Episodes
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J'ai rencontré Clémence pour la première fois à la galerie Alain Gutharc. Voici ce que disait la note qui m'a poussé à me déplacer : « Atelier pour rencontrer l'œuvre de Jean-Baptiste Janisset en état modifié de conscience. Grâce aux bols chantants et à la méditation, je vous emmène en voyage au cœur de l'œuvre pour découvrir ses secrets. Celle-ci devient un outil, un espace de connexion à soi et à l'au-delà. »
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Si je vous dis qu'il existe des ponts, voire des viaducs, entre la création d'une œuvre graphique et l'ascension d'une montagne, vous allez très certainement me répondre que je suis le roi des métaphores à trois francs six sous. Et bien permettez-moi tout de même d'insister.
Peindre un tableau ou gravir le Kilimandjaro sont, à priori, deux activités bien distinctes. Et pourtant, si l'on zieute de plus près, il est aisé d'affirmer qu'il s'agit, dans les deux cas, d'une aventure abrupte remplie de défis et de découvertes. Tout comme un alpiniste doit s'armer de patience et de détermination pour atteindre les sommets, le peintre doit se préparer à explorer et à surmonter les difficultés afin d'atteindre son objectif artistique. Au fur et à mesure que le créatif progresse dans son cheminement, il rencontre des obstacles, des incertitudes et des dilemmes. Le grimpeur, lui, doit faire face à des événements imprévus, des terrains accidentés et prendre des décisions critiques, parfois dans l'urgence. Quelle que soit l'activité, la satisfaction et la fierté viennent avec la réalisation de l'objectif final (on se croirait presque sur LinkedIn c'est fou).
Si j'ai réussi à vous convaincre avec mon subtil développement, je vous invite à lancer l'épisode. Sinon, je vous invite également à lancer l'épisode. Là aussi, dans les deux cas, l'issue est la même.
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Missing episodes?
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Les histoires commencent souvent par un prénom. Un prénom lâché à demi-mot, coincé entre les dents, marmonné sans grande conviction, ou bien, à l'inverse, clamé, déclamé, époumoné. Le prénom se veut clef de bagnole, première page de roman ou tire-bouchon : il ouvre une porte sur le monde, déclenche les hostilités.
Nombreux sont ceux qui associent traits de personnalité, défauts ou qualités à tel ou tel prénom. On dirait des poissons d'avril que l'on colle innocemment dans le dos, des médailles commémoratives plaquées sur des torses bombés ou des rubans trouvés dans la montagne que l'on se coud près du cœur. Les prénoms sont comme les signes astrologiques, symboliquement chargés.
« Isadora ». Que raconte ce prénom ? Que vous fait-il ressentir ? Sur quels sentiers imaginaires vous transporte-t-il ?
Dans cet épisode et pour une fois, nous ne donnerons pas notre langue au chat mais bel et bien à Milena Csergo et au Théâtre. Deux invités de marque, l'une présente par la voix, l'autre par la pensée.
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Laurent Zorzin est de ceux qui appartiennent à la tribu des passionnés, ceux qui racontent sans économie, tout feu tout flamme, arrosant constamment leurs interventions d'anecdotes à l'emporte-pièce, avec pour seule fin, la volonté de transmettre. Il est abonné à la même ferveur, au même piment d'Espelette, que ces amoureux de biologie moléculaire, ces jusqu'au-boutistes de belote coinchée ou ces amoureux de ventriloquie, ceux qui parlent de leur passion comme nul autre, qui vendent du rêve à qui voudra bien y goûter.
Si je dois être tout à fait transparent, je dois dire que je ne connaissais pas vraiment l'historique de la galerie Arts Factory avant de rencontrer Laurent. C'est un lieu que je fréquente régulièrement, dans lequel j'ai mes petites habitudes, un nid réconfortant où j'atterris à loisir dès que j'en ai l'occasion mais pour autant, il aura fallu attendre cette conversation pour en découvrir les coulisses.
Avec Laurent, nous remontons donc le fil : 25 ans de bottes de paille, de stères de bois et de palettes de briques pour construire ces espaces d'exposition successifs, les aménager et surtout, leur donner une âme. Une sacrée matière première que ce supplément d'âme. Pas la peine de chercher ça au rayon gros œuvres de Castorama, ni de courir les Leroy Merlin de France et de Navarre. L'âme se trouve sous la voûte plantaire, entre les deux yeux, au creux du poignet, dans ces recoins délaissés du corps qui écoutent battre le cœur.
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Quand on parle de traversée, on imagine tout de suite une série de rondades calibrées sur une poutre de gymnase, une odyssée mouvementée aux côtés d'Ulysse et son équipage, un tigre apeuré qui s'apprête à sauter à travers un cerceau enflammé. Mais parfois, la traversée se fait à pas de loup, sur la pointe des pieds, voire même à rebrousse-poil si on envisage de reculer pour mieux sauter. Sans grande prise de risque, on pourrait même affirmer que tout est une traversée : la première dent, le dernier cheveu, la trace de l'oreiller, la flèche qui atteint sa cible, le baisser de rideau.
Dans cette série d'épisodes, 18 auteurs racontent de manière poétique leurs propres traversées. Tour à tour, ils invitent l'auditeur à les suivre dans ces déambulations physiques et psychiques, jusqu'à perdre pied.
La troisième et dernière partie met en scène les textes de :
Élise (@eclipse.totale) à 2:03Louise (@louisedebrabant) à 2:58Charlène (@lavraieandree) à 5:47Arthur (@guzbehr) à 7:08Célia (@cest_li_arts) à 8:10Marie (@lejardindhysope) à 13:10Merci à Adeline (@jecrissurinternet) pour cette chouette collaboration.
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Quand on parle de traversée, on imagine tout de suite un road trip sur les côtes italiennes à bord d'une Lamborghini tunée, un baptême de l’air en soucoupe volante ou bien la remontée du Styx en dos crawlé. Mais parfois la traversée se veut lente, voire immobile si on envisage le rêve comme propulseur. Et dans l'absolu, tout peut être une traversée : avaler la fève, sauter à pieds joints dans le pédiluve, enfiler les bottes de sept lieues, croquer dans un chocolat sans savoir s'il est fourré à la liqueur.
Dans cette série d'épisodes, 18 auteurs racontent de manière poétique leurs propres traversées. Tour à tour, ils invitent l'auditeur à les suivre dans ces déambulations physiques et psychiques, jusqu'à perdre pied.
La deuxième partie met en scène les textes de :
Eniah (@eniahpoesie) à 3:00Stéphane (@source_qui_court_sous_tes_pas) à 3:54Emma (@alma.ledemom) à 6:46Amalia (@amaliatamise) à 7:51Camille (@cmllrz) à 9:49Edusha (@edusha) à 11:13Merci à Adeline (@jecrissurinternet) pour cette chouette collaboration.
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Quand on parle de traversée, on imagine tout de suite une vaste épopée à dos de grizzly dans les plaines du Massachusetts, un tour du globe en un claquement de phalanges ou bien un moonwalk désarticulé sur le pont d'Avignon. Mais parfois, la traversée ne correspond qu'à un pas. Voire pas de pas du tout si l'on parle d'un mouvement de l'esprit. Et dans l'absolu, tout peut être une traversée : le fou qui prend le roi, la baguette sous le bras le dimanche matin, trois bises au lieu de deux, la vie qui défile devant les yeux.
Dans cette série d'épisodes, 18 auteurs racontent de manière poétique leurs propres traversées. Tour à tour, ils invitent l'auditeur à les suivre dans ces déambulations physiques et psychiques, jusqu'à perdre pied.
La première partie met en scène les textes de :
Ettore (@esk_hape) à 3:52Eva (@evagoudard) à 5:49Laura (@laura_dans_lair) à 8:27Kévin (@kevinfromont) à 11:30Robin (@robdboi) à 13:20Myriam (@oh_myriam) à 16:55Merci à Adeline (@jecrissurinternet) pour cette chouette collaboration.
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Si tu as toujours rêvé d'envoyer valser une tour de Kapla d'un gracieux coup de pied, de réduire en cendres les souvenirs d'une relation qui s'est mal terminée ou de participer au Domino Day, juste pour saboter l'événement, alors cet épisode est fait pour toi. Aujourd'hui, je te propose de te remonter les manches, d'aiguiser tes couteaux et d'embarquer à bord d'une auto-tamponneuse débridée, à la poursuite du frisson. Terminus au choix : la chute, la destruction, l'effondrement ou la ruine.
Pour parler de ces notions d'impulsion, de transformation et de mouvement, trois copilotes expérimentés :
Jules GoliathJulia GaultNelson PerniscoCes artistes casse-cous, ont su faire de ces menaces imminentes une force, jusqu'à les intégrer dans leurs pratiques respectives. Car quand on envisage la chute comme un espoir, une intention ou un souhait, on se débarrasse de toute notion de fatalité. Ce n'est pas la destruction de l'œuvre qui survient mais bien sa métamorphose. Grain de maïs, elle devient popcorn. La chute, la dégradation et plus largement toutes les autres formes de transformation d'une œuvre viennent mimer les différentes phases d'une vie. De la naissance à la mort, les récits se complètent, se compliquent et se croisent. L'artiste n'offre pas uniquement une œuvre figée dans le marbre, il ou elle met en scène une expérience de vieillissement, dans laquelle chaque étape possède un sens et un intérêt propre. Sauf qu'ici, la dite mort n'en est pas réellement une. La mort n'existe plus. À la place, on pourrait parler de prolongement, de continuité, d'apothéose, de vie éternelle.
Comme dirait Buzz l'Éclair : "Vers l'infini et au-delà".
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"Tout est énergie", c'est l'une des phrases prononcées par Lauren Lê, mon invitée du jour, lors de notre conversation. Dit comme ça, hors-contexte, à la fraîche, ça peut paraître anodin, peut-être même insignifiant. Pourtant, depuis que j’ai absorbé cette formule, c'est le Cirque du Soleil dans ma tête. Il y a une effervescence folle qui ne trouve pas de dompteur. C'est fou à quel point trois mots peuvent faire du bruit. J'ai beau essayer de les faire taire, ils reviennent toujours plus forts après chaque sommation, fièrement perchés sur des échasses, un mégaphone à la main, et crient en boucle : "TOUT EST ÉNERGIE".
En y repensant de plus près, ce n'est pas si étonnant que ce mantra résonne en moi à ce point. Qu'est-ce que le Souffle Chaud si ce n'est de l'énergie brute et viscérale, des fragments de corps et de cœurs ?
Quand on parle d'énergie, on parle également d'ondes, de vibrations, de pensées positives. C'est de cette manière qu'on peut logiquement appréhender le feu créatif comme un remède aux propriétés apaisantes, voire curatives. Un des aspects du travail de Lauren consiste à s'appuyer sur le côté émancipateur de l'énergie créative. L’acte de création, au-delà du geste parfait ou de la prouesse technique, devient alors un baudrier, un filet de sécurité, un flacon de Mercurochrome.
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C'est fou comme la chambre d'un individu est représentative de son être, de sa substance, de sa moelle, et ce, au micron près. Un microscope de l'âme qui en dit autant, voire plus, qu'un test ADN. Montre-moi ta chambre et je te dirai qui tu es. Sanctuaire, laboratoire, fenêtre sur le monde, cellule ou cercueil, la chambre est un terrain de jeu enveloppant comme la couche de caramel autour d'une pomme d'amour.
Mais alors, que se passe-t-il lorsqu'on brise cette carapace d'un coup d'incisives ou de canines ?
Le groupe que je reçois aujourd'hui est né d'une promesse scellée entre les murs d'une chambre boulevard de Magenta. C'est dans cette alcôve à l'abri des regards que tout a commencé et que les idées sont progressivement devenues des notes, des beats et des refrains. Il n’est pourtant pas question ici de musique de chambre. Magenta c’est une couleur électronique qui mêle rythmes pour taper du pied et paroles taillées au papier de verre. Tu m'en diras des nouvelles !
Morceaux dans l'ordre d'apparition :
Fatigué - MagentaMonogramme - MagentaLong Feu - MagentaAssez ? - MagentaAvec toi (feat. Lola Le Lann) - MagentaTom Tom Club - MagentaFaux - MagentaBoum Bap - MagentaHonda Wave - MagentaHébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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La vie c'est comme une pile de fringues, il y a des hauts et des bas, des matières qui brillent et d'autres qui grattent, des pièces qu'on sort pour les grandes occasions et des classiques qui nous accompagnent au quotidien. Il y a ces vêtements qu'on abandonne en boule dans un coin, usés à force de les mettre, et ceux qu'on garde religieusement sur un cintre, dans leur housse d'origine, de peur de les abîmer. Et puis parfois, on a ce besoin viscéral de se foutre à poil, de faire tapis, de tout envoyer balader, de dire adieu à ces secondes peaux, à ces armures, à ces masques.
Que ressort-il de ce nudisme intellectuel, de cet effeuillage cérébral ?
C’est ce que nous allons voir avec mon invitée du jour : Julie Brunet, aussi connue sous le nom de Datacitron. Data designer le jour, chasseuse de vampires la nuit, rien ne lui résiste. Pourtant, sous ses airs de machine de guerre, Julie dissimule une phobie des plus étranges, celle des galeries d’art contemporain. Dans cet épisode, nous tentons donc de dépasser cette peur, ensemble, main dans la main. J’emmène Julie à la découverte d’un monde que je connais bien, je la pistonne pour se faire une place dans ce cercle fermé.
Pour découvrir et suivre le travail de Julie, rdv sur son compte Instagram : @datacitron.
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Tu la vois cette soirée sur laquelle tu n'as pas vraiment envie de parier ? Ce projet de fête au sein duquel tu ne sembles pas avoir ta place, où tu ne connais personne et qui, sur le papier, ne te fait pas rêver ? C'est le genre de rassemblements auxquels tu vas à reculons, persuadé que c’est un traquenard, uniquement parce qu’un de tes potes a insisté lourdement. Sur place, les invités sont tous plus étranges les uns que les autres. Tu te demandes ce que tu fais là. Et pourtant, contre toute attente, c’est la meilleure soirée de ta vie.
Enzo Certa, mon invité du jour, gère très bien cet équilibre entre l’attendu et l'inattendu, le prévisible et l’imprévisible. Chaque tableau d’Enzo est une pièce à part dans laquelle se déroule une contre-soirée bien arrosée. Chaque histoire réserve son propre lot de mésaventures, de quiproquos et de péripéties. Quant aux trublions qui les peuplent, difficile de leur coller une étiquette sur le dos tant ils sont inclassables. Sur les toiles tendues, c’est le cabaret des oiseaux de passage, la cour des miraculés, une orgie d’âmes en peine. Pourtant, là aussi, contre toute attente, la fête bat son plein, sans accroc.
PS : L'œuvre dont nous parlons pendant l’épisode est à retrouver sur mon compte instagram (@souffle_chaud) ou sur le site du podcast (www.soufflechaud.com).
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Comprendre une œuvre d’art contemporain s’apparente parfois à un défi, à un parcours du combattant, voire à un affrontement. Soit on accepte la conceptualité sans se poser de questions, quitte à se prendre un raz-de-marée de plein fouet, soit on essaye de déchiffrer l’ensemble, coûte que coûte, afin d’éviter de se noyer. Mais alors, que se passe-t-il quand on boit la tasse ? Est-ce facile de remonter à la surface sans être frustré ?
Minimalisme, abstraction absolue, références obscures, discours prépondérants, sensationnalisme : il y en a des pépins dans la clémentine de l’art contemporain. D'ailleurs, si certains ne voient pas d’inconvénients à les avaler, d’autres ont tendance à les recracher sans la moindre hésitation.
C’est là que Clara Herraiz, mon invitée du jour, intervient. Avec elle, l’art contemporain c’est simple et efficace, ça coule de source, ça se mange comme du pop-corn devant un bon film. Influenceuse, Clara prouve quotidiennement à sa communauté de fidèles que l’art contemporain est accessible, loin de l’étiquette intello, élitiste et caricaturale qui lui colle aux baskets. Contenus ludiques et divertissants, ton décalé et proximité semblent être la recette miracle de cette virtuose des réseaux sociaux.
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Qui est arrivé en premier : ma coquille vide ou bien moi ? Si l’histoire raconte que c’est l'œuf qui précède la poule, dans mon cas, je n’arrive pas à statuer sur la chronologie des évènements. Il semblerait que l’angoisse fasse partie de moi, que mes écailles en soient recouvertes. Peut-être suis-je un croque-madame, les muscles en tranches de jambon, les os en gruyère AOP, les cheveux en pain de mie et le cœur mollet. Je suis un plat de résistance, sans doute un plat de résilience.
Cet épisode est une ode printanière à la résurrection, c’est l'origin story d'un phœnix docile, un conte pour adultes qui se savoure les chevilles caressées par un bouquet d'orties. Du haut de mon for intérieur, face au miroir grossissant de la honte, je me scrute, m’épluche et me ratisse pour mieux comprendre le sentiment d’amour-haine que j’éprouve vis-à-vis de moi-même. Me voilà en route pour la cueillette des narcisses, prêt à arracher les pétales pour conjurer le mauvais sort.
Je m’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, plus que tout.
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J’avais comme une envie de flâner au Palais de Tokyo dans mes habits de lumière et puis je me suis rappelé que les musées étaient inaccessibles en ce moment. Histoire de provoquer l’univers, j’ai préparé cet épisode : une déclaration d’amour à l’expérience de visite physique (un appel à l’aide ?). Puis l’univers m’a répondu, accompagné de son plus beau mouvement de majeur, en me balançant au visage une flopée d’invitations à des expositions en ligne. Je rêvais de Pétrus et on m’abreuvait de Villageoise. Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ?
Alors je me suis demandé pourquoi le manque était si fort et surtout pourquoi les options virtuelles qu’on nous propose peuvent parfois sembler faiblardes. Qu’est-ce qui fait que la rencontre avec une œuvre dans la “vraie vie”, n’a pas d’égal dans un environnement digital ? À quel moment le virtuel peut-il se justifier et sous quelles conditions peut-il se légitimer ? Pour mener à bien ce débat interne, j’ai activé mon mode “penseur de Rodin” et décidé de tout miser sur cette comparaison réel VS virtuel.
Questions bonus : l’expression “vraie vie” fait peu à peu son nid dans le langage courant. Est-ce que cela veut dire qu’il en existe une fausse ? Et si la vraie vie est une chienne, est-ce que la fausse est un Balloon Dog de Jeff Koons ? Vous avez 4H.
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Des jouets d’une autre époque, quelques marionnettes attentives et d’immenses masques en papier mâché : voici ce que l’on trouve sur les étagères de Camille Bertagna. Si on cherche bien, on peut même trouver de la poussière de fée cachée derrière un livre, de quoi retomber en enfance le temps d’un instant. Il serait pourtant trompeur de penser que Camille en a besoin; l’enfance est un monde qu’elle n’a pas quitté et qui ne la quittera jamais.
Si cette forme assumée de naïveté imprègne les dessins de l’artiste et se traduit notamment par des traits volontairement maladroits, son univers est loin d’être le monde des Bisounours. L’attitude sereine et la mine communément joyeuse de ses personnages contrastent avec les situations épineuses qu’ils s’apprêtent à vivre. De cette manière, la menace n'est ni tangible ni visible, mais suggérée, sous-entendue. C’est sur le fil du rasoir que nous invite Camille, juste avant que tout bascule.
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Attrape ce coquillage et colle-le à ton oreille : ce n’est pas l’écho de la mer que tu entends au loin, c’est le chant entêtant de l’émancipation sentimentale. Mettre les voiles, se prendre pour un corsaire et trancher la gorge de la dépendance affective du bout de son sabre : c’est un long processus que de se libérer de l’autre.
Qui est cet amour dont tout le monde parle ? Doit-on parler d’Amour comme on parle d’Art ? Le pouvoir incisif de la majuscule.
Cet épisode, c’est une histoire d’ascension, d’envol, de libération. L'itinéraire croissant d’une boule de papier froissé, d’un garçon chiffon en armure d’aluminium. C’est un combat progressif contre l’emprise et l’enracinement, une ode aux cœurs mous mais résilients. Alors ne t’étonne pas si ça sent le baume du tigre, c’est que le charme opère, que le palpitant s’apaise.
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Cet épisode c’est la couverture en patchwork de tatie Jacqueline : un mélange perturbant de motifs criards qui, mis bout à bout, forment un ensemble qui tient chaud. C’est une crêpe chorizo-reblochon-œuf-maïs qu’on picore à 3h du matin surpris par une petite fringale : un plaisir coupable plus gourmand que cohérent. Si tu cherches à tout prix un sens à ce qui va suivre, sème des cailloux pour te repérer car c’est un dédale qui t’attend.
“Quoi que l’on dise on restera solo” comme dirait Lous and the Yakuza. C’est un peu le mood de cet épisode. J’ai profité d’être “coupé du monde” pour m’emparer du micro et réfléchir à voix haute, pour enchaîner les questions existentielles et les raisonnements absurdes. Cet épisode c’est un gloubi-boulga d’émotions contradictoires saupoudré d’autodérision. Comme à mon habitude, je pars d’expériences personnelles et je déroule le fil jusqu’à tisser une toile dans laquelle je me sens bien. Le confinement me transforme en araignée.
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Dans ce nouvel épisode, je te présente Bruno Gadenne, un peintre pas comme les autres. Son terrain de jeu ? Les paysages luxuriants qu’il croise lors de ses périples immersifs en pleine nature. Sac de couchage, carnet de croquis et pinceaux, c’est avec cet attirail d’artiste-aventurier que tout commence. Mais avant de se lancer dans la peinture, Bruno réalise un travail minutieux d’archivage photographique du territoire. C’est cette collection d’images vertes qui lui servira à réaliser ses toiles une fois revenu en France.
À défaut de pouvoir sortir de chez soi en ce moment, je te propose de voyager par procuration grâce aux mots de Bruno. Si cet épisode était dispo en réalité virtuelle, tu aurais la chance de te promener dans la jungle, accompagné.e de serpents et de singes hurleurs, une boussole dans la main gauche et une machette dans la main droite. Alors qu’est-ce que tu attends pour te téléporter ? Appuie sur play pour réserver un aller simple destination ailleurs.
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"Si tu aimes écrire, entamer des relations épistolaires, te questionner sur le sens de la vie et partir en introspection, j'ai le projet qu'il te faut !". C'est avec cette phrase d'accroche postée sur Instagram en mai dernier que cet épisode a commencé. Inspiré par un projet d'écriture de l'artiste Lee Mingwei, j'ai lancé un appel à participation pour convaincre des artistes de s'écrire une lettre, à eux-mêmes. Se dire tu, s'interroger, croiser miroir et mine de crayon : engager un dialogue avec la petite voix qui habite dans sa propre tête.
Si le point de départ était le même pour les cinq personnalités créatives qui se sont lancées dans l’aventure, à l’arrivée, chaque lettre se révèle unique. Cet épisode est conçu comme une superposition de trajectoires personnelles, un enchaînement de monologues ouverts et intimes. Et toi, qu’est-ce que tu aurais envie de te dire si tu en avais l’occasion ?
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