Episodes
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Dernière étape de notre voyage, le camp de réfugié·es d'Aida, en périphérie de Bethléem. Le camp est littéralement bordé par le mur de séparation, immense, imposant. Ses tours de gardes israéliennes et les graf de scènes de batailles et de martyrs qui le jalonnent en font un objet architectural un peu surnaturel. Il est clairement un personnage central de la vie des habitants du camp. On croise Daniel, un anglais volontaire international d'origine palestinienne qui accepte de nous faire la visite des lieux. On finit la journée avec lui dans un petit salon de thé au fond d'une ruelle. En compagnie d'un petit groupe d'habitant·es du camps, on prépare un dessert traditionnel en musique, on rit, on palabre.
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Il y a deux Palestine, ou plutôt deux jeunesses palestiniennes. Celle des territoires et de Gaza, et celle qui vit du côté israélien. C'est à Jérusalem-Est, aux portes de la vieille ville, qu'on prend un thé avec Izedine, un jeune chef palestinien. Il a grandi à Jérusalem, et a passé une partie de sa vie aux États-Unis. On comprend très vite que la jeunesse palestinienne d'ici n'est pas exactement celle des territoires. Plus moderne, plus tournée vers le monde, elle subit la colonisation mais vit une réalité un peu différente. Avec Izedine, on parle de cette place particulière des Palestiniens vivant de ce côté du mur. On déambule dans la vieille ville, on goûte aux saveurs de rue palestiniennes...
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Quand on arrive à Naplouse, on ne peut s’empêcher de penser un peu à la Corse. Une ville de montagne, des habitant·es fiers·ères, qui résistent, un terroir et une identité très forte. On rencontre Ihad un peu part hasard, le nez en l'air, occupés que nous sommes a admirer les milles subtilités de l'architecture de la ville et le vol des étourneaux. L'homme est très calme, posé, on pourrait le croire presque résigné si l'on ne prenait pas la peine de pousser un peu plus la conversation. On va passer beaucoup de temps avec lui, parler de sa ville, des deux intifadas et de la survie alimentaire dans une agglomération sous blocus militaire. Un peu plus tard, il nous présente Ziha une jeune chef palestinienne de 25 ans. Il était grand temps d'aborder la question de la place des femmes dans la société palestinienne, et dans la gastronomie bien sûr.
Voix off : Carl Gravier -
Direction Jéricho, à quelques pas de la mer morte. Ashraf, un trentenaire palestinien rencontré dans les rues de la ville millénaire, nous invite dans son petit oasis au milieu du désert. L'homme parle quatre langues, et nous conversons en français. On déambule dans son jardin, il nous parle des herbes qui soignent, de ses légumes, des saisons palestiniennes et de l'avenir de son pays. L'espoir, la jeunesse, l'attachement à la terre, les rêves de liberté... On flâne au milieu des poules et des ânes, et la conversation s'engage sur la guerre pour l'eau qui fait rage entre les implantations de colons et les Palestiniens. Tout ça est un peu lunaire, mais après tout, on est en Palestine.
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Après deux heures de trajet en bus, on arrive à Hébron. La ville la plus au sud de la Palestine. Changement brutal de décor et d'ambiance. La vieille ville qui date de l'époque Mamelouk est en partie occupée par les colons israéliens depuis une quarantaine d'années. Le centre historique est littéralement coupé en deux, et il y règne une atmosphère de ville assiégée. Snipers et militaires sur les toits, caméras omniprésentes, rues coupées par des murs de séparation, chek-points à tous les coins de rue. Ici se cristallise toutes les tensions des territoires. On se retrouve au petit matin du deuxième jour avec notre guide pour goûter les spécialités locales, cervelle de mouton bouillie en pièce-maîtresse, avant une brusque montée de tension en milieu de journée entre militaires israéliens et jeunesse hébronite.
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Première étape de notre voyage dans les territoires, Bethléem. On y rencontre Fadi Kattan, un chef franco-palestinien qui tient une maison d'hôte et un restaurant niché au cœur de la vieille ville à quelques pas de l'église de la nativité. L'homme a passé une partie de sa jeunesse en France, a fréquenté les belles tables et les traiteurs parisiens, c'est un personnage riche, entier, amoureux de la cuisine palestinienne. Il nous fait visiter le marché, on y découvre les producteurs locaux, qui alimentent sa table. On aborde la question de l'autosuffisance alimentaire et de la guerre culturelle qui se joue entre Palestiniens et Israéliens pour l'appropriation de la cuisine locale. Direction la cuisine du chef, ouvrez vos papilles et vos oreilles...