Episodit
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Il aurait pu tirer un trait sur sa fraîche carrière et vivre de ses rentes – son père était l'un des barons de la sidérurgie austro-hongroise –, mais Paul Wittgenstein a décidé que ce jour funeste de la Grande Guerre qui a vu son bras droit fauché par des balles russes sur le front polonais ne serait pas l'accord final de sa vie de pianiste. Fort d'une exceptionnelle humilité face aux foudres du destin, il décide que sa musique passera désormais par sa seule main gauche, et comme le répertoire est quasi inexistant, il met à profit sa fortune pour solliciter les grands maîtres de son temps, qui pour beaucoup s'exécutent avec passion. Aux côtés des Britten, Prokofiev, Strauss et autres Hindemith et Korngold, Maurice Ravel fait partie de ceux qui mettent dans le mille avec un Concerto en ré entré aujourd'hui dans la légende. C'est un peu de son histoire que nous contera ici Yuja Wang, avant d'enchaîner avec l'autre concerto de Ravel – celui en sol pour les deux mains –, tandis que Tarmo Peltokoski et l'Orchestre Philharmonique de Radio France partiront seuls, après la pause, à la découverte d'une exposition de peintures… imaginaire.
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C'est à un récital de piano hors norme que Khatia Buniatishvili, l'une des «chouchous» de la manifestation, convie le public sous la Tente du Festival de Gstaad. Un récital où, au lieu de se focaliser sur deux ou trois grandes sonates ou cycles, elle tisse sa toile programmatique à la manière d'un peintre miniaturiste ou d'un grand cuisinier, alternant les goûts et les couleurs, les climats et les surprises, entraînant l'auditeur là où il ne s'attend pas, enchaînant Chopin à Satie, faisant dialoguer Couperin avec Bach revisité par Liszt, quand ça n'est pas Liszt revisité par Horowitz… et par elle-même!
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Puuttuva jakso?
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De l'humilité, Johannes Brahms en fait preuve avec les grands modèles (Bach en tête) comme avec ses pairs. Le processus créatif de son Concerto pour violon en offre un bel exemple, qui le voit s'en remettre avec beaucoup d'abnégation – lui qui n'est certes pas violoniste mais pianiste – aux conseils avisés (et parfois sévères) de son ami Joseph Joachim pour le mener à son terme, avec le succès que l'on sait. Plus délicate encore est la grande «mise à nu» que représente la confrontation à distance avec le legs (jugé par beaucoup comme insurpassable) de Beethoven dans les grandes formes classiques: concerto, quatuor à cordes, et plus encore dans le registre symphonique… ou quand l'humilité devient un frein à l'expression de sa propre créativité. Malgré un processus qui se déploie péniblement sur plus de quinze ans, le succès est au bout de la route – au bout de l'effort! – et il s'agit bel et bien d'une symphonie de Brahms, même si certains, comme le chef Hans von Bülow, pensent le flatter en évoquant… la Dixième de Beethoven! Modeste jusqu'au bout, le compositeur avait pris toutes ses précautions face au jugement de la postérité en ne se présentant pas lui-même d'entrée de jeu dans la «fosse aux lions» viennoise, mais en confiant la première audition au chef Felix Otto Dessoff et à l'orchestre grand-ducal de Karlsruhe.
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Avec Tosca en version semi-scénique, les musiciennes et musiciens du Gstaad Festival Orchestra achèvent leur riche saison estivale en apothéose. Partageant la scène avec les plus grandes voix du moment – le «Vissi d'arte» de Sony Yoncheva et le «E lucevan le stelle» de Riccardo Massi font déjà saliver! –, ils y ont rendez-vous avec l'un des drames les plus haletants de toute l'histoire de l'opéra, sous la direction experte de Domingo Hindoyan: la romance tragique entre une cantatrice en vue et un peintre idéaliste aux prises avec les tourbillons de la grande Histoire – l'éphémère République romaine mise en place par le bouillant Bonaparte sur fond de Révolution. Attachez vos ceintures… et sortez vos mouchoirs!
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Ce n'est pas un hasard si la Deuxième est l'une des symphonies les plus populaires de Mahler: elle parle de nous, de nos vies, de cette tension permanente qui se joue en notre for intérieur entre cette vie et la mort, face opposée – sombre et inséparable – d'un seul et même être. De la marche funèbre de l'Allegro maestoso initial à la «résurrection» finale clamée par le chœur dans une ambiance d'Ode à la joie sur des mots de Mahler – «Je mourrai pour vivre!» –, en passant par l'idylle campagnarde de l'Andante moderato, le «cri de désespoir» du Scherzo et la simplicité solennelle du fameux Urlicht, qui par la voix de la contralto «éclaire soudain les premiers mouvements» (selon les propres termes du compositeur), on passe par tous les états, tous les questionnements de notre existence, emportés par le flot d'une écriture symphonique et chorale absolument irrésistible. Un véritable défi pour le Gstaad Festival Orchestra et son chef Jaap van Zweden, escortés dans leur odyssée par des solistes et des choristes de premier plan.
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Voilà un programme d'une rare intelligence! Pour mieux révéler les mille et une subtilités des 24 Préludes de Chopin, la jeune pianiste allemande Alice Sara Ott a décidé de les faire dialoguer avec des pages de tous horizons, de Mozart à Nino Rota en passant par Takemitsu et Chilly Gonzales. Avec commentaires et images vidéo en bonus! Si vous ne connaissez pas encore l'art subtile de cette musicienne des plus précoces – qui prend conscience à l'âge de trois ans, alors qu'elle sait à peine parler, que «la musique est le langage qui va au-delà des mots» et décide de lui consacrer sa vie –, allez jeter une oreille à son impressionnante discographie, éditée depuis 2008 sous le label de la Deutsche Grammophon.
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Avec ce deuxième programme de l'été, le Gstaad Festival Gstaad poursuit sa quête des chefs-d'œuvre symphoniques initiée dès sa création en 2014. Sous la baguette de Jaap van Zweden, il s'attaque à l'une des fameuses symphonies «de guerre» de Chostakovitch, la Neuvième, écrite dans le tumulte de l'effondrement du Troisième Reich et des célébrations de la victoire la plus coûteuse de toute l'histoire de la Russie. Une œuvre qui, aux yeux du camarade Staline, aurait dû prendre la forme d'un gigantesque monument à la nation victorieuse, mais qui au final n'atteint pas même la demi-heure, soit moins de la moitié que la Septième (qui témoignait fin 1941 de l'invasion du pays) et de la Huitième (évoquant au plein cœur de l'horreur le siège de Léningrad). De forme et d'instrumentation beaucoup plus légères que les deux précédentes, elle choisit en effet d'évoquer le soulagement du soldat du peuple qui peut enfin regagner son foyer plutôt que l'héroïsme de l'Armée Rouge terrassant la Wehrmacht, façon déguisée – mais non moins courageuse – de condamner la toute-puissance du militarisme stalinien.
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Non contente d'animer trois concerts de la série «Music for the Planet», Patricia Kopatchinskaja trouve encore le temps pour s'offrir – et nous offrir – une respiration de musique de chambre au programme hors norme… comme elle! Avec deux complices de longue date, elle met à l'honneur les fameux Contrastes écrits par Béla Bartók pour son compatriote le violoniste Joseph Szigeti et le clarinettiste de jazz Benny Goodman sur des mélodies très rythmées d'Europe de l'Est, ainsi que le beaucoup plus rare Trio de Paul Schoenfield, compositeur contemporain américain connu pour sa propension à conjuguer musiques traditionnelles et formes classiques – ici l'héritage hassidique dont il est, dit-on, un vrai érudit.
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C'est l'histoire d'un coup de téléphone… devenu tour de chant! Celui que passe une artiste en herbe de 25 ans, nommée Ute Lemper, à une légende de la scène internationale, Marlene Dietrich, égérie du Berlin des années vingt alors en fin de carrière. Un échange de trois heures initié par l'envoi d'une carte postale dans laquelle la jeune chanteuse s'excuse d'avoir été bombardée héritière de la grande Marlene par les médias, et qui aujourd'hui, alors qu'Ute Lemper est à son tour devenue une icône de la planète musique, sert de terreau à un récital très personnel.
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Comment rendre hommage à Vienne sans faire résonner la musique de l'un des plus emblématiques de ses maîtres, Johann Strauss II? Portées par Alfred Eschwé et son Wiener Johann Strauss Orchester, ses valses et polkas seront bien présentes sous la Tente du Festival de Gstaad lors de ce grand gala final… mais elles seront loin d'être seules! Car la Vienne qui danse et qui s'amuse du 19e et du début du 20e siècle, c'était aussi les opérettes aux accents volontiers tziganes de Franz Lehár et Emmerich Kálmán, de même que les spectacles rose bonbon de Carl Zeller. Sans oublier Rudolf Sieczyński, Viennois d'origine polonaise – c'étaient les derniers feux de la mosaïque culturelle de l'immense empire des Habsbourg… – auteur de l'emblématique et inoxydable «Wien, du Stadt meiner Träume» [Vienne, ville de mes rêves], une chanson devenue iconique de la nostalgie de ces temps révolus. On peut compter sur Polina Pasztircsák et Dovlet Nurgeldiyev pour rendre ces pages de velours délicieusement… sucrées!
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Elle est l'un des nouveaux visages de la Deutsche Grammophon… et l'une des perles de la nouvelle volée de «Menuhin's Heritage Artists»! Après deux prestations de haut vol lors de l'édition 2021, Bomsori Kim est de retour dans le plus beau concerto pour violon peut-être jamais écrit: celui de Beethoven. Pour l'escorter: la baguette d'Alain Altinoglu, qui en seconde partie entraînera ses musiciens de l'Orchestre de la Radio de Francfort dans la très «classique» Quatrième de Mahler. Ecrite au tournant du siècle, cette œuvre monumentale, mais qui sait au détour se faire plus légère (avec une orchestration plutôt classique et l'emploi d'éléments «folkloriques» comme des grelots ou un violon solo désaccordé) a la particularité de se terminer sur un quatrième mouvement en forme de lied orchestral, dont le matériau est emprunté au cycle du Knaben Wunderhorn achevé quelques années plus tôt. Baptisé Das himmlische Leben [La vie céleste], ce lied, confié à un soprano, a pour vocation clairement exprimée de nous faire toucher… le Ciel!
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À l'image du fameux «El Sistema» vénézuélien, «Sinfonía por el Perú» s'est fixé pour objectif d'apporter la «grande» musique à ceux qui n'y ont pas accès, en leur permettant de la pratiquer en groupe – en orchestre – et de renforcer ainsi le ciment social. Lancé en 2011 par le plus célèbre des artistes péruviens, le ténor Juan Diego Flórez, le programme joue forcément sur la notoriété de ce dernier. Avec à la clé l'opportunité pour les plus talentueux de ces instrumentistes en herbe de prendre part à de fantastiques tournées internationales, et pour ces musiciens fiers de leurs racines de porter la «voix» du Pérou de par le monde, au travers de programmes faisant la part belle au folklore latino-américain.
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Constance raconte que durant les derniers jours de son existence, à l'automne 1791, Mozart suivait depuis son lit, montre en main, chaque représentation de sa Flûte enchantée par le Theater auf der Wieden de son ami (et frère de loge maçonnique) Emanuel Schikaneder, fredonnant ses airs emblématiques… Pouvait-il offrir plus belle preuve de son attachement à cette partition aujourd'hui entrée dans la légende, dans laquelle il renoue, après la très aristocratique (et italienne) «trilogie Da Ponte», avec le genre du théâtre populaire qui lui va si bien, combinant idéalement féerie enfantine (incarnée par les personnages de Papageno et Papagena) et initiation spirituelle (à travers la quête de Tamino et Pamina)? L'œuvre est portée à la scène par l'un des plus fins spécialistes des relectures baroques et classiques sur instruments historiques, Christophe Rousset, aux commandes de ses Talens Lyriques et de l'Ensemble Vocal de Lausanne, avec en tête de distribution une Sandrine Piau que l'on imagine solaire dans le rôle de Pamina.
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Voilà des années que Patricia Kopatchinskaja nous habitue à ne rien faire comme les autres. Le programme qu'elle présente ici avec les instruments historiques de l'ensemble milanais Il Giardino Armonico s'inscrit parfaitement dans cette dynamique: il fait en effet dialoguer des concertos de Vivaldi avec des œuvres pour violon seul de compositeurs italiens contemporains, dont elle a pour la plupart suscité la création. Et Vienne dans tout cela? La capitale impériale n'est autre – ce que l'on ignore bien souvent – que l'ultime demeure du «prêtre roux». Il y trouve la mort fin juillet 1741 dans le dénuement le plus total et l'indifférence générale. La légende raconte que lors du cérémonial réservé aux indigents célébré en Saint-Etienne se trouvait dans le chœur un jeune garçon du nom de… Joseph Haydn.
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C'est le couronnement de trois semaines de résidence au sommet, au service de la Gstaad Conducting Academy mais également de ses propres productions: sous la baguette de son directeur artistique Jaap van Zweden, le Gstaad Festival Orchestra présente deux chefs-d'œuvre absolus de la littérature romantique. Le premier recèle peut-être le plus beau mouvement lent jamais composé: baptisé de façon totalement absurde «L'Empereur» (alors que Beethoven y lançait au contraire de violentes salves contre son ancien héros Bonaparte devenu tyran de l'Europe et bourreau des Viennois avec ses terribles bombardements), il est rapidement devenu l'un des concertos préférés des pianistes comme des mélomanes. Il sera porté par le prodige canado-polonais Jan Lisiecki, l'une des figures de proue de la nouvelle génération Deutsche Grammophon, qui avait admirablement remplacé l'an passé Hélène Grimaud dans le 20e Concerto de Mozart. Le second chef-d'œuvre est la Quatrième de Tchaïkovski. Une œuvre traversée par la présence sous-jacente de sa nouvelle muse épistolaire, Nadejda von Meck, à qui il a promis de traduire en musique ses «sentiments les plus profonds». Des sentiments doubles, entre la joie d'être en vie au milieu d'un peuple qui «sait s'amuser» et «l'implacable fatum», ce destin qui se rappelle sans cesse à nous et nous montre que «les autres n'ont que faire de [notre personne]».
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C'est sans doute le concerto le moins joué de Beethoven et pourtant l'un des plus séduisants: le Triple offre un terrain de dialogue entre solistes et orchestre digne des plus belles pages de musique de chambre, surtout lorsque, comme ici, cet échange est conduit par des virtuoses qui brillent mais savent aussi faire briller leurs partenaires. Outre la célébrissime Cinquième Symphonie, ce Triple partage l'affiche avec une autre page rare du génie de Bonn: sa Fantaisie chorale. Après avoir laissé en coulisses ses partenaires du début Dmitry Smirnov et Edgar Moreau, le magnifique pianiste Sergei Babayan retrouvera alors sur scène Vasily Petrenko et le Royal Philharmonic de Londres, rejoints par les voix idéales de la Zürcher Sing-Akademie, l'un des meilleurs chœurs de Suisse.
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Malgré leur différence d'âge (près de deux générations), les liens entre Fritz Kreisler et Yehudi Menuhin sont nombreux. Pour le jeune Menuhin, Kreisler fait figure d'idole, au même titre que Jascha Heifetz et Mischa Elman. Il n'hésite pas à le comparer à Beethoven, son compositeur préféré, et avoue se sentir plus proche de son «emphase subtile» que de la «texture éblouissante mais plus superficielle» du jeu de Heifetz. Kreisler le lui rend bien, qui estime qu'à l'âge de douze ans le jeune Menuhin a déployé une grande partie des dons que la nature lui a donné, et surtout qu'il a atteint l'objectif le plus difficile de tout artiste: demeurer soi-même quel que soit le répertoire interprété. À la tête des Menuhin Academy Soloists (dont il a repris la direction en 2019), Renaud Capuçon perpétue cette illustre filiation en plaçant au centre de son enseignement les valeurs qui ont façonné la légende de ces deux géants du violon.
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La (bonne) musique, c'est bien connu, ne connaît pas de frontières. Mozart et les musiques urbaines sont ainsi faits pour se rencontrer! Le succès recueilli depuis 2013 par le spectacle «Breakin' Mozart», imaginé par le chef et metteur en scène allemand Christoph Hagel, en est la preuve éclatante. Hagel, qui s'est fait une spécialité de ces grands shows crossover – à l'image de «Flying Bach» vu par plus de 300'000 personnes dans 27 pays –, y donne rendez-vous depuis son piano aux chanteurs et break-danseurs du DDC Dancefloor Destruction Crew (littéralement «groupe de destruction de piste de danse»), une compagnie fondée à Schweinfurt en 1999 en pleine vague des «battles» urbaines et qui a justement percé à l'international grâce à… Mozart!
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C'est l'unique opéra de Beethoven… mais quel opéra! Un concentré de son génie dramatique mis au service de valeurs emblématiques de sa pensée, profondément marquée par le souffle des Lumières et de la Révolution française: la liberté et la fraternité. Inspiré d'une pièce de Jean-Nicolas Bouilly intitulée Léonore ou l'amour conjugal, son Fidelio donne à voir – et à entendre! – une femme (Léonore) qui se démène pour faire sortir son mari (Florestan) de prison… jusqu'à se déguiser en homme (sous le nom de Fidelio) pour parvenir à s'y infiltrer. Présenté dans une version concertante, ce chef-d'œuvre est l'occasion d'un double retour: celui du ténor-vedette Jonas Kaufmann et du chef Jaap van Zweden à la tête du Gstaad Festival Orchestra.
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Le magazine International Piano l’a qualifié de «dernier des titans». C’est vrai qu’il y a quelque chose de titanesque dans la manière de jouer, d’être au piano de Grigory Sokolov. À l’image d’un Richter ou d’un Gould avant lui, ses concerts font figure d’événements, ses enregistrements live (publiés aujourd’hui par la Deutsche Grammophon) sont attendus comme on attend le prochain épisode d’une série culte. À mille lieues des succès fabriqués qui encombrent les bacs et les couvertures glacées des magazines, la recette du Russe est simple: la musique, et rien d’autre!
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