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durée : 00:29:23 - 13 novembre l'enquête - Six ans après, vingt hommes vont être jugés pour leur participation aux attentats de Paris. Pour le président de la Cour d'appel de Paris, Jean-Michel Hayat, ce procès est "le plus grand défi que l'institution judiciaire ait jamais eu à connaître". A France Inter, les journalistes Sophie Parmentier et Charlotte Piret se préparent à huit mois d'audience.
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durée : 00:24:25 - 13 novembre l'enquête - Parmi les dix hommes venus attaquer Paris, il y a trois Français, les tireurs du Bataclan, quatre hommes qui ont grandi en Belgique, comme les trois tireurs des terrasses des Xe et XIe arrondissements, et deux Irakiens, devant le Stade de France. Tous ont intégré le groupe État islamique en Syrie ou en Irak, plus ou moins longtemps. Le seul qui n’a pas fait le voyage, Salah Abdeslam, est aussi celui qui a pris la fuite, sans que l’on sache encore s’il a renoncé à commettre un attentat dans le métro, ou dans le XVIIIe arrondissement, ou si sa ceinture explosive n’a pas fonctionné.
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durée : 00:19:50 - 13 novembre l'enquête - "Comment est-il possible qu’un individu qui payait si peu de mine se retrouve à faire des choses aussi horribles ?" C’est ce qu’a pensé au lendemain des attentats Marc Trévidic, l’un des juges d’instruction qui avait mis en examen, trois ans auparavant, le premier terroriste mort au Bataclan. Son père, lui, n’a toujours pas réussi à comprendre ce qui avait fait basculer Samy Amimour, qui « ne manquait de rien », et que ses parents emmenaient à la fête de l’Huma. Un autre tireur du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad, était en 2013 sous l’influence d’un des plus gros « recruteurs » français, habile à convaincre des jeunes qui cherchent leur place que le djihad est la meilleure voie. Certains ont choisi de la suivre, sans même ouvrir le Coran.
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durée : 00:22:36 - 13 novembre l'enquête - En 2013, les trois futurs terroristes du Bataclan prennent la route de la Syrie, cette nouvelle terre sainte que leur a vendue la propagande djihadiste. Ils vont rejoindre un groupe encore peu connu, l’Etat islamique en Irak et au Levant, qui retient en otage une vingtaine d’Occidentaux. Parmi eux, le journaliste Nicolas Hénin, qui couvrait la guerre civile syrienne, notamment pour Radiofrance. Il a été enlevé à Raqqa le 9 juin 2013, « le jour du divorce », comme il nous l’explique, entre deux groupes djihadistes attirés par le chaos syrien, et désormais rivaux. Les jeunes recrues sont plongées dans cette guerre fratricide. Dès leur arrivée, les apprentis djihadistes doivent faire un choix : accepter de mourir au combat, ou dans une mission-suicide.
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durée : 00:19:59 - 13 novembre l'enquête - Au début de l’année 2014, un groupe de combattants français et belges joue les fossoyeurs dans la région d’Alep, et se filme avec un téléphone portable, devant des têtes fraîchement coupées. Le reporter indépendant Etienne Huver récupère les vidéos auprès de sympathisants de l’Armée syrienne libre et identifie le propriétaire du téléphone : il s’agit du jeune Abdelhamid Abaaoud, qui reviendra mitrailler les terrasses parisiennes. Quatre des dix hommes envoyés le 13 novembre à Paris ont appartenu à cette « brigade des immigrés », qui s’est rendue coupable d’exactions.
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durée : 00:20:04 - 13 novembre l'enquête - Prisonnier pendant dix mois du groupe Etat islamique, l’ancien journaliste Nicolas Hénin a découvert au fil des semaines une dizaine de geôliers francophones. Les otages ont surnommé Javert, du nom de l’affreux policier des Misérables, le plus violent de leurs gardiens, qu’ils reconnaîtront ensuite comme Mehdi Nemmouche, le tireur du Musée Juif de Bruxelles. Le belge Najim Laachraoui ne porte pas la main sur les otages, mais Nicolas Hénin perçoit que le jeune combattant discret est en train de gagner ses galons. Il deviendra l’artificier des attentats de Paris et de Bruxelles.
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durée : 00:18:24 - 13 novembre l'enquête - Parmi les jeunes combattants de la « brigade des immigrés », certains ne cachent pas, dès 2014, qu’ils aimeraient faire des attentats en France. Omar Ouahmane, grand reporter à Radio France, est alors l’un des rares à les prendre au sérieux, et à les interviewer. « Moi, si j’veux, je rentre en France, et je fais tout péter ! » disait l’un de ces djihadistes français, qui a côtoyé les futurs terroristes de Paris et de Bruxelles. A l’été 2014, l’offensive du groupe Etat islamique en Irak pousse les Etats-Unis à intervenir, et à former une coalition pour combattre les djihadistes, avec l’appui de la France. Les djihadistes appellent à commettre des attentats en Occident : ils ne vont pas manquer de volontaires.
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durée : 00:24:38 - 13 novembre l'enquête - Pour organiser sa campagne d’attentats à l’international, le groupe Etat islamique recrute des vétérans du djihad, comme le belge Oussama Atar et le franco-tunisien Boubakeur El-Hakim. Tous les deux, à peine majeurs, ont rejoint la guérilla djihadiste contre les Américains en Irak en 2003. Oussama Atar est passé par la prison américaine d’Abou Ghraib. Dix ans plus tard, il est le seul commanditaire identifié du 13 novembre. A Paris, Farid Benyettou, l’ancien référent religieux du groupe des Buttes Chaumont, se souvient du jeune Boubakeur El-Hakim, impulsif et violent, qui était devenu pour certains jeunes du quartier « le modèle à suivre ». Un autre de ses anciens disciples avait été arrêté juste avant de rejoindre El Hakim en Irak : il s’agit de Chérif Kouachi, qui le 7 janvier 2015 attaque Charlie Hebdo avec son frère et abat douze personnes.
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durée : 00:29:50 - 13 novembre l'enquête - En 2015, la « cellule opex », chargées des opérations extérieures, de l’organisation terroriste, tourne à plein régime. A Raqqa, Abdelhamid Abaaoud recrute et entraîne les volontaires. « C’était un peu, qui est candidat pour aller faire des attentats contre ces kouffars de Français ? Il y en a plein qui levaient le bras !» résume le juge Marc Trévidic. Pour les services de renseignement français, Abaaoud devient l’homme à abattre, mais ils n’arrivent pas à le localiser : « pour tout le monde, il était encore en Syrie » résume le journaliste de Médiapart Matthieu Suc. Les services anti-terroristes sont en alerte rouge, mais pour le procureur fédéral de Belgique, Frédéric Van Leuw, les informations recueillies sont encore trop parcellaires: « on parlait de quatre pays différents, on ne donnait pas de cible exacte, on ne savait pas qui c’était, c’était chercher une aiguille dans une botte de foin ».
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durée : 00:31:00 - 13 novembre l'enquête - Après le 13 novembre s’engage une enquête judiciaire d’une ampleur inédite. Abdelhamid Abaaoud, l’homme aux baskets orange, est abattu par le Raid à Saint-Denis, mais combien de revenants a-t-il envoyés en Europe, qui n’ont pas été découverts ? Salah Abdeslam, lui reste longtemps introuvable : « il est vu partout, sur une plage nudiste jusque dans les Ardennes » se souvient le procureur fédéral Frédéric Van Leuw. Quand il est finalement arrêté, les derniers complices, qui préparaient peut-être un attentat contre l’Euro 2016 de football, informent leur commanditaire en Syrie qu’ils changent de plan. Le 22 mars, trois hommes se font exploser à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek. Deux autres semblent avoir renoncé au dernier moment, comme Salah Abdeslam à Paris. « Qu’il parle ! » demande Jean Reinhart, avocat de plusieurs parties civiles, qui a perdu son neveu au Bataclan et qui espère que le procès pourra éclaircir quelques unes des dernières zones d’ombre.
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