Episoder

  • Dans ce treizième épisode, l'histoire touchante de Virginie lève le voile sur une facette de l'alcoolisme au féminin, et montre la ténacité qu'il faut pour en sortir. Le récit dur et beau d'une femme qui se bat jour après jour contre cette maladie. L'occasion de rappeler que, bien que socio-culturellement admis, l'alcool est une drogue dure, au même titre que l'héroïne, la cocaïne, etc. Avec cette particularité que l'assuétude s'immisce très progressivement dans la vie du consommateur, déguisant la toxicité du produit sous l'illusion de la coolitude et de la convivialité.


    Si les chiffres du dernier rapport de l'OMS sur la santé et l'alcool (2018) montrent que 3 millions de personnes sont mortes dans le monde en 2016 à cause de l'alcool (= 5,3% des décès dans le monde, soit une mort sur 20), ils montrent aussi une proportion supérieure d'hommes par rapport aux femmes : 3 hommes en meurent "contre" 1 femme en 2016. Pourtant, même s'il reste encore tabou, l'alcoolisme des femmes est en augmentation. Comme les jeunes, elles sont la nouvelle cible des alcooliers et se voient attirées par un marketing pensé pour elles : des packagings plus sobres et élégants qui rendent cool la femme active moderne, et incite la cadre supérieure et/ou mère de famille stressée à décompresser entre copines avec son verre de Chardonnay.


    Alors qu'on attribue un côté forcément convivial à la consommation d'alcool chez l'homme, lui permettant de se déstresser voire de dépasser une certaine timidité dans certains contextes, la consommation d'alcool par les femmes reste toujours aussi mal vue : la femme qui boit perd son statut de femme respectable ou de "bonne mère", "ne sait pas se tenir", parce que " si elle voulait vraiment arrêter elle le pourrait". Résultat? Les femmes qui boivent se cachent et, muettes et honteuses, tardent à consulter ou à trouver de l'aide. Pour Nicou, membre depuis 25 ans chez les Alcooliques Anonymes en Belgique, "on voit de plus en plus arriver des femmes forts abîmées et très jeunes. Leur consommation d'alcool s'apparente de plus en plus à celle des hommes (fête/binge drinking) et cohabite avec le profil plus "classique" de la femme en recherche d'évasion qui boit chez elle par solitude et/ou dépression. Dans cet article de Libération, Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et addictoloque, explique que "l'alcoolisme au féminin est devenu un problème majeur qui concerne souvent un public instruit et très diplômé". Elle précise qu'il y a souvent des terrains à risque, des antécédents de maltraitance générale qui pèsent très lourd."


    Chez les AA, ce mouvement new-yorkais initié il y a 80 ans par deux médecins au passé bien imbibé, on croit dur comme fer que seul un alcoolique peut comprendre un alcoolique, qui par l'exemple, le partage, le soutien, l'amitié, peut l'aider à trouver la force en lui nécessaire à son rétablissement. Le credo : un jour à la fois, ne pas prendre le premier verre. Longtemps connoté à la religion protestante, le mouvement fut longtemps méprisé par le corps médical. Depuis 30 ans en Belgique, "petit à petit les médecins se sont ouvert et la plupart considèrent que les AA sont quelque part le SAV d'une cure et un volet important pour tenir dans la durée. Depuis la crise Covid, même si les membres étaient peruds au début, on constate que notre programme et nos réunions virtuelles permettent clairement de tenir le cap et de surmonter l'isolation du confinement", précise encore Nicole.


    Anonyme, et c'est ce qui fait sa force, le mouvement ne tient aucune statistique de réussite ou de rechute. Et parce que l'alcool touche tous les proches de l'alcoolo dépendant, les AA évoluent depuis des années en parallèle au mouvement Al - Anon, "une fraternité dont les membres sont anonymes et composée de parents et d’amis d’alcooliques qui se réunissent pour partager leur expérience, leur force et leur espoir, afin de résoudre leurs problèmes communs". Pour rappel, l'alcoolisme est une maladie, une dépendance. Les proches ne peuvent être des soignants, mais des accompagnants.


    Pour approfondir la questions, quelques sources intéressantes :

    > L’alcoolisme au quotidien : de la consommation agréable à la dépendance, du docteur Geibe, alcoologue réputé en Belgique dévoué à la prévention auprès des jeunes et des parents. Editions Seli Arslan

    > Femmes face à l'alcool, résister et s'en sortir, de Fatma Bouvet de la Maisonneuve, Odile Jacob.

    > Chérie, dis-moi, pourquoi tu bois?, livre-témoignage de Pierre D. aux éditions La boite de Pandore


    Nous avons pris beaucoup de plaisir à questionner ce tabou; merci à Virginie pour sa confiance.


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    Stéphanie et Yasmine


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  • Dans ce 12e épisode des Confidences, place au témoignage de Ricardo, 40 ans, né dans une #secte dans laquelle il a passé la moitié de sa vie. Une histoire forte et courageuse, qui explore les confins de notre chère liberté de pensée, explique les croyances et leurs déconstructions, et insuffle l’espoir d’une société plus juste.

     

    Rencontrer Ricardo, c’est prendre le temps. Le temps de comprendre ce qui se cache sous cette carapace forte et souriante. C’est prendre le temps d’écouter le récit humble et éprouvant d’un enfant qui a grandi sans repères cohérents. Le premier contact ? Un post sur la page Facebook du Brussels podcast Club, par lequel Ricardo cherchait un « Podcast Host » pour recueillir son histoire : « Mon intérêt personnel c'est de sortir cette histoire de ma tête sous la forme d'une archive utile à la société et toutes les personnes se sentant concernées par les problématiques universelles que cette histoire soulève. » Il nous a fait confiance et s'est replongé dans ses souvenirs, assis sur la cuvette.


    Ces derniers mois étaient plus agités dans la vie de Ricardo. En cause, en ce début décembre, le procès contre Robert Spatz et la secte OKC (Ogyen Kunzang Chöling) qui attend son dernier verdict en cours de cassation, à Liège. Un procès long de 23 ans qui touche à sa fin, après plusieurs rebondissements depuis les premières perquisitions en 1997 rue de Livourne à Bruxelles, et au sein du monastère de la secte, dans le sud de la France, au domaine du Château de Soleils. Là où la communauté élevait ses enfants, alors que leurs parents travaillaient dans les magasins, restaurants et entreprises de la secte en Belgique. Robert Spatz est alors accusé de nombreux méfaits : extorsion, faux et usages de faux, blanchiment d’argent, traite des êtres humains, séquestration et non-assistance à personne en danger.

     

    Plus tard, viennent s’ajouter des accusations d’abus sexuels et de viols. Depuis 2015, une vingtaine d’enfants d’adeptes, dont Ricardo, ont créé un crowdfunding pour trouver un avocat et se constituer parties civiles pour réclamer justice. Pour suivre leur combat : https://okcinfo.news/. Et si vous voulez en savoir plus sur l’affaire en question, n’hésitez pas à regarder le reportage que l’équipe de Devoir d’enquête (RTBF) a consacré à la secte "OKC : Les enfants oubliés", il y a tout juste 5 ans. On y prend la mesure du développement d’une secte tentaculaire, en toute discrétion en plein centre de Bruxelles, durant 20 ans. La Belgique, ce Wild Wild Country ?


    Ce Jeudi 2 décembre, la cour de cassation a rendu son verdict : Le gourou belge écope de 5 ans de prison avec sursis. Reste qu'il a encore un mois pour un pourvoi en cassation. Sur le mur Facebook de Ricardo, on pouvait lire ce jeudi : "La chose qui me fait vraiment le plus plaisir et qui signe cette victoire c'est ces vies qui changent et qui à partir de ce soir pourront regarder derrière elle en étant fière d'avoir survécu, d'avoir parlé et d'être sur les routes de la résilience avec depuis ce jugement, un poids en moins à porter.


    Car si l’histoire de Ricardo soulève un immense dossier judiciaire qui semble inextricable, il soulève aussi la question de la reconstruction psychique, à la sortie de cette prison pourtant dépourvue de barreaux. Comment une douce utopie hippie bouddhiste basée sur la bienveillance se transforme en une secte malfaisante? Comment tombe-t-on sous emprise ? Comment on s’en sort ? Comment on s’extirpe de la manipulation, « ce mal invasif qui s’infiltre dans la moindre de vos pensées, le moindre de vos comportements, la moindre de vos cellules », comme l’explique Ricardo ? Comment retrouver sa liberté de pensée ? Et comment aider une personne pour laquelle, peut-être, l’on s’inquiète ? Sur le site d’Aviso, une association belge d’aide aux victimes des sectes, on trouve entre autres, des conseils et des repères pour les proches de victimes. Il existe aussi le Service d’Aide aux victimes d’emprises et de comportements sectaires, au sein d’un planning familial situé à Forest ([email protected]).

     

    Alors qu’on pense ces « histoires de sectes » bien loin de nous tant elles sont discrètes, début septembre, une nouvelle enquête de la RTBF, #Investigation, dévoilait un état des lieux bien mitigé : une quinzaine de communautés suspectées d’être sectaires et une justice et des institutions bien en peine pour les démanteler. C’est le constat malheureux que fait aussi le Centre d’informations et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN), une sorte d’Observatoire des sectes créé en 1998, suite aux recommandations de la commission d’enquête parlementaire.

     

    A l’heure Covid où les esprits confinés s’échauffent, où les croyances rassurent autant qu’elles opposent, où l’incertitude chamboule et malmène nos esprits critiques, partager l’expérience de vie de Ricardo est pour nous une manière de célébrer la liberté et l’indépendance, celles des pensées et des actions. Plus que jamais, gardons l’esprit ouvert !


    On tient à remercier chaleureusement les derniers tipers Claire, Shadia, Mai, Pascaline et Marie-Angélique pour leur soutien financier via notre cagnotte Tipeee! Grâce à votre aide, nous pouvons continuer un peu plus loin l'aventure, explorer de nouvelles confidences et, on l'espère, mettre un peu de beau au coeur. Votre aide soutient aussi l'indépendance de notre travail.

     

     


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  • Touche pas à mes couilles?

     

    Eh bien si, justement messieurs, dans cette onzième confidence qui recueille le témoignage de Dimitri, stérile par choix, il est question d’y toucher, à vos bourses. On parle #vasectomie, #reproduction, #masculinité, contraception… et #égalité de genres. Un débat qui se joue aussi sous la ceinture !


    La vasectomie. Cette petite opération commence à faire parler d’elle, sortant timidement de son tabou. En février 2020 se tenait un premier colloque belge sur la contraception masculine, « Focus sur les couilles ». Et la vasectomie a désormais sa journée mondiale, le 13 novembre, depuis que l’Américain Doug Stein, urologue de son état, a décidé de mieux faire connaître les avantages de cette technique de stérilisation masculine : relais à la contraception, planification des naissances. L’an dernier, il aurait déclaré : « En prenant leurs responsabilités dans la planification familiale, les hommes deviennent des héros pour leurs partenaires, leurs familles, et notre avenir »… Oui, bon, tout de suite les grands mots !

     

    Petit galet dans la mare : est-ce qu’on ne pourrait pas juste considérer que le fait que les hommes réfléchissent à « prendre leur part » dans la contraception, osent poser un regard différent sur leur sexe… semble aller de soi ? L’évidence ne fait pas l’unanimité. Aujourd’hui, même si la stérilisation volontaire convainc de plus en plus d’hommes (11 000 en Belgique en 2018, dont 1/4 dans le sud et 3/4 dans le Nord du pays), il reste difficile pour la gente masculine « d’envisager la question de la vasectomie comme une question débarrassée de tous ses symboles », comme le constate Dimitri.

     

    Symbole de virilité, de force, de puissance et de domination… jusqu’ici, tout va bien pour le pénis. Il profite d’une #culture #patriarcale faisant de lui une sorte d’objet sacré intouchable. Tellement intouchable qu’encore aujourd’hui, on n’envisage pas naturellement d’emmener notre ado mâle chez un gynéco pour que, comme sa sœur, il puisse « apprivoiser la bête », comprendre la contraception, les relations sexuelles, et réfléchir à ce qu’il veut pour lui. Black out complet. Ce manque d’information et de prise en charge dessert les hommes, évidemment, mais a surtout des répercussions directes sur les femmes : depuis la pilule dans les années 60, la reproduction et donc la contraception restent la responsabilité mentale, financière et physique des femmes (à 67%). Et alors que le préservatif et la stérilisation sont les seules solutions de contraception masculine en Belgique, les femmes ont aujourd’hui accès à une dizaines de méthodes aux effets secondaires allant de légers... à mortels. La science et les mentalités avançant, le chibre pourrait peu à peu perdre de sa superbe.

     

    L’opération ? Elle est simple et contrôlée. C’est Dimitri qui l’explique le mieux : « Une opération en clinique de jour, sous anesthésie locale la plupart du temps. On fait une petite incision dans le scrotum, la bourse, et on va chercher le canal qui va du testicule à la prostate, c’est le chemin que prennent les spermatozoïdes pour aller jusqu’au liquide séminal, le sperme. Ce petit canal, on y met deux clampes, deux petites pinces en titane et ensuite on remet le canal dans le scrotum, on fait un ou deux points de suture, on passe de l’autre côté et c’est fini. Ca dure entre 10 et 15 min par côté et puis c’est fini. Médicalement, c’est un geste simple. Peu de risque de complications et un geste qui n’a pas de conséquence hormonale. Ce qui est particulier, c’est qu’au fil des années, comme le corps enregistre que les spermatozoïdes sont produits mais ne servent plus, il finit par en produire de moins en moins. C’est pour ça que l’opération inverse, la #vasovasectomie, est une opération très aléatoire. On dit que la vasectomie est réversible… oui mais : si on la fait après quelques années, le risque c’est que la qualité des spermatozoïdes ait diminué et leur quantité aussi. »


    D'autres techniques de contraception masculine sont à l'étude, comme la méthode thermique qui consiste à augmenter la température des testicules grâce à un "slip chauffant" pour stériliser les spermatozoïdes, ou comme une contraception hormonale par injection hebdomadaire ou... la #pilule, qui peine à être mise sur le marché en raison des effets secondaires qu'elles provoque : acné, migraine, changement d'humeur, modification de la libido... soit les mêmes ou à peu près que ceux de la pilule féminine. Hum.

     

    Intrigué par la sujet ? Envie d’en parler au sein de votre couple ou autour de vous ? N’hésitez pas à faire un tour sur ce dossier « Contraception masculine : l’affaire est dans le slip », rédigé par la magazine Alter Echo au printemps dernier et accessible gratuitement. 

    Découvrez aussi le documentaire réalisé par Dimitri : "Choisir, et après. la vasectomie en question", disponible à l'écoute ici

     

    Nous on a pris beaucoup de plaisir à questionner ce tabou en compagnie de Dimitri (merci encore à lui!), pour mieux comprendre les enjeux qui se jouent dans nos sous-vêtements!


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    Stéphanie et Yasmine


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  • Dans cette nouvelle saison des Confidences, on se plonge à nouveau dans des histoires inédites qui bousculeront la bienséance. MAIS on a aussi décidé d'y semer quelques nouveaux invités.


    Pour ce 10ème épisode, nous avons placé sur notre cuvette, un individu d'une espèce particulière: le patron.


    Mettre un patron sur notre cuvette royale, ça faisait longtemps qu'on y pensait! Plus d'un an, certainement. Pendant notre accompagnement entrepreneurial, on avait même réfléchi à créer une série spéciale pour les boss: on imaginait "la série des leaders qui parlent vrai", celles des "patrons qui en ont dans le pantalon"... parce qu'il nous paraissait important de secouer un peu le cocotier de l'univers impitoyable du travail, sa langue de bois, ses stratégies, son manque d'humanité... Vous voyez?


    Mais quel patron allait accepter d'être interviewé dans des toilettes, par deux journalistes empathiques qui rêvent d'améliorer le vivre-ensemble? Il nous fallait un boss suffisamment reconnu et légitimé par ses pairs, et assez confiant et téméraire pour nous suivre dans cette aventure en mode laboratoire.


    Notre réflexion nous mène à Jean-Jacques Cloquet, dont nous avions entendu parler pour sa qualité de dirigeant "humain avec ses équipes", pour son parcours atypique (footballeur, manager chez Solvay pendant 20 ans, responsable de l'aéroport de Charleroi pendant 10 ans et nouvellement CEO dans l'entreprise familiale Pairi Daiza). En 2018, il reçoit le titre de Manager de l'année. Deux-trois coups de fils pour obtenir son numéro et hop, on se lance notre invitation. L'homme répond, enthousiaste: "Bon alors, on fait ça quand? Tu as du temps pour venir jusque Charleroi?". Il n'y avait qu'à oser, en fait... On comprendra par la suite que Jean-Jacques est toujours partant quand il est question d'audace!


    On espère que vous apprécierez nos nouvelles explorations. Rendez-vous le mois prochain pour de nouvelles écoutes!


    Pour en savoir plus sur le Management selon JJC, le journaliste Didier Albin lui a consacré un livre: "Jean-Jacques Cloquet , Grandir et faire grandir" aux Editions Kennes.


    Et on termine en envoyant une bise à Cindya Izzarelli pour la remercier d'avoir prêté sa voix pour le texte consacré à la solitude.


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  • Vaincre l’ignorance collective à propos du VIH, c’est tout l’enjeu des confidences de Jérôme dans ce 9e épisode. Entre la souffrance due au regard des autres et l’éternelle crainte de transmettre le virus, c’est petit à petit la Vie qui reprend ses droits.

     

    Nous sommes tous marqués par les images et témoignages de personnes séropositives : Philadelphia, Les nuits fauves, L’ami qui ne m’a pas sauvé la vie, Jo… Autant d’objets de prévention et de mémoire qui nous ont incités à ouvrir les yeux sur le SIDA et sur la nécessité de s’en protéger. En 2018, 37,9 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH, dont 1,7 millions infectées cette année-là ; et 770 000 personnes sont décédées de maladies liées au SIDA. En Belgique aussi, quarante ans après son apparition, la maladie est encore toujours bien là, malgré de grandes avancées de la recherche et l’existence d’outils préventifs et de traitements efficaces qui promettent une qualité de vie quasi normale aux personnes infectées, ainsi que la possibilité de ne plus contaminer leur partenaire. La raison majeure? La peur et l’ignorance collective. « Aujourd’hui encore, le plus gros facteur de diffusion de la maladie, c’est le manque d’information, la peur du dépistage, et l’ignorance de notre statut sérologique », explique Mary Stevens, chargée de communication de la plateforme Prévention Sida à Bruxelles.

     

    Le danger, c’est de ne pas savoir

    Pour vaincre le VIH, la stratégie est simple et nous concerne tous : être capable de prendre soin de sa santé sexuelle. C’est à-dire : se protéger avec un préservatif, faire un dépistage en cas de rapport sexuel à risque (sans préservatif) et si le résultat est positif, commencer un traitement qui permet de devenir « indétectable », soit porter une charge virale tellement faible que le virus ne peut plus être détecté et surtout plus transmis. Le grand tournant de la recherche, c’est cette nouvelle donne : un patient devenu « indétectable » est « intransmissible », vous le saviez, vous ? D’où l’importance de se faire dépister et traiter. « Le danger, c’est que comme le virus peut être asymptomatique, explique encore Mary Stevens, il y a de nombreux ‘séro-ignorants’ qui sont porteurs sans le savoir parce qu’ils ne se sont pas fait dépistés. Ce sont eux qui sont les plus grands contaminants car les symptômes peuvent apparaître des années après l’infection. Chez nous en 2017, le taux de dépistage tardif du VIH était encore de 36%. » Pour rappel, en Belgique, ce dépistage est remboursé par la mutuelle et peut se faire chez le médecin traitant, dans un centre de dépistage subventionné (il est alors gratuit), ou dans n’importe quel hôpital proche de chez vous.

     

    Tous concernés

    La dernière enquête de Sciensano parue en décembre dernier et qui fait état de la situation en Belgique fin 2018, montre que la progression de la maladie est en baisse de 2% par rapport à 2017 (et de 26% par rapport à 2012). Une baisse importante et encourageante. Reste que ce sont encore 882 infections diagnostiquées en 2018, soit près de 2,4 nouveaux cas par jour. Pour poursuivre avec les chiffres et en finir avec les préjugés : « Parmi les personnes diagnostiquées en 2018, 49 % ont été contaminées par des rapports sexuels entre hommes, 47 % par des rapports hétérosexuels, 1,8 % par usage de drogues injectables et 1,5% par transmission mère-enfant. » Oui, nous sommes tous concernés.

    La raison de cette baisse progressive de la maladie, c’est le développement d’une approche combinée qui mêle différents moyens préventifs, dont l’introduction, depuis le 1er juin 2017, d’une alternative au préservatif : la PrEP (pour Prophylaxie pré-exposition), une sorte de barrière chimique, une pilule que l’on prend, si l’on est séronégatif, avant et après un rapport sexuel à risque (soit en continu, soit à la demande). « C’est une technique qui a fait ses preuves, explique Mary Stevens, mais qui implique un suivi médical tous les trois mois par un infectiologue pour faire le point. Il convient surtout à un public spécifique qui a des prises de risques régulières ou à un groupe social dit à risque. Pour les petits jeunes qui débutent leur vie sexuelle par exemple, l’usage du préservatif reste conseillé avec un dépistage régulier !»

     

    Se défendre contre la peur

    Alors que l’on ne meurt plus du VIH dans nos contrées, que les traitements s’allègent (ils se limitent aujourd’hui à la prise d’un à trois médicaments par jour) et que les préventions font leur preuve, la peur semble encore dominer les esprits. Cela se traduit dans nos comportements à l’égard des personnes séropositives et plus paradoxalement, comme le montre le témoignage de Jérôme, souvent aussi par des réactions froides et inhumaines du corps médical même… Dans une enquête réalisée sur les conditions de vie de porteurs de VIH, il ressort que « 13,1% des répondants ont déjà connu des refus de soins du fait de leur séropositivité ; 21,4% déclarent avoir ressenti une gêne de la part du personnel médical du fait de leur séropositivité, 49,8% déclarent qu’ils ont renoncé à quelque chose, de peur d’être discriminés. 85,6% ne connaissent pas l’existence d’une loi protégeant les séropositifs en Belgique. » Cette loi existe bel et bien, depuis le 10 mai 2007 : il s’agit de la loi anti-discrimination qui s’applique à tous les cas avérés de discrimination sur le handicap, dans laquelle la notion de « handicap » s’élargit à celle des maladies chroniques, dont le VIH.

     

    Parler à ses proches ou à un ami semble évident, même si, chez nous en Belgique, rien oblige une personne séropositive à dévoiler son statut sérologique dans sa vie privée, à son partenaire. C’est le bon sens et la responsabilisation qui prévalent, en espérant qu’ils ne soient pas trop malmenés par la peur de se voir rejetés, dénoncés, calomniés en cas de transparence. Les victimes peuvent aujourd’hui porter plainte, notamment en s’adressant à l’UNIA, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances (0800/12 800).

     

    Parler, dire, et même hurler… c’est ce qu’a décidé de faire Jérôme Fafchamps. Avec le collectif qui l’accompagne dans ce beau projet hybride qu’est Hurler à la mer, il raconte son histoire pour se délivrer et délivrer ses pairs de l’insupportable silence. Un spectacle à voir les 19, 20 et 21 février 2021 à La Boverie à Liège dans le cadre de l’exposition Warhol.

     

    Besoin d’informations ou d’écoute : PreventionSida.org

    Trouver un centre de dépistage proche de chez vous : ici

     


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  • Les confinés, dernière livraison!


    Phase après phase, la vie reprend son cours. C'est donc avec ce neuvième épisode que se referme la parenthèse inattendue du hors série "Cuvet 19". Dans ce dernier épisode, certains reviennent sur le temps passé en famille, quand d'autres relèguent la bienveillance au musée ou souhaitent tout simplement pouvoir rentrer chez eux.


    Pendant 9 semaines, nous avons mis en onde ces petits bouts de vous, témoignages tout en nuances de vos intimités. Merci d'avoir osé relever le défi de vous poser dans le lieu atypique que sont les toilettes pour partager vos humeurs confinées. Entre opportunités, angoisses, humour, inquiétudes, incertitudes, que restera-t-il de ces instants inédits?


    Devant cet avenir encore en suspens, nous reprenons doucement le tempo mensuel des Confidences sur la cuvette.

    Rendez-vous le 3 juillet pour découvrir Jérôme, un jeune homme touchant dont l'histoire ne manquera pas de vous interpeller. On vous en dit plus très bientôt!


    Yasmine et Stéphanie


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  • Dans ce huitième épisode, on découvre quatre nouveaux anonymes qui profitent de l'intimité de leurs toilettes pour partager leur ressenti.

    Avec le déconfinement, ce fameux "après", si souvent évoqué, se concrétise. Les témoignages de la semaine dévoilent les bribes de vie qui se réinventent, les questions laissées en suspend et toujours les incertitudes liées à l'Avenir proche et lointain.


    La pandémique aventure du hors série "Cuvet-19" se poursuit tant que vous partagez vos confidences!


    A votre tour de vous (dé)livrer! Il suffit de vous installer sur votre cuvette, d'enclencher le dictaphone de votre smartphone et d' enregistrer un témoignage de 2 minutes maximum. L'anonymat est garanti si vous le souhaitez...


    Le fichier est à envoyer à [email protected]`


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    A votre bon coeur et... déjà merci pour votre soutien!


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  • Dans le 7ème épisode de notre hors-série Cuvet-19, on vous offre un bouquet d'émotions!

    A l'heure où la Belgique se réveille pas à pas, certains retournent sur les bancs de l'école et d'autres reprennent le fil d'une "vie d'avant". Mais le confinement n'en est pas fini pour autant. Et avec lui, les questions et les émois de ces moments forts qui marqueront l'Histoire collective et les histoires individuelles.


    Qu'en sera-t-il de la "vie d'après"?


    En prêtant l'oreille, vous découvrirez quatre nouveaux témoignages livrés à chaud dans l'intimité des toilettes : l'une découvre la vie avec elle-même avec plaisir, l'autre s'inquiète pour son métier d'artiste, une autre encore confie son découragement et son besoin de liens, ou défend l'autonomie et la responsabilisation des personnes, à tout âge.


    A votre tour de vous (dé)livrer! Il suffit de vous installer sur votre cuvette, d'enclencher le dictaphone de votre smartphone et d' enregistrer un témoignage de 2 minutes maximum. L'anonymat est garanti si vous le souhaitez...


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    Allez-vous oser? ;-)


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  • Pour ce 6ème épisode, on fait à nouveau escale chez les confinés pour y prendre le pouls d'une vie devenue atypique.

    Et ce sont les femmes qui, cette semaine, ont investi les cuvettes! Trouvent-elles dans cet espace clos un nouveau refuge? De nouveaux témoignages à écouter où vous voulez!


    De quelle manière cette période inédite tatouera nos esprits et le vivre-ensemble? Avec Cuvet-19, le hors série des Confidences sur la cuvette, on tente d'esquisser la diversité du genre humain. Pour faire partie de nos précieux et indispensables maillons, la position assise est de rigueur, enfermé dans vos commodités!


    La marche à suivre? Enclenchez le dictaphone de votre smartphone et enregistrez un témoignage de 2 minutes maximum.

    Envoyez le tout à [email protected]. Et si vous le souhaitez… l’anonymat est garanti!

    On a toujours besoin de vous!


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  • Par le trou de serrure de quatre toilettes confinées, on vous livre cette semaine quatre nouveaux regards sur la période atypique que nous vivons. On y apprend qu'entre inquiétude et incertitude, il est bon de pratiquer l'humour et d'aspirer à un peu d'insouciance et de légèreté.

    Et que seul, en famille, entre amis, d'autres repères s'installent... de nouvelles habitudes verront-elles le jour?


    Dans ce hors série "Cuvet-19" des Confidences sur la cuvette, on prend le pouls des émotions, des réflexions, des coups de gueule ou de folie qui nous traversent, nous, les confinés. Et on vous invite à découvrir "Les confinés, la série", fruit du concentré de créativité qui règne dans la colocation du 46. Dans leur épisode 10, il est question de cuvette, cela ne nous aura pas échappé!

    https://www.youtube.com/channel/UCWf1SWs6nEboryURSX1GuCA


    Merci pour vos partages de témoignages! On a toujours besoin de vous: filez vous installer sur votre cuvette muni de votre téléphone. Enclenchez le dictaphone de votre smartphone et enregistrez un témoignage de 2 minutes maximum.


    Envoyez le tout à [email protected]. Et si vous le souhaitez... l'anonymat est garanti!


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  • Dans ce nouvel épisode, il est notamment question, à travers les mots qu'on dit et qu'on tait, de l'impact du temps qui s'étire et du manque des autres.

    Comment tenir bon? Pour combien de temps encore? Dans ce hors série "Cuvet-19", on prend le pouls des émotions, des réflexions, des coups de gueule ou de folie qui nous traversent, nous, les confinés.


    Besoin d'une petite confession? Installez-vous sur votre cuvette muni de votre téléphone. Enclenchez le dictaphone de votre smartphone et enregistrez un témoignage de 2 minutes maximum.


    Envoyez le tout à [email protected]. Et si vous le souhaitez... l'anonymat est garanti!


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  • Troisième fournée des Confidences pour confinés!

    Un rendez-vous hebdomadaire participatif en temps de pandémie qui est rendu possible grâce à vos témoignages.

    Cette semaine, il est question d'impatience, de drague, de futur réinventé, de journalisme adapté, d'humour et de soutien...

    Partagez vous aussi vos émotions, vos réflexions, vos angoisses, vos états d'âmes, ces envies inédites, ces difficultés et ces plaisirs inavoués qui se manifestent...


    Comment faire?

    Installez-vous sur votre cuvette muni de votre smartphone. Avec la fonction "Dictaphone" présente sur la plupart des modèles, enregistrez un témoignage de 2min30 maximum et envoyez le tout à [email protected]. Si vous le souhaitez, l'anonymat est garanti ;-)


    On attend ces petits bouts de vous avec impatience!


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  • Deuxième envoi des Cuvet-19 où chacun et chacune se prête à l'exercice de la confidence!


    On vous propose en effet de devenir les invités de notre cuvette et de partager avec nous quelques pensées, émotions... par temps de confinement.

    Ce qu’on veut savoir, nous, c’est comment vous vous sentez, comment vous vivez les choses et ce que tout cela vous inspire. Sans jugement, juste l’envie de partager ensemble ces moments particuliers… C’est l’occasion de mettre des mots, du son sur ce que vous vivez, et même d’avouer l’inavouable: on vous garantit l’anonymat.

    Et surtout, (aussi, on l’avoue) ce qu’on veut savoir combien de rouleau de PQ vous avez achetés et pourquoi ? (c’est très sérieux)

    Si vous avez l'envie de vous livrer et/ou de vous délivrer, l’exercice est simple, vous vous installez sur/dans vos toilettes, vous enregistrez votre témoignage de 2 min 30 maximum (via votre smartphone par exemple) et vous nous envoyer le fichier mp3 à [email protected]


    Merci de partager ces petits bouts de vous avec nous!

    La suite au prochain épisode! D'ici là, restez chez vous et gardez l'esprit ouvert...


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  • Confinées, chacune de notre côté, on a les neurones qui frétillent! 

    On s'est dit que, par temps de pandémie, il y avait peut-être quelque chose d’autre à faire pour continuer de sourire et de maintenir le lien.


    Depuis le début de notre projet, nous avons choisi les toilettes comme lieu de confidence car c’est un lieu intime, où bien souvent, on est seul. Et en cette période de confinement, c’est même parfois le seul endroit où on peut s'isoler. Mais les toilettes, c’est aussi un lieu fermé à la manière d’un confessionnal, vous voyez où on veut en venir ?


    On vous propose de devenir les invités de notre cuvette et de partager avec nous quelques confidences par temps de confinement.


    Vous n’en pouvez plus plus de vos mômes, vous avez choisi de voir la vie en rose, vous avez redécouvert une activité que vous aviez abandonnée, vous êtes loin de votre chéri.e, ce temps devant vous est une réelle opportunité, vous vous êtes fait de nouveaux amis, vous redessinez déjà les contours de votre vie d’après, vous êtes hypocondriaque… vous êtes inquiet, vous vous sentez seul?


    Ce qu’on veut savoir, nous, c’est comment vous vous sentez, comment vous vivez les choses. Sans jugement, juste l’envie de partager ensemble les bons et moins bons moments… C’est l’occasion de mettre des mots, du son sur ce que vous vivez, d’avouer l’inavouable parce que fois de miss popote: on vous garantit l’anonymat.


    Et surtout, (aussi, on l’avoue) ce qu’on veut savoir combien de rouleau de PQ vous avez achetés et pourquoi ? (c’est très sérieux)


    Vous nous connaissez maintenant et vous savez qu’on traite chaque témoignage avec beaucoup de respect, qu'on n’est pas dans le schato ni le vulgaire, mais en revanche, on a de l’humour et de l’empathie. Beaucoup !


    L’exercice est simple, vous enregistrez un témoignage de quelques minutes (via votre smartphone par exemple) et vous nous envoyer le fichier mp3 à [email protected] et nous on tente le pari de vous proposer régulièrement des petits bouts de vous!


    Yasmine & Stéphanie


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  • Ce nouvel épisode accueille l’histoire de Stéphanie, une comédienne humoriste qui a la particularité d’être aussi tétraplégique. 


    L’histoire des Confidences sur la cuvette, c’est l’envie commune d’aller à la rencontre des gens, de tenter de les comprendre. De leur permettre d’exprimer leur voix, leur parcours, leurs rêves, leurs blessures cachées et leur vécu, pour les partager comme on confierait un secret au creux d’une oreille amie. Pour ouvrir les yeux, aussi, sur d’autres réalités, d’autres vécus, et élargir notre champ de vision… et de réflexion. 


    Rencontrer Stéphanie, c’est rencontrer une personnalité forte et combative, drôle, humble, fofolle et sage à la fois. Un parcours de vie touchant, un chemin de résilience que l’on a eu envie de recueillir et partager, pas pour la leçon de vie culpabilisante ni l’injonction à la résilience, mais pour l’énergie vivifiante qu’elle procure à nos vies trop souvent rabougries. 


    A 14 ans, Stéphanie, gymnaste de haut niveau qui se destine à faire carrière, chute des barres asymétriques et se brise la nuque. Elle ne pourra plus jamais marcher. Qu’à cela ne tienne, rien ne l’empêchera d’assouvir sa soif de liberté et d’autonomie. Elle (re)vit, rit, aime, teste, travaille, rit encore, séduit, enrage, rit toujours, voyage, s’ouvre aux autres et transmet d’abord son envie d’avoir envie par le biais son blog, Handinary Stories, dans lequel elle communique joyeusement sur le handicap, avec une communauté fidèle et attentive.


    Aujourd’hui, elle monte sur scène avec un « one-woman-situp-show » qui grince et qui déménage autant qu’il émeut, déride et enchante. C’est juste avant son spectacle que, porte close, dans les toilettes, elle nous a livré sans tabou quelques bouts de son intimité.


    Pour suivre ses aventures : Facebook One Woman Sit-Up Show et www.handinary-stories.com


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  • Dans ce 7e épisode, Margreta lève le voile sur une pratique qui dérange : l’assistance sexuelle à la personne handicapée. Un témoignage riche et décapant qui nourrit tout en nuance notre petite machine à penser.


    Ils rêvent tous d’une sexualité normale. Mais voilà. Enfermés dans leur handicap, physique ou mental, ils sont coupés de cette chance, de ce droit humain fondamental. Incapables d’assouvir leurs besoins affectifs et leurs désirs, déconnectées de leur propre corps, reléguées aux oubliettes de notre société, les personnes handicapées souffrent ainsi d’une double peine discriminante. En Belgique, ce n’est que dans les années 90 qu’on se penche sur la question de leur sexualité : en 1997, une recrudescence de l’épidémie du Sida toucha des personnes handicapées au sein même des institutions, créant l’émoi et levant radicalement le voile sur les besoins de ces dernières et sur l’état de leur condition humaine. « Ainsi a-t-on vu trois ministres francophones avaliser, au début des années 2000, la Charte pour agir, rédigée par des acteurs de terrain, dont un des objectifs est le développement de l’information et le soutien à l’épanouissement affectif et sexueldes personnes handicapées », commente le Comité consultatif de bioéthique de Belgique dans l’Avis positif qu’il promulgue en faveur de l’assistance sexuelle à la personne handicapée, en 2017… seulement.


    Vouloir sortir ces personnes fragilisées de l’isolement, vouloir comprendre leur misère affective et sexuelle est devenu légitime. Mais l’idée de leur faciliter l’accès à l’exploration et à la découverte de leur corps, de leurs sensations et de leur sensualité paraît une évidence somme toute encore très théorique. Sur le terrain, le sujet reste tabou, tendu, clivant. Soit que les assistants sexuels restent incompris voire à peine tolérés, soit que l’on nie l’existence même des demandes des bénéficiaires, soit que l’on peine à qualifier cette pratique thérapeutique floue, à mi-chemin entre la câlino-thérapie et la prostitution. Dans la tête de certains, l’accompagnement vers les plaisirs intimes est une pratique potentiellement perverse qui pourrait aliéner encore davantage la personne. Dans la bouche des personnes qui témoignent, en revanche, il s’agit « juste » de proposer son aide à des personnes en souffrance. Et les rendre plus humains.


    Bien-sûr, les questions sont nombreuses et le cadre nécessaire : Quelle formation enseigner ? Quel statut donner aux assistants sexuels ? Doit-on prévoir un remboursement par la sécurité sociale ? Comment cadrer les demandes des bénéficiaires ? Comment éviter le soupçon d’un « Etat proxénète » ?… En Belgique, la loi autorise la pratique et sa rémunération. Il faut compter une centaine d’euros la séance, hors frais de déplacement. La prise en charge par la mutuelle n’est pas autorisée alors qu’elle l’est dans certains cas au Danemark, en Suisse et aux Pays-Bas. En France, la formation et la pratique sont légales, mais pas leur rémunération…

    Concrètement, en Belgique, on compte une centaine d’assistants sexuels, essentiellement des femmes, et majoritairement en Flandre. Ces personnes sont formées par l’association Aditi qui propose (depuis 2009 en Flandre, 2012 en Wallonie et à Bruxelles) des solutions concrètes pour les personnes en situation de handicap et leur entourage, des conseils et des formations pour les professionnels qui les accompagnent. L’association coordonne les demandes des bénéficiaires et les clarifie grâce à un premier rendez-vous avec un sexologue qui voit ensuite vers qui transférer au mieux cette demande si particulière.


    Et si la sexualité et le handicap restent un sujet difficile à aborder dans la vraie vie, le cinéma y a déjà pourtant consacré quelques films sensibles, drôles, pertinents, comme le belge Hasta la vista de Goeffrey Enthoven, le mémorable Intouchables d’Olivier Nakache et Eric Tolédano, le récompensé De rouille et d’os de Jacques Audiard et le réaliste The Session de Ben Lewin, qui raconte l’histoire vraie de la rencontre entre un homme paralysé et une thérapeute qui va lui permettre d’aimer « comme tout le monde ».


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  • Dans cet épisode #6, Nadia raconte la façon dont elle a accompagné la demande d’euthanasie de sa maman.

    Parce qu’aimer, parfois, c’est laisser l’autre partir.


    Pouvoir choisir le moment de sa mort. Alors que la Belgique a légalisé l’euthanasie depuis mai 2002 et reste le seul pays au monde à l’autoriser chez les mineurs en phase terminale, la question reste sensible. Très récemment, deux actualités ont montré que la mort assistée continue d’émouvoir et de bousculer le cadre de la loi: la mort consentie et paisible de la championne paralympique Marieke Vervoort, et l’enquête pour assassinat ouverte à l’encontre d’un médecin du CHU Namur ayant pratiqué une euthanasie contre l’avis de la fille de la défunte.

    En Belgique, le cadre légal prévoit que “le médecin ‘ne commettra pas d’infraction’ dès lors que le patient, victime d’une ‘souffrance physique ou psychique constante et insupportable’ des suites d’une ‘affection accidentelle ou pathologique incurable’, ‘se trouve dans une situation médicale sans issue’”, commente l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD). La loi est là. L’accepter, c’est faire en sorte que l’on soit capable d’apprendre à mourir, apprendre à faire mourir et à laisser mourir… Sommes nous prêts? A la croisée des questions médicales, religieuses, morales et politiques, la pratique continue de bousculer notre représentation de la mort, et donc de la vie.

    Depuis 10 ans, le programme EOL (End Of Life) de l’Institut Jules Bordet à Bruxelles propose une formation d’un an aux médecins, infirmières et psychologues pour leur apprendre à accompagner les patients et leurs proches. Le corps médical s’adapte, petit à petit. En proie à leur intime conviction, certains médecins refusent d’accompagner leur patient vers cette voie, d’autres approuvent moralement mais se sentent incapables d’exécuter le geste fatal, d’autres se forment pour accompagner au mieux leurs patients épuisés, ainsi que leurs collègues dans le doute. En 2018, on compte 2357 morts par euthanasie, selon le SPF Santé, dont 55% âgés de 70 à 89 ans et 47% qui ont choisi leur domicile comme dernière porte d’embarquement.

    Et les proches dans tout cela? Légalement, ils ne sont pas censés intervenir dans la demande du patient, mais la réalité est loin d’être aussi simpliste. Qu’on le veuille ou non, les membres de la famille sont mêlés à la demande de mort de leur proche: démarche administrative, dialogue avec le(s) médecin(s) et puis… préparation mentale: comprendre, accepter, soutenir, accompagner un proche malade qui a choisir de mourir, est-ce une preuve ultime d’amour? Ici point de règle ni de loi, chacun fait avec ce qu’il a.

    Riche de son expérience et de ses convictions laïques, Nadia a décidé de faire avancer les choses: parler, expliquer, réfléchir, questionner… Dans L’après-midi sera courte; plaidoyer pour le droit à l’euthanasie (l’Harmattan), elle encourage le dialogue autour du droit de mourir dans la dignité.


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  • Anxieux? Gaetano l’est par nature, sensible qu’il est au monde et aux personnes qui l’entourent. Depuis la lecture du livre Comment tout peut s’effondrer de Pablo Servigne en 2015, il expérimente l’éco-anxiété : un mal-être et une souffrance qu’il vit depuis qu’il prend conscience de la possible finitude du monde et des hommes. Il nous l’explique dans ce 5e épisode des Confidences sur la cuvette.


    Dépression verte, angoisse climatique, eco-anxiété, solastalgie… Ils sont nombreux les mots pour décrire ce mal être nouveau. Force est de constater que le dérèglement climatique et la crise environnementale n’ont pas que des effets sur la nature et la biodiversité, mais également sur la santé mentale de l’être humain. En 2012 déjà, l’informaticien canadien Paul Chefurka déterminait une échelle de la prise de conscience de l’effondrement par les individus. Une échelle qu’il étalonne en 5 étapes, de ce qu’il appelle le “sommeil profond” à “la prise de conscience que “la situation difficile englobe tous les domaines de la vie”. Dans cet article, l’association Adrastia.org traduit l’échelle de Chefurka en français pour éclairer les balises de nos esprits en questionnements.

    De son côté, dans un article de la revue Imagine Demain le monde (oct. 2017), Pablo Servigne “classe” les réactions humaines face à l’effondrement comme ceci: les “aquoibonistes” qui pensent qu’il vaut mieux profiter de la vie à fond tant qu’on peut; les “çavapétistes” qui, entre colère, tristesse et injustice, se disent qu’il est temps que “ça pète”; les “collapsologues” qui s’abreuvent d’informations sur le sujet et les transmettent à leur entourage; et enfin ceux qui pensent qu’il faut agir, tous ensemble pour le bien commun comme les “transitionnistes” ou seul en autosuffisance pour les “survivalistes”.

    Petit à petit aussi, de nouvelles disciplines apparaissent, comme l’écophysiologie, cette branche de la biologie qui étudie les réponses comportementales et physiologiques des organismes à leur environnement. Ou comme l’écopsychologie qui s’attèle à comprendre les relations entre les humains et la nature, et à accompagner les individus face au possible déclin du monde tel que nous le connaissons. Deux auteures américaines ont publié des travaux qui nourrissent cette nouvelle dimension de la prise en charge de la dépression et des troubles anxieux : Joanna Macy en 2008 déjà avec son livre Ecopsychologie pratique et rituels pour la Terre (Le Souffle d’or) et Carolyn Baker en 2016, avec L’effondrement, petit guide de résilience en temps de crise (Ecosociété).

    Son salut, Gaetano le puise dans l’action: par la création du collectif citoyen Rise for Climate qui appelle à la mobilisation et qui a réuni 75000 personnes dans les rues de Bruxelles le 2 décembre 2018. Pour les spécialistes de l’effondrement, face au déclin de notre système industriel, un véritable travail de deuil s’impose. Pour l’accomplir, Gaetano puise ses forces dans un chemin spirituel teinté de pensée bouddhique qui lui redonne de l’espoir.

    L’espoir, c’est ce que sème aussi Rob Hopkins, Dans son dernier livre à paraître le 17 octobre From what is to what if… (L’imagination au pouvoir!), ce pionnier du mouvement de la Transition, invite à redécouvrir notre imaginaire pour envisager d’autres possibles.


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  • Un jour, mes princes charmants… Dans ce 4e épisode, Catherine raconte son parcours sentimental de polyamoureuse et les réflexions qui le jalonnent. Où l’on parle d’amour évidemment, mais surtout de respect, de partage, d’illusion et de développement personnel.


    Polyamour, amours plurielles, lutinage, couple libre, pluriamour… autant de termes pour nommer une conception libre et libérée des relations amoureuses. C’est le choix de Catherine depuis près de 8 ans: s’autoriser à aimer plusieurs personnes à la fois, prendre soin d’elles tout en se respectant, vivre dans la vérité, dans sa vérité.

    Même si elle concerne une petite minorité encore aujourd’hui (on parle de 2% en France, 5% aux Etats-Unis…), l’idée de l’amour libre n’est pas neuve. Et même si elle est souvent confondue ou associée au libertinage frivole, à l’échangisme ou à l’adultère, le polyamour continue à intriguer les uns, à offusquer les autres… et à attirer hommes et femmes qui cherchent des modèles relationnels et affectifs alternatifs, dessinant par là les tracés de leur propre Carte du Tendre.

    Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir avec leur “pacte de poly-fidélité”, Virginia et Leonard Woolf et leur couple libre… Ils étaient jusque ici des couples d’intellectuels un peu excentriques, une sorte d’exception qui faisait la règle. Entre-temps, il y a eu Mai 68, la contraception, la dislocation longue et lente du modèle familial et du couple, la recherche perpétuelle de l’égalité entre les hommes et les femmes, l’apparition d’Internet et des sites de rencontre… débridant le schéma classique de nos relations amoureuses. Et pour un plus grand nombre alors, l’envie de questionner la fidélité, le respect, la jalousie, le consentement, le couple.

    Comment aimer plusieurs personnes? Est-ce possible? Comment l’assumer? Comment l’expliquer? 

    L’idée est belle, mais concrètement? La lecture des livres Le guide des amours plurielles et Aimer plusieurs hommes de Françoise Simpère (journaliste française surnommée “la grande amoureuse”) ont été des repères pour beaucoup de “polys”. Côté films, on pense à Jules et Jim de Truffaut, à César et Rosalie de Claude Sautet, les célèbres Valseuses de Bertrand Blier ou plus récemment Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen. En 2018, la “comédie-documentaire” Lutine d’Isabelle Broué nous embarque en polyamorie.

    Et si l’envie vous prend d’aller plus loin dans cette réflexion, un petit tour sur polyamour.be, l’écoute de Polyplaisir des utopies sur radio Campus, où la participation à un Café Poly près de chez vous peuvent vous être utiles.

    Et n’oubliez pas: gardez l’esprit ouvert!


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  • Dans ce nouvel épisode, c'est Gilles qui prend place sur nos cuvettes.

    Gilles se prête passionnément au Jeu de Rôle Grandeur Nature (GN) depuis l’âge de 13 ans. Une pratique d’enfant qui nourrit l’homme et le père qu’il est devenu aujourd’hui. L’occasion de mieux comprendre grâce à lui, cet univers ludique qui mêle imaginaire, émotions fortes, introspection, apprentissage et rencontre de l’autre.


    Le dernier week-end de juillet s’est tenue la 19éme édition d’Avatar Stronghold, un jeu de rôle grandeur nature (à l’international, on parle de LARP pour “Live Action Role-Playing Game”) organisé par la Fédération belge de GN, dont Gilles est aussi membre fondateur (… Vous avez dit mordu?). Ce sont environ 1200 personnes venues des quatre coins de la Belgique, mais aussi de France, des Pays-Bas, du Royaume-Unis et du Canada qui, pendant quatre jours, se plongent dans l’univers médiéval fantastique de Caldera, un immense cratère de volcan éteint, dans lequel évoluent communautés humaines, orcs, fées et démons. Un petit tour sur le teaser d’Avatar 2019 vous donnera le ton!

    “Ressentir les choses, les vivre en vrai” comme le cherche Gilles, c’est sans doute ce qui motive les quelque 3 000 GNistes membres de la fédération belge aujourd’hui. Un scénario, des personnages, un costume crédible, un cadre de jeu sécurisant, une charte à respecter, une organisation de dingue… il n’en faut pas plus pour s’émouvoir ensemble dans un formidable espace de liberté et d’expression. Cette espèce de match d’impro géant et sans public réunit hommes et femmes de tous les horizons pour jouer à “On disait que” et trouver par là un fabuleux outil de socialisation.

    La rencontre de Gilles nous apprendra également que le jeu de rôle grandeur nature est aussi un outil pédagogique, comme l’illustre cette école danoise : au lieu d’enseigner les matières de façon magistrale, les professeurs immergent les élèves dans la réalité du sujet étudié. A l’instar de ces innovants Danois, sur le site de la Fédération belge, vous trouverez une multitudes de fiches pédagogiques à utiliser en classe: si vous êtes prof, laissez-vous tenter!


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