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  • Qu'il s'agisse du cannabis, de l'héroïne ou de la cocaïne, l'addiction à la drogue continue à faire des ravages. Selon des chiffres de 2019, il y aurait ainsi, en France, plus de 20 millions de consommateurs âgés de 11 à 75 ans.

    Mais l'usage de la drogue ne date pas d'hier. Et une découverte récente permet de le faire remonter à une époque encore plus reculée. En effet, des indices, retrouvés dans une grotte située à Minorque, dans les Baléares, montrent que des personnes s'adonnaient déjà à la drogue voilà environ 3.000 ans.

    On a retrouvé en effet, dans des cheveux, contenus dans une boîte en bois, des traces de plusieurs substances hallucinogènes, comme l'atropine, la scopolamine, propres à provoquer des hallucinations, ou l'éphédrine, qui tend à stimuler l'énergie et à accroître la vigilance. Ces substances étaient extraites de végétaux comme le pin, la mandragore ou la jusquiame.

    Plusieurs éléments laissent penser que ces substances, qui tendent à modifier la perception de la réalité, étaient utilisées dans le cadre de rituels, présidés par des chamans.

    Parmi ces éléments, on peut noter la teinture rouge des cheveux ou les symboles retrouvés sur certains objets. Ces signes, en forme de cercles concentriques, signifient que les propriétaires de ces cheveux étaient la proie de visions ou de "voyages" intérieurs.

    D'après les spécialistes, les expériences suscitées par la prise de ces substances auraient été très fortes. Aux visions, se seraient en effet ajoutées des expériences de "sortie du corps", certains drogués se sentant même devenir des oiseaux.

    L'impression ressentie aurait été telle que certains pratiquants auraient eu de la peine à distinguer le rêve de la réalité. Les effets de ces substances sont en effet bien connus aujourd'hui.

    Et ils sont si puissants que même les amateurs de "trips" psychédéliques évitent d'en absorber. On imagine donc la sensation qu'ils ont produite, voilà trois millénaires, chez ces habitants de Minorque.

    Cette découverte en complète une autre, datant à peu près de la même époque, qui avait déjà révélé l'usage d'opium.
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  • L'Algérie a toujours été une terre de vignobles. À plusieurs reprises, durant l'Antiquité, le pays produit beaucoup de vin. C'est notamment le cas durant la période romaine.

    Mais le vignoble algérien connaît un nouvel essor avec la colonisation française, à partir de 1830. Dans les années 1930, la production est au plus haut. Cette prospérité est surtout due aux défaillances du vignoble français, attaqué, depuis le Second Empire, par un puceron qui fait des ravages, le phylloxéra.

    Durant cette période, en effet, l'Algérie devient le quatrième producteur mondial de vin. Son vignoble d'environ 360.000 hectares produit 17 millions d'hectolitres de vin.

    Dans le même temps, la France métropolitaine produit près de 59 millions d'hectolitres, mais ses vignes s'étendent sur 1,53 million d'hectares.

    Les colons continuent à développer la vigne en Algérie. Certaines régions, comme la riche plaine de la Mitidja, en sont entièrement couvertes. En 1936, la superficie vinicole atteint près de 400.000 hectares, un chiffre qui ne sera jamais dépassé.

    Dans les années 1934-38, les vins exportés par l'Algérie représentent les deux tiers des flux mondiaux de vins. L'Algérie est alors le premier exportateur mondial de vin.

    En 1958, alors que la guerre d'Algérie fait rage, les ventes de vins algériens représentent plus de 20 % des importations coloniales de la France. Et la métropole importe la quasi totalité de ces vins.

    Elle les achète d'ailleurs à des prix plus élevés que les vins espagnols ou grecs. La qualité de ces vins s'affirme, au point qu'à l'occasion du Concours général agricole, en 1930, des experts ne parviennent pas à faire la différence entre des vins algériens et des crus français.

    Après l'indépendance de l'Algérie, en 1962, la situation du vignoble est menacée. En effet, la France n'achète plus de vin algérien, du moins dans un premier temps, et le marché intérieur est très réduit.

    Dans les années 1970, après la menace d'embargo sur les vins algériens, brandie par la France, des milliers d'hectares de vignoble sont arrachés. La reprise, à cet égard, ne se fera que dans les années 2000.

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  • Certains bijoux ont une fâcheuse réputation. C'est le cas du diamant "Hope". L'un des personnages du film "Titanic", de James Cameron, porte un joyau, le "Cœur de l'océan", qui s'en inspire.

    Or, ce diamant est censé porter malheur à ses propriétaires. Certains prétendent que, si une véritable malédiction s'attache à ce bijou, c'est qu'il aurait été volé sur une statue de la déesse hindoue Sita.

    Quoi qu'il en soit, le diamant est découvert en Inde au XVIIe siècle. Il est exceptionnel par sa pureté et son nombre de carats : pas moins de 115. Le bijou est ensuite rapporté en France, où il est offert à Louis XIV.

    Ramené à 69 carats, il fera désormais partie des joyaux de la Couronne, jusqu'à ce jour de septembre 1792, où, à la faveur des soubresauts de la Révolution, il est dérobé par des voleurs inconnus.

    En 1812, le diamant réapparaît à Londres, sans qu'on sache comment. Faisant désormais un peu plus de 45 carats, ce joyau très pur semble désormais attirer sur ses propriétaires successifs une tenace malchance.

    En effet, le banquier anglais Henry Thomas Hope, qui l'achète en 1824, et lui donne son nom, est bientôt ruiné. Ses héritiers, qui héritent le diamant, connaissent aussi de graves revers de fortune.

    Quant au propriétaire suivant, il ne tarde pas à se suicider. Le diamant "Hope" fait aussi partie des biens du prince russe Ivan Kanitovitch, qui périt assassiné.

    En 1908, le sultan turc Abdülhamid II dépense 400.000 dollars pour l'achat du diamant, qu'il destine à l'une de ses favorites. Mais, la soupçonnant de noirs desseins, il la fait bientôt exécuter, avant d'être lui-même déposé en 1909.

    Le diamant "Hope" est ensuite récupéré par le joaillier Pierre Cartier. Il l'offre alors à une riche héritière américaine, Evelyn Walsh McLean, qui, malgré sa fortune, finit sa vie dans la pauvreté.

    On le voit, ce célèbre joyau semble bien avoir mérité sa réputation de diamant "maudit". Il est aujourd'hui conservé au musée d'histoire naturelle de Washington.
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  • Le 30 mai 1631, sort le premier numéro de "La Gazette", le premier journal périodique paru en France. Il tire son nom d'une monnaie vénitienne, dont la valeur correspondait au prix du journal.

    Il est dû à l'initiative de Théophraste Renaudot, un médecin protestant. Soucieux de trouver des remèdes à la misère et au vagabondage, ce philanthrope avait créé, quelques années auparavant, un "bureau d'adresses", qui recueillait les offres et les demandes d'emplois.

    On voit que, dans ce domaine également, Renaudot fut un pionnier. Sa "Gazette" n'était pas un journal d'opinion. Comme il est fondé avec l'appui de Richelieu, principal ministre de Louis XIII, son fondateur évite de lui donner un contenu critique à l'égard du pouvoir.

    "La Gazette" était un hebdomadaire paraissant tous les samedis. Elle comptait, selon les numéros, entre quatre et douze pages. Ses articles informaient les lecteurs, souvent avec un certain retard, de ce qui se passait à la Cour et en France, mais aussi à l'étranger.

    Des personnages illustres participent à la rédaction du journal. Louis XIII en personne, et le cardinal de Richelieu, ne dédaignent pas de lui donner quelques articles.

    "La Gazette" compte d'autres collaborateurs de qualité, comme le poète Voiture ou La Calprenède, dramaturge et auteur de romans précieux. Le tirage de ce premier périodique variait entre 300 et 800 exemplaires.

    Ce qui peut paraître modeste, au regard des tirages actuels. Mais, compte tenu du mode de fabrication du journal, c'était déjà un beau résultat. Et il ne faut pas oublier que "La Gazette" n'avait pas de concurrents. Et sa position dominante fut encore confirmée par le monopole de l'information politique qu'elle finit par recevoir du Roi.

    Au fil du temps, le journal se transforme et change légèrement de titre, pour devenir, à la fin du XVIIIe siècle, la "Gazette de France". Mais il survit à tous les régimes et ne cesse de paraître qu'au début de la Première Guerre mondiale, en 1915. Ce qui lui permet de détenir, en termes de durée de parution, un véritable record.
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    Quelle maladie touche tous ceux qui ont marché sur la Lune ?

    Quel ingrédient secret est caché dans la Joconde ?


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    En créant, à l'aube d'Hollywood, son personnage de Charlot, ce vagabond au grand cœur, reconnaissable entre tous, Charlie Chaplin est devenu l'un des cinéastes les plus célèbres au monde.

    Ce qui ne l'empêcha pas, au début des années 1950, d'encourir les foudres des services secrets américains. L'Amérique est alors en proie au "maccarthysme", cette paranoïa anticommuniste qui voyait en nombre de citoyens américains, et notamment des acteurs, des agents de l'Internationale rouge.

    Chaplin n'a jamais appartenu au parti communiste, mais on le soupçonnait d'avoir pour lui une secrète sympathie. Aussi le puissant patron du FBI, J. Edgar Hoover, fait ouvrir un dossier au nom du comédien. Il s'épaissira, au fil du temps, jusqu'à compter 2.000 pages.

    Sur quoi les accusations formulées à l'encontre de Chaplin étaient-elles fondées ? Sur de vagues soupçons bien plus que sur des faits tangibles.

    Ils étaient puisés dans l'œuvre même du maître. À défaut d'y faire une propagande ouverte pour le communisme, Chaplin y révélait sa sympathie pour la démocratie et sa condamnation du capitalisme.

    Qu'on se souvienne, à cet égard, du ridicule autocrate, inspiré par Hitler, qui, dans "Le dictateur", jonglait avec un ballon en forme de mappemonde. Ou du malheureux ouvrier des "Temps modernes" qui, incapable de suivre le rythme dément du travail à la chaîne, finit par se perdre dans d'immenses engrenages.

    À chaque fois, l'humour de ces films n'en soulignait que mieux la satire féroce d'une société injuste et privée de ses valeurs humanistes.

    On ne pouvait cependant pas incriminer Chaplin sur le seul fondement de ses films. Alors Hoover s'en prend à sa vie privée. Comme celle de beaucoup d'acteurs de cette époque, elle est assez agitée.

    Ainsi, la seconde femme de Chaplin, l'actrice Lita Grey, l'accuse de cruauté et d'infidélité. Une autre actrice lui intente un procès en reconnaissance de paternité.

    On prend prétexte de ces accusations pour lui interdire de rentrer aux États-Unis, en 1952, alors qu'il se trouve à Londres. Il n'y reviendra que vingt ans plus tard, en 1972, pour recevoir un oscar d'honneur.
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  • Commencée en juillet 1870, la guerre contre la Prusse a vite tourné à la catastrophe. Après le désastre de Sedan et la chute du second Empire, le 4 septembre, suivie de la proclamation de la République, les Prussiens progressent rapidement sur le territoire français et s'approchent de Paris.

    À partir du 17 septembre, ils commencent à encercler la capitale. Le siège de Paris commence ; il devait durer quatre longs mois, jusqu'au 28 janvier 1871.

    Investissant la ville, les Prussiens en surveillent tous les accès. Certes, Paris a des vivres en abondance : 150.000 moutons, 5.000 porcs, 30.000 œufs et des tonnes de farine.

    Mais il y a aussi beaucoup de bouches à nourrir. En 1870, la population de Paris approche des 2 millions d'habitants. Si environ 100.000 Parisiens ont fui la ville, 200.000 habitants des proches banlieues sont venus s'y abriter. Sans compter les quelque 140.000 soldats qui se trouvent alors à Paris.

    Mais le siège s'éternise, et, à l'approche de l'hiver, les vivres commencent à manquer. Alors les parisiens se mettent à manger tout ce qui est comestible : les poissons de la Seine, mais aussi les chevaux , les ânes ou les chiens.

    Et puis on se résout même à faire cuire les rats, qui sont nombreux à peupler les souterrains de la capitale. Pour mieux les vendre, les bouchers les présentent d'abord comme de la viande de lapin.

    Affamés, les habitants surmontent bientôt leur répulsion. D'autant que, d'après divers témoignages, la viande de rat n'est pas si mauvaise. Mais, bientôt, les rats eux-mêmes commencent à manquer.

    On se tourne alors vers les animaux des zoos, qu'on ne peut plus nourrir de toute façon. Dans celui de Vincennes, on abat des ours, des singes et d'autres animaux. Au jardin d'acclimatation, on sacrifie des buffles et deux éléphants.

    Pour Noël, le chef cuisinier d'un restaurant prestigieux offre à ses convives du rôti d'ours et des escalopes d'éléphant. Le tout arrosé des crus les plus réputés. Ces animaux exotiques offrirent ainsi quelques semaines de nourriture supplémentaires à des Parisiens aux abois.

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  • Quand on dit de quelqu'un qu'il emploie "la grosse Bertha", cela signifie que, pour arriver à ses fins, il met tout son poids dans la balance et qu'il est prêt à utiliser un moyen qu'il juge décisif.

    Mais d'où vient cette expression ? Elle a été forgée pour désigner un très gros canon. Il s'agit d'une pièce d'artillerie allemande, d'une taille et d'un poids exceptionnels pour l'époque où elle conçue, c'est-à-dire peu avant la Première Guerre mondiale.

    Son surnom a été donné à ce canon en référence à la fille unique de Friedrich Krupp, roi allemand de l'acier et grand pourvoyeur d'armes. En effet, celle-ci se prénommait Bertha. De leur côté, d'ailleurs, les Allemands surnommèrent le canon "Bertha la travailleuse", pour souligner, sans doute, son incomparable efficacité.

    Il existait en fait deux modèles de ce canon. L'un d'eux, fabriqué en 12 exemplaires, faisait environ 10 mètres de long et pesait plus de 42 tonnes. Cette arme, d'un calibre de 420 mm, tirait, à plus de neuf kilomètres, des obus de 400 et 800 kilos, capables de percer le blindage des chars adverses.

    L'affût de ce canon géant, qui pouvait tirer 10 obus par heure, était monté sur des roues permettant un transport plus facile.

    Par sa portée et sa puissance hors normes, cette pièce d'artillerie donnait un avantage décisif aux Allemands, qui l'utilisent surtout pour détruire les forteresses françaises.

    C'est ainsi qu'au début de la Première Guerre mondiale, à la fin août 1914, la "grosse Bertha" démantèle complètement le fort de Manonviller, dans la Meurthe-et-Moselle, pourtant construit avec un béton spécial.

    D'autres forts, à Verdun notamment, résistent mieux à ces bombardements. Mais la célébrité de ces canons "grosse Bertha" vient surtout d'une confusion. En effet, beaucoup croient, à l'époque, que ce sont ces canons qui bombardent Paris durant six mois, en 1918, faisant plus de 250 morts dans la capitale.

    En fait, ce sont des canons longs d'un autre type, que les Allemands nomment des "Pariser Kanonen". La "grosse Bertha" n'a donc jamais été pointée sur Paris.
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  • Les modes féminines évoluent avec les époques. Au Moyen-Âge, les femmes d'un certain rang social portaient le bliaud, une longue robe, très ample et serrée à la taille, et se coiffaient souvent d'un hennin.

    Typique de la période médiévale, cette coiffure se présentait sous deux formes principales. L'une d'elle formait deux sortes de cornes au-dessus de la tête, arrondies comme un croissant.

    Mais la plus courante affectait la forme d'un bonnet conique pointu. Il était fait de carton ou d'une armature de fils métalliques.

    Les portes étant parfois assez basses à cette époque, les femmes coiffées d'un hennin devaient se baisser pour passer d'une pièce à l'autre, car cette coiffure pouvait mesurer jusqu'à 80 centimètres de hauteur.

    Ce bonnet en pain de sucre n'était que la partie la plus spectaculaire du hennin. Il se composait aussi d'un voile de gaze, attaché au bonnet. Cette parure renseignait les personnes rencontrées sur le rang et le statut social de la femme qui la portait.

    Si le voile était en soie, il appartenait sûrement à une femme de la haute société, dont le mari ou la famille étaient très fortunés. Cette richesse s'affichait aussi dans les broderies d'or et d'argent qui pouvaient encore orner le voile.

    De leur côté, les femmes un peu moins riches devaient se contenter de dentelle. Mais la longueur du voile en disait tout aussi long sur la position d'une femme. S'il atteignait le sol jusqu'à former une traîne, il ne pouvait être porté que par une Reine.

    Le voile battait les talons de la femme d'un noble, tandis que celui de la bourgeoise s'arrêtait à la ceinture.

    La forme assez étrange de ces coiffes pointues ou cornues suggère que leur origine doit être recherchée hors d'Europe. C'est du moins ce que pensent certains historiens. Pour les uns, le hennin viendrait de Chine, puis aurait été connu en Europe par le biais des marchands.

    Pour d'autres, cette coiffe serait typique de l'empire mongol ou serait inspirée des modes persanes. Mais ce ne sont là que des hypothèses.
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  • Pour les Romains, tous les peuples vivant en dehors de leur Empire sont des "barbares". Ils ont emprunté le mot aux Grecs pour désigner tout homme qui, n'étant pas Romain, ne peut être que fruste et inculte.

    Ce qui ne les a pourtant pas empêchés de nouer de fructueux contacts avec les peuples "barbares" installés aux lisières de l'Empire et même de les utiliser pour défendre des frontières toujours menacées.

    Pour les Romains, les Huns, comme les Wisigoths ou les Vandales, étaient donc des "barbares". Et, avec le temps, ce mot, appliqué à ce peuple, s'est chargé d'une nuance encore plus péjorative.

    Il a servi à désigner des guerriers féroces, avides de rapines et de tueries.

    Venus d'Asie orientale, les Huns, composés en fait de plusieurs peuples, commencent à s'installer, dès le IVe siècle, dans des régions des Balkans, qui correspondent en partie à la Roumanie et à la Hongrie actuelles.

    Et c'est à partir de ces bases que, entre 430 et 450 notamment, ils organisent des raids meurtriers dans les régions frontalières de l'Empire. Ils sont alors dirigés par leur plus grand chef, Attila, qui gouverne les Huns de 434 à 453.

    Ce sont ces razzias dévastatrices qui ont valu aux Huns leur réputation de cruauté. S'ils se lancent dans ces sanglantes expéditions, pense-t-on, c'est en raison de leurs mœurs brutales, qui leur font considérer la vie humaine pour rien, et de leur goût du lucre.

    En d'autres termes, ils seraient assoiffés de sang et de richesses. Mais de nouvelles recherches amènent à voir ce peuple d'un autre œil.

    En effet, l'étude des cernes de certaines espèces d'arbres, dans les régions où vivaient alors les Huns, révèle l'existence de périodes de sécheresse entre 420 et 450.

    Si les Huns franchissaient la frontière de l'Empire romain, ce n'était peut-être pas pour piller et tuer, ou du moins pas seulement. Le but de ces raids était plutôt de trouver de quoi nourrir un peuple affamé. Une hypothèse que d'autres recherches devront confirmer ou relativiser.
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  • Jean Bedel Bokassa a voulu calquer son destin sur celui de Napoléon Ier. Il naît en 1921 dans un village de l'Oubangui-Chari, une colonie française qui deviendra, en 1960, la République centrafricaine.

    Comme le père de Napoléon, celui de Bokassa est un notable. C'est en effet un chef de village, qui commence par collaborer avec l'administration coloniale, puis finit par contester ses méthodes.

    Comme l'Empereur le fit avant lui, Bokassa s'engage dans l'armée française. Sergent dans les Forces françaises libres (FFL), durant la Seconde Guerre mondiale, il participe au débarquement de Provence, en août 1944.

    Il combat aussi en Algérie et en Indochine. Quand il met fin à sa carrière militaire, il est capitaine.

    Dès le début des années 1960, Jean Bedel Bokassa rentre dans son pays, devenu indépendant en 1960. Il profite de la position de son cousin germain, David Dacko, qui devient le premier Président de la République centrafricaine.

    Profitant de son expérience militaire, ce dernier le nomme aux plus hautes fonctions. En 1964, Bokassa devient chef d'état-major de l'armée. Mais des tensions ne tardent pas à apparaître entre les deux hommes.

    En 1965, Bokassa se décide à renverser le Président. Le 1er janvier 1966, à l'issue d'un coup d'État réussi, il prend en effet sa place. Au fil des années, son pouvoir devient de plus en plus autoritaire.

    En 1972, il est proclamé Président à vie et, deux ans plus tard, s'arroge le titre de maréchal. Renouant avec le parcours de son modèle, Napoléon Ier, il franchit un nouveau pas, en 1976, en instaurant une Monarchie en Centrafrique;

    Le Président devient donc l'Empereur Bokassa Ier. Et il organise même, le 4 décembre 1977, un sacre grandiose, au terme duquel il s'assoit, couronne en tête et long manteau d'apparat, sur un trône surmonté d'une immense aigle impériale.

    Cette cérémonie, qualifiée d'"ubuesque" par certains observateurs, suscite une ironie mêlée de réprobation. Finalement renversé en 1979, après une fin de règne sanglante, puis condamné à mort par contumace l'année suivante, l'ex Empereur meurt en 1996 d'une crise cardiaque.
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  • Tous les écoliers ont entendu parler de Napoléon Ier et de son neveu qui, sous le nom de Napoléon III, fonde le Second Empire en 1852. Mais qu'en est-il donc de Napoléon II ?

    On le sait, celui-ci, né le 20 mars 1811, est le fils de Napoléon Ier et de l'Impératrice Marie-Louise, une archiduchesse autrichienne. Mais pourquoi l'appeler "Napoléon II" ? Ce prince impérial aurait-il donc régné sur la France ?

    Certes, mais son règne fut très bref. Il n'advient pas lors de la première abdication de son père, le 4 avril 1814. Devant l'avance des alliés européens coalisés contre la France, l'Empereur renonce en effet à son trône, mais il réserve les droits de son fils.

    Cependant, deux jours plus tard, le 6 avril, le Sénat, qui était l'une des assemblées du Premier Empire, l'oblige à renoncer au pouvoir, pour lui mais aussi pour sa descendance. Il lui préfère en effet les Bourbons. Il n'est pas encore temps, pour le prince impérial, de devenir Napoléon II.

    Pendant que Napoléon part en exil à l'île d'Elbe, son fils suit sa mère, devenue souveraine du duché de Parme. Il prend donc le titre de prince de Parme.

    Cependant, l'Empereur parvient à s'enfuir et, débarqué en France, en mars 1815, il chasse Louis XVIII, à peine installé sur son trône. Son fils retrouve son titre de prince impérial.

    Mais, au terme de ces Cent Jours, Napoléon est battu à Waterloo, le 18 juin 1815. Le 22 juin, il abdique à nouveau, désignant son fils comme son successeur, sous le nom de Napoléon II. Le nouvel Empereur, âgé de quatre ans, est reconnu par les Chambres.

    Cependant, la commission de gouvernement mise en place pour organiser la régence, au nom de cet enfant demeuré en Autriche, ne parvient pas à se mettre d'accord. Mais, dès le 8 juillet, Louis XVIII rentre à Paris et reprend le pouvoir.

    Le règne de Napoléon II n'aura duré que deux semaines. Devenu duc de Reichstadt, et vivant à Vienne, il meurt dès 1832, à l'âge de 21 ans.
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  • Même si la République de Montmartre, fondée en 1921, n'a pas de vocation politique, sa création se réfère tout de même à l'idée d'une certaine autonomie de ce quartier de Paris.

    C'est ainsi qu'en 1790, Louis XVI permet aux habitants de Montmartre, dont le territoire n'est pas inclus dans l'enceinte de la capitale, de former une municipalité.

    En 1920, sur l'initiative d'artistes, comme le dessinateur Jules Depaquit et le chansonnier Roger Toziny, la Commune libre de Montmartre est fondée. Même si sa création se veut un hommage discret à la Commune de Paris, la Commune de Montmartre, qui a son maire et son juge de paix, se consacre surtout à l'organisation d'événements festifs.

    En 1924, d'autres artistes créent la Commune libre du vieux Montmartre. Plus tard, dans les années 1980, les deux Communes s'associeront pour présenter un programme d'activités commun.

    Les fondateurs de la République de Montmartre s'inspirent des Communes de Montmartre, dont ils veulent retrouver l'esprit. Ils se recrutent d'ailleurs dans le même milieu, celui de ces artistes un peu bohèmes qui fréquentaient alors la Butte.

    Parmi les pères de cette République montmartroise, on trouve surtout des peintres et des dessinateurs, comme Joe Bridge, Jean-Louis Forain, Adolphe Willette ou Francisque Poulbot, qui a donné son nom à ces "gamins de Paris", chantés plus tard par Mick Micheyl.

    L'action de la République de Montmartre n'a donc, malgré son nom, rien de politique. Il s'agit en effet d'une association, dont les activités sont à la fois caritatives et festives.

    Les membres de la République apportent ainsi leur aide aux personnes qui en ont besoin. On peut citer, parmi d'autres exemples, le dispensaire fondé, en 1923, par Francique Poulbot, et qui célèbre son centenaire cette année.

    Mais la République de Montmartre est encore plus connue pour les fêtes qu'elle organise, comme les célèbres fêtes des vendanges de Montmartre, organisées depuis 1934.

    Il est à noter que la République a, comme hymne officiel, une chanson fantaisiste au titre évocateur : "Monte là-d'ssus...tu verras Montmartre !", sur une musique de Charles Borel-Clerc et des paroles de Lucien Boyer.
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  • On le sait, la cornemuse, au même titre sue le kilt ou le chardon, est l'un des principaux emblèmes de l'Écosse. Les "pipers", le nom donné à ces joueurs de cornemuse, donnaient d'ailleurs, chaque matin, et jusqu'au jour de son décès, une aubade à la Reine d'Angleterre.

    Mais ils avaient aussi une autre mission, plus martiale. C'est en effet au son nasillard des cornemuses que les soldats britanniques devaient marcher au combat. Ces mélodies entraînantes étaient censées leur donner du courage. Les "pipers" sont encore présents dans les combats de la première Guerre mondiale.

    Censés entraîner leurs camarades, les joueurs de cornemuse se plaçaient en première ligne lors d'un engagement. On imagine qu'ils constituaient alors des cibles faciles pour le camp adverse.

    Constatant les très lourdes pertes qui éclaircissaient les rangs de ces musiciens militaires, le "War Office" (le Ministère de la Guerre britannique) interdit alors la présence des "pipers" dans l'armée, du moins dans les premières lignes.

    Mais lord Lovat, qui commandait l'une des brigades participant au débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, ne se sent pas tenu d'obéir à de tels ordres. Comme ils émanaient d'une autorité anglaise, cet aristocrate écossais ne se croyait pas obligé de leur obéir.

    Or, lord Lovat avait son "piper" personnel, Bill Millin, qui avait 22 ans au moment du débarquement. Selon l'usage, il lui demande donc de se placer au premier rang, lors des opérations, et de jouer des airs traditionnels, pour galvaniser ses camarades.

    Bill Millin prend donc la tête de la troupe, au sein de laquelle s'élève alors une musique bien connue des soldats. Selon certains témoignages, le tir nourri des Allemands aurait cessé un instant, au moment même où Bill Millin aurait commencé à jouer.

    Une pause que les Alliés auraient utilisée pour s'emparer de la plage sans coup férir. Plus tard, le "piper" participe à l'attaque d'un pont, dont il ressort encore indemne. Il semblerait, d'après certains témoignages, que les Allemands, le prenant pour un fou, n'aient pas tiré sur lui.
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  • La vie trépidante d'Eugène-François Vidocq aurait pu inspirer les romanciers populaires du XIXe siècle, comme Eugène Sue ou Ponson du Terrail, le père de Rocambole. Et, de fait, l'existence de cet homme, né en 1775, est bien celle d'un personnage de roman.

    Né dans une famille de la petite bourgeoisie, il subtilise les couverts en argent de sa famille et se retrouve en prison dès l'âge de douze ans. Cette leçon ne lui ayant guère servi, il vole l'argent de ses parents et fuit le domicile paternel.

    Il est alors embauché dans un cirque, où il joue les saltimbanques. Puis il s'engage dans l'armée, où il participe aux batailles de la Révolution, comme Valmy et Jemmapes.

    Mais Vidocq retourne vite à ses vieux démons. En 1796, il est à nouveau arrêté, cette fois-ci pour des activités de faussaire. Et ce n'est plus une prison ordinaire qui l'attend, mais le bagne, à Brest d'abord puis à Toulon.

    Mais il réussit à s'en évader plusieurs fois, ce qui lui vaut une flatteuse réputation dans les milieux de la pègre.

    Alors qu'il est arrêté une nouvelle fois, en 1809, il propose à la police de lui servir d'indicateur. Ses services lui valent une rapide promotion. Le préfet de police lui propose en effet la direction officieuse de la brigade de sûreté.

    Les agents de cette branche de la police parisienne, qui sont, pour l'essentiel, d'anciens repris cde justice, doivent infiltrer les bandes de malfrats qui écument alors la capitale.

    Et, dans son nouveau rôle, Vidocq fait merveille. Ancien délinquant lui-même, il a une excellente connaissance de ce milieu. Il jouit en outre d'une mémoire infaillible, qui lui permet de reconnaître, au premier coup d'œil, toute personne déjà rencontrée, fût-ce une seule fois.

    Quant à sa science du déguisement, elle lui évite d'être reconnu lui-même. En 1818, il est gracié par Louis XVIII et recouvre tous ses droits. Il démissionne de ses fonctions en 1827 et fait paraître, l'année suivante, des "Mémoires" promises à un grand succès. Il meurt en 1857.
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  • La bataille d'Alamo, en 1836, fut l'un des principaux événements de ce que les historiens appellent la révolution texane. D'octobre 1835 à mars 1836, elle oppose le Mexique au Texas, qui est alors l'une de ses provinces.

    Aux Mexicains qui la peuplent sont venus s'ajouter de nombreux colons, venus des États-Unis. Si le Texas se révolte alors contre le Mexique, c'est parce que ce dernier veut limiter l'autonomie de ses provinces et se prononce contre l'esclavage.

    Or, les Texans sont venus au Mexique avec leurs esclaves et n'entendent pas y renoncer.

    Les Texans décident alors de proclamer l'indépendance de ce qui va devenir, entre 1836 et 1845, la République du Texas. Ceci fait, il faut se défendre contre l'armée mexicaine.

    En effet, le général Lopez de Santa Anna, qui, trois ans plus tôt, avait exercé le pouvoir suprême au Mexique, s'était placé à la tête d'une troupe d'environ 1.500 hommes.

    Les colons révoltés décident de les attendre dans une ancienne mission espagnole, Alamo, qu'ils fortifient à la hâte. Deux des leurs, James Bowie et William Travis, dirigent les opérations.

    Le fort regroupe environ 160 hommes, rejoints par quelques dizaines d'autres, conduits par un trappeur, Davy Crockett, dont le nom devait, comme celui de James Bowie, passer à la postérité et même entrer dans la légende.

    Santa Anna commence le siège de la mission le 24 février 1836. Le fort est canonné et des escarmouches se produisent entre Mexicains et Texans. Le siège dure une dizaine de jours, jusqu'au 6 mars.

    Ce jour-là, les soldats mexicains parviennent à se hisser sur les remparts, obligeant les Texans à se réfugier à l'intérieur de la mission. Les combats, acharnés, se poursuivent donc dans l'enceinte du fort. Les Mexicains ne laisseront aucun survivant derrière eux.

    Mais le mois suivant, le 21 avril, les soldats de Santa Anna, épuisés par ces semaines de combats, seront défaits par les Texans à San Jacinto. Le siège du fort Alamo fait aujourd'hui partie des exploits militaires les plus héroïques des débuts de l'histoire américaine.

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  • Construit en 1720, pour le comte d'Évreux, devenue, par la suite, résidence de Mme de Pompadour, puis, plus tard, celle de Napoléon Ier, le palais de l'Élysée accueille nos Présidents depuis 1848, année de l'instauration de la IIe République. Le Prince-Président, Louis-Napoléon, futur Napoléon III, en fut donc le premier hôte.

    Depuis cette date, l'Élysée fut donc la résidence officielle du Président de la République, sauf durant une brève période, entre 1940 et 1947.

    Au moment de l'entrée des Allemands dans Paris, en juin 1940, le Président Lebrun a déjà quitté la ville, avec le gouvernement et les présidents des Chambres, pour s'installer à Bordeaux.

    Devenu Chef de l'État français, le mois suivant, le maréchal Pétain a d'abord songé à résider à Versailles, avant de se résigner à fixer le siège des pouvoirs publics à Vichy. Mais il n'a jamais pensé à s'installer à l'Élysée.

    En ce mois de juin 1940, le palais de l'Élysée est donc vide. Les Allemands y pénètrent et exigent que le drapeau français, qui flotte au sommet de l'édifice, soit remplacé par l'emblème nazi.

    Dans un premier temps, l'occupant regroupe des soldats prisonniers à l'Élysée. Puis, à partir de 1942, l'amiral Darlan, qui a succédé à Pierre Laval à la tête du gouvernement, se fait aménager des bureaux dans le palais, dont il se sert durant ses séjours à Paris.

    Le personnel continue cependant à entretenir les bâtiments et les jardins. De nombreux meubles et objets précieux ont été mis à l'abri. Mais le froid et l'humidité font tout de même des ravages dans ces bâtiments non chauffés durant quatre ans.

    Il faudra, à la Libération, des mois de travaux pour rendre le palais à nouveau habitable. Mais le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, non plus que ses successeurs immédiats, n'y habiteront.

    En effet, il faudra attendre l'élection de Vincent Auriol, en janvier 1947, comme premier Président de la nouvelle République, quatrième du nom, pour voir un chef de l'État prendre à nouveau possession des lieux, après plus de six ans d'abandon.
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  • Pour écouter les épisodes "Qui était l'exécuteur des hautes œuvres ?", "Quels sont les deux régimes de retraite les plus anciens ?" ou "Pourquoi dit-on un "esclave" ?", rendez-vous sur le podcast Choses à Savoir Culture Générale:
    Apple Podcast:
    https://itunes.apple.com/fr/podcast/choses-%C3%A0-savoir/id1048372492?mt=2
    Spotify:
    https://open.spotify.com/show/3AL8eKPHOUINc6usVSbRo3
    Deezer:
    https://www.deezer.com/fr/show/51298

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    Edith Giovanna Gassion prend, quand elle commence à chanter dans les rues, au début des années 1930, le nom de scène de "Piaf", en référence à ces moineaux de Paris aussi emblématiques de la capitale que la Tour Eiffel.
    Mais on sait moins, sans doute, que le prénom d'Edith lui fut donné en l'honneur d'Edith Cavell. Celle-ci meurt, dans des circonstances tragiques, en 1915, l'année même de la naissance de la chanteuse.
    Si les parents d'Edith Piaf lui ont donné ce prénom, c'est qu'Edith Cavell, morte quinze jours plus tôt, était considérée, surtout dans son pays natal, l'Angleterre, comme une véritable héroïne.
    Mais qui était donc Edith Cavell ? Née en 1865, dans le Norfolk, cette fille de pasteur est d'abord institutrice puis devient nourrice dans une famille belge. Plus tard, elle suit les cours d'un hun hôpital londonien, pour devenir infirmière.
    En 1907, elle revient en Belgique pour prendre la direction d'une école d'infirmière, près de Bruxelles. Mais, à la déclaration de guerre, en 1914, sa vie prend un tour nouveau.
    En effet, elle intègre un réseau d'évasion, fondé par la princesse belge Marie de Croÿ. La princesse, en effet, a mis en place une filière d'évasion, qui permet à des soldats alliés, faits prisonniers en Belgique, alors occupée par l'Allemagne, de regagner l'Angleterre.
    Edith Cavell, consciente des risques qu'elle prend, se montre très active dans le réseau. Mais, en août 1915, elle est arrêtée par les Allemands, comme la plupart des membres du réseau, à commencer par Marie de Croÿ elle-même.
    Traduite devant un conseil de guerre, avec d'autres inculpés, elle est accusée d'espionnage et de haute trahison et condamnée, à l'issue d'un procès expéditif, à la peine de mort.
    De son côté, la princesse de Croÿ n'est condamnée, en raison de son rang, qu'à dix ans de travaux forcés. L'exécution d'Edith Cavell, le 12 octobre 1915, a un grand retentissement et soulève, dans le monde entier, une émotion considérable. Les Anglais en feront le symbole de ce qu'ils considèrent comme la conduite barbare des Allemands.
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  • Pour écouter Choses à Savoir Actu:

    Apple Podcast:
    https://podcasts.apple.com/us/podcast/choses-%C3%A0-savoir-actu/id1668258253

    Spotify:
    https://open.spotify.com/show/3jGBHbZGDe8U51nLDXAbco

    Deezer:
    https://deezer.com/show/5657137

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    Les dictatures n'hésitent pas, en principe, à recourir à des moyens très divers pour éliminer des opposants que la nature même de tels régimes ne peut que multiplier. De ce point de vue, les dirigeants soviétiques ont fait preuve, dès le début, d'une imagination fertile.

    En plus de divers services secrets et d'une police politique très efficace, ils se sont en effet dotés d'une officine chargée d'élaborer des substances toxiques, destinées à supprimer les "traîtres" et opposants de tout poil.

    Situé près de la Loubianka, le siège de la police politique, à Moscou, cette "Kamera" fut mise en place, sur une idée de Lénine, dès 1921. Placé, entre 1939 et 1951, sous la direction du chimiste Grigori Maïranvoski, un exécutant sans états d'âme, ce laboratoire a survécu, jusqu'à nos jours, et sous des noms divers, à tous les régimes.

    Cet usage du poison était une manière discrète de se débarrasser de rivaux trop populaires, comme Mikhail Frounze, cher d'état-major de l'Armée Rouge, ou d'opposants qu'il aurait été difficile de traduire en justice, comme la veuve de Lénine.

    Des substances toxiques connues, comme la digitaline, le curare ou le gaz moutarde, sont d'abord employées. Mais on utilise encore d'autres poisons, avec une ingéniosité digne des meilleurs romans d'espionnage.

    Ainsi, une pâtisserie pouvait être fourrée à la strychnine ou le téléphone imbibé d'une matière radioactive. Sans oublier les rideaux, qu'on avait pu arroser de mercure !

    Avec l'arrivée de Maïranovski à la tête de la "Kamera", la recherche de poisons mortels franchit un nouveau palier. En effet, le sinistre savant finit par mettre au point un produit redoutable , le "K2".

    Et il essaie ses décoctions mortelles sur des détenus. Il mélange le poison à un peu de vodka, qu'il sert à ses "oiseaux", comme il les appelle. Puis, par le judas de leur cellule, il observe les phases de leur agonie.
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  • Arrivé au pouvoir en septembre 1953, Nikita Khrouchtchev, le successeur de Staline, mort en mars de la même année, convoque à Moscou, en février 1956, le XXe Congrès du parti communiste d'Union soviétique.
    À la fin du Congrès, le Secrétaire général du parti monte encore à la tribune, pour présider une séance à huis clos, où les délégations étrangères ne sont pas admises.
    Et là, l'impensable se produit. Devant une assistance médusée, Khrouchtchev, dans un long rapport, dénonce le culte de la personnalité organisé autour de Staline. Et il va plus loin encore. Il dénonce les crimes d'un homme qui était encore vénéré en URSS et considéré comme un modèle indépassable.
    Cependant, Khrouchtchev cite seulement, parmi ces exactions, les exécutions sommaires qui ont suivi les procès truqués organisés, à Moscou, dans les années 1930, ou la pratique de la torture, utilisée pour extorquer des aveux aux opposants.
    Les crimes de masse imputés à Staline, comme la famine en Ukraine, qui causa la mort de plusieurs millions de personnes, ou les horreurs du goulag, ne sont pas cités.
    En dénonçant les crimes de Staline, Khrouchtchev n'était pas vraiment mû par un sentiment de justice ou de compassion envers les victimes. Il avait lui-même fait partie, à un moment donné, de l'équipe dirigeante qui avait planifié cette terreur.
    Il voit surtout cette dénonciation comme un moyen d'affermir son pouvoir face à ses rivaux. C'est pourquoi, peu de temps après la mort de Staline, il avait réuni une commission d'enquête sur les agissements du dictateur.
    Puis il avait commandé la rédaction de son fameux rapport, qui ne faisait pas moins de 70 pages. Les partis communistes reçoivent une copie du rapport, mais certains, comme le parti français, dirigé par Maurice Thorez, restent fidèles au stalinisme et n'apprécient gère la teneur du rapport Khrouchtchev.
    En tous cas, personne ne devait, en principe, en révéler le contenu. Ce qui n'a pas empêché des fuites de se produire, au profit d'une presse qui s'est aussitôt emparée de ce rapport. Il fit, dans les pays occidentaux, l'effet d'une véritable bombe.
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  • La pratique de la sorcellerie remonte à l'Antiquité. Mais la "chasse aux sorcières" connaîtra son apogée entre 1480 et 1630, même si des procès pour sorcellerie ont pu se tenir jusqu'au XIXe siècle.
    Il ne s'agit pas seulement d'un phénomène européen, des procès ayant aussi lieu sous d'autres latitudes, comme l'Amérique du Nord. L'Église a joué un grand rôle dans la répression de la sorcellerie, notamment par le biais de l'Inquisition, même si les pays protestants ne furent pas étrangers au phénomène.
    On estime à environ 60.000 le nombre de personnes exécutées pour les faits de sorcellerie qu'on leur a attribués.
    Parmi les victimes, il y avait une proportion écrasante de femmes. Elles représentent, selon les estimations les plus basses, au moins 80 % des personnes brûlées pour sorcellerie.
    C'est pourquoi on parle couramment de "sorcières". Et pourtant, il ne manquait pas, dans les villages, de devins ou de guérisseurs qui auraient pu, par leurs activités, éveiller les soupçons des autorités.
    Mais ils étaient rarement inquiétés. Pour les autorités religieuses et civiles de l'époque, la sorcellerie ne pouvait concerner que les femmes. Pour les théologiens, pas de doute, la femme est, par essence, un être inférieur à l'homme.
    Faibles et fragiles, les femmes sont plus susceptibles de succomber aux tentations. Elles résisteront beaucoup moins que les hommes aux séductions du démon. Ce qui est d'ailleurs d'autant moins étonnant, nous dit-on, que les femmes sont sensuelles par nature, et même dévergondées.
    Le sabbat, et ses rondes lubriques, ne pouvaient donc que les tenter. De tels préjugés misogynes s'expliquent encore mieux si l'on se souvient qu'ils proviennent surtout des milieux monastiques, où la femme est tenue pour une corruptrice.
    Certaines légendes ne présentent-elles pas Lilith, par exemple, come un démon féminin qui séduit Adam avant même qu'il ne rencontre Ève ? On peut aussi penser qu'un certain refoulement de leur sexualité aurait pu pousser ces prêtres et ces moines à voir dans la femme l'incarnation même du mal, vouée aux flammes quand elle devient sorcière.
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