Episódios

  • Accompagnée par Marina Chiche

    En 2023, Nina Leger a effectué une résidence de la Villa Albertine à Oroville, en Californie. Elle en a tiré un magnifique roman choral, Mémoires sauvées de l’eau, qui revisite l’histoire de la ruée vers l’or et interroge ses conséquences sur le désastre environnemental actuel. Passé et présent s’entremêlent, à travers une myriade de personnages, pour retracer l’épopée d’une civilisation qui s’est construite en détruisant.

    Avec la complicité de la violoniste Marina Chiche, qui fut elle aussi résidente de la Villa Albertine, Nina Leger a imaginé une lecture musicale qui fait entendre les différentes voix, de ce roman aussi poétique que politique.

    En partenariat avec l’association des Alumnis de la Villa Albertine.

    « Si tu anticipais moins la fragilité des autres, tu éviterais de leur épargner ce qu’ils ont la force d’accueillir. »

    À lire – Nina Leger, Mémoires sauvées de l’eau, Gallimard, 2024

  • Avec Patrizia Atzei, Michaël Batalla, Stéphane Bouquet, Benoît Casas & Miglė DulskytėParu en septembre dernier, Debout parmi les choses (Poèmes, 1948-2007), de Jonas Mekas était attendu depuis longtemps par les très nombreux admirateurs de l’œuvre du cinéaste. Pour le public français, ce livre a été une révélation ; celle de l’autre Jonas Mekas : le poète. Le poète, de langue lituanienne, qu’on devinait par bribes à travers certains éléments textuels de ses films, enfin révélé à travers cette traduction complète et entièrement inédite. On y découvre un écrivain dont la pratique fut constante et souterraine, de ses premières années en Lituanie à l’ensemble de sa vie new-yorkaise. Le livre retrace un parcours d’écriture, publié de façon discontinue sur près de soixante ans, au fil duquel Jonas Mekas renouvelle son approche et ses formes sans jamais abandonner le poème.Une soirée imaginée avec le Cipm.Dans le cadre de la Saison de la Lituanie en France 2024. À lire – Jonas Mekas, Debout parmi les choses : poèmes 1948-2007, co-édition Nous/Cipm, 2024, à partir de Jonas Mekas, Poezija (éd. Julius Ziz, 2021). Traduction du lituanien par Stéphane Bouquet, Jean-Baptiste Cabaud, Miglė Dulskytė, Roxana Hashemi, Anne Portugal, Ainis Selena, Marielle Vitureau, avec la participation de Tadas Bugnevičius. Avant-propos de Michaël Batalla. Préface de Stéphane Bouquet.

  • Estão a faltar episódios?

    Clique aqui para atualizar o feed.

  • Lecture par Marie-Julie Chalu
    Entretien avec l’autrice et ses co-traductrices, Myriam Rabah-Konaté et Mabeuko Oberty, mené par Amandine Nana
    Interprète : Valentine Leÿs

    Dans les profondeurs de l’océan, une symphonie silencieuse se déploie. Les mammifères marines – baleines, dauphins ou otaries – naviguent dans les eaux bleues, témoins silencieux de la beauté et de la fragilité de notre planète. Inspirée par ces créatures majestueuses, Alexis Pauline Gumbs explore les intersections entre le féminisme noir et l’écologie, deux mouvements politiques puissants qui convergent vers un objectif commun : la justice sociale et environnementale.

    En s’appuyant sur des figures influentes du féminisme noir telles d’Audre Lorde, June Jordan, Sylvia Wynter ainsi que de l’histoire transatlantique esclavagiste, Alexis Pauline Gumbs révèle les enseignements précieux que nous pouvons tirer de ces mammifères marines. Ces créatures incarnent une résilience remarquable face aux défis de notre époque : survivre dans des environnements hostiles, résister à la chasse et à l’exploitation humaine, tout en préservant leur communauté et leur écosystème.

    D’une puissance rare, un ouvrage à la croisée de la théorie politique et de la poésie qui réinvente notre lien au vivant.

    Soirée présentée en partenariat avec le Palais de Tokyo

    À lire – Alexis Pauline Gumbs, Non-noyées, Leçons féministes noires apprises auprès des mammifères marines, trad. de Emma Bigé, Myriam Rabah-Konaté et Mabeuko Oberty, éd. Burn Août et Les liens qui libèrent, 2024

    À regarder – « Tituba, qui pour nous protéger ? » Exposition collective librement inspirée du roman de Maryse Condé, Moi, Tituba, sorcière noire de Salem (Folio) – Palais de Tokyo

  • Festival Paris en toutes lettres 2024

    « Ce livre parle de musique populaire, de chanteuses qui ont mauvaise réputation, de post- colonialisme, de féminisme radical et de sexe, surtout de sexe. (Et c’est moi qui l’ai traduit). » Despentes

    Du Blues au Rap en passant par le Rock, la Disco ou le Punk, il existait déjà des histoires des femmes dans la musique. Mais cet essai illustré est d’un autre registre. C’est un regard lesbien et prolétaire sur toutes celles – toutes des icônes – qui ont augmenté notre réalité et nous ont donné les outils pour démolir l’ange du foyer. Elles ont changé le monde en posant des bombes entre nos oreilles et en incendiant nos pupilles. La Rata écrit sur chacune d’entre elles avec de l’amour et les dessine comme les déesses qu’elles sont.

    À lire – La Rata, Give it to me, Sexe femmes musique, trad. de l’espagnol par Virginie Despentes, Flammarion, 2024

  • Avec Maya Ouabadi & Lamine Ammar-Khodja
    Projection suivie d’un entretien mené par Tiphaine Samoyault
    Festival Paris en toutes lettres 2024

    Portée le désir de faire connaître la littérature algérienne, maghrébine et africaine plus généralement, Maya Ouabadi a fondé la maison Motifs à Alger en 2018. Elle dirige aussi la revue Fassl, espace littéraire et critique, et La Place, première revue féministe algérienne lancée en 2022. La maison collabore par ailleurs avec Talitha et les Archives Bouanani à une collection de textes sur le cinéma.
    Avec le cinéaste Lamine Ammar-Khodja, ils ont réalisé un film à partir des archives des éditions Motifs et des revues. La projection sera suivie d’un entretien avec Tiphaine Samoyault, qui œuvre à faire connaître et diffuser le travail aussi salutaire que nécessaire de Maya Ouabadi.

    À lire – Les éditions Motifs

  • Avec Xabi Molia, Benjamin Hoffmann, Valérie Zenatti & Véronique Ovaldé
    Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
    Festival Paris en toutes lettres 2024

    Lisons avec La NRF !
    Les nouveaux romans de J.M. Coetzee, Richard Ford, Nathan Hill et Alia Trabucco Zerán

    Quatre critiques de La Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment traduits et publiés en France. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature étrangère d’aujourd’hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s’inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l’auteur ?

    Au cours de cette soirée, il sera question du Paradis des fous de Richard Ford (L’Olivier, 2024), du nouveau roman de J.M. Coetzee (Le Seuil, 2024), du livre de Nathan Hill, Bien-être, (Gallimard, 2024) et de Propre d’Alia Trabucco Zeran (Robert Laffont, 2024).

    À lire – Xabi Molia, La vie ou presque, Seuil, 2024 – Benjamin Hoffmann, Les Minuscules, Gallimard, 2024 – Valérie Zenatti, Qui-vive, L’Olivier, 2024 – Véronique Ovaldé, À nos vies imparfaites, Flammarion, 2024 – Richard Ford, Paradis des fous, trad. de l’anglais (États-Unis) par Josée Kamoun, L’Olivier, 2024 – J.M. Coetzee, Le Polonais, trad. de l’anglais (Afrique du Sud) par Sabine Porte, Le Seuil, 2024 – Alia Trabucco Zeran, Propre, trad. de l’espagnol (Chili) par Anne Plantagenet, Robert Laffont, 2024 – Nathan Hill, Bien-être, trad. de l’anglais (États-Unis) par Nathalie Bru, Gallimard, 2024

  • En dialogue avec Simon Njami
    Festival Paris en toutes lettres 2024

    À l’occasion du centenaire de la naissance de James Baldwin, l’une des figures littéraires américaines les plus brillantes et incandescentes du XXe siècle, les éditions Stock publient un recueil de textes inédits. Une lecture essentielle.

    Réputé pour son engagement dans le mouvement des Droits Civiques, James Baldwin n’a eu de cesse d’interroger et de décortiquer l’histoire et la société américaines. Dans ce recueil (nouvelle, essais, discours, conférences, lettres), la clairvoyance et la force de la pensée baldwinienne scintillent à chaque page. Il s’interroge sur la possibilité d’un président afro-américain, dénonce le racisme étatique, la manipulation médiatique ; il analyse l’hypocrisie du fondamentalisme religieux, livre ses réflexions sur les relations entre Noirs et Juifs ; expose l’importance de l’engagement social ; partage ses impressions sur le blues et la boxe. Au fil des pages s’esquisse le portrait en creux d’un Baldwin tour à tour romancier, journaliste, militant, essayiste et ancien prédicateur. En refermant ce recueil, on ne peut s’empêcher de se demander : « Mais qu’aurait donc écrit Baldwin aujourd’hui ? ». Grand connaisseur et admirateur de Baldwin, Dany Laferrière nous le dira peut-être ce soir.

    À lire – James Baldwin, La croix de la rédemption, préface de Leonora Miano, trad. de l’anglais (États-Unis) par Valentine Leÿs et Romaric Vinet-Kammerer, Stock 2024 – Dany Laferrière, Petit traité du racisme en Amérique, Grasset 2023, Le livre de Poche 2024 – Simon Njami, La mécanique des souvenirs, J.C. Lattès, 2024

  • Avec Rodolphe Barry, Frédéric Boyer & François Busnel
    Lecture par Anne de Boissy


    Soirée composée par Arnaud Schwartz
    Charles Juliet, né le 30 septembre 1934 à Jujurieux (Ain), est le quatrième enfant d’un couple modeste. À un mois, il est séparé de sa mère, suicidaire et internée dans un hôpital psychiatrique. Délaissé par son père, il sera placé dans une famille d’accueil.

    Poète et auteur d’un monumental journal, Charles Juliet est un écrivain de l’intime et de l’introspection. Par sa personnalité et par son style, à la fois dépouillé et solaire, il touche un lectorat large et fervent.

    Il a reçu le Grand Prix des lectrices de Elle pour L’Année de l’éveil en 1989, le Prix Goncourt de la poésie pour Moisson en 2013 et le Grand Prix de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre en 2017.

  • Dans le cadre de Adab – Festival des littératures contemporaines du Maghreb et du Moyen-Orient, organisé par l’iReMMO

    L’Eden à l’aube, c’est l’amour fou de Gabriel et d’Isaac dans une Palestine ardue, baroque et fabuleuse. Tandis qu’un étrange vent de sable envahit le pays, Gabriel et Isaac s’aiment, se perdent et se retrouvent, puis décident de partir en vacances… un projet fou dans ce pays morcelé. De Jérusalem à Jéricho, puis au mystérieux village où l’on oublie de mourir jusqu’aux piscines de Salomon, c’est une aventure amoureuse, une recherche de lumière et de liberté.

    Karim Kattan, écrivain palestinien né à Jérusalem en 1989 et élevé à Bethléem, est multilingue et publie en français et en anglais. Il est docteur en littérature comparée. Kattan explore une littérature hybride, conjuguant oralité, culture classique, réalisme et merveilleux.

    Les espaces sont fragiles, recueil de scènes et de souvenirs de vie de l’auteure en Cisjordanie et à Gaza, dans les décennies 2000 et 2010. De courts chapitres documentent des paysages en voie de disparition ainsi que la vie quotidienne des habitants. L’auteure capture la complexité des lieux et des gens qu’elle a rencontrés, en révélant les réalités politiques sous-jacentes.

    Stéphanie Dujols est traductrice et interprète, spécialisée en littérature arabe contemporaine. Depuis plus de trente ans, elle traduit des écrivains arabophones, essentiellement du Proche-Orient, tels Hanan el-Cheikh, Adania Shibli, et Moustafa Khalifé. Elle a enseigné le français à l’université de Naplouse et a été interprète pour des organisations humanitaires.

    À lire – Karim Kattan, L’Eden à l’aube, Elyzad, 2024 – Stéphanie Dujols, Les espaces sont fragiles. Carnets de Cisjordanie Palestine 1998-2019, Actes Sud, 2024

  • Par la revue TXT, avec Christian Prigent, Anne-Christine Royère, Lambert Castellani, Bruno Fern & Jacques Bonnaffé

    Auteur d’une œuvre poétique abondante, marquée par des jeux virtuoses sur la langue, Jean-Pierre Verheggen a participé à l’aventure avant-gardiste TXT. Poète oral, son écriture est un concentré d’humour et de dérision. Il écorne la langue, la détourne, pour en extraire la magie invisible, notamment avec des calembours qui, avec le temps, sont devenus anthologiques. En 1995, il est lauréat du Grand prix de l’humour noir pour Ridiculum vitæ et pour l’ensemble de son œuvre. En 2009, L’Oral et Hardi, joué et mis en scène par Jacques Bonnaffé, est récompensé d’un Molière. En 2011, avec son recueil « Poète bin qu’oui, poète bin qu’non ? », il reçoit le prix Robert Ganzo.

    À lire – Jean-Pierre Verheggen, Le sourire de Mona Dialysa, Gallimard, 2023

  • Entretien mené par Cécile Ladjali

    Pris dans la tourmente de la terrible année 1942, deux jeunes enfants nés dans une famille exilée en France, séparés de leurs parents, tentent d’échapper à la barbarie nazie. Dans un élan d’abord intime, Monique Valcke Strauss raconte cette fuite – elle a six ans, elle suit son frère Michel, de quatre ans son aîné, ils se retrouvent en Suisse.

    « Qui témoigne pour le témoin ? » (Celan). En réponse au “Poète des poètes”, les étudiants du Programme Baudelaire, sous la direction de Cécile Ladjali, ont échangé avec Monique Valcke Strauss, et l’ont accompagnée dans l’établissement de ce texte. Ainsi ce travail de mémoire à usage personnel devient un document exceptionnel et bouleversant. Un dialogue entre les cultures et les âges qui, à l’heure des séparatismes, recouvre un sens particulier.

    À lire – Monique Valcke Strauss, Cours Mirabeau, Actes Sud, 2024

  • Entretien mené par Olivia Gesbert

    Rachel Cusk et Delphine de Vigan s’apprécient et se lisent mutuellement. Pour fêter la sortie de « Parade », le nouveau roman de l’autrice britannique, les deux écrivaines ont eu envie de partager un moment complice avec le public de la Maison de la Poésie.

    Au programme, une lecture à deux voix d’extraits de « Parade » de Rachel Cusk, suivie d’un échange autour de leurs univers littéraires et artistiques, leurs « ateliers d’écriture », leurs influences.

    Dans « Parade », quatre destins d’artistes se croisent et se mêlent. Ils ont tous en commun de porter la même initiale, G, et d’être confrontés à la violence dans leur élan créatif. Création artistique, féminité, violence et deuil sont au cœur de ce texte radical et fascinant, toujours à la frontière entre fiction et réalité. Rachel Cusk, qui a reçu le Prix Femina étranger 2022 pour La Dépendance, signe un nouveau roman intellectuellement virevoltant.

    À lire – Rachel Cusk, « Parade », trad. de l’anglais (Royaume-Uni) par Blandine Longre, Gallimard, 2024 – Delphine de Vigan, Les Figurants, Gallimard, 2024

  • Lecture par l’auteur accompagné par Seb Martel
    Festival Paris en toutes lettres 2024

    Pour écrire ce livre, Sylvain Prudhomme a parcouru en autostop les 2500 km qui séparent les deux extrémités de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Un périple qui lui a fait croiser des ouvriers, des camionneurs, un trafiquant de drogue, un artiste, une employée de station-service… Coyote restitue la voix de ces inconnus rencontrés au hasard de la route et donne à voir leurs visages, saisis à la volée.

    À travers ces fragments de vie, Sylvain Prudhomme brosse un portrait sensible et humain de cette zone frontalière, qu’on ne connaît que par l’hyper-violence des faits divers et les discours de campagne de Trump.

    « On a le coucher de soleil pour nous. Tu veux que je te dise mon avis ? On a eu du bol de naître dans cette vie. »

    À lire – Sylvain Prudhomme, Coyote, éd. Minuit, 2024

  • Entretien mené par Amélie Cordonnier
    Festival Paris en toutes lettres 2024

    « J’ai vécu avec mes parents quai Branly de neuf à seize ans. Ce qui correspond à ce qu’on appelle une adolescence. Ça n’en était pas seulement le décor, mais également le tombeau. L’appartement de fonction était vide, et rien ne parvenait à le remplir. Surtout pas moi. Un fantôme. Dont nul ne pouvait connaître la présence en ce lieu qui n’était ni chez elle, ni chez lui, ni chez eux. J’ai vécu mon adolescence dans un logement de passage où personne ne passait. Chez moi, c’était chez personne. »

    En revenant à « l’Alma », Mazarine M. Pingeot revisite une page de sa vie personnelle qui est devenue collective quand d’autres ont raconté à sa place cette jeunesse secrète et « dorée ». Le temps a passé, l’enfance s’est éloignée mais l’autrice peut aujourd’hui la raviver en faisant l’expérience du retour. Est-il possible, bien des années après, de repenser plus justement son enfance et de s’en émanciper ?

    À lire – Mazarine M. Pingeot, 11, quai Branly, Flammarion, 2024

  • Lecture par Mouna Soualem
    Accompagnée par Charbel Babel
    Rencontre animée par Sylvie Tanette
    Interprète : Tania Georgi

    En restituant les peines et les joies des habitants de Gaza dans sa poésie-reportage, Mosab Abu Toha donne chair à une terre en guerre, et à sa beauté insoupçonnée. Sa plume concrète, fulgurante, raconte la violence qui s’infiltre dans tous les recoins de l’existence. Comme Gaza elle-même, ces textes sont remplis de décombres. Mais ils sont aussi empreints de beauté et d’une profonde humanité, lesquelles sont nichées dans les objets du quotidien, les amitiés qui se nouent et la nature immuable. Ils sont imprégnés de l’odeur du thé et des roses en fleurs. Des enfants naissent, des étudiants vont à l’université, des bibliothèques sortent de leurs ruines, tandis que les Palestiniens trouvent de nouvelles façons de survivre et de créer de l’espoir.

    À lire –
    Mosab Abu Toha, Ce que vous trouverez caché dans mon oreille, trad. par Ève de Dampierre-Noiray, Julliard, 2024.

  • Dans son nouveau livre, Hélène Gaudy, part sur les traces de son père qui porte le nom d’une île. Au gré des objets et autres traces qu’elle découvre dans l’atelier de cet artiste engagé et secret, une exploration mémorielle commune se construit, une géographie intime s’écrit. La romancière s’engage là dans une voix autobiographique où l’on retrouve sa sensibilité et sa délicatesse. Elle construit une lecture musicale avec la complicité de Xavier Mussat, partageant aussi quelques images qui ont été des jalons de l’écriture.

  • Lecture par l’auteur

    « C’était le printemps et je regardais des Bonnard. Je contemplais ses nus chaque jour sur des catalogues, des monographies, des cartes postales ; j’allais chercher sur Internet d’autres nus — des nus que je ne connaissais pas — pour les imprimer et les avoir avec moi. »

    Récit d’une fascination et exploration d’une obsession, le texte de Yannick Haenel nous plonge dans la sollicitation invincible des nus peints par Pierre Bonnard. Circulant de tableau en tableau, Yannick Haenel restitue l’intensité de sa passion avec la générosité du peintre : « […] Nu au gant bleu, Nu devant la cheminée, Nu rose tête ombrée : je me récitais ces titres comme les vers d’un poème qui me promettait son érotisme clair, sa limpidité classique ». Chez Bonnard, nulle appropriation du modèle pour en faire le jouet de l’éros, au contraire : ce don ultime qui est celui de l’amour.

    À lire – Yannick Haenel, Pierre Bonnard. Le feu des solitudes charnelles, L’Atelier contemporain, 2024

  • Lecture par l’autrice accompagnée par Olivier Mellano

    Dans un monde tout juste en avance sur le nôtre, réapparaît Mélusine, la fée serpent. Elle ressurgit au coin d’une rue, dans une ville aseptisée, dans un monde post-démocratique et multi-pollué, où se multiplient les Décharges Solides à Ciel Ouvert (DSCO), les Zones Touristiques Augmentées (ZTA), les forêts dans lesquelles ne subsistent que des tiques, des escargots géants et quelques moineaux. Les systèmes de contrôle ont généré une langue atrophiée envahie d’acronymes. Les comités en tout genre organisent, quoi qu’il en coûte, le maintien artificiel des images pour le divertissement des Touristes Traversants (TT).

    Mélusine revient lutter. Elle propose de nouvelles pratiques, imagine de nouvelles rives habitables. Dans ce roman, à la fois fable féministe, dystopie écologique et conte futuriste, Laure Gauthier réinvente la légende de la fée hybride pour dresser, un miroir déformant de notre monde tout en esquissant un autre chemin possible.

    « Depuis des années déjà, les libraires de la ville ne vivaient que des subventions à louer par le Conseil Municipal Augmenté (CMA) qui avait à cœur que de telles vitrines subsistent dans le centre. Les librairies traversaient ainsi les siècles, même si plus personne ne lisait. »

    À lire – Laure Gauthier, Mélusine reloaded, Corti, 2024

  • Lecture musicale par Arthur H & Alejandro VanZandt-Escobar
    Rencontre avec Marie-José Mondzain, Nancy Huston, Jean Mouttapa, Olivier Mongin, Amina Meddeb & Hind Meddeb
    De par ses origines, Abdelwahab Meddeb se situe dans une lignée de théologiens, d’écrivains et de poètes. Cela explique la diversité de son approche à la fois érudite, philosophique, littéraire et historique. Peu avant sa mort en novembre 2014, deux ouvrages sont parus : Portrait du poète en soufi et Instants soufis. Ces deux livres sont emblématiques de ce qu’il était profondément : un poète soufi et un penseur. C’est cet aspect de son œuvre qui sera mis en lumière pour lui rendre hommage dix ans après sa disparition.

    Arthur H lira des extraits de carnets de voyage (à paraître chez Stock au printemps 2025), sur une création sonore d’Alejandro VanZandt-Escobar.

    Marie-José Mondzain, Nancy Huston évoqueront leurs souvenirs et échanges avec l’écrivain, Olivier Mongin rappellera le cheminement d’Abdelwahab Meddeb avec la revue Esprit, tandis qu’Amina Meddeb et Hind Meddeb présenteront L’islam au croisement des cultures, ouvrage posthume ainsi que la réédition du livre d’entretiens Face à l’Islam.

    Également projection d’un extrait du film d’Abraham Segal, De page en page (à l’occasion de l’exposition « L’aventure des écritures » à la BNF (1999), avec la participation d’Abdelwahab Meddeb, Jean-Claude Carrière, Jean Bottéro, Edwy Plenel, Plantu.

    À lire –
    Abdelwahab Meddeb, L’islam au croisement des cultures, Albin Michel, 2024 – Face à lslam, Textuel, rééd. 2024 – Instants soufis, Albin Michel, 2015 – Portrait du poète en soufi, Belin, 2014.

  • Philippe Beck et André Markowicz liront des poèmes et des textes, qui correspondent aux temps obscurcis. Correspondre : non seulement refléter ou décrire l’époque, mais lui répondre, en elle, et répondre au passé qui l’a préparée. Les deux écrivains discuteront aussi de leurs respectives conceptions du poème, et diront en quoi elles sont susceptibles de ne pas consentir au pire, de ne pas y être compromises et, peut-être, d’aider à n’y être pas englouti, s’il est bien vrai qu’un poème vrai propose d’autres lumières.

    À lire –
    Philippe Beck, Documentaires et Abstraite et plaisantine, Le bruit du temps, 2024.
    Philippe Beck, Le poème éclairé, éd. Hermann, 2024 (Actes du colloque « Une autre clarté. Poésie et poétique de Philippe Beck », organisé par Laurent Zimmermann et Alexander Dickow à l’Université Paris Cité en novembre 2023)
    André Markowicz, Et si l’Ukraine libérait la Russie ?, Seuil, 2022