Episodit

  • Dans cet épisode de Créatrices, l’autrice belge Caroline Lamarche – femme, mère, grand-mère, citoyenne, artiste – est aussi la complice d'autres vies et cela l’enchante. Elle a commencé à publier à l’âge de 40 ans : des poèmes, un recueil de nouvelles, écrits secrètement pour apaiser ses peurs, exprimer ses passions. Elle obtient le prix Rossel en 1996 pour Le jour du chien (éditions de Minuit) et entre de plain-pied dans le champ de la création littéraire, artistique et radiophonique. Aujourd’hui associée au Théâtre National, elle se glisse dans le projet des autres, découvre de nouvelles écritures, des mises en scène puissantes et originales qui abordent les questionnements de notre époque. Elle ressent une absolue nécessité d’écouter, sans cloisonner. Elle parle de conjonction des luttes, des générations, des âges, des animaux, du chant du coucou aux premiers jours du printemps, de la nature chérie depuis l’enfance – elle dont l’œuvre diffuse une conscience écologique aiguë et profonde. Elle a tout mené de front sans sacrifier ses proches.

    À l’origine de ses nombreux livres, des expériences personnelles qui abreuvent son écriture. Dans son dernier ouvrage, Cher instant je te vois, un texte poétique et narratif paru début 2024 aux éditions Verdier, tout est vrai. Elle n’a rien changé aux mots que lui envoyait Margarida Guia, son amie, sa compagne de travail, décédée d’un cancer à l’âge de 48 ans. Ceux de Margarida, les siens : tout est poésie, écrit sur le vif. D’un abord direct, simple et puissant, porté par la voix de l’absente. De l’espoir et du planétaire…

    Créatrices est un podcast produit par axelle magazine et réalisé, monté et mixé par Corinne Ricuort. La musique du générique a été composée par Marielle Vancamp. L’illustration de la série est signée Candela Sierra. Dans cet épisode : extraits de Cher instant je te vois aux éditions Verdier de et lu par Caroline Lamarche ; lecture du poème de Jacques Prévert “Je suis comme je suis” par Margarida Guia. Musique : Birds forest (ShidenBeatsMusic) ; Elisabeth Verlooy : Le Rossignol et la Rose (Camille Saint-Saëns).

    • À écouter aussi / Dans notre série de podcasts « Le Front du vivant / Elle a écrit des poèmes pour les mort·es et pour leurs proches. Elle a tissé les textes d’un recueil de témoignages de soignant·es. L’écrivaine Caroline Lamarche a mis en mots – les siens, ceux des autres – la pandémie de coronavirus.

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  • "Si on ne fait pas de compromis, le projet n’existe pas et cela fait des années de travail pour rien. Mais si on fait trop de compromis, notre parole n’existe pas, et cela fait des années de travail pour rien."

    Petite, elle pioche dans la bibliothèque familiale des grands-parents ; les ouvrages y sont vieillots, la vision des femmes rétrograde. Elle dévore les numéros de la Semaine de Suzette de sa grand-mère, les aventures du Club des cinq, le Journal de Mickey… Le goût de la liberté et du voyage lui vient avec Fanchon fille de l'air, de Fernande Féron. Ado, elle se reconnaît féministe "à la Spice Girls". Étudiante, elle ne prend pas la mesure de la dimension systémique et bulldozer de la misogynie et du sexisme, pense pouvoir y échapper. Jusqu’à son arrivée dans le monde du travail – le journalisme –, où elle est « un oiseau pour le chat ». Alors, vers 35 ans, elle déserte les rédactions.

    Aujourd’hui chroniqueuse, journaliste, autrice et réalisatrice, Myriam Leroy écrit les premières phrases de ses projets sur son téléphone, en "tu", pour prendre de la distance. Elle met en fiction le réel. Elle alerte en écrivant et en documentant le sexisme : dans ses romans Ariane, Les yeux rouges, Le mystère de la femme sans tête(qui vient de sortir en Points), dans son film #SalePute (coréalisé avec Florence Hainaut)...

    En 2023, elle reçoit la Légion d’honneur de la République française pour son engagement en faveur des femmes. Une médaille pour toutes les claques reçues car, depuis dix ans, suite à une chronique sur les ondes, c’est un déferlement de haine qui s’abat sur elle via les réseaux sociaux. Les harceleurs sont encore aux aguets. "C’est le bruit de fond de mon existence. Si cela ne tenait qu’à moi, cela se débattrait dans une armoire et ne sortirait pas des salles d’audience."

    Myriam a toujours mille projets sur le feu : romans (comme la publication prochaine de L’île sous le vent, à destination des adultes qui apprennent à lire, dans la collection La Traversée, Weyrich éditions), documentaires, séries, manga, bientôt un podcast d’enquête sur des faits d’usurpation d’identité… Tous soumis à analyse pour trouver des financements. Ça passe ou ça casse – les projets sont parfois rejetés avec violence. "Si on ne fait pas de compromis, le projet n’existe pas et cela fait des années de travail pour rien. Mais si on fait trop de compromis, notre parole n’existe pas, et cela fait des années de travail pour rien." Pour accompagner les arbitrages,Myriam se réfère à des "accords toltèques" : ne jamais rien prendre personnellement et faire du mieux que l’on peut.

    Créatrices est un podcast produit par axelle magazine et réalisé, monté et mixé par Corinne Ricuort. La musique du générique a été composée par Marielle Vancamp. L’illustration de la série est signée Candela Sierra. Dans cet épisode, Myriam Leroy lit un extrait de son roman Les Yeux Rouges. Musique : Mr Key, "Le silence rouge".

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  • Puuttuva jakso?

    Paina tästä ja päivitä feedi.

  • Au départ, le théâtre, c’était pour apprendre à parler moins vite et à articuler pour être comprise par sa grand-mère flamande. Et puis Émilie s’est prise au jeu. Sauf qu’au conservatoire, il faut bien choisir une orientation. Son cœur penche pour l’art oratoire ; elle s’y sent bien seule. Seule avant, seule sur scène, seule après. Et cela ne colle pas avec la personnalité d’Émilie, pétillante, curieuse de tout, à l’écoute. Courir après les castings, ne pas savoir si on arrivera à boucler les fins de mois… non, pas possible.

    Émilie cherche la stabilité et candidate à la Commission communautaire française (la "COCOF"), secteur théâtre. Cela fait maintenant plusieurs années qu’elle y travaille et qu’elle y impulse une dynamique rafraîchissante, loin de l’image un peu délavée des fonctionnaires. Elle raconte quelques croustillantes anecdotes de ses débuts dans la fonction publique. Elle suit nombre de projets artistiques et découvre avec enthousiasme les nouvelles écritures, les nouvelles formes de direction théâtrale plus inclusives, plus collectives…

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  • « La soudure est plus proche de la couture que de la maçonnerie », affirme-t-elle avec force. Dans le bruit de son atelier, rencontre avec la Bruxelloise de cœur et d’adoption
    Mathilde Laborier.

    La ferronnerie est un métier dur. L’acier, mélange de fer et de carbone, n’est pas une matière accueillante. Mais Mathilde en parle avec passion. Elle revient sur son parcours, qui n’a rien d’une ligne droite ; elle se fait factrice après le secondaire – elle a adoré ! – et étudie la linguistique sur les bancs de l’université. Très vite, il lui manque le geste ; porter du lourd, ranger des structures… Elle s’engage dans une formation de ferronnerie à l’École de maréchalerie à Bruxelles ; un tiers
    de femmes dans sa promotion.

    Et aujourd’hui, elle travaille dans le chaud et la fusion. Elle modèle, coupe, assemble, déforme. Elle ne fait plus la distinction entre travail manuel et travail intellectuel. Ajouter « d’art » après
    « ferronnerie » serait plus attractif que « de bâtiment », mais elle regrette ces hiérarchisations et catégorisations sociales. Actuellement, pour Mathilde, il faut sortir de la compétitivité, des distinctions entre métiers, dommageables ; réfléchir « durable ».

    La force physique ? C’est une chose ; savoir s’en servir, une autre. Enfant, Mathilde ne supportait pas de ne pas avoir accès à certaines activités. Elle veut faire voler en éclats les préjugés, bousculer l’éducation « féminine » ancrée dans nos corps, dégenrer les disciplines.
    Et transmettre : « S’il y a des petites filles qui voient qu’une femme travaille dans ce domaine, elles se disent que cela existe ; cela peut leur donner envie. »

    Non, ce métier n’est pas tranquille, il faut toujours convaincre. Une femme en habit de ville qui fait de la ferronnerie, cela ne matche pas toujours… dans certains esprits.

    Extrait musical : Faded now - Keyframe audio

    Site internet de Mathilde Laborier : https://mathilde.collectifs.net

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  • Ethel Coppieters, alias Soaz, est bruxelloise. Adolescente, elle recherche friches et usines désaffectées pour graffer, la peur parfois au ventre. Du travail de la lettre, elle se lance dans les fresques, femmes géantes sur des piliers d'autoroute, proportions déconstruites. Elle impose une présence féminine dans un milieu très masculin. En retour, des barres, des croix, des « PUTES » sur son travail. Jamais elle ne se décourage. Elle répond à tous les appels à projets pour la réalisation de peintures murales au cœur des villes. Pas assez pour le nombre d'artistes dans la place. Beaucoup abandonnent. Sur 50 étudiant·es en première année à l'ERG – École de recherche graphique –, iels ont fini à 5. Cela reste « galère » ; tout comme de trouver, aujourd’hui, un atelier à un prix raisonnable. Dans le sien, tout petit, châssis, toiles de lin, pots de peinture acrylique, couleurs vives se côtoient. Des femmes, corps et visages, peintes en grand format, une empreinte de sa pratique du street art ; pas toujours faciles à vendre, alors elle s'adapte, passe au petit format, alterne et commence à recevoir des commandes. En atelier ou sur une nacelle élévatrice, faut se démarquer à tout prix pour vivre de sa passion.

    Musique : Up in this - Keyframe audio

    Site internet de l’artiste : Ethel Coppieters.

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  • Elle est musicienne, autrice, compositrice et interprète. Toute petite déjà, les oreilles aux aguets, elle est fascinée par les instruments de musique. Les sons qu'ils produisent à l'infini, les rythmes... autant d'émotions à ne pas traduire en mots mais à mixer, à déformer, à amplifier. Avec le sampler de ses 18 ans – un instrument de musique électronique – et son ordinateur, elle concocte des polyphonies, travaille chez elle, en autonomie. Électro-acousticienne, Cloé traite toutes les textures sonores. Elle enchaîne la production d'albums, les prix et les collaborations musicales, dans une "liberté artistique totale".

    Quand elle repense à la sortie de son album Hasards de trajectoires, elle se rappelle la critique d’un journaliste : "Admirons le travail de texture électronique fait par l'ingénieur du son." Mais non : lui n'a fait que mixer l'album, sans ajouter une seule note, un seul effet. Alors que Cloé, elle, elle a bossé trois ans sur cet album – des morceaux avec parfois 60, 80 pistes... Comme si ce n'était pas concevable pour certains hommes qu'une femme puisse faire de l'électronique et qu'elle le fasse bien, même très bien !

    Elle est lucide : une carrière artistique, ce n'est pas un long fleuve tranquille. Le format, la durée, l'écoute en streaming, les écoutes à coups de clics, les labels, il faut s'adapter. Et garder le même émerveillement pour la musique…

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    Extraits musicaux (usage gracieux autorisé) : "Hasard de trajectoires" de Cloé du Trèfle ; "Pour aller danser"de Lisette Lombé et Cloé du Trèfle ; "Les fleurs du mal" par Marie Darah et Cloé du Trèfle ; "Aéroport", composition musicale de Cloé du Trèfle extraite du trait du film Juwaa.

    Actualités : sortie de l’album issu du spectacle "Brûler Danser" de Lisette Lombé et Cloé du Trèfle le 6 octobre 2023. À découvrir en Belgique dès le 9 octobre 2023 au Festival FrancoFaune, au Théâtre 140 (Bruxelles).

    Autres dates sur www.cloedutrefle.com/cloe/Concerts.html

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  • "Le chant fait partie de ma vie. Quand j’étais petite, quand j’entendais la clé dans la serrure, si je n’entendais pas chanter en même temps, c’est que ce n’était pas ma maman qui rentrait. Elle chantait tout le temps."

    C’est bien d’amour dont nous parle Monique Gelders, qui a grandi dans une famille aimante mélomane et qui, toute sa vie, l’a chanté et le chante encore sur tous les tons. Seule, avec un quatuor, accompagnée d’une chorale... Et toujours de son accordéon, "l’instrument du peuple", comme elle dit. Soufflet, touches, lamelles, respirent avec elle. La Moldau, le tango, la chanson réaliste, les chants du monde composent son répertoire. Des paroles qui font parfois grincer des dents.

    Formée au Conservatoire de Mons, Monique est comédienne, chanteuse et accordéoniste. Avec l’ensemble O’Tchalaï, elle explore la musique des Balkans. Avec Les Baladins du Miroir, c’est l’itinérance aux quatre coins de la Wallonie, un univers forain qu’elle côtoie depuis plus de vingt ans. Elle y chante, danse, joue. On lui confie souvent des rôles de méchante, de reine ou duchesse au long cou, mais aussi des personnages clownesques. Elle s’en amuse. Rendre les gens heureux, c’est ce qui importe pour elle. Mais jamais sans son "piano à bretelles".

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    Répétitions : Chœur Droga Meczna à Jodoigne sous le chapiteau des Baladins du Miroir. "Désir, terre et cendre", d'après l'œuvre de Federico Garcia Lorca, Les baladins du Miroir, mise en scène Dominique Serron. Extraits musicaux : O'Tchalaï, Xanamico à la cellule 33, extraits de l’album. O'Tchalaï et le chœur Droga Meczna, "Bons baisers des Balkans". O'Tchalaï, album "Couleur lune", "Trois p'tits tours".

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  • "La sculpture, c’est un travail de machine célibataire." Dans son atelier liégeois, devant un bloc de terre – une de ses matières préférées –, Silvana travaille, cherche, modifie. Seule avec elle-même.

    Photographe, chanteuse punk dans un groupe alternatif et même saxophoniste sans connaître le solfège, elle a toujours changé, bifurqué… quitte à sonner faux. Oser a été, et reste, son leitmotiv. À 16 ans, elle tente un concours de stylisme organisé par le directeur du Grand Bazar à Liège pour le premier raid Liège-Dakar-Liège, et gagne les 1er et 3e prix. Deux de ses créations feront partie du voyage. Elle aussi… "Comme un poisson dans l'eau" dans le désert, elle y retournera souvent.

    Formée à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, agrégée en 1970, elle devient enseignante – rassurant pour ses parents qui voyaient d'un très mauvais œil sa passion pour le théâtre et les arts plastiques. Elle se rappelle sa première sculpture, les remarques acerbes de sa mère qui l'ont empêchée de croire en elle et d'avoir un "ego suffisant" pour développer véritablement sa carrière…

    Mais Silvana est une battante. En sculpture, elle réalise tout de suite des pièces monumentales, comme ses Guerrières, sans s’enfermer dans un style. Les critères esthétiques dans l’art sont mouvants, interprétables, adaptables ; créer hors de la norme devient sa norme. Elle mélange les caractéristiques – et refuse d’ailleurs de parler "d’art féminin". "En quoi Camille Claudel est-elle plus "féminine" que Rodin, sous-entendu plus mièvre ?" La preuve : Rodin a fait réaliser à Camille Claudel certaines de ses œuvres, et pas les plus faciles. La question, c’est plutôt : pourquoi les hommes ont-ils gommé de manière aussi frénétique les artistes femmes ?

    Tout en évoquant les techniques de modelage, de moulage – des gestes et des produits qui finissent par user le corps et les mains –, elle dit en riant qu’elle aurait dû être chirurgienne pour voir ce qui se passe à l’intérieur des corps. Et, peut-être, continuer à leur rendre forme.

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    Pour cet épisode, un grand merci au travail de passeuses du groupe "Créatrices" de Vie Féminine Huy !

    Extraits littéraires et musicaux : "Terril", Antoine Collignon. "Une mission", Mr Key.

    Sculptures mentionnées : "L'Archère" de la série "Les Guerrières", collections de la Province de Liège. "Le lecteur de journal", Ville de Huy. Sans titre 2003, La Châtaigneraie, Centre Wallon d'art contemporain.

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  • "Ce n’est pas possible aujourd’hui de créer comme si de rien n’était."

    Alors qu’elle était étudiante en première année à l’École Supérieure d’Acteurs, à Liège, elle a interpellé le responsable pédagogique à propos de l’histoire du théâtre telle qu’elle était enseignée : où était l’histoire des comédiennes ? "Il est impossible de s’emparer du répertoire classique sans comprendre la réalité historique dans laquelle il s’inscrit", explique-t-elle.

    Ça a toujours bouillonné dans sa tête. Petite déjà, avec sa couleur de peau qui variait et varie encore dans le regard des autres, avec la langue créole que sa maman ne lui apprend pas de peur qu'elle "prenne l'accent". Elle aurait pu choisir la politique mais c’est vers le théâtre qu’elle se dirige.

    Depuis, Elsa Poisot, comédienne, autrice, metteuse en scène, inlassablement, continue à bousculer. Elle foisonne de projets et fonde en 2009 Écarlate La Cie, véritable levier pour la création artistique, pour révéler les lignes de faille dans les arts de la scène. "Pourquoi des hommes scénographes ont pensé, à la fin de leur carrière, que ce qui les avait traversés pouvait constituer un matériau national de mémoire. Et pourquoi pas les femmes ?" Elle évoque / invoque Sarah Bernhardt, George Sand, Constance de Salm, artistes, romancières qui ont développé des stratégies pour exister.

    Il y a aussi les publics, les processus de création qui s’inscrivent dans une logique patriarcale de résultat. Elsa est lucide et veut agir sur l'écosystème dans lequel les créations s'inscrivent. Pousser les murs, changer de maison, changer les maisons. Fédérer, donner la parole aux invisibilisées, mutualiser les expériences. Ce que fait Elsa.

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    Extraits littéraires et musicaux : "La petite corruption" de Yannick Lahens, lu par Elsa Poisot et Line Guellati dans le cadre du projet Autrices. Henri Brival et son bwa wonflé. Composition sonore du teaser du spectacle "Buddy Body" d’Elsa Poisot, par Myriam Pruvost.

    "Une des leurs", Mr Key. "An nou sonje 22 mai 1848", Christophe Frontier.

    Autres mentions : Elsa Poisot fait référence au livre "Écrits pour la parole", de Léonora Miano. Elle évoque également le collectif féministe belge de femmes du monde de la culture, F.(s), ainsi que le mouvement #MeTooThéâtreBelgique. Elle parle du phénomène du "white passing", lorsqu'une personne classée comme membre d'un groupe racial se fait passer et/ou est acceptée en tant que membre d'un autre groupe racial, en l’occurrence le passing "blanc" (une expression issue du phénomène sociologique du "passing"). Elle mentionne aussi le cycle "Pouvoir et dérives", à l’initiative de Jessica Gazon, Isabelle Jans, Mylène Lauzon et Coraline Lefevre, une réflexion collective et constructive sur les abus de pouvoirs et leurs dérives au sein des métiers culturels.

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  • "Si tu dois rentrer tous les soirs à onze heures, alors il faut choisir entre ton métier et ton mari", entend une future cheffe d’orchestre…

    Un frac – habit d'homme, noir, à basques étroites – trop grand pour elle, la voilà propulsée à la direction d’un orchestre à l’âge de seize ans. L’aventure qui commence, le culot, les hasards de la vie, comme aime à le répéter Zofia Wislocka qui nous raconte son parcours, de sa Pologne natale, où elle mène de brillantes études musicales, à la Belgique où elle s’installe définitivement.

    Avec Zofia Wislocka, on entre dans les coulisses d’un orchestre, on apprend le fonctionnement du métier, ses hiérarchies, sa gestuelle, sa dureté. "La place des femmes est dans la cuisine, et non dans l'orchestre", disait le chef d'orchestre autrichien Herbert von Karajan. Entravées par le poids de ces représentations, sans mécène, les femmes artistes peinent à se frayer un chemin… En 2001, Zofia Wislocka est à l’initiative de l’association internationale Femmes Maestros qui œuvre à la promotion des femmes cheffes d’orchestre. Aujourd’hui, sans paillettes, sans amertume, elle accepte le temps qui passe, les rides qui s’installent. "Un œil non maquillé brille autrement qu’un œil maquillé", rit-elle en reprenant le récit d’une certaine Josyne van Beethoven, ancêtre de Ludwig, brûlée vive en 1595 sur la Grand-Place de Bruxelles pour crime de sorcellerie…

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    Extraits musicaux : Sérénade pour cordes op.2 de Mieczyslaw Karlowicz (1876-1909) / Marche - allegro moderato, Romance - andante con moto, Valse - allegro moderato, Ensemble I MUSICI BRUCELLENSIS sous la direction de Zofia Wislocka, usage gracieux (remerciements de la rédaction) / Opéra "Cendrillon" de Pauline Viardot (1821-1919), Festival Opéra Saint Eustache, en collaboration avec le groupe de Femmes Maestros et sa cheffe Zofia Wislocka, mise en scène Dorian Fourny. Archives sonores : "Nadia Boulanger, De Herr Professor à Mademoiselle", France Musique.

    Le site internet de Zofia Wislocka : https://zofiawislocka.com

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  • "Mai 2020, au cœur d’un confinement planétaire…"

    Ce sont les premiers mots du projet que dépose Cathy Min Jung pour reprendre la direction du théâtre bruxellois Le Rideau. Sa candidature est retenue, une nouvelle aventure commence. "Nous sommes toutes et tous le paysage, dans notre diversité, homme, femme ou autre…"

    Directrice de théâtre, autrice, comédienne, metteuse en scène, Cathy faisait déjà des spectacles dans la cour de récréation de son école primaire wallonne. Pourtant, rien ne la prédestinait à ce parcours. De sciences maths (les chiffres, tellement poétiques…) au Conservatoire royal de Bruxelles et aux premiers gestes de création, elle s’est construit une vie.

    Les livres lus la nuit à la lampe de poche, l’environnement familial, l'adoption, le besoin de comprendre – son histoire, celle des autres –, une bribe de parole saisie au vol, des questionnements humains, sociaux : pour elle, tout devient récit. La politique est appréhendée avec ses mots, sa sensibilité : la place des femmes, les discriminations, les hiérarchies raciales. Ouvrir l’espace du plateau est essentiel pour elle. Les écritures contemporaines, les artistes, le personnel du théâtre, le voisinage, les publics… Tout la nourrit.

    "Aujourd’hui, mon engagement se trouve là : je veux que l’altérité devienne quelque chose d’inné, une façon d’être. "

    La saison ouvre le 10 septembre au théâtre Le Rideau, 7a rue Goffart, 1050 Ixelles.

    Extraits par ordre d'apparition : Extraits du festival Corps de texte, Kim Yi Seol, lus par Cathy Min Jung. Extraits de la pièce Mawda, ça veut dire tendresse de Marie-Aurore d'Awans et Pauline Beugnies. Poétique Bazar, "Comète", de Cathy Min Jung. Extrait de la pièce Les bonnes intentions de Cathy Min Jung (Lansman Éditeur, 2011). Musique : La marche du destin - Mr Key.

    Cathy Min Jung cite également le documentaire d’Amandine Gay, "Ouvrir la voix" (2017).

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  • Pour le 8e épisode de la série Créatrices, rencontre avec Aline Fernande, dite Aline La Sardine, alias Mauricette, codirectrice des Dimanches du Conte.

    Conteuse, performeuse, lesbienne, féministe, Aline Fernande se définit elle-même comme une boule à facettes. Elle revendique ses attachements : à la transmission, à l’amour reçu des sien·nes, aux chants traditionnels des Pouilles et de Wallonie, à la terre, au wallon poétique et cru, au sacré débarrassé "des artifices d’une Église patriarcale". Toujours hors des sentiers battus, ses balades contées déconstruisent les récits à la Charles Perrault. Dans son dernier spectacle, Ma Sœur, mon Amour, des nonnes lesbiennes sont amoureuses... Aline souhaite réhabiliter dans notre quotidien le droit à être des "monstresses" sonores. "C’est ma grande bataille, en tant que femme, en tant qu’artiste. Dès qu’une femme prend l’espace avec sa voix, elle est cataloguée d’hystérique."

    Réalisation, prises de son interview, montage, mixage : Corinne Ricuort. Générique : Marielle Vancamp.

    Extraits par ordre d’apparition : "Le taureau bleu", Aline Fernande. "La pluie tombe sur nous", Évelyne Girardon. "Nonne, nonne, nonne, nonne, nonna", chant des Pouilles (Italie), Musiche tradizionali del Salento. Création "Ma sœur, mon Amour", Aline la Sardine ; musique : Casta ; accompagnement artistique : Myriam Pellicane. "Dodo Minette", extrait du spectacle "Racines", projet de l’IMEP (Institut Royal Supérieur de Musique et de Pédagogie, Namur), département de pédagogie / d'après coll. auprès de Sylviane Goffinet, Sterpenich, 1979 (Anthologie du folklore wallon, vol.6), basé sur une campagne de collectage entreprise dans les années 1970, patrimoine oral – Françoise Lempereur – projet Melchior et IMEP. À écouter, à découvrir : mise à l'honneur des airs et chants traditionnels de Wallonie : https://soliamusica.com

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  • "J'ai dû faire la paix avec le fait que j'aime très très fort la vie, alors que j'ai toujours cru que je l’aimais pas." Notre série accueille pour son 7e épisode l’artiste, auteurice, slameureuse, vegan, genderfluid et multi-talents Marie Darah, né·e à Charleroi en 1989. Champion·ne belge européen·ne de slam en décembre 2021, iel représentera notre pays aux championnats du monde en septembre 2022. Auteurice de Depuis que tu n’as pas tiré (maelstrÖm 2020) et de Sous le noir du tamarc, à sortir ce printemps chez maelstrÖm, iel propose aussi des ateliers d’expression artistique dans les secteurs du social et de l’éducation.

    Iel écrit depuis l’enfance, un monde imaginaire qui l’a aidé·e à survivre. Violences. Addictions. Fulgurances. Échappées. Et un braquage dans un restaurant des Marolles (Bruxelles) où iel travaille, qui change le cours de son existence. "C'est comme s'il y avait un truc qui s'était clipsé, qui avait matché avec mon écriture. En fait, j'ai compris pendant le braquage que si je ne faisais rien, ça voulait dire que j'étais d'accord avec tout ce qui se passait. Et là, un truc dans mon écriture a changé : il y avait un but."

    Réalisation, prises de son interview, montage, mixage : Corinne Ricuort. Générique : Marielle Vancamp.

    Extraits par ordre d’apparition : "Bravo", texte de Marie Darah, championnat européen de slam, décembre 2021. "Slam Poetry Movement”, Marc Smith , TEDxLuc. Musique : MrKey, "L'autre toi".

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  • "Trouver sa place en tant que femme, sortir de la relation-proie, cela n'est pas évident." Notre série accueille pour son 6e épisode la danseuse, chorégraphe, metteuse en scène, chanteuse, musicienne et autrice Fatou Traoré.

    Sa peur, enfant, était de devenir un caillou, comme les adultes, hermétiques à la violence du monde. Aujourd’hui, elle a 55 ans et elle a tracé un sacré chemin. Elle a dansé pour Anne Teresa De Keersmaeker, qui l’a choisie alors qu’elle n’avait fait ni école de danse, ni conservatoire. Et très vite, elle a ressenti le besoin d'être chorégraphe, de développer ses propres projets. Ce qui fait qu'elle se sent vivante aujourd'hui, ce n'est pas grâce aux institutions, mais à la rencontre avec d'autres artistes. "Ce que je suis vient de cette collision-là." Sa compagnie de danse 1x2x3 est devenue une corporation d'artistes ; elle chante dans le chœur de femmes Patshiva ; elle est mère et grand-mère. Elle a n’a rien à prouver à personne. Pourtant cette hantise, être un caillou, l'habite encore. Mais elle laisse ses émotions la guider, impulser son travail, sa danse, son chant, jusque dans les cordes pincées du n’goni. Un art de la joie.

    Réalisation, prises de son interview, montage, mixage : Corinne Ricuort. Générique : Marielle Vancamp. Extraits musicaux par ordre d’apparition : "Aka truth d’Aka Moon", Fabrizio Cassol au saxophone, Michel Hatzigiorgiou à la guitare basse, Stéphane Galland à la batterie. "Au pied du mur du temps", Cie Gnagamix, création musicale Axel Gillain. "Blue Album", du groupe OceanOcturn, composition Kris Defoort. Cie Patshiva, "Je rêve l’alternative", composition musicale de Dorian Baste, texte de Roxanne Lefevre. "Là où règne le chaos des anges" de Dounia Depoorter et Fatou Traoré. "FALANA, là où tout commence" : N’Goni, Chant : Fatou Traoré, guitare : Dorian Baste, contrebasse :
    Vincent Noiret. "On the wave", composition Fatou Traoré. "Ah Djelliya", Chant traditionnel malien. "Joyà", composition Fatou Traoré. "Djorolenà", de Oumou Sangare, interprété par Fatou Traoré.

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  • Bwanga Pilipili, la bénédiction des planches

    Notre série accueille, avec son 5e épisode, la comédienne, metteuse en scène et autrice Bwanga Pilipili. Solide, forte, entière et indocile ; soucieuse de ce que cela implique de porter les voix qu’elle choisit d’incarner ou d’écrire. Vigilante sur ce qui se cache derrière
    les mots ou les gestes sur un plateau.

    Elle mesure très jeune l’écart entre des mondes qui se côtoient peu, vit les discriminations, intériorise les interdits. "Pas de personnes qui me ressemblent à la télé ou sur scène ; à l’école, pas d’autrices comme Mariama Bâ ou d’autres ; pas de grands personnages féminins qui ressemblent à mes tantes, à ma maman, mes mères."

    Ses années d’études en arts du spectacle, après une première vie professionnelle et au moment où sa petite, âgée d’un an, fait ses premières dents, prennent donc un air de déjà-vu, déjà-entendu. Être noire sur un plateau, c’est, selon elle, le fruit d’un héritage.

    Consciente de ce système, Bwanga Pilipili se fait elle-même créatrice, se délestant ainsi d’une série de poids. Sur les planches ou sur l’écran, elle défriche ses rêves. "Bwanga", pour "bénédiction" en mashi, une langue bantoue parlée au Sud-Kivu, à l’est du Congo.

    Réalisation, prises de son interview, montage, mixage : Corinne Ricuort. Générique :
    Marielle Vancamp. Extrait musical : Ka Sebajura, berceuse rwandaise, répertoire traditionnel. Et quelques notes de lamellophone, le Mbira. Extraits répétitions : atelier Construire un spectacle – Collectif La Brèche / Cours d'art dramatique des Ateliers de l'Ouest. Visuel : Candela Sierra.

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  • Laetitia Bica, contrebandière de l’image

    Notre série accueille, avec son 4e épisode, Laetitia Bica, dans une rencontre intime et privilégiée. Pour cette photographe belge talentueuse, l’image est une écriture qu’elle travaille dans une démarche artistique, mais aussi sociale, politique... et toujours subversive. Un objectif comme pied-de-biche pour entrer par effraction dans des mondes
    hermétiques.

    De ses origines siciliennes et son premier appareil photo reçu à six ans dans la maison familiale de Seraing jusqu’à l’impressionnante palette d’outils et la diversité de réalisations qu’elle a à son actif, Laetitia Bica est une exploratrice exigeante, curieuse, qui repousse allègrement les limites et nous fait "réfléchir", penser/panser, autant qu’elle renvoie à notre
    intelligence des images de nous-mêmes, vivant·es, humain·es, matières organiques et plastiques, figures volcaniques – à commencer par les femmes de sa famille ou celles que nous donne à voir son art.

    Dans l’objectif de Laetitia, on ne trouvera jamais de réponse ; mais mille nouvelles questions, ébranlant nos certitudes contemporaines, faisant s’entrechoquer des univers jusqu’alors parallèles ; tissant ainsi des liens.

    Retrouvez ses réalisations pour axelle : la série de portraits "Une femme, une voix" (janvier-février 2009) et le projet choral "Le Front du vivant" (janvier-février 2021) à retrouver également en podcast ici.

    Réalisation, prises de son interview, montage, mixage : Corinne Ricuort.

    Générique : Marielle Vancamp.

    Extraits musicaux : "Ti nni vai", interprétée par Rosaire Di Stefano ; "La tarentella" ; la "Valse sicilienne" interprétée par Sergio & Sarto.

    Visuel : Candela Sierra.

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  • Delphine Lehericey, des films en habits de joie

    "L'univers du cinéma est tellement brutal que l'on ne va pas nous-mêmes faire des films qui nous brutalisent. [...] Je ne sais pas pourquoi je fais des films, sinon que c'est une nécessité. Je ne sais pas pourquoi je suis homosexuelle, ni pourquoi je suis devenue mère. Par contre, je sais que mon identité et ses multiples facettes fabriquent qui je suis, de façon complexe, et je remercie ce métier de me donner la possibilité de réfléchir à ce que c'est d'être une mère, inconditionnellement aimée par son enfant, ce que c'est d'être une femme en régime patriarcal… Ces questions fabriquent mon regard de cinéma." (Delphine Lehericey, axelle n°230).

    Après #MeToo, alors que le "female gaze" commence à être reconnu pour sa richesse, axelle mag a voulu laisser la parole à la réalisatrice franco-suisse installée à Bruxelles, Delphine Lehericey. Nous l’avons déjà croisée dans nos pages au fil des sorties de ses films (Puppylove en 2013, dans axelle n° 169 ; Le Milieu de l’horizon en 2019, dans axelle
    n° 230 ; ce dernier film sortira enfin en salle au mois de septembre 2021).

    Dans cet épisode de "Créatrices", Delphine Lehericey questionne la "réussite", met au jour les processus de fabrication des films, pose un regard féministe sur sa trajectoire personnelle et sur le monde du cinéma francophone d’aujourd’hui.

    Prises de son interview : Corinne Ricuort et Sabine Panet. Générique : Marielle Vancamp. Extraits musicaux : Sold Out, It's a Sin et Early Ghost, usage gracieux autorisé, remerciements à Charlotte et David. Extrait de Cérémonie des Golden Awards 2018, discours d’Oprah Winfrey. Extraits des bandes-annonces des films de Delphine Lehericey, Puppylove (2013) et Le Milieu de l'horizon (2019). Extrait de l’avant-première du film "Le Milieu de l'horizon" au cinéma Capitole (Suisse) le 30 septembre 2019. Visuel : Candela Sierra.

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  • Rokia Bamba, ondes et flow

    « Dans ce milieu de mecs, on n’ira jamais demander à un mec qui garde ses gosses. Moi, on me l’a demandé. Mais je t’en pose, moi, des questions ? »

    Dans un entretien intime, joyeux et plein d’émotions, entrecoupé de musique et de répétitions d’un spectacle, la DJ et artiviste Rokia Bamba se raconte.

    Enfance, entre Jacques Martin, Alpha Blondie et Fela Kuti. La radio. La Côte d’Ivoire. Les enfants. Le burnout. La maladie. Les violences. Le racisme. Le sexisme. Les normes. Être à part. Hors normes. Prendre sur soi. Et puis dire non. Le pardon. Se libérer. La musique comme soin. Les signes. La joie retrouvée. La puissance et la force. Prendre sa place. Se balader avec son chien. Avoir un succès phénoménal. Et aimer ça.

    Rencontre avec une femme hors du commun à l’énergie contagieuse.

    Bio express

    Rokia Bamba découvre l’univers de la radio à l’âge de 12 ans. Un univers qu’elle ne cessera d’explorer, notamment en travaillant pour Radio Campus, la station radio de l’Université libre de Bruxelles fondée en 1980. Dès 1989, elle y présente “Sous l’Arbre à Palabres”, émission de la diaspora africaine de Bruxelles, et y développe, en 1992, l’une des premières émissions hip-hop, soul, R&B et funk. À 40 ans, Rokia Bamba, qui avait l’habitude de mixer des sons pour la radio, se lance comme DJ, mais pas sur n’importe quelle scène. Elle se produit dans des lieux militants, pour des événements engagés (festival Massimadi, Pink Screen, Afropunk…). Son style singulier mêle hip-hop groovy, rythmes africains, house et techno. En 2022, elle sera la commissaire de la première édition du festival New Afro-Ke-Pon’ en Belgique. En plus d’être DJ, Rokia Bamba est aussi une exploratrice sonore qui met son talent au service du théâtre et des arts plastiques.

    Relire ici son interview pour axelle dans notre rubrique « sur le bout des doigts »

    Prises de son interview : Corinne Ricuort et Sabine Panet.

    Prises de son au théâtre National lors des répétitions de "Buddy Body" d’Elsa Poisot : Laure Lapel.

    Générique : Marielle Vancamp.

    Composition sonore : Rokia Bamba - « My Fruit Strange – No Resistance Without Music », montage sonore réalisé pour le Rautenstrauch Joest Museum de Cologne.

    Extrait musical : Orchestre Conseil de l'Entente.

    Visuel : Candela Sierra.

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  • Les dibbouks d'Irène Kaufer

    🎤 “Un dibbouk, c’est une sorte de fantôme qui vient nous hanter. C’est une personne qui est “mal morte”, qui n’a pas eu une mort tranquille. Les dibbouks rentrent dans la personnalité d’un être vivant et prennent sa place. Il faut une sorte d’exorcisme pour les faire sortir." (extrait de notre interview d'Irène Kaufer, publiée dans axelle ° 238, avril 2021).

    📖 Irène Kaufer, militante féministe de longue date, syndicaliste, commentatrice affûtée de notre société, autrice, est aussi la fille de survivant·es de la Shoah. De cette tragédie intime et collective, des silences de ses parents, de l’ombre d’une demi-sœur assassinée en 1942, est né son roman Dibbouks, sorti en avril 2021 aux éditions de l’Antilope. Un texte qui met les maux en mots, grâce au pouvoir proprement magique de la fiction et au bouclier de l’humour et de l’autodérision.

    Créatrices est un podcast produit par axelle magazine et réalisé par Corinne Ricuort, avec la participation éditoriale de Sabine Panet pour cet épisode. La musique du générique a été composée par Marielle Vancamp. L’illustration de la série est signée Candela Sierra.

    À lire : "Dibbouks", Irène Kaufer, L’Antilope 2021, 224 p., 18 eur.

    Musique de l'épisode : Mayn Rue Plats - The Klezmorin - DP / Es brent - Gebirtig Mordechai - DP / Firn di mekhutonim aheym - DP / AYLE LYULE LYULYE - Traditional Yiddish Lullaby, arrangements Juliana Graffagna - Kitka Women's Vocal Ensemble - album Cradle Songs © Diaphonica Productions 2009, courtesy of Kitka, Inc. www.kitka.org


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