Episodes
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Dans les critĂšres pour comparer les rĂ©gimes de colonisation europĂ©enne en Afrique, comme je disais, plusieurs critĂšres sont nĂ©cessaires, qui rendent cette question incroyablement ambitieuse. Pour aborder lâhistoire de lâAfrique entre 1935 et 1945, il faut donc renoncer aÌ la tentation dâĂ©tablir une nette distinction entre les systĂšmes dâadministration des puissances et entre leurs stratĂ©gies respectives dâexploitation. Il faut plutoÌt faire le tri entre les divers instruments dâadministration et de dĂ©veloppement quâelles adopteÌrent lâune et lâautre, pour faire apparaiÌtre lâeÌventail complet des formules politiques et eÌconomiques appliqueÌes par les gouvernants aux gouverneÌs. La gamme de ces formules sâeÌtendait du peu dâinitiative eÌconomique et politique conceÌdeÌ aÌ lâAfricain, en RhodeÌsie du Sud par exemple, aÌ la treÌs large participation des Africains au processus politique et eÌconomique, du moins selon les normes coloniales de lâeÌpoque, que lâon pouvait observer en CoÌte-de-lâOr.
Bienvenue dans la seconde partie de cette question dâexamen difficile, pour ne pas dire extravagante : Comparer les rĂ©gimes coloniaux britannique et belge en Afrique.
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Comme je disais dans mon Ă©pisode prĂ©cĂšdent, jâai donc dĂ©mĂ©nagĂ© rĂ©cemment non pas Ă Fachoda, le prĂ©texte pour cet Ă©pisode-lĂ , mais bien plus au sud, Ă Harare, au Zimbabwe. Et trĂšs vite, sâest reposĂ©e une question trĂšs frĂ©quente qui fait souvent dĂ©bat entre peuples anciennement colonisĂ©s. Comme câest curieuxâŠce dĂ©bat commence toujours dans un taxi, dans un joyeux Ă©change de civilitĂ©s, ensuite il se poursuit dans une bruyante dĂ©monstration biaisĂ©e de chaque cĂŽtĂ©, avant de se finir dans une dĂ©cevante queue de poisson, typique de ces dĂ©bats passionnĂ©s dont les seules piĂšces Ă conviction, sont les Ă©motions et les « on-a-dit que », « il paraitrait que » etcâŠ.
Dans ces Ă©changes typiques ou lâabsence de preuves est la norme la plupart du temps, et dans un contexte ou la tradition orale nâaide pas beaucoup, on entend souvent les africains se comparer entre eux, « les anglophones seraient plus pragmatiques, les francophones seraient trop thĂ©oriques pour ne pas dire rhĂ©toriques, et quant aux lusophones, ils seraient plutĂŽt indolents, et donnent lâimpression quâils nâont pas de crĂ©dit sur le dos ! đ.
En gĂ©nĂ©ral, ces cliches font en fait rĂ©fĂ©rence Ă lâimpact du systĂšme Ă©ducatif et social de lâancienne puissance coloniale ayant sĂ©vi dans ces endroits. Ainsi, selon les lĂ©gendes urbaines africaines, la GB serait Ă fĂ©liciter, pour avoir su quitter dĂ©finitivement ses colonies aprĂšs leurs indĂ©pendances respectives, contrairement Ă la France, la Belgique, le Portugal qui ont prolongĂ© des plaisirs illĂ©gitimes via la Françafrique, les assassinats de leaders trop Ă©clairĂ©s, trop coupables, trop idĂ©alistes, trop rĂȘveurs câest selon !
Mais en vrai, sâil y avait une coupe du monde des meilleures colonisateurs, qui serait en pole ? qui serait favori, outsider ? Sur quels critĂšres ? pourquoi ? Allez, game on !
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Missing episodes?
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Bonjour les amis, me revoila de retour, enfin aprĂšs plus de 5 mois dâabsence forcĂ©e due non pas une panne dâinspiration, ou de notre sankofa, mais Ă des raisons plus prosaĂŻques, simplement professionnelles. Un dĂ©mĂ©nagement qui mâa empĂȘchĂ© dâenregistrer depuis des mois.
On a perdu des auditeurs parfois fidĂšles en route, mais dâautres nous ont rejoint ! bienvenue Ă elles, et eux. Mais alors on mâa demandĂ©, ou je suis allĂ©, on mâa demandĂ©, il nây a pas internet chez toi ? etc⊠Jâai rĂ©pondu, je suis Ă Fachoda, Fachoda, nâest aujourdâhui quâun bourg perdu dans la RĂ©publique du Soudan du Sud, au bord du Nil. Lâendroit tient pourtant une place importante dans lâimaginaire colonial, voire postcolonial, au point dâavoir donnĂ©Ì son nom aÌ un « complexe » français par rapport aux Anglais, sinon aux Anglo-Saxons. Le complexe de Fachoda
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Cette femme, Mary Thomas, une courageuse esclave du 19e siĂšcle originaire de Sainte-Croix (qui fait aujourd'hui partie des Ăźles Vierges amĂ©ricaines), s'est rebellĂ©e contre l'indignitĂ©, avec deux autres femmes leaders, AgnĂšs et Mathilda, "les trois reines", pour dĂ©clencher la plus grande rĂ©volte ouvriĂšre de l'histoire coloniale danoise, un soulĂšvement appelĂ© "Fireburn", au cours duquel cinquante plantations et la majeure partie de la ville de Frederiksted Ă Sainte-Croix ont Ă©tĂ© brĂ»lĂ©es. Cette rĂ©bellion fut brutalement rĂ©primĂ©e, et les trois reines ont arrĂȘtĂ©es, jugĂ©es et condamnĂ©es. Elles ont purgĂ© leur peine de prison Ă Copenhague, Ă un peu plus d'un kilomĂštre de l'endroit oĂč se trouve aujourd'hui la statue.
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Il y a des voyages pas comme les autres. Les tibĂ©tains disent que le voyage est un retour vers lâessentiel, et le plus beau des voyages est celui qui nous amĂšne au pays de nous-mĂȘme, afin de nous recentrer de comprendre notre quĂȘte de vie, et de trouver la sĂ©rĂ©nitĂ©.
De tous les voyages que jâai pu faire, je pense en avoir fait un paquet, les deux plus importants ont eu lieu en DĂ©cembre 2021.
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Rares, en dehors de l’Afrique de l 'Ouest et centrale, sont ceux qui ont entendu parler des Nana Benz. Ces authentiques femmes d’affaires, riches et puissantes qui voyageaient dans le monde entier et roulaient en Mercedes d’où leur surnom de Nana Benz. Poursuivons l'aventure avec des Nana benz dans cette seconde partie, qui parle de la fin de leur âge d'or dans un environnement de concurrence nigériane et chinoise.
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Ahhhhhh ! As-tu seulement idée de ce que tu es devenue ?
Toi qui représentes un amas de personnes hétéroclites
Qui sous le couvert de tâaimer exploitent juste un filon
Qui vendent chaque lettre de lâUbuntu contre des dizaines voire des centaines dâeuros
Comme vendre des burgers ou des croissants en portant des tabliers de tissu wax
Qui ont perdu le sens de la solidarité communautaire
Qui te rĂ©pondent « câest quoi ton budget » » dĂšs que tu leur dis bonjour
Qui pensent concurrence au lieu de convergence; et nâont rien Ă foutre de la destination
Qui critiquent lâego de Garvey et la condescendance de Dubois
Mais ne font que reproduire leurs techniques dans leur quĂȘte du fauteuil royal
Qui prĂȘchent une renaissance africaine dont les frontiĂšres sont celles du SĂ©nĂ©gal
Bienvenue dans les nouveaux vols en Sankofa durant cette saison 4 de ton podcast !
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Pour clĂŽturer cette troisiĂšme saison , dont la frĂ©quence des Ă©pisodes a Ă©tĂ© quelque peu perturbĂ©e par lâĂ©criture du livre sur les pionniers africains, je voudrais vous parler dâun article, paru New York Times en Aout 1923, qui portait sur la censure par, du film « The birth of a nation » de D.W. Griffiths, paru en 1915. Un film rĂ©volutionnaire sur le plan technique, le premier film filmĂ© a la Maison Blanche, mais terriblement raciste, qualifiĂ© par certains de film le plus raciste de lâhistoire du cinĂ©ma. Accessoirement un grand succĂšs de box-office en son temps, donc pas la peine que jâen fasse la publicitĂ©. Si jâen parle, câest parce que cet article disait que ce film a Ă©tĂ© censurĂ© par le gouvernement français, sur ordre direct du premier ministre Raymond PoincarĂ©.
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Lors des JO de Munich, lors desquels, le monde fut Ă©bloui donc par Mark Spitz avant dâĂȘtre choquĂ© par la prise dâotage de la dĂ©lĂ©gation IsraĂ©lienne par le groupe palestinien septembre Noir. Mais les JO en 1972, ont connu une autre dĂ©flagration, une que lâAfrique a comme souvent oubliĂ©e ! Une enoooorme dĂ©flagration qui a un visage, que lâAfrique a oubliĂ©, mais dans 10 jours, Ă Tokyo, des centaines dâathlĂštes lui rendront hommage, la plupart Ă leur propre insu. Voulez-vous savoir comment ?
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Mon clichĂ© africain du jour est vieux comme le monde, je cite « si vous voulez cacher quelque chose Ă un Noir, mettez-le donc dans un livreâ.
Est-ce parce que les Africains n'achĂštent pas de livre ? Je vous laisse me dire, mais j'espĂšre bien que non. HonnĂȘtement au regard du succĂšs des podcasts littĂ©raires tels que lâexcellent Akwabook, jâose croire que câest juste un clichĂ©âŠ
Je compte sur tout le monde, les Africains bien surs, mais aussi sur les auditeurs qui écoutent de partout, de tous les pays parfois improbables, comme le Japon, la Colombie, le Vietnam, Oman, Finlande, Brésil, Autriche, Espagne, SuÚde et Israël. A vous toutes et tous ; voici un gros coucou, et je compte aussi sur vous pour pré commander.
A bientĂŽt sur Kickstarter les amis ? Show your love ok ?
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Si vous aussi ĂȘtes SL, alors parlez-moi du cotonnier, de l'Ăźle de Bunce, de Dublin sur l'Ăźle Banana, de York, de l'Ă©glise St John des Marrons construite en 1822, du Old Fourah Bay College, de la tour Martello, des 3 fusils de la vieille ville, des marches du quai et maison de garde, oui, faites justice Ă votre merveilleux pays, probablement le plus panafricain d'Afrique, si l'on en juge par les nombreuses origines de tous ses habitants!
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Ce pays a une histoire rĂ©cente totalement Ă©clipsĂ©e par une guerre civile brutale, alors que câest un trĂšs beau pays ! Il abrite l'un des plus grands ports naturels en eau profonde au monde ; il est le premier pays Ă nommer une femme comme ministre en Afrique sub-Saharienne; câest le pays qui a inventĂ© le timbre auto-adhĂ©sif, et plus important encore, les femmes y ont obtenu le droit de vote en 1792, soit 120 ans avant celles de Grande-Bretagne et prĂšs de 200 ans avant les Suissesses !
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Bowane arrive donc sur Leo, en 1946, mais avant lui, les premiers disques europĂ©ens lây ont devancĂ©, et encore avant ça, un des tout premier phonographe du Congo, peut ĂȘtre vers 1900. Ces disques Ă©taient assez variĂ©s, de la musique classique europĂ©enne, aux jazz amĂ©ricains de King Oliver, Louis Amstrong, des ballades de Tino Rossi aux musiques des autres parties de lâAfrique et enfin, surtout aux musiques dâAmĂ©rique latine !
Au sujet de cette musique dâAmĂ©rique latine, voici ce que disait Guy-LĂ©on Fylla, musicien et artiste peintre congolais. « La musique de l'AmĂ©rique du Sud, notamment les disques du label GV, ont tout de suite captĂ© les congolais, car ils y trouvaient leur propre musique. »
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Lâironie de cette histoire est que les avancĂ©es de cette musique Ă lâĂ©tranger, Ă©taient inversement proportionnelles Ă la bonne santĂ© de lâĂ©conomie dans les 2 Congo. Tout comme les canaris dans la mine de charbon dont le silence prĂ©figure le dĂ©sastre, lâexil des musiciens congolais prĂ©sageait le chaos dans lequel plongeront les deux Congo dans la dĂ©cennie 1990.
Mais Ă©tait-ce bien une surprise que la migration des musiciens congolais puisse servir dâalerte ? pas vraiment car la musique congolaise elle-mĂȘme est le produit de nombreux bouleversements qui ont englouti lâAfrique centrale durant des centaines dâannĂ©es. Le grand Manu Dibango disait dâailleurs que « La musique africaine Ă©tait et reste une musique de rencontres, en cela rĂ©side son pouvoir attractif » Manu a toujours raison lol
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Mon clichĂ© africain du jour câest celui de certains amis Ethiopiens, qui nâhĂ©sitent pas Ă se vanter via Ă vis des autres Africains, de nâavoir jamais Ă©tĂ© colonisĂ©s. Ce qui Ă©videmment est faux, puisque lâItalie de Mussolini, sây est bien installĂ©e de 1936 Ă 1941, vengeant au passage lâhumiliante dĂ©faite de 1896. Colonisation bien courte Ă©videmment, comparĂ©e aux autres pays africains mais je me dis que ces Ethiopiens-lĂ , feraient moins les fiers, sâils savaient que cette fiertĂ© dont ils se vantent, ils la doivent .Ă un mouton, et une vache , ces bienheureux sans qui la langue officielle en Ăthiopie serait aujourdâhui le Russe, les plats nationaux, servis dans les vols Ethiopian Airlines, peut-ĂȘtre bien la grechka et les pirojki, la soupe bortsch et, bien sĂ»r, les pelmeni, ces raviolis russes Ă la viande, que je vous recommande evidemment. Je vous dis Do Svidaniya ! , surtout Ă toi Ghalia Mâsallem, en France, merci pour ton message si beau, si bouleversant, si puissant, si formidable!
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Mon clichĂ© africain du jour, câest un livre ! le premier livre bilingue qui rĂ©pertorie les pionniĂšres et pionniers africains . Je nâai pas dit hĂ©ros, et je nâai pas dit noirs, Jâai dit pionniers , africains. Gros chantier croyez-moi, qui donnera un livre bilingue français /anglais dans lequel vous pourrez retrouver 50 figures mĂ©connues, de lâhistoire rĂ©cente de lâAfrique ! un livre illustrĂ© pour inspirer les enfants et les adultes, qui sera disponible en prĂ©commande trĂšs bientĂŽt. Je compte sur votre soutien, documenter lâAfrique, est plus que jamais essentiel , et Google ne fera pas cela pour nous. Jâexplique pourquoi dans le livre, alors soutenez ce projet en prĂ©commandant votre exemplaire.
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"Ce qui vaut pour Baba, vaut pour tous les grands penseurs de lâhistoire intellectuelle africaine, voire africaine amĂ©ricaine. Lâhistoire intellectuelle africaine ou de la diaspora noire pour ĂȘtre plus globale regorge en effet de grands noms qui furent de contemporains de grands penseurs occidentaux mais qui restent largement mĂ©connus en Afrique et en souvent en Europe" nous dit Dr Ngowet dans cette troisiĂšme et derniĂšre partie de notre conversation. Bonne Ă©coute !
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Luc Ngowet est Docteur en philosophie de lâUniversitĂ© Paris Diderot-Paris Sorbonne CitĂ©. Il a Ă©tĂ© Directeur de programme au CollĂšge international de philosophie dans le cadre duquel il a animĂ©, de 2013 Ă 2019, des sĂ©minaires sur ce quâil nomme « Les fondements thĂ©oriques de la modernitĂ© politique africaine ». Auteur de Petites misĂšres et grands silences. Culture et Ă©lites au Gabon (PubliĂ© chez Raponda Walker, Libreville, 2001), il prĂ©pare actuellement un ouvrage sur la pensĂ©e politique africaine ainsi quâune biographie intellectuelle sur le grand philosophe, historien, sociologue et activiste noir amĂ©ricain W.E. B. Du Bois.
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L' Afrique a t-elle connu des grands intellectuels? des philosophes et des penseurs Ă©rudits? Il y a ceux qui disent que non et qui le prĂȘchent haut et plus fort que ceux comme Dr Luc Ngowet, spĂ©cialiste du sujet qui nous dĂ©montre le contraire pour notre plus grand bonheur. voici le grand Ahmed Baba.
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