エピソード
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En pleine transition gouvernementale, les gangs sont parvenus à obtenir la suspension des vols commerciaux américains vers Haïti et intensifient leurs opérations dans les quartiers de Port-au-Prince. Analyse avec Diego Da Rin, expert au sein de l’International Crisis Group, d’un coup de force prémédité.
RFI : Trois avions ont été visés par balles lundi (11 novembre 2024) aux abords de l'aéroport international de Port-au-Prince. Même si des incidents similaires avaient été signalés au début de l'année, faut-il y voir une nouvelle forme d'action de la part des gangs ?
Diego Da Rin : C’est une étape supplémentaire franchie par les groupes armés qui montrent qu’ils peuvent sans cesse atteindre de nouveaux niveaux de violence indiscriminée. Non seulement contre les forces de l’ordre, mais contre les institutions de l’État et la population haïtienne en général.
RFI : Au-delà de l'échec des travaux de sécurisation qui ont été menés aux abords de l'aéroport, est-ce que cela signifie aussi que les gangs sont mieux armés qu'ils ne l'étaient ?
Diego Da Rin : Depuis quelques années, les gangs acquièrent des armes de plus en plus puissantes, type AK47 ou M40 de calibre 7,62 mm, qui peuvent tirer à plus de 400 mètres de distance. C’est plus compliqué d'atteindre des cibles en mouvement et en hauteur, mais les appareils visés étaient soit en train d'arriver, soit en train de s’éloigner de la piste d'atterrissage, donc vulnérables. L’un des avions a été la cible d’au moins 4 projectiles, on parle bien d’une décision délibérée visant à entraîner la fermeture de l’aéroport.
RFI : Port-au-Prince vit de nouveau au rythme des coups de boutoir des gangs depuis plusieurs jours, faisons-nous face à une nouvelle action coordonnée ?
Diego Da Rin : Les attaques qui ont recommencé depuis lundi sont surtout concentrées à Port-au-Prince et sont très ciblées, à ce stade elles ne sont pas de la même ampleur que celles que l’on a connues, il y a quelques mois, mais leurs conséquences sont tout aussi dramatiques.
Les États-Unis viennent d’interdire aux compagnies aériennes américaines de voler vers Haïti pendant un mois et la crise sécuritaire affecte les opérations humanitaires en plus des vols commerciaux. Les Nations unies ont annoncé qu'elles suspendaient les livraisons humanitaires via Port-au-Prince et qu’elles tenteraient pour le moment d’acheminer les cargaisons à partir du Cap-Haïtien, la plus grande ville du nord du pays. Or, une fois au Cap, il est très difficile de rejoindre la capitale parce que les gangs ont une emprise quasi-totale sur les principales voies de circulation.
RFI : Quel est l’intérêt pour les gangs de lancer ces opérations maintenant ?
Diego Da Rin : Cette nouvelle vague de violence a commencé à la mi-octobre, lorsque les tensions au sein de l’exécutif, la lutte de pouvoir entre le Premier ministre et le Conseil présidentiel de transition, ont gagné en intensité. À chaque fois qu’il y a une crise politique, les gangs en profitent pour affermir leur emprise et faire la démonstration de leur force militaire. Nous sommes en plein changement d’administration, ils lancent des signaux d’intimidation et font savoir qu'ils peuvent bloquer le pays n’importe quand.
RFI : « Le temps est venu de prendre le destin de ce pays en main », ce sont les mots de Jimmy Chérizier dit Barbecue, l’une des figures les plus médiatiques issue de ces groupes armés, qu’entend-il par-là ?
Diego Da Rin : C'est un signal au moment où des discussions sont engagées à propos de la MMAS, la mission de sécurité dirigée par le Kenya, qui pourrait se transformer en une opération de maintien de la paix onusienne, dotée de davantage de ressources et de moyens pour contrer les attaques des gangs. L'objectif, c’est d’empêcher le changement de nature de cette mission. Les gangs ont bien compris que dans son périmètre actuel, la MMAS ne constituait pas une véritable menace et veulent faire dérailler les plans qui mèneraient à sa mise à niveau.
RFI : Quelles sont les marges de manœuvre du nouveau gouvernement face à ce dérapage sécuritaire, a-t-il encore des cartes à jouer ?
Diego Da Rin : Ce dont le gouvernement a vraiment besoin, en plus d'une stratégie de sécurité un peu plus robuste avec les moyens du bord, c'est d’une aide de sécurité internationale plus importante afin de venir en aide à la police haïtienne et aux forces armées qui sont de plus en plus mobilisées.
RFI : Peut-on imaginer une forme de dialogue entre ce nouvel exécutif et les groupes armés ? Est-ce que ce n’est pas aussi ça, le message de Jimmy Chérizier ?
Diego Da Rin : La position du gouvernement précédent, celui du Premier ministre Garry Conille, c’était « avant toute autre disposition, déposez les armes ». Mais ce que demandent les gangs, c'est une amnistie. Or, une amnistie pure n'est pas concevable pour une population qui a fait face pendant de très nombreuses années à des kidnappings, des viols collectifs, des assassinats, des extorsions. La situation est très compliquée pour le gouvernement.
Haïti et Washington sous Donald Trump, quel format ?L’exécutif haïtien affronte une autre montagne : l’arrivée de Donald Trump au pouvoir en janvier 2025. Dans Le National, Dominique Domerçant revient sur la campagne de 2016 et sur la visite de celui qui n’était alors que le candidat des républicains dans le quartier de Little Haïti, à Miami. À l’époque, Trump pose avec les Américains d’origine haïtienne et leur dit dans un sourire qu’une fois élu, il sera leur champion. « On connaît la suite », tacle Dominique Domerçant. Haïti sera bien trop souvent dans la ligne de mire d’un Donald Trump qui mélange « discours populiste, sentiment nationaliste, protectionniste et raciste ».Si, à la fin des années 2010, les Américains ont pu soutenir l'ancien président Jovenel Moïse, comme toujours, ce n'était pas gratuit. Le National rappelle que Donald Trump avait engagé un bras de fer avec le président vénézuélien, Nicolas Maduro, et que pour conserver l'appui financier de Washington, Haïti comme d'autres pays de la sous-région, s’étaient pliés à la ligne dure de la Maison Blanche : pour plaire à Washington, ils avaient voté contre Maduro au sommet de l'Organisation des États américains. En résumé, conclut Dominique Domerçant, les autorités haïtiennes devraient choisir avec beaucoup de soin qui fera partie de la délégation présente à la cérémonie d'investiture de Donald Trump au mois de janvier.
À la Maison Blanche, la fidélité avant toutLa future équipe de Donald Trump prend forme, avec des nominations confirmées à la Défense, à la tête de la CIA, au ministère de l’Intérieur ou au sein d’une structure pilotée par Elon Musk et mise sur pied pour sabrer dans les dépenses publiques. S’il fallait résumer ses choix d’un seul mot, la presse américaine choisirait la loyauté, et c’est Reuters qui en parle le mieux : loyauté, parce qu'au cours de son premier mandat, « Trump est entré en collision avec des membres-clé de son administration, en particulier dans les domaines du renseignement, de la sécurité nationale ou de la police. Des gens qui ont raconté par la suite à quel point ils avaient traîné des pieds ou tenté de dissuader le président d'appliquer ses décisions les plus controversées ». Aujourd'hui, libéré de ces garde-fous, le président-élu aura sans doute beaucoup plus de latitude. CNN remarque que chacun des responsables nommés jusqu'ici s'est fait connaître parce que Trump adore, « des louanges permanentes à son sujet, martelées sur tous les plateaux de télévision ».
Sur l’Ukraine, attention, dangerEn matière de politique étrangère, attention, danger. Tribune à lire dans The Hill, où l’on s’alarme d'une nouvelle approche diplomatique, « sans commune mesure avec le consensus issu de la Seconde guerre mondiale, qui voyait les États-Unis comme les garants de la stabilité internationale ». C'est en Ukraine que le Trump imprévisible que l'on connaît pourrait tout changer. « Il y a ses affinités avec Poutine, il y a son mépris pour Zelensky, il pourrait tenter de réduire l'aide à l'Ukraine pour forcer Zelensky à négocier avec la Russie ». Or, abandonner l'Ukraine, c'est donner le feu vert à Poutine pour d'autres annexions. « À chaque fois qu'il a eu le sentiment de gagner face à l'Occident, Géorgie 2008, Ukraine 2014, Syrie 2015, il a lancé de nouvelles offensives quelques années plus tard . »
Les Vénézuéliens de sept pays d’Amérique latine coupés du monde, le dossier Amériques d’Alice CampaignolleLa correspondante de RFI à Caracas retrace l’une des conséquences méconnues de la dernière élection présidentielle au Venezuela. En juillet 2024, le régime vénézuélien a annoncé le retrait de son personnel diplomatique de sept pays d'Amérique latine pour protester contre « l’ingérence » de leurs gouvernements dans les affaires intérieures vénézuéliennes. Sanctionnés pour avoir remis en cause la réélection de Nicolas Maduro à la tête de l’État, ils ont en outre eu 72 heures pour exfiltrer leurs diplomates du Venezuela. Une décision qui, au-delà de l’isolement de Caracas sur la scène internationale, porte préjudice aux plus de deux millions de Vénézuéliens qui vivent dans ces différents pays.
Illustration à travers le témoignage de Yaël Diaz, une trentenaire vénézuélienne qui a quitté son pays il y a huit ans pour tenter sa chance à l’étranger et dispose aujourd’hui du statut de résidente permanente en Argentine : « en tant que Vénézuélienne, c’est pas mal d’avoir un visa de résidence ailleurs, un filet de sécurité en quelque sorte, que je n’ai vraiment pas l’impression d’avoir ici. Là-bas c’est facile de faire des démarches administratives, d’ouvrir un compte en banque par exemple. J’ai un lieu où vivre si je dois partir d’ici en catastrophe. »
Mais, avec la fermeture des consulats, les choses pourraient bien se compliquer, pour son petit ami notamment.
« Il a un passeport qui est encore valide pendant deux ans. Et comme on repart pour l’Argentine, on s’est posé la question de le renouveler maintenant, vu qu’on est au Venezuela en ce moment. Une fois là-bas, comment fait-on s’il n’y a pas d’ambassade, s’il n’y a pas moyen de faire quoi que ce soit ? De mon côté, j’ai demandé mon acte de naissance, je l’ai même fait apostiller pour ne pas me faire surprendre, maintenant qu’il n’y a plus d’ambassade. »
Le retrait des personnels diplomatiques et consulaires affecte déjà des milliers de citoyens vénézuéliens. Exemple au Chili, où ils sont environ 700 000. Carolina Hidalgo Fiol, avocate :
« Les démarches comme l’apostille d’acte de naissance, qui pouvaient se faire ici, ne peuvent plus l’être à Santiago. Les gens doivent se faire aider par quelqu’un au Venezuela, et donc impossible de respecter les délais de l’administration chilienne en matière migratoire. Un autre problème pour les Vénézuéliens, c’est l’impossibilité de demander un sauf-conduit. Ici, il y a beaucoup de gens dont le passeport est périmé, notamment car le renouvellement au Chili a toujours été un parcours du combattant, beaucoup de gens préféraient donc le faire renouveler directement au Venezuela, c’est plus rapide. Mais il faut un sauf-conduit pour voyager. Apparemment ça va pouvoir se faire en ligne, mais quel consulat va les délivrer ? Pas celui d’ici car il est fermé… »
« Les gens se sentent apatrides, comme s’ils étaient expulsés de leur propre pays. L’idéal dans ce cas, ce serait de pouvoir fortifier ses racines ici au Chili, mais ce n’est pas possible non plus. Pour n’importe quel visa de résidence, si tu n’as pas pensé à faire la demande, par exemple, de la copie de ton casier judiciaire au Venezuela, ici tu ne pourras pas avancer dans ta démarche. Tu ne peux pas régulariser ta situation ici, mais tu ne peux pas non plus rentrer au Venezuela. Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Jusqu’ici je n’ai pas eu un seul client qui m’ait dit "je me sens Chilien et donc je veux demander la nationalité, car je veux rester ici toute ma vie". Non, les gens demandent la nationalité, quand ils le peuvent, pour ne plus avoir à faire les démarches de renouveler un passeport vénézuélien. »
Dossier signé Alice Campaignolle, à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.
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En Haïti, le nouveau Premier ministre a pris ses fonctions, conformément à ce que voulait le Conseil présidentiel de transition : Alix Didier Fils Aimé s'est vu confier le poste ce lundi (11 novembre 2024). La cérémonie d’investiture s’est déroulée en l’absence de Garry Conille, le chef du gouvernement sortant, limogé par le Conseil Présidentiel de Transition.
Le correspondant de RFI Peterson Luxama a assisté ce lundi à la cérémonie qui s’est tenue à la Villa d’accueil, siège du Conseil présidentiel de transition.
Le nouveau Premier ministre Alix Didier Fils Aimé, qui avait déjà fait partie des finalistes pour le poste de Premier ministre en avril 2024, a fait de la sécurité une de ses priorités. Et il a invité la population à continuer d’avoir foi dans le pays, malgré la situation socio-politique et économique du pays.
Pour ce qui est du sortant, Garry Conille, il n'aura pas réussi à changer grand-chose, estime le Réseau national de défense des droits humains. « Garry Conille ne faisait rien », affirme l'avocate Marie Rosy Auguste Ducéna, qui le qualifie de « pompeux, fanfaron », un homme qui a fait de la « propagande au lieu de se mettre au travail ». Mais, le RNDDH dénonce aussi le fait que « trois parmi les membres du Conseil présidentiel de transition à avoir signé l’arrêté qui met Garry Conille à l’écart soient des inculpés » dans un scandale de corruption qui « éclabousse toute la structure ».
Gotson Pierre, le directeur de l’agence de presse Alterpresse, dresse lui aussi un constat sévère des mois passés par Garry Conille à la primature : « des promesses réitérées mais peu de réalisation », à part la mise en place de quelques instances prévues par la feuille de route de la transition - l’accord du 3 avril. Mais durant les six derniers mois, les gangs ont conquis de nouveaux territoires, le nombre de personnes déplacées a augmenté, entre janvier et septembre 5 000 personnes ont été tuées, contre 10 000 durant les trois années précédentes.
Nouvelle illustration ce lundi de ce contexte de crise aggravée : un membre d’équipage a été blessé lors de tirs sur un avion de la compagnie aérienne Spirit Airlines en provenance des États-Unis : il tentait d’atterrir à Port-au-Prince mais, devant les tirs, il a dû se dérouter vers la République dominicaine.
Des nominations pour des expulsionsAux États-Unis, la transition continue – Donald Trump donne peu à peu les noms de ceux qui vont constituer son administration. Ces nominations montrent toutes la même chose, estime le New York Times : « la volonté du président élu de mener à bien la très large expulsion de migrants sans papier promise lors de sa campagne ».
Le chef adjoint de son cabinet devrait être ainsi Stephen Miller, « un tenant de la ligne dure en matière d’immigration ». Thomas Homan hérite du poste de « tzar de la frontière », un titre repris par toute la presse – il va gérer l’expulsion des migrants illégaux. Et c’est une figure controversée, rappelle USA Today : c’est lui qui, sous le premier mandat de Donald Trump, avait géré la politique de « tolérance zéro » qui avait abouti aux séparations des familles.
Le conservateur Wall Street Journal estime que Donald Trump ne devra pas seulement prendre des « ordres exécutifs », mais aussi légiférer dans le dossier immigration ; et « après leur défaite électorale les démocrates seront peut-être plus à même d’accepter un compromis ». Mais de son côté, le Washington Post estime que lorsque Donald Trump va arriver à la Maison Blanche au mois de janvier 2025, il héritera déjà d’outils de l’administration Biden encore plus puissants que ceux qu’il avait utilisés lors de son premier mandat.
Fermeture de ports au CanadaLes patrons des deux plus gros ports du pays, Vancouver et Montréal, ont décidé de les fermer. Un blocage qui fait suite au rejet par les dockers, explique Le Devoir, de la dernière offre patronale : elle ne répond pas à leurs principales demandes en matière d’horaires et de conciliation travail-vie personnelle. Résultat, écrit le Globe and Mail : l’arrêt « d’une grande partie du commerce mondial du pays, mettant la pression sur le gouvernement fédéral pour trouver des moyens de limiter les dommages économiques ». D’autant que tout cela arrive à la fin de l'année, rappellent des groupes commerciaux cités par le Toronto Star : un moment critique pour le commerce, alors que « le résultat des élections américaines a renforcé la nécessité d'être considéré comme un partenaire commercial fiable ».
Starlink en AmazonieDans la forêt péruvienne d’Amazonie, même les villages reculés bénéficient désormais du wifi – deux heures par jour, quand il y a de l'électricité, mais les connexions sont trois fois et demi plus nombreuses qu'au début de l'année dernière (2023). Et ce grâce au service payant Starlink du milliardaire Elon Musk, qui utilise plus de 6 000 satellites en orbite autour de la Terre.
La correspondante de RFI Juliette Chaignon s'est rendue dans le village de Diamante, où l'accès à internet a complètement changé les habitudes. L’électricité s’allume dorénavant pour deux heures, à la tombée de la nuit. Camila, 13 ans, et Itala, 27 ans se connectent l’une pour télécharger des devoirs ou des vidéos, l’autre pour communiquer avec sa famille. Elles payent les propriétaires de la connexion 75 centimes d’euros l'heure d’utilisation. Sachant que l’abonnement coûte près de 40 euros par mois, plus les 500 euros d’installation. Une inégalité que regrette le chef adjoint du village, Donato Pizarro : « il ne devrait pas y avoir de discrimination, on devrait tous avoir un accès à internet. On en avait un au collège, fourni par l’État mais je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ça ne marche plus. Et ils ne viennent pas le réparer ». Ailleurs au Pérou, la presse locale a raconté comment l’addiction à la pornographie s’était invitée dans une communauté amazonienne. Côté brésilien, des chercheurs constatent un usage croissant de Starlink au profit d’activités illégales.
Liberté de la presse au GuatemalaLe président Bernardo Arévalo a signé ce lundi (11 novembre 2024) la déclaration de Chapultepec, qui garantit la liberté de la presse. Il s’est engagé à renforcer les institutions de l’État pour éviter la censure et garantir la liberté d’expression, tout en reconnaissant, écrit La Hora, qu’il devait y avoir des efforts de la part des maires, des députés et du procureur général. Prensa Libre note que le journaliste Rubén Zamora était présent en tant que témoin d’honneur. Le fondateur du journal El Periodico, critique du précédent gouvernement de droite d'Alejandro Giammattei, lors duquel il a été condamné à de la prison – il est sorti de cellule le mois dernier, après 800 jours. « Les institutions ne doivent pas être instrumentalisés pour persécuter la presse », a insisté Bernardo Arevalo – c’est le titre de l’article de Prensa Comunitaria.
Le journal de la PremièreÉchange tendu hier soir (11 novembre 2024) entre le leader du RPPRAC, Rodrigue Petitot et le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier.
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Haïti change de Premier ministre ce lundi 11 novembre 2024, à la demande du Conseil présidentiel de transition (CTP). Le CPT a décidé de limoger Garry Conille et, selon la presse, l'investiture du nouveau chef du gouvernement, Alix Didier Fils-Aimé, devait avoir lieu dans l'après-midi après une rencontre ce matin avec les conseillers présidentiels. Entretien avec le politologue Jacques Nési.
Homme d’affaires originaire d’une famille d’investisseurs à Port-au-Prince, déjà pressenti pour être Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé n’a pas d’expérience politique autre que sa candidature au Sénat en 2015. « Les mêmes conditions obscures pour le choix de Garry Conille semblent entourer la nomination d’Alix Didier Fils-Aimé, souligne Jacques Nési, membre du Laboratoire caribéen de sciences sociales. Sans doute qu'il y a eu des arrangements entre le secteur des affaires qui a des représentants au sein du Conseil présidentiel de transition et M. Fils-Aimé, qui ne vivait pas en Haïti et qui est rentré hier soir des États-Unis. »
Depuis des semaines, des mois même, les tensions entre le Premier ministre et le Conseil présidentiel de transition (CTP) n'étaient un secret pour personne. Plusieurs moments assez délicats se sont succédé pour savoir qui était à la tête de la gouvernance haïtienne, à l'Assemblée générale des Nations unies en septembre dernier. Selon Jacques Nési, également auteur de Haïti : la fabrique d'une communauté de semblables, à paraître cette semaine aux éditions Gouttes lettres, « le Conseil présidentiel de transition dirige. Le problème de Garry Conille avec le CPT, c’est une interprétation erronée du pouvoir partagé avec le Conseil. Le Premier ministre a interprété la Constitution dans un cadre institutionnel fonctionnel. Or, on est en période de crise et la Constitution n’est pas le premier cadre de référence. »
« Par ailleurs, poursuit le politologue, l’expression des luttes pour le pouvoir s’est exacerbée entre le Conseil présidentiel de transition et Garry Conille. Ce dernier pensait n’avoir de compte à rendre à personne, a pris ses distances et a exercé le pouvoir de façon indépendante, sans rendre compte au Conseil présidentiel de transition. Or en Haïti, on le sait très bien, l’exécutif est dual : il y a un Premier ministre, il y a un président de la République. Même s’il y a un Conseil présidentiel de transition, il y a un président qui exerce cette fonction. Il y a un certain nombre de pouvoirs partagés entre les deux organes de l’exécutif, ce que n’a jamais voulu faire Garry Conille, malgré les efforts du Conseil présidentiel de transition. La goutte d’eau, ce fut lorsque le Conseil présidentiel a demandé un remaniement ministériel, ce qui a été refusé par Garry Conille. »
États-Unis : Trump commence à mettre en place son équipeLa future administration Trump prend forme avec le choix de celui qui mènera la politique migratoire. Il s'appelle Tom Homan et c'est un tenant de la ligne dure.
Depuis la réélection du milliardaire new-yorkais, les derniers résultats communiqués ce week-end confirment son triomphe. Nous recevons pour en parler Lauric Henneton, maître de conférences en Civilisation américaine de Versailles St Quentin. On sait, depuis ce week-end, que Donald Trump a gagné dans les 7 « Swing States » - ou États-pivots - alors qu'il n'a parlé qu'à sa base pendant toute la campagne. Son discours n'a pas varié, même à l'approche de l'élection, où traditionnellement les candidats tentent d'ouvrir un peu le champ.
Pour résumer grossièrement, les démocrates ont gagné dans les grandes villes, Donald Trump dans les zones rurales. Fait notable : dans les banlieues des grandes villes, c'est lui qui s'en sort le mieux. Ce sont surtout des hommes qui ont voté pour le républicain, mais les études publiées depuis la semaine dernière montrent qu'il ne s'agit plus seulement des hommes blancs et plutôt vieux.
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À Port-au-Prince, la nouvelle de la victoire de Donald Trump a été accueillie comme un coup de tonnerre, entre sa promesse de mettre en œuvre « l’expulsion de masse la plus grande de l’histoire » et sa reprise, pendant la campagne, de fausses rumeurs sur les Haïtiens de Springfield.
Peterson Luxama, le correspondant de RFI, a recueilli les réactions d’Haïtiens sur la promesse de campagne de Donald Trump d'expulser 20 millions d'immigrés. « Nous pourrions assister à une déportation massive des migrants haïtiens aux États-Unis, en particulier les bénéficiaires du programme humanitaire de l’administration Biden, qui n’ont pas de statut légal aux États-Unis », estime Mickerlson, étudiant à l’Université d’État d’Haïti. D’autres espèrent qu’il ne s’agit que d’un discours de campagne utilisé par le milliardaire pour gagner le scrutin. De toute façon, estiment certains, Donald Trump ou Kamala Harris, ce n’est pas cela qui va changer Haïti : les dirigeants haïtiens doivent s’entendre pour rétablir la paix et la sécurité
D’autant que, selon l’avocat Frandley Denis Julien, interrogé ce jeudi (7 novembre 2024) sur Magik 9 – et leNouvelliste s’en fait l’écho, « avec Trump, les sanctions contre les acteurs haïtiens risquent de perdre de leur force », car, juge-t-il, « les États-Unis ne feront plus la promotion de la démocratie nulle part ». Frandley Denis Julien rappelle aussi les difficultés rencontrées par les avocats spécialisés en immigration, « un domaine particulièrement ciblé sous la première administration Trump » : certains de ces avocats « qui avaient intenté des actions contre des abus au droit des migrants ont été ajoutés sur des listes de terroristes ».
Textos racistesSur le sol américain, après l’élection de Donald Trump, des Afro-Américains ont reçu des textos racistes. Le Washington Post raconte comment Alyse McCall, une étudiante noire de première année à l’Université d’Alabama, a appelé en pleurs sa mère mercredi matin (6 novembre), lui disant qu’elle avait reçu un message affirmant qu’une fourgonnette allait venir la chercher pour l’emmener à la plantation de coton la plus proche. Ces textos ont été envoyés dans au moins une douzaine d’États, ainsi que la capitale Washington. Des écoliers ont aussi reçu des messages de menaces dans le Maryland et le district de San Francisco.
Ces messages ont alarmé, écrit le Washington Post, « après une campagne pendant laquelle le président élu Donald Trump et son équipe de campagne ont utilisé un langage incendiaire contre les minorités ». Certains de ces messages étaient d’ailleurs signés par « un partisan de Donald Trump », ou même de « l’administration Trump » - ce qu’a énergiquement démenti l’équipe de campagne du président.
Une réforme de Joe Biden sur l’immigration révoquéePendant ce temps, et alors que Donald Trump avait mis l’immigration au cœur de sa campagne, un juge du Texas révoque une des plus importantes réformes de l'immigration de Joe Biden. « Cette décision est un autre coup porté aux plans de Joe Biden de tenter de protéger des migrants illégaux contre les plans d’expulsion d’une prochaine administration », juge le conservateur Washington Times. Le nom de la mesure : « garder les familles ensemble ». Elle a été lance au mois d’août. Il s’agit, rappelle le New York Times, de permettre aux migrants sans papiers mariés à des citoyens américains et qui résident aux États-Unis depuis au moins dix ans, d’avoir une chance de récupérer la fameuse Green card sans quitter le pays. Des centaines de milliers de personnes sont concernées.
Manifestations suspendues en BolivieEn Bolivie, les manifestations sont suspendues pour trois jours : une décision du syndicat à l'origine du mouvement porté par des partisans d’Evo Morales, qui affirment que le pouvoir veut mettre l’ancien président en prison.
Ces blocages ont été suspendus mercredi, à la demande d’Evo Morales, qui a entamé une grève de la faim pour appeler au dialogue. Sont aussi invoquées, explique la correspondante de RFI Camille Bouju, des « raisons humanitaires » car dans tout le pays, l’accès aux biens de première nécessité, comme le poulet ou le riz, est devenu difficile. Et à La Paz, les files d’attente aux stations-service peuvent durer jusqu'à 12 heures.
La situation économique difficile que connaît le pays a des racines plus anciennes, explique le politologue Franz Flores : « Le niveau des exportations a baissé, notamment les matières premières, ce qui signifie que les devises étrangères n'entrent plus sur le marché bolivien en quantité suffisante. C'est pourquoi les prix des dollars ont augmenté et cela provoque naturellement un processus inflationniste, une augmentation des prix qui se fait sentir dans les portefeuilles des gens »
L’autre pan du conflit, c’est une lutte de pouvoir au sein du parti au pouvoir, le MAS, entre Evo Morales l’actuel président Luis Arce, tous les deux candidats pour la présidentielle de 2025.
Justice environnementale en ArgentineEn Argentine, un jugement qui fera date dans la justice environnementale : un éleveur a été reconnu coupable ce jeudi de dommage environnemental et de cruauté animale pour avoir tué plus d'une centaine de manchots de Magellan, il y a trois ans. Le correspondant de RFI Théo Conscience explique comment cet éleveur de la province de Chubut a utilisé une pelleteuse pour défricher un terrain à côté de la réserve naturelle de Punta Tombo. Bilan : 105 manchots de Magellan tués, 292 nids détruits et des centaines d’œufs et de poussins écrasés.
La justice argentine l’a donc reconnu coupable, soulignant les « dégâts irréversibles » de ses actes sur la faune et la flore autochtones. L’éleveur affirme que les manquements de l’État depuis 10 ans ne lui avaient pas laissé aucune autre option pour établir des voies d'accès et des délimitations entre son champ et la réserve.
Au Guatemala, 2 860 années de prison requises contre un ex-général pour génocide« Selon le Parquet des droits humains », écrit La Hora, Benedicto Lucas Garcia, un général nonagénaire à la retraite, est responsable d’une série de disparitions forcées, au début des années 80, durant le régime de son frère, l’ex-président Romeo Lucas Garcia. Le Parquet affirme que Benedicto Lucas Garcia, avec d’autres militaires, a attaqué la population indigène Ixil, des Mayas, « prétendant qu'elle appartenait à la guérilla et, dans le cadre de plans coordonnés, a mis en place sa disparition, exécutant, possiblement, plus de la moitié de la population Ixil ». Benedicto Lucas Garcia purge déjà une peine de 58 ans de prison pour la disparition forcée d’un jeune homme et le viol et la torture de sa sœur.
Le journal de la PremièreEn Guyane, État, Collectivité Territoriale et élus municipaux unissent leurs forces pour lutter contre les conséquences d’une sécheresse « historique ».
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La poudre de la présidentielle retombe et le constat s’impose : les républicains ont écrasé la course à la Maison Blanche grâce à leur discours sur le pouvoir d’achat. Analyse de la presse américaine et commentaires de nos invités sur l’avenir de la relation entre Washington, l’Amérique latine et Haïti.
C'est la bête politique qui a gagné, et « c'est le plus stupéfiant retour en force de l'histoire américaine », nous dit le Wall Street Journal. Celui d'un Donald Trump « vu comme le seul politicien capable de prendre soin des Américains ». À tort ou à raison, malgré ses coups de menton, malgré sa nature agressive, observe le Boston Globe, « il vient d'être associé par une très solide majorité d'électeurs à la prospérité économique et à la stabilité mondiale ». Et c'est peut-être CNN, la chaîne anti-trumpiste par excellence, qui le résume le mieux : « cette élection, c'est la revanche du type normal, du mec qui bosse, de l'anonyme qui a été meurtri, insulté, méprisé. Non, ces gens ne sont pas des déchets, ce ne sont pas des nazis. Juste des gens qui travaillent, qui essaient de s'en sortir, et à qui on a dit de la fermer quand ils ont osé se plaindre des choses qui n'allaient pas dans leur vie ».
Face au retour de Trump, l’attentisme sud-américainO Globo, le grand quotidien brésilien de Rio, n'en attend pas grand-chose, « parce que l'Amérique latine, y lit-on, n'est pas vraiment la priorité des États-Unis ». Ce que montre la résurrection de Donald Trump, « c'est que la gauche est désormais perçue, que ce soit au Brésil ou aux États-Unis, comme un instrument d'oppression sociale au service des élites. Et que le soutien affiché du président Lula à Kamala Harris était une erreur politique et diplomatique ». Pour La Nación, en Argentine, la victoire de Trump sonne comme une validation idéologique pour de nombreux dirigeants d'extrême-droite, et pour Javier Milei en premier lieu. « Le président argentin s’estime projeté de plusieurs places en avant », dans le même sac que l'Italienne Giorgia Meloni ou le Hongrois Viktor Orbán. Le dernier mot pour le journal La Razon au Mexique, pour qui ce scrutin signe l’échec des gouvernements populistes d’Amérique latine, « du chavisme dirigé par Nicolas Maduro, de la dictature de Daniel Ortega au Nicaragua ou de celle héritée de Díaz-Canel à Cuba, qui ont appauvri la région, expulsant des millions de personnes vers les pays voisins et vers les États-Unis. Et c’est précisément l’arrivée de personnes désespérées, dont beaucoup ont été victimes des gangs, du narcotrafic, de la traite d’êtres humains, ce sont ces arrivées qui ont fini par excéder l’électeur américain moyen qui a donné à Trump un second mandat. »
Le Mexique inquiet de la future politique migratoire mise en place à WashingtonDonald Trump a martelé pendant sa campagne qu’une fois élu, il lancerait un plan d’expulsion massif pour organiser le départ d’un million de migrants. Gwendolina Duval, notre correspondante à Mexico, rappelle qu’environ 5 millions de Mexicains sans-papiers résident aux États-Unis et que le Mexique subit déjà les conséquences d’une politique migratoire américaine très restrictive depuis l’entrée en vigueur d’un décret pris par Joe Biden au mois de juin 2024.
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L’autre sujet important, souligne Gwendolina Duval, c’est l’économie. Le Mexique et les États-Unis sont extrêmement dépendants l’un de l’autre en tant que premiers partenaires commerciaux réciproques. Et tout le monde, au Mexique, a en ligne de mire la révision de l’accord de libre-échange signé entre Mexico et Washington, qui doit intervenir en 2026. À cause de la politique protectionniste de Donald Trump, les autorités mexicaines craignent que ce processus de révision, censé n’être qu’une relecture, ne se transforme en renégociation.
Le grand invité : Kevin Parthenay, professeur de Science politique à l'Université de Tours, spécialiste des Relations internationales latino-américainesQuelles relations à venir entre Washington et Mexico, alors que deux chefs d’État nouvellement élus, Claudia Sheinbaum au Mexique et Donald Trump aux États-Unis, vont devoir travailler ensemble ? Kevin Parthenay s’attend à une certaine stabilité compte tenu des intérêts économiques réciproques des deux pays. Mais souligne que l’aspect migratoire pourrait crisper les échanges, dans la mesure où, durant son premier mandat, Donald Trump avait tenté de déléguer la gestion des migrations à son voisin mexicain, le chargeant plus ou moins ouvertement de s’adresser à tous ses homologues latino-américains afin de protéger la frontière sud des États-Unis d’une pression migratoire trop importante.
Cette sorte d'externalisation de la gestion de la question migratoire a sonné comme une charge très lourde pour le Mexique, avec l’emploi de ressources considérables aussi bien sur les plan politique, qu’économique ou humanitaire. Il faudra voir, note Kevin Parthenay, à quel point Claudia Sheinbaum acceptera de reproduire ce schéma et quelles seront ses marges de manœuvre, si Donald Trump tente de poursuivre dans cette voie.
Trump 2.0, quelle voie diplomatique pour l’Amérique latine ?Sur le plan de la diplomatie continentale, Kevin Parthenay signale que les premiers dirigeants latino-américains à s’être empressés de féliciter Donald Trump, se classent dans le camp conservateur, voire populiste, et que leur positionnement répond à une logique de proximité avec le futur occupant de la Maison Blanche : un cadre économique très libéral et une orientation « pro-business », qui ne craint pas de soutenir certains régimes, sans trop en regarder la nature démocratique.
C’est aussi, ajoute Kevin Parthenay, une manière pour eux de se libérer d’un stigmate associé au mandat Biden, dont l’administration a beaucoup jugé la qualité des démocraties latino-américaines, allant même jusqu’à organiser des « sommets de la démocratie » en se gardant d’inviter certains États et n’hésitant pas à les froisser. Les dirigeants de ces pays savent qu’en la personne de Donald Trump, ils retrouvent un allié de poids et que le stigmate lié à un système démocratique qui ne fonctionne pas si bien sera complètement levé.
Il y a aura aussi beaucoup d’enjeux à contempler du côté des partenaires de Washington actuellement dirigés par des partis de gauche, comme le Brésil. Ces dernières années, expose Kevin Parthenay, le président brésilien Lula a essayé de repositionner le Brésil sur la scène internationale et de muscler le rôle qu’il entend jouer sur le continent, cultivant ses alliances en Amérique latine, et se présentant en outre comme une sorte de leader du « Sud global » en jouant de ses liens avec l’Afrique et l’Asie. La variation du pouvoir à Washington va obliger Lula à nuancer sa stratégie, car il s’était singularisé comme, schématiquement, un trait d’union entre l’Occident et les États du Sud. Or, cette approche va se complexifier avec le retour au pouvoir d’un Donald Trump qui ne répond qu'à ses propres intérêts et porte en étendard sa dynamique protectionniste et isolationniste, conclut Kevin Parthenay.
Haïti dans l’expectativeComme chaque jeudi, Frantz Duval, le rédacteur en chef du Nouvelliste, le quotidien haïtien de référence, s’entretient avec Anne Cantener de l’actualité haïtienne, et en ce lendemain d’élection, la nette victoire de Donald Trump face à Kamala Harris occupe largement la classe politique à Port-au-Prince.
À ce jour, rappelle Frantz Duval, des centaines de milliers d'Haïtiens sont présents sur le sol américain et risquent d’être déportés, si l’on se fie aux déclarations de campagne de Donald Trump. Et ces expulsions auraient des conséquences très concrètes, puisque les Haïtiens de la diaspora, qui vivent et travaillent aux États-Unis, sont aujourd’hui les premiers soutiens économiques d’Haïti : plus de 4 milliards de dollars par an de transfert sans contrepartie.
Attention aussi, prévient Frantz Duval, à la bonne tenue de la MMAS, la force multinationale déployée en Haïti pour appuyer la lutte de la police haïtienne contre les gangs. À ce jour, seuls les États-Unis financent, soutiennent, portent et arment la MMAS, mais l’on sait que le président Trump n'est pas favorable aux missions à l’étranger. Même si les États-Unis n'ont pas de policiers ou de militaires sur le terrain en Haïti, c’est Washington qui a les clés du portefeuille et il y a de quoi s’inquiéter.
L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreLE conflit à EDF-Guadeloupe va peut-être enfin trouver une issue ce jeudi (7 novembre 2024) à Paris !
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Après avoir occupé le fauteuil pendant 4 ans, Donald Trump réussit un come back inédit. Analyse avec notre invité Antoine Yoshinaka, professeur de Sciences politiques à l'Université de l'État de New York.
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Après une dernière journée de campagne, Donald Trump et Kamala Harris ont rejoint leurs quartiers généraux, alors que le scrutin a commencé, il y a plusieurs semaines, pour les plus de 80 millions de personnes qui ont voté par anticipation.
Avec Julien Toureille, chercheur en résidence à l'Observatoire sur les États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand à l'Université du Québec, à Montréal, retour d’abord sur une campagne marquée par son lot de surprises, du désistement de Joe Biden aux tentatives d’assassinat visant Donald Trump.
Et plongée dans le processus de traitement des bulletins de vote anticipé, qu’ils soient postaux ou validés en personne dans les bureaux : vérification de la légalité des votes par courrier à travers les dates d’envoi des plis postaux, un processus sensible et placé sous haute surveillance, puisque Donald Trump en avait fait un sujet brûlant lors du scrutin de 2020. Cette année encore, en Pennsylvanie, souligne Julien Toureille, « les républicains aimeraient faire annuler un nombre assez significatif de ces bulletins transmis par voie postale ».
La période d’incertitude la plus cruciale va s’ouvrir ce soir ou dans la nuit et s’achever le 11 décembre, date limite à laquelle les autorités doivent certifier les votes dans chaque État avant le vote symbolique des grands électeurs le 17 décembre.
La peur des Haïtiens de Springfield, dans l’OhioReportage de notre envoyé spécial Achim Lippold à Springfield, dans l’Ohio, à la rencontre d’une communauté haïtienne en émoi. Depuis les accusations mensongères proférées par le candidat républicain et son colistier JD Vance, selon lesquels les Haïtiens mangeraient les chats et les chiens des habitants de la ville, un climat de peur s’est installé, et bon nombre des résidents haïtiens de Springfield envisagent désormais de quitter les lieux.
« Beaucoup d’Haïtiens commencent à quitter Springfield, ils ont peur, relate Philomène Philostin, une commerçante d’origine haïtienne et citoyenne américaine depuis 20 ans. Cette histoire a bouleversé les gens, surtout les enfants. Mes propres filles m’ont demandé si j’avais déjà mangé des chiens ! À l’église, certains enfants me racontent qu’ils sont harcelés à l’école »
Philomène Philostin, qui soutient depuis toujours le Parti démocrate, s’apprête à voter pour Kamala Harris, dans l’espoir qu’une femme parvienne au pouvoir aux États-Unis. « Une possible victoire de Donald Trump nous inquiète beaucoup, car on ne sait vraiment pas ce qui pourrait arriver. »
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Sénat, Chambre des représentants, quels enjeux ?Deux scrutins dans l’ombre de la présidentielle, le renouvellement d’un tiers du Sénat et de la totalité de la Chambre des représentants. Ces élections s’annoncent au moins aussi serrées que le duel entre Donald Trump et Kamala Harris et l’on pourrait assister, observe Julien Toureille, à un évènement rarissime dans l’histoire politique américaine : un changement de majorité dans les deux chambres du Congrès, à l’occasion de la même élection.
« Les républicains ont une très faible majorité à la Chambre (220 sièges pour une majorité à 218 sièges) et les démocrates ont bon espoir, grâce au redécoupage partisan de certaines circonscriptions, en particulier dans l’État de New York, de pouvoir reprendre la majorité aux Républicains.
Au Sénat, c’est l’inverse, il y a 34 postes à renouveler, 23 étaient aux mains de démocrates, y compris dans des zones à domination républicaine, et les républicains n’ont besoin que d’un gain net de deux sièges pour en reprendre le contrôle.
On se dirige très probablement vers une forme de cohabitation avec un président, quel qu’il soit, qui aura en face de lui au moins l’une des deux chambres du Congrès qui ne devrait pas être de son parti.
Un Donald Trump confronté à une Chambre des représentants démocrate lui poserait le problème de l’adoption des budgets, car c’est cette chambre qui initie le processus d’examen de toutes les lois budgétaires, et évidemment si les démocrates y sont majoritaires, ils ne feront aucune faveur à Donald Trump et aux républicains. Ils veilleront par exemple à ce que la réforme de la Santé (l’Obamacare), qui a des dimensions financières, ne soit pas abrogée.
Dans le cas d’une Kamala Harris élue à la présidence avec un Sénat sous contrôle républicain, elle aurait des difficultés à faire confirmer ses nominations, et dans un premier temps, peut-être du mal à constituer son cabinet, l’équivalent de son Conseil des ministres, car elle devrait donner des gages aux républicains. Et à plus long terme, des difficultés à faire confirmer ses nominations dans le champ judiciaire et l’on sait que le pouvoir de nomination des juges au cours d’une présidence est un sujet très sensible. »
Julien Toureille, chercheur en résidence à l'Observatoire sur les États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand à l'Université du Québec, à Montréal, interrogé par Anne Cantener, entretien à réécouter dans son intégralité dans le Journal d’Haïti et des Amériques de ce jour.
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Le Journal d’Haïti et des Amériques revient sur la mort de celui que le magazine Rolling Stone appelle « le producteur inégalable ». Au programme aussi, à la veille du vote, la présidentielle américaine, vue entre autres par les envoyés spéciaux de RFI - alors que selon les sondages Donald Trump sont toujours au coude-à-coude.
Ce week-end, une enquête donnait la candidate démocrate en tête dans le très républicain État de l'Iowa, mais dans les fameux « swing states », l'écart est tellement faible qu'il se trouve parfois dans la marge d'erreur des sondages.
Parmi ces États clés, il y en a qui compte tout particulièrement : la Pennsylvanie, avec 19 grands électeurs en jeu. Les deux candidats seront donc ce lundi soir (4 novembre 2024) à Pittsburgh, explique Achim Lippold, un des envoyés spéciaux de RFI. Le candidat républicain tiendra son rassemblement dans un stade en centre-ville, tandis que sa rivale a choisi un ancien site sidérurgique : Kamala Harris cherche en effet à séduire les ouvriers, les fameux « blue collars », mais aussi les républicains modérés et les femmes. L'ancien président, qui n'est pas particulièrement populaire dans ce bastion démocrate, espère de son côté rallier les habitants de la « ceinture de rouille », ces banlieues autour de Pittsburgh où le vote pourrait basculer par rapport à 2020 - année où Joe Biden a remporté cet État de justesse.
Une autre envoyée spéciale de RFI, Aabla Jounaïdi, se trouve elle à Messa, dans la banlieue de Phoenix, en Arizona - l'un des États où le refus des pro-Trump de reconnaître la défaite de 2020 est allé le plus loin. Les autorités locales font donc tout pour rassurer la population à l'approche des élections. Dans lecomté de Maricopa, qui concentre le plus grand nombre d’électeurs dans l’État, le bâtiment qui abrite les opérations de dépouillement est cerné de barrières, hérissés de caméras, en attendant les snipers annoncés sur les toits en cas de nécessité, disent les autorités. Objectif : empêcher que des groupes d’extrême-droite ne viennent tenter d’occuper les lieux pour faire entendre leurs voix, comme en 2020.
Bolivie : grève de la faim d’Evo MoralesEn Bolivie, les blocages d’axes routier se poursuivent, organisés par les partisans d’Evo Morales, qui craignent que l’ancien président ne soit arrêté. Correo del Sur parle d’une « escalade du conflit », alors que les blocages de routes continuent, particulièrement dans les régions de Cochabamba et Santa Cruz, où les manifestations « génèrent des pertes qui se comptent en millions de dollars ». 91 policiers ont été blessés, nombre de « bloqueurs » ont été arrêtés. Et c’est dans ce contexte qu’Evo Morales a entamé une grève de la faim.« Avant-hier, j'ai publiquement appelé à une grève de la faim pour éviter un bain de sang », explique-t-il : « j'ai demandé à mes camarades un dialogue immédiat et la création de deux groupes de travail : économique et politique. Et la réponse du gouvernement a été d'arrêter 56 camarades et de les emmener à La Paz. »
Los Tiempos revient de son côté sur les 200 militaires boliviens retenus en otage depuis samedi par des partisans d’Evo Morales - ils ont pris trois casernes d’assaut dans le département de Cochabamba. Le ministère de la Défense, écrit Los Tiempos, a condamné « la prise armée et violente » d’unités militaires, parlant de « délits graves contre la démocratie, la sécurité et la stabilité de l’État ». La grève de la faim d’Evo Morales elle-même a pour objectif de déstabiliser le gouvernement, affirme le ministre des Relations extérieures de la Bolivie.
Risque d’inondations à Cuba« Tout le pays retient son souffle devant la possible formation d’un ouragan », titre Granma : car il y a 80% de risques que se forme une dépression tropicale qui se transformerait ensuite en ouragan en avançant vers le nord des Caraïbes, écrit Juventud Rebelde, et elle pourrait affecter Cuba. La Défense civile a donc donné l’ordre d’évacuer quatre municipalités de Guantanamo, rapporte 14 y medio, qui précise : « Les sols saturés par les pluies et les réservoirs et rivières au maximum de leur capacité augmentent le risque d'inondation à Maisí, Imías, San Antonio del Sur et Baracoa, où l'effet de deux autres phénomènes météorologiques se formant dans la mer des Caraïbes a déjà commencé à se faire sentir. »
Mort d’un géantCe lundi (4 novembre 2024), a été annoncée la mort de l’immense musicien et producteur américain Quincy Jones, à l’âge de 91 ans. Et la presse n’a pas assez de qualificatifs dans ses titres pour parler de Quincy Jones : « L’icône de la musique et le gagnant de 28 Grammy Awards » pour Deadline, le « géant de la musique américaine » pour le New York Times, « le producteur inégalable derrière Thriller », rappelle Rolling Stone. Rolling Stone qui rappelle que le musicien est derrière de remarquables albums de jazz, de soul, de funk et aussi derrière les plus grands disques de pop du siècle – la trilogie Jacksonienne Off the Wall, Thriller et Bad, entre autres.
Mais Rolling Stone rappelle que lorsqu’il a travaillé avec Michael Jackson, Quincy Jones « avait déjà taillé sa route à travers le jazz et la pop bubblegum du début des années 60 ainsi que de nombreuses BO de films, étudié avec la célèbre compositrice classique Nadia Boulanger, fait l’arrangement de disques de Ray Charles et conduit l’orchestre de Frank Sinatra. » Variety rappelle qu’il fut aussi le producteur de « We are the world », le disque destiné à lever des fonds contre la famine sur le continent africain. Il a aussi été le premier Africain-Américain à écrire la BO d’un film majeur, en 1964, « The Pawnbroker ». Autant de morceaux cités par le New York Times dans ses « 14 chansons essentielles » produites, arrangées ou enregistrées par Quincy Jones : cela va du jazz, « Evening in Paris », enregistré en 1957 avec des pointures comme Charlie Mingus, à « I’ll be good to you », avec Ray Charles et Chaka Khan, en 1989, sur l’album Back on the block qui lui vaudra six Grammy Awards. Sans oublier, évidemment, Soul Bossa Nova, sa version « audacieuse et ludique » de la musique brésilienne, écrit le New York Times.
En 2017, dans une interview accordée à Rolling Stone, Quincy Jones présentait son agitation créative comme « l’engagement d’une vie à apprendre autant de musique qu’il le pouvait : ‘vous devez espérer avoir la possibilité de faire toutes les erreurs possibles pour apprendre. Et j'ai fait toutes les erreurs. Toutes…’ »
Le journal de la PremièreEn Martinique, élus et socio-professionnels conviés ce lundi matin à une « conférence territoriale » consacrée à la vie chère…
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Malgré les affirmations fausses de Donald Trump selon lesquelles il serait en tête des intentions de vote dans tous les États clés de l’élection présidentielle américaine, l’ancien dirigeant et Kamala Harris sont au coude à coude dans les sondages. La question religieuse sera l’un des facteurs qui pourrait faire la différence.
Le facteur religieux, enjeu du scrutin ? C’est vrai notamment dans l’électorat afro-américain, traditionnellement plutôt acquis aux démocrates. Mais beaucoup de ceux qui ont quitté les églises noires traditionnelles, baptistes, méthodistes ou pentecôtistes, sont surtout des hommes, conservateurs, moins enclins à soutenir une femme candidate à la présidentielle. Et ces quelques voix pourraient peser sur le résultat des élections, comme l’a expliqué Jason Shelton, professeur de sociologie à l’Université d’Arlington au Texas, lui-même afro-américain, il travaille sur les interactions entre « race, religion et politique ». Il vient de publier L’Église noire contemporaine : les nouvelles dynamiques de la religion africaine américaine, aux éditions Presses Universitaires de New York.
Les élections américaines vues du MexiqueLe Mexique est directement concerné par la politique migratoire du futur président ou présidente. Mexico devra aussi travailler avec lui ou elle sur la lutte contre le trafic de drogue et les accords commerciaux. Dans tous les cas, on se rassure dans le sens où on sait que même si le Mexique dépend de son voisin américain, les États-Unis ne peuvent rien faire sans le Mexique. Ils sont chacun leur principal partenaire commercial. Leurs économies sont trop intimement liées et donc les deux pays n’ont pas d’autre choix que d’entretenir des bonnes relations. Explications avec notre correspondante Gwendolina Duval.
Haïti : la violence des gangs aggrave la crise alimentaireLes régions contrôlées par les bandits sont limitées dans leur approvisionnement en denrées alimentaires. Des tonnes de denrées sont perdues à cause de la violence armée dans les zones rurales. C’est un article à lire sur le site ayibopost.com, notre partenaire, que l’on retrouve comme chaque premier vendredi du mois.
À la Une de la 1èreEn Martinique, les agriculteurs locaux veulent, eux aussi, apporter leur contribution à la lutte contre la vie chère.
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Mardi prochain, le 5 novembre 2024, en plus de la personne qui occupera le Bureau ovale à la Maison Blanche, les Américains choisiront aussi leurs représentants, l'équivalent des députés. Or, l’équilibre des résultats est souvent menacé par le « gerrymandering » ou la manipulation du découpage des circonscriptions électorales.
Là, il s'agit d'un suffrage direct : un électeur, un vote. Sauf que le découpage des circonscriptions peut avoir une influence importante sur les résultats et la manière dont ces circonscriptions sont établies peut favoriser l'un ou l'autre parti politique. Alors certains tentent de modifier les cartes électorales, ce qui s’appelle en anglais le « gerrymandering ». La Caroline du Nord est l'un des États qui le pratique le plus.
Résultat : des circonscriptions pensées par le parti républicain pour les élections parlementaires fédérales et pour les élections locales. Cela a plusieurs conséquences : d'abord de compliquer la vie des élus et ces redécoupages à répétition ont aussi pour effet de saper la confiance des électeurs dans les institutions. C'est notre dossier du jour, signé Edouard Maille.
La présidentielle américaine vue de ChineComment l’élection du 5 novembre est-elle suivie en Chine ? Le résultat pourrait avoir un effet sur le commerce, la sécurité, la diplomatie... De quel côté penche la Chine ? On fait le point avec notre correspondante à Pékin, Clea Broadhurst.
Haïti : le cancer du sein, une maladie mal prise en chargeEn Une du Nouvelliste, un sujet douloureux et délicat, en ce mois d'Octobre rose : le cancer du sein. Le mois qui s'achève est traditionnellement une période de sensibilisation dans plusieurs pays, mais cette maladie est mal prise en charge en Haïti, d'abord à cause de l'état du système de santé mais aussi d'un tabou qui entoure la maladie. On en parle avec notre confrère Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien.
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La dernière ligne droite pour Kamala Harris et Donald Trump, qui déploient leurs ultimes efforts pour convaincre les indécis et ceux qui ne sont pas encore sûrs de voter. Les autres ont déjà commencé. Ils sont plus de 50 millions à avoir voté de manière anticipée sur 244 millions d'Américains.
L'Ohio enregistre un engouement marqué pour le « early vote », avec de longues files d'attente devant les bureaux de vote. Reportage devant l’un de ces bureaux, surveillé par la police, à Hamilton, dans le comté de Butler, signé Achim Lippold, envoyé spécial de RFI, qui a rencontré des électeurs nombreux.
Les conséquences de la campagne de haine contre les Haïtiens aux États-UnisDurant cette campagne, il a beaucoup été question d'immigration. Donald Trump et son colistier en ont fait un thème majeur et ils ont surtout multiplié les déclarations incendiaires. On parlait au début de la semaine des propos injurieux d'un humoriste chauffant la salle avant un meeting de Donald Trump dimanche, à propos des Hispaniques et de Porto Rico, il y a eu aussi et pendant des semaines une polémique, une campagne de haine contre les Haïtiens installés dans la ville de Springfield dans l'Ohio. Et on va y revenir à travers des témoignages que vous avez recueillis dans le sud des US, Vincent Souriau, qui s’est notamment rendu à Nashville dans le Tennessee.
La présidentielle américaine vue du KenyaDans le pays d'origine du père de Barack Obama, c’était sur toutes les lèvres au moment de sa première élection en 2008. Aujourd'hui encore, les Kenyans suivent la campagne américaine avec attention, comme l’a constaté notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard.
Haïti : la mission multinationale pour la sécurité toujours pas au completAlors que les gangs continuent de gagner du terrain, le journal Le Nouvelliste écrit ce matin : « la coalition Vivre ensemble fait vivre depuis deux semaines un cauchemar aux habitants de Solino », en périphérie de Port-au-Prince. Elle menace d'élargir encore son emprise, le tout sous l'œil impuissant des citoyens et de la diaspora, qui assistent à la destruction d'un quartier autrefois paisible. Dans ce contexte, c'est toujours la guerre froide entre le Premier ministre et le président du Conseil de transition, la communauté des États de la Caraïbe dit sa préoccupation. Selon la Caricom, ce conflit est indécent et distrayant et il met la transition en péril.
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J-7 avant l’« election day » comme disent les Américains. Si plus de 43 millions d’entre eux ont déjà voté par anticipation, c’est bien mardi prochain, le 5 novembre 2024, que les électeurs des États-Unis voteront pour de multiples scrutins, et notamment pour élire leur président ou présidente. La campagne entre dans sa dernière ligne droite, on fait le point avec le dernier feuilleton de campagne de notre envoyé spécial permanent à Washington, Guillaume Naudin.
Ce mardi 29 octobre, Kamala Harris doit prononcer son réquisitoire final contre Donald Trump. Cela va se passer à Washington sur l’ellipse, la grande pelouse située au sud de la Maison Blanche, en plein centre de la capitale fédérale américaine. C’est là que Donald Trump avait lui-même parlé à ses partisans le 6 janvier 2021, juste avant qu’ils ne prennent d’assaut le Capitole. Depuis plusieurs jours, la candidate démocrate insiste moins sur ses propres propositions que sur le danger que l’ancien président représente, selon elle, pour l’économie, le système de santé, les droits des femmes, les libertés et la démocratie américaine. Elle n’hésite plus à reprendre à son compte le mot de « fasciste » pour parler de Donald Trump, en citant notamment ses anciens collaborateurs qui refusent de le soutenir. Les organisateurs attendent environ 20 000 personnes.
La présidentielle américaine vue de RussieToute la semaine avec nos correspondants et envoyés spéciaux permanents, nous nous intéressons à l’intérêt que suscite l’élection ailleurs dans le monde. Cap sur la Russie aujourd’hui où le régime de Vladimir Poutine a une préférence nette pour Donald Trump. Mais contrairement à 2020,le pouvoir russeest plutôt prudent dans son soutien public,voireplutôt discret. Les détails avec Anissa El Jabri.
Haïti : situation alarmante dans l’ArtiboniteDes criminels ont de nouveau semé la panique à moins de 20 km de Pont Sondé, dans le département de l’Artibonite, au nord de Port-au-Prince. Pont Sondé, où plus d'une centaine de personnes a été tuée au début du mois d’octobre.
Cette fois, il n'y a pas eu de victimes, mais des familles en fuite de nouveau. « Les habitantes du département demandent aux autorités d’instruire les forces de l’ordre, en vue d’attaquer les bases criminelles des gangs armés, qui sèment la terreur depuis quatre ans (depuis l’année 2020) dans la zone », rapporte le site d’information AlterPresse. Son directeur Gotson Pierre est en ligne avec nous de Port-au-Prince.
À la Une de la 1èreJour après jour, nuit après nuit, « ils » sont toujours là en Martinique. « Ils », ce sont les manifestants, ou les barrages, ou les casseurs, ou les trois en même temps !
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Donald Trump et Kamala Harris les courtisent dans les États-clé. Ils représentent un groupe électoral crucial pour l’élection du 5 novembre aux États-Unis. Pas moins de 36 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales appartiennent à la communauté latino-américaine. Immigrés, enfants voire petits-enfants d’immigrés, en majorité d’origine mexicaine, ils sont loin de constituer un bloc homogène. Entretien avec Marie-Laure Mallet, maîtresse de conférence à l’Université Sorbonne nouvelle.
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Né et grandi dans un bidonville d'Haïti, Jimmy Jean-Louis, acteur, mannequin, réalisateur et auteur, a trouvé le succès à Hollywood. Il se confie dans un récit intitulé «Héros», publié aux éditions Récamier. Nous l’avons rencontré lors de son passage à Paris.
Son livre Héros fait un clin d'œil à la série américaine Heroes, qui l’a rendu célèbre en incarnant l'énigmatique René, l’Haïtien. Il a aussi interprété Toussaint Louverture, héros de l’indépendance haïtienne, et a tourné dans des films partout dans le monde, notamment en Afrique. Lors d’un récent passage à Paris, Jimmy Jean-Louis a évoqué au micro de Sophie Torlotin son parcours de résilience, débuté dans son enfance à Pétion-Ville, banlieue de Port-au-Prince. « Nous n’avions ni électricité ni eau potable, mais ce qui comptait, c’étaient les valeurs humaines et la nature », explique l’acteur, arrivé en France à 12 ans. Il retrace ensuite sa vie, de son passage dans une cité parisienne aux formations artistiques à Paris, jusqu’à Hollywood. L’acteur, engagé avec une association en Haïti, déplore aujourd'hui l’abandon total de son pays natal.
Quel avenir pour la MMAS ?Hier jeudi (24 octobre 2024), un hélicoptère du Programme alimentaire mondial a été contraint d’atterrir en urgence après une attaque de gangs à Port-au-Prince. Selon le Miami Herald, des véhicules de l’ambassade américaine en Haïti ont aussi été ciblés, et une nouvelle série d’évacuations diplomatiques serait envisagée. Cet incident illustre la tension à Port-au-Prince et les défis auxquels fait face la MMAS (Mission multinationale d'appui à la sécurité), actuellement dirigée par le Kenya. Les autorités haïtiennes demandent désormais une transformation de la MMAS en mission de maintien de la paix de l’ONU, rejoignant une demande déjà formulée par les États-Unis. Cependant, Lou Pingeot, professeure auxiliaire à l’Université d’Ottawa, souligne qu'une telle mission onusienne n'est pas sans risques, comme elle l'explique au micro de Mikaël Ponge.
Kamala Harris et Donald Trump, quelle politique étrangère ?En collaboration avec notre collègue Aabla Jounaïdi du desk Amériques, nous analysons les programmes de Kamala Harris et Donald Trump en matière de politique étrangère. Trump critique l’implication coûteuse des États-Unis dans les conflits mondiaux et promet d'arrêter les guerres, y compris celle entre la Russie et l'Ukraine, sans préciser ses méthodes. Kamala Harris, elle, prône la continuité du soutien militaire à l’Ukraine, accusant Trump de vouloir céder à la Russie. Au Proche-Orient, elle exprime plus d’empathie pour les Palestiniens que Joe Biden, mais ne prévoit pas de changement dans le soutien à Israël, un point qui suscite des critiques au sein de son parti. Elle favorise une diplomatie globale et des alliances renforcées, tandis que Trump adopte une posture isolationniste et promet des expulsions massives pour résoudre la crise migratoire.
La campagne présidentielle en musiqueLarmes amères : les souffrances des peuples amérindiens dans la musique américaine : Dans l’avant-dernier épisode de notre feuilleton musical, nous explorons les douleurs des Amérindiens, victimes de l'un des péchés originels des États-Unis.
Journal de la 1èreEn Martinique, le RPRACC et les syndicats défilent ensemble ce vendredi matin (25 octobre 2024) contre la vie chère.
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Haïti a officiellement demandé à l'ONU de transformer la mission multinationale d'appui à la sécurité en une mission de maintien de la paix des Nations unies. Nous en parlons avec le rédacteur en chef du Nouvelliste, Frantz Duval.
La demande d’une mission des Casques bleus intervient alors que la police haïtienne intensifie ses opérations contre les gangs dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l'Artibonite. Il est cependant difficile d’établir un bilan précis de ces opérations. Frantz Duval évoque également les tensions persistantes entre le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement par intérim. Selon lui, ces tensions sont préoccupantes. Le CPT réclame un remaniement ministériel auquel s’oppose le Premier ministre, une situation « inédite de mémoire de journaliste », observe Frantz Duval, qui souligne une impasse totale dont il est difficile de voir l’issue.
L’avortement, un enjeu-clé de la campagne présidentielle aux États-UnisNous retrouvons notre envoyé spécial à Washington, Guillaume Naudin, pour évoquer l'un des sujets centraux de la campagne présidentielle : la question de l’avortement. Ce thème est principalement mis en avant par les démocrates et leur candidate Kamala Harris, qui y voient un facteur mobilisateur. Et ils ont raison, explique Guillaume Naudin. L'avortement sera un enjeu dans une dizaine d'États. Kamala Harris souhaite défendre le droit à l’avortement et propose de l’inscrire dans une loi fédérale. Mais même si elle est élue le 5 novembre, elle aura probablement du mal à rassembler une majorité au Congrès pour soutenir cette initiative. Quant à Donald Trump, le candidat républicain, il veut laisser aux États le soin de légiférer sur l'avortement. Depuis la révocation de l'arrêt Roe vs Wade qui garantissait le droit à l’avortement à l'échelle nationale, une vingtaine d’États ont déjà restreint ce droit.
Élections générales en UruguayDimanche prochain, 2,7 millions d’électeurs uruguayens s’apprêtent à élire leur nouveau président, renouveler le Parlement et se prononcer sur deux plébiscites majeurs. Nous en parlons avec notre correspondant en Argentine, Théo Conscience. La coalition de droite actuellement au pouvoir est divisée, avec cinq candidats, dont Alvaro Delgado, du Partido Nacional, qui se distingue avec plus de 20% d’intentions de vote. Face à lui, le Frente Amplio, principale force d’opposition de gauche, espère reprendre le pouvoir avec Yamandú Orsi, qui domine les sondages avec 40 à 45% de soutien.
Sur le plan des programmes, les différences entre les deux camps sont moins marquées qu’il n’y paraît, explique Théo Conscience. Le Frente Amplio prône un État plus interventionniste, tandis que la coalition gouvernementale privilégie un modèle plus libéral. Cependant, un consensus se dégage sur des questions essentielles telles que l’économie et la politique internationale. L’insécurité, liée en grande partie au trafic de drogue, reste une préoccupation majeure pour les électeurs, malgré les efforts du gouvernement pour durcir les sanctions.
En parallèle des élections générales, deux référendums seront organisés. Le premier porte sur une réforme constitutionnelle visant à renforcer la sécurité, notamment avec l’autorisation des perquisitions nocturnes. Le second concerne la réforme de la sécurité sociale, proposant de ramener l'âge de départ à la retraite à 60 ans, d'aligner les pensions sur le salaire minimum et de supprimer les fonds de pension privés. Cette réforme divise toutefois l’opinion, y compris au sein du Frente Amplio, en raison de son coût fiscal et de la volonté d'inscrire ces mesures dans la Constitution.
Journal de la 1èreMalgré le couvre-feu, les nuits restent particulièrement « agitées » en Martinique, notamment sur la côte ouest.
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Depuis plusieurs jours, le quartier de Solino, en plein centre de Port-au-Prince est plongé dans la tourmente. Des groupes armés y sèment la terreur en faisant chanter la poudre, forçant ainsi les habitants à abandonner leur domicile. Reportage de notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson Luxama.
« Les bandits nous ont chassés de la zone, nous avons dû partir. Nous dormons chez des gens », raconte au micro de RFI Délise Fimante, une mère de deux enfants, dont la famille est désormais obligée de s’entasser chez son frère. « Seul Dieu peut nous aider à s’en sortir », souffle cette femme. « Cela fait longtemps qu’ils nous attaquent à Solino, l’État n’a jamais réagi, maintenant la situation devient plus grave », explique un autre habitant, pointant l’inaction de l’État. « La situation en Haïti s'est aggravée de façon regrettable. Il y a plus de 700 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, soit une hausse de 22% au cours des trois derniers mois », regrette au micro de RFI Maria Isabel Salvador, la cheffe de la mission de l'ONU en Haïti. Selon un bilan partagé par la Protection civile, ces 5 derniers jours, les attaques de la coalition « Viv ansanm » ont fait plus de 5 000 déplacés.
Une « politique discriminatoire » contre les Haïtiens en République dominicaineCeux qui arrivent à atteindre le sol dominicain pour fuir les violences font face à une politique « discriminatoire » et contraire aux normes internationales, estime la ministre haïtienne des Affaires étrangères. Le président dominicain Luis Abinader a décidé d'intensifier les renvois d'Haïtiens installés dans son pays. Une « situation qui met les Haïtiens qui sont là-bas depuis longtemps dans une situation déshumanisante. La façon dont on transporte les gens, c'est comme des sardines ou des marchandises », dénonce le père Germain Clerveau, directeur national du Service jésuite aux migrants, au micro de Mikaël Ponge.
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L’économie, thème central du scrutin américainÀ deux semaines du scrutin présidentiel américain, RFI décrypte les programmes des deux candidats. Avec Anne Verdaguer, focus aujourd’hui sur l'économie, un thème qui préoccupe beaucoup les Américains, très partagés sur ce sujet crucial.
Une campagne électorale violente au BrésilAu Brésil, on se prépare au second tour des élections municipales ce dimanche 27 octobre 2024. Il s’agit de l’élection la plus violente de ces cinq dernières années, selon une étude de l’ONG Justice Globale. Depuis le début de la campagne, à la mi-août, 373 cas de violence contre des candidats et leur famille ont été recensés, dix personnes ont été assassinées. Reportage de notre correspondante Sarah Cozzolino.
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Journal de la 1reEn Martinique, la situation reste toujours assez confuse, entre ceux qui soutiennent l’accord signé la semaine dernière sur les prix de l’alimentaire et ceux qui ne veulent pas en entendre parler.
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En Haïti, la situation sécuritaire s’est fortement dégradée, ces derniers jours, dans plusieurs secteurs de la zone métropolitaine.
Gotson Pierre, directeur de l’agence Alter Presse, revient sur la dégradation de la situation depuis deux jours à Port-au-Prince et ses environs. Des tirs nourris ont résonné ce lundi (21 octobre 2024) dans plusieurs endroits, avec des barrages et des barricades enflammées. Un des points les plus chauds : Solino, au centre de la capitale, qui subit les attaques répétées de la coalition des gangs armés Viv Ansanm. Depuis les attaques du 17 octobre à Port-au-Prince, 4 200 personnes ont été déplacées.
La situation est aussi très tendue en province, notamment dans le département de l'Artibonite, dans le nord du pays, avec notamment l’attaque d’une école – un parent d’élève a été tué et plusieurs élèves blessés.
Face à cela, le gouvernement a décidé de redéployer des unités d'élite, là où les combats les plus rudes avec les gangs ont lieu – ces centaines de policiers et soldats sont actuellement affectés à la protection de personnalités importantes.
La « désarticulation de la transition »Les deux chefs de l’exécutif ont visité le quartier général des Forces armées d’Haïti mais séparément à 24 heures d’intervalle : « Le Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre font un grand concours de visites et de réunions pour la galerie », titre le Nouvelliste : ils « affichent au grand jour la désarticulation de la transition », juge le quotidien, alors que « parallèlement à ces visites (…) les groupes criminels continuent de sanctionner la population ». « Ce n’est pas le moment des querelles politiques », a insisté Brian A. Nichols, l’assistant-secrétaire d’État américain pour les Affaires de l’hémisphère occidental. D’autant que, souligne Frantz Duval dans son éditorial, « si, en février, le Premier ministre Ariel Henry était en vadrouille quand les gangs ont déferlé sur Port-au-Prince, cette fois les chefs sont au pays, il s’entredéchirent et font enfler leurs albums photos ».
États-Unis : journal de campagneComme chaque mardi, l’envoyé spécial permanent de RFI, à Washington, Guillaume Naudin fait le point sur la campagne. Il revient sur la loterie organisée par Elon Musk. Le milliardaire a créé un comité d’action politique pour soutenir Donald Trump, et ce comité a lancé une pétition en faveur, officiellement, de la défense de la Constitution et du droit à détenir et porter des armes – mais uniquement dans les sept États-clé. Chaque électeur inscrit comme électeur et qui signe la pétition reçoit 100 dollars, plus 47 dollars par autre électeur inscrit qu’il convainc de signer la pétition. Chaque jour jusqu’à l’élection, un des signataires de sa pétition recevra par tirage au sort un million de dollars. Or, explique Guillaume Naudin, cela ressemble à de l’achat de votes, ce que la loi interdit. Les experts légaux sont divisés...
À noter également que, selon la commission électorale fédérale, au mois de septembre, la campagne Harris a levé trois fois plus d’argent que la campagne Trump. Sur les trois derniers mois, le total pour les démocrates s’élève à un milliard de dollars. De l’argent qui part notamment en publicité dans les États-clé.
« Populisme, agression et grossièreté »Donald Trump est en tête du vote masculin, et il « insiste avec une posture de macho », titre USA Today qui, comme beaucoup d’autres quotidiens, revient sur les propos qu’a tenus le candidat ce week-end : « douze minutes de remarques décousues sur le golfeur décédé Arnold Palmer, un monologue qu’il a conclu par une réflexion sur la taille du pénis de Monsieur Palmer », raconte l’éditorialiste du New York Times. Pendant ce meeting, l’ancien président a aussi traité Kamala Harris de « vice-présidente de merde ». « Cela ne va certainement attirer les électeurs qu’il faut encore persuader », explique dans The Hill une conseillère républicaine :« Mais nous sommes aujourd’hui à un moment où les deux camps veulent surtout mobiliser leurs bases. » Le fait est que, « à de nombreuses reprises », écrit un reporter de Politico, « les électeurs nous ont dit que c’est ce qu’ils aimaient à propos de Trump : il dit ce qu’il pense (…) Ce genre de discours est largement accepté maintenant, et particulièrement pour Trump, à en croire ses électeurs ».
Présidentielle américaine : environnement, climat et candidatsSimon Rozé, le chef du service environnement / climat de RFI, détaille les positions des deux candidats à la présidentielle sur les sujets environnementaux.
Donald Trumpnie le changement climatique, en relativise ses conséquences, et veut détricoter les politiques et réglementations existantes. Et aujourd’hui, ses soutiens et lui apparaissent bien plus préparés que lors de sa présidence pour mener à bien ce travail de sape.
Le candidat républicain appuie aussi de manière marquée le secteur des hydrocarbures. Lorsqu’il a reçu des patrons du secteur, Donald Trump leur a fait une offre : un milliard de dollars pour financer sa campagne, contre un engagement à suspendre toutes les mesures prises par l'administration Biden restreignant leurs activités.
De son côté, Kamala Harris reste peu prolixe sur le sujet, très clivant aux États-Unis. Certes, lorsqu’on la questionne sur le sujet, elle est claire : le réchauffement climatique existe, il est d'origine humaine, c'est le défi de ce siècle... mais elle ne s'étend pas. Et tout en entendant poursuivre le plan de Joe Biden d’investissement massif dans la transition énergétique, elle n’est plus opposée au gaz de schiste, grâce auquel les États-Unis sont redevenus le premier pays producteur mondial de pétrole.
Au Pérou, l’ancien président Alejandro Toledo condamné à vingt ans et six mois de prisonAlejandro Toledo, 78 ans, président de 2001 à 2006, a été condamné pour collusion et blanchiment d’argent, liés au pot-de-vin reçu de l’entreprise brésilienne de BTP Odebrecht, rapporte El Peruano. Un pot-de-vin de 34 millions de dollars reçu pour la construction d’une autoroute. C’est le premier président de la région, note le quotidien, à être condamné dans cette affaire. El Comercio rappelle ses premiers jours de présidence : « il était arrivé au Palais porté par l’espoir de millions de Péruviens, comme l’alternative démocratique à l’autoritarisme et la corruption de Fujimori. Mais une fois installé, il a abandonné les vraies tâches du gouvernement pour se consacrer à la corruption et à la mise en place de pots-de-vin pour se remplir les poches. »
Le journal de la PremièreEn Martinique, la nuit a été plutôt calme mais le mouvement contre la vie chère se poursuit.
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Chaque semaine, jusqu'à l'élection présidentielle aux États-Unis (5 novembre 2024), nous revenons avec un ou une invité(e) sur l'un des enjeux de la campagne. Après les thèmes de l’immigration et l’avortement, aujourd’hui l’enjeu du vote afro-américain avec Charlotte Recoquillon, géographe, journaliste et chercheuse de l’Institut français de géopolitique. Elle est l’autrice de « Harlem, une histoire de la gentrification » (éd. EMSH).
Si, selon les derniers sondages nationaux, Kamala Harris recueille la majorité des votes de la communauté afro-américaine, la candidate démocrate à la Maison Blanche remporte moins de suffrages auprès de cet électorat que les précédents candidats de son camp. Une « petite érosion » reconnaît notre invitée, Charlotte Recoquillon, qui s’explique par « la non réponse » de l’administration Biden à améliorer la qualité de vie des Afro-Américains, et un discours de Donald Trump qui « séduit une partie de l’électorat », notamment sur les questions économiques.
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C’est l'événement culturel majeur de la rentrée : le musée du Quai Branly accueille les « morts-vivants ». L’exposition « Zombis. La mort n'est pas une fin ? » plonge les visiteurs aux origines du mythe du zombi et montre comment cette figure centrale du vaudou a été transformée en Occident.
Loin des stéréotypes de morts-vivants contagieux popularisés par le cinéma et la pop culture, cette exposition propose d'explorer un mythe authentique. En Haïti, le zombi se développe en marge du vaudou, notamment à travers les pratiques de sociétés secrètes, telles que la société bizango. À la frontière entre réalité et fiction, l’exposition révèle les vérités cachées derrière la peur que suscite cette figure emblématique du « non-mort ». Reportage de José Marinho.
Les dégâts à long terme provoqués par l'ouragan HélèneTrois semaines après le passage de l’ouragan Hélène, le plus meurtrier à frapper les États-Unis en plus d’un demi-siècle (237 morts), l’État de Caroline du Nord, dans l'est du pays, s'efforce de réparer les dégâts. De nombreuses maisons et routes ont été dévastées. Après l'urgence humanitaire, les écologistes constatent également les dégâts sur la biodiversité de cette zone montagneuse, riche en espèces. Lucile Gimberg, notre envoyée spéciale, a rencontré Lisa Jennings, garde forestière au United States Forest Service dans la forêt nationale de Pisgah, près d'Asheville. C'est la région la plus touchée par l’ouragan Hélène. Jennings explique que l'ouragan a gravement perturbé les écosystèmes, tuant des poissons et polluant les eaux avec des produits chimiques.
Donald Trump et Kamala Harris font aujourd'hui campagne dans le Michigan, un État industriel très disputéSelon Politico, la vice-présidente démocrate va « intensifier ses attaques contre les projets économiques du candidat républicain ». Kamala Harris doit rencontrer des responsables syndicaux dans une usine de General Motors, qui devrait recevoir une subvention de 500 millions de dollars dans le cadre de l’Inflation Reduction Act, le vaste programme de relance économique mis en place par Joe Biden. Le message de Harris aux ouvriers est clair, selon Politico : si Donald Trump est élu, les 650 emplois de l’usine pourraient être menacés, car l'ancien président a promis d'annuler les fonds non dépensés de cette loi.
Par ailleurs, le New York Times rapporte l'inquiétude croissante au sein du camp républicain à propos des discours erratiques de Donald Trump. Un conseiller estime qu'il est dangereux pour lui de s'éloigner de ses textes et de détourner son discours, car cela serait « contre-productif ». De plus, des études internes menées par l'équipe de Kamala Harris révèlent que « l’un des moyens les plus efficaces de convaincre les électeurs de soutenir la vice-présidente est de présenter Trump comme instable et Harris comme une dirigeante stable, capable de renforcer la sécurité de l'Amérique ».
Au Venezuela, Nicolas Maduro pousse l’opposante Maria Corina Machado à l’exilSelon le journal colombien El Tiempo, le régime chaviste mène une véritable campagne de communication pour faire pression sur Maria Corina Machado, qui revendique la victoire de son alliance lors de l’élection présidentielle de juin 2024. Nicolas Maduro affirme que Machado a déjà quitté le pays pour l'Espagne, ce qu’elle dément. « Ils veulent savoir où je suis, mais je ne leur donnerai pas ce plaisir », a-t-elle déclaré à El Tiempo. Contrairement à Edmundo Gonzalez Urrutia, ancien candidat de l’opposition exilé en Espagne, Maria Corina Machado a choisi de rester clandestine au Venezuela.
La campagne américaine en musiqueJulien Coquelle-Roehm reçoit Julien Grossot, co-auteur d'une encyclopédie sur la musique américaine, Rock'n Road Trip. Aujourd’hui, il s'agit des voitures et de leur place centrale dans la vie des Américains.
Journal de la 1ère : déclin démographique en MartiniqueCela se confirme : année après année, la population de la Martinique diminue.
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En Haïti, crise ouverte entre le gouvernement et le Conseil présidentiel de transition. Ce mercredi 16 octobre 2024, Leslie Voltaire, le président du Conseil, a écrit officiellement au Premier ministre Garry Conille pour opérer, ensemble, un remaniement ministériel.
La crise est inédite, explique Frantz Duval, le rédacteur en chef du Nouvelliste. Quelques heures avant la lettre de Leslie Voltaire, le Conseil des ministres s’était réuni et avait adopté une résolution pour apporter leur soutien à la ministre des Affaires étrangères – car le président Voltaire « ne le cache pas, il veut sa tête », alors que « le Premier ministre Conille ne le cache pas non plus, il veut garder son ministre des Affaires étrangères ». Selon la Constitution haïtienne, seul le Parlement peut renvoyer un ministre, sauf entente entre le président et le Premier ministre. Or, il n’y a ni entente ni Parlement, d’où ce blocage complet.
Kamala Harris sur Fox NewsKamala Harris est sous pression, écrit leWashington Post, pour élargir son audience aux Républicains et aux conservateurs alors que la présidentielle approche. D’où cette interview sur Fox News, une chaîne qui soutient Donald Trump. Et l’entretien fut animée : « Elle était venue pour une interview, elle a eu un débat », titre le New York Times. Le quotidien remarque que l’interviewer, Bret Baier, a, à plusieurs reprises, insisté sur les thèmes qu’utilise Donald Trump pour attaquer la vice-présidente, comme l’immigration. Mais il n’a pas laissé la possibilité aux téléspectateurs de Fox, « que cela intéressait certainement », d’entendre les réponses de la candidate puisque, écrit USA Today, il lui a constamment coupé la parole. Pour le quotidien conservateur Washington Times, c’est au contraire Kamala Harris qui a « à plusieurs reprises éludé les questions, passant souvent à des attaques virulentes contre Donald Trump ».
Quoi qu’il en soit,USA Today estime qu’en décidant d’aller sur Fox News, la candidate a montré qu’elle était « nettement plus courageuse que Donald Trump », qui a, lui, annulé une interview sur CBNBC, préférant faire des interviews comme celle du mercredi sur la Fox, où « de gentilles questions » lui ont été posées devant un public de supporters.
38 ans de prison pour l’ancien chef de la lutte contre la drogue au MexiqueGenaro García Luna a été condamné à New York, aux États-Unis, à 38 ans de prison et une amende de deux millions de dollars pour trafic de drogue, crime organisé et mensonge aux autorités américaines, détaille La Razon. Excelsior affirme que « Genaro García Luna est un miroir dans lequel le pays peut se regarder et voir le reflet de ses institutions ». La Razon insiste sur le fait que « la justice des États-Unis a trouvé le moyen déclarer quelqu’un coupable en se basant sur les témoignages de criminels ». Des témoignages toujours importants pour avancer dans les enquêtes, mais qui doivent s’accompagner de preuves matérielles. Or, dans le cas de Genaro García Luna, il n’y en a aucun, insiste Excelsior, qui voit dans ce procès l’ouverture de la boîte de Pandore : il en annonce de nombreux autres menés de la même manière. Milenio se demande d’ailleurs quel policier, quel procureur, quel militaire souhaitera collaborer avec les institutions américaines après les arrestations et jugements de responsables mexicains aux États-Unis ces dernières années
Canada : Justin Trudeau auditionnéAu Canada, le Premier ministre était auditionné ce mercredi (16 octobre 2024) par le comité d'enquête sur l'influence étrangère à propos des révélations ayant mené à l'expulsion de six diplomates indiens. Il accuse le gouvernement de New Delhi d’être impliqué dans l’assassinat du militant sikh Hardeep Sing Nijjar. Justin Trudeau persiste et signe : « Des diplomates recueillaient des informations sur des opposants ou du moins des gens en désaccord avec le gouvernement Modi. Des renseignements ensuite transmis au plus haut niveau du gouvernement indien, qui à son tour les donnaient à des gangs pour commettre des actes de violence contre des Canadiens au pays. » Maïka Sondarjee, une professeure en Relations internationales interrogée par la correspondante de RFI Pascale Guéricolas, estime que cette défense vigoureuse des sikhs est peut-être un calcul électoral : « dans le cabinet des ministres de Monsieur Trudeau, il y a toujours eu au moins un ministre d’origine sikh. Pour le Parti libéral du Canada, le groupe d’électeurs sikhs est très important. »
Au Brésil, un racisme systémique sur les réseaux sociauxLe racisme systémique qui règne au Brésil, selon Amnesty international, est aussi présent sur les réseaux sociaux. Ce « racisme algorithmique » n’est pas facile à chiffrer mais il est bien réel, explique la correspondante de RFI Sarah Cozzolino, qui a joint l’influenceuse Monique Correa. Monique Correa est noire, et elle a posté des femmes blondes sur Instagram pour tester l’algorithme. Ses chiffres ont alors augmenté, « comme par magie. » Elle accuse la plateforme de moins distribuer son contenu à ses abonnés en raison de sa couleur de peau. Et raconte : « les marques ont commencé à me bloquer à cause de mes prises de position. Elles ne m’ont plus contactée, car j’étais vue comme ‘la Noire en colère’, j’étais considérée comme trop militante, quelqu’un qui parle trop, qui pose problème. J’ai dû rentrer dans le moule, parce que ça affectait trop mon travail et mes revenus. »
En Argentine, manifestations pour l’université publiqueEn Argentine, les étudiants d'universités publiques ont organisé ce mercredi, avec leurs professeurs, des cours dans les rues, avant une marche aux flambeaux dans la soirée. Ils protestent contre les coupes budgétaires, et on peut voir, en Une de El Dia, une foule qui, en long cortège, défile dans une rue de Buenos Aires : « Le feu des bougies illuminait les visages des étudiants et des employés qui tenaient un grand drapeau argentin sur lequel on pouvait lire : ‘Unité pour l'éducation publique’ », raconte Pagina 12. Cette marche aux flambeaux, c’était « une des mesures du plan de lutte visant à récupérer les salaires des enseignants et des non-enseignants et à exiger davantage de fonds dans le budget 2025 ». Il s’agissait aussi de protester contre les violences : dans l’université de Quilmes, un groupe de provocateurs libertariens (comme Javier Milei) a attaqué une assemblée d'étudiants et d'enseignants avec du gaz poivré, une violence, estime Pagina 12, « amplifiée par les insultes du président Milei ».
Le journal de La PremièreEn Martinique, signature mercredi soir d’un accord sur une baisse des prix, qui n’a pas changé grand-chose à la position des uns des autres : pour l’État, la Collectivité Territoriale et la grande distribution, c’est « historique » ; pour le mouvement à l’origine de la contestation, c’est… nul et non avenu.
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