Episodes
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Yves Thréard reçoit Tahar Ben Jelloun écrivain, poète et peintre franco-marocain.
Dans cet entretien Tahar Ben Jelloun renouvèle ses engagements pour la littérature, la politique et pour le Maroc. Écrivain à succès, il n'en cache pas pour autant ses positions politiques concernant l'évolution de la société marocaine, les relations diplomatiques, les relations avec la France, avec l'Algérie, son soutien indéfectible au roi Mohammed VI et son combat contre l'islamisme. Il se désigne lui-même comme citoyen engagé.
Son engagement ne s'arrête pas aux frontières du politique, il salue des relations amicales entre les peuples français et marocains mais déplore cependant le délaissement de la langue française par le Maroc au profit de l'anglais, lui-même écrivant principalement en français. Il revendique en revanche des influences littéraires mixtes, de la littérature française mais aussi magrébine. Il reconnait en la littérature magrébine une forme de rébellion qui met l'accent sur les problèmes que connaissent ces pays.
Auteur prolifique et récompensé, il publie son dernier roman Les amants de Casablanca aux éditions Gallimard qui parle d'amour, de mariage et de divorce. Des thèmes progressistes qui lui permettent d'aborder le déchirement que connait cette société entre l'arrivée depuis l'occident d'une forme de modernité et la volonté de conserver les valeurs traditionnelles marocaines.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s'intéresse à l'influence grandissante de l'Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d'Afrique ».
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Dans cet entretien Abdourahman Waberi nous parle de sa double culture franco-djiboutienne, de son amour pour la littérature, de l'Afrique et de son combat pour la francophonie. Préférant se décrire comme un écrivain engageant plutôt qu'engagé ou encore comme un écrivain « qui n'est pas indifférent à son environnement », il défend notamment une francophonie plurielle et commune, de plusieurs lieux, plusieurs cultures à célébrer tous les jours et n'importe où, en contradiction avec une francophonie mondialisée. Il défend également une langue française africaine comme moyen d'émancipation, qu'il faut assumer pour construire un discours africain sur l'Afrique et se défaire de l'emprise d'une quelconque puissance. Souleymane Bachir Diagne, Léopold Sédar Senghor ou encore Thomas Sankara font partis de ses inspirations politiques et littéraires. Avec son livre publié en 2019 Dictionnaire enjoué des cultures africaines, co-écrit avec Alain Mabanckou il souhaite vulgariser la bibliothèque commune et faire oeuvre d'éducation. Sa littérature est révoltée parfois traitant de sujets difficiles mais porteuse d'espoir.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s'intéresse à l'influence grandissante de l'Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d'Afrique ».
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Yves Thréard reçoit David Diop enseignant-chercheur spécialiste de la littérature du XVIIIème siècle et écrivain.
Comment raconter l'Afrique ? C'est la question fondamentale de cet entretien dans lequel l'écrivain David Diop tente de répondre à travers son parcours personnel. Son métissage, la littérature, la forme romanesque, le français sa langue maternelle et sa « langue d'écrivain » ; c'est avec ces thèmes qu'il créer des ponts entre ses deux origines, sénégalaise et française. L'auteur de « Frère d'âme » considère le mélange des cultures comme une richesse qui lui a ouvert l'esprit et qu'il nourrit grâce à la littérature. C'est en effet en s'appropriant la langue française qu'il a choisi d'écrire ses romans. Selon lui, « Senghor a travaillé à faire de la langue française une langue africaine », il souhaite à son tour travailler le français afin de l'enrichir « pour y faire entrer un autre horizon culturel ». Sans volonté de didactisme, il décrit sa littérature comme un moyen de « donner des éléments au lecteur pour qu'à partir de sa propre imagination il se fasse une idée du monde dans lequel je veux le plonger ». Même si ses romans abordent des sujets parfois sombres et difficiles, il n'en reste pas moins optimiste pour l'avenir de l'Afrique.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s'intéresse à l'influence grandissante de l'Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d'Afrique ».
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Yves Thréard reçoit Lazare Eloundou Assomo, architecte et directeur du patrimoine mondial à l'UNESCO.
Pour Lazare Eloundou Assomo, architecte camerounais et directeur du patrimoine mondial, protéger le patrimoine va au-delà de la préservation du bâti, il s'agit de sauvegarder « ce qui nous permet de nous identifier, de ce qui nous rend vivants » car « toute la diversité de l'humanité se reflète dans le patrimoine » et comprendre la richesse de l'humanité c'est également préserver la paix.
Depuis 1978, année des premières inscriptions de sites au patrimoine mondial de l'UNESCO, 1157 sites ont été répertoriés mais à ce jour seulement 139 sont sur le continent africain. D'après Lazare Eloudou Assomo, cela s'explique par un manque d'experts africains, alors que l'Europe en comptait beaucoup dès la création du classement. Des centres de formation sont créés notamment au Bénin pour changer ce déséquilibre.
Lazare Eloundou Assomo décrit le dévouement des habitants de Tombouctou qui ont, parfois au péril de leur vie, sauvé de nombreux manuscrits, bien conscients de la valeur historique et culturelle de leur patrimoine. Lazare Eloundou Assomo raconte enfin avec émotion une des rencontres marquantes de sa vie : jeune architecte il avait un projet de construction d'habitations en Afrique du Sud et a passé un long moment avec Nelson Mandela.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s'intéresse à l'influence grandissante de l'Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d'Afrique ».
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Yves Thréard reçoit le journaliste Antoine Glaser.
Grand connaisseur de l'Afrique, Antoine Glaser retrace ici la politique africaine de la France, depuis la période des indépendances jusqu'à la chute du mur de Berlin, une époque marquée par la figure centrale de l'homme politique Jacques Foccart, l'homme de la Françafrique. Par méconnaissance et anachronisme la France se serait depuis cette époque, selon lui, endormie dans son ancien pré carré, manquant dès lors la mondialisation de l'Afrique ainsi que les évolutions et spécificités de sa diaspora. Les conséquences de la chute de Mouammar Kadhafi, la fin de l'opération Barkhane, une jeunesse africaine qui n'en a pas fini avec la période postcoloniale, la réussite du modèle chinois sur le continent contrastant avec un business français inadapté, autant de sujets sur lesquels Antoine Glaser nous livre ici son regard de spécialiste.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s'intéresse à l'influence grandissante de l'Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d'Afrique ».
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Yves Thréard reçoit Elizabeth Tchoungui.
Femme de lettres et journaliste franco-camerounaise, Elizabeth Tchoungui se confie sur la richesse que représente sa double culture. Terre de résilience par son histoire meurtrie, et terre d'innovation, notamment en matière de télécommunications et d'électrification, c'est en Afrique que se joue le futur de nos sociétés selon cette « afro-optimiste convaincue ». Elle met en avant la place des femmes, « qui portent le continent », ainsi que le pouvoir grandissant de la société civile africaine, et insiste dans cet entretien sur le rôle clé des diasporas pour redéfinir le partenariat entre la France, le Cameroun et l'Afrique.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s'intéresse à l'influence grandissante de l'Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d'Afrique ».
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Yves Thréard reçoit Elgas, journaliste et écrivain sénégalais, auteur de l'ouvrage « Les bons ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial ».
Las des surenchères identitaires et du recours perpétuel au fait colonial dans le débat intellectuel entre l'Afrique et la France, Elgas dénonce dans cet entretien une époque qui cultive le ressentiment comme une vertu et entérine ainsi auprès des africains un statut de victime éternelle, freinant, dès lors, la création de ressources et le développement de l'esprit d'initiative sur le continent. Selon lui, ce dévoiement du processus de décolonisation séduit une jeunesse africaine désoeuvrée dont le réflexe de la réaction plaintive l'empêche de se détacher de son bourreau et d'abandonner le mythe selon lequel Paris est encore décisionnaire sur les destins africains. S'il considère qu'il est essentiel de traquer les survivances de la colonisation, Elgas regrette l'absence de paradigme émancipateur réel pour le continent et invite à réhabiliter la nuance et la complexité, pour l'instant écrasées par les débats actuels.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s'intéresse à l'influence grandissante de l'Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d'Afrique ».
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Yves Thréard reçoit l'historien Fabrice d'Almeida. Né au Bénin quelques années après l'indépendance et la fin du colonialisme, il est difficile pour Fabrice d'Almeida de parler sereinement de l'Afrique. Il revient ici sur son enfance au Dahomey (ancien nom du Bénin), l'histoire de ses ancêtres originaires du Brésil colonial, sa profonde gratitude envers la France ou encore l'engagement communiste de sa mère Hélène d'Almeida-Topor, spécialiste des études africaines. À propos de l'avenir du continent africain, Fabrice d'Almeida constate, entre autres, une remise en question de la pratique démocratique, qu'il n'estime pas propre à cette région du monde, ainsi que l'ambivalence de la jeunesse africaine tiraillée entre rêve américain et recherche de modèles alternatifs. L'historien nous incite dans cet entretien à « décentrer notre regard » et à ne pas appréhender l'Afrique qu'à travers ses ressources.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s'intéresse à l'influence grandissante de l'Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d'Afrique ».
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Yves Thréard s'entretient avec l'homme d'affaires belgo-congolais George Arthur Forrest qui aime se définir comme « un africain blanc ». il est né en République Démocratique du Congo en 1940, où il a grandi et appris le swahili dès son plus jeune âge. Il est aujourd'hui l'un des plus importants investisseurs et employeurs du pays avec près de 10 000 salariés sur le territoire congolais, notamment dans les domaines de l'énergie, du BTP et de l'agro-industrie.
Cet entretien est l'occasion pour l'homme d'affaires de blâmer le mouvement politique de Zaïrianisation menée au tournant des années 1970 par Mobutu Sese Seko, de parler des différentes politiques gouvernementales sur le continent mais aussi de revenir sur certains événements plus personnels de son parcours. Notamment, son attaque par des rebelles Katangais en 1978, suivi de son sauvetage par ses salariés. Interrogé par Yves Thréard sur ses rapports avec les gouvernements congolais, il assure n'avoir jamais cherché à les influencer en faveur de ses affaires et estime que c'est grâce à la réputation de son entreprise qu'il est aujourd'hui respecté et reçu à travers toute l'Afrique.
George Arthur Forrest vient ici défendre un développement du continent africain fondé sur un cercle vertueux. Selon lui, les investisseurs européens peuvent être bénéfiques sur le continent africains pour développer en partenariat avec les entrepreneurs locaux des entreprises qui généreront de l'emploi. Il considère que ce mécanisme est aujourd'hui enrayé par des banques européennes « qui ne jouent plus le jeu et maintiennent l'Afrique en état de pauvreté ».
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Yves Thréard reçoit François Soudan, journaliste et directeur de la rédaction de « Jeune Afrique ».
Enseignant au Bénin dans le cadre de son service national de coopération, François Soudan n'a depuis jamais cessé de s'intéresser à l'Afrique. Entré à la rédaction de « Jeune Afrique » dès la fin de ses études, il a pris la direction de l'hebdomadaire en 2007. De l'agilité intellectuelle d'un Paul Kagamé à l'acuité remarquable d'Idriss Deby père et de Hassan II, celui qui a interviewé tous les chefs d'États de l'Afrique se confie dans cet entretien sur les rencontres les plus marquantes de sa carrière.
Très optimiste quant à l'avenir des « 54 Afriques » François Soudan assume une ligne éditoriale engagée en faveur d'un continent inscrit dans la mondialisation. Le journaliste croit dans l'établissement d'institutions fortes par le biais d'hommes forts, à l'instar de l'action d'un Paul Kagamé au Rwanda, mais reste lucide sur la difficulté de mener de front un développement économique et démocratique.
Au cours de cet entretien, François Soudan évoque certains enjeux clivants propres au continent africain : les « troisièmistes », les conséquences du discours de La Baule prononcé par François Mitterrand en 1990, la françafrique et la montée d'un sentiment anti-français nourri par les Russes, le lien direct entre la chute de Mouammar Kadhafi et la déstabilisation de la région du Sahel ou encore le dévoiement du panafricanisme.
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Yves Thréard reçoit Niagalé Bagayoko, chercheuse en relations internationales et présidente de l'African Security Network.
L'Afrique a toujours été un enjeu géo-stratégique selon Niagalé Bagayoko.
Accoutumés à jouer avec les concurrences internationales et à se positionner dans un camp ou dans le mouvement des non-alignés, la chercheuse démontre dans cet entretien la force diplomatique ancienne des États africains. Elle considère qu'ils affirment désormais leur souveraineté et accordent une priorité à leurs propres intérêts ; ces pays choisissent de multiplier leurs partenaires et revendiquent de ne pas de s'aligner sur des problématiques qui ne les concernent pas directement. « L'Afrique est aujourd'hui très investie dans une diplomatie non-occidentale », analyse-t-elle. L'Afrique se rapproche de pays comme la Chine, la Russie, ou encore l'Inde et le Brésil. Elle juge très frappant le développement d'un sentiment anti-occidental, notamment dans le Sahel ou en Afrique centrale, sentiment qu'elle estime s'étendre au-delà des seuls États jusqu'aux acteurs non-étatiques, comme les ONG.
Interrogée dans cet entretien sur la présence de la milice Wagner en Afrique, comme au Mali ou au Bur
Niagalé Bagayoko décrit une Russie qui réactive des réseaux très anciens dont elle disposait jusqu'à la chute de l'Union soviétique, en s'appuyant sur une rhétorique anti-impérialiste via les réseaux sociaux et la presse locale.
Malgré son grand handicap en matière de sécurité, la chercheuse prédit une montée en puissance de l'Afrique et insiste sur la nécessité prendre en compte des acteurs religieux de plus en plus politiques.
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Yves Thréard reçoit le philosophe et professeur sénégalais Souleymane Bachir Diagne.
Souleymane Bachir Diagne constate avec regret le recul de la démocratie en Afrique et dans le monde ainsi que la propagation de l'idée selon laquelle l'efficacité serait l'apanage des régimes autoritaires. Si ce recul se manifeste en Afrique par une multiplication des coups d'État, d'autant plus inquiétants que la jeunesse défile pour les saluer, le philosophe se réjouit qu'une partie des dirigeants africains ne s'accommodent plus de ces violations des ordres constitutionnels. Souleymane Bachir Diagne tient à rappeler dans cet entretien que l'objectif de la démocratie n'était pas le développement mais « une ouverture des possibles », et qu'il est désormais nécessaire de convaincre et d'éduquer afin de contrer ce scepticisme démocratique.
Au cours de l'émission, le philosophe évoque la tradition démocratique très ancienne du Sénégal, les spécificités de son contrat social et demeure convaincu que « l'exception sénégalaise finit toujours par triompher ». Admiratif de Léopold Sédar Senghor et de sa philosophie du métissage, de la rencontre et du dialogue des cultures, il regrette la pensée de rupture adoptée aujourd'hui par une partie de la jeunesse africaine « bouillonnante », aux antipodes de la philosophie senghorienne. Il réalise également au cours de cette émission l'exégèse de certains des propos du philosophe et nous invite à revenir aux origines bergsoniennes de ses concepts. Souleymane Bachir Diagne se désole d'une tendance puissante aux enfermements identitaires, insiste sur la nécessité de maintenir des interprétations ouvertes de la religion, « à société ouverte, religion dynamique », et salue l'héritage du philosophe Mohammad Iqbal, porteur d'un islam du pluralisme.
Quant à l'avenir du continent, il pose un regard lucide sur les immenses défis que posent les prospections démographiques à l'Afrique, continent qu'il considère désormais incontournable en raison du poids de ses partenariats commerciaux.
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Yves Thréard reçoit Dafroza Gauthier, franco-rwandaise, co-fondatrice du Collectif des parties civiles pour le Rwanda. Dans cet entretien, Yves Thréard remonte aux origines du génocide rwandais. En 1994, c'est la majorité hutu du pays qui s'en prend aux Tutsis, héritage tragique de la colonisation passée. On décompte plus de 800 000 morts en à peine trois mois.
Dafroza Gauthier, que nombreux surnomment la « chasseuse de génocidaires rwandais », raconte comment avec son collectif, elle a recueilli un nombre croissant de témoignages. Elle relate notamment les cinq procès auxquels elle a activement participé, évoquant également le rôle de la France « qui n'extrade pas ». Sa mission c'est de « faire la lumière sur ces événements », dans un souci de justice et non de vengeance. Dafroza Gauthier souhaite simplement que les Hutus et les Tutsis vivent côte à côte, en harmonie, aujourd'hui et comme auparavant.
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