Episodes
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Décousu. C'est le qualificatif qui ressort lorsqu'on épluche les propositions numériques dans les programmes des principales formations politiques en lice aux Législatives anticipées. Pourtant, il y a tant à faire dans ce domaine ! Alors j'ai demandéà mes invités de venir défendre les décisions prioritaires à prendre en matière de politiques publiques numériques.
Autour de la table :
- Maurice Ronai, créateur de la section numérique du Parti Socialiste, ancien membre du collège de la CNIL
- Alexandre Stachtchenko, entrepreneur, conférencier expert en finance numérique, Bitcoin et cryptos
- Caroline Faucher-Winter, co-présidente de la French Tech New York
- Jean-Dominique Séval, consultant sur les technologies de rupture, chargé du cours "Digital China" à l'université Dauphine
Vous entendrez aussi :
- Tariq Krim, pionnier du web français, fondateur du think tank Cybernetica
- Julien Pillot, économiste spécialiste des écosystèmes numériques
- et des députés, interrogés par ma consœur Cécile Dard pour POL/N... juste avant la dissolution de l'Assemblée nationale : Gérard Leseul, ex-député PS de Seine-Maritime, Yannick Monnet, ex-député Nupes de l’Allier, Jérôme Nury, ex-député Les Républicains de l’Orne, et Isabelle Valentin ex-députée Les Républicains de Haute-Loire.
Tous n'étaient pas d'accord, en particulier sur le sujet de la réglementation, qui divise fortement. Mais j'entends tellement d'innovateurs étouffer sous les surcouches de règles, fuir l'Europe pour survivre... pendant que les géants du numérique, eux, innovent loin des contraintes réglementaires et s'adaptent aux nôtres à leur rythme avec leurs énormes moyens... Il me semble que là, il y a réellement urgence à agir.
Bonne écoute à tous,
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©Politiques Numériques (alias POL/N) est une émission originale de la journaliste productrice Delphine Sabattier.
Musique du générique : "Road to Kaoca", de Joseph Camiglieri Sabattier
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Grande discussion dans POL/N sur les ingérences numériques avec l'ex-sénateur André Gattolin ciblé par des pirates informatiques chinois - qui s'insurge qu' "on voit la Russie... et du coup on ne regarde pas du côté de la Chine"- , avec aussi Bernard Benhamou, président de l’Institut de la souveraineté numérique, auditionné dans le cadre de la commission d'enquête du Sénat sur les politiques publiques face aux opérations d'influences étrangères, et enfin avec Frans Imbert-Vier d'Ubcom, spécialiste en cybersécurité et intelligence économique, qui dénonce une Europe laissant le champ libre aux ingérences étrangères… par "naïveté" et "incapacité" car "pour faire de la contre-ingérence, il faut avoir de la technologie. Or, depuis l'explosion de la bulle internet, les politiciens en Europe ont littéralement abandonné le sujet du numérique aux américains".
Comment réagir aujourd'hui ? "Au-delà de la régulation ne doit pas se faire uniquement par rapport aux pays d'origine. Elle doit se faire par rapport aux instruments qui leur permettent de s'exprimer et de démultiplier leurs forces. Les réseaux sociaux ont une convergence d'intérêts toxiques avec des campagnes de radicalisation", claque Bernard Benhamou. Il ne va pas jusqu'à parler de complicité, mais "ce business (de Youtube, Facebook ou d'autres)... entretient des relations ambigües avec les campagnes de radicalisation. Je fais partie de ceux qui pensent que la collecte massive d'informations personnelles devient toxique, incompatible avec la démocratie".
La question des ingérences numériques a évidemment glissé sur celui de la souveraineté numérique : "Ne pas introduire des conditionnalités politiques et stratégiques dans les choix technologiques qui sont faits… c'est une faute du sommet", accuse Bernard Benhamou. Mes trois invités acquiescent sur une forme de "cécité politique"… Pour Frans Imbert-Vier, "l'enjeu de cybersécurité et de résilience technologique de l'information, c'est d'abord un enjeu politique". Bien avant d'être un sujet technique.
Dans cet épisode, vous entendrez aussi la réaction de députés à qui Cécile Dard a tendu le micro (avant la dissolution), pour les faire réagir à la proposition de loi visant à prévenir les ingérences étrangères en France : Guy Bricout (ex député Liot du Nord), Bruno Studer (ex député Renaissance du Bas-Rhin), Gérard Leseul (ex-député PS de Seine-Maritime), Pierre-Henri Dumont (ex-député LR du Pas-de-Calais)...
Une proposition de loi qui est un premier pas, certes, mais "c'est 3% du problème qui est abordé", regrette André Gattolin.
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Episodes manquant?
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Règles, normes, paperasse... face à l'ankylose, l'intelligence artificielle est appelée à la rescousse. Sans jamais parler de miracle, mes quatre invités sont tous engagés dans la transformation numérique de services publics :
- Ulrich TAN, chef du Datalab, directeur adjoint du département Etalab de la direction interministérielle du numérique (Dinum),
- Mathieu WEILL, directeur de la transformation numérique, secrétaire général adjoint en charge du numérique du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer,
- Carole LECLERC, directrice de l’innovation et du digital à l’Urssaf,
- Bernard GIRY, directeur général adjoint chargé de la transformation numérique à la Région Ile-de-France.
"Une des difficultés de la simplification est qu'il faut revoir le process, l'organisation, les textes... tout peut paraître un peu long, mais je pense qu'avec l'IA générative on peut enclencher une mécanique assez rapidement" , résume Bernard Giry.
Il explique que l'objectif qu'il se fixe avec l'IA le numérique c'est de simplifier la vie des agents et celle des citoyens : "On essaie de tenir les deux piliers". Et apparemment, les agents publics jouent le jeu : "avec la hype autour des IA génératives, cela a ré-engagé les gens sur ce sujet".
Pour Mathieu Weill, l'intelligence artificielle ne peut rien sans un engagement des métiers, des juristes : "ce n'est pas qu'une affaire de techniciens".
Au ministère de l'Intérieur plus d'une centaine de projets IA ont été déployés. Exemple en cours : la retranscription automatique de la parole des mineurs dans les procès verbaux d'audition : "Actuellement, cela prend 3 à 4 jours, car la retranscription mot-à-mot est obligatoire" (dans le cas des violences intrafamiliales). Demain, avec l'IA, le gain de temps sera considérable : "On simplifie la tâche aux agents" -ils sont 300 000 agents au ministère de l'Intérieur !
Ulrich Tan, créateur avec son équipe du chatbot Albert, qui a donné ses premiers résultats (+70% des usagers considèrent que les réponses "facilitées" par l'IA sont satisfaisantes), vante les mérites de la coproduction avec les agents publics et un mode de déploiement itératif : "On a identifié quelques cas d'usages où l'on voit des résultats positifs. Mais ça peut fonctionner dans certains cas, et pas d'autres... Il ne faut pas avoir peur de ça".
Carole Leclerc révèle qu'à l'Urssaf plus de 4 millions d'usagers ont utilisé ses chatbots en 2023, 40% des appels ont été complètement pris en charge par les IA là où les bots ont été déployés, avec une note de satisfaction de 3.6/5.
Une des grandes préoccupations : la transparence. "On est convaincu que le bot doit rester à sa place. On a changé nos messages pour être plus explicites sur le fait que les personnes étaient en ligne avec un bot, pour qu'il n'y ait pas d’ambiguïté" Et "Nos voicebots ne raccrochent jamais sans l'autorisation de l'usager. C'est l'usager qui met fin à la conversation, pas le bot. On permet toujours de transférer sur un humain".
La simplification administrative, avec l'IA, reste un processus lent, "itératif", de "transformation"... fasse à un ras-le-bol accumulé durant des dizaines d'années, et qui coûte cher à la France, comme le rappelle en introduction Heidi Miller, journaliste économique qui m'a aidée à préparer cette émission.
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Mon invitée fait toujours campagne ! Pourtant, Constance Nebbula vient d’être réélue à la tête d’OpenDataFrance, association qui accompagne les collectivités dans leur stratégie de données, et cumule par ailleurs deux vice-présidences, l’une sur le numérique à la région Pays de La Loire, l’autre à Angers Loire Métropole (dirigées respectivement par les partis Horizons et Modem).
Son combat ? Faire en sorte que la classe politique s’empare du sujet crucial de la donnée, en particulier de l’ « open data » : « La donnée doit être considérée par les élus comme une aide à la décision, un outil de service public. Ce n’est pas qu’un sujet technologique relevant de la direction informatique, c’est un sujet transversal et éminemment politique », déclare-t-elle.Depuis 2016 et la loi pour une République numérique, les collectivités de plus de 3 500 habitants ont l’obligation de mettre leurs données en libre accès. Mais, selon Constance Nebbula, le manque d’explication et d’accompagnement des territoires a engendré un défaut de prise de conscience et d’implication. Aujourd’hui, ils ne sont donc que 16% à pratiquer l’ « open data ».
Comment accélérer ? D’abord, amener les élus à « utiliser les données comme outil essentiel dans leur stratégie de politiques publiques et de gestion des services », répond-elle. Ce qui passe par une évolution de la vision de « l’open data brute par défaut, à celle de la donnée publique pour l’intérêt général ». Elle cite l’exemple concret de « l’application 'Vivre à Angers', qui fournit aux citoyens des réponses ultra-personnalisées, géolocalisées et en temps réel sur les transports, les sports et loisirs, le ramassage des déchets, etc. Sans données ouvertes, cela ne marcherait pas », me dit-elle.
Quand je l'interroge sur la confiance autour de la donnée numérique, Constance Nebbula souligne l’importancede « se doter d’un cadre écrit et formel pour fixer les règles ». Quelles données, pour faire quoi, dans quel but ? « Que ce soit pour la cybersécurité, la transparence, les liens avec la ville intelligente... A Angers Métropole, nous avons ainsi fait voter, fin 2023, notre stratégie métropolitaine de la donnée, un document de 30 pages ! ».
Et pour ce qui est des inquiétudes face à des services publics qui deviendraient 100%... ce que peut favoriser l’open data, Constance Nebbula est catégorique : « Aucun service municipal ne doit être accessible qu’en 100% numérique. Nous ne voulons pas de coupure d’usages. Guichet physique, téléphone restent des points d’accès essentiels au même titre que le numérique pour nos usagers connectés. » Et de tacler au passage la politique « 100% dématérialisation » du gouvernement.
Dans cet épisode, je l'ai également emmenée sur le terrain international, avec l'intervention de Caroline Faucher-Winter, coprésidente de la French Tech New York et son éclairage sur la politique des États-Unis en matière d'intelligence artificielle. Réaction agacée de Constance Nebbula : « Ils sont « Business first », nous nous sommes « Régulation first », et je le regrette ».
Cette émission a été préparée avec l'aide de Heidi Miller.
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« L’internet est un véritable Far West, nos enfants sont en danger. Il faut mettre en place des mesures d’urgence pour les protéger », tonne mon invité Thierry-Paul Valette, ancienne figure du mouvement des Gilets Jaunes, aujourd’hui président-fondateur du parti Europe Équitable et tête de liste de l’Union pour une Europe arc-en-ciel aux élections européennes 2024.
Selon lui, la lutte contre la pédopornographie en ligne et le cyberharcèlement, passe par une intransigeance absolue... quitte à rogner sur la liberté d’expression : « Je suis prêt à accepter toutes les sanctions et les mesures sécuritaires qui s’imposent, s’agissant de la protection de notre jeunesse, déclare-t-il, cette jeunesse qui détiendra un jour les clés du paquebot Europe ».
Pour aller plus loin sur ce thème, je lui ai demandé de réagir à l'interpellation de Maître Garance Mathias, avocate à la cour et référente dans le domaine de la sécurité des données, sur la loi SREN (Sécuriser et Réguler l'Espace numérique). Promulguée fin mai 2024, certaines dispositions concernant la protection des enfants sont jugées liberticides par certains députés et observateurs. Pas Thierry-Paul Valette. Il préfère appuyer sur le besoin d'une « coopération entre les États membres de l’UE ainsi qu’à l’international ; d'acteurs publics et privés qui s’accordent ; de l’Arcom qui agisse ; et de parents, responsabilisés, qui surveillent ».
A propos du cyberharcèlement en particulier, il fustige les « parents parfois à l’œuvre »derrière les enfants, et une certaine mentalité qu’il juge délétère, faisant croire que « j’ai un téléphone, je suis intouchable, je peux tout faire ». « Non, c’est insupportable, il faut en finir avec cela ! », cingle-t-il.
Thierry-Paul Valette a voulu s'engager dans notre entretien sur les questions de cybersécurité aussi pour dénoncer les risques que font peser les ingérences étrangères en ligne : « Les cyberattaques, provenant surtout de la Chine et de la Russie, mettent à mal la démocratie et les peuples d’Europe. Nous sommes dans une situation catastrophique face à laquelle la défense du cyberespace européen est un axe de bataille prioritaire ».
Quant aux Big tech américaines, il adopte à leur égard une position plus nuancée : « L’Europe doit essayer d’être aussi performante qu'elles et retrouver son autonomie numérique. Nous devons légiférer plus pour la survie de nos entreprises. Mais les Big tech ne sont pas nos ennemies, ce sont nos alliées ! ».
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« L’Europe doit passer de l’obsession de la concurrence à l’obsession du financement. C’est le seul moyen de faire émerger un géant européen pour concurrencer les GAFAM », martèle Nicolas Dainville des Républicains, soutien de François-Xavier Bellamy et la liste "La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe" pour les élections européennes.
« Sur les 100 entreprises technologiques les plus capitalisées dans le monde, seules 10 sont européennes », déclare-t-il. Freiner ce « décrochage » passe prioritairement par de l’investissement massif au niveau européen, la création d'un "fonds de soutien à l'intelligence artificielle", mais aussi « plus de liberté de produire » et « moins de normes et de bureaucratie ».
Booster la compétitivité d’une part, assurer la souveraineté numérique de l’autre. Sur ce deuxième point, le "Républicains" souligne l’importance de « se doter d’un cloud européen pour maîtriser nos données et instituer une règle de préférence européenne pour l’achat de solutions IA ».
Nous avons également abordé la question de la cybersécurité. « Huit entreprises sur dix sont victimes de cyberattaques, note-t-il, sans oublier les services publics, hôpitaux, municipalités... ». Quelles solutions face à ces « menaces du siècle » ? « Nous voulons recruter 1300 agents de plus dans la cellule cybersécurité d’Europol, soit le double d’aujourd’hui. ».
Dans cet épisode de POL/N spéciale Européennes, vous entendrez aussi Marie-Christine Levet, la présidente du fonds d’investissement dédié au secteur de l’Éducation innovante Educapital. Régulation des réseaux sociaux, éducation au numérique (sujet bien trop négligé dans la campagne électorale !) : que défendront Les Républicains et le Groupe PPE au Parlement européen ? Le soutien de François-Xavier Bellamy répond que « la programmation informatique est aussi essentielle qu'apprendre à lire, écrire, compter ». Il appelle à « former un million de nouveaux talents en intelligence artificielle d’ici à 2030 », et à « mettre fin à l’impunité numérique pour stopper les vagues de boue qu’on peut déverser sur les réseaux sociaux ».
Cette interview a été préparée avec l'aide de Heidi Miller.
Bonne écoute !
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« Assurer notre compétitivité en IA est un combat, qu’on ne gagnera pas sans l’Europe », Sandro Gozi, candidat aux élections européennes sur la liste de la majorité présidentielle menée par Valérie Hayer « Besoin d’Europe » est mon invité dans POL/N.
« Oui, notre programme parle de "combats", parce que c’est bien de cette ampleur qu’il s’agit. Nous faisons face à des défis colossaux pour assurer notre avenir, à l’égal de ceux des pères fondateurs de l’Europe », a-t-il déclaré.
Italien, ancien ministre des affaires étrangères dans son pays, député européen pour la France depuis 2019, Sandro Gozi revendique un statut d'Européen pur jus.
Il vante « le succès international de la French Tech lancée par Emmanuel Macron en 2017, qui donne à la France une longueur d’avance, dont elle devrait être fière ». De même il salue le courage qu’a eu l’Italie en 2023 d’interdire l’accès sur son territoire à ChatGPT d’OpenAI au moment de son lancement en Europe.
Innovation d’un côté, régulation de l’autre... selon lui, chacune ont infusé dans l’AI Act, le nouveau règlement européen sur l’intelligence artificielle.
« L’IA, c’est une révolution. Seuls on n’y arrivera pas (...) Je suis convaincu que l’Europe numérique représente une troisième voie d'équilibre, entre celle des États-Unis avec les Big Tech et celle de la Chine avec TikTok ». Comment y arriver ? « L’Europe a décidé d’être protagoniste dans le numérique mondial, elle a fixé le cap et les règles. Maintenant il faut mobiliser 1000 milliards d’euros pour financer nos ambitions sociales, économiques... et numériques", notamment dans les supercalculateurs, a précisé Sandro Gozi.
Nous avons également abordé les questions de démocratie numérique, de participation directe, de vote électronique.
Mais si le numérique est effectivement au programme de la tête de liste Valérie Hayer, Julien Pillot, enseignant-chercheur en économie à l’INSEEC School of Business and Economics, l'a interpellé sur l'absence de ce sujet dans les débats de campagne !
Cette émission a été préparée avec l'aide de Heidi Miller.
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"Faut-il mieux prioriser les usages permettant d'anticiper les phénomènes climatiques... ou les vidéos de petits chats sur les réseaux sociaux ? ». Selon Kévin Vercin, militant LFI et candidat aux Européennes 2024 sur la liste Union populaire menée par Manon Aubry, "pour faire face aux défis environnementaux, il faut prioriser nos besoins numériques". Comment ? Sur quels critères ? "Cela passe par un débat et une planification démocratiques ».
Le candidat de l'Union populaire veut aussi « sortir du solutionnisme tout technologique ». Il prône « une utilisation ciblée de l’intelligence artificielle, en complément de – et non à la place de – l’humain », et ce d’autant plus que « l’IA masque en réalité souvent du travail humain, comme dans ces fermes à clics à Madagascar ».
Kevin Vercin appelle à une régulation mondiale du numérique : « une coordination entre les États, portée par l’ONU, et une réglementation publique et privée au niveau international. Il s’agit d’une nécessité absolue ».
Nous avons également abordé les questions de souveraineté numérique européenne et française face à la toute-puissance technologique et financière des USA et des big tech.
A ce sujet, et celui des enjeux environnementaux du numérique, j'ai sollicité le secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique, Bernard Benhamou, qui a coordonné le récent rapport "Numérique & Développement durable" pour la commission Innovation du Sénat. Il a ainsi interrogé Kévin Vercin très précisément sur une taxe carbone aux frontières pour les produits numériques, des quotas d’achats minimum auprès d’entreprises européennes, ou encore les filières de l’industrie numérique à développer en priorité dans l’UE...
Cet épisode s'inscrit dans notre série spéciale Élections européennes 2024.
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Co-porte-parole et n°2 de la liste Écologie au centre menée par Jean Marc Governatori pour les Européennes 2024, Juliette de Causans s'est expliquée à mon micro sur ses dernières affiches électorales très largement "re-traitées" par une IA. Elle assume une façon de faire parler d'elle et de son parti Europe Égalité Écologie, mais aussi "[d'utiliser] le matériel électoral pour alerter sur l'intelligence artificielle".
Professeure de Français, diplômée en droit du numérique ("parce que ça m'a toujours intéressé"), Juliette de Causans acquiesce sur les risques des deepfakes et manipulations de l'image, mais "ce qui m'inquiète plus par rapport à l'IA générative, c'est plutôt les volets en termes d'emploi", dit-elle. Cela dit, les questions démocratiques occupent une grande partie de son propos : "Il faut surtout faire extrêmement attention à notre démocratie : je n'ai pas du tout envie que nos outils numériques d'aujourd'hui soient nos prisons numériques de demain".
"Mettre les machines au service de l'humain" est même un des slogans de son parti politique : "Je suis contre le tout-numérique et qu'on perde les relations sociales humaines (...) L'humain avant tout".
Dans cet épisode j'ai également invité le consultant et ex-président de la French Tech à Pékin Jean-Dominique Séval (cabinet Topos) pour interroger la porte-parole d’Écologie au centre sur la place de l'Europe dans le numérique. Réponse : "Nous, Européens, sommes une colonie numérique. Nous sommes offerts en pâture pour la colonisation de l'IA américaine ou chinoise". "Il faut investir beaucoup plus massivement (...) dans des solutions souveraines" .
Enfin, Juliette de Causans a choisi de parler cybersécurité parce qu'"on a beaucoup de choses à protéger et à développer. C'est très important d'investir réellement dans une politique d'influence culturelle assumée avec des valeurs démocratiques".
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Candidate aux Européennes 2024, Flora Ghebali, entrepreneure, "Grande Gueule" sur RMC et en campagne pour la liste Les Écologistes-EELV, était mon invitée dans POL/N. Parmi les quatre grandes thématiques de politiques numériques, elle a choisi de développer celui des enjeux démocratiques. "On nié trop longtemps l'impact démocratique d'Internet sur la vie démocratique européenne. C'est un changement de culture que l'on doit opérer", estime-t-elle. "Parce que c'est un enjeu de Sécurité intérieure, de Défense et de Relations internationales". Je lui demandé ce qu'elle pensait de l'annonce, la veille de notre entretien, du Premier ministre Gabriel Attal de bloquer l'accès à TikTok en Nouvelle Calédonie pour limiter les contacts entre les émeutiers : "C'est triste d'en arriver là", a-t-elle répondu. La candidate appelle à une Europe qui protège, à un numérique régulé. Si c'est encadré, alors "on pourra laisser les libertés individuelles intactes". Bien entendu, nous avons également abordé la question du duo "numérique et environnement". Jean Dominique Seval (cabinet Topos, et ex-French Tech Pékin) a notamment interpellé Flora Ghebali sur la politique adoptée par la Chine en matière d'énergies renouvelables : un modèle ? Ou encore sur "comment faire sans les technologies chinoises" dans ce domaine ? Un épisode qui s'inscrit dans notre série spéciale Élections européennes 2024.
Bonne écoute à tous !
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Spéciale Européennes 2024 ! Je reçois Pierre Beyssac, porte-parole et n°2 de la liste du Parti Pirate français pour les élections. Il défend une vision "techno-réaliste", ni technophobe, ni idéaliste de l'expansion du numérique dans la société. Par exemple, sur l'empreinte environnementale du numérique : "il faut être vigilant" mais aussi "remettre les pendules à l'heure". Ou encore sur les récentes préconisations pour lutter contre l'addiction aux écrans : "On mélange tout", "Interdire la connectivité mobile aux moins de 13 ans, c'est priver les enfants d'utiliser Wikipedia et des applications de géolocalisation pour les transports... On aimerait que les recommandations soient plus circonstanciées aux cas particuliers".
Globalement, Pierre Beyssac estime qu'il est "nécessaire de se protéger contre les législations brutales qui négligent l'impact à long terme sur la société". Je l'ai invité à ce propos à répondre à une question de Jean-Paul Smets, PDG d'une entreprise du numérique, qui dénonce des règlementations de plus en plus lourdes en Europe, avec un ticket d'entrée sur le marché qui favorise les grands acteurs américains et les logiciels propriétaires plutôt que libres...
Nous avons également abordé les forces de l'Europe : "On a des valeurs communes convergentes que l'on peut défendre". Il croit aussi que "dans l'intelligence artificielle et le logiciel libre, on a des occasions de rattraper notre retard et retrouver plus de souveraineté".
Sur le sujet de la Démocratie numérique, que nous avons plus particulièrement creusé dans cette interview, le Parti Pirate appelle notamment à une "meilleure éducation au numérique" : "l'adapter aux usages", "pas seulement avertir sur les dangers", "sensibiliser aux usages positifs du numérique : partage de la science et des connaissances", "donner plutôt des points d'attention que des interdictions"...
En France et en Europe, les législations du numérique et de l'environnement "ne vont pas s'arrêter", "nos sujets deviennent majeurs mais pas suffisamment mis en avant", "notre force c'est d'avoir à proposer sur tous les sujets du numérique"...
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Spéciale Élections européennes 2024 dans Politiques Numériques ! Mon premier invité est le chef de file du parti Volt fondé après le "Brexit". Actuellement Volt est présent dans 30 pays en Europe et défend un programme commun, paneuropéen. En France, pour la campagne, Volt fait partie de la coalition ETE (Europe -Territoires - Écologie) au sein de laquelle elle porte plus particulièrement les sujets de politique industrielle, et du numérique.
Interopérabilité, logiciels libres, Small business act... Sven Franck précise dans POL/N le programme politique de son parti, notamment sur les questions de compétitivité numérique et de résilience technologique. "Il est important de s'assurer que la régulation permette aux PME européennes d'exister dans le numérique et les autres secteurs", martèle-t-il. "Il faut une régulation qui assure un espace pour les fournisseurs européens du cloud, du logiciel libre (...) qui permette l'innovation, la création de nouvelles technologies... et éviter qu'elle ne profite qu'aux grosses entreprises comme Google... ". Mais comment passer de la parole politique, des grandes déclarations sur la souveraineté numérique de l'Europe... aux actes et décisions concrètes ? C'est la question qu'est venu lui poser Jean-Paul Smets, fondateur de l'entreprise dans laquelle travaille le candidat !
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Le sénateur Patrick Chaize est de ceux qui n'ont pas peur de se frotter aux sujets (souvent techniques) du numérique. Mais à son grand regret ils ne sont finalement qu'une poignée, à l'Assemblée nationale tout comme au Sénat, à travailler réellement sur ces nouveaux enjeux politiques, alors même que "le numérique est considéré par des l'ensemble des élus comme un sujet important".
Recevoir Patrick Chaize dans POL/N m'a permis justement d'en savoir un plus sur les nouveaux travaux du groupe d'études Numérique du Sénat (dont il est président).
A propos de l'intelligence artificielle, le groupe rendra ses conclusions à l'été, mais déjà le sénateur de l'Ain souligne des "points de vigilance" : l'IA "peut avoir des conséquences sur le reste de la politique nationale", par exemple en matière de production énergétique.
Nous avons aussi parlé de l'Europe où la France a "poids assez fort sur les sujets du numérique" (sic) et "doit continuer à jouer un rôle de locomotive".
Enfin, P. Chaize, également président de l'Avicca, continue de se battre sur la connectivité des territoires : "Infrastructures, Inclusion, Sécurité et Formation" sont clés et, selon lui, "on n'avance pas assez vite", la France manque d'un "calendrier politique".
Dans cet épisode également, nous avons eu la visite de la co-présidente de la French Tech New York City, Caroline Faucher-Winter. C'est quoi la French Tech NYC ? Quelle est l'importance de la présence française en Amérique du Nord ?
Bonne écoute à tous !
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Musique du générique : "Road to Kaoca", de Joseph Camiglieri Sabattier
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Avec sa proposition de loi visant à encadrer l'intelligence artificielle par le droit d'auteur, le député Guillaume Vuilletet comptait surtout mettre un "coup de pied dans la fourmilière" et provoquer la discussion. Je l'ai donc invité débattre dans POL/N avec l'avocate Maître Garance Mathias, un représentant les droits des artistes et interprètes à l'Adami, Benjamin Sauzay, et un expert des transformations numériques Alain Goudey. Plusieurs propositions ont émergé pour plier l'IA au respect du droit d'auteur. En espérant que cela puisse nourrir et éclairer les positions politiques qui seront prises sur le sujet en France, et au niveau européen alors que nous entrons en campagne !
Bonne écoute à tous,
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En temps de guerre, "disposer de capacités de communication sauve des vies" est venu rappeler dans POL/N Philippe Le Grand, président de la fédération française des opérateurs d'infrastructures numériques. Il a récemment annoncé un important investissement de la filière pour aider l'Ukraine à reconstruire et moderniser son réseau très haut débit. L'occasion pour moi d'ouvrir le sujet de l'importance des infrastructures pour les populations, mais aussi pour les Etats, les réseaux numériques tenant désormais une place majeure dans les guerres géopolitques. Pour cela, aux côtés du président d'Infranum, j'ai invité la députée Olga Givernet membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, ainsi que Aurélien Vigano en charge des infrastructures internationales (câbles sous-marins, satellites, réseaux terrestres transfrontaliers) chez Orange.
Jean Dominique Seval, ex-président de la French Tech Pékin, fondateur du cabinet Soon Consulting et spécialiste des infrastructures mondiales, nous a apporté, quant à lui, un regard sur la politique Très haut débit de la Chine et son avancée dans l'avenir des connexions satellitaires.
Je vous souhaite à tous une bonne écoute !
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L'Ile-de-France se targue d'avoir lancé le "démonstrateur" d'intelligence artificielle le plus ambitieux des territoires. Plusieurs cas d'usages sont testés, pilotés par des start-up franciliennes. Afin de comprendre ce que la Région attend de ces expérimentations et comment elle espère améliorer les services rendus aux franciliens à l'aide de l'IA, j'ai convié en studio Alexandra Dublanche, la vice-présidente qui travaille aux côtés de Valérie Pécresse sur les sujets de Relance et d'Innovation, ainsi que Julien Pillot, l'économiste enseignant-chercheur à l'Inseec.
Bonne écoute !
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"Brique par brique, on est en train de construire un droit assez incomparable dans le monde, en ce qui concerne la protection des enfants en ligne" se réjouit dans POL/N mon invité politique, le député de Strasbourg Bruno Studer (Renaissance), auteur de trois textes législatifs dans ce domaine : Enfants youtubeurs, Droit à l'image des enfants sur Internet, et Contrôle parental.
Je l'ai interrogé sur les obligations de ces lois, certes "pédagogiques" mais qui prévoient tout de même de lourdes sanctions pouvant allant jusqu'à une possible déchéance de la parentalité (loi sur le droit à l'image des enfants, effectif depuis février dernier), ou encore le retrait d'appareils sur le marché français (loi contrôle parental qui entrera en vigueur au mois de juillet prochain).
Dans cet épisode également, ma consœur Cécile Dard est allée tendre le micro à quatre députés pour recueillir leur avis sur le sujet du Contrôle parental :
Véronique Besse, Non inscrit, Vendée (4e circonscription)
Frédérique Meunier, Les Républicains, Corrèze (2e circonscription)
Bertrand Bouyx,Horizons et apparentés, Calvados (5e circonscription)
Arthur Delaporte, Socialistes et apparentés, Calvados (2e circonscription)
"On ne va pas assez loin !", "C'est comme l'éducation à la route", "Il faut s'attaquer aux dérives des plateformes"... Et vous, qu'en pensez-vous ?
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On a trop longtemps abandonné la valeur de nos contenus aux grandes plateformes. Or, c'est une question de souveraineté nationale, on peut même parler de survie désormais pour la presse avec les IA génératives... Jean-Marie Cavada, homme politique et de médias, est mon grand invité dans cet épisode de Politiques Numériques. Quelle joie de l'entendre expliquer, avec une grande pédagogie, le principe des droits voisins, ou comment on doit impérativement reprendre la main sur la valeur des contenus que nous produisons... et qui font en grande partie la richesse des Gafam.
Et il va falloir réunir nos forces face à cette situation "extravagante", où une entreprise comme Google préfère payer 750 millions d'euros d'amende plutôt que de se plier à une négociation équitable... bref, de respecter la loi !
Oui, il considère que les risques que font peser l'IA générative sur les éditeurs de presse peuvent être "mortels" si l'on ne fait rien, ou si l'on avance isolément. Jean-Marie Cavada appelle donc à l'union, à avancer groupé, meilleur moyen de faire entendre notre voix face aux puissantes plateformes.
Dans cet épisode aussi, j'ai convié Jean Dominique Seval, ex-président de la French Tech Pékin, pour nous ouvrir une fenêtre sur ce qu'il se passe en Chine. Connaissez-vous Reelshort ? Une app qui propose de suivre des mini-mini séries, où chaque épisode dure environ... 1 minute ! Nouvelle tendance en Chine, bientôt ici ?
Culture, régulation, protection des données ont également fait partie de notre discussion avec monsieur Cavada, que vous trouverez passionnante je l'espère ! Bonne écoute à tous.
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En plein flou sur le soutien ou non du gouvernement à un acteur incontournable du signalement des contenus illicites en France, voici des pistes concrètes pour renforcer la lutte contre la diffusion de la haine, le déversement de contenus pédocriminels, ou encore terroristes... et la rendre beaucoup plus efficace, grâce à des leviers opérationnels, technologiques, juridiques, financiers, et bien sûr politiques. Merci à mes invités :
Eric Bothorel, député de la circonscription Lannion-Paimpol dans les Côtes-d'Armor
Jean-Christophe Le Toquin, président du réseau international de lutte contre la pédocriminalité (Inhope), et président de Point de Contact
Jean Cattan, secrétaire général du Conseil national du numérique (« Nous sommes les réseaux sociaux », ed. Odile Jacob)
Sharone Franco, directrice juridique et affaires publiques de Yubo
A découvrir également dans cet épisode, le micro-tendu de Cécile Dard dans les couloirs de l'Assemblée nationale aux députés Annie Vidal (Renaissance), Jean-Luc Bourgeaux (LR) et Agnès Firmin Le Bodo (Horizons).
Un grand merci pour votre écoute :)
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Générique : "Road to Kaoca", une musique originale de Joseph Camiglieri Sabattier
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Quelle est la réelle efficacité des campagnes d'influence des opinions sur les réseaux sociaux ? Quels sont les objectifs visés dans les cas d'ingérences étrangères ? Et nos armes, à nous, face aux manipulations politiques ? Dans cet épisode, j'ai eu envie de reprendre le sujet de la déstabilisation politique par le numérique, depuis le début : comprendre ce qui nous fait douter de tout, ce qui nous fracture et casse nos communs, tirer les ficelles de la désinformation... pour voir comment ré-occuper le terrain, reprendre la main sur notre manière de nous informer et faire société. J'ai pu m'y atteler grâce à mes quatre invités d'une très grande qualité sur ces sujets :
- Laurent Cordonier, Docteur en sciences sociales, Directeur de la recherche de la Fondation Descartes
- Thomas Huchon, Journaliste d’investigation, auteur, réalisateur, spécialiste des théories du complot
- Camille Grenier, Directeur des opérations du Forum sur L’Information et la Démocratie
- Romain Pigenel, Directeur du développement des publics et de la communication à Universcience, Enseignant en communication politique digitale à Science Po Paris.
Merci à eux pour ce partage très riche. Merci à vous pour votre écoute,
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