Episodit
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"Moi, quand je vois la richesse, je ne vois pas seulement le matériel. Nous avons une richesse, le fait d’être ensemble c’est une richesse, le fait de s’aimer c’est une richesse, cette cohésion sociale que nous pouvons avoir, dans nos activités, dans nos projets, ce que nous faisons là, quand nous mettons les gens ensemble en train de réfléchir, c’est une richesse. La richesse n’est pas seulement matérielle, n’est pas seulement financière, mais la richesse c’est au-delà de cela, c’est cette vie que nous pouvons avoir, c’est cette confiance que nous pouvons avoir en notre dieu, c’est cette relation, cette bonne relation que je peux avoir avec mon frère, avec mon mari, avec mon épouse, c’est une richesse."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"La formation, c’est vraiment notre cheval de bataille, parce que la formation anoblit l’homme, la formation pour être capable de faire quelque chose. Sans la formation il est difficile de faire quelque chose. Le programme que nous réalisons aujourd’hui, c’est un programme qui a été bâti ensemble avec le SEL, avec les différents partenaires, avec les différents acteurs locaux, à travers aussi des formations. Donc la formation bâtit aussi l’homme."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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Puuttuva jakso?
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"La santé c’est le bien-être, je peux dire le bien-être holistique, parce que la santé ce n’est pas seulement physique mais il y a aussi cette santé mentale, morale, et aussi psychologique, et c’est tout ce travail que nous faisons. Par exemple dans un centre de santé dans un village, nous n’apportons pas seulement les médicaments ou le matériel mais nous apportons aussi l’évangile. Dans nos centres de santé, souvent nous écrivons : « nous soignons mais c’est Dieu qui guérit ». La santé ce n’est pas seulement le fait d’aller à l’hôpital, voilà, recouvrer la santé, mais, quand dans un village il y a une solidarité, il y a cette entraide-là, là les gens seront en bonne santé. Et le bien-être c’est le bon résultat que nous pouvons obtenir dans toute action de développement."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"Le bonheur c’est ce qui est bien, ce qui nous fait du bien, mais qu’est-ce qui nous fait du bien ? Quand je peux bien manger, une nourriture équilibrée, quand je cultive quelque chose et que je peux récolter ce que j’ai cultivé en quantité, je peux vendre ça et une partie aussi garder pour peut-être la prochaine saison. Ce qui fait aussi du bonheur : quand on prend en charge un enfant qui est mal nourri, qui était vraiment dans des conditions difficiles, et qu’il retrouve sa santé, c’est du bonheur aussi. Mais aussi du bonheur pour nous aussi les acteurs, nous qui accompagnons ces populations, quand nous voyons les résultats que cela donne, les formations que nous organisons, les accompagnements que nous faisons, les appuis que nous donnons à la population, quand ça donne de bons résultats, ça nous fait de la joie, c’est vraiment du bonheur aussi."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"Avec le SEL nous donnons un sourire aux enfants, les enfants qui parfois viennent à l’école sans manger, mais avec le parrainage, avec les tickets repas, on donne quand même du sourire à ces enfants-là. On donne aussi du sourire aux femmes, en les accompagnant durant tout leur parcours quand elles sont enceintes pour accoucher dans de bonnes conditions, et après on leur donne du sourire. On donne aussi du sourire aux paysans qui, avant leurs récoltes, leurs champs, dépendaient des aléas climatiques, mais aujourd’hui, avec le concept de l’agriculture contre-saison, ils peuvent bien gérer ces aléas climatiques et avoir du sourire à la fin, quand ils vont récolter ce qu’ils ont semé. Nous donnons aussi du sourire à ces gens qui ont des maladies chroniques : même si on a le SIDA, même si ça ne peut pas guérir, quand on leur dit, voilà avec ces médicaments vous pouvez vivre positivement dans la vie, on leur donne du sourire."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"Le travail que nous faisons, c’est pour offrir la dignité à toute personne. Cette histoire de la femme samaritaine dans la Bible, qui a obtenu dignité auprès de notre seigneur Jésus Christ, parce qu’elle était, dans toute cette contrée-là, on lui a collé une identité, voilà, elle était rejetée dans la société, mais Jésus lui a donné la dignité. Voilà, le travail que nous faisons c’est vraiment pour donner de la dignité aux humains, aux personnes qui vivent dans la précarité, aux personnes qui sont opprimées dans la société, qui sont rejetée dans la société. Moi, je me dis que c’est le rôle, c’est le travail de tout chrétien, autour de nous, de considérer toute personne en face de nous, une créature de Dieu, qui a besoin de la dignité. Même déjà au niveau de la création, quand Dieu crée l’homme, et quand il lui dit qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul, c’était une manière aussi de donner de la valeur à l’homme. Le Christ a donné de la valeur à l’humain."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"L’eau c’est la vie. Faut bien gérer son environnement pour avoir cette eau qui nous donne la vie. Dans le travail que je fais, dans le travail que nous faisons, nous avons à cœur d’offrir une eau potable, une eau non polluée. Depuis que j’ai commencé ce travail, je pense que nous avons construit plus de cent sources d’eau potable (nous on appelle ça source d’eau potable), pour aider les gens, parce que c’est vrai que dans nos villages, quand les gens vont parfois se laver, surtout les femmes, c’est toujours dans l’eau marécageuse, elles se retrouvent là en train de se laver, et ça fait partie des milieux propices pour les microbes, pour les infections urogénitales. Du coup on fait vraiment cet effort-là de pouvoir offrir une eau propre à la consommation et à l’utilisation."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"L’enfantement, je vois la vie qu’une maman donne, ça passe par les douleurs d’enfantement, mais après les douleurs d’enfantement il y a la joie, on a l’enfant et voilà, nous dans les actions que nous faisons nous accompagnons ces personnes à pouvoir soulager les douleurs d’enfantement, qui sont inévitables, mais du moins on entoure ces personnes, ces femmes-là, aussi à pouvoir accoucher dans de bonnes conditions, pouvoir avoir des enfants dans de bonnes conditions. Mais il y a aussi un autre aspect de l’enfantement, c’est-à-dire enfantement dans le sens de donner naissance aux disciples, aussi. C’est très important. Ce que je fais doit avoir de l’impact. Je dois aussi enfanter les autres personnes qui doivent porter cette vision que j’ai, de manière que si je ne suis plus là, la vision continue, le travail continue."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"Frontières, ça me rappelle que le travail que je fais, c’est sans distinction des races, sans distinction des religions, et sans distinction des tribus. Donc je le fais sans tenir compte de tout cela. Quand on doit offrir de l’eau à un village, je ne dis pas que cette eau est pour les évangéliques ou les baptistes ou les musulmans, mais cette eau, c’est pour tout le monde, c’est pour la population. Quand je dois donner un enseignement sur l’agriculture, sur le virus SIDA, non, je ne fais pas de différence, je ne choisis pas, c’est tout le monde qui est concerné. Si je dois former les leaders religieux, il ne s’agit pas seulement de pasteurs évangéliques ou de pasteurs protestants, mais nous invitons aussi les imams, nous invitons aussi les pasteurs des autres confessions religieuses. Donc il n’y a pas de frontières, de limites, dans le travail que je suis en train de faire."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"L’amour me rappelle la passion que j’ai pour ce que je fais, pour la population, les plus vulnérables, ces enfants qui doivent étudier dans de bonnes conditions, et puis il faut leur offrir un bon cadre à l’école, un bon cadre d’hygiène. Je vois encore ces femmes qui devaient accoucher dans de mauvaises conditions, par terre, mais du fait que j’ai la passion de ce travail, quand, avec notre partenaire le SEL, on construit un centre de santé maternité où les femmes doivent accoucher dans de bonnes conditions, leur offrir de bons lits d’accouchement : plus jamais une femme n’accouchera par terre ou en cours de route. Il y a des femmes qui doivent faire des kilomètres pour venir accoucher à l’hôpital ou au centre de santé. Mais avec tout ce que nous organisons comme formations, on sait bien suivre cette femme-là au village et on peut bien l’avertir que voilà, tu peux déjà te diriger au centre de santé deux jours ou trois jours avant l’accouchement."
Avec Jonathan Mpasi Mayala, directeur du CEPROMOR et intervenant auprès du SEL.
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"J’aime beaucoup travailler la nuit, c’est là que je suis inspiré, c’est là où on m’embête le moins, c’est là où je peux faire plein de choses et puis rêver, et je parlais du Mont Ararat tout à l’heure, il m’arrive souvent de monter sur ce mont la nuit, en fait, et il y a un ciel étoilé. C’est magnifique de juste pouvoir s’asseoir et puis de regarder toutes ces étoiles avec beaucoup de symboles, symbole de toutes les personnes qu’on peut accueillir, symbole de tout ce qui peut se passer, les étoiles filantes aussi, des gens qu’on rencontre et dont on n’entend plus jamais parler. Ce côté nuit, ce côté silence, ce côté temps où les choses peuvent émerger. Pour moi, je suis très créatif après minuit. Tous les grands projets, tout ce que j’ai pu entreprendre, toutes les innovations dont on a parlé, sont toutes nées après minuit en fait, et pour moi, c’est un moment très important dans la création, et dans l’innovation, et dans le temps où on est face à soi-même, et aussi à l’écoute de celui qui nous inspire."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"J’en suis un, mon fils est devenu papa aussi, mais je pense aussi à tous ces papas qu’on accueille, particulièrement quand je vois ce papa d’Afghanistan, alors qu’il attendait son statut de réfugié, qu’il a eu, avec sa famille, je le voyais tous les jours s’occuper de ses enfants, construire une grande balançoire accrochée à un arbre, un bonhomme de neige en plein milieu de l’hiver avec ses enfants, jouer à la balle avec ses enfants, et toujours trouver des animations pour que ses enfants ne pensent pas à la situation qui était difficile, ne pensent pas au stress. Ce papa m’a beaucoup marqué. Je pense à un autre papa, un monsieur albanais, grand, costaud, qui tous les jours prenait le balais et balayait autour du Rilmishof, sans rien demander en retour. Il était là pendant un an et demi et il a eu une OQTF (obligation de quitter le territoire). Ça m’a fait quelque chose de le mettre entre guillemets à la porte, de ne pas avoir trouvé de solution pour lui, et je le revois toujours encore balayer. Je repense aussi à ce papa qui était seul avec deux garçons, qui au moment de son départ, lui aussi il a eu le statut de réfugié, a souhaité planter trois arbres, symbolisant lui et ses deux enfants, pour qu’ils prennent racine au Rilmishof encore."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"C’est pas comme les tiques, mais c’est des petites bêtes qui viennent vous piquer et qui essaient de vous embêter dans tout ce que vous faites, et c’est vrai que, quand on a des projets, quand on est innovant, quand on travaille, quand on essaie de trouver des solutions, on a toujours toujours des personnes qui sont très sceptiques. L’idée c’est de ne pas les écouter, et puis d’avancer. Je me bats contre ces petites voix qui sont toujours en train de me dire que c’est pas possible, qui sont très sceptiques sur tout ce qu’on fait. J’aime bien être sourd par rapport à ce mot-là."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"Quand je pense à vacances, je pense toujours à la phrase qu’on me dit au moins une fois par mois : ah, t’es dans un centre de vacances, le Rimlishof il est magnifique, tu es tout le temps en vacances. Oui, je suis tout le temps en vacances, effectivement. Et quand ma journée est longue je monte sur ce qu’on appelle le Mont Ararat en face du bâtiment principal, je m’assieds sur le banc et je regarde les belles montagnes, et c’est vrai que je me crois un peu en vacances. C’est peut-être un terme que ma famille me rappelle de temps en temps : « c’est quand qu’on part en vacances papa ? ». Parce que c’est vrai que quand on est engagé, c’est un terme qu’on a tendance à oublier aussi, mais qui fait du bien et qui permet de se ressourcer aussi. Quand je pense aux vacances, j’arrive aussi à me poser, et puis à prendre du temps pour moi, pour les autres, pour ma famille surtout, voilà, un terme très important."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"Quand je pense au passé je repense à tous ceux qui y ont cru quand la ligue a acheté le Rimlishof en fait. Trois ans de travaux. Et je pense à tous ceux qui ont eu à cœur d’acheter cette maison pour accueillir, et aujourd’hui je les remercie. Grâce à eux on peut faire un travail qui est extraordinaire, d’accueils très divers. Je ne pense pas qu’ils pensaient à ce type d’accueil de demandeur d’asile en 1982 quand le Rimlishof a été acheté, mais par leur ténacité, par leur vision des choses bien faites, aujourd’hui on bénéficie encore de matériel, de bâtiments, qui sont encore en bon état plus de 35 ans après, parce que des gens du passé ont fait les choses bien. Et ça m’encourage à, moi aussi, aller au-delà juste du minimum, mais de faire le maximum, de faire les choses bien, pour que les gens du futur puissent en profiter pleinement aussi."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"C’est ce qu’on rencontre tous les jours, en fait. C’est top. Parce que ça nous permet de ne pas avoir de routine. J’aime bien les obstacles parce que ça permet de réfléchir différemment : quand on a un obstacle on est obligé d’innover. On a deux manières de voir les obstacles, et moi j’aime bien la manière de se dire : ok on a un obstacle, on va essayer de voir comment est-ce qu’on peut faire. Pas forcément le contourner, mais en faire une force, faire quelque chose qui peut nous aider. Je pense que c’est important. Tout au début, au niveau des demandeurs d’asile, on nous avait demandé d’en accueillir 70. Moi, j’ai refusé, j’ai dit : c’est pas la mission du Rimlishof de ne faire que de la demande d’asile, en fait, on fait des camps, des colonies de vacances, l’accueil de groupes et ainsi de suite. J’aime beaucoup la mixité, la rencontre des personnes, et donc de n’avoir qu’un seul public, c’était pas dans la mission de la maison. Et du coup, au bout d’un moment, l’état nous a dit : ok on va tout fermer. Y a tout qui s’est écroulé, on s’est dit : ben voilà, tout va s’arrêter. Mais c’était un obstacle, et après un week-end de réflexion on a proposé une nouvelle manière d’accueillir les personnes, qui coûtait moins cher à l’état que ce que eux proposaient. Du coup, ils ont accepté, et puis nous voilà en 2022, et puis après cet obstacle de 2010 on est toujours encore là. Pour moi, l’obstacle est très positif et nous fait avancer, nous fait réfléchir différemment."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"Quand je m’occupe d’enfants je raconte une histoire par rapport à la salade de fruits, parce que justement chacun est différent, on est parfois des bananes, ou des pommes, des poires. Si on mange juste la poire, ça a un goût particulier, si on mange juste la banane ça a un goût particulier, mais si on coupe tout ça en petits morceaux et si on mélange tout, ça a quelque chose de magique. Ça a un goût extraordinaire, on peut retrouver plein plein de choses. Ça rafraichit beaucoup. Et puis en plus, ça fait penser au travail d’équipe. Quand on travaille ensemble, chacun peut apporter sa saveur. Et du coup, c’est nettement meilleur qu’une seule et unique saveur. C’est important de travailler un peu comme une salade de fruits. Et puis, la salade de fruits, les fruits sont coupés aussi. Ça nous amène aussi quelque part à l’humilité. C’est pas des gros bouts qu’on prend, c’est des petits bouts de chaque fruit qu’on arrive à mettre en bouche, et avoir une saveur particulière ensemble, donc quand on travaille sous cette forme-là, c’est pas juste une personne qui a la primeur, c’est pas juste une idée, mais c’est plein de petites idées qui ensemble arrivent à faire quelque chose de très bon, de succulent en fait."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"Je crois que quand on travaille dans le social, avec des personnes, à un moment donné il faut être engagé, faut pas juste faire son travail parce qu’on fait son travail pour nourrir notre famille ou pour vivre, il faut à un moment donné se dire : « bah tiens, de quoi a besoin l’autre ? Toutes ces personnes que j’accueille ? ». Quand je parle d’engagement c’est aussi s’entourer d’une équipe, avec laquelle on peut partager. Le fait de pouvoir partager avec d’autres cet engagement, de ne pas se retrouver seul, ça permet aussi d’être beaucoup plus efficace, parce qu’on peut s’engager à fond et puis être dans son chemin et laisser tous les autres de côté par rapport à notre engagement, et du coup beaucoup de gens tombent à côté de nous mais on ne les voit pas parce qu’on est tellement engagé, on ne voit pas ce qui se passe. L’engagement, pour moi aujourd’hui, c’est réfléchir ensemble à ce qu’on peut faire pour aider les autres, mais de façon raisonnée et raisonnable. On va beaucoup plus loin dans cet engagement."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"C’est un terme que j’ai appris à mettre en pratique en fait dans l’accueil des familles. On travaille avec la Banque Alimentaire et quand on partage tous les éléments qu’on reçoit aux différentes familles, ça amène très vite des problèmes puisque les familles, c’est des familles de trois, y a des familles de dix. Et donc être équitable c’est donner les mêmes denrées, mais que chacun puisse avoir la même chose en fait. J’ai l’exemple aussi de quelqu’un qui travaillait chez nous, en pensant être juste il disait : « je mets au milieu de la cour des jouets, et puis vous vous débrouillez avec les dix familles et les vingt enfants qui sont là. Vous vous les partagez ». Et puis ça a posé des graves problèmes de relations entre les familles. Je ne sais pas si vous connaissez l’image de différentes personnes qui sont en train de regarder un match de foot derrière une balustrade, et puis, le fait d’être juste, on est tous au même niveau, et puis finalement le plus petit il n’arrive pas à voir puisqu’il est trop petit, et être équitable c’est mettre des estrades à différents niveaux pour que chacun puisse voir la même chose au même moment. Donc on essaie, auprès de ces familles, pas de leur donner la même chose exactement, mais suivant les besoins, et de leur apprendre qu’ils sont tous différents. Une fois qu’ils ont compris qu’ils sont tous différents avec des besoins différents, ils apprennent aussi à savoir qu’on peut donner de l’aide de façon différente à toutes ces personnes et être équitable dans notre manière d’aider."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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"Un bon terme parce qu’une collaboratrice est actuellement en burn out, voilà, une collaboratrice qui s’occupait des familles justement, quelqu’un qui avait beaucoup d’expérience, toutes les familles l’appelaient « la maman », et elle était tellement impliquée qu’au bout d’un moment tout a explosé et puis elle se retrouve maintenant en burn out. Donc un gros sujet auquel je m’attèle pour pouvoir travailler avec les personnes, prévoir, en fait, et les aider à ne pas tomber en burn out, justement, dans leur façon de s’impliquer, dans leur façon de vivre les choses. Ma génération, c’était ou s’impliquer à fond ou s’impliquer pas du tout. Je pense qu’on doit réfléchir à la demi-mesure en fait, pour pouvoir aussi respirer, pour pouvoir reprendre du temps pour soi, pour pouvoir vivre quelque chose avec sa famille, avec les gens qui nous entourent, sans être pris dans le tourbillon de l’aide qu’on veut apporter aux autres."
Avec Alain Nussbaumer, directeur du Rimlishof.
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