Episodes


  • Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, naîtra la Guerre froide qui sera une guerre d’influence et de propagande. Elle se fera aussi à travers l’art et la musique. A la fin des années 50 alors que les ballets du Bolshoi et du Kirov étaient applaudis aux quatre coins du monde, les responsables américains ont eu l’idée d’utiliser le jazz pour représenter la culture américaine dans ce qu’elle avait de plus singulier.

    C’était la naissance de ce qui fut connu sous le nom des «Jazz Ambassadors». Ainsi, les plus grands noms du Jazz étaient invités par le Département d’Etat pour prendre part à ce programme qui fera date. Ces «ambassadeurs» du Jazz effectueront des tournées légendaires dans le monde entier pour aller à la rencontre des publics de New Delhi, de Beirut, de Moscou ou encore de Monrovia…

    Retour sur les tournées des légendes telles que Louis Armstrong, Dizzy Gillespie, Dave Brubeck, Benny Goodman, Duke Ellington et sur l’utilisation du Jazz de manière politique.

    Invité: Claude Carrière, président d’honneur de l’Académie du Jazz.


  • Virtuoses, dompteurs, leaders naturels et charismatiques… les adjectifs ne manquent pas pour qualifier les chefs d’orchestre, figure incontournable de la musique. Certains chefs d’orchestre seront qualifiés de "Demi-Dieu" alors que d’autres seront vus comme la représentation même du génie musical.

    Mais n’y-a-t-il pas de parallèles entre cette figure du chef d’orchestre et celle du leader et du responsable politique ? Sinon, comment comprendre cette relation très particulière entre les responsables politiques qu’ils soient dictateurs ou présidents, et les chefs d’orchestre ?

    Retour sur le parcours de quelques-uns de ces brillants maestros et de leur relation au pouvoir politique de leur époque: d’Arturo Toscanini, antifasciste de la première heure et combattant infatigable de la cause musicale à Herbert von Karajan adhérant au parti nazi en passant par Wilhelm Furtwangler ou encore Valéry Gergiev.

    Invité: Jacques Attali, économiste, écrivain, haut-fonctionnaire et chef d’orchestre.

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  • Depuis Sappho, la poétesse et musicienne grecque de le ville de Mitylène au VIIème siècle avant Jésus-Christ, les femmes ont été nombreuses à faire de la musique: jouant de multiples instruments dans de nombreuses civilisations, composant des chansons ou utilisant leur voix pour glorifier Dieu, chanter l’amour et exprimer leur désarroi…

    Cependant, celles qui se sont aventurées sur ce terrain ont longtemps été vues comme des séductrices, des diablesses ou des femmes de petite vertu. Beaucoup abandonneront leur vocation. Mais pour beaucoup d’autres l’appel de la musique était nettement plus fort que tout autre obstacle qu’il soit politique, social ou religieux.

    Pourquoi les femmes ont-elles été écartées pendant si longtemps du monde de la musique ? Pourquoi ne trouve-t-on pas chez elles les équivalents d’un Mozart, d’un Beethoven ou d’un Brahms ?

    Retour sur le destin des femmes compositrices et musiciennes qui ont osé s’affranchir de toutes les contraintes pour s’imposer dans un milieu masculin.

    Invitée:- Françoise Tillard, pianiste, pédagogue et écrivaine.


  • Louis XIV a été l’homme du «Grand Siècle», celui qui règnera durant soixante-douze ans sur la France et qui agira en véritable protecteur des arts. Il transforme le Château de Versailles en temple de la musique de son temps, et s’entoure des meilleurs musiciens et compositeurs.

    Pourquoi et comment le monarque s’est-il autant épris de musique ? De quelle manière la cour de Louis XIV s’est-elle autant appliquée à se distinguer par le biais de la musique pour en faire une «affaire d’Etat», et comment a-t-elle réussi à attirer les plus grands musiciens et compositeurs de son temps ?

    Retour sur la relation particulière qui lit le monarque à la musique.

    Invité:- Jean Duron, musicologue, chercheur au Centre Baroque de Musique de Versailles.


  • 8h46 du matin… Le 11 septembre 2001… L’avion de United Airlines s’écrase contre la tour Nord du World Trade Center faisant entrer les Etats-Unis et le monde dans une nouvelle ère. Ce jour-là, il y eut les sons des sirènes de police et des pompiers, les cris des témoins et des victimes, les bruits des explosions, le silence qui suivit la catastrophe, et la musique… Des mois et des années s’écouleront avant que des compositeurs et des musiciens ne décident de s’emparer à nouveau de leur instrument ou de leur cahier à musique, pour évoquer cette tragédie à travers des chansons, des hymnes ou des œuvres instrumentales.Retour sur les œuvres les plus emblématiques qui évoquent ces attaques, et qui rendent hommage aux victimes des attentats du 11 Septembre, avec le compositeur franco-libanais Béchara El-Khoury, auteur de « New York Tears and Hope » et de Jean-Marie Pottier, auteur de « Ground Zero, une histoire musicale du 11 septembre ».


  • « Si on me coupait les deux mains, je continuerais quand même, à écrire de la musique, en tenant la plume entre les dents », disait Dmitri Chostakovitch. Cette expression résume à elle seule la force interne du compositeur, sa ténacité mais aussi le combat qu’il mènera à travers la musique, pendant de très longues années. Considéré comme le plus grand compositeur de l’Union soviétique, Chostakovitch affrontera par l’art, un régime qui a étouffé tout modernisme utilisant ainsi la musique comme moyen idéologique pour asseoir son pouvoir. À l’image d’un Wagner, Chostakovitch représentera à sa manière la rencontre entre la musique et la politique. À travers beaucoup de ses quatuors à cordes et de ses symphonies emplies de tristesse, de désespoir et parfois d’une certaine violence, il a décrit l’ambiance oppressive qui caractérisait la vie sous Staline. Retour sur cette relation complexe entre l’art et le stalinisme, entre la liberté et l’oppression, entre Chostakovitch et Staline, avec Pascal Ianco, fin connaisseur de la musique soviétique.


  • «Celui qui veut comprendre l'Allemagne nazie, doit nécessairement connaître Wagner», c’est une expression qu’on attribue à Adolf Hitler, et qui résume en quelque sorte les liens forts qui ont existé entre le fondateur et la figure centrale du nazisme et la musique du maître de Bayreuth. Hitler qui assistera, dès l’âge de 12 ans, aux opéras de Wagner sera épris pendant toute sa vie de la musique du compositeur allemand, et en fera un des axes centraux de son idéologie, l’utilisant ainsi à volonté jusqu’à sa mort en 1945.

    Retour sur les liens entre le nazisme et la musique de Wagner, l’antisémitisme dans les écrits et la musique de Wagner, la musique avant et sous le IIIème Reich avec Pascal Huynh, musicologue, et auteur de nombreux ouvrages dont « La musique sous la république de Weimar » paru aux éditions Fayard.


  • Le 28 juillet 1914 est une date qui représente pour beaucoup le déclin de la civilisation et le retour de la barbarie. Certains parleront du triomphe de la mort, et de cette danse macabre, qui se faisait au niveau des tranchées, où les hommes se faisaient la guerre. La Grande Guerre va causer la mort de près de 10 millions d’hommes appelés sous les drapeaux, parmi les 65 millions auxquelles feront appel les armées de toutes parts, sans oublier les six millions de mutilés et les millions de victimes civiles. Qu’ils soient musiciens, compositeurs, peintres, sculpteurs ou écrivains, ils ont répondu à cet appel pour défendre la patrie contre l’ennemie. La Première Guerre mondiale et les artistes, c’est l’histoire de centaines et de milliers de compositeurs et de musiciens qui prendront part de manière active aux combats ou assisteront de loin à cet acharnement de violence. L’impact de cette guerre sera très important chez beaucoup d’entre eux. Il prendra la forme d’un silence et d’une absence de créativité chez certains, de la naissance d’œuvres lugubres et endeuillées ou encore d’œuvres grotesques et sarcastiques chez d’autres.

    Retour sur l’univers de la Première Guerre mondiale et sur l’engagement des compositeurs et des musiciens avec Cécile Quesney, musicologue et chargée de recherches à l’Université Libre de Bruxelles.


  • Giuseppe Verdi est l’un des compositeurs les plus marquants du XIXème siècle. Avec presque une trentaine d’opéras à son palmarès, sans compter les œuvres sacrés ou orchestrales ou de musique chambre, il est celui qui a apporté un nouveau souffle à l’opéra. Mais Verdi est aussi un artiste qui a beaucoup œuvré au mouvement d’unification de l’Italie et est considéré à juste titre comme un des pères fondateurs de la nation italienne. A travers ses opéras, Verdi accompagnera la volonté du peuple à se libérer de l’occupant et à constituer une patrie. D’ailleurs, il a été jusqu’à faire lui-même de la politique, devenant député, un cas rare dans l’histoire de la musique…

    Retour sur les opéras de Verdi marqués par une certaine fibre patriotique et indépendantiste avec l’un des meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Verdi : Alain Duault, poète, écrivain, musicologue, animateur de radio et de télévision, et auteur de nombreux ouvrages dont «Verdi , la musique et le drame» paru aux éditions Gallimard.


  • Franz Liszt est considéré comme un des plus grands artistes du XIXème siècle. Pianiste hors-norme et compositeur novateur, il sillonnera l’Europe pendant des années transcendant les frontières, et œuvrant d’une certaine manière à une construction européenne avant l’heure. L’identité transnationale de Liszt et son ouverture sur les différentes cultures de son époque se reflètera, à travers beaucoup de ses œuvres pour piano et pour orchestre. Témoin d’évènements politiques majeurs, il en fera l’écho dans sa musique.Retour sur le parcours de cet illustre artiste et sur son engagement politique et citoyen avec Damien Ehrhardt, musicologue et maître de conférences à l’Université Evry-Paris Saclay.


  • Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte était sacré empereur à Notre-Dame de Paris en la présence de la famille impériale, des ministres, des maréchaux, des sénateurs, des conseillers d’Etat, et même du pape Pie VII, venu en personne de Rome. 173 ans plus tard - presque jour pour jour - Bangui en Centrafrique sera le théâtre d’un autre couronnement, celui de Jean Bedel Bokassa, dit Bokossa 1er. Bokassa calquera son sacre sur celui de Bonaparte dans un faste qui tranchait avec la pauvreté du pays.Retour sur ces deux évènements et sur le rôle de la musique lors des deux sacres, avec David Chanteranne, historien, historien de l’art et spécialiste de Napoléon Bonaparte.


  • L’hymne national est souvent vu comme un chant qui exalte le sentiment d’appartenance à une nation. Très souvent, il raconte l’histoire d’un pays et des bouleversements politiques qu’il a connus. Ainsi, des changements de paroles ou de mélodies affecteront certains hymnes, suivant la naissance d’une révolution ou le changement d’un régime. Mais, comment et pourquoi les premiers hymnes nationaux se sont imposés dès le XVIIIème siècle? Et quel est leur intérêt musical?Retour sur l’histoire des hymnes nationaux les plus célèbres et l’utilisation qui en a été faite par les compositeurs classiques.Invité: Esteban Buch, historien de la musique et directeur de recherches à l’EHESS à Paris.


  • Depuis le XIXème siècle jusqu’à nos jours, des régimes, des personnalités politiques, des dictateurs ou des démocrates se sont reconnus dans la 9ème symphonie de Beethoven et son «Ode à la Joie». Rarement une œuvre musicale aurait fait l’objet d’une telle utilisation politique.

    Retour sur le destin de cet hymne qui célébrait dans l’esprit de Beethoven l’amitié et la fraternité entre les hommes.

    Invité: Esteban Buch, historien de la musique et directeur de recherches à l’EHESS à Paris.