Episoder

  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray approfondit son exploration du XVIIIe siècle en s’intéressant à une frange souvent oubliée de la pensée des Lumières : les ultras des Lumières. Il s’agit de penseurs radicaux qui, loin de se limiter à une critique modérée de la religion et du pouvoir monarchique, prônent une remise en question totale des structures existantes. Onfray analyse leur influence clandestine, la censure dont ils sont victimes et leur rôle dans la formation d’une pensée véritablement révolutionnaire.

    2. Une pensée clandestine et subversive

    Les manuscrits clandestins

    Contrairement aux figures institutionnalisées des Lumières comme Voltaire ou Rousseau, les ultras des Lumières diffusent leurs idées par des canaux plus discrets. Leurs écrits circulent sous forme de manuscrits clandestins, recopiés et transmis de main en main. Ces textes abordent des thèmes explosifs comme l’athéisme, la matérialité de l’âme ou la critique des dogmes religieux.

    Une contestation souterraine

    Les salons philosophiques, bien que lieux de réflexion et d’échange, restent souvent réservés aux élites. Par opposition, ces textes clandestins permettent une diffusion plus large des idées subversives, touchant des cercles plus populaires. La "rue pense", selon l’expression d’Onfray, et ces idées radicales finissent par influencer les débats publics.

    3. Les thèmes centraux des ultras des Lumières

    L’athéisme affirmé

    Alors que la majorité des philosophes des Lumières restent déistes, défendant une idée de Dieu qui se distingue du christianisme, les ultras franchissent une étape supplémentaire : ils nient l’existence de toute divinité. Ils remettent en cause l’idée même de Providence et refusent toute forme de transcendance.

    Le matérialisme intégral

    Reprenant les thèses d’Épicure et de Lucrèce, ces penseurs défendent un matérialisme radical : il n’existe que la matière, et l’âme est une construction purement corporelle. Cette position s’oppose à la vision dualiste héritée de Descartes et contestée par Spinoza.

    La critique de la monarchie et des inégalités sociales

    Les ultras des Lumières ne se contentent pas d’une monarchie "éclairée" ou d’une réforme des institutions. Ils vont jusqu’à prôner l’abolition du pouvoir monarchique et l’émergence d’un modèle politique fondé sur la raison et la justice sociale. Certains, comme Jean Meslier, proposent même une vision proto-communiste avant l’heure.

    4. La censure et les risques encourus

    Des écrits dangereux

    Les idées des ultras des Lumières sont perçues comme une menace directe par les pouvoirs en place. Les auteurs de ces manuscrits risquent la prison, l’exil ou pire encore. Certains ouvrages sont imprimés sous des pseudonymes ou attribués à de faux éditeurs pour échapper à la censure.

    Le rôle des colporteurs

    Ces textes interdits circulent grâce à des réseaux de colportage, qui diffusent les idées dans les provinces et les classes populaires. Cette diffusion souterraine contribue à l’émergence d’une conscience critique qui dépasse le cadre des élites intellectuelles.

    5. Une influence durable

    Une pensée annonçant la Révolution

    Même si ces penseurs restent marginaux à leur époque, leur influence se fait sentir dans les débats révolutionnaires qui éclateront à la fin du siècle. Leurs critiques radicales de la monarchie et de la religion nourriront les discours des révolutionnaires les plus radicaux.

    Un héritage dans la philosophie moderne

    Les ultras des Lumières anticipent certaines idées qui seront pleinement développées au XIXe et XXe siècles, notamment en matière de matérialisme, d’athéisme et de critique sociale. Leurs réflexions trouveront un écho chez Nietzsche, Marx ou encore les anarchistes du XIXe siècle.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray révèle un XVIIIe siècle bien plus complexe et subversif que la version officielle souvent enseignée. Derrière les figures consensuelles des Lumières, il met en lumière un courant radical et clandestin, véritable laboratoire d’idées révolutionnaires. Ces penseurs, bien que méconnus, ont contribué à la dissolution progressive des fondements religieux et monarchiques de l’Ancien Régime.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du dualisme.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.

    * Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.

    * Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.

    * Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe et théoricien du communisme.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray inaugure une nouvelle année de sa Contre-Histoire de la philosophie, consacrée au XVIIIe siècle. Il s’attache à démonter l’idée d’un "siècle des Lumières" uniforme et linéaire, souvent présenté comme une marche triomphante vers la Révolution française. À travers une analyse critique, il met en lumière les contradictions, les figures oubliées et les résistances au sein même de cette période intellectuelle foisonnante.

    2. Le XVIIIe siècle : un siècle des Lumières ?

    L’illusion rétrospective

    Onfray met en garde contre une lecture téléologique du XVIIIe siècle, qui le présenterait comme une préparation directe à la Révolution de 1789. Il rappelle que de nombreux philosophes des Lumières étaient opposés à une rupture violente et souhaitaient au contraire des réformes progressives, voire la préservation de la monarchie.

    Une historiographie sélective

    L’histoire officielle met en avant quelques figures emblématiques comme Montesquieu, Voltaire et Rousseau, en laissant de côté d’autres penseurs moins consensuels ou plus radicaux. Onfray souligne la nécessité de relire ces auteurs dans leur globalité, en tenant compte non seulement de leurs écrits philosophiques, mais aussi de leur biographie et de leurs engagements concrets.

    3. La métaphore de la lumière et ses usages

    Origines et récupération idéologique

    L’idée d’un "siècle des Lumières" repose sur une métaphore ancienne qui associe la connaissance à la clarté et l’ignorance aux ténèbres. Onfray retrace l’histoire de cette métaphore, de Platon et son mythe de la caverne jusqu’au "sol invictus" romain, en passant par l’héritage chrétien qui assimile Dieu à la lumière.

    Une appropriation politique et philosophique

    Au XVIIIe siècle, cette image est reprise par des penseurs comme Descartes (avec la "lumière naturelle de la raison"), Voltaire et les encyclopédistes. Elle structure un récit où la raison progresse inexorablement contre les superstitions et l’obscurantisme religieux, un récit que Onfray considère comme simplificateur et biaisé.

    4. Les résistances aux Lumières

    Un siècle d’obscurantisme ?

    Onfray insiste sur le fait que le XVIIIe siècle est aussi un siècle d’opposition à la raison et aux Lumières. Il évoque la montée des courants mystiques, l’influence persistante de la religion et le succès de figures comme Lavater, qui développent des "sciences" pseudo-philosophiques comme la physiognomonie.

    Les antiphilosophes

    Une part importante de la pensée du XVIIIe siècle est constituée d’auteurs réactionnaires, souvent ignorés par l’historiographie dominante. Ces "antiphilosophes" combattent les idées des Lumières en défendant la monarchie et l’Église. Leur production intellectuelle, largement diffusée à l’époque, mérite d’être étudiée pour comprendre les véritables débats du siècle.

    5. Vers une lecture alternative du XVIIIe siècle

    Les "ultras des Lumières"

    Onfray annonce qu’il s’intéressera aux figures les plus radicales du XVIIIe siècle, qu’il qualifie d’"ultras des Lumières". Contrairement aux penseurs modérés comme Voltaire ou Rousseau, ces philosophes vont au bout de la critique rationnelle, sans concessions envers la religion ou la monarchie.

    Un siècle plus complexe qu’il n’y paraît

    Plutôt que d’accepter une vision simpliste du XVIIIe siècle comme un âge d’or de la raison, Onfray propose d’examiner les tensions et les contradictions qui traversent cette période. Il invite à redécouvrir des auteurs oubliés et à déconstruire les mythes entourant les figures canoniques des Lumières.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray inaugure cette nouvelle année en remettant en question l’image convenue du "siècle des Lumières". Il propose une lecture critique qui met en évidence les résistances aux idées progressistes, la diversité des courants intellectuels et l’importance des figures radicales souvent occultées. Cette approche annonce une relecture engagée et alternative du XVIIIe siècle.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec, auteur du mythe de la caverne.

    * Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, théoricien des "lumières naturelles de la raison".

    * Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, critique du christianisme.

    * Montesquieu (1689 – 1755) — Philosophe et juriste, auteur de De l’esprit des lois.

    * Voltaire (1694 – 1778) — Philosophe des Lumières, critique des dogmes religieux.

    * Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.

    * Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe et écrivain, auteur du Contrat social.

    * Johann Kaspar Lavater (1741 – 1801) — Théologien suisse, inventeur de la physiognomonie.

    * Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray clôt son étude du XVIIe siècle en explorant un phénomène fondamental : le "crépuscule de Dieu". Il s'agit du lent déclin de la centralité de la religion dans la pensée philosophique, préparant ainsi l’émergence des Lumières. Onfray met en lumière l’existence d’un autre grand siècle, distinct de l’historiographie officielle, où se développe une pensée critique et libertaire.

    2. Un autre grand siècle

    La lecture alternative du XVIIe siècle

    Onfray distingue deux lectures du "Grand Siècle" :

    * Celle de l’historiographie officielle, centrée sur Descartes, Pascal, le jansénisme et la tradition apologétique.

    * Celle d’un XVIIe siècle parallèle, marqué par la pensée libertine et baroque, qui remet en question les dogmes religieux et politiques.

    Les trois forces du siècle

    Selon Onfray, le XVIIe siècle se structure en trois temps philosophiques majeurs :

    * Les libertins baroques, de Pierre Charron à Cyrano de Bergerac, en passant par Gassendi.

    * Le spinozisme, où Spinoza incarne une pensée de l’immanence et du panthéisme.

    * La pensée libertaire anonyme, qui se diffuse sous la forme de manuscrits clandestins et de discours informels.

    3. La pensée critique et la montée du scepticisme

    Les manuscrits anonymes et la diffusion des idées subversives

    De nombreux textes circulent sous le manteau, remettant en cause l’ordre établi. Ces écrits, souvent anonymes, sont lus et commentés dans les cercles intellectuels, formant une culture clandestine du doute et de la critique.

    L'usage méthodique de la raison contre la religion

    Les penseurs libertins et baroques partagent une confiance en la raison et en l’expérimentation scientifique. Ils contestent le rôle oppressant de la religion et dénoncent les limites qu’elle impose à la libre pensée.

    4. Spinoza et la radicalisation du libertinage

    Spinoza, un libertin baroque ?

    Onfray propose une lecture audacieuse de Spinoza comme une figure proche des libertins baroques. Il partage avec eux un usage méthodique de la raison et une critique sans concession des dogmes religieux et politiques.

    Vers une morale sans Dieu

    Spinoza rompt avec la morale transcendante et propose une éthique fondée sur l’immanence. Il considère que la quête du souverain bien passe par la joie et la connaissance, plutôt que par l’obéissance à des lois divines.

    5. L’agonie du christianisme et la naissance de la modernité

    La marginalisation de Dieu dans la morale

    Les libertins baroques et Spinoza posent les bases d’une morale indépendante de la religion. Ils affirment que les règles éthiques doivent émerger de la nature humaine et non d’une autorité divine.

    Les prémices des Lumières

    En reléguant Dieu à un rôle de plus en plus marginal, ces penseurs annoncent les débats du XVIIIe siècle. L’athéisme n’est pas encore pleinement affirmé, mais la critique religieuse s’intensifie, préparant le terrain pour la Révolution française et la sécularisation de la société.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray clôt son étude du XVIIe siècle en mettant en lumière une pensée subversive et critique qui a préparé l’avènement des Lumières. Le "crépuscule de Dieu" amorcé par les libertins baroques et Spinoza marque le début d’un basculement vers un monde où la raison prend le pas sur la foi. Il annonce que son prochain cycle portera sur le matérialisme sensualiste français du XVIIIe siècle.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du cartésianisme.

    * Cyrano de Bergerac (1619 – 1655) — Écrivain et philosophe libertin.

    * Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et apologiste du christianisme.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.

    * Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.

    * Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de Le Crépuscule des idoles.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son exploration de la pensée de Spinoza en s’intéressant à une question fondamentale posée dans L’Éthique : « Que peut le corps ? ». Il met en lumière la manière dont Spinoza révolutionne la conception du corps en l’émancipant des dualismes classiques, notamment celui de Descartes, et en affirmant une approche moniste où corps et esprit sont deux expressions d’une même réalité.

    2. Le corps selon Spinoza

    Un rejet du dualisme cartésien

    Spinoza s’oppose à la vision cartésienne qui sépare radicalement l’âme et le corps. Pour lui, il n’existe pas deux substances distinctes, mais une seule et même réalité qui se manifeste sous deux attributs : la pensée et l’étendue. Ainsi, l’esprit et le corps ne sont pas deux entités séparées, mais une seule et même chose vue sous deux angles différents.

    L’immanence et la continuité du réel

    Dans la perspective spinoziste, le corps n’est pas un simple mécanisme au service d’un esprit souverain. Il possède une puissance propre qui se déploie selon les lois naturelles. Spinoza inscrit ainsi sa philosophie dans une logique d’immanence, où tout est régi par la nécessité et où le corps doit être compris dans son interaction avec le monde plutôt que dans une opposition avec l’âme.

    3. La puissance du corps et ses limites

    Le conatus : la persévérance dans l’être

    Un concept clé de la pensée de Spinoza est le conatus, cette tendance fondamentale de chaque être à persévérer dans son être. Pour le corps humain, cela signifie qu’il cherche naturellement à augmenter sa puissance d’agir et à éviter ce qui le diminue.

    Les affects et les passions

    Le corps est affecté en permanence par des rencontres avec d’autres corps. Ces interactions génèrent des affects qui augmentent ou diminuent notre puissance d’être. Spinoza distingue ainsi les passions tristes (qui réduisent notre capacité à agir) des passions joyeuses (qui l’augmentent). La sagesse consiste à cultiver les affects positifs et à comprendre les causes des affects négatifs pour mieux les maîtriser.

    4. Une éthique corporelle : vers une liberté incarnée

    Le dépassement des illusions du libre arbitre

    Spinoza récuse l’idée du libre arbitre en affirmant que nos actions sont toujours déterminées par des causes extérieures et par la nature même de notre corps. La liberté ne consiste donc pas à choisir arbitrairement, mais à comprendre les déterminismes qui nous façonnent afin d’agir en accord avec notre nature profonde.

    La connaissance et la joie comme moteurs de l’action

    L’objectif ultime de cette éthique corporelle est d’atteindre un état de béatitude, où l’on agit non plus sous l’effet des passions, mais sous la conduite de la raison. Cela suppose une connaissance approfondie de soi-même et de son corps, afin d’accéder à un mode de vie fondé sur la joie et la puissance d’être.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray met en évidence la modernité de la pensée de Spinoza sur le corps, qui anticipe de nombreuses avancées des neurosciences et de la philosophie contemporaine. En affirmant que nous ne savons pas encore ce que peut le corps, Spinoza nous invite à une exploration continue de notre puissance d’agir et de notre liberté, non comme un absolu, mais comme un processus de connaissance et d’optimisation des affects.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, penseur du corps et du dépassement de soi.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.

    * Antonio Damasio (né en 1944) — Neurologue et philosophe des sciences cognitives, influencé par Spinoza.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son étude de Spinoza en abordant la structure et la méthode de son œuvre majeure, L’Éthique. Il explore la rigueur géométrique de la pensée spinoziste et la manière dont cette forme contraignante permet d’exprimer une force philosophique révolutionnaire. Onfray interroge également la pertinence de cette méthode pour rendre accessible la pensée de Spinoza.

    2. La méthode géométrique et la puissance du raisonnement

    Un modèle hérité d’Euclide

    Spinoza construit L’Éthique sur un modèle inspiré d’Euclide : chaque proposition est démontrée selon un enchaînement rigoureux d’axiomes, de définitions et de corollaires. Cette approche vise à garantir l’exactitude du raisonnement et à éliminer toute subjectivité dans l’exposé de ses thèses philosophiques.

    Une forme contraignante mais libératrice

    Bien que cette structure puisse sembler aride, Onfray montre qu’elle reflète la volonté de Spinoza d’inscrire la philosophie dans un cadre rationnel inattaquable. Il ne s’agit pas d’un simple exercice de style, mais d’un moyen d’ancrer la connaissance dans un enchaînement logique implacable.

    3. Comprendre le réel au-delà des illusions

    Ni rire, ni pleurer, mais comprendre

    Onfray rappelle une célèbre formule attribuée à Spinoza : « Ni rire, ni pleurer, mais comprendre ». Bien que Spinoza ne l’ait jamais écrite sous cette forme, cette maxime traduit son approche philosophique : dépasser les émotions et les jugements moraux pour analyser rationnellement le monde.

    Une critique des illusions religieuses et politiques

    Spinoza s’attaque aux croyances et superstitions qui empêchent l’homme d’accéder à la vérité. Il déconstruit les dogmes religieux, les miracles et l’idée d’un Dieu anthropomorphique, affirmant que la véritable compréhension du monde passe par la reconnaissance des lois naturelles et de la nécessité.

    4. La liberté par la connaissance

    La séparation de la philosophie et de la théologie

    Un des apports fondamentaux de Spinoza est d’avoir affirmé l’indépendance de la philosophie vis-à-vis de la théologie. Cette séparation permet de libérer la pensée rationnelle de l’emprise religieuse et de construire un savoir basé sur la raison et l’expérience.

    Un déterminisme libérateur

    Pour Spinoza, tout dans la nature obéit à des lois nécessaires. Loin de conduire au fatalisme, cette vision permet d’atteindre la liberté véritable : en comprenant les causes qui nous déterminent, nous pouvons mieux agir en accord avec notre nature et éviter les passions tristes.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray met en avant la force conceptuelle de la pensée spinoziste, contenue dans la rigueur d’une forme géométrique qui semble austère mais qui permet d’atteindre une compréhension rationnelle du monde. Spinoza apparaît ainsi comme un penseur révolutionnaire, ouvrant la voie à une philosophie de la liberté fondée sur la connaissance et l’immanence.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Héraclite (env. 544 av. J.-C. – 480 av. J.-C.) — Philosophe présocratique du changement et du devenir.

    * Démocrite (env. 460 av. J.-C. – env. 370 av. J.-C.) — Philosophe atomiste et matérialiste.

    * Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec.

    * Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur du savoir encyclopédique.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.

    * Euclide (env. 300 av. J.-C.) — Mathématicien grec, auteur des Éléments.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.

    * Nicolas Machiavel (1469 – 1527) — Philosophe politique, auteur du Prince.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du cartésianisme.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de Par-delà bien et mal.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray amorce un cycle de conférences consacré à Baruch Spinoza. Il s’attache ici à mettre en perspective la vie du philosophe et à démontrer en quoi elle relève d’un mode de vie épicurien. Onfray souligne les défis de la vulgarisation de la pensée complexe de Spinoza et la nécessité d’expliquer son œuvre sans en trahir la rigueur.

    2. Spinoza : une vie philosophique

    Un philosophe en rupture avec sa communauté

    Spinoza est issu d’une famille juive portugaise installée à Amsterdam. Très tôt, il remet en question les dogmes religieux, ce qui lui vaut une excommunication violente de la part de la communauté juive. Cette rupture lui permet de s’engager pleinement dans une vie philosophique autonome, affranchie des cadres religieux et institutionnels.

    Une existence simple et détachée des honneurs

    Refusant les privilèges et la reconnaissance officielle, Spinoza mène une vie modeste en exerçant le métier de polisseur de lentilles. Cette activité artisanale lui permet de subsister tout en préservant son indépendance intellectuelle. Il décline plusieurs propositions prestigieuses, dont une chaire universitaire, afin de conserver sa liberté de pensée.

    3. Une pensée influencée par Épicure

    Une vision matérialiste et immanente du monde

    Spinoza rejette toute transcendance et toute séparation entre Dieu et la nature. Dans une logique proche de celle d’Épicure et de Lucrèce, il conçoit l’univers comme un tout régi par des lois naturelles immuables, où Dieu n’est pas une entité extérieure mais l’ensemble des forces qui composent le réel.

    L’éthique spinoziste : un art de vivre joyeux

    À l’instar des épicuriens, Spinoza fait de la quête du bonheur le but ultime de l’existence. Il ne prône pas un hédonisme débridé, mais une approche raisonnée du plaisir fondée sur la connaissance des affects et la maîtrise des passions. La "béatitude" spinoziste est ainsi une forme de joie durable, issue de la compréhension rationnelle du monde.

    4. Une critique radicale des dogmes religieux

    Le rejet du Dieu anthropomorphique

    Spinoza s’oppose à la conception classique d’un Dieu personnel, juge et créateur. Il dénonce l’illusion qui consiste à prêter à Dieu des intentions humaines et démontre que les religions exploitent cette idée pour asseoir leur pouvoir sur les croyants.

    L’attaque contre l’immortalité de l’âme

    Contrairement à la tradition chrétienne et juive, Spinoza nie la séparation entre le corps et l’âme. Il défend une approche moniste, où l’esprit et la matière sont deux expressions d’une même réalité. Pour lui, l’immortalité personnelle est une illusion ; seule subsiste une certaine forme d’éternité dans la continuité des lois de la nature.

    5. Un mode de vie épicurien et ascétique

    Un détachement des plaisirs inutiles

    Comme Épicure, Spinoza adopte un mode de vie sobre et frugal. Il privilégie les plaisirs simples et évite les excès qui conduisent aux passions tristes. Sa philosophie de l’ataraxie se traduit par une quête de sérénité et une maîtrise des affects négatifs.

    Le refus des honneurs et de la richesse

    Spinoza rejette les mondanités et refuse les propositions de mécénat ou d’emploi lucratif. Il considère que la véritable liberté réside dans l’autonomie intellectuelle et la capacité à vivre selon ses principes, sans dépendre des institutions ou du jugement des autres.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray présente Spinoza comme un philosophe épicurien moderne, dont la vie et la pensée sont en cohérence parfaite. Par son matérialisme, son éthique du bonheur et son rejet des dogmes religieux, il incarne une philosophie de la joie rationnelle et du détachement, qui reste une source d’inspiration pour la pensée contemporaine.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Démocrite (env. 460 av. J.-C. – env. 370 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et atomiste.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Philosophe épicurien et poète latin.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.

    * Thomas Hobbes (1588 – 1679) — Philosophe politique matérialiste.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Giordano Bruno (1548 – 1600) — Philosophe panthéiste, brûlé par l’Inquisition.

    * Galilée (1564 – 1642) — Scientifique et philosophe, défenseur de l’héliocentrisme.

    * Machiavel (1469 – 1527) — Philosophe et homme politique italien.

    * Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de La Généalogie de la morale.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray propose une définition du libertin baroque, en synthétisant trois années de travail sur cette figure philosophique. Il retrace les influences historiques et philosophiques qui ont nourri cette pensée et explore comment les libertins ont ouvert la voie aux Lumières.

    2. Les racines philosophiques du libertinage

    L’héritage antique : matérialisme et scepticisme

    Le libertinage baroque puise ses origines dans la philosophie antique, notamment chez les matérialistes abdéritains comme Démocrite et Leucippe, les cyniques, les sceptiques et les épicuriens. Ces courants, opposés à la pensée idéaliste et dualiste dominante, sont réactivés au XVIIe siècle pour proposer une alternative au christianisme et à l’absolutisme monarchique.

    Le christianisme épicurien : un pont entre foi et raison

    Certains penseurs de la Renaissance, tels que Lorenzo Valla, Érasme et Montaigne, démontrent qu’il est possible de concilier christianisme et épicurisme. Cette tentative de rénover la théologie prépare l’émergence des libertins baroques, qui cherchent à maintenir une distance critique entre foi et philosophie.

    3. Définition et caractéristiques du libertin baroque

    Un travail dialectique en direction des Lumières

    Onfray insiste sur le fait que les libertins ne sont pas simplement des figures hédonistes ou des sceptiques irrévérencieux. Ils effectuent un travail dialectique qui préfigure les Lumières. Leur pensée oscille entre critique du dogmatisme religieux, réhabilitation du plaisir et usage méthodique du doute.

    Un scepticisme méthodique et une raison prudente

    Les libertins baroques adoptent une méthode sceptique héritée de Pyrrhon et de Sextus Empiricus. Toutefois, contrairement à un scepticisme radical qui suspend tout jugement, leur doute est pragmatique et leur permet d’évaluer la validité des croyances et des institutions.

    Une morale immanente et matérialiste

    Le libertin baroque rejette les dogmes religieux et propose une éthique fondée sur l’immanence. La vertu ne se mesure pas à une récompense divine dans l’au-delà, mais à son impact immédiat dans le monde. Il prône une morale qui se base sur la nature et l’expérience humaine, plutôt que sur des lois transcendantales.

    4. Le libertin face au pouvoir et à la religion

    Un positionnement entre liberté et prudence

    Si les libertins contestent l’autorité religieuse et monarchique, ils doivent également composer avec la réalité politique de leur époque. Beaucoup pratiquent un double discours : publiquement, ils restent prudents, tandis que dans leurs cercles privés, ils développent des idées subversives.

    Le fidéisme comme stratégie de contournement

    Certains libertins, comme Pierre Charron ou François La Mothe Le Vayer, adoptent une posture fidéiste. Ils reconnaissent la foi tout en séparant clairement religion et philosophie, ce qui leur permet d’explorer des idées matérialistes sans subir les foudres de l’Inquisition.

    5. L’évolution du libertinage et son impact sur les Lumières

    Une pensée transhistorique

    Onfray souligne que le libertinage ne se limite pas au XVIIe siècle. Il constitue un mouvement de pensée qui traverse l’histoire, influençant directement les philosophes des Lumières. Cette continuité se retrouve notamment dans le travail de Spinoza, qui synthétise et dépasse la pensée libertine.

    Vers l’athéisme et le matérialisme radical

    Alors que les libertins baroques restent majoritairement fidéistes ou panthéistes, leur héritage intellectuel permet l’émergence d’un matérialisme athée plus affirmé au XVIIIe siècle, avec des figures comme La Mettrie, Helvétius et D’Holbach. Leur critique de la religion et leur défense de la raison annoncent la radicalité des Lumières.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray propose une synthèse du libertinage baroque en le replaçant dans une dynamique historique. Ce mouvement philosophique, à la croisée du scepticisme, de l’épicurisme et du matérialisme, joue un rôle fondamental dans la préparation des Lumières. Il représente un jalon essentiel dans l’histoire de la pensée critique et du combat pour l’émancipation intellectuelle.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Démocrite (env. 460 av. J.-C. – env. 370 av. J.-C.) — Philosophe atomiste et matérialiste.

    * Leucippe (5e siècle av. J.-C.) — Philosophe présocratique, cofondateur de l’atomisme.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.

    * Sextus Empiricus (env. 160 – env. 210) — Philosophe sceptique.

    * Lorenzo Valla (1407 – 1457) — Humaniste italien, critique de l’Église.

    * Érasme (1466 – 1536) — Humaniste et théologien chrétien.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.

    * Claude Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, défenseur de l’utilitarisme.

    * Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Michel Onfray poursuit son étude de la pensée libertine baroque. Cet épisode clôt l’examen philosophique de Cyrano de Bergerac et amorce une réflexion sur la pensée de Spinoza, en mettant en lumière les similitudes entre leurs visions du monde. Onfray introduit la notion de "pensée en archipel" pour illustrer la complexité et la diversité de ces courants philosophiques.

    2. Cyrano de Bergerac : un matérialisme panthéiste et ironique

    L’humour et l’ironie comme outils philosophiques

    Cyrano de Bergerac utilise la fiction et l’ironie pour développer une pensée critique sur la religion, la politique et la morale. À travers ses récits, il ne s’exprime jamais en son nom propre mais fait parler des personnages fictifs, ce qui lui permet de contourner la censure et de proposer une critique audacieuse du dogmatisme.

    Un panthéisme singulier

    Michel Onfray met en évidence le panthéisme de Cyrano, qui rappelle celui de Spinoza. Toutefois, là où Spinoza développe une démonstration géométrique rigoureuse, Cyrano choisit la plaisanterie et le détournement. Sa pensée matérialiste et sensualiste s’inscrit dans la tradition des philosophies du rire, dans le lignage de Démocrite, Épicure et Lucien de Samosate.

    3. La pensée en archipel : diversité et critique radicale

    Une critique du religieux et du politique

    Cyrano s’attaque aux croyances en Dieu, aux miracles et à la résurrection, qu’il démonte avec humour et ironie. Il pose notamment la question de la responsabilité divine : si Dieu existait, il ne pourrait reprocher aux hommes de ne pas croire en lui, car c’est lui-même qui aurait créé leur ignorance.

    Une philosophie matérialiste et moniste

    Dans la lignée de Lucrèce et Gassendi, Cyrano défend un matérialisme strict : l’âme est composée d’atomes, comme le corps, et il n’existe pas de vie après la mort sous une forme individuelle. Il rejette ainsi toute transcendance et inscrit son système dans une logique de cycles et de métamorphoses naturelles.

    4. L’héritage et la postérité de Cyrano

    Un précurseur du libertinage érudit

    Cyrano de Bergerac s’inscrit dans la tradition des libertins érudits définis par René Pintard. Son œuvre annonce des thématiques qui seront développées au XVIIIe siècle par les Lumières, notamment la critique du pouvoir religieux et la remise en cause des dogmes moraux.

    Un Spinoza français ?

    Michel Onfray souligne les similitudes entre Cyrano et Spinoza, bien que leurs méthodes diffèrent. Tous deux défendent une conception panthéiste du monde, mais Cyrano privilégie une approche fictionnelle et ironique là où Spinoza adopte une rigueur démonstrative. Onfray voit en Cyrano une version plus accessible et subversive de la pensée spinoziste.

    💡 Conclusion

    Avec cet épisode, Michel Onfray clôt son étude de Cyrano de Bergerac et de la pensée libertine baroque du XVIIe siècle. Il met en lumière une philosophie matérialiste, critique et joyeuse, qui défie les dogmes et explore le réel sous des formes variées. La "pensée en archipel" devient ainsi une métaphore pour saisir la diversité et la richesse de ces courants philosophiques.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Démocrite (env. 460 av. J.-C. – env. 370 av. J.-C.) — Philosophe atomiste, partisan du matérialisme.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme, philosophie du plaisir mesuré et de l’ataraxie.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien, auteur du De rerum natura.

    * Lucien de Samosate (env. 125 – env. 180) — Satiriste grec, critique des dogmes philosophiques.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique, auteur des Essais.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * Cyrano de Bergerac (1619 – 1655) — Écrivain et dramaturge français, connu pour ses œuvres satiriques et ses duels.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste, auteur de L'Éthique.

    * Jean-Yves Tadié (né en 1936) — Spécialiste de Proust et de la pensée en archipel.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son analyse de Cyrano de Bergerac en explorant le concept de panthéisme enchanté. Il met en lumière la manière dont Cyrano utilise le roman philosophique pour développer une vision du monde où Dieu et la nature ne font qu’un, dans une dynamique perpétuelle de transformation et de mouvement. Onfray replace cette pensée dans la tradition du panthéisme et montre comment elle s’inscrit dans le libertinage baroque.

    2. Cyrano et la philosophie du roman

    Le roman comme outil philosophique

    Cyrano de Bergerac illustre que la philosophie n’est pas réservée aux formes traditionnelles du dialogue ou du traité. Avec L’Autre Monde, il démontre qu’un roman peut être un support à la réflexion critique, combinant humour, fiction et pensée subversive.

    Un philosophe du mouvement et de la métamorphose

    Cyrano conçoit le monde comme un espace de transformations constantes, une vision qui le rapproche d’Héraclite et de sa théorie du flux perpétuel. Cette conception du monde, où rien n’est figé, s’oppose au modèle statique de Parménide et ouvre la voie à une cosmologie dynamique et vivante.

    3. Le panthéisme comme alternative au théisme

    Définition du panthéisme

    Le panthéisme, étymologiquement "Dieu est partout" (pan-theos), considère que Dieu et la nature sont une seule et même réalité. Cette idée s’oppose au théisme classique, qui fait de Dieu un être transcendant et extérieur au monde.

    Une remise en cause du Dieu créateur

    Cyrano de Bergerac, à travers son roman, propose une vision où Dieu n’est pas un créateur distinct du monde, mais bien l’unité du réel. En affirmant cette fusion entre Dieu et la nature, il s’oppose frontalement à la conception judéo-chrétienne d’un Dieu anthropomorphique et jugeant.

    4. Un matérialisme vitaliste et enchanté

    Une matière en perpétuelle transformation

    Dans L’Autre Monde, Cyrano décrit un univers où la matière est vivante, animée de métamorphoses incessantes. Il anticipe ainsi une pensée matérialiste qui ne réduit pas la nature à un simple mécanisme, mais lui confère une dynamique interne propre.

    Une fusion entre l’humain, l’animal et le végétal

    Cyrano remet en question les hiérarchies traditionnelles entre les règnes du vivant. Il propose une vision horizontale du monde où les distinctions entre humain, animal, végétal et minéral s’effacent, illustrant ainsi un matérialisme panthéiste où tout est interconnecté.

    5. Un panthéisme hérétique face à la censure

    Le panthéisme, un danger pour l’Église

    Historiquement, le panthéisme est perçu comme une hérésie majeure par l’Église, car il supprime la distinction entre le créateur et la créature. Cette vision du monde a conduit à la condamnation de penseurs comme Giordano Bruno, brûlé en 1600, ou Vanini, exécuté en 1619.

    Une pensée clandestine

    Comme d’autres libertins érudits, Cyrano diffuse ses idées sous une forme romanesque, évitant ainsi la répression directe. Son panthéisme enchanté constitue un acte de subversion intellectuelle contre les dogmes religieux dominants.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray montre comment Cyrano de Bergerac, par son panthéisme enchanté, renouvelle la pensée matérialiste et subversive du XVIIe siècle. Son œuvre illustre une tentative audacieuse de dépasser la conception traditionnelle de Dieu et d’ouvrir une réflexion sur un monde où la matière est vivante et en perpétuelle transformation.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Héraclite (env. 544 av. J.-C. – 480 av. J.-C.) — Philosophe du devenir et du changement perpétuel.

    * Parménide (env. 515 av. J.-C. – 450 av. J.-C.) — Philosophe défendant une vision statique et immuable du réel.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * Giordano Bruno (1548 – 1600) — Philosophe panthéiste brûlé par l’Inquisition.

    * Lucilio Vanini (1585 – 1619) — Philosophe panthéiste exécuté pour hérésie.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.

    * Savinien de Cyrano de Bergerac (1619 – 1655) — Écrivain et philosophe libertin.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray explore la pensée de Cyrano de Bergerac à travers le prisme de l’anamorphose, une technique optique et picturale qui joue sur les illusions de perspective. Il montre comment Cyrano utilise cette méthode comme une métaphore philosophique pour remettre en question les dogmes, les apparences et la vérité elle-même. Onfray situe Cyrano dans la tradition du libertinage érudit et met en lumière la singularité de sa pensée baroque.

    2. Cyrano, entre mythe et réalité

    Le personnage historique versus le mythe littéraire

    Cyrano de Bergerac est souvent réduit à la figure romantique popularisée par Edmond Rostand. Or, derrière ce mythe se cache un philosophe audacieux, libre penseur et satiriste, dont l’œuvre est marquée par une pensée critique et matérialiste.

    Un héritier du libertinage érudit

    Cyrano s’inscrit dans une lignée philosophique qui, de Montaigne à Gassendi, en passant par La Mothe Le Vayer et Saint-Évremond, développe une pensée critique du dogmatisme religieux et des illusions idéologiques.

    3. L’anamorphose comme métaphore philosophique

    Définition et usage artistique

    L’anamorphose est une image volontairement déformée qui ne retrouve son apparence véritable que lorsqu’elle est regardée sous un angle précis. Cette technique, prisée dans l’art baroque, sert de métaphore à Cyrano pour exprimer sa vision du monde.

    L’illusion des apparences et le relativisme des vérités

    Cyrano utilise l’anamorphose comme un procédé intellectuel pour montrer que la réalité dépend du point de vue adopté. Il remet ainsi en question les certitudes et invite à une lecture critique du monde, des institutions et des croyances religieuses.

    4. L’autre monde : un récit anamorphosique

    Un roman d’aventures et de pensée

    Dans L’autre monde, Cyrano construit un récit qui joue sur les perspectives et les perceptions, mettant en scène des voyages fictifs où les lois de la physique, de la logique et des croyances humaines sont inversées.

    Une critique implicite du dogmatisme

    À travers les péripéties de son héros, Cyrano propose une critique des dogmes religieux et scientifiques, suggérant que la vérité est toujours une construction sujette à interprétation.

    5. Héritage et postérité de Cyrano

    Une pensée précurseur des Lumières

    Par son usage de la fiction pour diffuser des idées philosophiques subversives, Cyrano préfigure le conte philosophique tel qu’il sera pratiqué au XVIIIe siècle par Voltaire ou Diderot.

    Un symbole du baroque intellectuel

    Son œuvre illustre la richesse du baroque en tant que mouvement intellectuel, où la complexité du monde se traduit par une esthétique de l’excès, du doute et du décentrement du regard.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray met en évidence la modernité de Cyrano de Bergerac, qui utilise l’anamorphose comme un outil critique pour déconstruire les illusions et ouvrir de nouvelles perspectives sur la réalité. Il apparaît ainsi comme un philosophe du doute et du jeu, dont la pensée continue d’inspirer une approche libertaire du savoir.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.

    * Savinien de Cyrano de Bergerac (1619 – 1655) — Écrivain et philosophe libertin.

    * Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.

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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray explore le projet philosophique de Pierre Gassendi visant à réhabiliter Épicure. Il met en lumière comment Gassendi, prêtre et philosophe, tente de concilier l’épicurisme avec le christianisme en reconstruisant un Épicure compatible avec la foi catholique. Cette tentative paradoxale, que Onfray qualifie de "ventriloquie philosophique", interroge la possibilité d’un matérialisme chrétien et révèle les limites d’un tel syncrétisme.

    2. Gassendi, entre foi et matérialisme

    Un prêtre défenseur d’Épicure

    Gassendi cherche à redonner une légitimité philosophique à Épicure, un penseur longtemps diabolisé par la tradition chrétienne. Dès 1624, il annonce son projet de réhabilitation de l’épicurisme et travaille toute sa vie à défendre cette philosophie matérialiste tout en restant fidèle à sa foi chrétienne.

    Une lecture chrétienne d’Épicure

    Gassendi adapte l’épicurisme aux dogmes catholiques. Il rejette certains aspects du matérialisme antique, comme l’athéisme et l’immortalité de l’âme, tout en conservant l’importance de la physique atomiste et de l’éthique hédoniste. Cette posture hybride engendre une tension permanente entre ses convictions religieuses et sa philosophie.

    3. La méthode de la "ventriloquie philosophique"

    Une reconstruction de l’épicurisme

    Gassendi ne se contente pas de commenter Épicure : il le fait parler. Il réécrit ses thèses en y introduisant des ajustements théologiques, fabriquant ainsi une version "acceptable" de l’épicurisme aux yeux de l’Église. Cette démarche rappelle l’art du ventriloque, qui fait parler une voix extérieure tout en y insufflant ses propres idées.

    L’invention d’un Épicure chrétien

    Plutôt que de défendre l’épicurisme dans sa radicalité, Gassendi cherche à démontrer qu’Épicure n’était pas incompatible avec la foi. Il insiste sur la distinction entre la religion et la superstition, et tente d’intégrer la notion de providence divine au sein du matérialisme épicurien.

    4. Les contradictions et les limites de ce projet

    L’échec du matérialisme chrétien

    Gassendi se heurte à une contradiction majeure : l’épicurisme repose sur une conception strictement matérielle du monde, tandis que le christianisme postule une transcendance divine et l’existence d’une âme immatérielle. Cette tentative de fusion entre les deux aboutit à un matérialisme inachevé, incapable de dépasser ses propres contradictions.

    Un projet intellectuellement courageux mais vain

    Malgré son érudition et son engagement, Gassendi ne parvient pas à convaincre. Son "Épicure chrétien" reste un compromis fragile qui ne satisfait ni les véritables épicuriens ni les tenants de l’orthodoxie religieuse. Ce projet marque néanmoins une étape dans la diffusion de l’épicurisme en Europe et prépare le terrain pour les matérialistes du XVIIIe siècle.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray montre comment Gassendi, en cherchant à concilier l’inconciliable, produit une version édulcorée de l’épicurisme qui échoue à s’imposer comme un véritable système philosophique. Sa "ventriloquie d’Épicure" révèle ainsi les tensions et les contradictions inhérentes à toute tentative de fusion entre matérialisme et christianisme.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur de la logique formelle.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste, prêtre et scientifique.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du cartésianisme.

    * Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.

    * Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste.

    * Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.

    * Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.

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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son analyse de Pierre Gassendi et explore un paradoxe apparent : comment un philosophe prônant la douceur et la modération a-t-il pu être d’une violence intellectuelle si virulente contre Aristote et Descartes ? Onfray propose une lecture critique de l’œuvre de Gassendi en soulignant ses contradictions, sa méthode polémique et la manière dont il a perdu son duel philosophique contre Descartes.

    2. Gassendi contre Aristote : une critique radicale

    Une attaque en règle contre l’aristotélisme

    Gassendi est d’abord un anti-aristotélicien convaincu. Dans son premier ouvrage publié en 1624, Dissertation en forme de paradoxe contre les aristotéliciens, il attaque frontalement la scolastique et la philosophie d’Aristote, qu’il considère comme dogmatique et dépassée.

    Le refus des universaux et du raisonnement dialectique

    Il critique notamment l’usage des catégories aristotéliciennes, qu’il juge inutiles et encombrantes pour la pensée scientifique moderne. Il oppose à la logique aristotélicienne un empirisme inspiré d’Épicure, fondé sur l’observation et l’expérience.

    3. Gassendi face à Descartes : un combat perdu d’avance

    Un duel philosophique virulent

    Vingt ans après son attaque contre Aristote, Gassendi s’en prend à Descartes. Il critique la prétention du rationalisme cartésien à fonder une métaphysique sur la seule raison. Il juge les Méditations métaphysiques « ennuyeuses à l’excès » et considère le cogito comme une tautologie inutile.

    Descartes, un adversaire redoutable

    Mais Descartes ne reste pas silencieux. Il répond aux attaques de Gassendi par une série d’objections et de réfutations brillantes, mettant en lumière les limites de l’empirisme gassendiste. Finalement, ce combat intellectuel tourne à l’avantage de Descartes, qui devient le philosophe de référence du rationalisme moderne.

    4. L’héritage ambigu de Gassendi

    Un matérialisme inachevé

    Gassendi prône un matérialisme atomiste inspiré d’Épicure, mais reste attaché à sa foi chrétienne. Cette contradiction affaiblit son influence philosophique, car il ne parvient pas à aller aussi loin que les matérialistes du XVIIIe siècle.

    Un précurseur malgré lui

    Malgré cet échec face à Descartes, Gassendi prépare le terrain pour des penseurs comme d’Holbach et La Mettrie, qui reprendront son matérialisme en l’émancipant définitivement du christianisme. Son combat contre Aristote, quant à lui, contribue à la mise en place d’une philosophie plus empirique et scientifique.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray montre que Gassendi incarne un paradoxe : celui d’un philosophe doux dans ses principes, mais violent dans ses attaques intellectuelles. Son duel contre Descartes illustre la transition entre l’empirisme et le rationalisme dans la pensée moderne, et met en lumière la manière dont la philosophie peut parfois être une arène de combats féroces.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur de la logique formelle.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste, prêtre et scientifique.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du cartésianisme.

    * Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.

    * Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste.

    * Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.

    * Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray s’intéresse à Pierre Gassendi, une figure singulière du XVIIe siècle, à la croisée de la religion et du libertinage érudit. Prêtre, philosophe et scientifique, Gassendi propose une alternative au cartésianisme en réhabilitant Épicure et en développant une pensée matérialiste qui influencera les Lumières.

    2. Un parcours atypique : entre foi et raison

    Un prêtre philosophe

    Gassendi naît en 1592 dans une famille modeste de Provence. Il devient très tôt un intellectuel brillant, enseignant la rhétorique et obtenant rapidement des charges académiques. Il est ordonné prêtre à 24 ans, ce qui semble en contradiction avec sa pensée libertine et matérialiste. Pourtant, il réussit à concilier ces deux aspects en séparant clairement la foi et la raison.

    Un scientifique et un philosophe

    Gassendi ne se limite pas à la théologie : il est également mathématicien, astronome et physicien. Il mène des expériences sur la chute des corps et observe le mouvement des planètes, développant une pensée fondée sur l’observation et l’expérience plutôt que sur la spéculation métaphysique.

    3. Une alternative au cartésianisme

    La critique de Descartes

    Gassendi s’oppose violemment à Descartes, qu’il accuse d’accorder trop de pouvoir à la raison pure. Pour lui, la connaissance doit être fondée sur les sens et l’expérimentation. Il rejette le dualisme cartésien et défend une vision unifiée du corps et de l’esprit.

    Une pensée empirique et matérialiste

    Il s’inspire d’Épicure et de Lucrèce pour proposer une philosophie fondée sur le matérialisme atomiste. Contrairement à Descartes, qui construit sa métaphysique sur le cogito, Gassendi considère que la connaissance vient d’abord de l’expérience sensible et de l’observation du monde.

    4. Le libertinage érudit de Gassendi

    Un épicurisme chrétien

    Gassendi entreprend une réhabilitation d’Épicure, en montrant que l’épicurisme peut être compatible avec le christianisme. Il défend une morale fondée sur la recherche du plaisir mesuré et du bonheur terrestre, tout en maintenant une foi sincère.

    La séparation entre foi et philosophie

    Sa position est proche du fidéisme : il considère que la raison ne peut pas démontrer l’existence de Dieu ni prouver l’immortalité de l’âme, mais que la foi reste légitime sur ces questions. Cette séparation entre philosophie et théologie annonce la pensée des Lumières.

    5. Héritage et influence

    Un précurseur des Lumières

    Par sa critique d’Aristote et de Descartes, son empirisme et sa défense du matérialisme, Gassendi prépare le terrain pour les philosophes du XVIIIe siècle. Voltaire, Diderot et d’Holbach s’inspireront de ses travaux pour développer une pensée résolument matérialiste et anticléricale.

    Un scientifique méconnu

    Outre ses contributions philosophiques, Gassendi joue un rôle majeur dans l’histoire des sciences. Il découvre la loi d’inertie avant Newton et participe aux débats sur l’existence du vide, anticipant ainsi les découvertes modernes en physique.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray met en lumière la figure complexe de Gassendi, à la fois prêtre, philosophe libertin et scientifique. Par sa critique du cartésianisme, son empirisme et son matérialisme, il s’inscrit comme un penseur de transition entre le XVIIe siècle baroque et les Lumières.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste, prêtre et scientifique.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.

    * Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste.

    * Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.

    * Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray explore la philosophie de Saint-Évremond à travers le prisme du divertissement épicurien. Il s'attarde sur la manière dont Saint-Évremond adopte et adapte les préceptes épicuriens dans une vision hédoniste et sceptique, tout en conservant une certaine désinvolture propre aux libertins érudits du XVIIe siècle.

    2. Saint-Évremond : un épicurien du Grand Siècle

    L’épicurisme revisité

    Saint-Évremond s'inscrit dans la lignée des épicuriens, non pas comme un disciple strict d'Épicure, mais comme un héritier des épicuriens romains tels que Lucrèce et les élégiaques (Properce, Catulle, Tibulle). Il adopte un épicurisme adapté à son époque, oscillant entre ascétisme et hédonisme.

    La physiologie comme moteur philosophique

    Onfray insiste sur l'importance de la physiologie dans l'élaboration de la pensée épicurienne de Saint-Évremond. Sa "grande santé", pour reprendre un terme nietzschéen, l'oriente naturellement vers un épicurisme hédoniste, en opposition à l'ascétisme d'un Épicure souffrant.

    3. Le divertissement comme quête du plaisir

    Sortir hors de soi

    Saint-Évremond définit le plaisir comme la capacité à "sortir souvent hors de soi". Ce concept implique une forme de légèreté et de désinvolture face à la vie, où le divertissement devient un moyen d'échapper aux tracas et aux douleurs.

    Le plaisir cinétique et catastrophatique

    Il rejette l'opposition stricte entre le plaisir cinétique (en mouvement) et le plaisir catastrophatique (immobile), prônée par les épicuriens orthodoxes. Selon lui, les deux plaisirs coexistent et doivent être expérimentés en fonction des circonstances et des âges de la vie.

    4. Une philosophie du quotidien

    Le bon usage du temps

    Saint-Évremond prône un culte de l'instant présent, encourageant à vivre chaque moment pleinement sans se soucier excessivement du passé ou du futur. Cette philosophie du "carpe diem" s'inscrit dans une tradition épicurienne qui valorise l'ataraxie et l'indolence.

    Les multiples formes de divertissement

    Il célèbre les plaisirs simples et variés : la conversation, le jeu, la chasse, la danse, la musique, la gastronomie, l'amitié et l'amour. Ces activités, loin d'être futiles, participent à l'équilibre et au bien-être de l'individu.

    5. Critique des dogmes religieux et des excès ascétiques

    Rejet du dolorisme chrétien

    Saint-Évremond s'oppose fermement à l'idéal ascétique prôné par le christianisme, critiquant la valorisation de la souffrance et du renoncement aux plaisirs terrestres. Il défend une vision matérialiste où l'âme et le corps sont composés de la même matière.

    Un déisme tolérant

    Sans être athée, Saint-Évremond adopte une posture déiste, considérant Dieu comme un premier moteur immobile, indifférent aux affaires humaines. Il critique la superstition et le fanatisme religieux tout en prônant une spiritualité discrète et tolérante.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray met en lumière la philosophie de Saint-Évremond, un épicurien sceptique et désinvolte qui fait du divertissement un art de vivre. Par sa critique des dogmes religieux et son éloge des plaisirs simples, il incarne une figure libertine du XVIIe siècle, à la croisée des chemins entre le baroque et les Lumières.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.

    * Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Philosophe et poète épicurien.

    * Catulle (env. 84 av. J.-C. – env. 54 av. J.-C.) — Poète latin.

    * Tibulle (env. 55 av. J.-C. – env. 19 av. J.-C.) — Poète élégiaque romain.

    * Properce (env. 50 av. J.-C. – env. 15 av. J.-C.) — Poète élégiaque romain.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.

    * Charles de Saint-Évremond (1613 – 1703) — Écrivain, moraliste et critique français, célèbre pour ses satires et son esprit épicurien.

    * Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de La Naissance de la tragédie.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray explore la figure de Saint-Évremond sous l’angle de la désinvolture, un trait qui traverse son œuvre et sa pensée. Cette approche baroque, marquée par le détachement et l'ironie, révèle un philosophe qui se tient à distance des dogmes tout en s’engageant dans une critique subtile de ses contemporains.

    2. Saint-Évremond et la désinvolture comme posture philosophique

    Un esprit libre et détaché

    Saint-Évremond cultive la désinvolture dans son rapport à la philosophie et à la vie. Il n’a jamais cherché à constituer une œuvre systématique et rejette l’idée même d’un corpus figé. Sa pensée se construit dans les salons, les lettres, et les conversations, favorisant les échanges légers mais profonds.

    La désinvolture comme critique implicite

    Sa posture désinvolte lui permet de critiquer subtilement les dogmes religieux et philosophiques. Par l’ironie et le jeu, il remet en question les certitudes tout en préservant une forme de légèreté, s’inscrivant dans la tradition des sceptiques comme Montaigne ou Lucien de Samosate.

    3. Les rencontres philosophiques : entre désinvolture et profondeur

    Rencontre avec Spinoza

    Saint-Évremond rencontre Spinoza à La Haye, mais cette rencontre reste superficielle. Bien que Spinoza lui confie des idées clés sur son panthéisme, Saint-Évremond ne semble pas saisir la portée de ces propos. Cette désinvolture l’amène à passer à côté d’un échange philosophique profond.

    Rencontre avec Hobbes

    Lors de sa rencontre avec Thomas Hobbes, auteur du Léviathan, Saint-Évremond loue son génie mais critique ses "excès" sans jamais préciser lesquels. Sa posture ironique et détachée limite la profondeur de leur échange, bien qu’il reconnaisse l’importance des idées de Hobbes sur le contrat social.

    Rencontre avec Gassendi

    Avec Pierre Gassendi, Saint-Évremond trouve un interlocuteur plus proche de sa sensibilité épicurienne. Il admire Gassendi pour sa modestie et son érudition, le décrivant comme "le plus éclairé des philosophes et le moins présomptueux". Cependant, même ici, sa désinvolture empêche un véritable approfondissement des idées.

    4. La critique des systèmes philosophiques

    Rejet des grands systèmes

    Saint-Évremond se méfie des grands systèmes philosophiques, qu’il considère comme trop rigides et déconnectés de la réalité. Il préfère les pensées fragmentaires, les aphorismes, et les réflexions éparses, qui laissent place à la complexité du réel.

    L’ironie face aux dogmes

    Sa critique de Descartes illustre parfaitement cette posture. Plutôt que de s’engager dans une réfutation sérieuse, il tourne en dérision le cogito avec un "j’aime donc je suis", soulignant l’aspect trop abstrait et déconnecté des grandes constructions métaphysiques.

    5. L’épicurisme désinvolte

    Un épicurisme revisité

    Saint-Évremond adopte un épicurisme teinté de scepticisme. Il valorise les plaisirs simples et immédiats tout en restant prudent face aux excès. Son hédonisme désinvolte s’incarne dans l’idée qu'il vaut mieux jouir du monde que de chercher à le comprendre pleinement.

    La mort et la philosophie de l’instant

    Fidèle à l’épicurisme, il considère la mort comme un non-événement. La vie doit être vécue pleinement sans crainte de la fin. Son détachement face à la mort et sa critique du culte stoïcien de la belle mort s’inscrivent dans cette philosophie de l’instant et du plaisir mesuré.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray dévoile dans cet épisode la richesse d’une philosophie désinvolte, où la légèreté cache une profonde critique des dogmes et des systèmes rigides. Saint-Évremond incarne un esprit libre, sceptique et épicurien, pour qui la véritable sagesse consiste à jouir du monde plutôt qu’à prétendre le comprendre totalement.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.

    * Lucien de Samosate (env. 125 – env. 180) — Satiriste grec, critique des dogmes philosophiques.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Thomas Hobbes (1588 – 1679) — Philosophe politique matérialiste.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.Charles de Saint-Évremond

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur du Pli. Leibniz et le baroque.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique des systèmes métaphysiques.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray s'intéresse à Charles de Saint-Évremond, une figure singulière du XVIIe siècle souvent méconnue et marginalisée. Il explore sa pensée libertine, son approche épicurienne et sceptique, ainsi que le concept du « pli », emprunté à Deleuze, pour analyser la complexité et les multiples facettes de cet auteur baroque.

    2. Un personnage aux multiples facettes

    Le guerrier-philosophe

    Saint-Évremond incarne un oxymore vivant : il est à la fois militaire et philosophe. Il participe activement aux campagnes militaires tout en cultivant un esprit critique et libertin. Cette dualité révèle un pliage entre l’action et la réflexion, le champ de bataille et le salon littéraire.

    Le moraliste libertin

    Saint-Évremond adopte une posture libertine, à la fois critique des dogmes religieux et des conventions sociales. Il observe le monde avec un regard ironique et sceptique, s’inscrivant dans la lignée des moralistes tout en conservant une certaine légèreté dans son approche.

    3. Le concept du pli : une lecture deleuzienne

    Les plis de l’âme

    Michel Onfray utilise la métaphore du pli, empruntée à Deleuze, pour analyser Saint-Évremond. Le pli représente ici les multiples couches de l’âme humaine, ses contradictions et ses complexités. Saint-Évremond explore ces replis intérieurs, oscillant entre raison et passion, vertu et plaisir.

    Le clair-obscur baroque

    Saint-Évremond est une figure baroque par excellence, évoluant dans un monde de clair-obscur où les certitudes s’effacent au profit des ambiguïtés. Son écriture reflète cette esthétique, jouant sur les contrastes et les nuances, sans jamais s’enfermer dans un système rigide.

    4. Un épicurisme sceptique et modéré

    La quête du plaisir mesuré

    Saint-Évremond reprend l’épicurisme en le réadaptant au XVIIe siècle. Il prône un hédonisme modéré, valorisant les plaisirs simples et la recherche de l’ataraxie, tout en se méfiant des excès et des passions destructrices.

    Le scepticisme bienveillant

    Son scepticisme n’est pas radical mais empreint de bienveillance. Il doute des vérités absolues tout en cultivant la tolérance et la curiosité. Ce scepticisme tempéré lui permet de naviguer entre les dogmes religieux et les idéologies politiques sans jamais s’y soumettre complètement.

    5. La conversation et l’aphorisme

    L’art de la conversation

    Saint-Évremond excelle dans l’art de la conversation, un exercice intellectuel prisé dans les salons mondains du XVIIe siècle. Il privilégie l’échange d’idées, la légèreté du ton et la finesse d’esprit, créant ainsi un espace de liberté et de réflexion critique.

    L’écriture fragmentaire et l’aphorisme

    Son œuvre se caractérise par une écriture fragmentaire, souvent sous forme d’aphorismes et de lettres. Ces formes courtes et percutantes permettent de condenser sa pensée tout en conservant une certaine fluidité et légèreté stylistique.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray réhabilite la figure de Saint-Évremond, dévoilant un penseur subtil et complexe, maître dans l’art du pli et du clair-obscur. Par son scepticisme bienveillant, son épicurisme modéré et son goût pour la conversation, Saint-Évremond incarne une philosophie libertine empreinte de légèreté et de profondeur.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec.

    * Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec scolastique.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.

    * Charles de Saint-Évremond (1613 – 1703) — Écrivain, moraliste et critique français, célèbre pour ses satires et son esprit épicurien.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur du Pli. Leibniz et le baroque.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de La Naissance de la tragédie.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray se penche sur la philosophie de François La Mothe Le Vayer et son approche singulière du scepticisme alliée à une éthique hédoniste. Il explore comment le scepticisme peut mener à une quête du bonheur tout en cultivant la suspension du jugement et en refusant les certitudes absolues.

    2. François La Mothe Le Vayer : portrait d’un sceptique

    Biographie et contexte

    François La Mothe Le Vayer (1588–1672) fut avocat, académicien et précepteur du futur Louis XIV. Son œuvre se caractérise par une approche sceptique inspirée du pyrrhonisme et marquée par l’ironie et la discrétion.

    L'usage du clair-obscur

    La Mothe Le Vayer adopte une méthode de dissimulation intellectuelle. Il pratique un clair-obscur philosophique, dissimulant ses idées les plus subversives derrière des jeux d'ombres et de lumières conceptuels, permettant d'échapper à la censure tout en exprimant ses doutes profonds.

    3. Le scepticisme comme méthode de vie

    Suspension du jugement (épochè)

    Influencé par le pyrrhonisme, La Mothe Le Vayer prône la suspension du jugement pour atteindre la tranquillité de l'âme (ataraxie). En doutant de tout, il refuse les dogmes et privilégie le vraisemblable plutôt que le vrai absolu.

    Le vraisemblable contre le dogmatisme

    La Mothe Le Vayer critique l'idée d'une vérité universelle et éternelle. Il propose de s'en tenir au vraisemblable, une notion relative et soumise aux contextes historiques et culturels.

    4. L’hédonisme sceptique : une quête de la tranquillité

    La recherche de l’ataraxie

    Malgré son scepticisme, La Mothe Le Vayer ne prône pas l'inaction. Il cherche à atteindre l'ataraxie, un état de sérénité et d'absence de trouble, similaire à celui recherché par les épicuriens.

    Jouir sans s’attacher

    Son hédonisme sceptique repose sur l'idée de jouir des plaisirs simples sans s'attacher à eux, évitant ainsi les souffrances liées aux passions excessives. C’est un plaisir mesuré et prudent.

    5. Une critique subtile des dogmes religieux et sociaux

    Un chrétien sceptique ?

    La Mothe Le Vayer adopte une posture ambivalente envers la religion. Bien qu'il se présente comme chrétien, son scepticisme l'amène à douter des dogmes religieux tout en respectant les formes extérieures de la foi pour des raisons sociales et politiques.

    Relativisme culturel et tolérance

    Il défend une vision relativiste des mœurs et des croyances humaines, affirmant que les coutumes dépendent des contextes culturels. Cette approche préfigure les idées des Lumières sur la tolérance et la critique des préjugés.

    6. Une philosophie pratique et discrète

    L'art de vivre caché

    La Mothe Le Vayer prône la discrétion dans la vie quotidienne. Il défend l'idée qu'il faut cacher ses pensées profondes pour vivre en paix, suivant la maxime épicurienne « Vivre caché pour être heureux ».

    Un scepticisme pragmatique

    Son scepticisme n'est pas un obstacle à l'action mais un guide pour une existence paisible. Il conseille d’accepter les lois et les coutumes tout en gardant une distance intérieure critique.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray révèle dans cet épisode la subtilité de l’hédonisme sceptique de La Mothe Le Vayer. Ce dernier parvient à concilier doute méthodique et recherche du plaisir, tout en adoptant une posture discrète et tolérante face aux dogmes religieux et sociaux.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec.

    * Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec scolastique.

    * Piron (env. 360 av. J.-C. – env. 270 av. J.-C.) — Fondateur du scepticisme pyrrhonien.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.

    * Sextus Empiricus (env. 160 – env. 210) — Philosophe sceptique et médecin grec.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.

    * Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de La Naissance de la tragédie.

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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray explore le concept du cabinet de curiosité et son rôle dans la pensée baroque du XVIIe siècle. Il met en lumière la manière dont ces collections d'objets rares et insolites témoignent d’un changement de paradigme intellectuel et culturel, marquant la transition d’une vision close et chrétienne du monde vers un univers infini et multiple.

    2. Le cabinet de curiosité : une invention baroque

    Origine et définition

    Onfray explique que le cabinet de curiosité est un précurseur du musée privé, où l’on collectionne des objets rares, exotiques et étranges. Il s'agit de rassembler des éléments issus de la nature, de l’art et de la science afin de donner une vision encyclopédique et fragmentée du monde.

    Une représentation du baroque

    Le cabinet de curiosité incarne parfaitement l’esthétique baroque : profusion, exubérance, diversité et mélange des genres. Il est à l’image de la pensée baroque qui rejette l’unicité et la fixité pour embrasser le mouvement, le foisonnement et la contradiction.

    3. Une révolution dans la perception du monde

    L’impact de la révolution copernicienne

    Onfray évoque l’œuvre d’Alexandre Koyré, Du monde clos à l’univers infini, pour montrer comment la révolution copernicienne (1543) a bouleversé la perception du cosmos. En passant du géocentrisme à l’héliocentrisme, le monde médiéval stable et hiérarchisé s’effondre pour laisser place à une vision dynamique et incertaine de l’univers.

    L’exploration du monde et la diversité culturelle

    La découverte de l’Amérique en 1492 et les voyages d’exploration contribuent à remettre en question l’européocentrisme. Les cabinets de curiosité deviennent alors des microcosmes du monde, témoignant de la diversité des peuples, des mœurs et des croyances.

    4. Une épistémologie du divers

    Accumulation et fragmentation du savoir

    Contrairement à la pensée classique qui recherche l’ordre et la clarté, les cabinets de curiosité privilégient l’accumulation d’objets hétéroclites. Cette approche illustre un changement profond dans la façon de concevoir la connaissance : plutôt qu’une vérité unique et absolue, on valorise la pluralité des points de vue et la relativité des vérités.

    L’influence sceptique et libertine

    Les libertins érudits du XVIIe siècle, comme La Mothe Le Vayer, trouvent dans le cabinet de curiosité une métaphore de leur pensée. Le scepticisme consiste à suspendre le jugement face à la multitude d’interprétations possibles, à l’image du cabinet où chaque objet raconte une histoire différente et parfois contradictoire.

    5. Héritage et influence des cabinets de curiosité

    Vers la naissance du musée moderne

    Les cabinets de curiosité posent les bases du musée tel qu’on le connaît aujourd’hui. Cependant, alors que le musée moderne cherche à organiser et classifier, le cabinet baroque revendique le désordre et la surprise comme modes de connaissance.

    Une inspiration pour la philosophie moderne

    De Nietzsche à Foucault, l’idée que le savoir est un assemblage de perspectives hétérogènes se retrouve dans la philosophie moderne. Onfray établit un lien entre le cabinet de curiosité et la pensée postmoderne qui rejette les grands récits unificateurs au profit d’une vision fragmentée du monde.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray démontre comment le cabinet de curiosité est bien plus qu’une simple collection d’objets exotiques : il est une manifestation tangible d’un bouleversement intellectuel et culturel. Il marque l’entrée dans une ère où la diversité, le doute et la multiplicité des perspectives remplacent les certitudes dogmatiques du monde médiéval.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Héraclite (env. 544 av. J.-C. – 480 av. J.-C.) — Philosophe présocratique, penseur du devenir et du mouvement.

    * Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec.

    * Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur du savoir encyclopédique.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur de la méthode cartésienne.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, penseur du perspectivisme.

    * Alexandre Koyré (1892 – 1964) — Historien des sciences, auteur de Du monde clos à l’univers infini.

    * Michel Foucault (1926 – 1984) — Philosophe français, théoricien de l’archéologie du savoir.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray explore la figure de François La Mothe Le Vayer, philosophe sceptique du XVIIe siècle, souvent méconnu ou mal interprété. Onfray met en lumière la richesse et la subtilité de sa pensée, marquée par le scepticisme pyrrhonien, le clair-obscur intellectuel et une approche ironique et critique des dogmes établis.

    2. Biographie et contexte historique

    Un parcours singulier

    François La Mothe Le Vayer naît en 1588 et suit une formation juridique avant de devenir avocat et substitut au procureur général. Son parcours le mène à occuper des fonctions prestigieuses, notamment en tant que précepteur du futur Louis XIV. Il est également membre de l'Académie française.

    Un polygraphe baroque

    La Mothe Le Vayer est un auteur prolifique, écrivant sur une multitude de sujets sous diverses formes : traités sceptiques, dialogues, considérations sur l'éloquence, critiques littéraires et réflexions philosophiques. Cette diversité témoigne de son approche baroque, où l’écriture devient foisonnante et riche en digressions.

    3. Le scepticisme pyrrhonien et le clair-obscur

    Le scepticisme comme méthode

    La Mothe Le Vayer s'inscrit dans la tradition sceptique pyrrhonienne, défendant l'idée que la vérité est inatteignable et que le doute méthodique est la meilleure posture intellectuelle. Il pratique l’épochè (suspension du jugement) pour éviter les dogmatismes et favoriser une pensée plus libre.

    Le clair-obscur philosophique

    Onfray souligne l'importance du clair-obscur dans la pensée de La Mothe Le Vayer, une métaphore empruntée à l'art baroque, notamment à la peinture de Caravage ou Rembrandt. Ce jeu d'ombre et de lumière illustre la complexité du réel et l'ambiguïté des vérités humaines.

    4. Une philosophie de la discrétion et de l'ironie

    Le discret et l'art du silence

    Influencé par Balthazar Gracian et son concept du "discret", La Mothe Le Vayer valorise la prudence, la discrétion et l’art du silence. Il adopte une posture réservée, maîtrisant ses paroles et ses jugements pour naviguer dans les cercles du pouvoir tout en préservant son indépendance d'esprit.

    L'ironie et le double discours

    La Mothe Le Vayer use d'un langage codé et ironique pour critiquer les dogmes religieux et politiques sans s'exposer directement à la censure. Cette subtilité lui permet d'exprimer des idées subversives tout en évitant les persécutions.

    5. Religion, morale et scepticisme

    Un chrétien sceptique

    Bien qu'il se déclare chrétien, La Mothe Le Vayer adopte une posture sceptique vis-à-vis des dogmes religieux. Il explore la possibilité d'un fidéisme sceptique, où la foi repose sur un acte volontaire plutôt que sur des preuves rationnelles.

    La vertu des païens et la critique du dogmatisme

    Dans son œuvre De la vertu des païens, il défend l'idée que la morale n'est pas l'apanage des religions révélées et que les païens peuvent être vertueux sans croire en un dieu unique. Cette thèse remet en question la supériorité morale revendiquée par l'Église catholique.

    6. Héritage et postérité

    Un penseur marginalisé

    Malgré ses contributions majeures à la pensée sceptique, La Mothe Le Vayer reste un philosophe marginalisé dans l'historiographie classique. Voltaire et d'autres l'ont réduit à un auteur mineur, occultant la richesse et la subtilité de sa pensée.

    L’influence sur les Lumières et les libertins érudits

    Michel Onfray souligne l'importance de La Mothe Le Vayer dans la généalogie des Lumières et des libertins érudits. Son scepticisme méthodique et sa critique des dogmes ont inspiré des penseurs comme Bayle et Diderot.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray réhabilite la figure de François La Mothe Le Vayer, révélant un philosophe subtil, sceptique et ironique, dont la pensée oscille entre lumière et obscurité. Son approche critique et son usage du clair-obscur en font un précurseur des Lumières et un penseur essentiel du baroque intellectuel.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec.

    * Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec scolastique.

    * Piron (env. 360 av. J.-C. – env. 270 av. J.-C.) — Fondateur du scepticisme pyrrhonien.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.

    * Sextus Empiricus (env. 160 – env. 210) — Philosophe sceptique et médecin grec.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * Balthazar Gracian (1601 – 1658) — Philosophe et écrivain baroque espagnol.

    * François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.

    * Pierre Bayle (1647 – 1706) — Philosophe et critique littéraire, auteur du Dictionnaire historique et critique.

    * Denis Diderot (1713 – 1784) — Philosophe des Lumières et co-rédacteur de l’Encyclopédie.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de La Naissance de la tragédie.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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  • 1. Introduction

    Dans cet épisode, Michel Onfray explore la notion de "volupté prudente" développée par Pierre Charron dans De la Sagesse. Il analyse comment Charron construit une éthique hédoniste fondée sur l'immanence et la prudence, tout en se démarquant des dogmes chrétiens et des excès libertins.

    2. La volupté prudente : un oxymore philosophique

    Une éthique de la modération

    Michel Onfray souligne que la notion de "volupté prudente" est un oxymore qui illustre la philosophie de Charron. Cette volupté n'est pas un abandon aux désirs mais une construction réfléchie du plaisir, inspirée par l'épicurisme. Le plaisir est recherché, mais de manière mesurée et consciente, afin d'éviter les souffrances.

    L’influence d’Épicure

    Charron s’inscrit dans la tradition épicurienne, valorisant l'ataraxie (absence de trouble) et la modération dans la quête du plaisir. Comme Épicure, il prône une sagesse immanente où le plaisir est le bien suprême, mais subordonné à la raison.

    3. La critique du dolorisme chrétien

    Rejet de la souffrance comme vertu

    Charron critique le dolorisme chrétien qui valorise la souffrance et la mortification. Il refuse l'idée que la douleur ait un pouvoir salvifique et dénonce le masochisme inhérent à certaines pratiques religieuses. Selon lui, la morale ne doit pas être fondée sur la douleur mais sur la quête du plaisir et du bonheur.

    La déconstruction du péché et de la culpabilité

    Charron remet en question la notion de péché originel et les mécanismes de culpabilisation associés. Il défend une vision naturelle et déculpabilisée de la sexualité, considérant que les fonctions naturelles, y compris les désirs corporels, ne sont pas mauvaises en soi.

    4. Une sagesse de l’immanence

    Vivre selon la nature

    Charron conçoit la nature comme une manifestation divine immanente. Vivre selon la nature revient à vivre selon la volonté de Dieu. Cette vision panthéiste dissout la distinction entre le divin et le monde, rendant la quête spirituelle accessible dans l'expérience humaine quotidienne.

    La prud'homie : la vertu des vertus

    La prud'homie est la pierre angulaire de l'éthique charronienne. Elle permet d’accommoder ses désirs et pensées à la nature et à la raison. Par la prud'homie, l’individu règle ses désirs, choisit un mode de vie adapté à son tempérament et cultive la modération dans ses actions.

    5. Les passions tristes et leur dépassement

    Lutte contre les passions négatives

    Charron, comme Spinoza plus tard, dénonce les "passions tristes" telles que la crainte, la tristesse, la colère, la haine, l'envie et la jalousie. Il propose des stratégies pour les dépasser, notamment en cultivant la joie et en se détournant des pensées néfastes.

    Le divertissement comme remède

    Le divertissement est présenté comme un moyen efficace de se détourner des pensées tristes. Cette idée, que l'on retrouvera chez Pascal, est ici orientée vers un but hédoniste : maintenir l'esprit dans un état de sérénité et de contentement.

    6. La morale sexuelle de Charron

    La sexualité déculpabilisée

    Charron développe une morale sexuelle fondée sur la nature et la modération. Il défend l'idée que la sexualité est naturelle et voulue par Dieu, tant qu'elle est pratiquée avec mesure. Il critique à la fois l'abstinence excessive et la débauche, prônant une voie médiane.

    La volupté modérée

    Charron propose des critères pour une sexualité équilibrée, évoquant même des repères chiffrés de manière humoristique. Il s'agit d’une "volupté modérée", où le plaisir est recherché sans excès ni privation.

    💡 Conclusion

    Michel Onfray met en lumière la richesse et la modernité de la pensée de Pierre Charron. Sa philosophie de la "volupté prudente" offre une éthique hédoniste mesurée, opposée au dolorisme chrétien et aux excès libertins. En prônant une sagesse immanente et joyeuse, Charron ouvre la voie à une morale laïque centrée sur le bonheur terrestre.

    📚 Philosophes mentionnés

    * Socrate (env. 470 av. J.-C. – 399 av. J.-C.) — Philosophe grec, figure fondatrice de la philosophie occidentale.

    * Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec.

    * Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec scolastique.

    * Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.

    * Marsile de Padoue (1275 – 1342) — Philosophe politique italien.

    * Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.

    * Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.

    * René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.

    * Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.

    * Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.

    * Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de La Généalogie de la morale.

    Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie



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