エピソード

  • L’élection présidentielle a mis sur la paille certains partis et certains candidats, comme Yannick Jadot ou encore Valérie Pécresse, qui a lancé le Pécressethon. Tous deux ont échoué à atteindre la barre des 5% à l’élection présidentielle qui permet d’obtenir le remboursement de leur frais de campagne. Alors quelles sont les règles à respecter pour financer une campagne ? Quelles sont les sources de financements ? Et l’argent fait-il le bonheur électoral ?

    Pour répondre à ces questions, nous interrogeons l’économiste Julia Cagé, professeur à Sciences Po et auteure du livre Le Prix de la démocratie, une étude inédite des financements politiques privés et publics sur plusieurs décennies en France, mais aussi à l’étranger. L'occasion pour la chercheuse de nous faire comprendre l’effet des politiques publiques pour réguler les relations entre argent et politique.

    L’argent, c’est bien le nerf de la guerre et un sujet essentiel dans une campagne. Julia Cagé l’a démontré dans son livre : plus un candidat a obtenu de financements pour faire campagne, plus il a de chances d’être élu. On comprend pourquoi certains hommes politiques sont tentés de dépasser les plafonds définis pour une campagne. Mais au-delà des scandales financiers, qui ont pu faire la une des médias, notre système se fonde sur des réductions fiscales qui permettent aux plus riches de financer les campagnes électorales tout en se faisant rembourser par la collectivité. Comment expliquer qu’un système pensé pour favoriser la participation financière citoyenne ait fini par profiter aux plus riches ?

    Pour sortir de cette impasse, l’économiste Julia Cagé a bien des propositions de réformes à faire : banque de la démocratie, bons pour l’égalité démocratique... Des propositions qui doivent être mieux connues de tous pour que le financement des campagnes ne soit pas un sujet considéré comme technique mais un sujet majeur pour la démocratie.

    RÉFÉRENCES DE L'ÉPISODE :Julia Cagé, Le Prix de la démocratie (Fayard, 2018)Julia Cagé, Yasmine Bekkouche, Edgard Dewitte, « The Heterogeneous Price of a Vote: Evidence from Multiparty Systems, 1993-2017 » in Journal of Public Economics.Julia Cagé, Caroline Le Pennec-Çaldichoury, Elisa Mougin,« Corporate Donations and Political Rhetoric: Evidence from a National Ban »Julia Cagé, « L’argent, clé du bonheur en politique », in Le Monde, 17 septembre 2018Comment est financée la campagne électorale de l'élection présidentielle ? sur le site Vie publiqueJulia Cagé, Libres et égaux en voix, (Fayard, 2020)

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    Interview et narration : Tâm Tran Huy

    Réalisation sonore, montage et mixage : MajoraProd

    Création musicale : MajoraProd

    Direction éditoriale : Perrine Tarneaud

    Productrice exécutive : Elise Colette

    Production : Public Sénat et Cevipof-Sciences Po


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  • Le quinquennat d’Emmanuel Macron a été marqué par des mobilisations d’une forme et d’une force nouvelles. Certaines ont été déclenchées par des décisions gouvernementales, d’autres font écho à la marche du monde. Les gilets jaunes, les défilés pour le climat ou encore les mouvements antispécistes… Mais aussi des mouvements féministes, anti-racistes, en faveur de la justice sociale. Qu’est-ce qui les caractérise ? Qu’ont-elles de nouveau ?

    Pour répondre à ces questions, notre podcast vous propose cette semaine une rencontre avec Réjane Sénac, directrice de recherche CNRS au Cevipof et spécialiste des inégalités femmes-hommes, ou encore liées à l’origine ethno-culturelle. La chercheuse a sorti récemment une enquête autour de ces nouvelles mobilisations. Pour cela, elle s’est entretenue avec 130 responsables d’associations et activistes, de la Ligue des droits de l’homme à Greenpeace, d’Extinction Rébellion aux Gilets jaunes. Elle a aussi échangé avec l’association de défense des animaux L214 ou encore Marguerite Stern, ancienne Femen et militante féministe qui dénonce les féminicides par des collages. Leur premier point commun : une grande défiance à l’égard de nos institutions, c’est d’ailleurs ce qui explique leur nouvelle forme d’engagement.

    Ces mobilisations se caractérisent aussi par le choix de la diversité tactiques : elles passent aussi bien par des recours devant la justice que par des performances, des actions coups de poing ou même des partenariats marketing. L’objectif : être le plus efficace possible et pour cela, les associations agissent tous azimuts. Autre nouveauté : le fait de considérer qu’aucun combat ne doit prévaloir sur les autres, mais qu’au contraire, ils sont imbriqués les uns dans les autres, la cause féministe est liée au combat environnemental, lui-même connecté à la justice sociale.

    Alors quel est l’avenir de ces mobilisations ? Peuvent-elles être entendues au niveau de l’échiquier politique traditionnel ? Et dans quelles formations aujourd’hui ?

    RÉFÉRENCES DE L'ÉPISODE :Réjane Sénac, Radicales et fluides. Les mobilisations contemporaines, Paris, Presses de Sciences Po, 2021.Réjane Sénac, « Les mobilisations contemporaines contre les injustices réhabilitent la radicalité politique », The Conversation, octobre 2021.Cinzia Arruza, Tithi Bhattacharya et Nancy Fraser, Féminisme pour les 99%. Un manifeste, Paris, La Découverte, 2019.Irène Pereira, Les Grammaires de la contestation. Un guide de la gauche radicale, Paris, La Découverte/Les Empêcheurs de penser en rond, 2010.

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  • Ce n’est un secret pour personne, les deux chambres du Parlement, qu’il s’agisse du Sénat ou de l’Assemblée ne représentent pas la diversité de la population française. Longtemps, les femmes ont été très sous-représentées : cela s’est amélioré depuis les lois sur la parité mais la parité sociale, elle est loin d’être au rendez-vous. Non seulement la situation ne s’est pas améliorée mais elle a empiré : l’arrivée de la gauche au pouvoir avait en effet permis de faire entrer des syndicalistes, des instituteurs, des cadres moyens dans les années 1980. Mais depuis, les profils de députés sont devenus de plus en plus uniformes, avec l’embourgeoisement du Parti socialiste ou encore l’effondrement électoral du Parti communiste.

    Dans cette Assemblée nationale assez uniforme, faite de cadres, de hauts fonctionnaires, souvent de professionnels de la politique, qu’est-ce qu’a changé l’irruption de la Macronie en 2017 ? Statistiquement, quelques modifications marquées : l’arrivée de la société civile, plus de représentants du privé, un rajeunissement global... Mais pour Olivier Costa, le nouveau monde n’a pas tellement changé le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Car ce sont souvent ceux qui faisaient déjà de la politique qui s’en sont le mieux sortis. Comment les législatives de 2022 se présentent-elles ? Ces élections vont-elles fidèlement traduire l’élection présidentielle et la réélection d’Emmanuel Macron ? Quelques pistes de réflexion dans cet épisode.


    RÉFÉRENCES DE L'ÉPISODE :Olivier Costa, Parliamentary Representation in France, Library of Legislative Studies, 2017Olivier Costa, Eric Kerrouche, Qui sont les députés français ? Enquête sur des élites inconnues, Presses de Sciences Po, 2007Etienne Ollion, Les candidats. Novices et professionnels en politique.Presses universitaires de France, octobre 2021E. Ollion, J. Boelaert et S. Michon, Métier : Député, Enquête sur la professionnalisation de la politique en France, Raisons d’agir, 2017« Pourquoi les résultats de l’élection présidentielle ne prédisent pas ceux des législatives », Le Monde, 11 mai 2022

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  • Pourquoi refuser un tel qualificatif ? A quoi renvoie l’extrême-droite ? Avec Gilles Ivaldi, chercheur au Cevipof et spécialiste de l'extrême droite en France et en Europe, nous comprenons que ce parti continue à renvoyer à des heures sombres de notre histoire, au fascisme, au nazisme, des références particulièrement marquées, stigmatisantes et donc encombrantes pour un parti qui désormais prétend à gouverner.

    L’extrême-droite est d’ailleurs au pouvoir dans certains partis européens : l’exemple le plus marquant est aujourd’hui celui de la Hongrie de Viktor Orban, le premier ministre hongrois, qui a vu son mandat renouvelé une quatrième fois au mois d’avril. A travers sa stratégie de « démocratie illibérale », le leader hongrois a imposé un régime qui est encore démocratique en façade mais qui confine à l’autocratie, qui musèle aujourd’hui les contre-pouvoirs et qui est ouvertement xénophobe.

    Sur ce point, celui de la politique anti-immigration, la candidate du RN est apparue presque modérée par rapport au candidat de Reconquête, Eric Zemmour. Alors le RN a-t-il vraiment changé ou Marine Le Pen a-t-elle simplement édulcoré le discours ? La candidate, qui a fait du pouvoir d’achat le cœur de sa campagne, est-elle parvenu à ses fins dans sa stratégie de dédiabolisation ?

    RÉFÉRENCES DE L'ÉPISODE :Gilles Ivaldi, De Le Pen à Trump : le défi populiste, Université libre de Bruxelles, 2019.Les faux-semblants du Front national : Sociologie d'un parti politique, sous la dir. de Sylvain Crépon , Alexandre Dézé, Nonna Mayer, Presses de Sciences Po, 2015Valérie Igounet, Le Front National. de 1972 à nos jours. Le parti, les hommes, les idées, Le Seul, 2014Ivaldi, Gilles (2022), « La droite radicale en Europe : acteurs, transformations et dynamiques électorales », in Matériaux pour l’histoire de notre temps, vol. 139-142, n°1-4, 2021, pp.16-22Ivaldi, Gilles (2021) « La montée du populisme autoritaire. Ce qu’en disent les enquêtes Valeurs », in Futuribles, n°443, juillet-août, p.25-38

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  • Pendant cette campagne présidentielle, les deux candidats arrivés au second tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, se sont prononcés pour plus de proportionnelle pour les élections législatives. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce mode de scrutin consiste à attribuer à des listes de candidats, des sièges en proportion des voix qu’elles reçoivent… Est-ce que ce système est plus démocratique ? Permet-il de mieux représenter la population ?

    Le scrutin majoritaire, aujourd’hui utilisé, a pour effet d’amplifier les victoires et il lui est reproché de ne pas représenter fidèlement le corps électoral. En 2017, par exemple, le RN - à l’époque Front national - avait eu seulement 8 députés élus alors qu’il était arrivé au deuxième tour de l’élection présidentielle tandis que la majorité présidentielle, République en marche et Modem, qui représentait 30% des voix au premier tour des législatives, s’est retrouvée au final avec une écrasante majorité de 350 élus.

    Pour Gil Delannoi, spécialiste de la démocratie, si le scrutin proportionnel permet de mieux représenter les partis et notamment les partis minoritaires, cela ne signifie pas du tout que la population française sera mieux représentée à l’Assemblée. Alors qu’aujourd’hui, beaucoup de Français demandent plus de démocratie et de respect de la parole des citoyens, notre chercheur voit deux solutions principales : mettre en place des assemblées citoyennes tirées au sort et accorder beaucoup plus de place au référendum. Ces outils et modes de fonctionnement plus démocratiques pourraient être mis en place assez facilement mais pour que la démocratie s’en trouve vraiment rénovée, il faut que leur usage ne soit pas dévoyé.

    RÉFÉRENCES DE L'ÉPISODE :Gil Delannoi, Le tirage au sort, comment l’utiliser ? Presses de Sciences-Po, 2019.Gil Delannoi, « Le potentiel démocratique du tirage au sort » in La démocratie dans l’adversitéChantal Delsol & Giuli de Ligio (dir), Editions du Cerf, 2019.Gil Delannoi & Oliver Dowlen, « Sortition, direct democracy and indirect democracy », in The Routledge Handbook to Referendums and Direct Democracy, edited by Laurence Morel & Matt Qvortrup, New-York, Routledge, 2018.Gil Delannoi, « Le tirage au sort comme opération et comme procédure » in Expériences du tirage au sort en Suisse et en Europe (XVIe-XXIe siècles), 2018.Gil Delannoi, La nation contre le nationalisme, Presses Universitaires de France, 2018.

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  • Cette semaine, nous nous intéressons à la place des réseaux sociaux dans les campagnes présidentielles et l’influence qu’ils ont sur le vote des Français. Marine Le Pen sur TikTok, Jean-Luc Mélenchon sur Twitch, Emmanuel Macron avec sa série Le Candidat sur YouTube, Eric Zemmour et son équipe chargée d’écrire sa page Wikipedia… Chaque candidat a sa stratégie sur les réseaux sociaux. Que visent-ils ? Qu’est-ce que ça rapporte ? De l’attention médiatique, des intentions de vote ?

    Une fois n’est pas coutume, nous faisons une infidélité aux chercheurs du Cevipof. Nous interrogeons Dominique Cardon, professeur de Sociologie à Sciences Po et directeur du Medialab, un laboratoire de recherches fondé il y a douze ans, parti du principe que le numérique et les technologies numériques étaient un nouvel instrument pour les sciences sociales.

    Pour Dominique Cardon, il est clair que les réseaux n’ont pas d’impact direct sur le vote des Français. En revanche, ils influencent fortement une certaine catégorie de Français : les journalistes. Si Twitter n’est utilisé que par 5% des Français, il est en revanche très consulté par les trois-quarts des journalistes de la place de Paris. Résultat : ce réseau peut influencer les choix des sujets abordés dans les rédactions, à la télévision par exemple, un média, lui, très consommé en période de forte actualité politique. Il peut donc contribuer à mettre en avant certains thèmes politiques, comme cela a été le cas tout l’automne, lorsque l’immigration a été au cœur des discussions, en raison notamment de l’influence d’Eric Zemmour sur les réseaux sociaux.

    Twitter, par ses clashs, est donc parvenu à attirer suffisamment l’attention pour imposer certaines thématiques de débat. Pour Dominique Cardon, cette campagne de 2022 ne marquera pas les annales par ses innovations numériques, mais par la radicalité des disputes et des ripostes sur les réseaux sociaux.


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  • Aujourd’hui, coup de projecteur sur le vote des banlieues ou plus précisément des banlieues populaires. Au mois de janvier 2022, une étude de l’IFOP a conclu que la gauche a perdu ces 10 dernières années toute son assise électorale dans ces quartiers au bénéfice des extrêmes. Les médias ont surtout retenu de cette analyse, la poussée de l’extrême droite. Mais est-ce si simple ? Forcément, c’est plus compliqué et nuancé que ça…

    Pour répondre à ces questions, nous interrogeons le chercheur Henri Rey, chercheur émérite au Cevipof-Sciences Po et spécialiste des banlieues. Henri Rey travaille depuis 1983 sur ce sujet des banlieues et s’est en particulier intéressé à l’impact des transformations socio-économiques, par exemple la désindustrialisation, sur ces quartiers et la façon dont cela s’est répercuté sur la vie politique locale et plus globalement sur le vote.

    À travers cet épisode, nous remontons aussi le temps pour comprendre comment ces quartiers populaires, qui votaient plus que le reste de la France jusqu’au milieu des années 1970, ont évolué, se sont modifiés dans leur population. Comment les banlieues rouges et roses, gouvernées par les partis communiste et socialiste, ont évolué ces dernières années ? Quelles sont les spécificités aujourd’hui du vote des banlieues ? Faut-il opposer la France des quartiers à la France périphérique, celle des Gilets jaunes ? Quelques clés de compréhension dans cet épisode.

    RÉFÉRENCES DE L'ÉPISODE :Sous la direction de Marie-Hélène Bacqué, Emmanuel Bellanger, Henri Rey, Banlieues populaires : territoires, sociétés, politiques, Éditions de l'Aube, 2019.Marie-Hélène Bacqué, Emmanuel Bellanger, Henri Rey, « Partis et mouvements: la fin d'une époque ?" In Les débats de l'ITS 8/9 : espoirs de logiques alternatives dans le monde, Editions Bruno Leprince, Paris, 2018Henri Rey et Jazouli Adil, Pour une histoire politique de la politique de la ville, l'urgence de comprendre, Éditions de l'Aube, 2015Henri Rey, Les élections municipales en Seine-Saint-Denis, la peau de chagrin des communismes municipaux, Paris, Cevipof, 2014Henri Rey, La peur des banlieues, Presses de Sciences Po, 1996Florence Haegel, Henri Rey, Autour du vote à la cité des 4000 in Nonna Mayer (dir.) Les modèles explicatifs du vote, L'Harmattan, 1997Liane Mozère, Michel Peraldi, Henri Rey, Intelligence des banlieues, Editions de l'Aube, 1999« Présidentielle : pour qui voteront les 'banlieues populaires' ? », Ifop, janvier 2022« Profiling Minorities : A Study of Stop-and-Search Practices in Paris », Open society justice initiative, Fabien Jobard, Juin 2009

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    Interview et narration : Tâm Tran Huy

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  • Qui dit campagne présidentielle dit émissions de télévision. Sur toutes les chaînes, qu’elles soient généralistes ou chaînes d’info en continu, on voit les candidats s’exprimer, défendre leurs idées, parfois débattre entre eux dans des émissions politiques spéciales, créées pour l’accompagnement de la campagne. Les meetings sont diffusés dans leur intégralité et les derniers jours avant l’élection, après le JT, on voit les clips de campagne sur les chaînes publiques, plus ou moins kitsch, plus ou moins professionnels. La politique occupe donc un temps d’antenne important alors est-ce qu’aujourd’hui, la télévision joue un rôle dans notre manière de voter ?

    Pour répondre à ces questions, nous interrogeons le chercheur Thierry Vedel, chercheur au Cevipof-Sciences Po et spécialiste de la communication et de la politique.

    Le premier constat, c’est qu’internet et les réseaux sociaux n’ont toujours pas réussi à tuer la télévision. Certes, sa place dans la vie des Français s’est réduite, particulièrement pour les plus jeunes. Mais la télévision reste une source importante pour s’informer aujourd’hui. Les médias, bien que très critiqués, restent très consommés. Mais information ne signifie pas forcément influence.

    RÉFÉRENCES DE L'ÉPISODE :Social media campaigning in Europe (en coll. avec Lilleker D. et al.). Londres, Routledge, 2019, 128 p.« Liker, tweeter, voter » (en coll. Avec Cheurfa M.), in Cautrès B. et Muxel A. (dir.), Histoire d'une révolution électorale (2015-2018), Paris : Classiques Garnier, 2019, pp. 59-74.« La télévision, un vieux média qui ne meurt pas », in Perrineau Pascal (dir.), Le vote disruptif, Paris, Presses de Sciences Po, 2017. p. 101-114.

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  • Est-ce que les riches votent à droite ? C’est ce qu’on a tendance à penser... Mais s’il y a un lien direct entre la fortune et le vote conservateur, cela ne permet pas d’expliquer par exemple le phénomène de la gauche caviar. Ce n’est pas donc si simple que cela : lorsqu’on vote, on ne cherche pas simplement à choisir un candidat en fonction de propositions fiscales avantageuses, en fonction de l’utilité qu’il peut avoir pour nous. Alors peut-on lier niveau de richesse et vote ?

    Martial Foucault est professeur des universités à Sciences Po, directeur du Cevipof et spécialiste des questions de comportement électoral. Il s’intéresse en particulier à toutes les dimensions de patrimoine, de revenu et de choix de vote des électeurs. Il est l’invité du dixième épisode de Je vote, tu votes, nous votons.

    Il explique que, quand on parle de richesse, il faut clairement distinguer le salaire du patrimoine. Les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus fortes que les inégalités de revenus. C’est là l’une des découvertes de l’économiste Thomas Piketty. On a d’ailleurs pu le constater pendant cette campagne présidentielle, lors du débat autour des droits de succession. L’idée de faciliter la transmission est clairement de droite et celle de la taxer est au contraire de gauche.

    En plus de cela, pour Martial Foucault, il faut distinguer la façon dont on gère le patrimoine. Placements risqués ou placements sûrs ? Ceux qui optent pour des placements sûrs, des livrets, sont plutôt de gauche car ils ont confiance en une gestion étatique. Au contraire, ceux qui ont confiance dans le marché sont plutôt de droite. Mais bien sûr, l’irruption d’Emmanuel Macron, ce candidat, et de gauche, et de droite a bouleversé la donne...

    RÉFÉRENCES :Jacques Capdevielle, Élisabeth Dupoirier, « L’effet patrimoine », dans Jacques Capdevielle, Élisabeth Dupoirier, Gérard Grunberg, Étienne Schweisguth, Colette Ysmal (dir.), France de gauche, vote à droite, Paris, Presses de Sciences Po, 1981, p. 169-227.Martial Foucault, Richard Nadeau, Michael S. Lewis-Beck , « La persistance de l'effet patrimoine lors des élections présidentielles françaises », Revue française de science politique, 2011/4 (Vol. 61), p. 659-680. DOI : 10.3917/rfsp.614.0659. URLThomas Piketty, Capital et idéologie, Paris, Le Seuil, 2019.Martial Foucault, « La France politique des possédants et des non-possédants », in Pascal Perrineau éd., La démocratie de l’entre-soi, Paris, Presses de Sciences Po, 2017, p. 43-56.Michael Lewis-Beck, Richard Nadeau and Martial Foucault, "The Compleat Economic Voter: New Theory and UK Evidence”, British Journal of Political Science, 43(2), p.241-261, 2013

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  • Lou Safra est chercheuse en psychologie cognitive et en psychologie politique au Cevipof-Sciences Po. Bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle s’est intéressée à l’impact d’une menace comme une guerre sur nos comportements individuels. Qu’est-ce que nous apprennent la psychologie et les sciences cognitives de nos comportements électoraux et du vote ? Ce type de conflit provoque un effet « drapeau », on le sait, il a tendance à conforter le dirigeant en place mais il nous fait aussi préférer un certain type de leader, plus masculin, plus dominant, plus autoritaire.

    Autre sujet, autre menace sur laquelle notre chercheuse a beaucoup travaillé : la pandémie. En pleine crise covid, on a vu de beaux moments de solidarité, des personnes qui ont cousu des masques pour les autres ou aidé leurs voisins mais individuellement, ce n’est pas du tout l’effet immédiat que suscite la perspective d’une telle menace extérieure sur nous. Lou Safra nous explique ainsi comment ce type de contexte nous fait avoir des réflexes xénophobes, racistes. C'est ce que l’on a pu constater avec le racisme anti-asiatique qui est né lorsque le Covid était encore étroitement associé à la Chine, ou encore lorsque les Juifs ont été désignés comme responsables d’épidémies de peste.

    Ce type de comportements qui se sont reproduits dans l’histoire, qui ont été analysés par les sciences politiques ou la sociologie, peuvent aussi s’expliquer par l’approche des sciences cognitives, en essayant de comprendre ce qui entraîne ces réflexes dans chaque individu.

    Références de l'épisode :Todorov, A., Mandisodza, A. N., Goren, A., & Hall, C. C. (2005). « Inferences of competence from faces predict election outcomes » in Science, 308 (5728), p.1623-1626.Antonakis, J., & Dalgas, O. (2009). « Predicting elections: Child's play ! » in Science, 323(5918), p.1183-1183.Safra, L., Algan, Y., Tecu, T., Grèzes, J., Baumard, N., & Chevallier, C. (2017). « Childhood harshness predicts long-lasting leader preferences » in Evolution and Human Behavior38(5), p.645-651.(PDF) Aarøe, L., Petersen, M. B., & Arceneaux, K. (2017), « The behavioral immune system shapes political intuitions: Why and how individual differences in disgust sensitivity underlie opposition to immigration » in American Political Science Review, 111(2), p.277-294.(PDF) Van Vugt, M., & Grabo, A. E. (2015), « The many faces of leadership: An evolutionary-psychology approach » in Current Directions in Psychological Science, 24(6), p.484-489.Laustsen, L., & Petersen, M. B. (2017), « Perceived conflict and leader dominance: Individual and contextual factors behind preferences for dominant leaders » in Political Psychology, 38(6), p.1083-1101.

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  • Dans ce nouvel épisode de notre podcast « Je vote, tu votes, nous votons », nous nous penchons sur le vote des agriculteurs. Ils ont la cote dans les milieux politiques, surtout en année présidentielle. Si, chaque année, plus de 600 000 Français se pressent dans les allées du Salon de l’agriculture, porte de Versailles à Paris, tous les cinq ans, on croise également de nombreux hommes politiques et notamment les candidats à l’élection présidentielle. Cette année, ils y sont tous allés, à l’exception de Jean-Luc Mélenchon.

    Mais pourquoi cet événement est-il un lieu incontournable de toute campagne présidentielle ? Pourquoi continue-t-on d’accorder autant d’importance au vote des agriculteurs qui, après tout, représente une toute petite part du corps électoral ?

    C’est à ces questions que nous répondons dans cet épisode, grâce à l’éclairage de François Purseigle, professeur des universités en sociologie à l'Institut national polytechnique de Toulouse et chercheur associé au Cevipof. L’occasion de retracer l’histoire du vote agricole, de comprendre le rapport qu’entretiennent les Français à leur agriculture et de se pencher sur un paradoxe : les agriculteurs ont beau être de moins en moins nombreux (ils sont quatre fois moins qu’il y a 40 ans et représentent 1,5% de la population française), leur influence est bien plus forte que ces simples chiffres de le laissent imaginer.

    Références de l'épisode :François Purseigle, avec Bertrand Hervieu, Une agriculture sans agriculteurs, Presses de Sciences Po, 2022, à paraître.François Purseigle, Le nouveau capitalisme agricole. De la ferme à la firme, Presses de Sciences Po, 2017.François Purseigle, avec Bertrand Hervieu, Sociologie des mondes agricoles, Paris, 2013, Armand Colin, U sociologie, 320 p.François Purseigle, Bertrand Hervieu, Nonna Mayer, Pierre Muller et Jacques Rémy (dir.), Les Mondes agricoles en politique : de la fin des paysans au retour de la question agricole, Paris, Presses de Sciences Po, Académique, juin 2010, 456 p.« Election présidentielle 2022 : le Salon de l’agriculture, scène politique intemporelle », Le Monde, 26 février 2022« Monde agricole : un vote conservateur ? », Un monde en docs sur Public Sénat, émission du 26 février 2022

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  • Est-ce que les gens qui achètent une voiture électrique votent écolo ? Cette question que nous nous posons dans cet épisode, c’est celle de la cohérence entre le vote et les actes, entre un avis politique et la vie privée. Une question qui n’est pas récente : elle s’est toujours posée mais lorsqu’il s’agit d’écologie, elle revêt une importance particulière.

    Alors que le réchauffement climatique est aujourd’hui admis par tous, que les rapports du GIEC nous alertent régulièrement sur l’avenir désastreux que nous nous préparons, nous sommes sommés de changer nos comportements. Voilà le sujet de cet épisode de “Je vote, tu votes, nous votons” avec Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Cevipof, professeur à Sciences Po et spécialiste des mouvements écologistes en France.

    Aller vers la sobriété n’est pas forcément synonyme de bonheur, comme pouvait le dire l’essayiste Pierre Rhabi. Au contraire, pour Daniel Boy, cette sobriété peut être synonyme de privations de plaisirs quotidiens, voire de véritables sacrifices. Des efforts qu’il faut regarder en face pour changer nos habitudes.

    Il analyse également le positionnement des différents candidats sur les questions écologiques.


    Références de l'épisode

    Daniel Boy, « Municipales 2020 : les territoires de l'écologie » , Revue Politique et Parlementaire n°1096, juillet-septembre 2020, pages 161-168.Daniel Boy, « Productivistes contre écologistes », Pouvoirs - Les clivages politiques, n° 179, novembre 2021, Le Seuil.Daniel Boy, « Les incertitudes de l'écologie politique » in Pascal Perrineau (dir.), Le Vote normal : les élections présidentielle et législatives d’avril-mai-juin 2012, Paris, Presses de Sciences Po, Chroniques électorales, 2013, pp. 161-174.BOY (Daniel), BRUGIDOU (Mathieu), HALPERN (Charlotte) et LASCOUMES (Pierre) (dir.), Le Grenelle de l’environnement : acteurs, discours, effets, Paris, Armand Colin, Recherches, 2012, 352 p.

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    Interview et narration : Tâm Tran Huy

    Réalisation sonore, montage et mixage : MajoraProd

    Création musicale : MajoraProd

    Direction éditoriale : Perrine Tarneaud

    Productrice exécutive : Elise Colette

    Production : Public Sénat et Cevipof-Sciences Po


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  • Lors des dernières élections régionales, deux-tiers des électeurs inscrits ont boudé les urnes au second tour, et près de 80 % pour les jeunes. En revanche, le scrutin présidentiel continue de rassembler, il fait figure d'exception : c’est l’élection reine sous la Ve République.

    Pourquoi les Français sont-ils si insatisfaits de leurs dirigeants politiques ? Pourquoi ce fossé qui se creuse entre les citoyens et leurs représentants et comment le combler ? Y a-t-il des raisons objectives à notre défiance ou sommes-nous des enfants gâtés de la démocratie ?

    Dans cet épisode, nous interrogeons le chercheur Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof et enseignant à Sciences-Po. Il a beaucoup travaillé sur le point de vue des citoyens dans l’analyse politique. A travers son regard, nous analysons ce désintérêt important des Français à l’égard de leurs représentants et nous nous interrogeons sur les moyens de mieux faire rentrer le citoyen dans les institutions. Grand débat, convention citoyenne pour le climat... Certaines initiatives ont tenté de recoudre ce lien, sans y parvenir tout à fait.


    Références de l'épisode

    Bruno Cautrès, Gilles Ivaldi, Luc Rouban, « Measuring French Pessimism », Cogito, 8 juillet 2021.Bruno Cautrès et Luc Rouban, « La gestion de la crise sanitaire en France au miroir de la défiance politique et d’une société peu cohésive », Conseil d'analyse économique, 6 octobre 2021.Bruno Cautrès et Luc Rouban, « La crise sanitaire au miroir de la crise sociale et politique française. Une comparaison avec l’Allemagne et le Royaume-Uni » in Marc Lazar éd., Le monde d'aujourd'hui. Les sciences sociales au temps de la Covid. Paris, Presses de Sciences Po, 2020, p. 207-222.Luc Rouban, La démocratie française est-elle une démocratie furtive ?; HAL, 23 octobre 2021.« La France, une démocratie défaillante », Le Point, 3 février 2021.Anne Bory, Pour une démocratie furtive, Le Monde, 24 novembre 2021.

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    Interview et narration : Tâm Tran Huy

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  • Quand on regarde les sondages publiés quasiment chaque jour en ce moment, il n’y a pas de doute : la droite domine. La droite républicaine, bien sûr, représentée par la candidate des Républicains, Valérie Pécresse ainsi que par une partie de l’électorat d’Emmanuel Macron. Mais le plus frappant, c’est le niveau de l’extrême droite : les électeurs de Marine Le Pen additionnés à ceux d’Eric Zemmour, représentent ensemble plus de 30% des intentions de vote au premier tour. Du jamais vu. Comment expliquer cette montée des populismes ?

    Pour Pascal Perrineau, professeur émérite à Sciences Po, ancien directeur du Cevipof et spécialiste des populismes, la droitisation française est très claire. Elle est documentée par des enquêtes qui montrent que de moins en moins de Français se sentent de gauche et de plus en plus se disent de droite.

    Au long de notre conversation, le chercheur explique les raisons de la montée du vote aux extrêmes, de 1972, année de création du Front national qui n’était alors qu’un micro-parti, jusqu’à 2017, élection à laquelle Marine Le Pen est arrivée au second tour, en passant par 2002, élection qui a vu Jean-Marie Le Pen, lui aussi, arriver au second tour à la surprise générale.

    Il explique aussi pourquoi le clivage droite-gauche reste pertinent même si cette grille de lecture ne suffit plus à expliquer aujourd’hui toutes les oppositions de la vie politique française.


    Références de l'épisode

    Pascal Perrineau, Les extrêmes et l’éclatement des partis politiques, L’Arche, n° 690, janvier-février 2022, p. 16-19.

    Pascal Perrineau, Le populisme, Paris, Coll. Que sais-je ?, PUF, 2021, 128 p.

    Pascal Perrineau, La fragmentation démocratique, p. 175-181 dans Jean-Vincent Holeindre, La démocratie. Entre défis et menaces, Auxerre, Editions Sciences Humaines, 2020, 310 p.

    Pascal Perrineau, dir., Le Vote disruptif, Les élections présidentielle et législatives de 2017, Paris, SciencesPo Les Presses, 2017, 444 p.

    Pascal Perrineau, Cette France de gauche qui vote FN, Paris, Seuil, 2017, 142 p.

    Pascal Perrineau, Montée en puissance et recompositions de l’électorat frontiste, Pouvoirs, n° 157, 2016, p. 63-73


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    Interview et narration : Tâm Tran Huy

    Réalisation sonore, montage et mixage : MajoraProd

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  • Quelle est l’influence de la religion sur le vote des Français ? Est-ce que l’on peut faire un lien entre une appartenance religieuse et une couleur politique ? C’est ce que semblent montrer les dernières élections présidentielles. Par exemple, en 2012 et en 2017, les catholiques ont penché à droite et les musulmans à gauche… Est-ce que c’est une constante ? Pourquoi certains partis politiques séduisent certaines confessions et pas d’autres ?

    Pour répondre à toutes ces questions, Tâm Tran Huy s’entretient avec Claude Dargent, professeur de sociologie à l'Université Paris 8 et chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences-Po-Cevipof. Il est spécialiste de la sociologie du vote, de la sociologie des religions et du lien entre ces deux domaines.


    Références de l’épisode

    - Pierre Bréchon, « La religion explique-t-elle les attitudes politiques ? », Revue internationale de politique comparée, 2021/1-2 (Vol. 28), p. 177-206.

    - Claude Dargent, « Religion, classe sociale et comportement politique : l’épreuve de l’élection singulière de 2017 », L'Année sociologique, 2021/2 (Vol. 71), p. 369-398.

    - Claude Dargent, « Croyances religieuses, valeurs et choix politiques », dans Cahiers français, n°389 : Religions, laïcité(s), démocratie, novembre-décembre 2015, pp. 36-42.

    - Jérôme Fourquet dir., Karim vote à gauche et son voisin vote FN : sociologie électorale de l' « immigration », Paris, Fondation Jean Jaurès/L’Aube, 2015.

    - Guy Michelat, Claude Dargent, « Système symbolique catholique et comportement électoral », Revue française de science politique, 65(1), février 2015, p. 27-61.

    - Claude Dargent, « Les catholiques français et le Front national », Études, 2016/12, p. 19-30.

    - Le vote des Français de Mitterrand à Sarkozy 1988-1995-2002-2007, Presses de Sciences Po, 2012.

    - Claude Dargent, « Les catholiques entre les primaires de la droite et le vote à la présidentielle 2017 », La Note de l'Enquête électorale française.

    - Claude Dargent, « Le facteur religieux du vote du Tableau politique à aujourd’hui : permanences, mutations et problèmes de méthode », in Le Tableau politique de la France de l’Ouest d’André Siegfried. 100 ans après. Héritages et postérités, Presses universitaires de Rennes, 2019.


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    Interview et narration : Tâm Tran Huy

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  • Les femmes votent-elles différemment des hommes ? Y a-t-il une caractéristique de genre dans le vote ? Aujourd’hui, les femmes votent à peu près comme les hommes, elles ne votent ni plus à gauche, ni plus à droite, ne s’abstiennent ni plus ni moins que les hommes. Le vote n’est donc pas genré... À une exception près : Eric Zemmour.

    Autre sujet marquant, en cette campagne présidentielle : le nombre de femmes candidates au scrutin suprême. Elles sont cinq : il y a les habituelles, Marine Le Pen, Nathalie Arthaud, Christiane Taubira qui se présente pour la deuxième fois, mais aussi deux femmes pour représenter les deux partis historiques de la vie politique française, Anne Hidalgo pour le Parti socialiste et Valérie Pécresse pour Les Républicains. C’est une première pour la droite traditionnelle. Est-ce qu’une candidate femme va plus attirer le vote féminin qu’un homme ? Est-ce que cela signifie que les droits des femmes vont avoir plus d’échos dans la campagne ?

    Pour répondre à toutes ces questions, Tâm Tran Huy s’entretient avec Janine Mossuz-Lavau Directrice de recherche émérite CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po-Cevipof, spécialiste du genre. L’occasion d’analyser le vote des femmes hier et aujourd’hui, mais aussi de revenir sur des combats marquants dans l’histoire des droits des femmes, notamment la dépénalisation de l’IVG.


    Références de l’épisode

    - Janine Mossuz-Lavau, en collaboration avec Mariette Sineau, Enquête sur les femmes et la politique , PUF, 1983.

    - Janine Mossuz-Lavau, en collaboration avec Anne de Kervasdoué, Les femmes ne sont pas des hommes comme les autres , Odile Jacob, 1997.

    - Femmes/Hommes, pour la parité, Presses de Sciences Po, 1996.

    - Janine Mossuz-Lavau, codirigé avec Armelle Le Bras Chopard, Les femmes et la politique , L'Harmattan, 1997.

    - Janine Mossuz-Lavau, codirigé avec Christine Bard et Christian Baudelot, Quand les femmes s'en mêlent : genre et pouvoir , La Martinière , 2004.

    - Eric Zemmour, du mépris des femmes à la hantise de l’immigration, Le Monde, 30 décembre 2021.

    - Articles, livres, discours : nous avons exhumé 25 ans de sorties sexistes d'Éric Zemmour, France Inter, 4 novembre 2021.

    - Le dossier Zemmour. Idéologie, image, électorat, Fondation Jean Jaurès, octobre 2021.


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    Interview et narration : Tâm Tran Huy

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  • Quelle est la place du vote dans la famille ? Est-ce que les jeunes, dans leurs premiers votes, se rebellent contre leurs parents ou est-ce qu’au contraire, ils votent comme leurs darons ? Et les jeunes, qui boudent massivement les urnes, boudent-ils pour autant la politique ?


    Pour répondre à toutes ces questions, Tâm Tran Huy s’entretient avec Anne Muxel, directrice de recherche au CNRS qui travaille au Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po. Elle a consacré une partie de sa recherche à la transmission des choix des orientations politiques et idéologiques, notamment dans le cadre de la famille.


    L’occasion de mieux comprendre la place paradoxale de la politique dans la famille : à la fois le creuset dans lequel se forme l’identité politique, l’endroit où l’on échange le plus ses convictions mais aussi le lieu où l’on cache parfois ses idées, de peur d’entamer le lien affectif avec ses proches.


    Et les jeunes dans tout ça ? Ils sont très loin de l’opposition systématique à leurs parents : au contraire, ils se construisent souvent en absorbant les idées politiques de leurs parents avant de se forger progressivement leurs propres convictions. Parmi leurs constantes, celle de l’abstention : lors des dernières élections régionales, 9 jeunes sur 10 ont boudé les urnes. Pourquoi ? Les jeunes éprouvent-ils, comme de nombreux Français, de la défiance à l’égard des responsables politiques ?

    Nous allons découvrir que ce manque d’intérêt pour le vote ne reflète pas forcément le désintérêt pour la marche du monde.


    Références de l’épisode

    - Anne Muxel, Politiquement jeune, Editions de l'Aube/Jean-Jaurès, 2018

    - Anne Muxel, Toi, moi et la politique, Amour et convictions, Seuil, 2008

    - Anne Muxel, Politique, affectivité, intimité. La vie privée des convictions, Presses de Sciences Po, 2014

    - Sous la direction de Martial Foucault et Pascal Perrineau, La politique au microscope, 60 ans d’histoire du Cevipof, Presses de Sciences Po, 2021

    - Les jeunes et l’élection présidentielle de 2022 : intentions et déterminants du vote, Ifop, décembre 2021

    - L’impressionnante désaffiliation politique des 18-24 ans soulignée par une étude, Le Monde, 3 février 2022


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  • Le vote est souvent présenté comme un choix rationnel, mais dans le fond, est-ce qu'on vote vraiment avec sa tête ou avec son cœur ?


    Ces deux dernières années, à l’épreuve de la crise du Covid, on a éprouvé toute une palette d’émotions : de la peur face au virus, de la tristesse, parfois de l’espoir, et aujourd’hui pour certains, de la colère. Ces émotions vont-elles jouer dans le vote des Français ? Vont-elles avoir plus (ou moins) d’impact dans leur choix que leur condition sociale ou leurs revenus ?


    Le quinquennat d’Emmanuel Macron a également été marqué par la mobilisation des Gilets jaunes, un mouvement inédit dans sa durée et son intensité. Comment cette colère va-t-elle se matérialiser dans le scrutin présidentiel d’avril ?


    C’est ce sujet que le premier épisode du podcast « Je vote, tu votes, nous votons » va explorer, avec Martial Foucault, directeur du Centre de recherches politiques de Science Po-Cevipof.


    Dans sa conversation avec la journaliste de Public Sénat, Tâm Tran Huy, on découvre que la colère est associée aux extrêmes, la peur aux partis conservateurs et l’enthousiasme à Emmanuel Macron ! On s’interroge également sur les ressorts de l’élection de Donald Trump ou encore du Brexit. 


    Références de l’épisode

    Algan Yann, Beasley Elisabeth, Cohen Daniel, Foucault Martial, Les origines du populisme. Enquête sur un schisme politique et social, Paris, Seuil, 2019.Marcus George E., Le citoyen sentimental, Paris, Presses de Sciences Po, 2008.Braud, Philippe, L’émotion en politique : problèmes d’analyse. Paris, Presses de Sciences Po, 1996.Sous la direction de Martial Foucault et Pascal Perrineau, La politique au microscope, 60 ans d’histoire du CEVIPOF, Presses de Sciences Po, 2021Election présidentielle : « Les émotions façonnent nos réactions à l’environnement », Le Monde, 2017Baromètre des émotions, Viavoice et Fondation Jean Jaurès, décembre 2021Comment les candidats à la présidentielle se saisissent de la colère des Français, Marion Ballet, The Conversation, janvier 2022

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  • Est-ce que les femmes votent comme les hommes ? Notre vote est-il encore déterminé par notre milieu social ou notre âge ? Vote-t-on avec sa tête ou avec son cœur ? Est-ce parce qu’on a un véhicule ou un vélo électrique qu’on vote écolo ?


    A l'aube de l'élection présidentielle de 2022, notre journaliste Tâm Tran Huy se pose beaucoup de questions sur le vote des Français. Pour trouver des réponses, elle interroge des chercheurs du Cevipof.

    Alors, pour vous intéresser à l'élection présidentielle de 2022 autrement que les yeux rivés sur les intentions de vote ou les petites phrases, embarquez chaque semaine avec elle dans le secret des urnes.


    Et surtout abonnez-vous dès maintenant à "Je vote, tu votes, nous votons" dans votre appli de podcast préférée, pour ne manquer aucun épisode.


    Je vote, tu votes, nous votons - un podcast de Public Sénat et du Cevipof


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