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  • Les arĂŽmes primaires viennent du fruit et les arĂŽmes secondaires de la fermentation, alors que les arĂŽmes tertiaires sont issus de la pĂ©riode d'Ă©levage des vins en cuve (on parle d'Ă©volution aromatique des cĂ©pages) ou en barrique (on parle d'Ă©volution aromatique reliĂ©e au bois).

    Comment peut-on définir le mot arÎmes dans le monde du vin ?

    L’arĂŽme n’est pas un terme spĂ©cifique employĂ© en Ɠnologie. On l’utilise Ă©galement en gastronomie ou en parfumerie. Il reprĂ©sente l’ensemble des composĂ©s volatils qui circulent jusqu’à nos rĂ©cepteurs olfactifs, et qui sont constituĂ©s de molĂ©cules aromatiques. Les arĂŽmes peuvent alors ĂȘtre ressentis dans une odeur, au nez, mais aussi en bouche, lors de la rĂ©tro-olfaction. En effet, il ne faut pas confondre les arĂŽmes, ressentis par l’odorat, et les saveurs, perçues par la langue et les papilles gustatives. Et dans un vin, arĂŽmes et saveurs sont souvent diffĂ©rents. Les arĂŽmes d’un vin ne se dĂ©veloppent pas tous au mĂȘme moment dans le processus de vinification. Trois Ă©lĂ©ments viennent alors influencer les diffĂ©rents arĂŽmes : Le cĂ©page ; La fermentation ; La technique d’élevage.

    Parlons en premier des arĂŽmes reliĂ©s Ă  l’élevage du vin

    Les arĂŽmes tertiaires sont liĂ©s aux phĂ©nomĂšnes d’oxydo-rĂ©duction auxquels le vin est soumis. Selon la quantitĂ© d’oxygĂšne que le vin absorbe durant sa pĂ©riode d’élevage et le type de contenant dans lequel il est entreposĂ©, celui-ci va rĂ©vĂ©ler diffĂ©rents types de molĂ©cules aromatiques. AprĂšs la fermentation, les arĂŽmes se synthĂ©tisent enfin lors d’une derniĂšre Ă©tape de la fabrication du vin : l’élevage en fĂ»t de chĂȘne. C’est pendant ce processus de vieillissement que les arĂŽmes tertiaires se manifestent. Sous forme d’arĂŽmes boisĂ©s (chĂȘne, eucalyptus, cĂšdre
), d’arĂŽmes Ă©picĂ©s (poivre, vanille, rĂ©glisse
) et d’arĂŽmes empyreumatiques (tabac, cafĂ©, pain grillĂ©, cacao
).

    Les arĂŽmes tertiaires reprĂ©sentent aussi l’évolution aromatique du raisin

    Lorsque le vin est mis en bouteille, les arĂŽmes continuent d’évoluer, laissant place Ă  une toute nouvelle palette aromatique. Les arĂŽmes tertiaires sont classĂ©s en 9 catĂ©gories, avec des arĂŽmes plus ou moins faciles Ă  reconnaĂźtre. L’arĂŽme floral : bruyĂšre, fleurs sĂ©chĂ©es ; L’arĂŽme fruitĂ© : noisette, fruits secs, amande, noix, pruneau, abricot, cerise noire, prune ; L’arĂŽme confiserie : miel, praline, cake, pĂąte d’amandes ; Les arĂŽmes boisĂ©s et balsamiques : bois neuf, chĂȘne, cĂšdre, pin, bois fumĂ©, vanille, brĂ»lĂ©, eucalyptus ; L’arĂŽme Ă©picĂ© : cannelle, vanille, clou de girofle, poivre, zan, rĂ©glisse, goudron ; L’arĂŽme animal : cuir, jus de viande, gibier, fourrure, venaison ; L’arĂŽme empyreumatique : pain grillĂ©, cacao, cafĂ©, pain d’épice, tabac ; L’arĂŽme vĂ©gĂ©tal : champignon, truffe, sous-bois. Attention, il s’agit d’un ressenti aromatique, c’est-Ă -dire un souvenir aromatique que chacun va exprimer avec ses propres mots d’oĂč le cĂŽtĂ© subjectif qui fait le plaisir du vin.

  • Nous allons voir les arĂŽmes secondaires du vin. Parmi les 3 types d'arĂŽmes qui existent, les arĂŽmes secondaires sont ceux qu'on appelle Ă©galement fermentaires. Ils naissent lors de la fermentation.

    C'est Ă  dire? Outre la fermentation alcoolique (qui consiste Ă  transformer le sucre du raisin en alcool), 3 autres fermentations sont possibles.

    La fermentation malolactique: Elle correspond à la transformation par des bactéries de l'acide malique en acide lactique. Cette fermentation sert à désacidifier le vin en transformant le goût acidulé en acide lactique plus doux. Elle produit des molécules responsables d'arÎmes de beurre, de noix de coco. Cette fermentation intervient généralement une fois que la fermentation alcoolique est terminée. Soit le vigneron décide d'aller au bout de la fermentation, soit il décide de l'interrompre durant la transformation des acides. Tous les rouges bénéficient de cette fermentation malolactique, les blancs étant à la discrétion du vivificateur qui tient à conserver une certaine acidité.

    La fermentation levurienne: elle consiste à désacidifier le vin en laissant les levures travaillées au maximum. En stagnant au fond de la cuve, les levures vont libérer des arÎmes rappelant le monde de la levure, c'est à dire des notes de brioche, mie de pain, pain grillé ou encore croissant.

    La macération dite carbonique ou semi-carbonique: Elle consiste à remplir la cuve de dioxyde de carbone avant de déposer les grappes entiÚres, qui, en se tassant les unes sur les autres vont libérer du jus en fond de cuve. Ces jus vont produire de l'alcool, mais aussi du gaz carbonique qui va protéger les grappes se situant dans la partie supérieure de la cuve. Une fermentation intracellulaire va alors démarrer diffusant des arÎmes trÚs spécifiques qu'on appelle amylique. Cette technique est réservée à des vins simples, ayant peu d'aptitude à la garde, comme dans l'ensemble des vins primeurs comme le Beaujolais Nouveau.

    En conclusion, ces 3 fermentations apportent des arÎmes que l'on appelle secondaires. Ils sont présents dans la jeunesse du vin car ces différents arÎmes sont pour la plupart vulnérables et disparaissent au bout d'une ou deux années. On peut donc dire que les arÎmes secondaires d'un von sont le résultat du travail du vigneron dans le chai au moment de la vinification.

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  • CĂ©page trĂšs particulier Ă  plus d’un titre. En effet, il fut crĂ©Ă© en 1961 par des chercheurs de l’Inra (Institut National de la Recherche Agronomique) et l’Ecole Nationale SupĂ©rieure Agronomique de Montpellier. Le nom de Marselan vient tout simplement de la ville de Marseillan (entre BĂ©ziers et Montpellier) qui abritait Ă  l’époque l’Inra. Il s’agit d’un croisement entre les cĂ©pages cabernet sauvignon et le grenache noir.

    Quelles sont ses principaux atouts ?

    Il s’agit d’un cĂ©page hybride, c’est-Ă -dire le croisement d’une variĂ©tĂ© de raisin appartenant Ă  la mĂȘme espĂšce Vitis VinifĂ©ra. Il est rĂ©sistant Ă  la sĂ©cheresse par son pĂšre, le grenache et en mĂȘme temps, dĂ©tenteur des arĂŽmes de sa mĂšre, le cabernet sauvignon. Il est donc idĂ©al en vins monocĂ©pages mais aussi en vins d’assemblages. Ce cĂ©page noir Ă  grosses grappes mais Ă  trĂšs petits grains sphĂ©riques d’un bleu violet n’a presque que des qualitĂ©s. C’est un cĂ©page rĂ©sistant aux maladies et notamment Ă  la pourriture grise, donc moins de traitements. Ses capacitĂ©s d’adaptation Ă  des climats difficiles sont Ă©tonnantes. Ses vins sont colorĂ©s, aromatiques, (arĂŽmes de cassis, notes Ă©picĂ©es et pointe mentholĂ©e) et ses tannins soyeux, corsĂ©s, structurĂ©s et aptes au vieillissement.

    Pas de défauts ?

    Le marselan n’a qu’un seul dĂ©faut, son relatif faible rendement. Il lui faut prĂšs de 160 kg de vendanges pour obtenir une centaine de litres de jus de raisins. Mais partout, il permet de produire des vins de qualitĂ©. D’oĂč sa prĂ©sence et son succĂšs Ă  travers le monde viticole.

    C’est-à-dire ?

    Il est devenu en moins de 60 ans le principal rival de l’emblĂ©matique cabernet-sauvignon. En partant d’Europe, principalement de France rĂ©gion Languedoc-Roussillon & VallĂ©e du RhĂŽne mĂ©ridionale (sur prĂšs de 4 000 hectares), puis en Espagne dans la rĂ©gion de PenedĂšs. Il a traversĂ© les ocĂ©ans pour s’installer en Argentine dans la rĂ©gion de Mendoza. Il est devenu le 3Ăšme cĂ©page produit en Uruguay. A noter sa prĂ©sence dans le vignoble d’IsraĂ«l, principalement en GalilĂ©e dans les montagnes de JudĂ©e ou sur le Mont Carmel. Mais c’est en Chine qu’il sĂ©duit le plus, oĂč ses qualitĂ©s font de lui l’emblĂšme des grands vins de la Province de Yunnan au mont Helan. Grand cĂ©page qui se diffĂ©rencie d’un pays oĂč l’on produit surtout des raisins de table.

    Il a donc l’avenir devant lui?

    Oui. Car il a la facultĂ© de rĂ©sister Ă  beaucoup de maladies et d’apprĂ©cier les endroits chauds et secs, voire dĂ©sertique comme en Chine, ainsi qu’une Ă©tonnante rĂ©sistance Ă  l’humiditĂ©. Jeune, il n’a le droit d’apparaĂźtre en France en appellation d’origine contrĂŽlĂ©e depuis 1990 seulement, on le retrouve de plus en plus en cĂ©pages secondaires dans beaucoup de vignobles, mĂȘme Ă  Bordeaux oĂč depuis 2020 il apparaĂźt dans les 20 cĂ©pages autorisĂ©s.

  • L’origine de nombreux parfums que l’on ressent dans le vin reste encore trĂšs mystĂ©rieuse. Certains parleront de relations Ă  nos souvenirs, notre enfance, notre environnement et mettront alors en avant notre subjectivitĂ© face Ă  notre ressenti aromatique. D’autres vont parler des arĂŽmes issus des molĂ©cules que l’on trouve sur la peau des diffĂ©rents cĂ©pages. C’est ce qu’on appelle les arĂŽmes primaires d’un vin, arĂŽmes issus du cĂ©page, qui donnent soit des arĂŽmes de fruits, de fleurs, d’épices, de vĂ©gĂ©taux


    Ainsi que de plantes ?

    Les vins offrent souvent des parfums et des arÎmes de plantes, d'herbes et de fleurs comme l'eucalyptus, le romarin et la violette. Une étude récemment présentée par le centre de recherche espagnol "Institut Català de la Vinya à Vilafranca del PenedÚs" prouve que ces notes proviennent effectivement des plantes qui poussent dans l'environnement des vignobles.

    En quoi cette Ă©tude est-elle importante ?

    GrĂące Ă  cette Ă©tude, les plantes rentrent dans la notion de terroir, c’est-Ă -dire qu’elles renforcent le caractĂšre d'origine du vin. Il est scientifiquement prouvĂ© que la topographie et le climat peuvent avoir une influence Ă©vidente sur le caractĂšre des vins. Cependant, jusqu'Ă  prĂ©sent, on savait peu de choses sur la question de savoir si et comment la flore prĂ©dominante dans le vignoble pouvait influencer les arĂŽmes des vins produits.

    Comment cette Ă©tude s’est-elle organisĂ©e ?

    Les chercheurs d'Incavi travaillent sur la relation plantes arĂŽmes du vin depuis 2019. Leur objectif Ă©tait de trouver et d’analyser des concordances entre les arĂŽmes des plantes du paysage et les vins qui y sont produits. Pour l'Ă©tude, 168 plantes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es comme Ă©tant prĂ©sentes dans les vignobles Ă©tudiĂ©s ou dans leurs environs. Il s'est avĂ©rĂ© que chaque parcelle a un environnement botanique spĂ©cifique que l’on retrouve dans les vins issus de ces parcelles. Des extraits ont Ă©tĂ© distillĂ©s Ă  partir des plantes de chaque vignoble et comparĂ©s Ă  73 composĂ©s aromatiques provenant des vins correspondants des millĂ©simes 2020 et 2021. Ainsi des parfums de romarin ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans des vins issus de parcelles oĂč le romarin pousse. Les plantes qui entourent les vignobles influencent donc le profil aromatique des vins. Elles contribuent ainsi au caractĂšre spĂ©cifique des vins - et font donc partie intĂ©grante du terroir, Ă  ajouter Ă  la notion de climat, d’exposition et de sol. D'oĂč l'absolue nĂ©cessitĂ© de restaurer, de prĂ©server et d'amĂ©liorer la biodiversitĂ©.

    Pourquoi ?

    La biodiversitĂ© est fondamentale pour une viticulture rĂ©gĂ©nĂ©rative et un facteur clĂ© pour exprimer la singularitĂ© de l'environnement du vignoble Ă  travers la qualitĂ© et les arĂŽmes des vins. La biodiversitĂ© favorise l’échange entre le raisin et son environnement et permet la diversitĂ© du vin donc la notion de terroir.

  • Septembre, c’est traditionnellement le mois des vendanges. Le vigneron n’a alors plus le droit Ă  l’erreur. Soit il profite d’une annĂ©e exceptionnelle sur le plan climatique, soit il limite les dĂ©gĂąts si le gel, la pluie ou encore les diffĂ©rentes maladies n’ont pas Ă©pargnĂ© la vigne.

    Il lui faut donc déterminer le moment parfait pour commencer les vendanges ?

    Ce choix est primordial car il va influencer la qualitĂ© du vin. Tous les vignerons surveillent la maturitĂ© des raisins en Ă©valuant rĂ©guliĂšrement leur teneur en sucre, leur aciditĂ© et leur concentration en tanins. Vendanger trop tĂŽt donnera un vin acide, trop tard et le raisin risque de pourrir. Cette date dĂ©pend du type de chaque raisin. Ainsi, il y a les cĂ©pages Ă  maturitĂ© rapide et ceux Ă  maturitĂ© longue. Il n’est pas rare que sur Bordeaux, il peut y avoir 3 semaines de dĂ©calage entre la rĂ©colte du merlot et du cabernet sauvignon. Pour conserver la fraĂźcheur du raisin, beaucoup de vignerons vendangent en fin de nuit pour bĂ©nĂ©ficier de la fraĂźcheur de la rosĂ©e. Le vigneron a alors le choix d’opter pour une vendange manuelle ou une vendange mĂ©canique.

    Quelles sont les différences et les résultats ?

    Avant tout une diffĂ©rence de coĂ»t, de temps et de travail. Une vendange manuelle prend beaucoup de temps. SĂ©lection minutieuse des grappes pour garantir une meilleure qualitĂ©, coĂ»t de la main d’Ɠuvre sur un temps de vendange plus long qu’une vendange mĂ©canique, problĂšme de beaucoup de relief trop escarpĂ© oĂč la vendange ne peut se faire qu’à la main. La vendange mĂ©canique rĂ©duit le coĂ»t, le temps et pas forcĂ©ment la qualitĂ©. Plus vous vendangez en volume, sur une surface plate (en gĂ©nĂ©ral en plaine), plus la vendange mĂ©canique est rentable. Certaines appellations refusent la vendange mĂ©canique par tradition comme le Beaujolais ou la Champagne.

    Puis vient le temps du tri et de l’éraflage des grappes

    Une fois le raisin rĂ©coltĂ©, il faut l’acheminer vers une table de triage le plus rapidement possible afin de prĂ©server son Ă©tat sanitaire et de dĂ©terminer dans quelle type de cuvĂ©e le raisin doit aller. Une fois triĂ©, le vigneron va Ă©rafler c’est-Ă -dire sĂ©parer les baies de leur rafle pour Ă©viter un excĂšs d’amertume et de tanins. Si le raisin manque de concentration, de maturitĂ©, le vigneron va plutĂŽt conserver les rafles pour apporter plus de densitĂ© et de tanins au vin, ce qui l’aidera Ă  mieux se conserver dans le temps.

    Une derniÚre étape avant le début de la fermentation ?

    Il faut extraire le jus. Le vigneron va alors presser le raisin. Soit pour les raisins blancs, faire un pressurage rapide, direct pour favoriser l’écoulement du jus, de la pulpe et obtenir un Ă©quilibre entre les sucres et les acides, soit pour les vins rouges, le vigneron va commencer par faire fermenter le jus avec les peaux pour obtenir de la couleur et des tanins. Une fois la fermentation achevĂ©e, le vin sera soutirĂ©, c’est-Ă -dire sĂ©parĂ© le jus des dĂ©pĂŽts puis mis en Ă©levage quelques temps...

  • MaĂźtriser les mots du vin, voici bien une expression un peu pompeuse, voire snob, du monde du vin. L’important, c’est de se faire comprendre avec ses propres mots. Mais, il est temps de bien dĂ©finir la diffĂ©rence entre dĂ©canter un vin, carafer un vin et aĂ©rer un vin, qui sont souvent employĂ©s Ă  tort et Ă  travers.

    Commençons par décanter un vin ?

    DĂ©canter un vin est l’opĂ©ration qui consiste Ă  verser un vin rouge en gĂ©nĂ©ral vieux, de sa bouteille dans une carafe pour permettre la sĂ©paration des dĂ©pĂŽts (sĂ©diments formĂ©s de tannins) tombĂ©s au fond de la bouteille. On parle alors de filtration et de carafe Ă  dĂ©canter. La dĂ©cantation sert aussi Ă  rĂ©Ă©quilibrer un vin pour qu’il puisse s’oxygĂ©ner, s’ouvrir au nez, dĂ©velopper ses arĂŽmes et arrondir ses tannins. Cette cĂ©rĂ©monie, ce geste presque rituel peut se faire Ă  la lumiĂšre de la bougie pour mieux apercevoir le dĂ©pĂŽt du vin Ă  travers le verre et pour interrompre son versement lorsqu’il se prĂ©sente au col de la bouteille. On peut aussi disposer la bouteille dans une corbeille Ă  dĂ©canter c’est-Ă -dire, incliner la bouteille dans une corbeille adaptĂ©e pour que le dĂ©pĂŽt se fixe Ă  un endroit qui permettra de servir le vin avec un minimum de dĂ©pĂŽt. On peut encore mettre un filtre sur le goulot. Le dĂ©pĂŽt peut aussi apparaĂźtre dans les vins jeunes s’ils sont peu filtrĂ©s comme les vins biologiques, bio dynamiques ou natures.

    Maintenant, prenons le mot carafer ?

    Cette opĂ©ration consiste pour un jeune millĂ©simĂ© Ă  le passer en carafe. On accentue ainsi son vieillissement en l’oxygĂ©nant pour le rendre plus rond, plus ouvert et Ă©viter ainsi astringence, forte aciditĂ© et amertume, dĂ©fauts de sa jeunesse. Carafer permet Ă©galement d’éliminer d’éventuels dĂ©pĂŽts qui touchent de plus en plus de vins n’ayant subi aucune filtration. On peut donc carafer tous les vins jeunes, rouges, rosĂ©s, blancs secs, blancs sucrĂ©s ainsi que tous effervescents. On ne carafe que les vins jeunes (3 Ă  5 ans en moyenne). Plus le vin vieillira, plus il trouvera naturellement son Ă©quilibre.

    En quoi consiste l’aĂ©ration d’un vin

    AĂ©rer un vin consiste Ă  attĂ©nuer l’emprise tannique d’un vin. Les tanins proviennent de la macĂ©ration, contact prolongĂ© du jus et des peaux, vinification en gĂ©nĂ©ral rĂ©servĂ©e aux vins rouges. Il faut donc ouvrir votre bouteille 1 Ă  3 heures avant de le servir tout en gardant cette bouteille dans un endroit frais. Le temps d’aĂ©ration va dĂ©pendre de l’épaisseur de la pellicule du raisin. Ainsi le cĂ©page gamay, raisin Ă  pellicule fine, ne demande pas une grande aĂ©ration alors que le cabernet sauvignon, cĂ©page Ă  pellicule Ă©paisse, demande 2 Ă  3 heures d’aĂ©ration.

    Peut-on aérer les vins blancs, voire les vins rosés ?

    Oui si ceux-ci sont Ă©levĂ©s en fĂ»ts de chĂȘne. Le bois apportant concentration et tannins, surtout pour les vins blancs fermentĂ©s en fĂ»ts. Le vin qui en ressort sera plus fin, plus Ă©lĂ©gant et moins perlant.

  • Le MourvĂšdre est un cĂ©page noir Ă  jus blanc. Il est un des cĂ©pages emblĂ©matiques du climat mĂ©diterranĂ©en en particulier en Provence & le Languedoc-Roussillon mais aussi l’Espagne dont il semble ĂȘtre originaire. Il tirerait son nom de celui de la commune de Murviedro, dĂ©nommĂ©e actuellement Sagonte, dans la province de Valence. Une autre hypothĂšse suppose que le MourvĂšdre aurait un lien avec le Mataro, cĂ©page trĂšs cultivĂ© en Espagne, notamment en Catalogne. L’arrivĂ©e du MourvĂšdre en France date du XVIe siĂšcle. Comme le Grenache, son introduction en France est liĂ©e au pĂšlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Ce cĂ©page aurait Ă©tĂ© ramenĂ© par des pĂšlerins de retour d’Espagne.

    Son succÚs est-il récent ?

    Vers la fin du XIXe siĂšcle, le MourvĂšdre Ă©tait cultivĂ© sur de vastes surfaces de production, dominant notamment dans le vignoble de Provence. Cependant, l’épidĂ©mie de phylloxĂ©ra, dĂ©butant Ă  partir des annĂ©es 1860, ravagea l’ensemble du vignoble français et stoppa la culture de ce cĂ©page pendant prĂšs de 40 ans. AprĂšs la crise, d’autres cĂ©pages offrant un rendement Ă©levĂ© et beaucoup plus faciles Ă  greffer ont Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©s au dĂ©triment du MourvĂšdre. Ce n’est qu’à compter des annĂ©es 60 que ce cĂ©page retrouva la faveur des vignerons mĂ©diterranĂ©ens grĂące Ă  la sĂ©lection de plants de vigne de qualitĂ©. Connu sous le nom de Monastrell ou Monastrell en Espagne, ce cĂ©page y est cultivĂ© sur plus de 100 000 hectares. Il s’agit du second cĂ©page noir le plus cultivĂ© en Espagne. Il est principalement plantĂ© dans les rĂ©gions cĂŽtiĂšres de Catalogne et de Valence. En France, sa culture est beaucoup moins importante. 10 000 hectares, rĂ©partis dans les vignobles du Sud. Ce cĂ©page est aussi cultivĂ©, dans la VallĂ©e du RhĂŽne ainsi que dans le Languedoc-Roussillon. C’est Ă  Bandol, vignoble bordĂ© par mer, qu’il trouve son lieu de prĂ©dilection car il aime avoir les pieds dans l’eau. Il constitue au minimum de 50 % de cet assemblage. Le MourvĂšdre a Ă©galement Ă©tĂ© exportĂ© vers d’autres pays. Il est notamment cultivĂ© aux États-Unis, principalement en Californie. Ce cĂ©page est aussi prĂ©sent dans le vignoble australien oĂč il est appelĂ© Mataro.

    Quelles sont ces caractéristiques ?

    Parfaitement adaptĂ© au climat mĂ©diterranĂ©en, le mourvĂšdre donne des vins assez alcoolisĂ©s et trĂšs colorĂ©s (jeune, il est presque noir), rudes, voire ingrats dans sa jeunesse, mais dotĂ©s d’une exceptionnelle aptitude Ă  la garde du fait de son caractĂšre tannique et de son pouvoir anti-oxydant. Il s’associe parfaitement aux autres grands cĂ©pages du sud comme la Syrah, le Grenache et le Carignan. Sur le plan aromatique, les vins de MourvĂšdre jeunes sont marquĂ©s par des arĂŽmes de poivre et de fruits noirs (cassis, mĂ»re) avec des touches vĂ©gĂ©tales, de garrigue ou de laurier. C’est en gĂ©nĂ©ral au bout de quelques annĂ©es qu’il s’épanouit, 6 Ă  8 ans, avec des parfums de truffe, de cuir, de fruits compotĂ©s (pruneau, mĂ»re, myrtille), de gibier et d’épices. Le rendement d’un bon MourvĂšdre tourne autour de 35 hectolitres par hectare. Si le terroir est trop productif, il est prĂ©fĂ©rable d’en faire un rosĂ©. Le mourvĂšdre exige des sols calcaires suffisamment profonds et argileux pour lui donner de la fraĂźcheur et lui permettre une alimentation hydrique limitĂ©e mais rĂ©guliĂšre.