Episodes
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Co-écrit par David Graeber, anthropologue, et David Wengrow, archéologue, The Dawn of Everything. A new History of Humanity propose de relire l’histoire de l’humanité à partir de récentes découvertes en archéologie et en anthropologie. Les auteurs montrent, dans ce livre, la diversité des sociétés humaines et des options en matière d’organisation politique, contre le récit simpliste de la naissance de l’État et de notre modèle de société. Si leur analyse porte sur des sociétés longtemps disparues, leur intention est claire : remettre la diversité à l’honneur et nous faire imaginer d’autres possibles en matière de politique.
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En été 2022, le sociologue allemand Heinz Bude publiait un article sur son activité de consultant pour le ministère de l'Intérieur allemand. Dès mars 2020, un petit groupe d'experts travaillait à des recommandations pratiques sur comment faire passer la décision politique du confinement auprès de la population. Contrairement au discours politique, ce fut donc la « science » qui suivait et servait la politique, et non l'inverse.
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Episodes manquant?
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Dans la pensée du philosophe politique américain Sheldon Wolin, le « totalitarisme inversé » désigne un système politique original, qui ne relève ni de la démocratie, ni du totalitarisme historique. Ce serait le système politique qui s'est mis en place dans l'après-11 septembre (2001).
Pour une analyse plus détaillée dans le contexte de la réflexion sur la post-démocratie (Colin Crouch, 2000, 2004, 2020) voir : https://www.thsimonelli.net/le-spectre-du-totalitarisme-inverse/
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C’est ce qu’indiqueraient certaines enquêtes… Contre l’effet produit par l’inflation des publications et plus généralement l’idée communément admise selon laquelle nous vivons dans le tourbillon du progrès et des nouvelles technologies toujours plus performantes, tout montre que la science devient plus difficile, « Science is getting harder », nous dit Matt Clancy.
Il est en effet de plus en plus difficile de faire des découvertes dépassant les anciennes. Si les publications n’en finissent pas d’être plus nombreuses, les découvertes qu’elles présentent sont de moins en moins ambitieuses. Pour la physique, le temps des grandes découvertes se situerait dans les années 1910-1930 (importance de la révolution quantique). En chimie et en physiologie/médecine, ce sont les années 1950-1980 qui auraient été les plus fructueuses. L’importance des « top-cited papers », ces articles les plus cités d’entre tous, est ainsi exagérée, enflée sous l’effet de l’inflation des publications (également due aux exigences du monde académique pour obtenir un poste ou progresser dans sa carrière), et reflète peu l’importance des résultats présentés.
Une étude quantitative à paraître, citée par Clancy et portant sur les titres des articles (et donc le contenu annoncé) montre que, entre 1935 et 1975, le nombres des sujets uniques traités est en augmentation, mais que ce nombre a commencé à stagner dans les années 70, pour baisser à partir de la période 1999-2013 – reflétant une recul de l’innovation et une tendance à l’homogénéisation (qui peut encore là être imputable à la nécessité de produire vite des résultats tangibles pour avancer dans la carrière).
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La notion actuelle de la « théorie de la conspiration » repose sur la définition qu’en donnait le philosophe autrichien Karl Popper dans les années 1960.
Si Popper est surtout connu pour ses travaux sur les sciences naturelles, sa réflexion s’étendait aussi aux sciences sociales. C’est dans ce contexte, en rapport au critère de démarcation entre « vraies » et « fausses » sciences, que Karl Popper proposait la notion de la « théorie conspirationniste de la société ».
Ainsi, Popper est, avec son ami, l’économiste Karl Friedrich von Hayek, le premier penseur de la théorie de la conspiration.
Il est bien connu que Popper a introduit un critère de démarcation entre vraies sciences et pseudosciences en sciences naturelles. Et, on oublie donc parfois qu’il a fait de même pour les sciences sociales.
En sciences sociales aussi, il y a lieu, selon Popper, de distinguer entre les vraies sciences sociales et les pensées de l’histoire, de la politique ou de la société qui seraient erronées par principe. Pour illustrer cette distinction à la lumière d’un exemple concret : les vraies sciences de la société seraient par exemple les théories économiques et sociales de Friedrich von Hayek ou de Milton Friedman. Une fausse science, ou une pseudoscience économique ou sociale serait celle de Marx.
De fait, et même s’il a occasionnellement nuancé cette appréciation, Popper pense que les analyses et les réflexions marxiennes représentent l’exemple même d’une pseudoscience. Et, allant plus loin : elles représentent l’exemple même d’une théorie de la conspiration. Car l’équivalent des pseudosciences en sciences naturelles sont les théories conspirationnistes de la société en sciences sociales.
Qu’est-ce qu’alors qu’une théorie conspirationniste de la société ?
Pour Popper, une théorie conspirationniste est une théorie qui voit dans les événements du monde social et historique les résultats d’intentions de personnes ou de groupes puissants. Penser que les phénomènes sociaux, politiques et surtout économiques puissent être voulus, dirigés, contrôlés ou du moins gérés est, pour Popper, le signe le plus clair du conspirationnisme.
On comprend alors pourquoi la pensée Marxienne peut apparaître comme une théorie de la conspiration aux yeux de Popper. En concevant l’histoire humaine comme histoire de luttes de classe, Marx suppose en effet, que les faits politiques et économiques soient déterminés par des intérêts et des intentions.
Dans la même veine, on pensera évidemment aussi à la sociologie de Max Weber qui, contrairement à Durkheim, tentait d’expliquer les faits sociaux de par leur sens, c’est-à-dire aussi de par les intentions des acteurs sociaux. Voilà donc les deux représentants les plus fameux de théories conspirationnistes en sciences sociales.
En fait, selon Popper, il n’y a rien de particulièrement nouveau dans les théories conspirationnistes de la société. Car le « conspirationnisme » ou la pseudoscience sociale, ne représente qu’une version sécularisée du théisme traditionnel :
« Cette théorie, qui est plus primitive que la plupart des formes de théisme, s'apparente à la théorie de la société d'Homère. Homère concevait le pouvoir des dieux de telle manière que tout ce qui se passait dans la plaine devant Troie n'était qu'une réflexion des diverses conspirations sur l'Olympe. La théorie de la conspiration de la société n'est qu'une version de ce théisme, de la croyance en des dieux dont les caprices et les volontés gouvernent tout. Elle découle de l'abandon de Dieu et de la question suivante : « Qui est à sa place ? » Sa place est alors occupée par divers hommes et groupes puissants - des groupes de pression sinistres, à qui l'on reproche d'avoir planifié la grande dépression et tous les maux dont nous souffrons. »
Popper, K. R. (2002 1963). Conjectures and Refutations : The Growth of Scientific Knowledge. Routledge, p. 165-166)
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Par-delà le débat actuel sur les conceptions juridiques et philosophiques, il existe une « part maudite », voilée, qui se cache derrière les discussions rationnelles sur le châtiment. (Texte par Th. Simonelli. Lu par l'auteur.)