Avsnitt


  • Chamanisme, définition : pratique spirituelle ancestrale, présente dans toutes les cultures du monde, où l’être humain, accompagné de son tambour ou de sa voix, se présente comme l’intermédiaire entre l’humain et l’invisible en effectuant un voyage mental, une odyssée à travers un espace rêvé, virtuel, in visible aux yeux du commun des mortels. "Je savais très fort ce que je voulais", dit-elle. Et ce qu’elle voulait, c’est plonger, à corps perdu, dans les possibilités vocales et percussives de sa propre musique. Faire entendre des sons de l’extérieur tout en explorant les tréfonds de son intériorité.

    Avec S.H.A.M.A.N.E.S, Anne Paceo invite au voyage, mais pas n’importe lequel : celui d’un chamanisme intemporel, "profondément humain", dit-elle. Pour cette nouvelle création, elle puise son inspiration dans les musiques et les pratiques vocales chamaniques. Inspirée autant par l’énergie des tambours de transe que par les chants sacrés, la musique, brute ou texturale, la batteuse, chanteuse et compositrice livre un septième album à la fois introspectif et ouvert sur le monde. En 2020, le festival Jazz sous les Pommiers, où Anne Paceo est alors artiste associée, lui demande de travailler sur une nouvelle création. Après les albums Fables of Shwedagon (2017) et Bright Shadows (2018), S.H.A.M.A.N.E.S voit le jour durant un week-end sous les Pommiers, en septembre 2020. L’enregistrer est une évidence. Anne se plonge alors dans les musiques chamaniques du monde entier, des rituels d’exorcisme de Bali, les cérémonies vaudou d’Haïti, les chants de divination de Sibérie ou encore les rituels de possession du Candomblé brésilien.

    "Il ne s’agit pas de les reproduire, précise-t-elle, mais plutôt de les laisser infuser dans mon imaginaire, et m’inspirer pour proposer une musique sans frontières." Initiative ô combien précieuse en ces temps pandémiques ! Depuis l’enfance, Anne s’intéresse de près aux pratiques chamaniques, dont les propriétés thérapeutiques bénéficient toujours de la présence de la voix et de la percussion. Ce qui s’entend dans S.H.A.M.A.N.E.S.

    De Reste un oiseau à Marcher jusqu’à la nuit, de From the Stars à Dive Into the Unknown, de Healing à Travellers, Anne Paceo raconte un monde nouveau, nourri de la sorcellerie, plutôt celle de Mona Chollet que celle au nez crochu, comme on l’entend sur Piel. De la légèreté, de la fantaisie pour affronter une morosité ambiante, pesante et anxiogène. Dans Wishes, elle fait aveu de faiblesse et partage ses souhaits les plus chers. Sur Wide Awake, elle évoque sa dualité, dans L’Aube elle convoque ses fantômes, tandis que Here and Everywhere retrace la dissolution de l’âme. Animal totem du disque, l’oiseau est enfant de bohème, source de spiritualité…

    S.H.A.M.A.N.E.S est un disque qui, par ses multiples petites histoires, nous fait rentrer dans la grande, habitée par les mondes réels et les mondes parallèles, avec lesquels les chamanes dialoguent. "C’est une manière de revenir à un son profondément organique, essentiel, souligne Anne, de cultiver l’indépendance offerte par les percussions et les voix, instruments ancestraux aussi libres que mobiles." Si elle écrit, compose et réalise seule sa musique, Anne aime s’entourer de complices haute-fidélité. Ici, elle fait appel à Isabel Sörling et Marion Rampal, chanteuses polyglottes qui portent, le cœur en bandoulière, les mélodies d’Anne. Laquelle choisit d’inviter un second batteur à cette drôle de fête mystique, "pour enrichir le spectre rythmique", Benjamin Flament, inventeur d’un instrument unique, constitué d’éléments de batterie et de plusieurs métallophones. Sans oublier les fidèles Tony Paeleman, au piano et au Fender Rhodes, et Christophe Panzani aux saxophones et clarinettes – tous deux suivent Anne depuis l’album Circles, en 2016. "Nous avons fait tellement de concerts qu’il y a quelque chose de spécial quand nous jouons ensemble, un son, une alchimie particulière", commente Anne.

    Album acoustique, à la fois intime et universel, car il raconte, en filigrane, l’histoire d’une femme puissante dans un monde aux possibilités souvent cachées, S.H.A.M.A.N.E.S réinvente le langage d’Anne Paceo, qui se connecte plus que jamais à l’autre, grâce à la nature, aux animaux et aux astres.

    Titres interprétés

    - Here and Everywhere Live RFI voir le clip 

    - Wild Awake, extrait du Cd Shamanes

    - Reste un oiseau Live RFI voir le clip 

    - L’aube Live RFI.

     

    Musicien.nes

    - Anne Paceo / batterie + n’goni + chant 

    - Isabelle Sörling / chant

    - Marion Rampal / chant 

    - Tony Paeleman / piano + basse station 

    - Zacharie Ksyk / trompette avec effets.

     

    + 2 titres bonus

     

    The Bongo Hop Tempo Rei, extrait de La Napa (Underdog 2022)

    The Bongo Hop, c’est le nouveau projet afro caribéen du trompettiste Etienne Sevet. Sur Satingarona pt1, son premier carnet de voyages sonores, nourri de 8 années passées à Cali (Colombie), on retrouve donc les amis de la période caleña, comme Nidia Gongora (la voix d’Ondatropica et Quantic, qu’il avait découverte et filmée dès 2003, alors qu’elle était l’inconnue chanteuse du groupe folklorique Socavon), ou encore le rappeur Maikcel (Zalama), mais aussi le producteur multiinstrumentiste Patchworks (Voilaaa, The Dynamics, Mr President, Taggy Matcher, Uptown Funk Empire), rencontré à Lyon.

    Tinariwen Le chant des fauves, extrait The Radio Tisdas Sessions (Wedge 2022).


  • Nous nous sommes rendus dans le Sud de la France, dans l’Abbaye cistercienne du Thoronet, à l’occasion de la 1ère édition du festival Les Voix de l’Autre.

    Sous les chênes centenaires du Thoronet et dans l’abbaye cistercienne à l’acoustique de renommée internationale, le public retrouve des artistes venus du monde entier dans un format très intime. 

    Des créations uniques, des lectures, des concerts...

     

    ⇒ Voir le clip RFI Vidéos.

    Nos invités sont Piers Faccini, directeur artistique du festival, compositeur, chanteur ; Leïla Shahid, récitante ; Christine Zayed, chanteuse et musicienne ; Djene Kouyaté, chanteuse et musicienne ; Malik Ziad, musicien ; Jean-Marc Bouré, administrateur de l’abbaye du Thoronet et Karine Mangin, guide à l’abbaye.

    ⇒ Voir le clip de Djene Kouyaté filmé par RFI Vidéos.

    Qui est Piers Faccini ? C’est un peintre et folk singer anglais d’origine italienne.

    Dès son 1er album Leave No Trace en 2004, il dévoile un songwriting délicat et raffiné. Il est reconnu pour l’originalité de ses chansons et sa passion pour le dialogue interculturel.

    En 2021, il sort son 9ème album Shapes of the Fall, une suite de chants de la terre, à la source d’une écriture qui se nourrit autant de l’héritage anglo-américain, des traditions de la Méditerranée, du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, que de la musique ancienne et baroque.

    Plus de 900 personnes sont venues découvrir la trentaine d’artistes rassemblés sous la direction artistique du compositeur et musicien Piers Faccini qui signe là un festival qui lui ressemble.

    Avec la complicité des lecteurs Leïla Shahid et Charles Berling,  les spectateurs ont vécu un parcours artistique accompagné par les musiciens Christine Zayed, Djene Kouyaté, Kawthar Meziti, Malik Ziad, guidés par Piers Faccini.

    Avec l’ensemble Canzoniere Grecanico Salentino venu des Pouilles italiennes, l’Abbaye a dansé durant la soirée du samedi au son des musiques traditionnelles.

    Vox clamantis, ensemble vocal estonien mondialement connu, a fait de nouveau résonner les chants grégoriens qui imprègnent toujours les pierres de cette abbaye administrée par le Centre des Monuments nationaux.

    Enfin, en interprétant avec la percussionnisteLucie Antunés une création originale pour l’acoustique exceptionnelle du Thoronet, Piers Faccini atteste aussi de sa volonté de s’inscrire dans l’histoire de ce lieu en respectant sa vocations spirituelle.

     

    Pour sa 1ère édition, le festival a eu l'honneur d'accueillir une invitée remarquable:

    Leïla Shahid

    Ancienne ambassadrice de la Palestine en Europe.

    Durant les 25 ans de sa carrière politique dans différents pays d’ Europe, elle a toujours défendu la place de la culture et de l’art dans la diplomatie et l’apprentissage du vivre ensemble,  en organisant à Paris et Bruxelles notamment des rencontres entre créateurs et penseurs des deux rives de la Méditerranée.

    Note d’intention du festival

    La culture, c’est la rencontre avec l’autre, et plus l’autre est différent, plus la rencontre est riche, fertile, créatrice.

    Les Voix de l’autre célèbre une histoire de l’humanité issue des nombreuses migrations qui conduisent des hommes et des femmes à se rencontrer, se parler, mêler leurs voix, accorder leurs instruments aussi différents soient-ils, chanter, s’aimer.

    En musique, en poésie, Les Voix de l’autre propose au public de suivre à son tour les chemins empruntés par celles et ceux emportant avec eux des parfums d’Italie, de Syrie, du Maroc, de Guinée, d’Algérie... 

    Si ce festival a pu naître, c’est aussi grâce à ses partenaires : la DRAC, le Centre des Monuments Nationaux, la Mutuelle St Christophe, la Fondation Carmignac, la scène nationale Châteauvallon-Liberté, la Diaconie du Var et Actes sud. Et bien sûr Bayard et La Croix.

    Rendez-vous est pris dans un an pour une nouvelle édition, du 5 au 7 mai 2023.

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  • Nos premiers invités sont le duo tunisien Ÿuma, pour la sortie de l’album Hannet Lekloub (French Flair) #SessionLive

     

    Hannet Lekloub est le troisième album du duo tunisien Ÿuma, composé de Sabrine Jenhani (chant) et Ramy Zoghlami (chant, guitare). Après Chura en 2016, album autoproduit, et Poussières d’étoiles en 2018, Hannet Lekloub propose onze titres ciselés à l’aune de l’originalité des formes. Et s’il faut mettre une étiquette, ce serait, dit Ramy "celle de l’indie folk". Chanté en arabe tunisien, Hannet Lekloub s’inscrit dans la fertile hybridation du monde contemporain.

    Réalisé par les Néerlandais Jo Francken et Pieterjean Maertens (Tamino, Milow) Hannet Lekloub est né au studio Audioworkx, à Hoogeloon, au sud des Pays-Bas. Que cet album génériquement tunisien ait vu le jour dans l’un des épicentres de la dance music, n’est pas un hasard. Parce que si cet album développe un folk chanté à la Peter, Paul and Mary, et orné d’Orient, il est sous-tendu de sons et de rythmes propres à l’électronique nord-européenne.

     

    Passion, patience, maturité : "Cet album est celui de la réconciliation, des retrouvailles", explique Sabrine. Après la sortie de Poussières d’étoiles, et une tournée internationale, le duo a "fait une pause, pris de la distance. Nos parcours artistiques se sont un temps dissociés, et puis la nostalgie de la séparation nous est tombée dessus. C’est ce qu’évoque la chanson Denia Dour, qui décrit le doute, le désarroi". Avec une légèreté musicale tout en grâce, la guitare acoustique en front line et des mots ciselés: "Et alors si j’ai renoué avec la solitude/Depuis ton départ, les jours sont sombres et les nuits sont sans sommeil/Et alors si mon silence en dit long/Et que les gens ont parlé pour moi/ Et le temps a aggravé les choses/Et j’ai fini par tout déballer/Mais comme dit l’adage/La roue tourne".

     

    - Denia Dour Live RFI voir le clip 

    - Wahan Kbar, extrait de l’album Hannet Lekloub voir le clip 

    - Sucre Live RFI voir le clip. 

     

    Musiciens

    - Sabrine Jenhani, chant

    - Ramy Zoghlami, chant guitare

     

    Son : Benoît Letirant, Fabien Mugneret.

    Réalisation :  Jérémie Besset.

     

    Puis nous recevons la harpiste Isabelle Olivier dans la #SessionLive pour la sortie de son 11e album Smile (Yellow Bird Rd).

     

     

    Pour fêter ses 30 ans de scène, la harpiste Isabelle Olivier sort son onzième album SMILE en hommage à Charlie Chaplin. Le titre Smile est le point de départ de ce projet lumineux. Isabelle Olivier explore de nouvelles textures avec sa harpe mêlant acoustique et électronique pour créer un univers élégant, envoutant et radieux. Dix compositions originales côtoient des reprises de Charlie Chaplin, James Blake ou Cannonball Adderley. 15 ans après son premier album solo Island #41 nominé aux Victoires du Jazz, Isabelle Olivier retrouve la harpe solo. Naviguant entre Chicago et Paris depuis 2012, Isabelle Olivier a conçu ce nouveau projet à la PianoForte Foundation de Chicago lors d’une résidence de création en 2020. Elle a composé une musique aux influences multiples jazz, pop, électro, hip-hop, cubaine, celtique … Si la plupart des titres sont en solo, elle s’est entourée, sur quelques morceaux d’invités qui viennent apporter leur touche et leur sensibilité : Kristiana Roemer, chanteuse germano-américaine, qui a magnifié Hope sur un texte d’Emily Dickinson et Freedom, Tom Olivier-Beuf pour son toucher remarquable à l’accordéon sur Light puis son solo au piano avec un hommage cubain Cuban Smile, Raphaël Olivier pour sa belle présence à la guitare sur Aroma et Cuban Smile et sa production électro sur Harmony, Smile electro et You’re too precious de James Blake, et enfin le batteur Ernie Adams au groove remarquable sur One for Daddy Oh et Cuban Smile. Anecdote fondatrice de ce projet : en 1991, Jean-Louis Chautemps, saxophoniste de jazz, rencontrait Isabelle Olivier pour la première fois lors d’un concert de son groupe "Océan" et lui disait en souriant "musicien de jazz, ce sont les 30 premières années qui sont difficiles. Après tu verras ça ira beaucoup mieux".

     

    Isabelle Olivier, biographie

    Jazzwoman et harpiste à la forte personnalité musicale, Isabelle Olivier apporte une vague de fraîcheur et de nouveauté sur la scène internationale en y révélant un instrument surprenant et inédit. Elle développe un style très reconnaissable dès les premières notes de son instrument fascinant et rare. Elle a composé, arrangé et enregistré 10 disques et un DVD. Compositrice évoluant aux frontières du jazz, des musiques celtiques et actuelles, elle est sollicitée dans le monde du cinéma et du spectacle vivant. Elle a voyagé dans 25 pays pour y présenter ses créations musicales. Depuis 9 ans, elle développe un projet franco-américain. Elle a ainsi réalisé un opéra jazz, Don’t worry, be haRpy, adaptation libre du Baron perché d’Italo Calvino avec des chanteurs américains et des musiciens français. Elle poursuit maintenant un projet des deux côtés de l’Atlantique avec des musiciens, danseurs, plasticiens, poètes et comédiens. Elle a été commissionnée en 2017 par L’Art Institute de Chicago, pour composer une performance d’une heure en lien avec l’exposition Gauguin, l’alchimiste qui y était présentée en juillet 2017. Lauréate du Prix de la Villa Le Nôtre à Versailles en 2015, elle est la première compositrice en résidence au Potager du Roi. Elle est actuellement ambassadrice de la nouvelle harpe électro-acoustique Salvi «Rainbow» dans le monde entier. Elle a eu la chance de collaborer avec des personnalités exceptionnelles telles que Peter Erskine, Didier Lockwood, Ernie Adams, Mitch Haupers, Paul Wertico, autant dans le domaine musical que dans d’autres disciplines. Ils lui ont permis de tracer une route artistique magnifique à partir de la musique et de réaliser le potentiel de l’alchimie orchestrale et des rencontres interdisciplinaires. Depuis 2018, elle est compositrice associée au Théâtre de Guyancourt, dans une résidence soutenue par le Ministère de la Culture et la SACEM. Elle a créé 7 spectacles vivants sur deux saisons et poursuit son travail de création, de diffusion et d’actions culturelles. Isabelle Olivier sort en 2019 son dixième album : un projet co-dirigé avec le guitariste Rez Abbasi, soutenu par la fondation FACE, l’ADAMI et la SPEDIDAM. En 2020, elle gagne l’appel à projet "Les Habitants ont du talent", en partenariat avec la Fédération des Centres Sociaux de l’Essonne. Ce projet artistique inclusif et fédérateur tourne autour de la thématique du "Sourire". Il mettra en scène des volontaires qui seront notamment invités à chanter dans leurs langues natives et sera présenté en mai 2021. Isabelle Olivier souhaite ainsi redonner à la musique sa fonction de transmission, en en faisant un révélateur d’ethnies.

     

    Titres interprétés

    - One for Daddy Oh Live RFI (Nat Adderley) trio harpe, piano, batterie

    - Hope (texte Emily Dickinson) extrait de l’album Smile

    - Light Live RFI harpe et accordéon 

    - Cuban Smile Live RFI trio harpe, piano, batterie voir le clip.

     

    Musiciens

    - Isabelle Olivier, harpe 

    - David Paycha, batterie   

    - Tom Olivier-Beuf, piano et accordéon.


  • Joon Moon revient avec Chrysalis (Label: LDDC / Musique Sauvage) un 2ème LP, avec la voix prodigieuse de Liv Warfield (découverte par Prince et chanteuse dans son groupe le New Power Generation).

    Un univers musical emprunt des grandes heures de la musique soul, métissé d’orchestrations classiques et réarrangé aux couleurs de la pop et des productions d’aujourd’hui.

    Car Joon Moon n’est pas celle que vous croyez. Derrière ce personnage romanesque, on retrouve Julien Decoret, musicien français aux multiples facettes, auteur-compositeur, producteur et globe-trotter…

     

    Avec Joon Moon, Julien Decoret traverse l’Atlantique et voyage dans le temps : il compose un univers musical emprunt des grandes heures de la musique soul, métissé d’orchestrations classiques et teinté aux sons de la pop et des productions d’aujourd’hui. Grâce à une collection de plus de 100 instruments provenant des 4 coins du monde, il assemble les styles et les sonorités pour donner à chaque chanson une couleur bien à elle. Chaîne Youtube de Joon Moon.

     

    - Time Live RFI

    - Bill Let Us March, extrait de l’album Chrysalis

    - Young Live RFI voir le clip. 

     

    Musiciens

    - Julien Decoret, piano

    - Liv Warfield, chant

    Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.

     

     

    Puis nous recevons Youenn Roué, le leader du groupe breton Startijenn pour la sortie du nouvel album Talm Ur Galon (Paker Prod).

    Groupe emblématique du dancefloor version breizh, Startijenn, "énergie" en langue bretonne, fait résonner sa musique enthousiasmante en complicité avec le public aux Vieilles Charrues,  sur l'île de Bornéo,  à Aberdeen, à Shanghaï... le 20 mai 2022 à Ploemeur dans le Morbihan, et le 21 mai sur la scène de l'Ermitage à Paris, où leur musique se dévoilera dans un mix trad, rock & folk.

    Un line-up solide alliant instruments traditionnels: bombarde, binioù, uilleann-pipes, accordéon diatonique, et base rythmique musclée: basse et guitare à l’énergie rock appuyées sur quatre titres par un set de batterie. Sous une apparente simplicité, les cinq musiciens s’affranchissent des codes et brouillent les pistes, poussent les limites de leurs instruments avec des sonorités inattendues, multiplient les références et mixent les influences : électro, dub down tempo, rap, rock , folk, rythm and soul... Parfois une voix chuchote, scande, explose, dans une langue percutante, vivante et créative.

     

    Titres diffusés, extraits de l’album Talm Ur Galon

    - Talm Ur Galon 

    - Skilfou An Noz  voir le clip

    - Lady L 

    - Typhaine

  • Marion Rampal présente son album Tissé (Les Rivières Souterraines).Voix posée, nue et frémissante, écriture musicale et poétique subtilement créolisée par le travail du temps et boucanée par le feu de l’expérience : Tissé est un album de chansons faites maison, une sorte de pays natal choisi, comme seule peut le dessiner et le découvrir une âme libre, ayant réellement pris la peine de vivre et le temps de rêver.Après bien des pérégrinations entre les genres (jazz, blues, chanson, classique…), des collaborations fertiles et trois albums sous son nom, Marion Rampal nous offre un album qui lui ressemble, tant dans la variété de ses ressources naturelles que dans la limpidité de ses contours ; elle y rayonne avec une élégance d’astre. Sarah Lenka présente son nouvel album Mahala (Musique Sauvage)Mahala est la rencontre entre Sarah Lenka et 3 artistes femmes engagées.Un Ep au féminin, un mélange culturel : avec Naissam Jalal, flûtiste franco-syrienne ; Awa Ly, chanteuse franco-sénégalaise & Macha Gharibian, pianiste franco-arménienne. Une rencontre inattendue, qui mélange un son acoustique folk aux sons de traditions et de coutumes.Chacune porte en elle un héritage culturel, une histoire. Laisser la parole à l’art de ces 3 femmes, leurs racines, leur culture.Women’s Legacy met en lumière des femmes qui témoignent à travers la transmission, des chants, des notes, un langage. Un voyage dans l’intime avec carte blanche à ces 3 invitées qui rejoignent ce répertoire, le subliment y apportant une dimension plus organique et ancestrale. Titres interprétés au Grand studioA Volé Live RFI Marion Rampal voir le clip No More My Lawd Live RFI Sarah LenkaOù sont passées les Roses Feat. Piers Faccini, extrait de l’album de Marion Rampal voir le clip Teardrop feat. Awa Ly, extrait de l’album de Sarah Lenka voir le clipTisser Live RFI Marion RampalI Fight Everyday Live RFI Sarah LenkaBonus : Turn Me Around (gospel) Live RFI commun en fin d’émission. Musiciens Marion RampalMarion Rampal, chant Matthis Pascaud, guitareRaphaël Chassin, batterieSébastien Llado, tromboneLena Aubert, contrebasse Gaël Rakotondrabe, piano+Musiciennes Sarah LenkaSarah Lenka, chantNaïssam Jalal, flûte traversièreMacha Gharibian, piano Son : Mathias Taylor, Laurie PlissonRéal : Jérémie Besset, Taguy M’Fah Traoré.


  • #SessionLive: Nos 1ères invitées s’appellent Duo du Bas. Elles sortent l’album Les Géantes (La Criée Prod).

     

    Le Duo Du Bas, c’est deux voix de femmes.

    L’une est Bretonne, l’autre vient du Pays basque.

    Lorsqu’elles se sont rencontrées, Hélène Jaquelot et Elsa Corre ont échangé des fragments de leur vie.

    Elles se sont transmises l’une à l’autre des chants rencontrés chez elles ou lors de voyages.

    Ensemble, elles ont continué à picorer et un Tour de Chant est né.

    Une mosaïque où chaque chanson est un récit, une langue et une invitation au voyage.

    Puis curieuses d’aller goûter d’autres langues, d’autres sons, elles ont glané chez leurs voisines venant d’ailleurs, en cuisinant avec elles, des chants à se mettre en bouche. Elles ont également exploré l’univers de la cuisine en détournant des ustensiles et des objets de la vie quotidienne pour en faire des percussions et des éléments de narration.

    C’est ainsi que Casseroles, leur dernier spectacle, est né.

    En parallèle de leurs propositions artistiques le Duo Du Bas mène de nombreux ateliers de cuisine et de chant mettant sans cesse l’oralité, la rencontre et les histoires de femmes au cœur de leur projet où l’artistique, le culturel et le social ne font qu’un.

     

    Leur nouvel album s’intitule Les Géantes : Chansons pour objets trouvés et personnages non-ordinaires.

    Cette histoire a des allures de conte, où chaque étape du voyage est une rencontre avec un personnage aussi merveilleux qu’étrange... Sur son chemin, Duo Du Bas a rencontré 7 géantes. Chacune détenant sa lubie, sa particularité, sa beauté et sa réponse à la vie. Chacune leur a offert un monde enchanté où bien souvent le jeu est roi et où l’enfance est reine.

     

    Titres interprétés à RFI (à retrouver sur l’album Les Géantes)

    - La vieille

    - Santa Monica

    - Le Placard.

     

    Musiciennes

    - Hélène Jaquelot, chant, percussions

    - Elsa Corre, chant, percussions.

     

    Son : Fabien Mugneret, Benoît Letirant.

     

    Puis place à la 2nde #SessionLive avec La Mal Coiffée pour la sortie de l’album Roge (Label Sirventès)

     

    Rogé, ce 6e disque du quatuor polyphonique languedocien marque une volonté́ d’ancrage dans les écritures poétiques des mouvements d’émancipation culturelle qui résonnent entre l’Occitanie et les colonies de l’empire français. Aux côtés des textes et de la musique de Laurent Cavalié, les musiciennes subliment les textes de Claude Alranq, David Grosclaude, Auguste Foures, Jean Boudou, auteurs engagés dans une pensée de la résistance à l’écrasement des cultures populaires. Leur musique de voix et de percussions continue de tracer son chemin entre les couleurs du chant populaire languedocien, et l’invention d’une polyphonie imaginaire, brute. 

    Depuis les débuts du groupe, nous nous envisageons comme un morceau de monde, un fragment de culture, un vecteur de langue. Alors que les cultures humaines se nivellent par le pouvoir médiatique et que les sociétés se détissent en solitudes numériques, nous efforçons de fabriquer des bouts d’identité. Nous raconter ? C’est être indociles. Ainsi, on espère rencontrer tous ceux qui ont soif d’histoires particulières, qu’ils soient d’ici ou de là. Inspirées par tous ces paysans qui ont compris qu’il fallait se tenir loin de l’industrie et de la grande distribution s’ils voulaient nourrir correctement le monde, nous tentons de nous tenir loin des modèles culturels dominants. Notre langue ? C’est celle des bêtes et des humbles. Elle est à la fois langue de reconquête poétique d’une pensée autochtone, jouissance et instrument de musique.

     

    Titres Live interprétés par La Mal Coiffée

    - Flors Terrenalas Live RFI

    - La Mar de las Galeras (extrait de l’album Roge)

    - Pim Pam voir le clip.

     

    Musiciennes

    - Karine Berny : Chant, bombo leguero, pétadou   

    - Myriam Boisserie : Chant, pétadou, monocorde                             

    - Marie Coumes : Chant

    - Laëtitia Dutech : Chant, adufe, bendir, tambourins, tambour, monocorde.

     

    (Rediffusion).


  • Label Bleu et Table Pounding Records ont le plaisir d'annoncer la sortie du premier album, depuis huit ans et sous son nom, du clarinettiste, compositeur et chef d'orchestre David Krakauer : Mazel Tov Cocktail Party Orchestra.

    Toujours en quête de nouvelles frontières esthétiques et de nouveaux sons, Krakauer s'est associé à la productrice Kathleen Tagg pour créer une expression cathartique de joie et d'affirmation. En réponse à la montée du sectarisme et de l'intolérance dans le monde, Krakauer et Tagg ont réuni une équipe d'artistes issus d'une grande variété de genres et de milieux culturels pour transmettre un contre-message de positivité qui célèbre notre humanité commune.

    L'album et le projet de tournée Mazel Tov Cocktail Party Orchestra ont été conçus et créés par Krakauer et la productrice Kathleen Tagg comme une "explosion de bonnes vibrations" en réponse au climat actuel d'incroyable polarisation et de négativité qui envahit notre quotidien. Aux côtés de Krakauer et Tagg, l'album présente une toute nouvelle formation composée d'un groupe de musiciens de renommée mondiale : le virtuose de la clarinette Krakauer s’impose en parrain des claviers et de la production excentrique de Tagg, du batteur iranien et multi-talent Martin Shamanpoor, de la basse virtuose du gourou du jazz Jerome Harris, de la voix et des mots de la chanteuse et rappeuse soul Sarah MK et des lignes du oudiste/guitariste Yoshie Fruchter. Ce groupe apporte son énorme diversité musicale et culturelle au projet, et collabore pour créer à la fois des œuvres originales et des réinventions uniques d'œuvres du monde entier. L'album reprend des formes de danses traditionnelles et anciennes et les refond complètement pour apporter un message manifeste de tolérance et d'inclusion. La polka, la danse carrée et la hora n'ont jamais sonné de cette façon auparavant, avec des rythmes électro, des tambours à main acoustiques du Moyen-Orient, des grooves profonds et des paroles qui appellent à l’espace pour tous. La clarinette hurlante de Krakauer nous enjoint à nous unir, à célébrer et à ressentir la puissance de notre vie.

     

    Une danse carrée ? La polka ? Hornpipe, Hora et Calypso ? Des rythmes urbains mêlés à des instruments acoustiques et à un rap qui donne à réfléchir ? Quelle est cette musique ? Au cours des mois qui nous ont fortement divisés en 2020, Krakauer et Tagg ont commencé à réfléchir profondément à ce que nous partageons tous en tant qu'êtres humains afin de contrer le barrage incessant d'histoires relatives à nos différences. Ils ont été profondément troublés par le fait que la conversation est si divisée, que le fanatisme aveugle est endémique et que les tensions entre différents groupes de personnes n'ont jamais été aussi fortes : urbains contre ruraux. Rouge contre bleu. Conservateurs contre libéraux, etc.

    Quel est le lieu commun où nous avons le potentiel de nous rassembler en tant qu'êtres humains, sans avoir besoin de connaître les croyances de la personne à côté de nous, pour passer un bon moment ? C'est la musique et la danse. Krakauer et Tagg se sont donc tournés vers les anciennes formes de danse. Celles qui sont conçues pour que les communautés se rassemblent et bougent. Des danses qui sont immédiatement reconnaissables. Et à partir de là, ils ont plongé dans les réalités de leur Amérique, avec toute son étonnante diversité, et ont ajouté ces sons : par exemple, une danse carrée avec des mots en partie en français québécois, des tambours sur un daf iranien et un rythme de beat maker né au Maroc et basé à New York. Une musique avec la forme et la pulsation d'une danse carrée traditionnelle mais le rythme d'une boîte de nuit de Brooklyn. Un lieu de rencontre musicale où chaque membre s'est présenté tel qu'il était, avec toute son histoire et ses compétences, pour créer un nouveau son où des petits bouts d’individus créent le tout. C'est une soirée cocktail Mazel Tov et tout le monde est invité ! En ces temps incertains, c'est l'occasion pour les artistes et le public de se réunir, de célébrer tout ce que nous avons en commun et de lancer en l'air un "cocktail Mazel Tov" métaphorique pour illuminer le monde !

    Depuis 25 ans, David Krakauer est le fer de lance de projets qui rassemblent des éléments multiculturels de manière inattendue. Il est considéré comme l'une des principales forces qui redéfinissent et ré imaginent la musique de son héritage culturel juif d'Europe de l'Est. En 2008, il a fondé Table Pounding Records telle une plaque tournante pour des projets qui croisent les genres. Puis en 2015, Kathleen Tagg a rejoint Krakauer à la production et création de Table Pounding Records : Table Pounding Music.

     

    Déclaration de l'artiste et contexte historique de David Krakauer et de la productrice Kathleen Tagg : face à l'écrasante négativité et à la montée alarmante de la haine et de l'intolérance dans le monde d'aujourd'hui, nous nous sommes sentis obligés de proposer une célébration musicale de notre humanité partagée comme contre-pouvoir à toute cette folie. Ce projet s'inspire d'un lapsus d'un expert conservateur qui a appelé les cocktails Molotov des cocktails "Mazel Tov". L'image d'un cocktail "Mazel Tov" illuminant le monde d'espoir et de joie - au lieu d'être une arme de destruction - nous a interpellés. Cette idée est résumée par les paroles de la chanson éponyme de l'album : "Débranchez-vous, arrêtez d'avoir peur. Regardez votre voisin dans les yeux, et souhaitez-lui bonne chance. Et levez votre verre d'un breuvage crépitant. Pour éclairer le monde et le renouveler." Nous avons imaginé qu'un projet musical pourrait être une fête amusante qui aurait le potentiel d'être utilisée comme un catalyseur pour encourager et soutenir les gens à faire des choses positives dans le monde. Nous voulions prendre des formes de danses traditionnelles et anciennes et les remanier complètement pour apporter un message explicite de tolérance et de célébration de notre humanité partagée. Et nous voulions créer de nouveaux airs qui fassent danser les gens. Ces deux années ont été très dures, et nous avons besoin de bouger ensemble. C'est une fête, et vous êtes tous invités !!! Nous soutenons sans équivoque le mouvement Black Lives Matter ainsi que tous les autres mouvements et organisations en faveur de la tolérance et du respect mutuel.

    David Krakauer and Kathleen Tagg, New York décembre 2021.

     

    Titres interprétés au Grand studio à RFI

    - Bella’s Calypso Live RFI

    - North Country Square Dance. Extrait de l’album voir la vidéo

    - Love Song for Lemberg/Lvov Live RFI.

    Lvov s’appelle maintenant Lviv, David a écrit cette chanson en référence à la ville où son grand-père est né en Ukraine.

    Line Up

    - David Krakauer, clarinette et chant

    - Kathleen Tagg, accordéon, playback sur ordinateur, piano

    - Sarah MK, chant

    - Martin Schamoonpour, daf

    - Yoshie Fruchter, guitare électrique

    - Jerome Harris, basse.

    Son : Benoît Letirant, Fabien Mugneret et Mathias Taylor.

     

    Playlist de David Krakauer

    - Sidney Bechet: Okey Doke (1937)

    - Coleman Hawkins: Body and Soul (1939)

    - John Coltrane: Giant Steps (1959)

    - Dave Tarras (clarinettiste klezmer).


  • Tous les mois, Sophian Fanen (@SophianF) du site Les jours chronique 5 nouveautés :

    - Leyla McCalla, Dodinin, tiré de l'album Breaking The Thermometer (Anti, 2022) voir le clip

    - Kae Tempest, I Saw Light, tiré de l'album The Line Is a Curve (Republic Records, 2022) voir le clip

    - Combo Chimbita, Babalawo, tiré de l'album IRE (Anti, 2022) voir le clip 

    - Vanessa Wagner, Etude n°16, tiré de l'album Study of the Invisible (InFiné, 2022) voir le clip 

    - Rema, Hold Me, tiré de l'album Rave & Roses (Marvin Global, 2022) voir le clip.

     

    Puis nous recevons Benoît Carré alias Skygge pour la sortie de l’album Melancholia.

    C’est sous le pseudonyme Skygge (l’ombre en danois), que Benoît Carré mène une aventure discographique dans le monde de l’intelligence artificielle. Le musicien et acteur avait monté le trio Lilicub dans les années 90, qui a connu une certaine notoriété avec le titre Voyage en Italie. Parolier pour d’autres artistes comme Françoise Hardy ou Johnny Hallyday, Benoît s’est intéressé à la composition avec l’IA dès 2016.

    En 2018, il sort l’album Hello World avec Stromae et le trompettiste Médéric Collignon, Kyrie Kristmanson, puis l’Ep American Folk Songs. Aujourd’hui, c’est l’album Melancholia qui s’invite dans les mâchoires de l’IA.

    Lui qui contait fleurette sur un Solex passe ses journées à l’arrière d’une cour, entouré d’écrans et de logiciels, à jouer avec les fantômes de la machine, les ombres vocales, à retrouver et tordre des mélodies perdues que les logiciels malaxent dans ses entrailles, à gratter une pierre de lune, entre la peur de ce qu’il va trouver et l’exaltation. "C’est très long, sinueux", raconte Benoit Carré. "Chaque chanson prend un mois, j’improvise, je tâtonne. Parfois, je jette puis je recommence. Je travaille avec des prototypes, j’affronte des bugs, des incidents techniques, des ratages, et la composition avance à coups d’accidents, de mystère". Ils sont deux ou trois à défier et à métamorphoser cette mémoire, jusqu’à en faire leur propre matière loin de la zone interdite du plagiat, l’Américaine Holly Herndon et le groupe Yacht. Ils sont deux ou trois à avancer vers une terre inconnue, pleins de doutes, laissant derrière eux ce qu’ils ont été dans des vies antérieures. 

     

    L’androïde Skygge a pourtant gardé quelque chose de l’ancien temps, quelque chose d’assez troublant auquel le robot ne peut rien, que l’on appelle la mélancolie. Elle luit au fond de la cathédrale ténébreuse remplie de chairs palpitantes qu’est son nouveau projet Melancholia, ce beau nom évoquant pour lui un sentiment et une ville imaginaire. Inspirées par le conte d’Andersen, ces dix chansons, profondes comme le lac noir, ont été sculptées après un an de navigation au large. Une ambiance fantôme de l’opéra enveloppe "Melancholia", le chant nasillard d’un clown triste touché par la vieillesse émerge de Sad Song, un cowboy fracassé serine avec angoisse sa Ballad of The Shadow. Sur Ordinary World, un clavier ancien vient titiller une voix de synthèse. Skygge change constamment les arrangements, afin de surprendre. La galaxie étrange qu’il a créée évoque ici ou là l’univers de Stephen King. Ce grand romancier des ombres et de la mécanique folle savait très bien ce qui rendait les monstres effrayants : moins leur aspect que les sentiments dont ils sont dotés, à l’image de cet amour errant (Wandering Love), qui semble chercher un cœur à prendre dans un corridor sombre. L’une des plus jolies plaintes imaginées par Skygge et une histoire vieille comme le monde.

     

    Titres joués, extrait de l’album Melancholia de Skygge

    - Océan Noir voir le clip 

    - Ordinary World 

    - Melancholia voir le clip 

    - Shadow of a ballad voir le clip.


  • En mars 2020, le multi-instrumentiste Adrien Soleiman rassemble autour de son saxophone des musiciens et musiciennes (Anaïs Aghayan, Djivan Abkarian, Adrian Edeline, Maxime Daoud, Arnaud Biscay) pour jouer et transmettre la musique arménienne au plus grand nombre. Hey Djan est né. Le sextet reprend avec émotion des classiques du répertoire populaire où l’amour et le chagrin partagent le même destin. Une musique qui s’adresse directement à l’âme.

    Voir le clip Siretsi Yars Daran (Live Version) 

     

    Titres joués

    - Yerevani Siroon Aghchig

    - Zokanch

    - Djeyrani Bes

    Voir le clip Siretsi Yars Daran (Live Version). 

     

    Puis nous recevrons JP Bimeni & the Black Belts dans la #Session Live pour la sortie du 2è album Give Me Hope voir le clip.

    Survivant des jours les plus sombres de Bujumbura au Burundi au début des années 90, apôtre de la soul, du rhythm & blues et du dieu Otis Redding, JP Bimeni revient avec un deuxième album Give Me Hope gorgé d’optimisme et d’énergie communicative.

    Give me hope sonne et groove comme les classiques des 60’s de Stax et de la Motown, entre soul, psychédélisme et afro-funk.

     

    Inspiré également des grands leaders comme Martin Luther King et James Stern (dont le nom est donné à un morceau puissamment funk de l’album) ou encore par la sagesse des créateurs les plus prolifiques comme Lee Scratch Perry.

    Entre influences et hommages, Bimeni a tracé sa propre route vers une renaissance et une mise au point personnelle pour à la fois guérir des douleurs du passé et en tirer tous les enseignements pour se donner de l’espoir.

    Descendant par sa mère de la famille royale du Burundi, Bimeni fuit son pays à l’âge de 15 ans pendant la guerre civile et le génocide de 1993. Après avoir échappé à plusieurs reprises à une mort certaine, il obtient le statut de refugié au Pays de Galles. Titulaire d’une bourse des Nations-unies, il étudie au Trinity College, établissement réservé aux enfants ayant échappé à de conflits armés. C’est là qu’il achète ses premiers albums, ceux de Ray Charles, Bob Marley, Marvin Gaye et surtout, celui qui va le marquer à vie, Otis Redding.

     

    La musique a été son échappatoire, sa thérapie. Mais alors que son premier album Free Me, super funky et joyeux, Give Me Hope est plus profond et contemplatif, porteur de messages et résonnant à l’aune de ce que nous vivons actuellement.

    Entouré de The Black Bells, son groupe fidèle de six pistoleros espagnoles, Bimeni a tout le confort et la confiance nécessaire pour exprimer tout ce qu’il à exprimer.

     

    Titres interprétés

    - Four Walls, Live RFI

    - Give me Hope, extrait de l’album Give Me Hope

    - Not In My Name, Live RFI

    - James Stern, Live RFI.

     

    Musiciens

    - JP Bimeni, chant

    - Rodrigo Diaz, batterie

    - Pablo Cano, basse

    - Fernando Vasco, guitare.

    Son : Benoît Letirant et Fabien Mugneret.

    (Rediffusion).

  • Sortie du double album Black Lives, From Generation To Generation chez Jammin’colorS.Cheick Tidiane Seck, Immanuel Wilkins, Stephanie McKay, Sonny Troupé, Jacques Schwarz-Bart, David & Marque Gilmore, Reggie Washington, DJ Grazzhoppa, Jean-Paul Bourelly, Jeremy Pelt, Grégory Privat, Marcus Strickland, Alicia Hall Moran… et tant d’autres réunis sur un même album en un collectif d‘artistes qui continuent de lutter contre le racisme à travers la musique."La musique est l’arme du futur". Le slogan du totémique Fela Kuti demeure d’actualité en 2021, tant les problèmes qui divisent depuis trop longtemps le monde en noir et blanc restent prégnants dans une société qui semble avoir dans sa grande majorité été sourde aux messages des artistes. Car le Nigérian est loin d’être le seul à avoir porté le débat des droits civiques sur les scènes publiques. Nina Simone comme Bob Marley, Curtis Mayfield comme Abbey Lincoln, Miriam Makeba, comme James Brown, la liste est trop longue des musiciens qui ont fait de leur médium un instrument de luttes. Si les lignes ont bougé sur le terrain de la musique, les fractures sont encore béantes dans un monde qui tend à se replier vers des identités fermées et des idéologies réactionnaires. C’est tout l’enjeu de ce projet, dont le titre renvoie au grand mouvement citoyen américain, qui essaime depuis à travers la planète. Black Lives, from Generation to Generation, un message plus que nécessaire à l’heure où George Floyd comme Adama Traoré sont décédés. Cette sélection conçue par Stefany Calembert s’en fait l’écho. La productrice entend démontrer la vivacité de ce message qui traverse depuis des décennies les générations et qui aujourd’hui, plus que jamais, incite à agir. Ici, les plus jeunes n’ont guère plus de vingt ans et le vétéran va bientôt fêter ses quatre-vingt printemps. Ils sont nés à Ségou, Bruges, Washington, Chicago, en banlieue de Pointe-à-Pitre comme dans le Bronx. Ils sont américains, martiniquais, sud-africains ou haïtiens, tous unis autour de cette cause commune, qui en rien ne doit gommer la diversité de leurs origines qui s’exprime ainsi dans une profusion stylistique. C’est l’autre objectif de cette sélection : démontrer en vingt titres la créativité d’une communauté afro-diasporique dont la bande-son raconte à travers un foisonnant éclectisme le destin d’hommes et de femmes qui ont su transcender cet originel arrachement à leur continent.Ce son, c’est celui du fond des cales des navires négriers, c’est celui des rythmes réinventés loin de leur terreau ancestral, c’est celui d’une voix qui parvient à sublimer ses douleurs, celui d’un saxophone qui hurle face à la ségrégation.Ce son, c’est celui de l’Atlantique noir, cet océan composé par tant de vies et de morts, cette zone de flux et de remous, d’allers et désormais de retours, d’où auront émergé aussi bien le blues que le rap, le jazz que la biguine. Au cœur ou dans les marges de cet espace informel et pourtant bien réel, ceux qui n’avaient pas le droit à la parole se sont exprimés, un temps dans le secret, aujourd’hui sur tous les canaux médiatiques, faisant résonner au plus haut ce message d’émancipation. Black Lives from Generation to Generation Jammin’colorS / l’Autre Distribution. À paraître le 25 mars 2022. La liberté d’expression ne serait qu’un mot vain sans la diversité des voix pour la porter. Que l’on se nomme Cheick Tidiane Seck, piano tambour malien ; ou Sonny Troupé, tambour enchanté guadeloupéen ; Reggie Washington, maître groover dont la basse narre toute l’épopée du jazz ; ou Jean-Paul Bourelly, érudit chercheur de son qui creuse un singulier sillon en direction d’Haïti. C’est de cela dont parle cette sélection : des maux dits blues, de la soul engagée, des phrasés qui tonnent… Tous ceux-là cohabitent autour d’un même désir d’en finir avec cette vision en noir et blanc qui n’a que trop duré, aussi bien Alicia Hall Moran, mezzo-soprano qui entremêle culture classique et improvisation débridée, que Kokayi, chantre hip-hop capable de délirer sur les octaves, DJ Grazzhoppa dont la science des platines se joue au-delà des querelles de chapelles comme Jacques Schwarz-Bart dont le saxophone s’est illustré autant du côté de la bonne vieille nu-soul que du jazz aux accents caribéens. Pas de transes portées sans cette fondamentale diversalité d’horizons, tel un juste écho à la féconde pensée post-moderne d’Édouard Glissant qui, pour avoir été parmi les activistes du premier Congrès des artistes et écrivains noirs à la Sorbonne en 1956, n’en fut moins, dans les mêmes années, engagé dans la lutte contre la guerre coloniale en Algérie. Le poète philosophe martiniquais ne disait-il pas : "Depuis la révolution de Césaire et tout ce qui s’ensuit, nous commençons à comprendre que nous sommes un peuple et une culture composites. Et ceci, aujourd’hui, n’est pas un manque et un vice, c’est pratiquement un avantage".Nos invités sont Cheick Amadou Tidiane Seck, Sonny Troupé, Reggie Washington, Guimba Tamba Kouyaté et Stefany Calembert-Washington (productrice exécutive). Titres Interprétés à RFI au Grand studio- Sanga Bô, LIVE RFI Vidéo RFI Vidéos- Walk Feat. Alicia Hall Moran, extrait de Black Lives- Siya Woloma, LIVE RFI (version originale sur l’album Mandin Groove 2003) Vidéo RFI Vidéos. Son : Benoît Letirant & Mathias Taylor. CHEICK TIDIANE SECK (voix, claviers). Né en 1953 à Ségou, Mali. Compositeur, arrangeur et musicien, Cheick a écrit et joué avec des artistes tels que Fela Kuti, Mory Kanté, Salif Keita, Youssou N‘Dour, Manu Dibango, Dee Dee Bridgewater, Joe Zawinul. Il est connu pour son album avec Hank Jones intitulé Sarala.SONNY TROUPÉ (batterie). Né en 1978 aux Abymes, Guadeloupe. Sonny joue des instruments tels que le tambour ka ainsi que de la batterie, et mélange la musique traditionnelle guadeloupéenne et le jazz moderne. Il collabore avec David Murray, Kenny Garrett, Reggie Washington, Mario Canonge, Grégory Privat, Jacques Schwarz Bart, Magic Malik, Lionel Loueke, Alain Jean Marie.REGGIE WASHINGTON (basse). Né en 1962 à Staten Island, New York. Reggie a été un participant-clé de la révolution Modern Jazz des années 80 et 90. Il s‘est fait connaître en tournée, en enregistrant et en jouant avec Steve Coleman, Branford Marsalis, Roy Hargrove, Chico Hamilton, Oliver Lake, The Headhunters, Cassandra Wilson, Don Byron, Jean-Paul Bourelly et Ronald Shannon Jackson.Et pour cette session, le guitariste malien Guimba Tamba Kouyaté était présent. Il est déjà venu dans notre studio avec Oumou Sangaré.+ Bonus Tracks- Super Biton de Ségou Ndossoke (AfroJazzFolk Collection Vol.1/ Mieruba/Deviation 2022)- Vieux Farka Gabou Ni Tie (Les Racines/ World Circuit/BMG 2022). Réalisation : Steven Helsly.


  • Le 29 avril 2022, Oumou Sangaré sortira son nouvel album Timbuktu (Oumsang/World Circuit/BMG).

    Nous l’avons rencontrée début février 2022 à Issy.

     

    Concerts à venir :

    - 15 mai : Cigale (Paris)

    - 6 juin : Sakifo Musik Festival / La Réunion

    - 7 juillet : Nuits du Sud / Vence 

    - 15 juillet 2022 : Les Suds / Arles.

    Oumou, son histoire par Francis Dordor.

     

    Depuis Moussolou, son premier album sorti en 1989, la vie de la chanteuse malienne Oumou Sangaré n’a connu aucun répit. De ce riche et trépidant voyage, on retient notamment des enregistrements parmi les plus décisifs de la musique africaine contemporaine, tous produits par le label World Circuit : Ko Sira en 1993, Worotan en 1996 et Seya nominé dans la catégorie Meilleur Album de World Music des Grammy Awards en 2009. De nombreuses tournées internationales et la consécration obtenue sur les scènes prestigieuses que sont l’Opéra de Sydney, le Queen Elizabeth Hall de Londres ou le Nippon Budokan de Tokyo, complètent ce tableau d’honneur. 

    Timbuktu, première production de son label Oumsang constitue le nouvel acte de cette épopée musicale sans équivalent à laquelle World Circuit est à nouveau associée. Il consacre cette artiste issue des quartiers pauvres de Bamako devenue une superstar mondiale, ainsi qu’une icône féministe unanimement admirée. D’une aura puissante comparable à celle d’une Grace Jones, icone noire transgressive par excellence, Oumou a depuis longtemps franchi les barrières séparant genres musicaux et continents. Hier invitée par Alicia Keys pour un duo télévisé, elle est désormais citée en exemple par des artistes aussi considérables qu’Aya Nakamura, qui lui a dédié la chanson Oumou Sangaré en 2017, ou Beyoncé, qui a samplé l’une de ses plus célèbres créations, Diaraby Néné, pour le titre Mood 4 Eva tiré de la bande originale du film The Lion King : The Gift en 2019. 

    Sa carrière menée tambour battant sans la moindre pause a pourtant connu une interruption avec la crise sanitaire en 2020.

     

    En mars de cette année-là (2020), suite au FIWA (Festival International du Wassoulou), événement qu’elle a créé en 2016 pour promouvoir sa région d’origine du sud Mali, elle se rend aux États-Unis. Initialement prévu pour durer deux semaines, son séjour se prolonge en raison du confinement. D’abord à New York, puis à Baltimore où elle trouve rapidement ses marques. "Quelque chose m’a immédiatement attirée dans cette ville. Je m’y suis sentie si bien que j’ai voulu acquérir une maison."  Une fois installée là, elle occupe ses journées à composer avec une ancienne connaissance, Mamadou Sidibé, qui fut le premier joueur de kamele n’goni (le luth traditionnel) à l’accompagner à ses débuts. À la faveur de cette réclusion forcée, vont naître dix des onze chansons constituant Timbuktu, recueil qui noue d’intimes correspondances sonores entre les instruments traditionnels ouest-africains et ceux liés à l’histoire du blues. Notamment entre le kamele n’goni et ces lointains héritiers que sont la guitare dobro et la guitare slide, jouées ici par Pascal Danaë, co-réalisateur de l’album avec Nicolas Quéré. De cette séquence particulière du confinement, où le temps s’est pour ainsi dire arrêté, où l’artiste comme la femme d’affaires se sont trouvées dans une situation inédite d’isolement, loin du tumulte et des sollicitations incessantes, Oumou a tiré le meilleur. "Depuis 1990, je n’avais jamais eu la possibilité de me couper du monde de la sorte pour me consacrer exclusivement à la musique. De ce point de vue, le confinement a été une chance pour moi car il m’a permis de rester concentrée sur le travail de composition. Je pense que la musique s’en ressent mais aussi les textes qui sont le fruit de moments où j’ai pu me retirer en moi même pour méditer." Jamais ses paroles n’ont en effet accédé à une telle qualité poétique, une telle profondeur. Jamais ne l’a t-on trouvé aussi inspirée à livrer ses réflexions sur les indéchiffrables mystères de l’existence, la situation périlleuse que traverse son pays ou sur la condition des femmes africaines, preuve que même devenue puissante, elle n’a rien renié de ses engagements de jeunesse. Entre l’introspection de Degui N’Kelena, la langueur amoureuse exprimée dans Kanou, la compassion dans Demissimw, l’exaspération dans Kêlê Magni ou la fierté dans Wassulu Don, beaucoup d’états d’âme nourrissent ce disque. Trouvant dans l’habillage sonore réalisé par Danaë et Quéré, qui à la dynamique des rythmes traditionnels du Wassoulou  additionne celle propre au langage musical contemporain, une probante mise en valeur, Timbuktu s’impose ainsi comme le plus ambitieux et abouti d’une discographie déjà émérite.

     

     

    Si le titre Timbuktu renvoie à l’actualité politique du Mali, pays menacé de désintégration et cherchant dans son histoire, dont cette ville du nord-est le plus puissant symbole, des motifs d’espérer, beaucoup de chansons renvoient à l’expérience singulière de la chanteuse. Quand dans Sira (littéralement "le baobab" en bambara), elle évoque la progéniture de familles érudites et aisées qui, malgré cela, verse dans la délinquance et gâche un avenir prometteur, c’est presque inconsciemment pour souligner par contraste l’exemplarité de sa propre trajectoire… Née à Bamako, le 2 février 1968, Oumou Sangaré est la fille cadette d’une famille appartenant à l’ethnie peule du Wassoulou. Sa mère, Aminata Diakité, est chanteuse comme le fut sa propre mère Noumouténé. Oumou a très peu connu son père, Diari Sangaré, qui a quitté le foyer familial lorsqu’elle avait deux ans. Abandonnée, Aminata se fait alors commerçante pour faire vivre ses quatre enfants. Oumou lui vient en aide en vendant des sachets d’eau dans la rue. Ayant pris l’habitude de suivre sa mère dans les "soumous" (cérémonies nuptiales ou baptismales) que celle-ci anime, elle s’octroie déjà une part de prestige par la clarté et la puissance d’une voix qui, jaillissant d’un corps d’enfant, éblouit l’auditoire. Elle ne tarde d’ailleurs pas à s’accaparer toute la gloire à l’occasion d’un concours interscolaire où elle fait gagner son école du quartier de Douadabougou en chantant devant 3 000 personnes réunies dans le Stade omnisports de Bamako. Passée par l’Ensemble National du Mali et le groupe Djoliba, Oumou a déjà une longue carrière professionnelle derrière elle quand à 18 ans, elle s’apprête à enregistrer à Abidjan sa première cassette produite par Abdoulaye Samassa (qui a dû lui offrir sa propre voiture pour la convaincre d’entrer en studio). Rééditée en CD et vinyle par World Circuit en 2016, la cassette intitulée Moussolou ("les femmes" en bambara) se vend à l’époque à plus de 250 000 exemplaires, un record resté inégalé en Afrique de l’Ouest. Si la musique très dansante caractéristique du Wassoulou l’explique en partie, la raison de ce succès tient beaucoup aux textes chantés, parfois rugit, par cette jeune lionne qui, depuis son plus jeune âge, a dû se battre pour survivre. Se dressant avec fougue contre les abus de la tradition patriarcale, qui autorise la polygamie, le mariage forcé et l'excision, Oumou devient du jour au lendemain l’égérie d’une cause féministe qui n’a aucune assise véritable dans cette partie du monde. Sa carrière et ses enregistrements restent ainsi marqués comme au fer rouge par cette double dimension : être une femme et avoir une origine sociale qui l’a rendue singulièrement sensible à toutes les formes d’injustices. Timbuktu ne fait pas exception. Ainsi Gniani Sara (littéralement "la récompense de la souffrance") renvoie-t-il à son combat de toujours en faveur de la condition féminine. "J’ai osé aborder ce sujet avant tout le monde et même risqué ma vie en le faisant  dit elle aujourd’hui. Ma récompense c’est d’avoir réussi à éveiller les consciences. Surtout au sein de la jeune génération. Voir Aya Nakamura ou Beyoncé me prendre en exemple vaut tous les prix et toutes les distinctions du monde".

    Pourtant, devenir la plus grande et la plus influente chanteuse africaine vivante ne lui a pas suffi. Depuis trente ans, Oumou s’est aussi illustrée dans le domaine économique et l’action sociale. À la tête de plusieurs entreprises touchant à l’hôtellerie, l’agriculture ou au négoce d’automobiles à travers sa marque Oum Sang, elle emploie actuellement près de 200 personnes à temps plein. Quant à la fondation Oumou Sangaré, créée il y a dix ans pour venir en aide aux femmes et aux enfants en situation difficile, elle parachève pour ainsi dire une œuvre artistique jamais éloignée de convictions humanistes. Élevée au grade de Commandeur de l’Ordre National du Mali, faite Chevalier des Arts et des Lettres de la République Française, Oumou est devenue Ambassadrice de bonne volonté de la F.A.O. (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) en 2003, après avoir reçu le prix de l’UNESCO deux ans plus tôt.

     

     

    Mais cette réussite, Oumou doit la payer au prix fort. Après avoir subi les blessures de l’enfance parmi les plus cruelles- l’abandon, l’extrême misère- elle doit aujourd’hui se protéger des maux que la notoriété lui attire, la jalousie, la calomnie, la trahison. Autant d’atteintes qu’elle expose dans Sarama, et qu’elle s’encourage à dépasser dans Dily Oumou. En découle la solitude évoquée dans Degui N’Kelena, autour de laquelle se cristallise le thème de la séparation et de la perte qu’elle entend affronter à la manière stoïcienne, accueillant chaque événement avec une lucidité agissante. Une force qu’elle tire intégralement de la musique elle-même, dont la puissance renvoie à celle des chasseurs du Wassoulou qui en sont les inventeurs. En effet, la confrérie de ceux qu’on appelle "Donsow" ("Donso" au singulier) est à l’origine des rythmes utilisés par toutes les chanteuses modernes, elles-mêmes baptisées "kònò" (oiseau). Instrument emblématique de ce répertoire le donso-ngoni,  modernisé en kamel n’goni  (la harpe des jeunes) dans les années 1950, reste à la base de toutes les compositions d’Oumou. Tel un guide chant, celui de Mamadou Sidibé structure l’ensemble des compositions de Timbuktu, comme il attire par sa tonalité pentatonique les superbes développements à la guitare de Pascal Danaë. En utilisant une  Harmony Stratotone sur Wassulu Don (littéralement "la culture du Wassoulou"), un dobro resonator sur Degui N’Kelena et Sarama, ou la technique du bottleneck sur Sira, le musicien semble à chaque fois renvoyer à la sonorité métallique caractéristique du kamel n’gnoni, nouant ainsi une enivrante complicité élective entre les genres musicaux et les continents. 

    Que surmonter la souffrance et faire face à toutes les adversités traverse l’ensemble du répertoire d’Oumou Sangaré n’est pas un hasard compte tenu de son passé. Cette dominante n’est probablement pas étrangère non plus au fait que lors de cérémonies qui leur sont propres, certains chasseurs s’infligent des sévices pour mieux les dépasser, vont jusqu’à avaler des tisons ardents ou se larder de coups de poignards tout en dansant, tandis que les chanteurs invoquent des forces relevant de la surnature. C’est à cette confiance intraitable que fait référence Wassulu Don. C’est cette culture aux fondements telluriques, à la portée universelle que célèbre ici sa plus célèbre représentante, une chanteuse qui à la manière des plus grandes, Aretha Franklin ou Nina Simone, sublime la douleur et, plus que jamais, éclaire de son génie propre la musique, toute la musique, et pas seulement africaine. "La musique est en moi !", proclame Oumou. "Sans elle je ne suis rien, et rien ne peut me l’enlever ! Dans ce disque j’ai mis ma vie, toute ma vie, cette vie où j’ai connu la faim, l’humiliation de la pauvreté, la peur et dont je tire aujourd’hui la gloire."

     

     

    Titres diffusés extraits de l’album Timbuktu

    - Wassulu Don voir le clip

    - Sira

    - Degui N’Kelena

    - Timbuktu

    Voir le clip Sarama.


  • Après deux ans de sourdine, on (re)monte le son pour la dixième !

    Nos invités : Philippe Thévenet de Radio Meuh, Ciara Thompson des Buttshakers, Célia Wa et Joao Selva.

    Voir le reportage avec RFI Vidéos.

    Réalisation : Romain Ferré (RFI Vidéos).

     

    Perché dans ses montagnes de la Clusaz en Haute-Savoie et branché sur sa webradio indépendante, le Radio Meuh Circus Festival, c’est l’occasion hors norme de découvrir des artistes sortant des sentiers battus, dans une ambiance chaleureuse et décontractée, le tout au pied des sommets enneigés.

    Monté à l’huile de coude par une poignée de copains donnant vie à ces concerts sous chapiteau et ces dj sets au ras des pistes et du village, c’est toute la station qui a battu au rythme du Festival du 30 mars au 3 avril 2022.

     

     

    Nos invités : Philippe Thévenet de Radio Meuh, Ciara Thompson des Buttshakers, Célia Wa et Joao Selva.

    THE BUTTSHAKERS

    Formation musicale lyonnaise emmenée par la chanteuse américaine Ciara Thompson, c'est un combo à la recette unique : funk incendiaire et nerveux mêlé de rock garage aux échos de gospel, une soul profonde et vibrante à l'énergie pure et psychédélique...

    CELIA WA 

    D'abord en pratiquant la flûte et le ka, puis au contact d'influences diverses, jazz, reggae, salsa, hip-hop ou encore gwoka. Célia a construit un métissage musical unique, organique et acoustique, où la voix et le son racontent ses souvenirs et ses émotions.

     

     

    JOAO SELVA revient avec un deuxième album, véritable hymne à la créolité́ et au tropicalisme, porté par des sonorités funk, jazz ou encore disco. Un carnet de voyages exubérant où l’on retrouve la pétillante Flavia Coelho et le talentueux producteur multi-instrumentiste Patchworks (Voilaaa, The Dynamics, David Walters, Mr President, Taggy Matcher). Embarquez pour une croisière musicale palpitante en compagnie d’un esprit brésilien nomade, naviguant à vue sur le mythique Atlantique Noir.

     

     

    Depuis sa création, le festival conjugue les savoir-faire complémentaires de deux structures locales passionnées de musique : Radio Meuh à La Clusaz et Doka Prod au Grand Bornand.

    Radio Meuh, c’est bien plus que la radio digitale indépendante préférée des Français. C’est tout un univers musical éclectique, authentique et sans publicité, qui rassemble une communauté dynamique autour de valeurs simples : la passion de la musique comme source d’évasion, l’excellence sans prise de tête et le plaisir des bonnes choses !

    Depuis 10 ans, DOKA Productions rassemble autour de projets innovants différents acteurs de la musique et des arts visuels pour des créations artistiques originales et décalées. Grâce à son expertise et la diversité de ses compétences, DOKA Productions conseille et accompagne chacun de ses partenaires dans le développement et la valorisation de leurs projets.

     

    3 Lieux :

    LE CHAPITEAU : une programmation inédite répartie sur 4 soirs réunissant futures révélations musicales et artistes marquants de ces 10 dernières années.

    LA GRENETTE : 4 scènes Off de 17h à 20h sous une Grenette survitaminée avec concerts live et DJs. De quoi animer le centre et lancer en beauté chacune des soirées.

    LES OFFS JOURNÉES: EN BALADE MUSICALE AU PIED DES SOMMETS 3 spots DJ Sets journées différents répartis sur le domaine pour inciter les festivaliers à partir à la découverte de la station en musique et skis aux pieds.

     

     

    Laurent Garnier a ouvert l’édition 2022, Le pape de l'électro et le parrain de coeur du Circus revient sur les platines du festival ! Encore et à coup sûr, un set mémorable dont lui seul à la secret, où se mêlent avec sensualité le groove et la house sur des beats cadencés comme jamais... Please, one more track, Mister Garnier!

     

    La vidéo.


  • Nous recevons l’artiste américaine Natalia M King pour la sortie de son nouvel album Woman Mind Of My Own et Elliott Murphy, le plus Français des Américains, en duo dans cet album sur le titre Pink Houses de John Mellencamp. Ils sont nos invités dans la #SessionLive ainsi que 2 journalistes qui ont accepté de les présenter : Francis Dordor et Laurent Bachet.

     

    Portrait de Natalia M King par Francis Dordor.

    Née à New York à la fin des années 60, Natalia Maria King a grandi à Brooklyn, au sein d’une famille monoparentale. Sa mère, d’origine dominicaine, travaille comme femme de service dans une cantine scolaire. Dans les années 70 et 80, New York est un formidable creuset et les oreilles de Natalia sont sollicitées par un large éventail de musique : rock, disco, soul, salsa, rap. Mais pour autant, peut-on parler d’influences, s’agissant d’une artiste qui va longtemps s’ingénier à effacer toute appartenance, chercher à rompre avec tout ce qui lui a précédé, pour inventer son propre langage, son propre son, trouver sa propre vérité.

    Sa vie est ainsi faite de nombreuses ruptures. La première intervient à l’Université de Rochester où elle se consacre à la pensée du philosophe John de Salisbury, un humaniste du Moyen-Âge à qui l’on doit cette citation : "Nous sommes des nains, assis sur des épaules de géants".

    Si étudier la philo la sort de son milieu d’origine, lui permet d’en savoir un peu plus sur elle-même et sur sa place dans ce monde, elle n’entend pas rester assise longtemps, fut-ce sur les épaules d’un géant. Dans une tradition qui doit autant à Arthur Rimbaud qu’aux auteurs beatniks, elle prend alors la route, traverse les États-Unis d’Est en Ouest, à bord de bus, cumulant en chemin les boulots alimentaires, elle fait la plonge dans les restaurants, livre des pizzas, vidange des moteurs et profite de ses moments perdus pour remplir un carnet de bribes de poésie, prémices de ses chansons. Après avoir trimé à bord d’un chalutier au large de l’Alaska, elle prend la direction de la Californie où elle devient chauffeur de taxi à Long Beach. C’est en Californie qu’elle découvre vraiment la musique, Jimi Hendrix, Janis Joplin, les Doors, ce qui lui fera dire "Je ne crois pas au conflit entre générations".

     

     

    On la retrouve en 1998 à Paris, ville qui avait été un refuge pour de nombreux artistes noirs américains dont Miles Davis et Archie Shepp, qui n’étaient plus tenus de prendre l’entrée de service pour accéder à une salle. À partir de là, elle brûle les étapes, et des couloirs de métro où elle chante s’accompagnant à la guitare pour quelques pièces, se retrouve en 1ère partie de Diana Krall sur la scène de l’Olympia.

    Son 1er album album Milagro en 2001 est sans équivalent pour l’époque. Ayant conservé l’esprit du rock le plus sauvage, tout en s’affranchissant de la forme, son free rock ne doit rien à personne, sinon à elle-même et à son caractère indomptable. Suivront 2 autres œuvres aussi radicales "Furyandsound" et "Flesh Is Speaking". Trop radicales peut-être. Toujours est-il que lasse de creuser le même sillon alternatif, elle décide de retourner aux États-Unis et enchaîne à nouveau les jobs alimentaires. Il faut croire que seules les véritables étoiles méritent de réapparaître après éclipse, car de retour en France après quelques années, Natalia reviendra à la musique avec Soulblazz et Bluezzin T’il Dawn. Et celle qui ne croit pas au conflit entre générations, se glisse naturellement dans les pas de 2 immenses chanteuses, Nina Simone et Billie Holiday.

     

     

    Cette nouvelle rupture annonce son dernier recueil Woman Mind Of My Own qui est à la fois un hommage à quelques grands noms du blues et de la soul comme Robert Johnson ou Aretha Franklin, mais aussi une célébration de ce qu’elle est au plus profond d’elle-même, une femme libre qui revendique sa sexualité, une artiste qui a vécu le blues avant de le chanter.

     

    Puis nous recevons Elliott Murphy, portrait signé Laurent Bachet.

     

     

    Alors question : est-ce Elliott Murphy qui a choisi la France, ou est-ce la France qui a choisi Elliott Murphy ? En tout cas, il habite à Paris depuis 32 ans et personne ne s’en plaint, bien au contraire.

    La 1ère fois qu’il a joué ici, c’était au Palace en 1979, où il a obtenu 6 rappels. Il s’est dit : "Tiens ici, on m’aime bien". Enfin il se l’est dit en anglais de New York, car à l’époque, il ne parlait pas encore parfaitement le français.

    Bien sûr, il est déjà apprécié des grandes plumes de la presse spécialisée et d’une cohorte de fans dévoués qui, depuis la parution de son 1er album en 73, adore l’univers poétique et urbain de ce rockeur cultivé, dandy passionné et élégant.

    Aux États-Unis, Elliott Murphy est donc un artiste culte qui lui-même admire Elvis Presley, les Rolling Stones, Bob Dylan, Muddy Waters, Otis Redding et son ami Lou Reed. Avec cette culture et ce savoir-faire, même si vous êtes un excellent showman, il n’est pas toujours évident de s’imposer, surtout si on vous compare à d’autres artistes qui émergent au même moment que vous comme David Bowie ou Bruce Springsteen, un autre de ses amis, car oui Elliott a beaucoup d’amis.

     

     

    Alors il tente le voyage, l’aventure, l’exil peut-être. L’été 89, il atterrit à Paris avec sa guitare, son harmonica et s’installe à la Bastille. Ce jour-là, les jets de la Patrouille de France paradent dans le ciel, laissant de grandes traînées multicolores, sans compter les 2 immenses défilés sur les Champs-Elysées. Dans les rues on chante, on danse, on fait la fête. Très naturellement, Elliott Murphy prend tout cela comme des signes de bienvenue à son égard. Or, nous étions le 14 juillet 1989 et la France célébrait en grande pompe le bicentenaire de la Révolution Française. Immédiatement adopté par la population locale, Eliott Murphy a trouvé ici son refuge et depuis il rayonne dans toute l’Europe avec une moyenne d’une centaine de concerts par an.

    Il sait écrire des chansons qui deviennent des classiques, il sait se tenir sur une scène, et il sait s’entourer de musiciens fidèles et talentueux comme Melissa Cox et Olivier Durand ici présents. En revanche, Elliott Murphy ne sait pas donner de mauvais concerts. Entre folk, blues et rock, il propose des voyages intenses qui ne ressemblent à aucun autre. Et comme ce troubadour est plutôt du genre hyperactif, entre 2 concerts et 2 albums, il écrit des articles, des beaux romans et il lui arrive même de faire l’acteur dans des films. Car Elliott Murphy a aussi un sacré look : couvre-chef stylé en toute saison, foulard de corsaire, boots pointus façon Beatles, le tout mettant en valeur une silhouette ô combien affûtée.

     

     

    Car depuis qu’il habite près des théâtres à l’italienne sur les grands boulevards à Paris, il a aussi acquis un truc un peu particulier et assez français : le panache ! La classe américaine, il l’avait déjà.

     

    Morceaux interprétés à RFI lors de la #SessionLive

    - Woman Mind Of My Own (Natalia M King)

    - A Touch Of Kindness (Elliott Murphy)

    - Forget Yourself (Natalia M King)

    - On Elvis Presley's Birthday (Elliott Murphy)

    Et le duo sur Pink Houses (Natalia & Elliott) de John Mellencamp.

     

     

    Musiciens

    - Elliott Murphy, guitare, voix

    - Olivier Durand, guitare, choeur

    - Melissa Cox, violon.

    - Natalia M King, voix, guitare

    - Ludovic Bruni, guitare.

     

    Son : Mathias Taylor et Benoît Letirant

    Réalisation : Steven Helsly.

    (Rediffusion)

  • Notre 1ère invitée est Ariane Moffatt pour la sortie de son 7ème album Incarnat (Simone Records).INCARNAT… Dans la chair20 ans se sont écoulés depuis Aquanaute, la toute première offrande. Autant d'années gratifiées de rencontres fulgurantes et de projets fous. Pour marquer le coup, Ariane Moffatt désirait faire les choses autrement ; s’approcher du public de manière dépouillée, sans artifice. Elle a d'abord cru que ce serait en revisitant son répertoire le temps d’une tournée solo piano, simplicité qu'elle ne s'était jamais permise auparavant. Elle entame la démarche avec acharnement à travers la centaine de chansons composant son catalogue. L'idée est emballante, elle devient la promesse de franchir une étape avec panache, pour aboutir dans un horizon encore inconnu. Mais puisque les chemins de la création sont souvent imprévisibles, l'attendait dans le détour une inévitable introspection. Un regard de biais forcé par le temps qui passe, l’opportunité d’écouter ce mouvement puissant qui s’agitait en elle. Redire semblait étrange. Il lui fallait nommer.Elle déroute du tracé initial et se lance dans une première composition. Le ton est viscéral, intimiste. Nous sommes à l'heure des vertiges face aux gestes irrépressibles. S'ensuit une virée au cœur du volcan.Incarnat, c'est le nom donné à une teinte rouge-rose clair et vif, proche de la chair et des couchers de soleils d’automne. Une famille de couleurs ayant la force de soutenir l'imprévu, la nécessité.Incarnat c'est le ton de ce nouvel opus traversé par la franchise. Une poésie sans masque mue entre autres par le désir, les questionnements autour de la filialité, l'envie d'un ailleurs extraordinaire et l'emprise des jours ordinaires.Le dépouillement souhaité au départ aura teinté l'ensemble des textes d'Incarnat d'une intimité certaine, fragile, parfois brutale. Ici, nommer devient une forme de résistance face aux vents contraires, le regard tourné vers la beauté du monde ; une oscillation entre le sublime et l'impuissance. Incarnat a été écrit composé et enregistré à Montréal, d’un automne à un autre, traversant 2019 jusqu’à 2020 sur fond de pandémie mondiale.Et pour un magnifique duo, de Paris jusqu’au Mile End, a voyagé la voix si évocatrice de Lou Doillon sur Jamais trop tard (adaptation libre de Everybody’s gotta learn sometime, popularisée par Beck dans la B.O du film Eternal sunshine of the spotless mind). L’autrice Fanny Britt a posé ses mots translucides sur la musique d’Ariane, signant ainsi le texte de Phèdre en Forêt.Mars 2021, Ariane Moffatt vous dévoile délicatement Incarnat, son septième album de chanson originales. Titres joués extrait de l’album Incarnat - Beauté voir le clip- Jamais trop tard- Incarnat voir le clip- Nature voir le clip+ bonus voir le clip Espoir. Puis nous recevons un autre montréalais Pierre Kwenders qui présente son 3ème album José Louis and the Paradox of Love (Arts & Crafts). Pierre Kwenders, co-fondateur du collectif Moonshine, musicien, auteur-compositeur et DJ d'origine congolaise basé à Montréal, annonce José Louis and the Paradox of Love qui sortira, le 29 avril 2022, sur Arts & Crafts. Le premier single Papa Wemba est un hommage au roi de la rumba congolaise et pionnier de la sapologie, a déjà attiré l'attention de nombreux médias. Né à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, Kwenders emprunte son nom de scène à son grand-père, un homme d'affaires et une figure locale très respectée. Suivant les traces de sa mère, Kwenders a immigré du Congo à Montréal en 2001. Il a baigné dans la musique dès son plus jeune âge. Cela lui a d’abord valu la réputation de danseur énergique lors des réunions de famille, puis c’est au sein d’une chorale qu’il continuera à exprimer son art. Inspiré par la "sagacité", un mode de vie inventé par le chanteur ivoirien Douk Saga, qui signifie travailler dur pour pouvoir jouer dur, il s’impose aujourd’hui à travers trois albums comme un architecte de la musique africaine moderne. Pierre Kwenders crée un mélange unique de sons électroniques aux influences afro inspirés de la Rumba congolaise qu’il propage avec Moonshine, un collectif d'artistes multidisciplinaire afrocentré co-fondé par Pierre Kwenders en 2014 qui célèbre la diversité musicale et artistique et le clubbing. Au moment d’écrire ces lignes, Pierre Kwenders est dans sa ville natale à Kinshasa pour le lancement de Papa Wemba. José Louis and the Paradox of Love est son troisième album où il rend hommage à la terre natale et à toutes les personnes qui l'ont influencé tout au long de son parcours. Ce 3ème album marque l'arrivée de l'artiste à un nouveau tournant de sa carrière artistique. Il s'inspire librement de son héritage culturel multiple. Conteur dans l'âme, Kwenders s’inspire des subtilités de l'amour. Ses chansons tissent des récits à partir de souvenirs du passé, d'esquisses de sa ville natale et de réflexions sur l'avenir. Enregistré pendant quatre ans dans différentes villes, par-delà les frontières, et avec de nombreux·ses collaborateur·rices, dont Win Butler, King Britt, Ngabo, Sônge, anaiis, Babel Bukasa, Michael Brun, Uproot Andy et Africa Intshiyetu Choir, José Louis and the Paradox of Love est l'aboutissement du développement personnel et de la dextérité musicale que Kwenders a affinée au fil des années.Par ailleurs Pierre Kwenders travaille sur un documentaire Zaïre Space Program, dont voici l’acte 1. Titres joués extraits de l’album José Louis and the Paradox of Love- Church- Coupé- Papa Wemba voir le clip- No No No- Sahara+ bonus voir le clip Kilimanjaro. Réalisation : Laurie Plisson.


  • Notre premier invité est un artiste RFI talent : Cheikh Ibra Fam, pour la sortie de son 1er album international Peace In Africa (Daydream Music/Soulbeats).

    Avec Peace In Africa, son premier album international, le chanteur et multi-instrumentiste sénégalais Cheikh Ibra Fam enrichit de nouvelles nuances la musique africaine. Après quatre années au service du mythique Orchestra Baobab, monument cinquantenaire de la musique sénégalaise, et trois albums à vocation locale sous le nom de Freestyle qui lui ont permis de se faire connaître de ses compatriotes, le processus de maturation arrivait à son terme logique. C’est au moment où il s’apprêtait à vivre éloigné du Sénégal et de son continent natal, fin 2019, que les pièces du puzzle ont tout à coup trouvé leur place, à la lumière de son expérience et de sa réflexion personnelle sur la musique.          

    Son premier album solo, projet afro-pop baptisé Peace In Africa, est le fruit de cette catalyse musicale. Pour donner corps à ce projet, il a voulu d’abord "revenir à la source". En Gambie, pays voisin et frère du Sénégal, il a rejoint son oncle Coly Cissé, "un des meilleurs guitaristes d’Afrique de l’Ouest" qui a accompagné nombre de chanteurs internationaux. La collaboration s’est avérée productive : en une semaine, les bases de six morceaux ont été posées, dont Dounde qui raconte ce séjour marqué par la rencontre avec le célèbre griot Jaliba Kuyateh, surnommé "The King of Kora" dans le monde anglophone.

     

     

    Enfant, il a été bercé par les disques que sa mère jouait dans la maison familiale à Dakar : ceux de l’Orquesta Aragón de Cuba ou du Dominicain Johnny Pacheco, star de la musique latino très populaire en Afrique de l’Ouest. Quand il découvre l’Américain Otis Redding, à dix ans, le choc avec la soul music est tel que le garçon n’écoute rien d’autre. Plus tard, comme ceux de sa génération, il se branche aussi sur le rap américain, français et sénégalais, mais préfère délibérément ne pas s’attarder sur tel ou tel artiste, de peur d’être trop influencé. "Je veux m’inspirer de tout le monde et non de quelqu’un en particulier", justifie-t-il, tout en reconnaissant que "la carrière d’un artiste est comme un bâtiment : plusieurs personnes participent à sa construction".

    Parmi ceux qui sont venus contribuer à Peace In Africa, il y a notamment Cheikh Lô, une des figures de la musique sénégalaise avec qui Cheikh Ibra Fam partage le fait d’appartenir à la communauté baye fall. La reggaewoman franco-capverdienne Mo’Kalamity est aussi venue partager le micro, tandis que Mamy Kanouté a été chargée des chœurs, elle qui accompagne de longue date Baaba Maal. Les "papas" de l’Orchestra Baobab occupent sur cette liste d’invités une place toute particulière : Thierno Koite, le saxophoniste qui a su penser à son jeune compatriote lorsqu’une place dans le groupe était vacante, et bien sûr Balla Sidibé, membre fondateur du Baobab dont il était l’un des chanteurs. Avec eux, au cours de tournées internationales passant par les plus grandes scènes, Cheikh Ibra Fam a acquis une confiance qu’il n’avait pas auparavant. Une rigueur et une discipline aussi, grâce aux discrets coups de baguettes que Balla Sidibé lui assénait en live pour une fausse note ou un micro touché avec la main ! The Future est le dernier enregistrement du chanteur vétéran, trois jours avant son décès. Ses paroles évoquent la vie et la mort. "Cette chanson a une âme", considère Cheikh Ibra Fam, dépositaire de ce testament musical qui vaut reconnaissance de sa légitimité. Une ultime leçon, avant de prendre définitivement son envol.

     

     

    Titres interprétés à RFI

    - Yolele, Live RFI voir le clip

    - Aritaria Feat. Cheikh Lô, extrait de l’album Peace In Africa voir le clip

    - The Future, Live RFI voir le clip

    - Cosaan, Live RFI voir le clip.

    Musiciens

    - Cheikh Ibra Fam, chant lead

    - Yao Dembele, basse  

    - Igor Nikitinsky, claviers. 

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant. 

     

    Notre second invité s’appelle Symo Reyn.

     

     

    Le compositeur et joueur de qanoûn (né en Jordanie) vit et travaille à Paris depuis 2007. S’inspirant de musiciens occidentaux qui le fascinent, il développe très tôt des techniques pour réinventer son instrument. Jouant depuis l’âge de cinq ans, il participe très tôt à plusieurs rencontres internationales en Jordanie et au Proche-Orient. Arrivé en France et attiré par le cinéma, il travaille ensuite la composition avec Bernard Cavanna, puis avec Patrice Mestral à l’École Normale de Musique de Paris et obtient un diplôme en musique de film. Il a joué au sein de plusieurs ensembles et collaboré avec des artistes aux horizons divers à l’Opéra de Lyon, l’Institut du monde arabe, la British Library in London, Bozar Bruxelles, Festival de Fès des musiques sacrées du monde, Villa Médicis, etc. Porté par un désir d’universalité, il cherche à apporter de nouvelles dimensions au qanoûn. En s’inspirant des techniques d’autres instruments, il renouvelle le jeu et la sonorité de cette cithare séculaire, longtemps associée à un genre traditionnel. Cette démarche prend forme dans son album solo A Time Between Birth and Chaos, où l’instrument est utilisé de manière électro-acoustique. La musique de Symo Reyn portant plusieurs identités, elle joue sur les contrastes en s’inspirant de champs aussi différents que le monde de la science-fiction, le jazz, le psychédélisme et les musiques modernes...

     

     

    Titres interprétés à RFI

    - A Time Between Birth and Chaos, Live RFI voir la vidéo

    - Le théâtre du printemps, extrait de l’EP A Time Between Birth & Chaos

    - Silver River, Live RFI.

    Musicien

    Symo Reyn, qanoûn.

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.


  • Sarāb est de retour avec son second album Arwāh Hurra, que l'on pourrait traduire par Âmes Libres. L'album approfondit un style unique et engagé, entre jazz, rock et musique du Moyen-Orient.

    Né de la rencontre entre la chanteuse franco-syrienne Climène Zarkan et le guitariste Baptiste Ferrandis, Sarāb, qui signifie mirage en arabe, est un édifice musical qui combine rock, jazz moderne et musiques traditionnelles arabes. Le duo s’est vite transformé en une créature à six têtes, où chacun est devenu indispensable à la création musicale. Les six musiciens du groupe se jouent des frontières et des genres.

    Sarāb est un groupe franco-syrien de jazz rock arabe de six membres. Le groupe s'est formé à Paris, en 2018. Un mirage musical qui navigue entre plusieurs univers avec en invités le percussionniste Wassim Hallal, le joueur de saz Abdallah Abozekry, ou encore l'auteur engagé et écrivain de science-fiction Alain Damasio.

     

     

    Titres joués de Sarab, extraits de l’album Arwāh Hurra (L'Autre Distribution)

    ♦ Yally Shaghalt al Bal, Celui qui occupe mes pensées, voir le clip 

    ♦ Nahna Haraq ("Étranger est un verbe" feat. Alain Damasio)

    ♦ Zidni bi farte al Hubb.

     

    Puis la #Session Live reçoit Elina Duni pour la sortie de l’album Lost Ships (ECM)

    Née à Tirana, Albanie, en 1981, dans une famille d’artistes, Elina Duni monte sur scène, pour la première fois, à l’âge de cinq ans et chante pour la Radio et Télévision Nationale ainsi que dans divers Festivals pour Enfants.

     

     

    En 1992, suite à la chute du régime communiste, elle arrive en Suisse et s’installe avec sa mère à Genève où elle étudie le piano classique et découvre le jazz. Elle étudie le chant, la composition et la pédagogie à la Haute École des Arts de Berne, section jazz. En 2005, elle crée le Elina Duni Quartet avec Colin Vallon au piano, Bänz Oester, puis Patrice Moret à la basse et Norbert Pfammatter à la batterie, un retour aux sources musicales qui mélange les chants folkloriques des Balkans au jazz.

    Après deux albums Baresha (2008) et Lume Lume (2010) chez Meta Records, le quartet publie en 2012 chez ECM Matanë Malit (Au-delà de la montagne), et  en 2015 Dallëndyshe (Hirondelle). Les chansons albanaises se retrouvent ici pleines de légèreté et de rythme, et la presse européenne leur réserve un accueil très chaleureux.

    En 2014, Elina Duni publie au Kosovo et en Albanie son premier album solo en tant qu’auteur-compositeur Muza e Zezë (La Muse noire). En 2017, elle est l’une des lauréates du Prix Suisse de la Musique et entame un duo avec le guitariste londonien Rob Luft. La création solo Partir où Elina s’accompagne à la guitare, au piano et aux percussions, est sorti comme album sur ECM en avril 2018. En novembre 2020 l'album intitulé Lost Ships avec Rob Luft, Fred Thomas et Matthieu Michel, a été publié sur ECM.

     

     

    Titres interprétés au Grand studio

    ♦ Kur më del në derë,  Live RFI

    ♦ Lost Ships, extrait de l’album Lost Ships, voir le clip 

    ♦ Hier encore, Live RFI.

     

    Musiciens

    - Elina Duni, chant

    - Rob Luft, guitare.


  • Notre 1er invité est Kepa pour la sortie de son 2ème album Divine Morphine (Éditions Miliani).

    C’est toujours la même chanson, celle qui tient en un mot. Cinq lettres, trois consonnes et deux voyelles. Un B, un L, un U, un E et la marque du pluriel au bout. Un mot international, qui désigne à la fois une musique, un état émotionnel et vaguement une couleur. Vous l’avez, là ? Chut… Il ne faut plus l’écrire, ni le nommer, pour ne pas tomber dans ses clichés, ni y emmener les auditeurs du deuxième album de Kepa. Kepa ne veut plus en entendre parler, pourtant il l’a. Dans sa guitare en métal qui, entre de bonnes mains, ressemble à une lampe d’Aladin, à une épée mythologique. Dans son harmonica, cet instrument qui fait trembler le cerveau quand on en joue avec le cœur. Dans sa vie de tous les jours et même de tous les hiers. Au fond de ses tripes, comme un frisson qui remonte jusqu’à ses cordes vocales, un super pouvoir dont il faut aussi avoir peur. Dans ses gênes, son corps endolori, son sang altéré. Dans le titre de ce nouvel album, Divine Morphine. Le premier, sorti il y a trois ans, s’appelait Doctor, Do Something. Un début de concept, toujours la même chanson, comme une affection longue durée. Kepa l’a attrapé comme une maladie. En 2013, Kepa s’appelait Bastien Duverdier et il vivait la vie de skater professionnel, humain augmenté capable de voyager loin et de s’envoler sur une planche à roulettes. Quant tout à coup, il s’est senti devenir vieux. Rongé par une maladie auto-immune qui a bouleversé sa vie, les chiens de l’enfer à ses trousses, qui ne le lâcheront jamais. Il a trouvé une planche de salut, sans roulettes mais avec des cordes, dans la musique, pratiquée sur sa guitare en métal et de préférence sur un ou deux accords qui tournent, à la recherche d’une transe intérieure, d’une vibration musico-thérapeutique, d’un rite auto-chamanique. Bastien est devenu musicien, sortant donc en 2018 Doctor, Do Something, premier album réalisé avec Taylor Kirk du groupe canadien Timber Timbre. L’album a été très bien accueilli, et des centaines de concerts ont fait connaître Kepa, son humour, sa musique et ses jolies chemises.

     

     

    Mais, malgré tout le bien qu’on a pensé de Doctor, Do Something, on peut l’affirmer sans forfanterie : Divine Morphine est mille fois mieux. Doctor, Do Something était une carte de visite. Divine Morphine est le récit d’une expédition au fond de soi, d’un voyage au bout de l’enfermement. Personne ne t’entendra crier. Il a fait ce disque pour chercher à comprendre, dompter et raconter cette maladie qui l’a chamboulé jusqu’à l’implosion, à l’orée de la folie. "Du plomb dans l’Eldorado", chante-t-il en duo avec Sarah McCoy sur l’incroyable dark-pop song Eldorado, un vrai tube du nouveau monde. Du plomb dans l’Eldorado, c’est un peu ce que tout le monde ressent depuis l’année 2020, non ? Le calvaire des uns est la Covid-19, le sien s’appelle HLA-B27, pour human leucocyte antigen. Personne ne peut le vivre à sa place, mais tout le monde peut ressentir et apprécier comment il s’est soigné avec Divine Morphine. Le premier morceau est un peu son All Aboard (Muddy Waters) à lui. Un solo d’harmonica basse façon train song, qui aurait eu sa place sur Doctor, Do Something, mais qui d’un coup tourbillonne, se dérègle et annonce la suite. Le train vient de dérailler et d’entrer dans une autre dimension, celle du vertige opiacé, de la perte de contrôle, de la musique qui rêve et dérive… Une chanson va sonner comme la bande-son d’un western où Kepa fait un duel avec lui-même (Dog Days). Une autre emmène les vieux Bukka White et Alan Vega danser dans un club de Détroit pendant un tremblement de terre (Wet Dream). Le temps de deux reprises, Kepa s’agenouille sans se prosterner devant des totems intimes : Hard Time Killin Floor Blues de Skip James (avec Rodolphe Burger), et Sodade de Cesaria Evora dans une version hallucinée, où l’on voit l’océan geler autour des îles du Cap-Vert.

     

     

    Six pieds sous terre reste sous les tropiques le temps d’une murder ballad. La chanson Divine Morphine est presque badine, indolente, ritournelle dans un état second. L’instrumental Messe HLA-B27 montre les progrès guitaristiques fulgurants de Kepa, affranchi des exercices de styles, devenu son propre maître. Sa voix aussi a changé, il la pousse vers la plainte dans des aigus hululants. Il joue différents instruments, des claviers comme des stalactites, la trompette et d’autres choses avec sa bouche, des bruitages d’origine non identifiée. Il est l’homme-orchestre du Titanic, au final seul survivant du naufrage, puis échoué sur une île déserte – le dernier morceau, Merle, ressemble à la prière païenne d’un Robinson en lévitation. L’album est maintenant terminé. Personne n’en sortira indemne. Et tout le monde n’aura qu’une envie : y retourner. Stéphane Deschamps.

     

    Titres interprétés

    - Divine Morphine, Live RFI

    - Sodade, extrait de l’album Divine Morphine

    - Eldorado, Live RFI

    - Hard Time Killing Floor, extrait de l’album Divine Morphine.

     

    Puis nous recevons Jawhar pour la sortie de l’album Tasweerah (62TV/PIAS).

     

    Tasweerah est le quatrième album du singer / songwriter tunisien Jawhar. Tasweerah veut dire en tunisien à la fois : portrait, image, mais aussi : projection de l’esprit… L’album est une série d’arrêts sur image, de portraits plus ou moins personnels. Les chansons sont, chacune à leur manière, des tentatives vers un portrait universel de l’artiste. Elles questionnent sa place et celle de l’imaginaire dans la société, posent "la création et la quête de la beauté" au centre de l’album. Volontairement brut et sans artifice, Tasweerah nous replonge dans la folk / pop claire-obscure de Jawhar, proclamé dans la catégorie Arabic Dream Pop.

    Né d’une mère professeure de Littérature arabe, éprise de musique et de poésie, et d’un père qui se consacre au théâtre puis à la politique culturelle, Jawhar grandit dans la banlieue au sud de Tunis, à Radès. Très tôt, il est fasciné par une certaine culture populaire, par la force de ses images et de ses expressions verbales, musicales et gestuelles. Quand il part à l’âge de vingt ans étudier l’anglais à Lille, c’est plutôt la poésie abstraite qui l’attire, celle de William Blake et d’Emily Dickinson… En plus d’un amour grandissant pour un certain Nick Drake qui le liera de manière irrévocable à sa folk impressionniste.

     

     

    Titres interprétés

    - Malguit Live RFI

    - Schizo Hyout, extrait de l’album Tasweerah voir le clip 

    - Sayyed Ezzin, extrait de l’album Tasweerah

    - Foug Layyem Live RFI voir le clip.

     

    Son : Fabien Mugneret, Mathias Taylor, Benoît Letirant.


  • Tous les mois, le critique musical Sophian Fanen (@SophianF sur twitter) propose ses 5 obsessions du moment.

    - Rosalía, Candy, tiré de l'album Motomami (Columbia Records, 2022) voir le clip 

    - Silvana Estrada, Te Guardo, tiré de l'album Marchita (Glassnote Music, 2022) voir le clip

    - Gonora Sounds, Go Bhora, tiré de l'album Hard Times Never Kill (The Vital Record, 2022)

    - Charlotte Adigéry et Bolis Pupul, Blenda, tiré de l'album Topical Dancer (Deewee/Because Music, 2022) voir le clip

    - Ray Barretto, Together, tiré de la bande originale du documentaire Summer of Soul (Sony Music, 2022).

     

    Puis nous recevons Yohann Le Ferrand pour la sortie de l’album Yeko (Back2Bam prod).

     

     

    Y E K O signifie "La façon de voir de..." en bambara. Cette série de portraits musicaux, initiée par Yohann Le Ferrand, réunit autour de sa guitare 6 featurings d'Afrique de l'Ouest pour des collaborations hautes en couleurs. Yeko est un album fédérateur de deux continents, l’Europe et l’Afrique. Avec : Khaira Arby, Kandy Guira, Mamani Keita, "Tina" Salimata Traoré, Mylmo, Koko Dembélé.

    À contre-pied du repli identitaire qui marque notre époque, les fusions culturelles de Y E K O entre le Nord et le Sud, se créent naturellement. Chaque interprète vient avec son histoire personnelle et sa sincérité à la chanter. Ainsi leur forte identité vocale a pu incarner pleinement les compositions de Yohann Le Ferrand. Le procédé de création s'est nourri de l’énergie de cultures ancestrales tout en s’inscrivant dans le registre des musiques actuelles. Ainsi, se croisent kamelengoni, violoncelle, guitare funky, flûte peule, cuivres incisifs, percussions ethniques, chœurs gospel, violons touaregs…

     

     

    Au sujet des titres :

    Yerna Fassè. C'est une chance incroyable de révéler ici le dernier enregistrement du vivant de la voix d’or de Tombouctou. Khaïra Arby a tiré sa révérence quelques mois après cette collaboration exceptionnelle. À la fois pop et bien funky, Yerna Fassè nous attrape dès l’intro. La transe des percussions du désert, les riffs de cuivres et le violon peul portent un refrain efficace dont seules les musiques traditionnelles ont le secret. D’une voix angélique, elle nous livre cet ultime opus pour y chanter un Mali unifié dans la paix et le partage entre les ethnies.

    Dunia, c’est la grande sensibilité, l’humilité et la justesse de ton qui caractérisent la magnifique "Tina" Salima Traoré, ont naturellement épousé ce morceau pour un voyage world-pop quasi méditatif. Surtout connue comme danseuse pour Toumani Diabaté ou Salif Keita, Tina fut la choriste sur la dernière tournée de Rokia Traoré. L’extrême douceur de cette voix soutenue par le lyrisme du violoncelle, charme immédiatement l’oreille et touche au-delà des paroles en Bambara qui expriment la vie sur terre et les épreuves qui nous font grandir lors de ce passage.

     

     

    Yohann Le Ferrand est compositeur/arrangeur, récemment vu à la guitare auprès de Tiken Jah Fakoly, Yohann Le Ferrand se produit également à travers l’Europe dans la pièce "Kirina" du chorégraphe Serge Aimé Coulibaly et avec Rokia Traoré à la direction musicale. Suite à sa collaboration avec Koko Dembele pour le film "N'gunu N'gunu Kan" de Soussaba Cissé, il sera invité par la chanteuse Inna Modja pour l’accompagner en duo au siège des Nations unies à New York. Depuis ses débuts en musique traditionnelle bretonne, il se forge une identité musicale avec les musiques afro-américaines qui vont l'amener naturellement en Afrique. Éternel voyageur, cette rencontre avec la terre mère, racines de toutes ses influences, va affiner son langage musical dans des compositions organiques aux teintes afro funk pop où la texture acoustique a toujours ce penchant universel. Sollicité pour de nombreux artistes ou projets (Kandy Guira, Mamylove Sarambé, Kinyonga...), ce projet Y E K O est le véritable aboutissement d'une personnalité musicale atypique.

     

    Titres joués

    - Yerna Fassé feat. Khaïra Arby voir le clip

    - Konya feat. Mamani Keïta voir le clip 

    - Dunia feat. Salimata “Tina” Traoré voir le clip

    - Doussoubaya feat. Mylmo.


  • Still Moving (Ponderosa Music Records) célèbre la rencontre entre le producteur, compositeur et guitar hero anglais Justin Adams et Mauro Durante, fervent violonist hero italien, leader du Canzoniere Grecanico Salentino et défenseur viscéral de la pizzica, la musique traditionnelle des Pouilles.

    Présentation.

    Justin Adams est le guitariste de Robert Plant, producteur de Tinariwen, Lo'Jo, Rachid Taha, amoureux de musique africaine, il a notamment sorti JuJu, il y a quelques années, avec le Gambien Juldeh Camara (violon à une corde, banjo à deux cordes) et de groove nord-africain, créateur d'un blues métissé ultra brut. Ses collaborations avec Jah Wobble et Sinead O'Connor ont toujours aussi été empreints de cet esprit post-punk londonien. Avide de découvertes, cela fait quelques années qu'il a découvert la Trans des Pouilles. Il a d'ailleurs participé plusieurs fois à La Notte de La Taranta, le plus emblématique festival de la région. C'est d'ailleurs à Melpignano en 2011 qu'il joue, pour la première fois, sur scène avec Mauro Durante, véritable super star locale, violoniste et percussionniste à l'énergie débridée.

     

     

    Dix ans plus tard, à la faveur de leurs confinements respectifs que l'idée de produire ce duo a émergé. Still Moving en est le fruit et oui on bouge toujours.

     

    Titres interprétés au Grand studio

    - Dark Road Down, Live RFI voir le clip

    - Amara Terra Mia, extrait de l’album Still Moving

    - Still Moving, Live RFI voir le clip 

    - Cupa Cupa, Live RFI.

     

    Musiciens

    - Justin Adams - Guitare et chant

    - Mauro Durante - Violon, tamburello, daf et chant.

    Son : Mathias Taylor, Fabien Mugneret et Benoît Letirant.

     

    Playlist

    - Tinariwen Le chant des fauves (choix de Justin) voir le clip 

    - Ludovico Einaudi Taranta (choix de Mauro) voir le clip 

    - Muddy Waters And Still a Fool (choix de Justin)

    - Canzoniere Grecanico Salentino Balla Nina (choix de Mauro) voir le clip.

     

     

    Justin Adams a choisi un titre de Tinariwen car Wedge réédite 2 albums emblématiques du groupe :

    The Radio Tisdas Session, initialement sorti en 2002, et Amassakoul en 2004.

    Il y a quelque chose d’universel dans la musique de Tinariwen. Mais pour bien comprendre leur message, il faut comprendre d’où ils viennent. Les Tinariwen sont des Touaregs, descendants d’une tribu berbère nomade qui a parcouru le désert du Sahara pendant des milliers d’années.


  • Notre 1er invité est Mehdi Haddjeri.

    Depuis 10 années, Temenik Electric brouille les pistes avec sa pop épique, son arabian-rock et ses transes électrorientales.

    2 EP, 3 albums et 300 concerts plus tard, le groupe marseillais mené par Mehdi Haddjeri demeure toujours un combo affranchi des clichés et du prêt-à-penser. Une sensation rock qui se révèle davantage dans les brumes de son dernier opus.

    Avec ce nouvel album, Temenik Electric va plus loin, ou plus proche, selon le point de vue, esquissant une géographie sonore à l’instar de ces quartiers nichés au cœur des mégalopoles, ces lacis de rues aux effluves familiers et étrangers à la fois, aux mélopées échappées de cours intérieures. Dans ces espaces-là, on est ici et un peu ailleurs aussi. Ce pourrait être Little Italy, Little Odessa, Little Spain ou Little Syria mais dans les vapeurs chaudes et l’air chargé en eucalyptus, Temenik Electric a balayé d’un revers la question communautaire pour explorer le monde de l’intime. Plongée dans le grand bain de Little Hammam.

     

     

    Titres joués, extraits de l’album Little Hammam

    - M’Cha O Jet

    - Manich Maleik voir le clip.

    Je ne suis pas un ange est une chanson qui évoque le thème de la stigmatisation d'une catégorie de personnes.

    Des personnes pour qui une attention, une main tendue, auraient sûrement modifié leur trajectoire de vie. Je ne suis pas un ange, mais je ne suis pas un monstre non plus.

    Barkany

    Chevalier

    Temenik Electric à lire sur RFI Musique

     

    Puis, nous recevons Léonie Pernet dans la #Session Live pour la sortie de son nouvel album Le Cirque de Consolation (InFiné).

     

     

    Depuis 2018 et la sortie de son 1er album Crave, une chose semble certaine : il faudra désormais compter avec la multi-instrumentiste, chanteuse et productrice Léonie Pernet pour déconstruire la pop made in France, la métisser, la densifier, y ajouter sa touche de génie et son grain de mélancolie. Salué par la critique, Crave est porté sur scène par Léonie derrière sa batterie, son micro et ses synthétiseurs lors d’une tournée qui l’emmènera en France, en Angleterre, en Allemagne, à NYC et au Japon (2018-2019). En 2019, sort l’EP acoustique The Craving Tape ; elle commence à écrire son 2ème opus et compose dans le même temps de la musique de film (Un coeur d’or, de Simon Filliot, H24 Arte). Deux ans plus tard, épaulée par le réalisateur artistique et mixeur Jean-Sylvain Le Gouic (ex-membre du groupe Juvéniles), Léonie Pernet  donne naissance à l’exigeant Le Cirque de Consolation. Une utopie consolatoire, terre d’asile collective. C’est par ces mots que Léonie Pernet répond lorsqu’on lui demande quelle idée sous-tend ce lieu fictif dans lequel elle nous convie à la rejoindre, Le Cirque de Consolation. Léonie y lève le voile sur sa voix, plus émouvante que jamais, et nous offre des chansons aux textes racés et généreux. 11 titres dont 3 instrumentaux, dialoguant dans des directions aussi riches que variées. Percussions africaines, orientales, synthétiseurs, boîte à rythmes ou batterie ; Léonie mélange les genres et les instruments avec une aisance folle. D’Hard Billy, hymne révolté sous influence techno, aux Les Chants de Maldoror, chanson club et dansante portée par de fiévreuses derboukas, au bouleversant "À rebours" et sa bascule afro-électronique, en passant par le très accrocheur Il pleut des hommes sous influence gainsbourienne…

     

    Léonie Pernet habite les frontières avec insolence et impose son style unique et singulier. La productrice interroge les liens qu’entretiennent la pop music, les cultures africaines et la musique électronique (Intérieur Négro), le néo-classique (Le Cirque de Consolation, Dandelion), ou encore la place de la voix, qu’elle soit humaine ou synthétique comme dans l’atmosphérique Vowel. La voix, car c’est en affirmant désormais la sienne que la jeune trentenaire nous dévoile ses failles, mais aussi sa "profonde espérance". La corporalité et le genre, l’addiction, le racisme, la friabilité de nos vies, mais aussi l’amour sont autant de thèmes qui parcourent le Cirque de Consolation et sa solaire mélancolie. Le Cirque de Consolation marque pour la chanteuse "une reconstruction individuelle, mais aussi l’espoir d’une reconstruction collective". Dans le titre éponyme, Léonie nous pose une question et nous chante une proposition que l’on devine essentielle à la poursuite de son chemin personnel et artistique : "M’entendrez-vous cette fois bercer dans la lueur nos illusions / Serez-vous parmi moi au sein du cirque de consolation ?"

     

    Léonie Pernet a composé la musique originale de la série H24, diffusée sur ARTE et arte.tv. Inspirée de faits réels, "H24 - 24 heures" dans la vie d’une femme est une série manifeste qui rend compte des violences faites aux femmes au quotidien. Sur une idée originale de Nathalie Masduraud et Valérie Urrea qui réalisent ici leur première fiction, la série propose 24 films courts audacieux, d’après les textes de 24 autrices européennes, interprétés par 24 actrices d’exception.

     

    Titres interprétés

    - Mon Amour Tu Bois Trop, Live RFI voir le clip 

    - Le Cirque de Consolation, extrait de l’album Le cirque de consolation

    - Les Chants de Maldoror, Live RFI.

     

    Musiciens

    - Léonie Pernet, chant, percussions

    - Jean-Sylvain Le Gouic, machines.

     

    Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.