エピソード
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Immobile, impassible, Gotama l’avait écouté. Maintenant, il parlait, l’Homme parfait, de sa bonne voix polie et claire : « Tu as entendu la doctrine, ô fils de brahmane, et tant mieux pour toi d’y avoir réfléchi si profondément. Tu y as trouvé une lacune, un défaut. Réfléchis y encore davantage. Mais dans ton avidité de savoir prends bien garde à l’épais fourré des opinions et à la dispute sur des mots. Les opinions ici importent peu, elles peuvent être belles ou vilaines, prudentes ou folles, tout le monde peut les épouser et les réprouver. Mais la doctrine que tu m’as entendu professer n’est pas une opinion et son but n’est pas d’expliquer le monde aux avides de savoir. Son but est tout autre : son but est d’affranchir l’homme de la souffrance. Voilà ce que Gotama enseigne et pas autre chose. "
Sidartha Herman Hess
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La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?
Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!
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エピソードを見逃しましたか?
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Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie,Et sans dire un seul mot, te mettre à rebâtir ;Ou, perdre d’un seul coup, le gain de cent parties,Sans un geste, et sans un soupir.
Si tu peux être amant, sans être fou d’amour ;Si tu peux être fort, sans cesser d’être tendre ;Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour ;Pourtant lutter, et te défendre.
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles,Travesties par des gueux, pour exciter des sots ;Et d’entendre mentir sur toi, leur bouche folle ;Sans mentir toi-même d’un seul mot.
Si tu peux rester digne, en étant populaire ;Si tu peux rester peuple, en conseillant les rois ;Et si tu peux aimer tous tes amis en frère ;Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi.
Si tu sais méditer, observer et connaître ;Sans jamais devenir sceptique ou destructeur.Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître ;Penser, sans n’être qu’un penseur.
Si tu peux être dur, sans jamais être en rage ;Si tu peux être brave, et jamais imprudent ;Si tu sais être bon, si tu sais être sage ;Sans être moral ni pédant.
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite ;Et recevoir ces deux menteurs d’un même front.Si tu peux conserver ton courage et ta tête ;Quand tous les autres les perdront.
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire ;Seront à tout jamais tes esclaves soumis.Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire ;Tu seras un homme, mon fils !