu’il apparaisse comme étant détaché d’Emmanuel Macron. Il a l'opportunité de le faire. Le coup qu’il vient de faire vient de lui. Son point politique n’est pas tant sur le fond mais plutôt sur la façon de faire de la politique », explique Nicolas Prissette. 

    En tant que poids lourd de la politique française depuis plusieurs décennies, François Bayrou a-t-il un véritable coup à jouer auprès de l’opinion ? « Il a une notoriété très large », souligne Frédéric Micheau. « Il fait partie des dernières grandes personnalités très visibles dans l’opinion publique. C’est un capital politique extrêmement fort et qui est un atout dans l’éventualité d’une campagne présidentielle, qui serait sa quatrième campagne présidentielle ». En 2017, l’ancien ministre avait apporté un soutien précieux à Emmanuel Macron, une alliance qui avait permis au candidat En Marche de remporter le scrutin suprême. 

  • Invités : 

    Alban Mikoczy, grand reporter, spécialiste des questions internationales

    Yves Bourdillon, journaliste au service international des Echos, en charge du Proche Orient et Moyen Orient

    David Rigoulet-Roze, chercheur à l’IRIS, rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques 

    Quatre mois, jour pour jour depuis l’attentat du 7 octobre, par le Hamas en Israël, les combats se poursuivent à la frontière de la bande de Gaza. Près de 30 000 morts à Gaza, des territoires ravagés, 60% des bâtiments de Gaza inhabitables, une société israélienne traumatisée par l’horreur du 7 octobre et encore 135 personnes tenues en otage par le Hamas. « Il n’y a pas, pour le moment, d’avenir civil à Gaza, c’est une sorte de camp de réfugié géant, dans une surface qui se réduit. C’est un camp de réfugiés à ciel ouvert », explique Alban Mikoczy.

    Quels sont les véritables buts de guerre du gouvernement de Benjamin Netanyahou ? « Éradiquer le Hamas semble hors de portée », souligne Yves Bourdillon. Pour l’heure, ces objectifs de guerre suscitent de nombreuses interrogations, notamment au sein même du cabinet de guerre du Premier ministre israélien. Du côté de la population, il y a une véritable ambivalence. « La population a subi des coups et va faire une grande part de la responsabilité de leur situation au Hamas. Les cadres du Hamas se cachent. Lorsqu’il y a eu la question de l’ouverture des galeries à la population civile, il y a eu un refus du Hamas », précise David Rigoulet-Roze. 

    De part et d'autre, la fatigue s'intensifie. Lueur d'espoir ? Mardi 6 février, le Qatar, un des principaux médiateurs de conflit, s'est dit optimiste sur la possibilité d'une trêve humanitaire d'un mois, d'autant que le Ramadan débutera le 10 mars prochain. "Beaucoup d'observateurs estiment que cette trêve devrait débuter avant le début du ramadan", explique Alban Mikoczy.