Episodes
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Je vous souhaite de passer un bel été ! Rendez-vous le 31 août pour la reprise sur Pourquoi donc ?
D'ici là, pour découvir tous les podcasts Choses à Savoir: www.chosesasavoir.com
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Musique:
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Aujourd’hui, on apprend au collège que le sang circule dans notre corps en boucle, propulsé par le cœur. Une évidence, non ? Et pourtant, cette idée a été longtemps refusée, moquée, combattue. Même après sa découverte en 1628 par le médecin anglais William Harvey.
Mais pourquoi une telle résistance face à une vérité scientifique ?
Il faut d’abord comprendre d’où l’on vient. Pendant près de 1 500 ans, l’enseignement médical en Europe repose sur les écrits de Galien, un médecin grec du IIe siècle. Selon lui, le sang est produit dans le foie, puis "absorbé" par les organes. Le cœur, lui, ne fait que réchauffer ce sang. Et surtout : le sang ne circule pas. Il est constamment consommé et remplacé. C’est ce qu’on appelle une théorie non circulatoire.
Ce modèle, accepté sans remise en question pendant des siècles, est profondément lié à la vision chrétienne du monde : le cœur est le siège de l’âme, et remettre en question son rôle, c’est presque une offense au divin. Or, à l’époque, l’Église contrôle les universités, y compris les facultés de médecine. Ce sont des docteurs en théologie qui valident ou non ce qui peut être enseigné.
En 1628, William Harvey publie un ouvrage révolutionnaire : Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis in Animalibus. En se basant sur des dissections, des observations, des expériences sur des animaux, il démontre que le cœur fonctionne comme une pompe et que le sang circule en boucle dans le corps, propulsé par les battements cardiaques.
Réaction ? Tollé. Moqueries. Harvey est traité de charlatan. On le caricature, on dit que ses idées sont absurdes, contraires à la tradition… voire à Dieu.
En France, la médecine est encore très dominée par le galénisme. Jusqu’en 1672, soit plus de 40 ans après la publication d’Harvey, la circulation sanguine n’est pas enseignée dans les facultés de médecine. Ce n’est que grâce à l’intervention directe de Louis XIV, influencé par ses propres médecins modernistes, que cette connaissance est enfin intégrée à l’enseignement officiel. Le roi impose la rupture avec Galien, contre l’avis des conservateurs ecclésiastiques.
En résumé : la vérité scientifique ne s’impose pas toujours d’elle-même. Elle se heurte aux dogmes, aux traditions, aux institutions. Harvey avait raison. Mais il a fallu un roi pour qu’on ose enfin l’écouter.
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Episodes manquant?
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On est en 2001. Dans une salle de réunion chez Apple, les ingénieurs présentent à Steve Jobs ce qu’ils pensent être une petite révolution : le tout premier iPod. Compact, élégant, déjà révolutionnaire pour l’époque. Un petit bijou de technologie.
Jobs regarde l’objet. Il le tourne, l’examine en silence, le pèse dans sa main.
Les ingénieurs sont confiants :
— "C’est le plus petit qu’on puisse faire, Steve. Il n’y a plus un millimètre de place dedans."
Silence. Puis, sans dire un mot, Steve Jobs se lève, marche jusqu’à un aquarium installé dans la pièce, et… laisse tomber le prototype dedans.
Un ploc.
Des bulles remontent à la surface.
Et Jobs de déclarer, calmement :
— "Vous voyez ces bulles ? Ça veut dire qu’il y a encore de l’air. Donc de la place. Faites-le plus petit."
Cette scène est devenue légendaire. Elle résume à elle seule l’esprit Jobs : aucune limite, aucun compromis, aucune zone de confort. Ce n’était jamais assez fin, assez rapide, assez simple. Il fallait toujours pousser plus loin.
Mais… est-ce que cette histoire est vraie ? Rien n’est moins sûr.
Elle a été rapportée dans plusieurs livres sur Apple, mais aucun ingénieur n’a jamais confirmé y avoir assisté. Pas de témoin direct. Pas de preuve. Une belle histoire, oui. Mais sans source solide.
En revanche, ce qu’on sait avec certitude, c’est que Steve Jobs raisonnait de cette manière. De nombreux témoignages confirment qu’il demandait sans cesse à ses équipes de refaire ce qu’elles pensaient impossible. Il détestait les limites techniques, les phrases du type "on ne peut pas faire mieux".
Alors, que ce geste dans l’aquarium ait eu lieu ou non, peu importe. Il symbolise parfaitement l’exigence radicale de Steve Jobs, et la culture Apple de l’époque.
Le mythe vaut presque autant que le fait.
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L’OTAN, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, a été créée en 1949 pour assurer une défense collective face à la menace soviétique. Au départ, son quartier général n’était pas du tout à Bruxelles, mais à Paris. Jusqu’en 1966, c’est dans la capitale française que se trouvait le siège de l’OTAN, plus précisément au Palais de Chaillot, puis à Porte Dauphine.
Mais tout bascule avec le général de Gaulle.
En 1966, le président français décide de retirer la France de la structure militaire intégrée de l’OTAN (même si elle reste membre de l’organisation politique). Il refuse que des troupes étrangères soient stationnées en France en temps de paix. Résultat : l’OTAN doit déménager… et vite.
Alors pourquoi Bruxelles ? Pour trois raisons principales :
Sa position géographique et diplomatique
La Belgique est située au cœur de l’Europe de l’Ouest, entre la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. C’est un pays stable, neutre dans les grands conflits idéologiques du XXe siècle, et ouvertement pro-européen et pro-américain. Elle est donc un choix diplomatiquement consensuel.
Sa tradition multilatérale
La Belgique est un pays qui aime les institutions internationales : elle héberge déjà des organismes comme l’Union européenne (la Commission, le Conseil, le Parlement en partie). Installer l’OTAN à Bruxelles s’inscrit dans cette logique d’accueil.
Sa réactivité et sa disponibilité
Lorsqu’il a fallu trouver une nouvelle maison pour l’OTAN, la Belgique s’est montrée extrêmement coopérative. Elle a rapidement proposé un site à Evere, dans la banlieue nord-est de Bruxelles. Un bâtiment provisoire y a été construit, puis remplacé en 2017 par un tout nouveau siège ultramoderne.
En résumé : si le siège de l’OTAN est à Bruxelles, c’est à la fois parce que la France l’a expulsé, et parce que la Belgique cochait toutes les bonnes cases : centrale, neutre, multilatéraliste… et efficace.
Depuis, Bruxelles est devenue la capitale militaire de l’Occident, en complément de son rôle de capitale politique de l’Europe.
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À première vue, difficile d’imaginer deux choses plus différentes que la bière et le vagin. L’un est une boisson conviviale, l’autre un organe intime, essentiel à la reproduction. Et pourtant, un fait scientifique inattendu les relie : leur acidité naturelle. Plus précisément, le pH de la bière est très proche de celui du vagin. Un détail curieux… mais tout à fait exact.
Le pH, ou potentiel hydrogène, mesure l’acidité ou l’alcalinité d’une substance sur une échelle de 0 à 14. Un pH de 7 est neutre (comme l’eau pure), tandis qu’un pH inférieur à 7 est acide, et supérieur à 7, basique. Plus on s’éloigne de 7, plus l’acidité ou la basicité est marquée.
Commençons par la bière : son pH moyen varie entre 4,0 et 4,5. Ce niveau d’acidité est en grande partie dû au malt et surtout aux houblons utilisés pendant la fabrication. Ces composants végétaux apportent non seulement de l’amertume mais aussi des acides qui empêchent le développement de bactéries indésirables. Ce pH modérément acide contribue également à la fraîcheur et à la stabilité de la boisson.
Du côté du corps humain, le vagin a naturellement un pH situé entre 3,8 et 4,5. Ce milieu acide est principalement dû à la présence de lactobacilles, des bactéries bénéfiques qui transforment le glycogène (sucre produit par les cellules vaginales) en acide lactique. Cette acidité est essentielle : elle forme une barrière naturelle contre les infections, en empêchant le développement de bactéries pathogènes, de levures et d’autres micro-organismes.
Ce point commun – un pH acide proche – est donc le fruit de mécanismes très différents, mais aux effets similaires : la protection. Dans les deux cas, l’acidité empêche la prolifération d’agents indésirables, qu’ils soient bactériens dans le cas de la bière, ou pathogènes dans celui du vagin. Un environnement trop basique dans l’un ou l’autre cas serait synonyme de déséquilibre, voire de contamination.
Faut-il pour autant tirer des conclusions pratiques ? Pas vraiment. Ce parallèle est surtout une curiosité biologique et chimique. Il illustre comment des environnements très éloignés peuvent, par nécessité de défense, évoluer vers des conditions similaires. Cela dit, il n’est pas recommandé de comparer les deux au-delà de leur pH.
En résumé, la bière et le vagin partagent un pH acide, entre 3,8 et 4,5, un chiffre discret mais crucial pour leur bon fonctionnement. Une coïncidence insolite, qui montre encore une fois que la chimie est partout, jusque dans les endroits les plus inattendus.
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Foin et paille : deux mots souvent confondus, deux matières végétales pourtant très différentes, tant par leur origine que par leur usage. Dans une grange ou un clapier, ces deux éléments peuvent cohabiter… mais ils n’ont ni le même rôle, ni la même valeur nutritive.
Commençons par le foin. Il s’agit d’un mélange d’herbes séchées, récoltées en général au début de l’été. Ce sont principalement des graminées (comme le ray-grass ou la fléole) et des légumineuses (comme la luzerne ou le trèfle). Le foin est fauché avant que les plantes ne montent trop en graine, afin de conserver une bonne teneur en fibres, minéraux et protéines. Il est ensuite séché naturellement au soleil ou artificiellement, puis stocké à l’abri de l’humidité.
Le foin est un aliment, principalement destiné aux animaux herbivores : chevaux, moutons, vaches, chèvres, et bien sûr… lapins. Il constitue pour eux une base essentielle de leur alimentation. Non seulement il les nourrit, mais il favorise aussi l’usure naturelle des dents chez les rongeurs et assure un bon transit intestinal. Plus le foin est vert et odorant, plus il est riche et de bonne qualité.
La paille, elle, vient d’un tout autre processus. Il s’agit du résidu végétal issu de la culture de céréales comme le blé, l’orge ou l’avoine. Une fois les grains récoltés, on ne garde que les tiges sèches et creuses : c’est cela, la paille. Elle est beaucoup plus pauvre sur le plan nutritionnel. On dit même qu’elle est quasiment inerte sur le plan alimentaire. Elle n’est donc pas donnée à manger, sauf en cas de pénurie, et encore, de façon très limitée.
En revanche, la paille est idéale comme litière. Elle est sèche, absorbante, confortable et isolante. Les animaux s’y couchent, s’y blottissent, y font leurs besoins. C’est ce qu’on retrouve dans les étables, les clapiers ou les poulaillers. Sa texture creuse et cassante n’est pas agréable à mâcher : un bon point, car cela évite que les animaux ne la mangent.
En résumé, le foin est à la fois nourrissant et essentiel à la santé digestive des herbivores, tandis que la paille est un matériau de couchage, utile pour le confort et l’hygiène. Visuellement, on les distingue aussi : le foin est souvent plus vert, souple et odorant, la paille est jaune, rigide et sèche.
Alors, si vous avez un lapin : le foin, c’est dans la gamelle. La paille, c’est dans la litière.
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Quand on observe le plan de Paris, la succession des vingt arrondissements trace une spirale compacte, si parfaite qu’on la surnomme « l’escargot ». Contrairement à la légende, cet enroulement n’a rien d’esthétique : il résulte de deux opérations de découpage que la capitale a connues, d’abord sous la Révolution française, puis sous Napoléon III, chacune répondant à des impératifs très prosaïques.
Le 11 octobre 1795, la Convention thermidorienne supprime les anciennes paroisses héritées de l’Ancien Régime et répartit Paris en douze arrondissements. Le principe retenu est celui d’une lecture « en zigzag » : on commence au Palais-Royal, on longe la Seine vers l’ouest, puis on remonte vers le nord jusqu’aux Buttes-Montmartre, avant de redescendre vers l’est. Ce système, calqué sur la façon dont on tourne les pages d’un livre, suffisait tant que la ville restait contenue à l’intérieur du mur des Fermiers généraux.
Or, à partir de 1852, Napoléon III engage le préfet Haussmann dans un vaste projet d’embellissement. Pour aérer la ville, il faut annexer les faubourgs qui se sont densifiés de l’autre côté des fortifications de Thiers. Le décret du 1ᵉʳ janvier 1860 agrandit Paris et absorbe onze communes voisines : Passy, Auteuil, Belleville, La Villette, entre autres. En conséquence, la capitale passe de douze à vingt arrondissements ; il devient impossible de garder la vieille numérotation sans bouleverser des milliers d’adresses déjà gravées dans la pierre.
Haussmann se met donc en quête d’un schéma qui limite les changements. Avec l’ingénieur Alphand, il décide de prendre le Louvre comme point de départ, symbole central du pouvoir, puis d’attribuer les numéros en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre : on balaye la rive droite jusqu’à la barrière d’Ivry, on traverse la Seine au Jardin des Plantes, et l’on achève la boucle sur la rive gauche pour revenir vers Passy. Ce mouvement continu forme une spirale, maintient presque intacte la numérotation du centre et immortalise, par le simple dessin d’une coquille, les priorités sociales et la hiérarchie spatiale voulues par le Second Empire.
Rapidement, Charivari et Le Monde illustré repèrent cette forme et la baptisent « l’escargot parisien ». Le surnom reste : il suffit de suivre la coquille pour se repérer, du Louvre (1ᵉʳ) à Belleville (20ᵉ). La logique est si ancrée qu’en 2020, lors des débats sur la fusion administrative des quatre premiers arrondissements, la Ville a préservé la numérotation historique pour ne pas briser la spirale. Ainsi, si les arrondissements de Paris forment un escargot, c’est parce que la capitale a cherché, en 1860, le compromis le plus efficace : économiser les plaques, ménager les riches, intégrer de nouveaux quartiers et offrir au promeneur l’un des plans urbains les plus reconnaissables du monde.
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Il est tentant de donner une carotte à un lapin, surtout à cause de l'image populaire véhiculée par des dessins animés comme Bugs Bunny. Pourtant, les carottes ne sont pas un aliment adapté au quotidien des lapins, et en abuser peut nuire à leur santé. Voici pourquoi il ne faut surtout pas en donner régulièrement à votre lapin :
Trop sucré pour leur système digestif
La carotte est un légume-racine très riche en sucres. Or, l’intestin du lapin est adapté à une alimentation pauvre en glucides et riche en fibres, comme le foin et les herbes. Une consommation régulière de carottes peut déséquilibrer leur flore intestinale et provoquer des ballonnements, de la diarrhée, voire des entérites potentiellement fatales chez les lapereaux.
Mauvais pour leurs dents
Contrairement à ce qu’on pense, les carottes ne sont pas assez dures pour entretenir la pousse continue des dents du lapin. Seul le foin permet un bon frottement et une usure naturelle.
Risque d’obésité
À cause de leur teneur élevée en sucre, les carottes peuvent favoriser une prise de poids rapide, surtout si l’animal vit en intérieur et se dépense peu. Un lapin obèse est plus exposé aux problèmes cardiaques, articulaires et urinaires.
Alors, que donner ?
Le foin doit représenter 80 à 90 % de son alimentation. En complément, on peut lui offrir des légumes-feuilles (endives, fanes de carottes, céleri-branche, coriandre…), un peu de granulés de qualité sans céréales, et très exceptionnellement, un petit morceau de carotte en friandise, pas plus d’une ou deux fois par semaine.
Conclusion :
Les carottes ne sont pas toxiques, mais elles doivent être considérées comme des bonbons pour lapin : un petit plaisir rare, et certainement pas une base de l’alimentation.
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La Thaïlande, anciennement appelée royaume de Siam, est l’un des rares pays d’Asie à n’avoir jamais été colonisé par une puissance européenne. Cette exception historique s’explique par un ensemble de facteurs diplomatiques, géopolitiques et internes qui ont permis au pays de préserver son indépendance durant tout le XIXe siècle.
Une position géographique stratégique
La Thaïlande se situait entre deux grandes puissances coloniales rivales : les Britanniques à l’ouest (en Birmanie et en Malaisie) et les Français à l’est (au Laos, au Cambodge et au Vietnam). Plutôt que de s’emparer du Siam, ces puissances ont préféré en faire un État tampon pour éviter un affrontement direct. Cette situation géopolitique a offert au royaume une marge de manœuvre précieuse.
Une diplomatie habile et moderne
Le rôle des rois du Siam a été déterminant. En particulier, le roi Mongkut (Rama IV) et son fils Chulalongkorn (Rama V), qui ont régné de 1851 à 1910, ont mené une politique de modernisation et de diplomatie très habile. Ils ont envoyé des ambassadeurs en Europe, étudié les institutions occidentales, et signé des traités commerciaux avec les puissances coloniales pour entretenir des relations pacifiques.
Chulalongkorn, notamment, a réformé l’administration, l’armée, l’éducation et la justice pour montrer que son royaume était « civilisé » et capable de s’administrer lui-même — un argument essentiel à l’époque pour échapper à la domination coloniale, qui se justifiait souvent par la « mission civilisatrice ».
Des concessions territoriales stratégiques
Pour préserver leur cœur territorial, les rois de Siam ont parfois dû céder des provinces périphériques. En 1893, le royaume abandonne le Laos à la France, et plus tard certaines régions du Cambodge et de la Malaisie. Ces pertes ont été douloureuses, mais elles ont permis de préserver l’indépendance du pays central. La stratégie était claire : perdre un peu pour ne pas tout perdre.
L’intelligence culturelle et symbolique
Les souverains thaïlandais ont aussi su jouer sur la valorisation de leur monarchie, en adoptant certains codes occidentaux tout en affirmant leur spécificité. Ils se sont faits photographier en costumes européens, ont appris l’anglais et le français, tout en gardant une forte identité culturelle thaïe.
En résumé
La Thaïlande n’a jamais été colonisée grâce à un jeu d’équilibre subtil entre modernisation interne, concessions diplomatiques et rivalités entre puissances étrangères. Les rois du Siam ont su anticiper les menaces, moderniser leur État, et utiliser les tensions entre Britanniques et Français pour préserver l’indépendance nationale, une exception remarquable dans l’histoire de l’Asie du Sud-Est.
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Le docteur José Manuel Rodríguez Delgado est célèbre pour avoir été l’un des pionniers de la neurostimulation du cerveau. Ce neurophysiologiste espagnol, actif surtout dans les années 1950 à 1970, est devenu célèbre (et controversé) pour ses expériences spectaculaires visant à contrôler le comportement humain et animal à distance à l’aide de dispositifs électroniques implantés dans le cerveau.
1. L’invention du "stimoceiver"
Delgado a mis au point un appareil appelé "stimoceiver" : un petit émetteur implanté dans le cerveau d’un sujet (humain ou animal), permettant de stimuler certaines zones cérébrales à distance via des ondes radio. L’objectif ? Explorer le rôle précis de certaines régions du cerveau dans le comportement, les émotions ou la motricité.
2. L'expérience du taureau
Son expérience la plus célèbre reste celle de 1963, lorsqu’il est parvenu à arrêter un taureau en pleine charge dans une arène de Cordoue, simplement en appuyant sur un bouton. Le taureau, équipé d’un stimoceiver, s’est brusquement arrêté net à quelques mètres de Delgado. Cette scène a frappé les esprits et a symbolisé la capacité (réelle ou exagérée) de la science à contrôler le vivant par la technologie.
3. Le contrôle du comportement humain
Delgado a également mené des expériences sur des patients souffrant de troubles psychiatriques. En stimulant certaines zones du cerveau, il parvenait à provoquer ou apaiser la colère, le plaisir ou la peur. Ces travaux ont alimenté l’idée que les émotions et comportements humains pouvaient être "programmés", ce qui a suscité autant d’enthousiasme scientifique que d’inquiétudes éthiques.
4. Une figure controversée
Delgado a suscité la controverse, notamment parce qu’il parlait ouvertement de l’usage possible de la neurostimulation pour modeler une société "meilleure". Il affirmait que la technologie permettrait un jour de corriger la violence, le fanatisme ou les troubles mentaux en agissant directement sur le cerveau.
En résumé :
Le docteur Delgado est célèbre pour avoir ouvert la voie au contrôle cérébral à distance, en démontrant que l’activité neuronale pouvait être modifiée artificiellement pour influencer le comportement. Ses expériences, aussi fascinantes qu’inquiétantes, restent une référence dans l’histoire des neurosciences, et un symbole des dérives potentielles du pouvoir technologique sur le cerveau humain.
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Napoléon Bonaparte, malgré sa volonté affirmée de soumettre l’Angleterre, n’a jamais concrétisé une invasion du Royaume-Uni. Pourtant, l’idée l’a obsédé durant plusieurs années, notamment entre 1798 et 1805. Alors pourquoi cette attaque n’a-t-elle jamais eu lieu ? Plusieurs raisons expliquent cet échec stratégique.
Une volonté forte mais contrariée
Dès son accession au pouvoir, Napoléon voit l’Angleterre comme le principal obstacle à son hégémonie européenne. Elle finance les coalitions contre la France, domine les mers et refuse tout traité durable. En réponse, Napoléon envisage une invasion directe des îles britanniques, projet baptisé « Opération Boulogne », avec des troupes massées sur les côtes françaises à partir de 1803. Près de 200 000 hommes sont entraînés pour traverser la Manche depuis Boulogne-sur-Mer.
La supériorité navale britannique
Le problème, c’est que pour envahir l’Angleterre, il faut traverser la Manche, et pour cela, contrôler la mer. Or, la Royal Navy domine les océans. Napoléon tente de ruser en imaginant un détour : attirer la flotte britannique vers les Antilles avec un jeu de diversion, puis ramener sa flotte en Europe pour sécuriser un passage. Ce plan complexe aboutit à la bataille de Trafalgar en 1805.
L’amiral Nelson y inflige une défaite décisive à la flotte franco-espagnole. La supériorité maritime de l’Angleterre devient incontestable, et tout espoir de débarquement s’effondre. Napoléon comprend alors qu’il ne pourra jamais rivaliser sur mer.
Une stratégie continentale de remplacement
Face à cet échec, Napoléon change de tactique. Il choisit la guerre économique : c’est le Blocus continental, lancé en 1806, qui interdit à tous les pays européens sous influence française de commercer avec le Royaume-Uni. L’objectif est d’étrangler l’économie britannique. Mais cette stratégie se retourne contre lui, ruinant des économies alliées et poussant certains pays à la révolte, comme la Russie.
Une impossibilité technique et politique
Au fond, même si Napoléon était un stratège redoutable sur terre, il n’avait ni la maîtrise navale, ni les capacités logistiques suffisantes pour traverser la Manche face à la Royal Navy. De plus, l’opinion publique britannique, unie et protégée par la mer, n’a jamais montré de signe de faiblesse permettant une attaque surprise ou un soulèvement interne.
Conclusion
Napoléon n’a jamais attaqué directement le Royaume-Uni car il en était empêché par un mur naturel — la mer — et un rempart militaire — la flotte britannique. Ce projet abandonné signe l’une de ses rares limites stratégiques : le contrôle des mers lui a échappé, et avec lui, l’idée d’une conquête de l’Angleterre.
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Aujourd’hui, traiter quelqu’un de "plouc", c’est l’accuser d’être mal dégrossi, rustre, provincial, voire carrément vulgaire. Mais d’où vient exactement ce mot que l’on utilise si facilement dans la conversation ? Comme souvent avec le langage populaire, l’histoire du mot "plouc" est plus subtile qu’il n’y paraît.
Le terme apparaît pour la première fois à la fin du XIXe siècle, et son origine est géographique. À cette époque, de nombreux Bretons viennent chercher du travail à Paris. Or, les Bretons de langue bretonne utilisent couramment le mot "plou", qui signifie "paroisse". Il est d’ailleurs omniprésent dans les toponymes de Bretagne : Plouha, Plougastel, Plouzané, Ploudalmézeau, etc.
Ces travailleurs bretons étaient souvent mal vus à Paris. Ils parlaient mal le français, avaient un accent prononcé, et occupaient des emplois peu valorisés. Les Parisiens, moqueurs, se mirent à les surnommer les "Ploucs", en référence à ce "plou" qui leur collait à la peau. Le "c" final aurait été ajouté par déformation ou par analogie avec d’autres mots péjoratifs.
Mais le mot ne tarda pas à s’élargir : il ne désignait plus seulement les Bretons, mais plus généralement tous ceux que les Parisiens percevaient comme des "péquenauds" ou des provinciaux un peu arriérés. Le succès du mot dans l’argot parisien a été renforcé par le développement de la presse populaire et des chansons de cabaret au début du XXe siècle.
Au fil du temps, "plouc" a perdu son ancrage breton pour devenir un terme générique. On l’utilise aujourd’hui pour désigner quelqu’un de malhabile socialement, de mal habillé, ou simplement jugé de mauvais goût. Ce peut être un provincial aux yeux d’un urbain snob, mais aussi un nouveau riche sans raffinement, ou un voisin perçu comme "beauf".
L’histoire de "plouc" est donc celle d’un mot né d’une moquerie sociale et régionale, qui a fini par s’universaliser. Ce qui en fait aussi un témoignage sur les tensions entre Paris et la province, entre élites urbaines et classes populaires rurales.
Aujourd’hui, bien sûr, le mot est employé sur un ton souvent humoristique ou affectueux. Mais son origine nous rappelle que le langage véhicule aussi des préjugés… et que certains mots, derrière leur apparente légèreté, ont une histoire bien plus sérieuse.
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Le "paradoxe français" désigne une observation intrigante : les Français, malgré une alimentation riche en graisses saturées (fromages, beurre, charcuterie), ont un taux relativement bas de maladies cardiovasculaires, en comparaison avec d'autres pays occidentaux comme les États-Unis. Cette contradiction apparente a été mise sous les projecteurs aux États-Unis le 17 novembre 1991, lors d’un épisode de l’émission très populaire 60 Minutes diffusée sur CBS. Le segment, intitulé "The French Paradox", présentait l’idée que la consommation régulière de vin rouge par les Français pourrait être la clé de leur bonne santé cardiovasculaire.
L’impact de cette émission a été immédiat : selon les données du Wine Market Council, les ventes de vin rouge ont augmenté de 44 % aux États-Unis dans les mois qui ont suivi. En 1992, le vin rouge représentait environ 70 % des nouvelles ventes de vin sur le marché américain, contre seulement 50 % l’année précédente. Certaines marques françaises comme Château Lafite Rothschild ont vu leur popularité exploser, et les importations de vin français ont fortement progressé.
Sur le plan scientifique, l’un des principaux promoteurs de ce concept était le chercheur Serge Renaud de l’INSERM à Lyon. Dans un article publié en 1992 dans The Lancet, il avance que la consommation modérée de vin rouge – un à deux verres par jour – pourrait réduire le risque de maladies coronariennes de 40 %. Le vin rouge contient en effet des polyphénols, dont le plus connu est le resvératrol, un antioxydant présent dans la peau du raisin. Des études comme celle de J.P. Fremont (1999, Life Sciences) ont suggéré que le resvératrol inhibe l’agrégation des plaquettes et protège les vaisseaux sanguins.
Le "paradoxe français" est alors devenu un argument marketing massif. L’industrie vinicole, en France comme aux États-Unis, s’en est emparée pour promouvoir le vin rouge comme un produit "santé". Cette stratégie a contribué à modifier l’image du vin outre-Atlantique, le faisant passer d’un produit de luxe européen à un choix de consommation perçu comme bénéfique.
Cependant, cette idée a été nuancée fortement depuis. Aujourd'hui on sait que scientifiquement, la consommation modérée d’alcool n’est pas totalement sans risque, même à faibles doses.
Citons l'étude de référence : The Lancet, 2018 – Global Burden of Disease Study
Il s’agit de l’une des études les plus vastes jamais réalisées sur le sujet, couvrant plus de 28 millions de personnes dans 195 pays. Elle conclut que le niveau de consommation d'alcool le plus sûr est zéro. Même à faibles doses, l’alcool augmente les risques de certains cancers, de maladies cardiovasculaires et de blessures.
Cette étude remet donc totalement en cause l’idée selon laquelle une consommation modérée, comme un verre de vin par jour, pourrait être bénéfique pour la santé.
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Oui, c’est tout à fait vrai — c’est un de ces petits épisodes insolites et méconnus de la guerre secrète menée par les Britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Avez-vous déjà entendu parler du point Nemo ? C’est un endroit unique sur notre planète. Un lieu dont on dit qu’il est le plus isolé du monde. Mais où se trouve-t-il exactement, et pourquoi fascine-t-il autant ?
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Vous avez sûrement déjà entendu cette expression : "C’est le b.a.-ba." Elle sert à désigner ce qu’il y a de plus simple, de plus élémentaire dans un domaine. Mais d’où vient cette curieuse formule ?
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Quand on évoque aujourd’hui le mot skinhead, beaucoup l’associent spontanément à des groupes violents d’extrême droite, voire néonazis. Pourtant, ce que l’on sait moins, c’est qu’à ses origines, le mouvement skinhead était tout à fait à l’opposé de ces idéologies. Il était apolitique, prolétaire et profondément multiracial. Alors, comment expliquer ce grand écart ?
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Vous avez sûrement déjà entendu l’acronyme LGBTQIA+, mais savez-vous précisément ce qu’il signifie ? Et pourquoi a-t-on vu cet acronyme évoluer au fil du temps ?
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Lorsqu’on parle à un bébé, on adopte souvent, sans même y penser, une voix douce, chantante, au ton exagéré. Ce type de langage, que les linguistes appellent « parler bébé » ou « motherese » (ou encore infant-directed speech en anglais), est bien loin d’être idiot ou inutile. En réalité, il s’agit d’un outil d’apprentissage sophistiqué que la nature a probablement sélectionné pour favoriser le développement du langage chez l’humain.
Une réponse instinctive… et universelle
Dès les années 1980, des études menées aux États-Unis et au Japon ont montré que ce comportement est universel : quelle que soit la culture, les adultes (et même les enfants plus âgés) parlent aux bébés avec des intonations plus marquées, un débit plus lent, une articulation exagérée et un vocabulaire simplifié. Cette modulation vocale est spontanée et souvent irrépressible.
Pourquoi cette voix « niaisement attendrie » ?
Ce style de communication remplit plusieurs fonctions essentielles :
1. Captiver l’attention du bébé : les bébés sont naturellement plus attentifs aux sons aigus et aux variations de tonalité. Ce type de voix attire leur regard et les aide à se concentrer.
2. Faciliter la reconnaissance des mots : en articulant plus lentement et en marquant les syllabes, on rend les sons plus lisibles. Cela aide les nourrissons à segmenter le flux sonore et à repérer les unités de langage.
3. Renforcer l’attachement affectif : la tonalité douce et exagérée crée une interaction chaleureuse et sécurisante, essentielle au bon développement affectif du bébé.
4. Encourager l’imitation : les bébés tentent souvent de reproduire ces sons, ce qui stimule la production vocale et prépare à la parole.
Des preuves scientifiques
Une étude publiée en 2014 dans Proceedings of the National Academy of Sciences a montré que les bébés exposés régulièrement à ce type de langage développent plus rapidement leur capacité à distinguer les sons de leur langue maternelle. Plus récemment, une étude de l’Université de Cambridge (2020) a observé que les bébés réagissent plus fortement aux expressions faciales et aux voix typiques du baby talk, ce qui favorise les échanges précoces.
Conclusion
Ce que l’on prend souvent pour une attitude « niaise » est en fait une stratégie d’apprentissage naturelle et efficace, qui maximise l’attention, le lien affectif et la compréhension. En d’autres termes, parler comme un guimauve attendri à un bébé n’est pas idiot : c’est profondément intelligent.
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La question de savoir s’il faut dire « un après-midi » ou « une après-midi » revient souvent, et à juste titre, car l’usage oscille entre les deux genres depuis des siècles.
Une construction hybride
Le mot après-midi est un composé formé de la préposition après et du mot midi. Historiquement, le mot midi est masculin : on dit le midi pour désigner le milieu de la journée ou la région du sud de la France. Ainsi, par simple accord grammatical, après-midi devrait logiquement hériter du genre masculin.
Mais dans la langue parlée, de nombreuses personnes disent instinctivement « une après-midi », sans doute influencées par d’autres expressions liées à la journée : « une matinée », « une soirée », « une journée », toutes féminines. L’esprit associe naturellement après-midi à ces moments du jour souvent évoqués au féminin.
Que disent les dictionnaires ?
Les principaux dictionnaires comme Le Petit Robert, Le Larousse ou encore le Trésor de la langue française reconnaissent tous après-midi comme un nom masculin, mais tolèrent aussi l’usage féminin. Cela signifie qu’aucune des deux formes n’est grammaticalement fautive. Toutefois, ils précisent que le genre masculin est de loin le plus courant et préféré dans la langue écrite soutenue.
L’usage officiel
L’Académie française, qui fait autorité en matière de langue, considère après-midi comme un nom masculin. Dans ses recommandations, elle invite à employer « un après-midi » de manière systématique, en cohérence avec la règle grammaticale et l’histoire du mot.
Variations selon les régions
L’usage féminin est davantage répandu dans certaines régions francophones, notamment en Belgique ou en Suisse romande, où l’on entend plus souvent « une après-midi ». En France, en revanche, le masculin domine nettement, surtout dans les écrits formels, la presse, l’administration ou l’enseignement.
Conclusion
Même si les deux genres sont tolérés à l’oral, c’est bien « un après-midi » qui reste la forme correcte et recommandée. Elle respecte l’étymologie du mot, l’usage majoritaire et les recommandations officielles. Pour éviter toute ambiguïté, surtout dans un cadre professionnel ou scolaire, il vaut donc mieux dire « un après-midi agréable » plutôt que « une après-midi ensoleillée », même si cette dernière ne serait pas considérée comme une faute grave.
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