Episodes

  • Lecture par l’autrice accompagnée par Olivier Mellano

    Dans un monde tout juste en avance sur le nôtre, réapparaît Mélusine, la fée serpent. Elle ressurgit au coin d’une rue, dans une ville aseptisée, dans un monde post-démocratique et multi-pollué, où se multiplient les Décharges Solides à Ciel Ouvert (DSCO), les Zones Touristiques Augmentées (ZTA), les forêts dans lesquelles ne subsistent que des tiques, des escargots géants et quelques moineaux. Les systèmes de contrôle ont généré une langue atrophiée envahie d’acronymes. Les comités en tout genre organisent, quoi qu’il en coûte, le maintien artificiel des images pour le divertissement des Touristes Traversants (TT).

    Mélusine revient lutter. Elle propose de nouvelles pratiques, imagine de nouvelles rives habitables. Dans ce roman, à la fois fable féministe, dystopie écologique et conte futuriste, Laure Gauthier réinvente la légende de la fée hybride pour dresser, un miroir déformant de notre monde tout en esquissant un autre chemin possible.

    « Depuis des années déjà, les libraires de la ville ne vivaient que des subventions à louer par le Conseil Municipal Augmenté (CMA) qui avait à cœur que de telles vitrines subsistent dans le centre. Les librairies traversaient ainsi les siècles, même si plus personne ne lisait. »

    À lire – Laure Gauthier, Mélusine reloaded, Corti, 2024

  • Lecture musicale par Arthur H & Alejandro VanZandt-Escobar
    Rencontre avec Marie-José Mondzain, Nancy Huston, Jean Mouttapa, Olivier Mongin, Amina Meddeb & Hind Meddeb
    De par ses origines, Abdelwahab Meddeb se situe dans une lignée de théologiens, d’écrivains et de poètes. Cela explique la diversité de son approche à la fois érudite, philosophique, littéraire et historique. Peu avant sa mort en novembre 2014, deux ouvrages sont parus : Portrait du poète en soufi et Instants soufis. Ces deux livres sont emblématiques de ce qu’il était profondément : un poète soufi et un penseur. C’est cet aspect de son œuvre qui sera mis en lumière pour lui rendre hommage dix ans après sa disparition.

    Arthur H lira des extraits de carnets de voyage (à paraître chez Stock au printemps 2025), sur une création sonore d’Alejandro VanZandt-Escobar.

    Marie-José Mondzain, Nancy Huston évoqueront leurs souvenirs et échanges avec l’écrivain, Olivier Mongin rappellera le cheminement d’Abdelwahab Meddeb avec la revue Esprit, tandis qu’Amina Meddeb et Hind Meddeb présenteront L’islam au croisement des cultures, ouvrage posthume ainsi que la réédition du livre d’entretiens Face à l’Islam.

    Également projection d’un extrait du film d’Abraham Segal, De page en page (à l’occasion de l’exposition « L’aventure des écritures » à la BNF (1999), avec la participation d’Abdelwahab Meddeb, Jean-Claude Carrière, Jean Bottéro, Edwy Plenel, Plantu.

    À lire –
    Abdelwahab Meddeb, L’islam au croisement des cultures, Albin Michel, 2024 – Face à lslam, Textuel, rééd. 2024 – Instants soufis, Albin Michel, 2015 – Portrait du poète en soufi, Belin, 2014.

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  • Philippe Beck et André Markowicz liront des poèmes et des textes, qui correspondent aux temps obscurcis. Correspondre : non seulement refléter ou décrire l’époque, mais lui répondre, en elle, et répondre au passé qui l’a préparée. Les deux écrivains discuteront aussi de leurs respectives conceptions du poème, et diront en quoi elles sont susceptibles de ne pas consentir au pire, de ne pas y être compromises et, peut-être, d’aider à n’y être pas englouti, s’il est bien vrai qu’un poème vrai propose d’autres lumières.

    À lire –
    Philippe Beck, Documentaires et Abstraite et plaisantine, Le bruit du temps, 2024.
    Philippe Beck, Le poème éclairé, éd. Hermann, 2024 (Actes du colloque « Une autre clarté. Poésie et poétique de Philippe Beck », organisé par Laurent Zimmermann et Alexander Dickow à l’Université Paris Cité en novembre 2023)
    André Markowicz, Et si l’Ukraine libérait la Russie ?, Seuil, 2022

  • En dialogue avec Pierre Deshusses

    La jeune réalisatrice Andrea et son petit ami Tom espèrent beaucoup du documentaire sur l’écrivain Richard Wechsler qu’ils sont en train de tourner. Après un début laborieux à Paris, où le romancier vit depuis de longues années, ils l’attendent dans son village natal en Suisse, afin de poursuivre la production du film. Mais Wechsler n’arrive pas, Andrea doit se contenter des indices trouvés dans ses livres pour obtenir des réponses à ses questions. Elle relève alors une allusion à un amour de jeunesse et part à la recherche de la femme qui détient peut-être une partie des secrets qui entourent l’écrivain. Peut-on vraiment saisir l’essentiel de la vie d’un homme en interrogeant ceux qui l’ont aimé ?

    Un jeu de pistes qui se démultipliera ce soir par un entretien avec l’auteur suisse et la projection d’extraits d’un documentaire où Stamm incarne l’insaisissable Wechsler.

    Avec le soutien de Pro Helvetia.

    « Nous semblons être plus proches dans le silence que quand nous parlons. »
    Peter Stamm, L’heure bleue

    À lire – Peter Stamm, L’heure bleue, trad. de l’allemand (Suisse) par Pierre Deshusses, éd. Bourgois, 2024

  • Lecture par l’auteur & Anne Girouard, accompagnée des illustrations de Killoffer

    Jaime Montestrela, dissident portugais qui aurait fréquenté les avant-gardes littéraires françaises des années 1960-1970, serait l’auteur d’un livre singulier paru en 1973 et devenu introuvable, les Contes liquides… Les trois cent soixante-six contes ici présentés offrent autant de réflexions sur l’âme et le corps, la vérité et le mensonge, l’amour et le sexe, l’art, la guerre, la religion ou le temps qui passe. On y découvrira, entre humour noir et esprit joueur de l’Oulipo, de nombreux faits et paradoxes absurdes ou désopilants.

    Double de Le Tellier espiègle et mélancolique, amoureux de la forme brève, Jaime Montestrela révèle un des multiples visages de l’auteur de L’anomalie. Ce livre est illustré de dessins originaux de Killoffer, qui, de leur noir profond, font briller ces Contes liquides d’un éclat envoûtant.

    À lire – Hervé Le Tellier, Contes liquides de Jaime Montestrela, illustrations de Killoffer, L’arbalète / Gallimard, 2024

  • Lecture par l’auteur et Marianne Denicourt, avec la participation de Claro, Mathieu Larnaudie
    Rencontre animée par Oriane Jeancourt Galignani

    Sortant de l’hôpital où il est venu rendre visite à une amie chère prise dans les glaces d’un accident cérébral, l’auteur transforme sa mélancolie en promenade dans la nuit précoce de l’automne berlinois, Une promenade comme une conversation intérieure légèrement dantesque, tout en correspondances associatives, qui réinvente la notion de frontières – géographiques, historiques, littéraires… – et produit sa définition mouvante, évolutive, de la littérature. Sans quitter les trottoirs de la ville, ou presque, Mathias Enard nous entraîne loin dans le temps et l’espace, sillonne les strates historiques du périmètre qu’il arpente, déniche, au passage, quelques surprises amusantes dans les plis de la violence de la guerre et cueille, en chemin, les souvenirs chéris ou soudain retrouvés.

    Cette rencontre fait suite à un cycle de conférences par l’auteur proposé à la Maison de la Poésie qui explore, entre front et frontière, l’Europe par ses limites.

    À lire – Mathias Enard, Mélancolie des confins, Nord, Actes Sud, 2024

  • Lecture par Anna Mouglalis
    Entretien mené par Élisabeth Philippe
    Sororité et amitié sont intimement liées. L’amitié, ou la famille que l’on choisit, se construit à partir d’affinités électives et permet d’inventer des nouvelles formes de vie. Hélène Giannecchini explore ce choix, par le biais d’une enquête intime et incarnée. Le mouvement queer et sa généalogie n’est jamais loin. Et Blanche Leridon fait l’archéologie de ce qui unit les fratries féminines – pour lesquelles d’ailleurs, il manque un mot dans la langue française. Rivales, complices, sorcières, les sœurs sont multiples et les enjeux de ces relations, plus politiques qu’on en croit. Si ces livres s’augmentent et se complètent par leur thématique, ils sont par ailleurs portés par des écritures sensibles, où l’image, notamment la photographie, tient une place importante.

    Anna Mouglalis, fortement impliquée dans ces sujets, donnera à entendre des extraits de deux livres.

    À lire –
    Hélène Giannecchini, Un désir démesuré d’amitié, Seuil, 2024. – Blanche Leridon, Le château de mes sœurs, Des Brontë au Kardashian, enquête sur les fratries féminines, Les Pérégrines, 2024.

  • Par Emmanuel Lascoux & Jacques Bonnaffé

    En présence du compositeur Martin Moulin
    Entretien mené par Francesca Isidori
    Après son Odyssée, (P.O.L, 2021) Emmanuel Lascoux revient à la Maison de la Poésie avec son Iliade

    « Revenir : c’est le verbe d’Ulysse, oui, mais de tout Grec, même et surtout quand, comme Achille, on sait depuis toujours qu’on n’en reviendra pas. Alors pour revenir de l’Odyssée à l’Iliade, il m’a fallu monter encore le son de la colère, déchaîner les bruits de la guerre, lâcher entre les murs de Troie et les vaisseaux toute la meute des insultes (n’oubliez pas que c’est le grand défouloir prescrit dès le début par Athéna), pousser à ses confins la voix, jusqu’au rire goguenard ou narquois des hommes, toujours énorme des dieux, pour mieux accueillir, oh, la douceur imprévisible, la tendresse inattendue, ou, chuut ! inouï, le silence. »

  • Lecture par l’auteur
    Entretien mené par Camille Thomine
    Dans le quartier du Guéliz à Marrakech, un mystérieux bruit hante et tourmente, nuit et jour, une vieille dame. Inquiets, sa fille et son petit-fils quittent Paris pour mener l’enquête. Sur place, ils guettent, épient, espèrent, mais aucun bruit ne se fait entendre… Tout le bruit du Guéliz ne nous livre pas une mais mille histoires : celles des exodes, des traditions, des liens qui se font et se défont, des origines perdues. À la violence et au vacarme assourdissant de notre époque, ce premier roman aux allures de conte, à la fois tendre, drôle et bouleversant, oppose un bruit. Le bruit du Guéliz. Celui d’un temps révolu, où l’on vivait ensemble.

    À lire –
    Ruben Barrouk, Tout le bruit du Guéliz, Albin Michel, 2024.

  • Les Petites Conférences #6

    C’est une école pas comme les autres. On pourrait l’appeler « l’école du dimanche ». On peut venir avec ses amis avec les parents ou les grands-parents, en famille ou tout seul, adulte ou enfant, pour rencontrer, écouter et dialoguer avec les plus grands, philosophes, historiens, plasticiens, musiciens, géographes, astrophysiciens, écrivains, mathématiciens, cuisiniers…Tous passionnés par leur métier et leur recherche ont accepté de venir partager leurs savoirs : Ulysse, le Minotaure, les mots, les images, la guerre, l’amour, la mort, la fête, l’amitié, les trous noirs, le langage, la beauté, le temps, la révolte, le fini et l’infini…À chaque fois un pan du monde est touché.

    Ensuite la conférence et le dialogue avec le public seront publiés aux éditions Bayard dans la collection qui comprend déjà plus de 80 titres et dont les livres sont traduits dans de nombreux pays en Europe et plus loin encore.

    Cette conférence aura pour thème “Comment devient-on un grand chef cuisinier ?” avec Michel Troisgros. Celui-ci incarne la troisième génération d’une des plus grandes familles de la gastronomie française.Il nous parlera des origines de sa carrière passionnée : les cuisines du célèbre restaurant familial à Roanne, les paysages du Forez, les traditions bourguignonnes, mais aussi la cuisine de sa grand-mère italienne, puis sa formation auprès des plus grands chefs, ses voyages autour du monde et sa découverte de la gastronomie japonaise.

    Il a construit son identité culinaire en réhabilitant l’acidité et en l’associant aux produits les plus simples. Pour lui, le plaisir se vit dans le partage, l’amitié, la curiosité : une plante, un client, un arbre, ou encore un artiste, un légume, un vigneron, un apprenti, un confrère, un jardinier, un parent, une volaille, un son, un agriculteur…rien n’est indifférent. Un passionné avec une folle envie de transmettre qu’il s’agisse de sa cuisine ou de son potager. Il a passé la main à ses fils César et Léo, et la tradition familiale se poursuit aujourd’hui avec la quatrième génération.

    Ce cycle de conférences est proposé par Gilberte Tsaï.

    À lire –
    Éric Poitevin, Michel Troisgros, Jean-Claude Lebensztejn, Servez citron, Macula, 2020.

    À regarder –
    Frederick Wiseman, Menus-Plaisirs – Les Troisgros, 2023.

  • Rencontre animée par Victor Macé de Lépinay

    Bernard Mélois est sculpteur. Il a consacré son existence à souder des figures spectaculaires dans le capharnaüm de son atelier, en chantant sous une pluie d’étincelles. Alors qu’il vit ses derniers jours, ses filles reviennent dans leur maison d’enfance. En compagnie de leur mère, des amis, des voisins, elles vont faire de sa mort une fête, et de son enterrement une œuvre d’art. Périple en Bretagne pour faire émailler la croix, customisation du cercueil, préparatifs d’une cérémonie digne d’un concert au Stade de France : l’autrice raconte cette période irréelle et l’histoire de ce père hors du commun dont la voix éclaire le récit.

    À lire – Clémentine Mélois, Alors c’est bien, Gallimard, 2024

  • Entretien mené par Pauline Le Gall

    En se remémorant les moments vécus avec un ancien amant, le narrateur tente de percer le mystère de Jérémie. Qui était cet homme qu’il ne connaissait pas vraiment, et qu’il a aimé, peut-être ? Ce portrait, composé de 1000 fragments, aboutit à un grand roman sur la passion, dans la belle lignée de Roland Barthes et Hervé Guibert.

    À lire – Clément Ribes, Mille images de Jérémie, Verticales, 2024.

  • Avec Mathieu Baillot

    Tout le monde connaît la « méthode Coué » qui désigne, dans l’usage courant, nos vaines tentatives d’auto-persuasion. À ceci près qu’on a oublié combien Émile Coué (pharmacien de son état, né en 1857) fut une star au tournant du vingtième siècle. Étienne Kern nous rafraîchit la mémoire, retraçant la carrière de cet idéaliste et philanthrope qui ne cesse de nous adresser des clins d’œil, à nous qui sommes plus que jamais obsédés par nos souffrances et prêts à tout pour les soulager.

    À lire – Étienne Kern, La vie meilleure, Gallimard, 2024

  • Avec Nesles
    Au tournant des années 1980, tous les yeux sont rivés sur Marguerite Yourcenar, l’autrice des Mémoires d’Hadrien. Pourtant, que sait-on d’elle ? Qu’elle vit aux États-Unis, qu’elle vient de perdre sa compagne, l’Américaine Grace Frick… À près de soixante-seize ans, Yourcenar semble ne plus rien avoir à attendre de la vie. La rencontre de Jerry Wilson va tout changer. Avec ce photographe américain homosexuel âgé de trente ans commence alors un roman d’amour aussi inattendu que destructeur. On connaissait le dernier amour de Marguerite Duras (Yann Andréa) ; c’est celui de Marguerite Yourcenar que Christophe Bigot exhume en cette rentrée. Invention d’un amour hors normes sur lequel le VIH va venir jeter son ombre.

    À lire –
    Christophe Bigot, Un autre m’attend ailleurs, éd. de La Martinière, 2024.

  • Entretien mené par Sophie Joubert
    Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l’école. De petits hôtels en aires d’autoroute, l’errance dans le nord de l’Italie se prolonge. En pensant à sa mère, elle se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l’internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, aux tubes chantés à tue-tête dans la voiture, l’enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, il est un «guépard nerveux» dans un nuage de nicotine. S’il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer, ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe et ressent tout : l’écroulement d’une petite fille qui doit accomplir seule l’apprentissage de la vie.

    Avec le soutien de Pro Helvetia.

    À lire –
    Gabriella Zalapi, Ilaria ou la conquête de la désobéissance, éd. Zoé, 2024.

  • Lecture par l’auteur & Sophie MarceauStockholm, hiver 1970. Le jeune Björn, quinze ans, se présente aux auditions de Mort à Venise. Il ignore que sa rencontre avec Luchino Visconti est sur le point de changer sa vie : le maestro a trouvé « le plus beau garçon du monde ». Deux destins s’entremêlent, unis par cette beauté – offerte à l’un, révérée par l’autre. C’est l’histoire d’un orphelin et de sa traversée du miroir aux alouettes ; l’histoire d’une famille souveraine et victorieuse dont les relents, déjà, se font sentir. Les armoiries des Visconti étaient formelles : le serpent, toujours, dévore l’enfant. D’une plume virtuose, Guillaume Perilhou dépeint l’écrin doré des palais vénitiens, ou le théâtre funeste du monde ancien. Ce soir, il donne voix à Visconti au côté de Sophie Marceau qui fera entendre ce Björn dont elle ne peut que comprendre l’adolescence starifiée. À lire – Guillaume Perilhou, La couronne du serpent, éd. de l’Observatoire, 2024. Sophie Marceau, La souterraine, Seghers, 2023

  • Entretien mené par Christian Casaubon & Julie Gresh

    Tandis qu’au volant de sa voiture de location, il fait le tour de la France par les bords, Philippe Jaenada ne peut s’ôter de la tête l’image de cette jeune femme qui, à l’aube du 28 novembre 1953, s’est écrasée sur le trottoir de la rue Cels, derrière le cimetière du Montparnasse. Elle s’appelait Jacqueline Harispe, elle avait vingt ans, on la surnommait Kaki. Elle passait son existence Chez Moineau, un café de la rue du Four où quelques très jeunes gens, serrés les uns contre les autres, jouissaient de l’instant sans l’ombre d’un projet d’avenir. Sans le vouloir ni le savoir, ils inventaient une façon d’être sous le regard glacé du jeune Guy Debord qui, plus tard, fera son miel de leur désinvolture suicidaire.

    Dans ce livre magnifique, Philippe Jaenada a cherché à savoir, à comprendre pourquoi une si jolie jeune femme, intelligente et libre, entourée d’amis, une fille que la vie semblait amuser, amoureuse d’un beau soldat américain, s’est jetée, un matin d’automne, par la fenêtre d’une chambre d’hôtel.

    En préambule, l’équipe de la Femelle du requin nous proposera un petit retour sur l’oeuvre de Philippe Jaenada (à qui un dossier est consacré dans le dernier numéro) mettant ainsi en perspective ce nouveau livre.

    À lire – Philippe Jaenada, La désinvolture est une bien belle chose, Mialet-Barrault, 2024. Revue La Femelle du Requin, n°59

  • Rencontre animée par Sylvie Tanette

    Les parents de Miranda, tous deux comédiens, l’élevent dans la joie de vivre et la passion de l’art, de la culture et de la liberté. Avec une fougue rare et précieuse, pensent-ils. Mais depuis sa tendre enfance, leur fille développe une triste étrangeté qui, à l’adolescence, confine à la dépression. Jeune adulte, les troubles s’accentuent : Miranda souffre de dédoublement, lit dans les pensées d’autrui. Rattrapée par des fantômes, elle se rapproche du Club des 27, qui réunit les artistes du rock morts à l’âge de 27 ans. Un terrible compte à rebours commence.

    À lire – Rebecca Lighieri, Le Club des enfants perdus, P.O.L., 2024

  • Lecture par l'auteur & Constance Dollé
    Entretien mené par Camille Thomine - Interprète : Marguerite Capelle

    Patient X est un texte à part dans l’œuvre de David Peace, un livre né du culte qu’il voue à Ryūnosuke Akutagawa (1892-1927), l’un des plus grands auteurs japonais dont l’œuvre phare, Rashomon, a été adaptée au cinéma par Akira Kurosawa. Patient X traverse ainsi la vie de l’écrivain japonais à travers douze nouvelles incarnant différents moments de son existence, depuis sa gestation dans le ventre de sa mère jusqu’à son suicide à l’âge de 35 ans. David Peace sonde tous les états d’âme du poète, des plus lyriques aux plus sombres. En s’inspirant des écrits d’Akutagawa (nouvelles, essais, correspondance), David Peace défie les conventions de la biographie littéraire et compose un singulier et brillant exercice d’admiration, en même temps qu’un bijou pour les amoureux de la littérature et de la culture japonaises.

    À lire – David Peace, Patient X, trad. de l’anglais par Jean-Paul Gratias, Rivages, 2024. Ryūnosuke Akutagawa, Les Grenouilles, trad. du japonais par Catherine Ancelot et Silvain Chupin, Cambourakis, 2024

  • Lecture par Marie-Sophie Ferdane
    Entretien mené par Céline du Chéné - Interprète : Manuela Corigliano

    « Une comédienne, on ne cherche pas à savoir qui elle est. Une comédienne, on l’invente. Une comédienne est un rêve. » La comédienne de ce roman, l’actrice trans la plus connue du monde, peut vivre toutes les vies sur scène mais se sent acculée par un nouvel événement dans son quotidien : elle a décidé, contre tout bon sens, de fonder une famille.
    Contre l’avis de tout le monde aussi, elle décide de monter une pièce de Jean Cocteau et de tenter, en plus, un retour périlleux au village natal pour voir ses parents…

    Ce roman élégant, érotique et profondément universel est un coup de pioche dans les fondations de la famille et des traditions, une exploration brutale d’un couple atypique, un livre sur les mille et une manières de désirer, de provoquer, de ressentir.

    À lire – Camila Sosa Villada, Histoire d’une domestication, trad. de l’espagnol (Argentine) par Laura Alcoba, éd. Métailié, 2024