Episodes

  • RĂ©sumĂ©NĂ© au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle dans la rĂ©gion de l’Oranie, le raĂŻ est une chanson populaire rĂ©gionale mais surtout un moyen de vĂ©hiculer la rĂ©alitĂ© sociale sans tabou ni censure. Alors qu'il reste au dĂ©part peu diffusĂ©, il se popularise grandement avec l'arrivĂ©e de nouveaux instruments Ă  partir des annĂ©es 50/60.Contre tout-attente, sa modernitĂ© (et sa force subversive qui en dĂ©coule) va en faire un ennemi culturel du gouvernement algĂ©rien. Cela aura pour consĂ©quence d'impacter directement la vie des cheb et cheba, ces artistes si rĂ©spĂ©ctĂ©s par la population algĂ©rienne ...PlaylistCheikha Rimitti - La CamelCheb Zergui - Ana DellaliRachid & Fethi - Habit En IchRaina Rai - ZinaCheb Hasni - BaĂŻda Mon AmourCheb Khaled - DidiCheikha Hadjla, Souad Asla, Nawel Ben Kraiem, Samira Brahmia - Les HĂ©ritiĂšresPour aller plus loinL'illustration est proposĂ© par Matthew Bromley, illustrateur d'AramcoWorldÂČ, un journal texan promouvant l'histoire, la gĂ©ographie et les cultures du monde arabe et musulman. Un article intĂ©ressant a Ă©tĂ© Ă©crit par Mariam Shahin en hommage Ă  Cheikha Remitti.ÂČOui, c'est bien un journal appartenant au groupe pĂ©trolier Aramco ...

  • RĂ©sumĂ©Beaucoup de mariages musicaux sont dĂ©jĂ  connus, souvent entre genres diamĂ©tralement opposĂ©s, ayant apparu dans des Ă©poques bien diffĂ©rentes. On peut parler de l’Afrobeat, un mĂ©lange de musique traditionnelle nigĂ©rienne avec du funk et du jazz ou encore de la dub, mĂ©langeant cette fois-ci reggae et musique Ă©lectronique. En soit, des styles qui parlent.D’autres fusions, tout aussi audacieuses, sont naturellement moins connues. C’est le cas de l’Anadolu pop, que l’on peut traduire par “Pop anatolienne”, soit la rencontre mĂ©connue et oubliĂ©e, au coeur des annĂ©es 60 et 70, des musiques folkloriques turques et du rock psychĂ©dĂ©lique et funky anglo-saxon.On pourrait penser que cette alliance entre deux cultures que tout oppose semble exagĂ©rĂ©e et tuĂ©e dans l'Ɠuf ? Pas tant que ça, quand on y regarde de plus prĂšs.PlaylistErkin Koray - Bir EylĂŒl AkƟamıBaris Manco - DönenceSelda Bağcan - Ä°nce Ä°nce Bir Kar YağarAltın GĂŒn - KırƟehir’in GĂŒlleriDerya Yıldırım & Grup ƞimƟek - BalPour aller plus loinSi Derya Yildirim vous fait de l'oeil, ne pas hĂ©siter Ă  aller Ă©couter ses derniers albums. D'abord Kar Yagar ici, mais aussi Dost 1 et Dost 2.Evidemment, Altin Gun est une valeur sĂ»re. Il suffit de se rendre du cĂŽtĂ© de leur bandcamp pour en avoir plein les oreilles.

  • Missing episodes?

    Click here to refresh the feed.

  • Résumé
    Lorsqu’il s’agit de parler de notre cher pays, les deux tiers des rappeurs ont grandi en Ile de France, ce qui fait écho à la centralisation géographique à la française. Paris est inévitablement la ville la plus peuplé de France, mais elle le doit aussi grâce à sa banlieue, notamment les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et évidemment la Seine-Saint-Denis ! Inutile de citer ces rappeurs dont vous connaissez au moins un nom, qui siège sur le trône des charts depuis plus de 30 ans. L’importance du nombre de labels, salles de concerts et médias n’y est pas pour rien.
    Mais à l’instar d’un sport bien populaire, une ville arrive à rivaliser avec ces rappeurs parisiens. Je parle évidemment de Marseille, la seconde commune la plus peuplée de France. Et en termes d’histoire du rap, elle n’a rien à envier à Paris, avec des premiers groupes de rap actifs dès les années 80.
    Mais au même titre que Paris, la banlieue marseillaise souffre d’une situation sociale et économique qui s’empire durant les années 90.
    Et c’est ces sujets si particuliers qui vont servir de moteur pour ces rappeurs des deux plus grandes villes françaises.
    Au-delà de raconter la genèse du rap français et plus particulièrement de ces deux cités si célèbres, il va de soit de se demander : Est-ce qu’il y a match entre les rappeurs parisiens et marseillais ?
    Playlist

    IAM - The Real B-Side (1989)
    NTM - Le Monde De Demain (1991)
    Salif Feat Akhenaton - On Veut Tout (2002)
    La Fouine Ft Sefyu Ft Soprano - ça Fait Mal (2009)
    Jul et Mister You - Paris/Marseille (2015)
    Classico organisé - Classico Organisé (2021)

    Pour aller plus loin
    Pour lire l'interview croisée NTM / IAM, ça se passe ici !

  • Résumé
    Tout droit venu de l’Océan Indien et de cette belle île de la Réunion, le maloya est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2009. Mieux encore, il s’agit à la fois d’un genre de musique, d'un chant et d'une danse ! Rien que ça.
    Et pour nous aider à aller plus loin sur le sujet et surtout, voir ce qui se fait aujourd’hui, on a un invité de marque à nos côtés : Josselin Couteau, programmateur de Trempo, salle de concert nantaise.
    Après avoir contextualisé le maloya traditionnel en tandem, Josselin Couteau nous propose sa playlist moderne du maloya (qu'il commente au fur et à mesure), en lien avec un évènement directement concerné par le sujet de ce soir : Maloya, go !
    Playlist

    Firmin Viry - Valets Prêtez-Moi Vos Fisils (1976)
    Danyel Waro - Trwamar (2006)
    Trans Kabar - Batar Komor (2015)
    Eat My Butterfly - Déor (BeBass Rework) (2021)
    Pangar - Position 1 et 2 (2023)

    Pour aller plus loin
    Intutile de vous recommander chaudement de venir à Trempo, et notamment durant le cycle Maloya, go, du 14 au 23 mars 2023 !
    Le journal Le Monde a publié un article en 3 parties sur Le Maloya, permettant d'avoir un aperçu plus approfondie. A voir ici.

  • RĂ©sumĂ©Encore une fois, c’est outre atlantique qu'une Histoire du Rythme va passer l’heure Ă  pavaner Ă  travers un style bien de chez eux : la musique country !Mais ce style de musique va au-delĂ  de son usage rĂ©confortant, s’en est devenu un vĂ©ritable dogme identitaire au fil des dĂ©cennies. Que ce soit pour le meilleur comme pour le pire.Et si la country a une sale rĂ©putation sur le dos, c’est qu’elle reprĂ©sente surtout les fameux quakers et autres cow-boys blancs du midwest et des grandes plaines. Vous savez, ces beaux paysages de champs, de marais et de montagnes que l’on voit dans les films. Le bĂ©mol, c’est que derriĂšre cet idĂ©al se cache une population conservatrice, patriote et fier de ses idĂ©aux.Mais rĂ©duire la musique country et ses adorateurs Ă  une analyse si rapide ne lui rendrait pas hommage. C’est pour ça que dans Une Histoire du Rythme, on s’est permis de se poser une question : La musique country est-elle nĂ©cessairement de droite ? N’y a-t-il pas des auditeurs et auditrices moins conservateurs ou bien des groupes fĂ©ministes ?PlaylistCharlie Daniels - Uneasy Rider (1973)Alan Jackson - Where Were You (When The World Stopped Turning) (2002)Dolly Parton - Just because I am a Woman (1968)Dixie Chicks - Travelin’ Soldier (2002)Woody Guthrie - Tear the Facists Down (1944)Steve Earle - Rich Man's War (2004)Pour aller plus loinDifficile de donner des sources satisfaisantes pour un sujet si subjectif. Mais quelques articles sĂ©rieux venant de journaux ou magazines en ligne peuvent ĂȘtre citĂ©s malgrĂ© tout.Article Cairn faisant un Ă©tat des lieux actuelArticle du Monde Diplomatique Ă©crit par Sylvie Laurent, chercheuse associĂ©e Ă  l’universitĂ© Harvard et Ă  l’universitĂ© Stanford, enseignante Ă  Sciences PoInterview de Jada Watson, chercheuse de l'UniversitĂ© d'Ottawa, spĂ©cialisĂ©e en musicologieIl existe aussi un documentaire sur la campagne d’intimidation qu'a imposĂ© les conservateurs amĂ©ricains aux Dixies Chicks, groupe de country fĂ©minin, aprĂšs leur annonce lors d'un concert Ă  Londres en 2003. Barbara Kopple et Cecilia Peck, Shut Up & Sing, production Cabin Creek Films, 93 minutes, Etats-Unis, 2006

  • RĂ©sumĂ©Depuis 1961, un mur infranchissable sĂ©pare Berlin. Le cĂŽtĂ© Ouest est libre et capitaliste tandis que le cĂŽtĂ© Est semble mort car cloisonnĂ© par un parti communiste aux allures dictatoriales.9 Novembre 1989 : Les autoritĂ©s Est-allemandes ne soumettent plus le passage Ă  l’Ouest Ă  une autorisation prĂ©alable. Ceci est le rĂ©sultat d’un enchaĂźnement de manifestations contre le rĂ©gime et la reprise d’une Ă©migration massive de l’Est Ă  l’Ouest en plus d’un changement de gouvernement rĂ©cent. Si bien que le soir mĂȘme de l’annonce de la fin des contrĂŽles Ă  la frontiĂšre, les habitants des deux blocs se dirigent simultanĂ©ment vers le Mur pour le dĂ©truire physiquement et franchir eux-mĂȘmes la ligne de dĂ©marcation des deux Berlin. C’est la chute du Mur de Berlin.Ensuite, les habitants des deux parties de la ville franchissent la frontiĂšre. Les est-allemands se rendent dans des disquaires de musique Ă©lectronique de l’ouest ou dans des magasins de Hi-FI pour s’acheter de quoi mixer tandis que ceux de l'ouest dĂ©couvrent la partie communiste en morceau, oĂč les batĂźments abandonnĂ©es sont lĂ©gions.C’est lĂ  que les choses bougent, les possibilitĂ©s sont infinies. Chacun y voit une occasion de crĂ©er quelque chose. Et Ă©videmment, la techno arrive Ă  prendre une place plus qu’importante ...PlaylistUmo Detic - Fahrenheit (1989)Westbam - The Wall (1989)LFO - LFO (Leeds warehouse mix) (1990)Mescalinum United - We Have Arrived (1990)Techno Bert – Neue Dimensionen (1990)3 Phase & Dr Motte - Der Klang Der Familie (1992)Pour aller plus loinPour en savoir plus sur les origines de la techno, son lien avec DĂ©troit, passage obligatoire ici.Si la musique planante / ambient reste encore obscure, sĂ©ance de rattrapage juste-lĂ .Il existe beaucoup de contenu sur l'histoire de Berlin, en particulier sa vie nocturne et artistique durant les annĂ©es 80 et 90 :D'abord, B-Movie : La sauvagerie de Berlin-Ouest tourne autour de l'arrivĂ©e d'artistes Ă  l'ouest de la ville, alors que les loyers bas et les groupes de rock Ă©taient lĂ©gion. Il est en VOD sur Arte ici.Mais aussi, WE CALL IT TECHNO!, documentaire allemand sous-titrĂ© en anglais sur les dĂ©buts de la techno Ă  Berlin, ponctuĂ© de riches tĂ©moignages des principaux concernĂ©s. On peut le trouver sur Youtube ici.Il est produit par Telekom Electronic Beats, une filiale du groupe Telekom (l'Ă©quivalent allemand de feu France Telecom). La chaine Youtube publie beaucoup de contenu vidĂ©os avec des interviews et blindtest de cĂ©lĂšbres DJ allemands. Ça se passe ici.Aussi, une superbe interview de Danielle de Picciotto, co-fondatrice de la Love Parade et d’E-Werk en plus d'ĂȘtre la compagne de Dr. Motte. Cette interview complĂšte permet de rendre hommage Ă  une figure de Berlin qui a trop Ă©tĂ© dans l'ombre de son ex-compagnon. On l'a retrouve ici.Enfin, le photographe allemand Tilman Brembs Ă©tait prĂ©sent Ă  Berlin aprĂšs la chute du mur. Il a suivi une grande partie des rave party et autres Ă©vĂšnements festifs de la ville durant les mois suivants. En plus d'ĂȘtre sublimes, les photos rendent bien compte de l'ambiance et de la folie des rues berlinoises Ă  cette Ă©poque. Pour les photos, c'est lĂ .BibliographieDENK F., THULEN S., Der Klang der Familie, Allia, Paris, 2013.LESSOUR T., Berlin Sampler : Un siĂšcle de musique, du cabaret Ă  la techno, Mot et le reste (Le), Paris, 2022

  • RĂ©sumĂ©VĂ©ritable ode Ă  la lenteur, l'ambient est un style peu connu crĂ©Ă© par des musiciens expĂ©rimentalistes, restant encore Ă  la marge malgrĂ© une prĂ©sence relativement forte dans certains contenus populaires (publicitĂ©, cinĂ©ma, jeu-vidĂ©o ...).Difficile Ă  dĂ©finir, ce style musical permet de se laisser vaquer Ă  un imaginaire. L’auditeur va penser inconsciemment Ă  un environnement pour se fabriquer une ambiance, guidĂ© par sa pensĂ©e et la musique qui l'accompagne. C'est en quelques sortes un voyage que l'on se construit, dont l'un des prĂ©curseurs n'est autre qu'Erik Satie, cĂ©lĂšbre compositeur français du dĂ©but du XXĂšme siĂšcle ...PlaylistErik Satie - Tapisserie en fer forgĂ© (1917)Erik Satie - Carrelage Phonique (1917)Popol Vuh - Affenstunde (1970)Tangerine Dream - Birth of Liquid Plejades (1972)Brian Eno - Discreet Music (1975)Brian Eno - 1/2 (1978)Hiroshi Yoshimura - Feel (1986)Aphex Twin - Ageipolis (1992)Pour aller plus loinConcept fondateur, la musique d'ameublement d'Erik Satie dĂ©passe ces deux premiers morceaux puisque le compositeur a Ă©crit trois ensembles sur plusieurs annĂ©es (1917-1923). Si cette Ă©mission vous a intĂ©ressĂ©, faites un tour sur sa page wikipĂ©dia. Elle est aussi Ă  l'origine de plusieurs courants de musiques experimentales, comme les compositeurs amĂ©ricaines minimalistes, tel que Steve Reich, Jogn Cage ou encore Philip Glass.(No Pussyfooting), premier album de musique experimentale de Brian Eno, est annonciateur de ses productions suivantes. Il n'a pas Ă©tĂ© diffusĂ© durant l'Ă©pisode mais il y a eu de l'hĂ©sitation, son contenu ne correspont pas aux caractĂ©ristiques de l'ambient, ce qui ne l'empĂȘche pas d'ĂȘtre une oeuvre plus qu'intĂ©ressante !Pour rappel, c'est Ă  travers cet album qu'il va favoriser le processus plutĂŽt que la finalitĂ©. Cela permet de contourner la question de l’auteur, de son ego et de libĂ©rer in fine la crĂ©ation elle-mĂȘme. C'est le rĂ©sultat d’une expĂ©rience musicale qu’il avait effectuĂ© durant ses Ă©tudes Ă  Winchester en 1966. L’idĂ©e est de mettre deux magnĂ©tophones Ă  bobines cĂŽte Ă  cĂŽte pour que l’un passe un son que l’autre enregistre et passe Ă  son tour. Cela ferait une boucle infinie. Robert Fripp aurait juste Ă  faire de la guitare par-dessus pour crĂ©er une musique qui s’enregistre dans ce magnĂ©tophone. Eno a ensuite sĂ©lectionnĂ© les parties qui lui plaisent pour appliquer des effets Ă©lectroniques (ralentissement ? Delay ?). Et voilĂ  le rĂ©sultat !PrĂ©sente sur la pochette de l'album Ambient 1 : Music For Airports, la photo du podcast reprĂ©sente la partition trĂšs particuliĂšre qu'a conçu Brian Eno pour composer son oeuvre. On remarque bien une identitĂ© marquĂ©e, comparable Ă  un schĂ©ma Ă©lectrique, faisant Ă©cho Ă  son attachement Ă  la musique Ă©lectronique et finalement, au bricolage.BibliographiePour se documenter, il existe peu d'ouvrages assez complets. Les deux suivants permettent d'en savoir plus mais il ne faut pas hĂ©siter Ă  utiliser le wikipĂ©dia anglais des artistes principaux : Brian Eno, Erik Satie, Popol Vuh, Tangerine Dream, Aphex Twin ou encore Hiroshi Yoshimura.BRUCHER P., Modulations : Une histoire de la musique Ă©lectronique, Allia, Paris, 2010LELOUP J-Y., Ambient music - Avant-gardes, new age, chill-out & cinĂ©ma, Le Mot et Le Reste, Paris, 2021

  • RĂ©sumĂ©Si le reggae est connu de toutes et tous aujourd'hui, c'est en partie grĂące Ă  Bob Marley, la lĂ©gende jamaĂŻcaine, qui nous a quittĂ© il y a 41 ans dĂ©jĂ . Pourtant, on peut facilement reconnaĂźtre une dizaine de chanteurs et musiciens jamaĂŻcains qui ont eu un rĂŽle tout aussi important dans dans le succĂšs du reggae et son rayonnement international. Mais peu d'entre nous peuvent en citer quelqu'uns.Une injustice qui nous tentons de rĂ©parer durant une heure, oĂč Bob Marley sera Ă©vincĂ© de notre histoire, pour rendre hommage aux autres artistes jamaĂŻcains qui ont faconnĂ©s l'histoire du reggae.PlaylistJimmy Cliff - Hard Road To Travel - 1967Lee Scratch Perry - People Funny - 1968Pioneers - Long Shot - 1969Toots & the Maytals - 54-46 Was My Number - 1969Peter Tosh - Legalize It - 1976Burning Spear - Slavery Days - 1975Burning Spear - Old Marcus Garvey - 1975Pour aller plus loinNe pas hĂ©siter Ă  jetter un coup d'oeil au film The Harder They Come (FR : Tout, tout de suite). Sortie en 1972, il permet de bien comprendre comment les artistes jamaĂŻcains ont tentĂ© l'aventure en rejoignant Kingston dans les annĂ©es 60. En plus, l'acteur principal n'est autre que Jimmy Cliff. Cerise sur le gateau, la bande originale est une pĂ©pite. On y trouve des morceaux de The Maytals, Desmond Dekker et Jimmy Cliff Ă©videmment.L'image de ce podcast est la pochette d'album de Peter Tosh, Legalize It, qui aura beaucoup fait parler d'elle puisque la JamaĂŻque aura interdit sa distribution sur le territoire national pour apologie de cannabis. De plus, c'est cet album qui est en partie financĂ© par Bob Marley, son ami, ainsi que par un vaste trafic de cannabis organisĂ© par Lee Jaffe, l'auteur de la cĂ©lĂšbre photo en question. La pochette d'album et son financement deviennent des actes de rĂ©bellion face au gourvenement, Ă  l'image du reggae des annĂ©es 70.BibliographieQuelques articles sur l'histoire de la JamaĂŻque et des ouvrages spĂ©cialisĂ©s sur le reggae et ses dĂ©buts.BESSON J., L'hĂ©ritage de l'esclavage : La mĂ©moire du sol en JamaĂŻque occidentale, Cairn, 2004BRADLEY L., Bass culture : quand le reggae Ă©tait roi, Paris, Allia, 2005CEYRAT A., Les noirs Ă  l’heure de l’indĂ©pendance jamaĂŻcaine : histoire d’une majoritĂ© marginale, Open Edition, 2009CONSTANT D., Aux sources du reggae - Musique, sociĂ©tĂ© et politique en JamaĂŻque, Paris, ParenthĂšses Editions, 1982

  • RĂ©sumĂ©Dans les annĂ©es 70, Ă  la fin d’une boum, ou sur les derniĂšres minutes d’une soirĂ©e en discothĂšque, les danseuses et danseurs observaient un moment calme et propice Ă  la danse Ă  deux. Danse Ă  pas glissĂ©s, sur une musique lente Ă  deux ou Ă  quatre temps, c’est le moment de la soirĂ©e oĂč ces jeunes, habitĂ©s par la fiĂšvre du samedi soir, peuvent enfin tenter leur chance, en s’accordant un moment plus intime, idĂ©al pour le fameux baiser de fin de soirĂ©e. Et oui, vous l’avez devinĂ©, il s'agit du cĂ©lĂšbre slow.PlaylistThe Flamingos - I Only Have Eyes For You - 1959Camillo Felgen - Sag Warum - 1959The Beatles - Hey Jude - 1968Joe Dassin - L'Ă©tĂ© Indien - 1975Richard Sanderson - Reality - 1980Prince - Purple Rain - 1984Scorpions - Still Lovin You - 1984Pour aller plus loinMalheureusement, il n'y a pas de vĂ©ritable bibliographie sur l'histoire du slow ... Les sources sont rares, il faut surtout compter sur les tĂ©moignages des contemporains. Si bien que pour Ă©crire cette Ă©mission, il a fallu regrouper plusieurs articles et tĂ©moignages pour tenter de dessiner une logique Ă  travers le temps. Pour avoir plus de prĂ©cisions, l'article de Slate permet de comprendre les tenants et aboutissants de cette danse et du moment qui l'accompagne durant une soirĂ©e et de ce que la pop-culture en tire. Les tĂ©moignages y sont instructifs, on retrouve des anciens des annĂ©es 50 comme des trentenaires qui ont vĂ©cu les derniers slow il y a peu encore.Contre toutes attentes, l'article de TĂ©lĂ©rama est le plus intĂ©ressant. Il reprend en profondeur la portĂ©e du slow sur la jeunesse de l'aprĂšs-guerre et il dicte l'histoire de cette danse avec une approche sociologique voir mĂȘme lyrique.Aussi, le peu de journalistes et chercheurs qui ont travaillĂ© sur la question du slow ne s'accordent pas franchement sur une explication de la fin de cette danse dans les soirĂ©es adolescentes. Certains pensent Ă  l'Ă©volution de la musique, de la diminution du romantisme dans les paroles ... D'autres, Ă  l'arrivĂ©e des applications de rencontres et des musiques Ă©lectroniques dans les soirĂ©es.Lors du passage de "I Only Have Eyes For You" des Flamingos, ce sont les Fugees qui ont repris le sample des choeurs dans leur morceau, intitulĂ© Zealots.BibliographieForcĂ©ment, peu de recherches sur le sujet donc une bibliographie trĂšs courte. Le seul ouvrage a reprendre entiĂšrement l'histoire du slow est celui de Christophe Apprill, socio anthropologue de la culture et de la danse, rattachĂ© au Centre Norbert Elias (EHESS-CNRS).APPRIL C. , SLOW : DĂ©sir et dĂ©sillusion, Paris, L’Harmattan, 2021

  • Résumé
    Mmmmh les années 70. Quelle souvenir affreux pour l’italien moyen : la squadra azzura perd la finale de coupe du monde, Berlusconi construit son empire médiatique et les années de plomb font de l’attentat le moyen principal de reconnaissance politique.
    Rien n’y fait, c’est une décennie pourrie jusqu’à la moelle.
    L’Italie ne trouvera pas son salut dans son football, ni dans la politique, mais bien à travers un nouveau style musical venu d’outre-Atlantique chez nos amis états-uniens.
    Ce style est savamment partagé par la plupart de ces disques-jockeys, qui mixe avec des vinyles dans ces nouveaux lieux de fête : des discothèques. Mais là, il n'est pas question de disco, mais plutôt d’un sous-type qui prendra une importance plus importante dans les années 80, en mariant des instrus acoustiques à ces nouveaux synthétiseurs. Ce qui fait parfaitement danser l’Italie et bientôt l’Europe des années 80, c’est l’Italo Disco !
    Playlist

    Giorgio Moroder - From Here To Eternity - 1977
    La Bionda - I Wanna Be Your Lover - 1981
    Kano – It’s War - 1980
    Den Harrow – Mad Desire - 1984
    Matia Bazar – Ti Sento - 1985
    Sabrina – Boys Boys Boys - 1987
    Daniel Monaco - Tu Sei Pazza - 2021

  • Résumé
    Jusque-là, nous nous sommes intéressés à des moments de l’histoire, à des styles de musiques qui ont eu leur moment de gloire. Que ce soit la ville, un événement ou un personnage, il y a toujours un rapport avec un courant musical.
    Mais ce soir, il s'agit de se tourner vers d’autres frontières, vous raconter une autre histoire, peut-être plus sensible qu'accoutumée, mais surtout méconnue des podcasts et autres émissions habituelles.
    Les mœurs changent fréquemment durant le 20ème siècle, au fil des décennies. La manière de consommer le corps se métamorphose au point de mettre en avant des concepts encore inconnus jusque-là. Pour permettre d’avoir des ébats sexuels sans risques, la contraception émerge. Les couples ne sont plus fait pour s’adonner au mariage et enfin, la visibilité de cette sexualité s’en voit changer. Avec le temps, et notamment après les deux Guerres Mondiales, on voit de plus en plus apparaître des allusions sexuelles dans la publicité, les médias et les arts. Evidemment, la musique n’est pas en reste. Et cela ne se fait pas sans heurts.
    Vers où cette libération des mœurs sexuels, et l’érotisation de la société qui l’accompagne, peut mener la musique ? Comment les idées traditionnelles et conservatrices font-elles face ?
    Playlist

    Boris Vian - Fais moi mal Johnny - 1956
    Juliette Greco - Déshabillez-moi - 1967
    Serge Gainsbourg ft Jane Birkin - Je t’aime Moi Non Plus - 1969
    Donna Summer - Love To Love You Baby - 1975
    Madonna - Like a Virgin - 1984
    Britney Spears - I’m a Slave 4 U - 2001
    Cardi B Ft Megan Thee Stallion - WAP - 2020

  • Résumé
    Charles « Buddy » Bolden naît en 1877 dans le quartier chaud de Storyville à La Nouvelle-Orléans et se nourrit rapidement de ce qui l'entoure.
    Enfant de la région, il a dû fréquenter dès son plus jeune âge les orchestres noirs de la ville et apprendre à jouer auprès d'eux du cornet et du cor. En 1895, il rassemble quelques musiciens au sein du Bolden Band. Comme toutes les formations de la ville à cette époque, le Bolden Band joue les différents styles de musique alors en vogue, selon la commande : valse, mazurka, blues, rag, etc. Très vite cependant, il s'émancipe des cadres des musiques connues et développe un style propre, original, révolutionnaire.
    Il fusionne ainsi le ragtime, le blues rural, les negro spirituals chantés dans les églises baptistes et la musique des marching bands, donnant ainsi naissance à une sorte de ragtime relâché et largement ouvert à l'improvisation, une « hot music » jusqu'alors inouïe.
    Avec ce style nouveau, Buddy Bolden bouleverse l'organisation traditionnelle des « dance bands » : les instruments à cordes deviennent la section rythmique tandis que les cuivres passent au premier rang. Cette mise en avant des cuivres et cette liberté introduite par l'improvisation offrent à Buddy Bolden la possibilité d'exposer un jeu de cornet et de cor non moins exaltant : clair, puissant et « grand-ouvert ». C'est pourquoi la création du Bolden Band est considérée comme l'acte fondateur de cette musique qui sera plus tard appelée le jazz.
    Et cette nouveauté a conservé et conservera toujours un lien indéfectible avec sa Nouvelle-Orléans natale ...
    Playlist

    Charles « Buddy » Bolden - Funky Butt - 1900-1905
    Original Dixieland Jass Band - Livery Stable Blues - 1917
    Louis Armstrong - Basin Street Blues - 1928
    Louis Armstrong - Do You Know What It Means To Miss New Orleans - 1946
    Sidney Bechet - Souvenir de la Nouvelle-Orléans - 1958
    Bix Beiderbecke - Singin the Blues - 1927
    Billie Holliday - Strange Fruit - 1939

  • Résumé
    Nous sommes au tout début du 20ème siècle lorsque des travailleurs afro-américains parcourent les chemins de fer à travers les champs du Mississippi. Menant une vie particulièrement rude, ces hommes doivent accepter des contrats précaires et voguer à travers les propriétés agricoles selon l’activité et la saison.
    Cet endroit est appelé Delta du Coton, entre Memphis au nord et Jackson au sud. Le nom n’a rien d'anecdotique puisque c’est la plus grande zone de culture de coton des Etats-Unis et aussi la zone la plus sudiste du pays, connue pour son conservatisme exacerbant.
    Afin d’accompagner ces voyages dans le train ou sur les chemins du Mississippi, ces travailleurs se tournent naturellement vers la musique. Ce sont d’abord des chants qui expriment leurs conditions de vie. Les paroles sont directement dérivés des murmures esclavagiste, transmis grâce à une tradition orale.
    Avec les années, ces chants sont accompagnés d’instruments. Bien que tous les types d’instruments soient utilisés, on retrouve surtout la guitare, le piano, l’harmonica et la washboard (planche à laver) comme un instrument de percussion. Ce style se rapproche du Fife and Drums et donne naissance au blues. Ce terme est une abréviation de l’expression “blue devils” (“diables bleus”) qui signifie plutôt “idées noires”. Il se rapporte aussi à l’ancien français, où il est question cette fois-ci “d’histoires personnelles”. Et c’est en cela que l’on retrouve le coeur de ce style musical, qui est très particulier puisque le chanteur y exprime sa tristesse et ses déboires. C’est un outil d’expression de sa condition et de son ressenti, miroir aussi sublime que terrible de la société américaine durant l'entre deux-guerres ...
    Playlist

    Henry Sloan - I'm Going Where The Southern Cross - 1903
    William Christopher Handy - The Memphies Blues - 1912
    Charley Patton - Moon Going Down - 1929
    Robert Johnson - Crossroad - 1937
    Big Bill Broonzy - Just a Dream On My Mind - 1939
    Leadbelly - Black Girl - 1939
    BB King - Everyday I Have The Blues - 1955
    Muddy Waters - Feel Like Goin' Home - 1948

    Pour aller plus loin
    Malgré une fermeture trop précosse, le célébrissime label Paramount Records est un trésor pour les amateurs de blues. Il resselle d'albums et autres enregistrements très anciens, datant des années 1920 et 1930, avec des artistes féminines renommées tel qu'Ida Cox et Ma Rainey ou encore Big Bill Broonzy et Papa Charlie Jackson. Evidemment, Discogs est le meilleur moyen pour acquérir ces vinyles
    Pour les curieux, un article sur l'intérêt de Kurt Cobain, chanteur de Nirvana, pour le blues et notamment Leadbelly.
    Faute de temps et de moyens, l'épisode n'a pas parlé en profondeur de la période des female blues singers tel que Bessie Smith, Gertrude Raney ou encore Ida Cox. Elles méritent largement leur part du gâteau. Il existe un petit article wikipédia à ce propos.
    L'image d'illustration est une peinture de Carroll Cloar datant de 1965. Elle est intitulée Where The Southern Cross The Dog, en hommage à ce croisement de chemin de fer où la ligne Chicago-La Nouvelle Orléans (Southern Rail Line) et celle de Yazoo (appelé familièrement The Yellow Dog) se rencontrent ici, à Moorhead, dans le Mississippi. La première ligne permet de voguer entre deux grandes métropoles, où richesse et confort sont légions, tandis que la seconde permet de passer de plantation en plantation, pour que les plus démunis puissent travailler durement dans les champs. Cette ambivalence a donné lieu à une chanson, connu dans le folklore sudiste, intitulée Where The Southern Cross The Dog. C'est aujourd'hui un lieu de mémoire pour ces travailleurs et autres bluesmans qui ont tentés l'aventure urbaine.
    Bibliographie


    Magazine Soul Bag N°219 : Delta Blues


    PALMER R., Deep blues : du Delta du Mississippi à Chicago, des États-Unis au reste du monde, une histoire culturelle et musicale du blues, Éditions Allia, 2020


    Sitographie


    Article Wikipédia sur le blues traditionnel


    Article Wikipédia sur le Delta Blues


    Article Guide du Routard Route Chicago - La Nouvelle Orléans


  • RĂ©sumĂ©Bienvenu aux Etats-Unis des annĂ©es 90. L’empire ultracapitaliste a vaincu l’URSS grĂące aux derniers efforts de son prĂ©sident Reagan. L’influence du pays sur le monde est dĂ©tonnant.D’autant plus dĂ©tonnant lorsque l’on parle de son fameux Soft Power, espĂšce de loup culturel terrifiant dĂ©truisant tout sur son passage.Elle se dĂ©marque par un rĂšgne sans partage sur la majoritĂ© des arts, que ce soit en termes de cinĂ©ma, d’arts contemporain et bien Ă©videmment de musique. Ces annĂ©es voient l’apparition de la musique Ă©lectronique et du R’n’B, avec un nombre incalculable de producteurs Ă©tats-uniens, squattant ainsi la place de numĂ©ro 1 des charts mondiaux aux britanniques.Mais il y a bien un style de musique qui ne fait pas dĂ©bat, oĂč les protagonistes sont les vĂ©ritables rois du monde : le rap.A l’origine, lors de soirĂ©es Reggae ou Dub, les MC (MaĂźtres de cĂ©rĂ©monies) font des rimes sur des instru pour chauffer le public et annoncer l’artiste suivant. C’est durant ces annĂ©es que les premiers morceaux Hip-Hop sont produits par des noms aujourd’hui cĂ©lĂšbres comme Grandmaster Flash ou Sugarhill Gang, avec des influences funk. C’est Ă  partir de cette base instrumentale que des chanteurs issus des ghettos afro-amĂ©ricain de New-York se mettent Ă  rapper pour crĂ©er et vĂ©hiculer un message.Peu de temps aprĂšs, le rap gagne les quartiers de Los Angeles et ce sont des groupes emblĂ©matiques tel que NWA qui naissent Ă  la fin des annĂ©es 80. L’explosion dans les charts amĂ©ricains est immĂ©diate. Ces rappeurs californiens surpassent rapidement les productions new-yorkaises, pourtant Ă  l’origine de ce style musical. On sent dĂ©jĂ  les prĂ©mices d’une confrontation naissante ...PlaylistTim Dog - Fuck Compton - 1991DJ Quick - The Last Word -1992Tim Dog - I Don't Give a Fuck - 1993Rodney-o & Joe Cooley - U Don't Hear Me Tho' - 1993Tha Dogg Pound ft Snoop Dogg – New York New York - 1995Capone N Noreaga Ft Mobb Deep – L.A L.A - 1996Notorious B.I.G - Who Shot Ya - 19952 Pac - Hit Em Up - 1996Pour aller plus loinSi ce podcast t'a plu, il faut absolument Ă©couter l'album The War Report en entier ici.Les sons sont dingues, les instru sont fidĂšles Ă  ce que peut ĂȘtre le rap hardcore de la East Coast, quelque chose de trĂšs brut et froid. Un classique de ces annĂ©es-lĂ  Ă  consommer sans modĂ©ration.Et l'acheter ici.Aussi, petite infographie sur la ville d'origine des rappeurs US ici. Il est intĂ©ressant de voir qu'Atlanta est pas trĂšs loin derriĂšre les deux mastodontes de l'Ă©mission.SitographieIl existe peu d'ouvrages sur cette confrontation East Coast vs West Coast. Le mieux est de s'informer sur le web et notamment grĂące aux travaux de SĂ©verin Guillard, maĂźtre de confĂ©rence en GĂ©ographie Ă  l'UniversitĂ© Picardie Jules Verne et spĂ©cialiste du genre.Dossier : États-Unis : espaces de la puissance, espaces en crises« Getting the city on lock » : imaginaires gĂ©ographiques et stratĂ©gies d’authentification dans le rap en France et aux États-UnisLe jour oĂč le clash entre la Eastcoast et la Westcoast a officiellement pris finPage Wiki East Coast vs West CoastRap US : Le rap de la West Coast en concurrence avec la cĂŽte Est depuis toujours

  • Résumé
    Le Royaume-Uni des années 70 est sujet à tout les maux causés par la crise pétrolière de 1973 : inflation, chômage, instabilité politique et sociale ... Conséquence à cela, la contestation d’une jeunesse désabusée grandit de jour en jour. Et comme dans toutes crises, l’art et plus particulièrement la musique est un moyen d’expression non négligeable. Pourtant, le rock anglais, principal échappatoire depuis bien des années, n’est que l’ombre de lui-même. En 1975, cela fait déjà 5 ans que les Beatles se sont séparés. Les jeunes ne croient plus dans la culture hippie, qui représente pour certains un gros mot. Car pour un jeune britannique, et ce, malgré les promesses du summer of love, le monde n’a point changé et l’avenir n’est guère prometteur.
    Mais dans cette Rome qui agonise, naît un monstre provocateur, un sale gosse qui veut le rester : le mouvement Punk.
    Au même titre que les hippies, la culture Punk est à la fois un art, un style musical et une raison d’exister et de s’identifier. Il est ramené en Angleterre depuis le pays de l’Oncle Sam grâce à un certain Malcom McLaren, alors manager des New York Dolls. Celui-ci se rend à Londres pour inculquer à la jeunesse britannique ce mode de vie et de pensée. L’ouverture en 1975 du Sex, une boutique de vêtements spécialisée dans une « anti-mode » révoltante, est l’événement qui permet de lancer le contre-pouvoir punk à l'assault de l'establishment et de tout ce qui le représente, comme le gouvernement, l'armée et bien évidemment la reine d'Angleterre, Elisabeth II.
    Playlist

    Sex Pistols - Anarchy In The UK - 1976
    The Clash - White Riot - 1977
    Sex Pistols - God Save The Queen - 1977
    The Clash - Remote Control - 1977
    Crass - Do They Owe Us a Living - 1978
    Crass - Punk Is Dead - 1978
    Stiff Little Fingers - Suspect Device - 1978
    The Slits - Typical Girls - 1979
    Crass - Big a Little A - 1982
    IDLES - Reigns - 2020

    Pour aller plus loin
    Tous les sons de Crass cités ici sont sur leur album Best Before ... 1984 paru en 1986, avec la totalité de leur meilleurs morceaux. A acheter ici : https://www.discogs.com/fr/master/9983-Crass-Best-Before1984.
    Ne pas hésiter à faire un tour chez des groupes punk actuels, qui remettent au goût du jour le mouvement originel. Avec un label indépendant, des lyrics provocateurs et des morceaux travaillés. Voir les groupes signés sur Fat Wreck Chords, Hellcat Records pour les Etats-Unis, Beggars Banquet Records et Partisan Records pour le Royaume-Uni ou encore Guerilla Asso pour la France.
    Bibliographie

    DUPUIS Dominique, Punk Vinyls, Du Layer Eds, 2017.
    HEIN F., Do It Yourself ! – Autodétermination et culture punk, Le passager clandestin, 2012.
    O’HARA Craig, La philosophie du punk, histoire d’une révolte culturelle, Rytrut, 2004.
    SAVAGE. J, England’s Dreaming : Les Sex Pistols et le punk, Editions Alia, 2002.
    RABASSE Manuel, Anarchy in the UK, Le punk au Royaume-Uni, Camion Blanc, 2017

  • RĂ©sumĂ©Style musical qui a littĂ©ralement explosĂ© les charts occidentaux Ă  la fin des annĂ©es 70 et durant les annĂ©es 80, la High NRG est un dĂ©rivĂ© machinique du disco, particuliĂšrement prĂ©sent sur les scĂšnes nocturnes gays. Ce sont les mĂȘmes principes linĂ©aires et rĂ©pĂ©titifs mais avec des rythmiques plus rapides. Essentiellement composĂ©e de synthĂ©tiseurs et de boĂźtes Ă  rythme, qui est programmĂ©e Ă  l'aide de sĂ©quenceurs analogiques.MĂȘme si son histoire a Ă©tĂ© ternie par une vĂ©ritable tragĂ©die, c’est dans l’émancipation que l’on trouve ses racines, puisqu’elle Ă©pouse la trajectoire ascendante de la culture gay, fiĂšre de s’afficher et de la culture club, du moins sa version "moderne", comme on pourrait l'entendre aujourd'hui. Bon nombre d'acteurs de cette scĂšne croisĂ©e vont ainsi s'Ă©panouir : Patrick Cowley, Ian Levine, Sylvester,Evelyn Thomas, Pete Waterman, Divine ou encore Pete Burns. Un seul mot d'ordre : la fĂȘte libre et sans complexe. C'est ce leitmotiv qui permet d'expliquer l'Ă©volution de ce style musical, de son succĂšs Ă  partir de 1981 Ă  sa propagation au travers d'autres styles de musique Ă©lectronique des annĂ©es 90.PlaylistDonna Summer - I Feel Love (Patrick Cowley Remix) - 1978Patrick Cowley - Menergy - 1981Miquel Brown - So Many Men, So Little Time - 1983Frankies Goes to Hollywood – Relax - 1983 VS Evelyn Thomas – High Energy - 1984 (Caub Special Bootleg)Dead or Alive - You Spin Me Round - 1984Bananarama – Venus - 1986Pour aller plus loinJosh Cheon, jeune issu de San Francisco, longtemps membre du collectif Honey Sound System, mais aussi fondateur du fantastique label Dark Entries, a depuis quelques annĂ©es accompli un travail phĂ©nomĂ©nal pour rendre hommage Ă  Patrick Cowley, dĂ©terrant au fil de ses recherches des bandes sons de film porno, des collaborations hallucinantes et rĂ©cemment des enregistrements inĂ©dits regroupĂ©s sous le nom de Mechanical Fantasy Box. Treize morceaux ou dĂ©mos composĂ©es entre 1973 et 1980, Ă  retrouver ici : https://patrickcowley.bandcamp.com/album/mechanical-fantasy-boxBibliographieBill Brewster, Frank Broughton, Last night a DJ saved my life, Castor Astral, 2017, 753p.Bernardo Alexander Attias, Anna Gavanas, Hillegonda C Rietveld, Dj Culture In The Mix: Power, Technology, And Social Change In Electronic Dance Music, Bloomsbury Academic, 2013, 344p.Peter Shapiro, Turn the Beat Around: The Secret History of Disco, Faber & Faber, 2009, 368p.MĂ©diagraphieArte a publiĂ© un documentairerelativement complet sur l'essor et l'Ă©volution de la High-NRG au travers des annĂ©es 80. Il n'est malheureusement plus en ligne et n'est pas non plus proposĂ© Ă  la VOD. Il est possible de contacter Charles et Nelson d'Une Histoire du Rythme pour l'obtenir (en passant par la fiche contact de Prun.net).High Energy : Le disco survoltĂ© des annĂ©es 80, de Olivier Monssens, Arte, 2018.

  • Résumé
    Nous sommes au début des années 80, plus précisément en 1981, lorsque Juan Atkins fait équipe avec un camarade de son lycée, Richard Davies. C’est un vétéran du Vietnam, qui avait décidé de se faire appeler tout simplement 3070. C’était quelqu’un de très isolé, il possédait un des premiers séquenceurs, un Roland MSK-100. Tous les deux ont fait équipe et se sont nommés Cybotron, un nom futuriste en accord avec des idées empruntées à la science-fiction, à Kraftwerk mais aussi au livre La troisième vague d’Alvin Toffler. Juan Atkins disait : « Nous avions toujours été passionnés par les choses futuristes. Nous avions tout un tas de concepts en tête pour Cybotron, comme un dictionnaire du parler techno ou une sorte d’idée globale que nous avions nommée la Grille. Ça ressemblait à un jeu vidéo auquel on accédait par différents niveaux ».
    En 1984, le groupe sort le morceau Techno City. Il est au moins aussi important dans la carrière du groupe que le single Clear, sorti quelques années plus tôt. Et pour cause, Techno City passe pour être à l’origine du terme Techno selon certaines versions de l’histoire de la fondation du genre. Car l’histoire de la techno est très particulière, elle n’a pas de récit officiel, donc difficile de donner des informations sures. Evidemment, le nom du titre est en lien direct avec Détroit, ville industrielle et ville censé être à la pointe de la modernité. C'est le début d'une belle histoire d'amour qui inondera par la suite l'Europe, jusqu'à aujourd'hui.
    Playlist

    Kraftwerk - The Robots - 1979
    Cybotron - Techno City (Vocal) - 1984
    Model 500 - NO UFO's - 1985
    Blake Baxter - Ride Em Boy - 1988
    Underground Resistance - The Punisher - 1991

    Bibliographie

    DENK F. et VON THULEN S., Der Klang der Familie - Berlin, la techno et la révolution, Paris, Allia, 2013.
    KYROU A., Techno rebelle : un siècle de musiques électroniques, Paris, Denoël, 2002, 432p.
    SAVAGE J., Machine Soul. Une histoire de la techno, Paris, Allia, 2011, 48 p.
    SICKO D., Techno Rebels - Les Pionniers De La Techno De Détroit, Paris, Allia, 2019, 237p.

  • RĂ©sumĂ©Nous sommes en 1965, l'Angleterre est la Terre Promise incontestĂ©e du rock'n'roll et la folk bat son plein aux Etats-Unis. En l'espace de trois ans, les Beatles, les Rolling Stones et toute la cohorte de groupes de la British Invasion ont redĂ©fini tous les codes du rock et l'ont portĂ© Ă  un niveau jamais atteint jusqu'alors.Pourtant, l'Oncle Sam n'a pas dit son dernier mot ! EmbourbĂ©e depuis le dĂ©but des sixties dans la musique surf, le folk beatnik et les ballades irrĂ©sistibles mais commerciales de la Motown, la PremiĂšre Puissance Mondiale s'apprĂȘte Ă  reprendre la main sur l'avenir d'une musique qu'elle a inventĂ© !Depuis le dĂ©but de l'annĂ©e 1965, il se passe quelque chose dans la jeunesse amĂ©ricaine. On assiste Ă  la montĂ©e de mouvements contestataires et pacifistes, qui rejettent la sĂ©grĂ©gation raciale et s'opposent Ă  la Guerre du Vietnam qui fait rage depuis prĂšs de 10 ans. Les cheveux et les barbes des adolescents poussent plus que de raison, et leurs vĂȘtements se parent de couleurs chatoyantes.TrĂšs vite, de nombreux artistes californiens, qui Ă  l'origine jouaient du blues-rock, du folk, du garage ou du rhythm&blues, vont devenir les ambassadeurs d'un nouveau style musical baptisĂ© rock psychĂ©dĂ©lique.L’émergence de ce style musical s’inscrit dans une renouvellement plus global dans le monde occidental. Cette explosion multicolore et multisonore transcende l'esthĂ©tisme et libĂšre les consciences. La mode, l'art et le graphisme s'en trouvent transformĂ©s : c'est la naissance du pop art.En fait, tout part de l’idĂ©e d’ĂȘtre sans cesse Ă  contre-courant des idĂ©aux conservateurs qui gangrĂšnent l’Occident depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La consommation Ă  outrance, l’armement massif, la guerre froide, le racisme et le sexisme systĂ©mique etc. Tout ce qui ressemble de prĂšs ou de loin Ă  « l’American Way of Life ». Et qu’est ce qui caractĂ©rise le mieux ce vieux monde ? La guerre du Vietnam.PlaylistThe Animals - We Gotta Get Out Of This Place – 1965Country Joe and The Fish - The "Fish" Cheer / I-Feel-Like-I'm-Fixin'-To-Die Rag - Live at Woodstock 1969The Doors - The Unknown Soldier – Live at Hollywood Bowl 1968Jefferson Airplane - Volunteers - Live at Woodstock 1969Jimi Hendrix - Star Spangled Banner - Live at Woodstock 1969The Doors – Medley The End/Across The Sea/Away in India/Crossroads Blues/Wake Up - Live at Wight 1970Pour aller plus loinL'un des deux moments incroyables que nous offre le groupe de The Doors avec Jim Morrisson en vedette est celui de leur concert au Bowl en 1968. Lors de l'interpretation de leur dernier morceau The Unknow Soldier, il se passe une mise en scĂšne assez thĂ©Ăątrale oĂč le guitariste Robby Krieger se transforme en tireur qui assassine un Morrison sous LSD. Nous avons la chance de pouvoir visualiser cette scĂšne, qui a Ă©tĂ© filmĂ©. A voir Ă  partir de 2mn00 sur cette vidĂ©o Youtube oĂč Morrison s'effondre Ă  la suite d’un roulement de tambours suivie d’un coup de guitare Ă©lectrique : https://www.youtube.com/watch?v=MIk55C1s0nsSecond moment absolument grandiose offert par notre groupe privilĂ©giĂ©, c'est leur dernier concert d'envergure qui a aussi Ă©tĂ© filmĂ©. Cet Ă©clairage rouge si particulier rend cette scĂšne mythique. A vous de juger mais il s'agit ici d'un grand moment de l'histoire du rock psychĂ©dĂ©lique (et pourquoi pas de l'histoire de la musique en gĂ©nĂ©ral). Le medley avec The End et Across The sea/Away In India/Crossroads Blues/Wake Up est Ă  voir ET Ă©couter Ă  partir de 49mn50, naturellement Ă  la fin du concert, comme pour bien boucler la boucle. Lien : https://www.youtube.com/watch?v=51SAvWieaNc&t=14sBibliographieMASSIN J., MASSIN B., Histoire de la musique occidentale : 2 (De Beethoven Ă  nos jours), Paris, Temps Actuels, 1983.PIRE A., Anthropologie du rock psychĂ©dĂ©lique anglais : contre- culture, drogues, Paris, Camion Blanc Editions, 2011PIRENNE C., Une histoire musicale du rock, Paris, Fayard, 2011Thieyre P., Le rock psychĂ©dĂ©lique, Paris, ParallĂšles, 1991 (rĂ©Ă©dition 2000)