Episoder

  • Pour cet épisode "surprise", j'ai le plaisir de poster l'intégrale de tous les 24 chapitres de l'histoire "La Tribu des Herbes Folles" à la suite! 1h10 qui déroule les aventures des enfants de la vallée, sans les génériques d'introduction et de fin entre chaque chapitre. Parfait pour un voyage en voiture, une après-midi au calme ou à écouter par petits bouts, chaque matin. Bonne écoute!


    Dès le 1er décembre 2023, retrouvez un nouveau conte de Noël à déguster à raison d'un chapitre par jour, exactement comme un calendrier de l'Avent. Le plaisir de la surprise à partager en famille ou même à savourer seul·e!


    Cette année, je vous emmène dans une petite vallée nichée au cœur des Alpes, avec ses chalets, ses yaks, ses forêts mystérieuses et sa bande d'enfants joyeux et sauvages, la Tribu des Herbes Folles, à qui il arrivera mille et une aventures...


    La Tribu des Herbes Folles a été réalisée dans le cadre d'une résidence à OVNI pour le projet Oona Va Naître Ici. Un immense merci à elleux pour cette opportunité incroyable!


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  • Si l’arrivée des grandes personnes du village avait été la plus grosse surprise pour les Ombres, plus encore peut-être que celle des enfants de la Tribu quelques heures auparavant, la naissance de cette toute petite fille est leur plus beau cadeau. Le monde semble suspendu au regard profond du bébé, comme si l’aube elle-même ralentissait pour laisser du temps au temps, du temps à la vie. Et puis la maman d’Oona s’adresse à Amel, et lui demande avec douceur comment s’appelle la toute petite.


    J’ai eu envie de vous proposer un concours. Il vous suffit de m’envoyer un dessin inspiré par La Tribu des Herbes Folles: ça peut être un ou des personnages, un lieu ou une aventure, les animaux, ce qui vous fait plaisir. Les techniques sont libres, que ce soit au crayon, à la gouache, en couleur ou en noir et blanc, et même en utilisant des outils digitaux, l’important étant que je reçoive le dessin sur le mail [email protected] tout attaché avant le 31 décembre 2023 à minuit. Ce concours est ouvert à toutes et tous, où que vous soyez sur la planète, quel que soit votre âge. Vous ne pouvez participer qu’une seule fois. Au début du mois de janvier 2024, je tirerai au sort 1 dessin parmi tous ceux reçu, qui gagnera un conte sur-mesure, que je lui écrirai dans le courant de l’année! Alors pensez à bien indiquer vos noms, prénoms et votre âge sur le mail. Bonne chance!


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  • Au milieu de la Fête qui bat son plein au Refuge, Oona a pris sa mère à part dans un coin, pour tenter de lui expliquer au mieux la situation. Leur arrivée, les présentations, la découverte d’Amel et de son ventre rond, Oona raconte en détails tout se qui s’est passé, puis va présenter sa maman à la jeune femme, qui s’était isolée vers la vieille banquette, un peu à l’écart de l’agitation. Oona rassure celle-ci, et lui fait comprendre que sa mère est sage-femme. Le soulagement qui se lit alors dans les yeux d’Amel est aussi intense que la crispation qui la saisit l’instant d’après. Tout va bien se passer, tu verras, lui chuchote Oona.


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  • La fête bat son plein, les enfants sont attentives aux moindres besoins de leurs hôtes fatigués. Il règne un joyeux brouhaha dans le Refuge, tandis que tout le monde se régale du repas de fête improvisé. Et puis soudain, des coups à la porte. Tout s’arrête. Le temps se fige. L’espace d’un instant, tous les sourires s’effacent et une grande vague de peur saisit les occupantes et occupants de la cabane. Mais bien vite, Arvine se lève et court à la porte, pour l’ouvrir sur... les grandes personnes de la vallée!


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  • Dans le Refuge, il fait chaud, tout le monde est affairé aux préparatifs du repas. Les petits mettent la table avec Till, les grands et grandes sont aux fourneaux et de corvée de bois. Dehors, la nuit est doucement tombée, couvrant de son manteau d’obscurité la neige immaculée et le brouillard qui continue à s’accrocher au bas de la vallée. Au dessus de la Cabane, les étoiles se sont rallumées, elles veillent sur la Tribu et leurs invités improvisés. A l’intérieur, une jeune endormie s’est enfin réveillée de sa longue sieste, et découvre, ahurie, l’effervescence qui bat son plein.


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  • Une petite fille s’était avancée vers Till. Elle tenait dans la main une poupée sale et minuscule, qui avait les mêmes cheveux courts et ébouriffés que le garçon. Lui était toujours accroché à la main d’Ollie, pas encore remis de sa frayeur de découvrir que le Refuge était occupé par de mystérieuses Ombres. La fillette était à présent postée devant le garçonnet, le regardant intensément tout en lui tendant la poupée. Elle répétait trois mots, que Till ne comprenait pas. Son sourire était doux, son ton calme et amical. Et toujours ces 3 mots. Puis son doigt, qui pointait alternativement les cheveux de Till, puis ceux de la poupée. Ollie comprend alors. Elle prend la poupée, la montre à son frère et lui dit «Cheveux, bruns, tempête. Elle te dit que tes cheveux sont comme après une tempête, comme ceux de sa poupée». Le garçon ne dit rien, mais lâche la main de sa soeur et la tend à la fillette. Elle l’attrape avec un grand sourire et ils vont tout les deux s’installer au coin du feu, Till s’attelant à mimer une histoire avec la poupée en s’en servant comme d’une marionnette. La petite est fascinée, les autres enfants s’approchent.


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  • A ce moment précis, Oona éclate de rire! Derrière l’adolescent qui se tient à la porte du Refuge, une ribambelle d’enfants de tous les âges ont surgis en entendant les quelques mots qu’il a prononcé en espagnol, renchérissant qu’elleux aussi le parlait un peu, toustes en même temps dans un brouhaha impressionnant. Oona murmure quelques mots à l’oreille du gardien de la porte, qui s’empresse de les laisser passer, et on installe rapidement Mathi à côté du poêle qui ronronne déjà, une couverture sur les genoux et un sac de couchage déployé sur les épaules. Celui-ci a l’air ravi, un peu endormi certes, mais regardant doucement les enfants qui lui apportent un verre d’eau, une tasse de thé, une pomme entamée...


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  • Il n’était plus question de Noël ni de quoi que ce soit à présent, il ne restait plus que l’interrogation, la curiosité, et une bonne dose d’appréhension. Les enfants avaient rejoint Till, paralysé par la peur. Arrivé à sa hauteur, Ollie l’avait pris dans ses bras et il avait enfouit son visage dans la veste de sa soeur. Toustes se regardaient sans savoir quoi faire. Les Ombres qui peuplaient le Refuge pouvaient être hostiles, mieux valait se montrer prudent·e·s. La Tribu repensait aux rumeurs montées de la plaine, à ce que les grandes personnes murmuraient ces dernières semaines, à la peur qui planait comme le brouillard plus bas, sur la vallée... Oona leur fit signe qu’il fallait de toute façon s’occuper de Losang et Mathi, le garçon commençait à montrer des signes de fatigue et d’engourdissement. Son voyage sur le yak, même si bien plus confortable que la marche dans la neige, l’avait refroidit et il fallait qu’il puisse se réchauffer au plus vite.


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  • La fin de la Forêt de Ombres était arrivée comme par surprise. L’instant d’avant, les enfants marchaient presque à l’aveugle sous le couvert des arbres et dans les brumes qui formaient une véritable purée de pois, puis d’un seul coup le ciel s’était totalement dégagé en dessus d’eux, bleu glacé, laissant apparaître les montagnes enneigées et le col, tandis que derrière elleux le brouillard qui recouvrait tout faisait comme un lac cotonneux sur la rive duquel ielles se trouvaient. C’était époustouflant. On distinguait à peine les sapins de la forêt, tout givrés qu’ils étaient, se fondant dans les nuages. Ielles avaient réussi·e·s. La traversée de la Forêt avait été longue et périlleuse, mais elle était à présent derrière, laissant place à un soleil éclatant et à l’espoir d’arriver bientôt à leur destination. Les cœurs étaient à nouveau gonflés à bloc, et après un deuxième petit ravitaillement en chocolat et thé chaud, toute l’équipe était repartie.


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  • La Tribu venait d’arriver à la lisière de la Forêt des Ombres. Le ciel commençait à se faire plus clair, le bleu nuit se transformait peu à peu pour laisser, bientôt, place au jour. Les 5 enfants, le yak et la corneille blanche se trouvaient à présent face à la sombre sapinière. Plus personne ne pipait mot. C’était comme si le monde entier retenait sa respiration. Puis Nell avait pris son envol, s’enfonçant sous le couvert, et le yak avait suivi. Ne voulant pas rester seul·e·s en arrière, le reste avait emboité le pas, silencieux, aux aguets. Là, sous les branches, entre les troncs, il faisait nuit. Frontales allumées, les membres de la petite équipe se suivaient, Oona fermant la marche. L’atmosphère s’était faite pesante.


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  • C’est Losang qu’Arvine avait aperçu en premier. Le yak portait sur son dos une charge encombrante de sacs de couchage, avec le petit sapin fixé sur le dessus et Mathi, bien emmitouflé dans ses vêtements chauds. Oona marchait juste derrière, laissant l’animal ouvrir le chemin, et jetant de nombreux coup d’oeil en arrière. Arrivé·e·s à l’Oratoire, le silence se fit puisque plus personne ne marchait dans la neige. Tout le monde avait les oreilles grandes ouvertes pour guetter la venue des deux derniers membres de la Tribu. Au bout de 10 très longues minutes, Ollie et Till étaient enfin arrivés par derrière le dernier chalet de bois du village. Le frère et la sœur affichaient un air totalement ravis, comme s’ielles venaient de faire la meilleure blague de l’année. Mais il faudrait attendre encore un peu avant de pouvoir raconter, car la consigne était claire: silence total sur le premier kilomètre, il ne fallait absolument pas risquer de se faire repérer. Toustes les 5 s’étaient donc mis·e·s en route en faisant le moins de bruit possible, avec juste le son de leurs pas dans la neige qui les accompagnaient.

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  • Le plan était simple: il restait à présent 4 jours avant Noël. Chaque membre de la Tribu des Herbes Folles devait constituer dans les prochains jours une réserve de nourriture chapardée par-ci-par-là, tenant dans un sac à dos. Arvine s’occupait du bois, qu’elle empilerait sur sa luge. Oona et Mathi prendrait Losang, le yak, pour porter un petit sapin et les sacs de couchage de toute l’équipe. L’animal se chargerait également de porter Mathi car celui-ci fatiguerait trop dans la neige et l’équipe devait faire vite pour éviter de se faire rattraper par les parents. Ollie et Till devait, quant à elleux, trouver le jus de pomme et les épices pour pouvoir confectionner la boisson traditionnelle de fin de soirée. Chaque enfant prenait son rôle très au sérieux, et surtout il fallait être discret! Les grandes personnes ne devrait pas se douter une seule seconde qu’il se tramait quelque chose.


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  • La déception des enfants était immense. Toute l’année, ielles se réjouissaient du point culminant qu’était le Noël au Refuge. Savoir qu’ielles ne pourraient pas, pour cette fois, vivre les préparatifs, le montée épique jusqu’au Col, et la soirée riche et vivante qui suivait était une véritable crève-cœur. Même le petit Till, lui qui était un peu soulagé, il est vrai, d’échapper à une nouvelle traversée de la Forêt des Ombres, même lui donc s’était mis à pleurer à chaudes larmes quand la nouvelle était tombée. Les grandes personnes tentaient de consoler tant bien que mal toute la petite Tribu, en promettant un festin d’anthologie au village, un grand feu dehors et un sapin plus majestueux que ceux dont ielles avaient l’habitude au Refuge, rien n’y faisait. Même la promesse d’un petit cortège aux flambeaux pour faire le tour des chalets n’avait pas réussi à dérider toute l’équipe. C’est que pour elleux, ce repaire temporel et géographique était un véritable ancrage dans leurs petites vies dans la montagne.

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  • Cette année-là, pourtant, il régnait une atmosphère chargée en ce début d’hiver. D’abord les rumeurs qui montaient de la plaine se faisaient plus présentes et plus pesantes. Les grandes personnes affichaient des visages soucieux, les sourcils toujours froncés et les nerfs à crans. Et puis, il avait commencé à neiger très tôt dans la saison. Dès fin octobre, déjà, les flocons avaient recouverts les mélèzes encore jaune foncé, et durant novembre il ne s’était pas passé un seul jour sans chute de neige. La vallée était donc engoncée dans une doudoune blanche qui ressemblait à un glaçage baroque qu’un maître pâtissier inspiré aurait tartiné sur sa maison de pain d’épices. On était à peine au début du mois de décembre et tout donnait déjà à penser à Noël!

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  • D’aussi loin qu’ielles s’en souviennent, les enfants de la Tribu avaient toujours passé Noël au Refuge, tout là haut, juste au milieu du Col. C’était une fête spéciale en bien des points, et les préparatifs duraient plusieurs jours. Les grandes personnes s’activaient qui à la cuisine, qui dans l’atelier, qui dans la forêt. Au fur et à mesure, les adultes chargeaient luges et traineaux de sacs et paquets bien arrimés et couverts de bâche pour les protéger de l’humidité. Puis le jour de Noël, toute la petite troupe, avec souvent les enfants en tête, montait le long du chemin qui menait au Col. C’était un joyeux défilé! Drolma prenait 3 yaks qui étaient chargés des couvertures, draps et autres nappes et serviettes nécessaires pour passer quelques jours au Refuge. Les autres parents tiraient nourriture et bois pour le feu derrière eux, peinant parfois dans la neige fraiche, qui, malgré les raquettes qu’ils avaient chaussés, les entravait de sa lourde blancheur.

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  • De longs cheveux raides et soyeux, toujours impeccablement brossés et tressés. Un regard rêveur, un visage lisse et rond, des yeux comme des perles noires. Un corps un peu penché, comme en déséquilibre permanent, parfois aidé par son bâton de marche. Et de la douceur à revendre. Mathi est ainsi, expressif dans son silence, en communication permanente avec le vivant, qu’il soit sauvage ou domestiqué. Très tôt, il a manifesté des dons particuliers. C’était vers lui que les chatons de la ferme allaient se réfugier pendant l’orage. Pour lui que les oiseaux chantaient dans la forêt, quand il la traversait avec la Tribu. A lui que les yaks s’adressaient quand ils meuglaient. Nul ne sait d’où lui est venu cette capacité à communiquer avec la gente animale, tout ce que l’on sait c’est que ce mystère est d’une beauté à couper le souffle.


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  • Parmi les peurs du petit Till, il y avait la Forêt des Ombres. Il s’agissait d’une sapinière bien réelle qui se trouvait à mi-chemin entre le village et le col, et par lequel passait le sentier qui reliait les deux endroits. Au village, et aussi plus bas dans la vallée, on racontait toute sorte de choses sur cette forêt. Notamment qu’il s’y passait d’étranges choses dès la nuit tombée...

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  • Lui, c’est le petit dernier. Oh, pas de beaucoup hein, il a juste 9 mois de différence avec sa grande sœur, ce qui lui fait 11 ans et demi (et c’est très important les demis, tout le monde le sait bien) en novembre. Till est donc le plus jeune de la Tribu. Le plus jeune, oui, mais pas le moins courageux! C’est toujours le premier à foncer, à courir en bas la pente, en haut le col, à s’élancer dans les arbres, à glisser sur sa luge, et parfois, à se prendre un arbre, les pieds dans ses lacets ou une branche dans la figure... Les risques du métier!

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  • De toutes les Herbes Folles que comptent le village, Ollie est très certainement celle qui a le plus d’imagination, ou en tout cas l’imagination la plus échevelée! Quand on est bloqué sur quelque chose, que la motivation manque ou que l’ennui guette, c’est toujours elle qu’on appelle. Elle a la tête bourdonnante d’idées, le cœur rempli d’histoires, qu’elle adore partager avec qui veut bien lui prêter une oreille attentive.

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  • La maman de Mathi élève des yaks, là, au village, tout en haut de la vallée, sur les versants pentus, entre les forêts et les sentiers. Cela pourrait paraître improbable, des yaks dans les Alpes, et c’est vrai que l’idée est assez saugrenue. Pourtant elle ravit toutes les personnes qui choisissent de vivre l’expérience d’une randonnée de plus ou moins longue durée en compagnie de ces animaux semi-sauvages et de leur bergère-guide. S’ils sont le plupart du temps dehors, les yaks passent parfois plusieurs jours d’affilée dans l’étable de la ferme familiale, en compagnie des moutons qui constituent l’autre troupeau dont Mathi et sa mère ont la charge.


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