Episódios

  • Le célèbre auteur des "Misérables" et le prince Louis-Napoléon Bonaparte avaient pourtant tout pour s'entendre. Jusqu'à l'orée des années 1850, ils partagent en effet les mêmes convictions progressistes.

    Après avoir été un fervent royaliste, dans sa jeunesse, Victor Hugo est en effet devenu le chantre de ce nous appellerions aujourd'hui la gauche. Homme politique aussi bien qu'écrivain, il est élu député, en 1848, et maire du 8e arrondissement de Paris.

    Dans les journaux et à la tribune de l'Assemblée, il dénonce aussi bien la peine de mort que le sort des pauvres et le travail des enfants.

    De son côté, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de l'Empereur, soutient les "carbonari", les memlbres d'une société secrète partisans de l'unification italienne et de l'instauration d'une Monarchie libérale.

    Dans une brochure publiée en 1844, "De l'extinction du paupérisme", il réclame également le droit au travail et le droit d'association pour les ouvriers.

    Aussi Victor Hugo soutient-il la candidature du prince aux élections présidentielles de décembre 1848. Mais, une fois élu, le nouveau Président va vite le décevoir.

    En effet, il commence par restreindre le droit de vote et, lui qui avait pris fait et cause pour l'unité de l'Italie, envoie des soldats écraser la République romaine et restaurer le pouvoir du Pape.

    Cette nouvelle provoque une journée révolutionnaire à Paris, réprimée par la troupe. À cette occasion, le Président menace les insurgés : il faut que "les méchants tremblent".

    Et, le 2 décembre 1851, il franchit un pas qui lui vaudra l'opposition irréductible de Victor Hugo. Ce jour-là, en effet, il fait un coup d'État que tous considèrent, avec raison, comme le prélude à la restauration de l'Empire.

    Dès lors, Victor Hugo prend le chemin de l'exil, d'abord en Belgique, puis à Jersey et Guernesey. Là, il ne cessera de fustiger celui qu'il n'appelle désormais que "Napoléon le Petit", titre de l'un des cinglants pamphlets qu'il écrira contre l'Empereur.

    Celui qui avait proclamé qu'il ne reviendrait en France que "quand la liberté rentrera", ne regagne son pays qu'à la chute du Second Empire, en 1870.
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  • Henri III a succédé à son frère Charles IX en 1574. Il règne dans un Royaume ravagé par les guerres de religion qui, depuis 1562, opposent catholiques et protestants.

    Reprenant la politique inaugurée par sa mère, la Régente Catherine de Médicis, il essaie de trouver un juste milieu entre les protestants les plus radicaux et les catholiques intransigeants, souvent membres de la Ligue.

    Or, le Roi mécontente ces derniers. Jugeant que le duc de Guise, qui dirige la Ligue, s'immisce par trop dans les affaires de l'État, il le fait assassiner en 1588.

    N'ayant pas d'héritier, il reconnaît pour son successeur son cousin Henri de Navarre, le futur Henri IV. C'est un protestant, mais, en habile politique, il est prêt à faire des concessions. Selon son mot, "Paris vaut bien une messe".

    Henri III est donc prêt à faire monter un protestant sur le trône de France. Aux yeux des ultra catholiques, c'est un reniement et même une véritable trahison.

    C'est en tous cas ce que pense un certain Jacques Clément, un moine dominicain fanatique, qui prend très tôt parti pour la Ligue. Décidé à tuer Henri III, qu'il considère comme un renégat, il quitte Paris, le 31 juillet 1589, pour gagner Saint-Cloud, où se trouve le monarque. Henri III s'apprête à assiéger la capitale, dominée par les ligueurs.

    Le moine parvient dans l'antichambre du Roi. Il insiste pour être reçu par le souverain. Il prétend apporter des nouvelles capitales en provenance de Paris. Sur son insistance, on le laisse entrer.

    Le Roi le reçoit sans façons. Il est sur sa chaise percée. Même le majestueux Louis XIV ne dédaignait pas d'accueillir ainsi ses courtisans.

    Jacques Clément s'approche du monarque, se penche un peu pour lui parler et, sortant un couteau de sa robe, en frappe le Roi au ventre. Celui-ci aurait arraché le poignard de son corps sanglant et, en frappant le moine au visage, se serait exclamé :"Méchant, tu m'as tué". Des gardes surgissent alors, lardent le religieux de coups d'épée et jettent son corps par la fenêtre.

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  • Estão a faltar episódios?

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  • On pourrait penser que les pyramides de Gizeh, en Égypte, et notamment la pyramide de Khéops, sont les plus grands tombeaux du monde. En termes de superficie, ce titre revient plutôt à une sépulture japonaise.

    Il s'agit du Daisen Kofun, situé dans la ville de Sakai. Insérée dans le tissu urbain, cette nécropole ressemble à un immense trou de serrure. Elle se présente sous la forme d'un tertre recouvert de végétation, qui se dresse au centre d'un bassin rempli d'eau.

    Long de 500 mètres et large de 300, cet impressionnant site funéraire, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, aurait une superficie d'environ 100.000 m2.

    Le Daisen Kofun n'est pas un tombeau isolé. En effet, il fait partie du Kofungun de Mozu, un ensemble de 47 tumulus funéraires ("kofun," en japonais) situés dans la ville de Sakai. Cet immense site funéraire s'étendrait sur plus de 450.000 m2.

    Ce type de tombes a été édifié, au Japon, du IIIe au VIIe siècle. De son côté, le Daisen Kofun a été construit au IVe siècle, peut-être avant. Il abriterait la sépulture de l'Empereur Nintoku, le 16e monarque de la lignée impériale.

    On se doute que, sous ces monticules envahis par la végétation, dorment d'illustres personnages, et peut-être même certains des Empereurs légendaires qui auraient fondé la dynastie actuelle. On y trouverait aussi des quantités d'objets précieux.

    Mais il est difficile de le vérifier, dans la mesure où l'accès de ces lieux est strictement interdit. Il en va ainsi, au Japon, de tous les sites impériaux. Même les archéologues n'ont pas le droit de s'y rendre.

    Mais une équipe italienne a peut-être trouvé la parade. Ses chercheurs ont en effet étudié les images fournies par les satellites. Elles sont d'une grande précision, ce qui leur a permis de faire une découverte.

    Ils ont en effet remarqué que ces sites étaient orientés de telle sorte que le soleil ou la lune en éclairaient toujours l'entrée. Ce qui n'est pas sans importance quand on sait que les Empereurs actuels prétendent toujours descendre d'Amaterasu, la déesse du Soleil.
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  • Pour écouter mes podcasts:

    1/ Dans un lavabo, l’eau s’écoule-t-elle toujours dans le même sens ?
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    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/dans-un-lavabo-leau-s%C3%A9coule-t-elle-toujours-dans-le-m%C3%AAme-sens/id1048372492?i=1000649151744
    Spotify:
    https://open.spotify.com/episode/7AQpMjrDi2WoSLm8orRmaj?si=922a9173b2274d40

    2/ Quelle est la différence entre la tutelle et la curatelle ?
    Apple Podcasts:
    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/quelle-est-la-diff%C3%A9rence-entre-la-tutelle-et-la-curatelle/id1048372492?i=1000648907196
    Spotify:
    https://open.spotify.com/episode/6ZTmV8hDFpCog9hrAyyrqF?si=250c9d3ec5444166

    3/ Pourquoi les avocats portent-ils une robe noire ?
    Apple Podcasts:
    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-les-avocats-portent-ils-une-robe-noire/id1048372492?i=1000647931088
    Spotify:
    https://open.spotify.com/episode/0J7DDFCJaSQL70LiTVrLkP?si=302773ddfd2948c1

    4/ Pourquoi le Vatican est-il protégé par des gardes suisses ?
    Apple Podcasts:
    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/choses-%C3%A0-savoir/id1048372492
    Spotify:
    https://open.spotify.com/show/3AL8eKPHOUINc6usVSbRo3?si=3d75e97cfbb14681
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    Si vous prenez le volant, il vous est peut-être arrivé la désagréable surprise de recevoir, chez vous, une contravention pour excès de vitesse.

    De telles sanctions sont aussi anciennes que l'automobile elle-même. Le premier à en être frappé est un Anglais du nom de Walter Arnold. Il ne roule pourtant pas vite, du moins selon nos standards actuels, lorsqu'il traverse la petite commune de Paddock Green, dans le Kent.

    Mais il faut dire que nous sommes en 1896. La vitesse est alors limitée à un peu plus de 3 km/h en ville. Et notre chauffard, au volant de son Arnold Benz (une voiture de sa fabrication, sous brevet Benz), file à la vitesse folle de 13 km/h !

    Il est arrêté par un policier à vélo, qui lui inflige une amende d'un shilling. Il lui indique alors que, non content de rouler trop vite, il n'est précédé d'aucun porteur de drapeau. Celui-ci devait en effet agiter un drapeau rouge, pour avertir les passants du danger. En ville, il doit marcher devant la voiture, d'où l'allure d'escargot imposée à celle-ci.

    En France, la première contravention pour excès de vitesse frappe une femme. Il s'agit d'une personnalité haute en couleur, la duchesse d'Uzès. Passionnée d'automobile, cette aristocrate fortunée est la première femme à obtenir, en mai 1898, son certificat de capacité, l'ancêtre de notre permis de conduire.

    En juillet de la même année, la duchesse est verbalisée au bois de Boulogne, en compagnie de son fils. Au volant de sa Delahaye type 1, elle roule à la vitesse de 15 km/h. Soit trois de plus que la vitesse autorisée en ville.

    Sur une route de campagne, elle aurait pu lancer sa voiture jusqu'à 20 km/h. La duchesse d'Uzès paie l'amende, ce qui n'entame en rien son intérêt pour l'automobile. En 1926, en effet, elle prend une part active à la fondation de l'Automobile club féminin de France, cette illustre association n'acceptant pas les femmes à cette époque.
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  • L'image de Marie-Antoinette n'a cessé de se dégrader dans l'imaginaire collectif. On la dépeint souvent sous les traits d'une jeune femme frivole et écervelée, qui ne songerait qu'à s'amuser alors que la Monarchie court à l'abîme.

    Et il est vrai que cette jeune archiduchesse d'Autriche, mariée à 14 ans, et délaissée par son mari, est rapidement la proie d'une Cour où les cabales vont bon train.

    Une nouvelle biographie ajoute une touche de noirceur à ce portrait déjà bien chargé. À l'en croire, la Reine aurait été une inconditionnelle des jeux d'argent.

    C'est sans doute faire un procès tendancieux à Marie-Antoinette que de l'accuser de s'être adonnée avec passion à ses jeux favoris. La chose n'est pas fausse, bien sûr. Mais il faut la replacer dans son contexte.

    Depuis bien longtemps, en effet, les jeux de cartes étaient à la mode à la Cour de France. Les princes et les courtisans pariaient souvent de fortes sommes d'argent et d'autres Reines, avant Marie-Antoinette, sont connues pour leur amour du jeu.

    Le soir venu, Marie-Antoinette s'adonnait aux jeux qui étaient à la mode à la fin du XVIIIe siècle. Elle appréciait le trictrac, un jeu de société, qui se jouait avec des cartes et des dés, ou le reversi, qui consiste à bien placer ses pions sur un échiquier.

    Les loteries, comme le bingo ou le biribi, qui se jouaient avec des boules et des grilles, avaient aussi les faveurs de la Reine.

    Et il est vrai que Marie-Antoinette jouait gros jeu. En effet, elle aurait dépensé quelque 180.000 livres en 1778, ce qui représente à peu près deux millions d'euros. La Reine était donc très dépensière et aurait dilapidé l'équivalent de plus de 20 millions d'euros.

    Mais on ne peut pour autant l'accuser d'avoir contribué, à elle seule, à la faillite du pays. Il faut en effet comparer ses 180.000 livres de dépenses annuelles, en 1778, avec les 626 millions de livres de dépenses prévues par le premier budget de la Monarchie établi, en 1788, par le Contrôleur général des Finances Necker.
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  • Comme d'autres professions, les avocats revêtent un costume spécifique. Il se compose d'une robe noire, d'un rabat de couleur blanche, en coton, et d'une épitoge, deux brins de tissu portés sur l'épaule gauche. L'une de ces bandes pend sur la poitrine et l'autre dans le dos.

    Ce costume, et notamment le port de la robe, n'est devenu une obligation, pour les avocats, que depuis une loi du 31 décembre 1971. Elle les oblige donc, comme d'autres corps de métier, à porter un uniforme, symbole de leurs fonctions.

    Mais si la robe noire des avocats n'est devenue obligatoire que depuis une cinquantaine d'années, elle faisait partie de leur tenue depuis bien plus longtemps.

    Cette longue robe noire, aux vastes manches, les avocats la doivent à leurs lointains devanciers. Sous l'Ancien Régime, en effet, la plupart des avocats étaient des clercs. Ils siégeaient notamment au Parlement de Paris, le plus haut degré de juridiction de l'époque, et dans les Parlements provinciaux.

    Or, les prêtres portent alors une soutane, même si certains s'en dispensent. Cet habit, long et fermé, doit les distinguer des laïcs. Par bien des aspects, la robe de l'avocat ressemble à une soutane.

    Il n'est pas jusqu'aux 33 boutons qui la ferment, en souvenir de l'âge du Christ au moment de sa mort, qui n'y fassent penser.

    Si la robe d'avocat a conservé de son origine sa forme générale et sa teinte sombre, elle n'en a pas moins légèrement changé d'aspect. Ainsi, elle s'est raccourcie avec le temps, s'arrêtant aujourd'hui à mi-mollet. De même, si la traîne existe toujours, elle est rabattue à l'intérieur du vêtement.

    Par souci de modestie, sans doute, et pour ne pas prêter le flanc à des critiques qui soulignent déjà le coût de la robe, compris entre 500 et 1.000 euros , parfois beaucoup plus.

    Emblème de la fonction, et symbole de la justice, la robe ne doit être portée qu'au prétoire, ou dans de rares occasions, comme l'enterrement d'un collègue par exemple. L'avocat ne saurait donc l'arborer dans son cabinet ou dans la rue.
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  • Après la percée d'Avranches, entre la fin juillet et la mi août 1944, les troupes alliées débarquées en Normandie, dont fait partie la 2e DB du général Leclerc, se dirigent vers Paris.

    Dans le même temps, la police, la gendarmerie, la poste et les transports se mettent en grève. Des groupes armés se forment et, du 19 au 24 août, la capitale est le théâtre d'une véritable guérilla.

    Gouverneur militaire du "Grand Paris", le général Dietrich von Choltiz doit défendre la ville. Mais, d'un point de vue militaire, la situation ne lui est pas favorable. C'est pourquoi, le 19 août, il accepte l'entremise du consul de Suède, Raoul Nordling, qui négocie un cessez-le-feu.

    Trois jours plus tard, cependant, Hitler lui ordonne de détruire la ville. Si les Alliés entrent dans la capitale, ils doivent trouver un champ de ruines.

    Des explosifs sont donc placés sous les ponts et auprès de nombreux bâtiments. Mais von Choltiz ne donne pas l'ordre de destruction et capitule le 25 août.

    Dans les années qui suivent la guerre, le général von Choltiz se vantera d'avoir sciemment ignoré l'ordre d'Hitler. Il décrit le dictateur comme un homme épuisé qui, privé d'une partie de ses facultés, aurait pris une décision déraisonnable.

    Pour de nombreux historiens, la vérité est sans doute différente. Il est normal que, dans le contexte de l'après guerre, von Choltiz ait voulu se donner le beau rôle. Mais aucun document ne vient appuyer ses dires.

    En fait, il semblerait que cet officier qui, jusque là, avait toujours obéi aux ordres qu'on lui donnait, était bien disposé à faire exécuter celui-là. Simplement, il n'en eut pas le temps.

    Par ailleurs, il n'avait pas suffisamment de troupes sous ses ordres. Au surplus, elles étaient médiocrement armées et devaient à la fois lutter contre l'insurrection parisienne et contre des troupes alliées attendues d'un instant à l'autre dans la capitale.

    Enfin, von Choltiz savait que la bataille était perdue, et que, dans la perspective d'un probable jugement, après la guerre, il avait tout intérêt à soigner son image.
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  • Marie-Angélique Duchemin est une pionnière, et ce à plusieurs titres. Née en 1772, elle épouse un caporal. Nous sommes en juillet 1789, au début de la Révolution. Comme c'est alors l'usage, cette toute jeune épouse suit son mari en campagne.

    Il est vrai qu'elle a de qui tenir. Son père et son beau-frère sont aussi des soldats. Mais voilà que son mari meurt des blessures reçues au combat, le 30 décembre 1791.

    Cette jeune veuve de 19 ans, pourtant déjà mère d'une petite fille, n'écoute que sa vocation : elle restera dans l'armée et y remplacera même son mari.

    Personne ne trouve à y redire. Tout au contraire, puisque la jeune femme est même promue. En effet, elle devient caporal fourrier, et doit donc s'occuper de l'intendance. Ce qui ne l'empêche d'ailleurs pas de prendre soin de ses enfants.

    On le voit, l'armée de l'époque, transformée, il est vrai, par la tourmente révolutionnaire, ne s'opposait pas à la présence des femmes ni même à leur avancement.

    Car Marie-Angélique Duchemin poursuit son ascension. Elle est en effet promue sergent major. Elle ne s'occupe pas seulement d'intendance, mais participe aux combats. C'est ainsi qu'elle s'illustre, en mai 1794, dans la défense du fort de Gesco, à Calvi. Elle y est grièvement blessée, ainsi qu'au siège de cette ville.

    En 1798, alors qu'elle n'a que 26 ans, ses blessures lui valent d'être admise, avec le grade de sous-lieutenant, à l'hôtel des Invalides, construit par Louis XIV pour héberger les soldats blessés. C'est la première femme à y être accueillie.

    Elle y restera d'ailleurs toute sa vie, s'occupant notamment du magasin d'habillement. En 1851, elle est la première femme à recevoir la légion d'honneur. Elle est élevée au grade de chevalier par le Prince-Président en personne, futur Napoléon III. Dans la citation qui accompagne la décoration, elle est d'ailleurs désignée comme "M. (et non Mme) Brûlon", son nom marital.

    À cette occasion, elle obtient enfin ses épaulettes d'officier. Devenue très célèbre, Marie-Angélique Duchemin, toujours vêtue de son uniforme, meurt, en 1859, dans sa chambre des Invalides.
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  • Le nom de Robert Surcouf est associé à la légende de la guerre de course. Avec Jean Bart et Jacques Lafitte, c'est sans doute l'un des plus célèbres corsaires de tous les temps.

    Né en 1773, le futur écumeur des mers, destiné à la prêtrise par ses parents, s'engage comme mousse en 1786. Du fait des origines de sa famille, riche et considérée, il est plutôt traité comme un élève-officier.

    Dès ses premiers voyages, il embarque sur des navires faisant la traite négrière. En 1789, l'un de ces vaisseaux fait naufrage, entraînant dans la mort 400 esclaves, enchaînés à fond de cale.

    Surcouf reste un temps dans la marine marchande, puis entame, en 1792, une carrière dans la marine royale. Il n'y demeure pas longtemps, préférant se consacrer à la guerre de course.

    De 1795 à 1801, à bord de plusieurs bateaux, Surcouf devient l'un des corsaires les plus célèbres et les plus réputés de son temps. Il ne dispose d'ailleurs pas toujours de la "lettre de marque", qui, en temps de guerre, autorise le capitaine d'un bateau à s'en prendre à des navires ennemis.

    Cette absence de reconnaissance officielle le prive parfois d'une partie de ses prises. Il n'en sillonne pas moins les mers, organisant plusieurs expéditions vers l'Afrique ou l'océan Indien.

    Durant ces quelques années, Surcouf s'empare de nombreux navires, dont le "Kent", en 1800. La prise de ce puissant vaisseau de 1.200 tonneaux et 40 canons assoit définitivement sa réputation. On va désormais l'appeler le "Tigre des mers".

    Au total, Surcouf aurait amassé près de 500 millions de livres. Et gêné les Anglais, qui auraient voulu se protéger de ses assauts en équipant leurs vaisseaux de filets anti-abordage.

    À partir de 1801, Surcouf devient un armateur prospère, tout en revenant de temps à autre, et jusqu'en 1809, à la guerre de course. À la tête d'une belle fortune, acquise en partie dans la traite des noirs, il achète des centaines d'hectares de terrain. Devenu un notable considéré, il meurt en 1827.
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  • Né en 1907, le journaliste américain Varian Fry est connu pour avoir sauvé, durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux juifs réfugiés en France. Correspondant d'un journal américain à Berlin, il est témoin, en 1935, des violences que font subir aux juifs les nazis.

    Il assiste alors à des scènes choquantes, qui vont le marquer durablement. En août 1940, il débarque à Marseille. Officiellement, il est là comme journaliste. En fait, il est mandaté par l'"Emergency rescue comity", un organisme de secours parrainé par Eleanor Roosevelt, l'épouse du Président américain.

    Le but de ce comité est d'organiser la fuite vers les États-Unis des juifs menacés par les nazis, en Allemagne ou dans d'autres pays d'Europe.

    En principe, la mission de sauvetage confiée a Varian Fry ne concerne pas tous les réfugiés juifs. En effet, il doit permettre à des intellectuels, des écrivains ou des artistes, de s'échapper vers l'Amérique.

    Il arrive à Marseille avec une valise et une somme assez modeste en poche, environ 3.000 dollars. En principe, il est là pour trois mois, mais son séjour va durer plus d'un an.

    Il reçoit l'aide d'un syndicat américain et de certaines organisations juives. Le vice-consul américain à Marseille lui est d'un grand secours, ainsi que la riche collectionneuse d'art Peggy Guggenheim, qui lui apporte un soutien financier appréciable.

    Varian Fry fonde bientôt le Centre américain de secours (CAS), où une soixantaine de personnes viennent chaque jour demander de l'aide. Dans la vaste villa Air-Bel, située dans la banlieue de Marseille, se pressent des intellectuels renommés, pressés de quitter l'Europe.

    On y côtoie en effet des poètes, comme Tristan Tzara ou Benjamin Perret, ou des artistes, comme André Masson, Max Ernst, Marcel Duchamp ou encore Marc Chagall.

    Au total, plus de 2.000 personnes réussirent à fuir l'Europe grâce à l'intervention de Varian Fry. Le gouvernement de Vichy, qui appréciait peu ses activités, obtient son départ en septembre 1941.

    Tardivement reconnue, son action lui vaut pourtant, à titre posthume, le titre de Juste parmi les nations.
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  • L'expression "veni, vidi, vici" fut prononcée par Jules César en 47 avant notre ère. Elle se compose de la première personne du parfait (souvent l'équivalent de notre passé composé) des verbes "venire", venir, "videre", voir, et "vincere", vaincre.

    On la traduit généralement par "je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu". Cette expression frappe par sa concision. C'est ce laconisme qui lui a permis de passer à la postérité. Et aussi l'euphonie produite par ces trois mots à la terminaison semblable.

    Cette expression est toujours employée pour désigner un succès éclatant. Elle implique en effet une notion de triomphe et de rapidité propre à subjuguer l'adversaire.

    Cette célèbre phrase aurait été prononcée par César au cours d'un des épisodes de la guerre civile qui, de 49 à 45 avant J.-C., l'oppose à Pompée et à une partie du Sénat romain.

    L'une des phases de ce conflit se déroule en Asie Mineure. En effet, Pharnace II, qui contrôle le royaume du Bosphore et une partie du royaume du Pont, qui s'est constitué sur le rivage méridional de la mer Noire, veut profiter de cette guerre civile pour récupérer des territoires perdus par son père.

    Jules César accourt alors avec ses légions et affronte les troupes de Pharnace II à Zéla, en 47 avant notre ère. La bataille est un succès si net et si rapide qu'elle aurait incité César à prononcer sa fameuse apostrophe.

    Pour certains auteurs latins, ce n'est pas sur le champ de bataille que César aurait dit : "veni, vidi, vici". Cette célèbre formule aurait été inscrite sur des panneaux lors du "triomphe" qui suivit la victoire de Zéla. Il s'agissait d'une cérémonie au cours de laquelle le général victorieux défilait dans les rues de Rome à la tête de ses troupes.

    Cette phrase aurait également pu se retrouver dans le rapport envoyé au Sénat après la bataille. Elle aurait donc été écrite et ne serait pas sortie de la bouche même de César. Ce qui ne l'a pas empêchée de rester associée à son nom.
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  • Par leur sauvagerie ou l'identité des victimes, certains crimes défraient la chronique. C'est notamment le cas de huit meurtres, commis, dans les environs de Florence, en Italie, entre 1968 et 1985.

    Les victimes sont toujours des couples d'amoureux. D'où le nom de "tueur des amoureux" qu'on a d'abord donné au criminel. Puis on l'a surnommé le "Monstre de Florence". En raison de sa façon de s'acharner sur certaines de ses victimes.

    S'il abat généralement les hommes de quelques coups de revolver, il tue les femmes avec une arme blanche, puis les mutile affreusement. Il a même coutume d'envoyer par la poste des parties de leurs corps, les seins notamment, aux magistrats de Florence.

    L'identité des victimes, le mode opératoire et les armes utilisées ont convaincu les policiers qu'un seul criminel était sans doute à l'origine de cette série de meurtres. Toutefois, ils manquent de preuves et le "serial killer", s'il existe, court toujours.

    La police a bien appréhendé une dizaine de suspects mais, faute de preuves convaincantes, ils ont fini par être libérés. C'est notamment le cas d'un ouvrier agricole du nom de Pietro Pacciani, qui avait assassiné l'amant de sa femme.

    Lors de son premier procès, en 1994, il est reconnu coupable de sept des huit doubles meurtres attribués au "Monstre de Florence". Il est condamné à la prison à perpétuité. L'affaire semble alors résolue.

    Mais, coup de théâtre, Pacciani est acquitté lors de son procès en appel, qui se tient deux ans plus tard. Sorti de prison, il meurt en 1998. S'il détenait un secret, il l'a emporté dans la tombe.

    En étudiant cette affaire de plus près, les juges ont d'ailleurs conçu des doutes sur l'hypothèse d'un tueur en série. En effet, ils pensent que si Pietro Pacciani avait un rapport avec ces crimes horribles, il n'était pas le seul.

    En effet, certains de ses amis, qui faisaient partie de sa bande habituelle, seraient impliqués eux aussi. Ce qui ne suffit pas à clarifier cette énigmatique affaire du "Monstre de Florence".
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  • Donatien Alphonse François de Sade, que nous connaissons sous le nom de marquis de Sade, est un écrivain renommé, connu notamment pour une œuvre emblématique, "Justine ou les malheurs de la vertu", qu'il rédige à la Bastille en 1787.

    Mais si le nom de Sade est passé à la postérité, c'est davantage en raison des dérèglements de sa vie. Au point, d'ailleurs, d'avoir inspiré le mot "sadisme".

    Ses livres, où la pornographie et la violence, sous toutes ses formes, ont la part belle, et sa vie, émaillée de scandales, lui ont valu de très nombreux séjours en prison. Il y a en effet passé 27 ans, sur les 74 que comporte sa vie.

    En 1768, alors qu'il a 28 ans, Sade défraie une première fois la chronique. Il est accusé d'avoir suborné une veuve, puis de l'avoir entraînée dans une maison d'Arcueil, dans la région parisienne, où il lui aurait fait subir divers sévices.

    Le scandale éclate et le marquis, protégé par sa famille, n'écope que d'une peine d'emprisonnement de quelques mois, au château de Saumur.

    Mais quatre plus tard, en 1772, alors qu'il séjourne à Marseille, il fait encore parler de lui. La rumeur l'accuse de s'être livré, en compagnie d'un valet de cinq jeunes filles, à diverses débauches, dont la sodomie, alors passible de la peine capitale.

    Et, de fait, il est condamné à mort par le Parlement de Provence. Mais il échappe à la justice en s'enfuyant en Italie, en compagnie d'une belle-sœur dont il fait sa maîtresse. Il est alors arrêté sur l'ordre du duc de Savoie et incarcéré au fort de Miolans, dans l'actuel département de la Savoie.

    D'autres prisons suivront. En effet, Sade est emprisonné au donjon de Vincennes, en 1777, puis à la prison royale d'Aix. Son procès n'aboutira qu'au paiement d'une modeste amende.

    Mais il retourne à Vincennes, avant d'être transféré à la Bastille, en 1784. En juillet 1789, peu avant la prise de la Bastille, Sade est transporté à Charenton, dans un hospice pour aliénés mentaux, où il finira sa vie en 1814.
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  • On n'imagine pas plus un juge anglais sans perruque qu'un "bobby" sans son casque arrondi. Les magistrats ne sont d'ailleurs pas les seuls à s'en coiffer ; les avocats en portent une aussi.

    L'usage s'en est imposé à la fin du XVIIe siècle. On adopte alors, pour les tribunaux, un code vestimentaire comprenant également l'adoption d'une robe, agrémentée de détails décoratifs, comme un jabot de dentelles pour certains magistrats.

    Il s'agissait d'imposer aux hommes de loi anglais une tenue correcte, qui les distingue en même temps de celle de leurs concitoyens. Elle devenait donc l'emblème de leur profession.

    Les perruques et les robes des magistrats sont toujours portées, du moins dans certains procès. Faites en crin de cheval, les perruques des avocats sont plus courtes que celles des juges.

    La forme du haut de la coiffe, ainsi que le nombre et l'aspect des boucles qui en composent l'arrière, sont codifiés avec une grande précision. Il est à signaler que cet usage de la perruque, pour les juges et avocats, a été repris par de nombreux pays du Commonwealth.

    Certains magistrats contestent cependant le port de la perruque. Ils la trouvent inconfortable, surtout en été. Et ils estiment cet usage désuet et peu conforme aux habitudes vestimentaires de leur époque.

    Mais les partisans de la perruque ne manquent pas. On sait que les Anglais ne goûtent guère les changements trop rapides. Pour beaucoup d'entre eux, le maintien des traditions est le meilleur moyen de préserver l'originalité de leur culture.

    Par ailleurs, la perruque est vue comme l'une des pièces d'un uniforme. Comme tout uniforme, il favorise une certaine forme d'anonymat, garantie de neutralité. Enfin, cette tenue, dont fait partie la perruque, symbolise l'autorité même de la loi.

    Des arguments qui n'ont pas entièrement convaincu le Lord Chief Justice, le juge le plus haut placé dans la hiérarchie judiciaire britannique. En 2007, en effet, il décide, à la suite d'une requête portée devant les tribunaux, de réserver le port de la perruque aux seuls procès criminels.

    Dans les affaires civiles, juges et avocats peuvent désormais paraître dans le prétoire sans arborer ce couvre-chef.

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  • Les Rois de France étaient des personnages publics, dont les moindres gestes étaient scrutés par les courtisans. On peut donc penser qu'on n'ignore aucun détail de leur vie.

    Et pourtant, bien des éléments échappent aux historiens. Ainsi, on ne connaît pas avec certitude la taille d'un Roi aussi célèbre que Louis XIV, qui avait pourtant fait de son existence un spectacle permanent.

    On a longtemps prétendu qu'il était plutôt petit, du moins pour nous. Il n'aurait pas dépassé 1,65 m, ou un peu plus, ce qui correspondait d'ailleurs à une taille moyenne pour l'époque.

    L'un des arguments invoqués est la petite taille des lits où dormait l'illustre monarque. Mais rappelons qu'à cette époque les nobles dormaient en position demi assise, la position couchée étant réservée aux malades.

    Par ailleurs, l'apparence de certains des vêtements qu'aurait portés le Roi témoigne plutôt en faveur d'une grande taille. Dans une récente biographie, un historien prétend même que Louis XIV mesurait 1,84 m.

    Ce qui une très haute taille pour l'époque. Sauf si l'on tenait compte, dans ces mensurations, de la perruque et des talons. En effet, le souverain arborait une haute perruque, dite "à la royale", qui pouvait atteindre 15 centimètres.

    Et il portait des talons qui avaient 10 à 12 centimètres de hauteur. Ces talons de bois, recouverts de cuir rouge, étaient alors à la mode chez les grands. La taille du Roi était donc rehaussée de 20 à 25 centimètres supplémentaires.

    Si on les ajoute à la taille qu'on lui attribue souvent (1,65 m), on arrive à 1,85-1,90 m. Et si Louis XIV avait mesuré 1,84 m sans sa perruque et ses talons, il serait alors apparu, aux yeux de ses courtisans, comme un véritable géant de plus de 2 mètres !

    Il est vrai qu'à cet égard, les témoignages divergent. Si Mme de Motteville, dame d'honneur d'Anne d'Autriche, la mère de Louis XIV, donnait au Roi une tête de plus qu'à Mazarin, pourtant assez grand, la Palatine, la belle-sœur du Roi, qui le voyait tous les jours, le trouvait trop petit.
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  • D'une certaine manière, la Révolution française peut être considérée comme une période d'émancipation pour les femmes, dont certaines ont pu jouer un rôle plus notable dans la société de leur temps.

    C'est notamment le cas de celles que l'Histoire a retenues sous le nom de "tricoteuses". Ce sont le plus souvent des femmes du peuple, qui prennent l'habitude d'assister aux séances des assemblées révolutionnaires. Elles manquent rarement celles de la Convention nationale, qui se réunit à partir de septembre 1792.

    Les séances étant publiques, elles s'installent dans les tribunes. Pour s'occuper, entre deux discours, et ne pas perdre leur temps, elles emportent leur ouvrage. On les voit alors sortir leurs aiguilles à tricoter et se lancer dans la confection de quelque lainage. D'où le surnom qui leur est resté.

    Les tricoteuses n'ont pas très bonne réputation. Elles sont souvent considérées comme de véritables mégères, promptes à la violence. Du haut de la tribune, elles n'hésitent pas à apostropher les orateurs qu'elles trouvent trop mous ou trop indulgents.

    Certaines se sentent mandatées par leurs concitoyens pour veiller à une application rigoureuse des lois. On les voit aussi, dans la littérature notamment, comme des harpies ivres de sang.

    Car elles ne sont pas seulement présentes aux sessions de la Convention et aux séances des nombreux clubs qui s'ouvrent alors dans la capitale. Elles sont aussi très actives au tribunal révolutionnaire qui, sous la Terreur, envoie des milliers de condamnés à la guillotine.

    L'accusateur public, le célèbre Fouquier-Tinville, n'est pourtant pas connu pour sa mansuétude. Mais les tricoteuses sont là, dans le public, toujours prêtes à intervenir si, malgré sa réputation de férocité, il se laissait aller à une coupable indulgence.

    Mais si la postérité a fait de ces femmes des viragos altérées de vengeance, c'est surtout en raison de la présence de certaines d'entre elles au pied de l'échafaud. On les disait en effet très friandes du spectacle sanguinaire qui s'offrait alors à leurs yeux.

    Bien entendu, une telle caricature ne reflète qu'en partie une réalité plus nuancée.
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  • REDIFFUSION

    La date du 9 novembre 1989 est restée dans l'Histoire comme celle de la chute du Mur de Berlin. Mais pourquoi cette ouverture de la frontière entre les deux secteurs de Berlin, dont les répercussions seront considérables, s'est-elle faite précisément ce jour-là ?

    Pour le comprendre, il faut rappeler que la contestation ne cessait d'enfler en RDA, où d'imposantes manifestations avaient lieu depuis le mois d'octobre. Egon Krenz venait même de remplacer, à la tête du pays, Erich Honecker, au pouvoir depuis 28 ans.

    C'est dans ce contexte que, le 9 novembre 1989, en fin de matinée, des mesures de libéralisation des voyages sont annoncées aux instances du parti communiste est-allemand. En satisfaisant l'une des revendications exprimées par les manifestants, on espérait faire retomber la tension.

    En fin d'après-midi, ce même 9 novembre, le porte-parole du parti annonce à la presse les dernières mesures prises. Dans un premier temps, il n'évoque pas la décision de faciliter les voyages vers l'ouest.

    Puis il y fait allusion en donnant lecture d'un document traitant des visas nécessaires aussi bien pour voyager que pour émigrer hors du pays. Et il précise que ces visas seront accordés "sans conditions".

    Cette nouvelle fait sensation. En effet, jusque-là, obtenir un tel visa relevait du parcours du combattant. C'est alors qu'un journaliste demande quand cette mesure doit s'appliquer.

    Le porte-parole ne semblait pas s'attendre à une telle question. Il lance alors : "mais...tout de suite !". Cette nouvelle sensationnelle est aussitôt répercutée par les médias occidentaux.

    Aussitôt la rumeur se répand. Les Allemands de l'Est se rendent en masse au point de passage de Bornholmer Strasse, entre les deux secteurs de Berlin. Alors que la presse de l'ouest annonce, avec un peu d'avance, que le Mur est ouvert, la foule réclame, à grands cris, qu'on ouvre la porte du poste-frontière.

    Les gardes sont décontenancés. Visiblement, ils n'ont reçu aucune instruction sur ce qu'il convient de faire. Après des heures d'hésitation, un officier donne finalement l'ordre de laisser passer les gens. Le Mur de Berlin vient de tomber.
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  • REDIFFUSION

    Les livres d'Histoire l'apprennent aux écoliers : Le Viking Rollon serait à l'origine de la région que nous appelons toujours la Normandie. C'est donc un Viking, ou un "Normand", autrement dit un "homme du nord".

    Rollon s'inscrit dans ce vaste mouvement de peuples que sont les incursions vikings. Depuis la fin du VIIIe siècle, ces rudes guerriers, venus notamment des pays scandinaves, ravagent la France actuelle et d'autres contrées.

    Dans un premier temps, ils ne cherchent pas à s'installer durablement sur les terres où ils déferlent. Ce qui les intéresse, ce sont les richesses qu'elles renferment. Ils organisent donc des raids de pillage, dévastant tout sur leur passage, puis ils se retirent sur leurs bases de départ.

    Rollon est donc l'un de ces redoutables Vikings. Il serait né à la fin des années 840. Son origine est encore très discutée. Selon les sagas nordiques qui retracent son parcours, il viendrait du Danemark ou de Norvège.

    D'autres sources le font naître dans les Orcades, des îles situées au bord de l'Écosse. Quoi qu'il en soit, Rollon devient le chef d'un groupe de guerriers vikings, qui saccagent les côtes de la Manche et de la mer du Nord.

    Le temps passant, ils pénètrent, en passant par la Seine, au cœur du territoire de la France actuelle. Ils s'installent à l'embouchure du fleuve et parviennent même jusqu'à Paris, qu'ils assiègent, avec d'autres bandes, en 885-887.

    Or, la "Francia", ou "Francie occidentale", issue du partage de l'Empire carolingien, est alors très divisée. Et elle doit faire face, en plus des incursions des Vikings, aux invasions des Sarrasins, au sud, et des Avars et des Hongrois, à l'est.

    Dans ces conditions, le petit-fils de Charlemagne, Charles le Simple, Roi de Francie occidentale (l'ancêtre de la France actuelle) préfère s'entendre avec les Vikings.

    En 911, il conclut donc le traité de Saint-Clair-sur-Epte avec Rollon. Il lui concède un territoire, autour du comté de Rouen, qui donnera naissance à la Normandie. Et Rollon lui-même en sera le premier duc.
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  • REDIFFUSION

    Il est bien rare que, dans un conflit, les lois de la guerre soient toujours respectées. La guerre du Vietnam n'échappe pas à la règle. Elle connut en effet un affreux carnage, le massacre de My lai.

    My Lai est un paisible village. Quand des soldats américains l'investissent, le 16 mars 1968, il n'est peuplé que de vieillards, de femmes et d'enfants. Pourtant, la section du lieutenant William Calley croyait y trouver des Viet-Congs.

    C'est alors que les soldats, sur l'ordre de leur chef, entreprennent une tuerie méthodique. À coups de fusil, ou de baïonnette, ils massacrent sans pitié les femmes et les enfants qu'ils trouvent.

    Certains soldats refusent cependant de participer au massacre. Un officier, arrivé sur les lieux en hélicoptère, ordonne même de faire feu sur les criminels. Malgré tout, entre 350 et 500 habitants sont sauvagement assassinés.

    Comment des soldats ont-ils pu en arriver à un tel degré de barbarie ? Certains l'expliquent par les lourdes pertes essuyées par la compagnie dont l'une des sections a perpétré le massacre.

    En quelques mois, elle aurait perdu la moitié de ses effectifs. En outre, dans cette guérilla où tous les coups sont permis, les soldats sautent sur des mines ou tombent dans les pièges tendus par l'ennemi.

    Les GIs auraient donc été ivres de vengeance. Ils ne trouvent pourtant pas grâce auprès de l'opinion publique et des médias, pour qui ce massacre est un véritable choc et un tournant dans la guerre du Vietnam.

    Consciente du scandale et de la colère de l'opinion, l'armée crée une commission d'enquête en septembre 1969. Une vingtaine de personnes sont inculpées, dont le lieutenant Calley et le capitaine Medina, qui commandait la compagnie.

    Pourtant, seul Calley est condamné à la réclusion à perpétuité. Personne d'autre n'est inquiété. Devant cette unique condamnation, les journaux crient à la parodie de justice.

    Le président Nixon, soucieux de minimiser le massacre, fera d'ailleurs bénéficier l'officier d'une mesure de libération conditionnelle, s'efforçant par ailleurs de discréditer les personnes ayant porté l'événement sur le devant de la scène.
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  • REDIFFUSION

    Les réactions face à l'actuel projet de réforme des retraites vient encore le rappeler : la grève est l'un des principaux moyens de contestation dans notre pays. Depuis la Révolution française, notamment, elle ponctue l'histoire des revendications sociales et du mouvement ouvrier.

    Mais la grève, qui n'est pas l'apanage de la France, n'est pas non plus cantonnée à l'histoire contemporaine. En effet, c'est un phénomène qui remonte beaucoup plus haut dans le temps.

    Et les historiens ont même identifié la grève la plus ancienne. Elle aurait eu lieu en Égypte, 2.100 ans avant notre ère ! Nous sommes à Thèbes, sur la rive orientale du Nil.

    Les serviteurs d'un temple de cette ville arrêtent de travailler et exposent leurs revendications au gouverneur. Ils ne reprendront pas le travail tant qu'on ne leur distribuera pas deux galettes supplémentaires par jour.

    L'Égypte ancienne est décidément le lieu de naissance de la grève, conçue comme un moyen de pression pour obtenir la satisfaction de ses revendications. Ainsi, en 1166 avant J.-C., un papyrus rend compte, pour la première fois, de l'un de ces mouvements sociaux.

    Il concerne les artisans et les ouvriers qui édifient les tombeaux des pharaons dans la Vallée des Rois, une région située sur la rive occidentale du Nil, en face de Thèbes.

    Les artisans réclament leur salaire, qui ne leur a pas été payé, et se plaignent de manquer de nourriture. Ils cessent donc le travail pour réclamer une amélioration de leur situation.

    La grève a ensuite atteint d'autres contrées, comme la Grèce classique. C'est du moins ce que laisse supposer Aristophane qui, dans sa comédie "Lysistrata", écrite au Ve siècle avant J.-C., met en scène des femmes qui, pour contraindre les hommes à cesser la guerre, refusent de coucher avec eux.

    Il s'agit là d'une forme de grève assez originale. Plus classique, en revanche, la grève qui éclate en France, en 1229, quand, à la suite de la répression violente d'une rixe, qui se traduit par la mort de nombreux étudiants, ces derniers décident de boycotter les cours de l'Université de Paris.
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