Episódios
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Aïta Mon Amour est un duo composé de Widad Mjama et Khalil Epi. Il sort un premier album intitulé Abda.
Widad, pionnière du rap marocain et diplômée du conservatoire de Casablanca (en danse et art dramatique) est passionnée par les traditions orales ancestrales. On l’a déjà vue avec Walid Ben Selim dans N3rdistan. Khalil Epi (N3rdistan, Frigya, Dhamma, Seydou Boro, Deena Abdelwahed, arabstazy), multi-instrumentiste tunisien, fusionne musique classique arabe, jazz et sonorités mondiales. Leur projet revisite la Aïta avec des interprétations électroniques contemporaines.
En néo chikhate, Widad nous confie « La Aïta, c’est la poésie rurale. Le rap est une expression urbaine, et je me retrouve dans ces deux styles, car je fais partie de la première génération à être née en ville, toute ma famille vient de la campagne. Mes racines sont paysannes et mes fleurs sont citadines ».
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Le duo iconique de la scène alternative française, connu pour ses prestations live inoubliables, termine la tournée de son dernier album The party près de Paris. Un album aussi réjouissant qu’éclectique, pour célébrer le retour du groupe après six ans d’absence.
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Estão a faltar episódios?
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Jupiter Bokondji et son groupe Okwess sortent ce 31 janvier un nouvel album, Ekoya, ce qui signifie « ça viendra » en lingala. Et comme à son habitude, celui que l'on appelle Le Général rebelle à Kinshasa, livre un album plein d'énergie.
Jean-Pierre Bokondji, dit Jupiter, a toujours été tiraillé entre deux forces. Fils d'un diplomate congolais, il a grandi à Berlin-Est où il a appris l'allemand et le rock'n'roll. Mais dès qu'il rentrait au pays, il était pris sous l'aile de sa grand-mère guérisseuse qui maitrisait les élixirs et les chants magiques. C'est ainsi que Jupiter affirme aujourd'hui « Ich bin ein congolese ». Après son épisode allemand, il rentre à Kinshasa où il se reconnecte avec les musiques traditionnelles et s'emploie à étudier les rythmes des 450 ethnies du pays.
Un groupe atypique dans le paysage musical congolaisLe groupe Jupiter & Okwess a été repéré par le documentaire La danse de Jupiter de Florent de la Tullaye, puis par le projet Africa Express, de Damon Albarn. Ils se sont produits dans le monde entier, mais paradoxalement, ils sont probablement plus célèbres à Paris ou à Washington qu'à Kinshasa.
Ils sont également ambitieux parce qu’ils se sont donnés comme objectif de représenter « musicalement » tout le Congo et de dépasser les styles incontournables que sont la rumba, le ndonbolo, le soukous et même le rap. Et force est de constater que Jupiter est à la fois profondément congolais tout en étant ouvert au monde entier.
En duo avec Flavia CoelhoLors de leur dernière tournée, ils ont connu beaucoup de succès en Amérique latine, et sur le nouveau disque, enregistré à Mexico, Jupiter a invité plusieurs chanteuses sud-américaines et plusieurs titres ont été rebaptisés en espagnol. C'est ainsi qu'ils ont enregistré ce titre « Les bons comptes » en collaboration avec la chanteuse brésilienne Flavia Coelho. Un morceau qui est à l'image de la trajectoire du groupe.
Le disque ne surprendra peut-être pas ceux qui les connaissaient déjà. Jupiter continue d'exploiter une recette qui a fait son succès : une énergie communicative, appuyée par un groove efficace et entrainant, sur lequel Jean-Pierre Bokondji pose sa grosse voix de baryton.
Le nouvel album Ekoya de Jupiter & Okwess sort en digital le vendredi 31 janvier.
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Bob Dylan, chanteur et poète, prix Nobel de littérature en 2016, revient sur le devant de la scène médiatique à l'occasion de la sortie en salles en France cette semaine du film Un parfait inconnu (A complete unknown) de James Mangold. Le réalisateur américain, auteur d'un biopic salué sur la star de la country Johnny Cash (Walk the line en 2005), s'intéresse à quatre années décisives de la vie de Dylan.
Timothée Chalamet incarne un jeune homme que l'on saisit en 1961 à son arrivée à New York, avec, pour tout bagage, sa guitare sèche. Il a à peine 19 ans et son premier mouvement est de se rendre à l'hôpital au chevet du grand chanteur folk Woodie Guthrie. Il se présente comme Bobby Dylan, son pseudonyme. On apprendra incidemment dans le film que ce jeune homme décidé, ambitieux, mais authentique dans ses choix et son génie musical, s'appelle en réalité Robert Zimmerman.
Le chanteur folk Pete Seeger (joué dans le film par John Cusak) le prend sous son aile, le fait se produire dans les salles de Greenwich Village où il va croiser celle qui est une vedette, Joan Baez. Bob Dylan enregistre à la fin de l'année 1961 son tout premier disque, principalement des reprises de classiques folk.
Le film montre donc Bob avant Dylan, quatre années cruciales où éclosent son talent et sa notoriété.
Et le film saisit aussi le son de l'époque : celle des droits civiques, de dénonciation du racisme systémique envers les Afro-Américains, d'opposition à la guerre du Vietnam.
Avec ses protest songs, Bob Dylan rencontre le succès et devient une star. Il se fait acclamer en ouvrant un concert avec ce qui est devenu un classique, l'hymne du changement : « The time, they are a changin ».
Timothée Chalamet interprète lui-même les chansons de celui qui devient une star de la folk. Il a pris des cours de chant et de guitare, et sa performance se révèle très convaincante, même si la voix est moins nasillarde que l'originale.
Timothée Chalamet que Bob Dylan lui-même a adoubé sur ses réseaux sociaux, salué également par Neil Young, est nommé pour l'Oscar du meilleur acteur cette année.
Le film s'achève en 1965 avec la métamorphose de Dylan en chanteur rock, lui qui a toujours refusé de se laisser emprisonner dans quelque chapelle que ce soit, au risque de s'aliéner ses mentors folk.
On se quitte avec « Like a rolling stone », le titre qui contient le vers « a complete unknown », un parfait inconnu, tant ce biopic, qui assume de prendre des libertés avec l'histoire officielle, parvient à sauvegarder le mystère, l'opacité de Bob Dylan.
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C’est une superstar au Québec d'où il est originaire : le chanteur et auteur compositeur Pierre Lapointe vient de sortir son 15e album, Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abimé. Il signe dix titres drôles et très intimes à la fois.
S’il est une vedette depuis longtemps chez lui au Québec, Pierre Lapointe reste relativement peu connu du grand public en France, contrairement à ses compatriotes Isabelle Boulay, Garou ou encore Cœur de Pirate pour ne citer qu’eux.
Ses albums ont cependant toujours obtenu un succès d’estime depuis ses débuts, il y a une vingtaine d’années. Ce garçon de 43 ans - à l’allure de dandy - aime brouiller les pistes : tantôt rock, tantôt pop et tantôt chanson plus classique. Pour ce nouveau disque, il s’est lancé un défi : renouer avec la tradition de la grande chanson française, celle qui a rythmé les années 60 et 70 et donc ses propres années d’adolescence : « Je sentais que c’était important de revenir à cette approche très romantique et théâtrale, explique-t-il. Je suis un enfant de Barbara, Brel, Boris Vian, mais aussi de Bjork et de Beck par exemple. Mais la chanson française traditionnelle a toujours été la base pour moi. »
En dix compositions drôles et parfois bouleversantes (avec de nombreux clins d’œil notamment à David Bowie, Michel Legrand ou Léo Ferré entre autres), Pierre Lapointe raconte avec pudeur les craintes, les espoirs et le temps qui passe...
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Ensemble de musique sans frontières, Duplessy & les Violons du Monde sont en tournée en France pour présenter leur quatrième album The Road With You (traduit par « La route avec toi »). Onze titres aux accents pop, jazz, folk et cinématographiques, où cinq violonistes des quatre coins du monde et un contrebassiste croisent leurs archets avec le guitariste français Mathias Duplessy pour un road-movie en musique.
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Jamie XX, de son vrai nom Jamie Smith, est un DJ, producteur, bassiste et compositeur londonien de 36 ans.
Son deuxième album solo In Waves sorti en juin 2024 a été plébiscité par la critique internationale. C’est une véritable pépite de dance music, façonné de disco et de mélancolie solaire, de basses puissantes et de puzzles d’échantillonnages funky. C’est surtout son brassage insensé de sonorités et sa science de la construction mélodique qui font la force de ce grand disque de pop électronique.
Jamie XX s’est d’abord fait connaitre au sein du groupe The XX. Dès la sortie de son premier album intitulé XX en 2009, le trio devint phénomène : lauréat du prestigieux Mercury Prize du disque britannique de l’année, Disque de platine en Grande-Bretagne et Disque d’or en France. Et ces trois gamins qui avaient alors 20 ans, devenaient des stars mondiales, notamment avec le titre « Crystalised ».
Sur ce nouvel album, on retrouve la voix de Romy Madley Croft, la chanteuse culte de The XX, mais aussi d'autres invités. Autour de lui, un casting cinq étoiles : Panda Bear, figure incontournable du rock expérimental new-yorkais, Honey Dijon, DJ, chanteur et icône transgenre de Chicago ou encore Robyn, chanteuse d'avant-garde suédoise sur le morceau disco « Life ».
Faire trémousser les gens sur la piste, c’est le credo de Jamie XX depuis la sortie de son premier essai solo In Color en 2015. Ce génie est né en 1989. Il apprenait donc à marcher lorsque la jeunesse anglaise communiait dans des rave parties. Cet album rend hommage à cette culture dance. Et il y apporte un admirable tribut. En dix ans, ce magicien du mixage, est devenu le chef de file d'une nouvelle génération de DJ’s britanniques, audacieuse et érudite.
In Waves est le deuxième album solo de Jamie XX qui est en tournée mondiale et en concert le 21 mars 2025 à l'Adidas Arena de Paris.
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La Martinique nous offre de nombreux talents grâce au shatta, ce style musical qui trouve ses origines dans le dancehall jamaïcain et dont Maureen est la reine.
À 24 ans, Maureen est l’une des cheffes de file du shatta, avec Kalash, dont elle est la protégée, mais aussi ses homologues Sharon ou Meryl. Mais qu’est-ce que le shatta ? C’est la version martiniquaise du dancehall jamaïcain, qu'on appelait auparavant le raggamuffin. « Shatta » est un terme issu de l’argot jamaïcain « shotta », qui signifie « gangsta ». Mais en martiniquais, cela veut dire « c’est bien », voire « très bien » ou encore « ça tue ! ». Comme diraient certains : « c’est shatta ».
À la conquête des soirées branchées de la métropoleLa maison de couture Thierry Mugler va utiliser lors de sa collection printemps été 2021 le titre « Tic » et mettre un sacré coup de projecteur sur cette nouvelle artiste antillaise Maureen, originaire de Dillon, un quartier de Fort-de-France. Et Maureen voit grand dès son plus jeune âge. Elle va très vite aduler l’univers musical jamaïcain au point d’hésiter à rejoindre l’île pour s’adonner à sa passion, la danse dancehall. Mais elle se voit plutôt en femme d’affaires et en artiste accomplie comme ses mentors, la Jamaïcaine Shenssea ou la star Rihanna. Elle va donc se faire connaitre et multiplier les collaborations.
Paroles vulgaires et références sexuellesLe shatta suit les mêmes codes que le hip hop. Il vient de la rue et est brut de décoffrage. C’est un style complètement décomplexé, à l’image de ce qui se fait dans le hip hop féminin aux États-Unis ou dans le dancehall en Jamaïque. Les femmes prennent en main leur carrière. C’est leur image et leur liberté de parole qui est en jeu. Elles expriment toutes leurs émotions et leur rage dans un esprit provocateur, mais festif. On comprend pourquoi cela marche autant dans le monde entier.
« Lass Palé » veut dire « Arrête de parler ». C'est le nom du nouveau single de Maureen, la reine du shatta.
Un titre à retrouver, avec le reste de la playlist RFI sur toutes les plateformes musicales : Deezer / Spotify / YouTube
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L’artiste brésilien João Selva est chanteur, compositeur et multi-instrumentiste. Il vient de sortir son 4e album studio intitulé Onda (qui signifie « la Vague »). Un disque de 14 titres qu’il a enregistrés en France et dont les arrangements sont signés de son complice de toujours : le bassiste Bruno Patchwork.
La musique de João Selva est un mélange détonnant qui se nourrit aussi bien du semba angolais que du zouk caribéen ou de la rumba congolaise. Une fois ces ingrédients mélangés à la samba, l'ensemble donne une redoutable machine à danser et à rêver.
Ce disque, Onda, João Selva en a eu l’idée en janvier 2024 après avoir sillonné longuement la côte brésilienne. Il y a croisé les maîtres de la culture populaire de son pays et a baigné dans l’euphorie populaire qui accompagne le carnaval brésilien. Produit à son retour, ce nouvel album regorge en toute logique de l’énergie, des paillettes et des couleurs de cette manifestation unique en son genre.
João Selva est natif de Rio et s’est installé à Lyon en France depuis quelques années. C’est là qu’il travaille aux côtés de son complice le bassiste Bruno Patchwork qui a réalisé les arrangements des 14 morceaux de cet album, comme ceux des trois disques précédents.
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Le deuxième album solo Lobster Coda de l’Islandais Kaktus Einarsson émerveille avec ses rêveries sonores, entre balades atmosphériques et évaporation contemplative.
Pour sa 39e édition, le festival emblématique Eurosonic basé à Groningue aux Pays-Bas, programme plus de 300 jeunes groupes venus des quatre coins de l’Europe jusqu’au 19 janvier 2025. À cela s’ajoutent trois mille professionnels de labels, programmateurs et responsables de festivals internationaux, en quête de la perle rare sur les 30 scènes dispersées dans cette ville étudiante. C’est tout simplement l’un des plus grands évènements de découvertes au monde et surtout un tremplin pour les jeunes artistes émergents.
Parmi eux, un prodige islandais : Kaktus Einarsson. C'est un chanteur et compositeur de 32 ans. Son nouvel album dansant et hypnotique autant qu’électronique, audacieux dans ses fusions entre pop et musique classique contemporaine, a été acclamée par la critique musicale.
Enfant précoce, il baigne dans la musique dès son jeune âge. En 1999, il n’a que 10 ans lorsqu'il intègre le groupe de rock expérimental Ghostigital créé par son père, co-fondateur en 1986 de The Sugarcubes, le premier projet au succès mondial de la célèbre chanteuse, Bjork.
Très vite, Kaktus Einarsson est devenu l’un des fers de lance du pop rock européen. D’abord, avec son groupe de darkwave Fufanu, et maintenant en solo parce que sa musique est ouverte à tous les genres et aux artistes de toutes les générations. Puis, il fait partie des musiciens chanceux qui trouvent immédiatement le son et l’approche qu’ils cherchent. Et surtout, ses collaborateurs lui font confiance et le soutiennent de manière indéfectible. En l’occurrence, la superstar britannique Damon Albarn en duo avec lui sur le titre « Gumbri ».
Cet album, c’est une illustration de la philosophie de Kaktus Einarsson. Grandi dans la capitale Reykjavik, entre grands espaces volcaniques et lacs gelés, ses chansons contemplatives et introspectives, parlent d’émotions sans filtre. C’est propre et épuré. Elles évoquent aussi la musicalité du vent et de l’océan pour se connecter à la nature.
À la tête de projets innovants et variés, il est sans doute actuellement l’artiste de la nouvelle génération le plus créatif d’Islande. Un éclectisme payant pour celui qui a déjà assuré les premières parties des concerts de Radiohead, Red Hot Chili Peppers et Blur. Tout le disque Lobster Coda, s’écoute comme un conte merveilleux au pays des aurores boréales.
Kaktus Einarsson sera en concert le 15 février 2025 au Supersonic Records, à Paris.
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Le choix musical s'intéresse à une des bonnes surprises folk rock de ce début d'année 2025. Elle s'appelle Flora Hibberd et c'est une révélation, l'autrice compositrice et interprète franco-britannique installée à Paris depuis une dizaine d'années sort un premier album folk rock très remarqué intitulé Swirl (« Tourbillon »). L'artiste de 29 ans a entamé une tournée de concerts en France et à Londres et elle sera en mars à La boule noire à Paris.
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Né en Côte d'Ivoire et élevé en France, Toma Sidibé transmet depuis 25 ans des messages engagés à travers des rythmes africains. À 51 ans, ce passeur entre les cultures et les continents sort Dakan (« destin » en bambara), son septième album en dix titres et trois langues.
À lire aussiToma Sidibé, à la croisée des cultures avec « Dakan »
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C'est le retour d’une superstar. L'ancien Beatles Ringo Starr vient de sortir, ce vendredi 10 janvier, un disque intitulé Look Up. Un album de 11 titres qui est une sorte d’hommage à la musique de son enfance : la country. La plupart des morceaux ont été composés par le guitariste et producteur américain T-Bone Burnett.
Avec ce 21e album studio, l’ex-batteur des Beatles s’offre un petit plaisir en revenant à son péché mignon : la country music. Sur la pochette, il porte fièrement un chapeau de cowboy, ce qui donne tout de suite le ton du disque. Tout comme le premier morceau déposé sur les plates-formes d’écoute : « Time On My Hands ».
À 84 ans, la voix de Ringo Starr est intacte. Il prend manifestement beaucoup de plaisir à dialoguer avec les guitares de T-Bone Burnett, musicien et producteur américain de génie et sans qui ce disque n’aurait sans doute jamais existé. Les deux hommes s’étaient croisés par hasard, il y a un peu plus de deux ans, à Los Angeles. Ils ne s'étaient pas vus depuis les années 70. L’album est né de cette rencontre. T-Bone Burnett a composé neuf des onze chansons de l'opus.
Sur Look Up, Ringo Starr a aussi convié beaucoup de jeunes talents de la scène country comme le guitariste Billy Strings ou la chanteuse Molly Tuttle.
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Chromakopia du rappeur crooner californien, Tyler The Creator est un disque d’une richesse prodigieuse, encensé par la critique internationale.
Étonnant toujours, cet Américain d’ascendance nigériane.Tyler The Creator porte bien son nom. Le rappeur, producteur et réalisateur, mais aussi figure de mode, malaxe avec virtuosité les styles. Soul, r'n'b, jazz, gospel, rap, trap et rock, ornent les 14 titres de son album, classé Numéro un dans neuf pays. Révélé en 2014, à l'âge de 22 ans, il devient une star du hip hop du même gabarit qu'un Kendrick Lamar et remporte le Grammy Award du meilleur album en 2021.
Avec Chromakopia, Tyler The Creator, de son vrai nom Tyler Okonma, désormais 33 ans, fait un retour fracassant avec des titres déroutants, à l’image de « Noid », sous influence Zamrock. La voix que l’on y entend en langue bantoue, il l’a piochée dans un disque de rock zambien de 1977. Plus de que des emprunts, des inspirations, il y a surtout des personnages chez cet artiste atypique. Il se faisait appeler « Baudelaire » sur l’album précédent. Et « Igor » encore avant. Sa musique, riche en couleurs, résonne comme la synthèse de ses multiples visages. Coiffé du traditionnel Amasungu, symbole de différentes vies au Rwanda, masque noir, il parle de schizophrénie sur le morceau « Take Your Mask »
Dans cet album, Tyler The Creator, ressasse ses thèmes de prédilection. Introspectifs et égocentriques, ses textes ne parlent que de lui : perte de son père nigérian mort à sa naissance, déracinement, peur de vivre dans un monde de téléphones ou tout le monde veut lui serrer la main. Succès et paranoïa, il est toujours à mi-chemin entre constat désabusé et sursauts vindicatifs, entre morceaux véhéments et sensibles comme sur « Hey Jane » sur ses déboires amoureux.
Esthète et génie du rap alternatif, Tyler The Creator est au summum de sa liberté créative et le prouve avec ce disque mille-feuilles hyper soigné, où se télescopent remarquablement djembé, percussions, triangle et trompettes de mariachi. Pas de doute, il est devant tous les autres rappeurs américains.
Tyler The Creator est en tournée mondiale et donne deux concerts à l’Accord Arena à Paris les 27 et 28 avril 2025.
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C’est la première grosse sortie musicale de 2025 : le quintet écossais Franz Ferdinand revient avec The Human Fear, après sept ans d'absence.
Refrains pop entêtants, calibrés, riffs de guitares, rythmes disco, dance music : le mélange maitrisé des quinquagénaires fait de nouveau mouche sur cet album de 11 titres dansants.
Cela fait 20 ans que Franz Ferdinand règne sur la planète rock avec 10 millions d’albums vendus, 14 Disques de platine et des tournées mondiales légendaires. L’exploit commence en 2004 avec « Take Me Out », méga tube qui donne un sens à la musique rock et entraînante, un style délaissé par la nouvelle génération au profit du rap.
N’empêche, l’effet du succès est bien réel sur ce quintet créé en 2002 dans un entrepôt désaffecté de Glasgow en Écosse et qui depuis collabore avec tout le gotha du rock, comme les Sparks. Mais les garçons ne sont pas du tout dans le cliché rock.
La preuve : le disque qui sort ce 10 janvier 2025, rallume la flamme du rock’n’roll pour résister au pessimisme, mais aussi au fascisme ambiant. Rappelons qu'ils avaient déjà appelé les Français à contrer l’extrême droite aux dernières élections.
Pour ce nouvel album The Human Fear, justement, le groupe s’attaque aux thèmes de la peur et à la façon de la surmonter à notre époque. Rien de mieux que des chansons toniques pour libérer des molécules de plaisir dans un monde incertain. Et surtout se sentir vivant quand l’existence est menacée par les confits. Ça ne se remarque pas à la première écoute. Mais c’est bien le cas des paroles, notamment sur « Audacious », un titre déstructuré d’une efficacité redoutable, comme ces adeptes de dadaïsme en ont le secret.
Il faut dire aussi qu’entre Franz Ferdinand et la France, c’est une longue histoire d’amour, sublimée par la naissance d’un enfant. Celui d’Alex Kapranos, le chanteur charismatique du groupe avec notre brillante chanteuse nationale, Clara Luciani. Cet amour s’incarne aussi dans le magnifique duo entre les parents, « Summer Wine ».
Voilà pour la séquence people. Sinon, Franz Ferdinand maintient remarquablement son cap exigeant, malgré des tentations de rock pompeux façon Coldplay, loin de l’ADN qui a mis les Écossais en orbite l.
Franz Ferdinand sera en concert à la Cigale à Paris le 27 février 2025
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Il navigue entre reggaeton, hip hop et salsa. Le chanteur portoricain Bad Bunny sort un sixième album à la croisée de la musique électronique de club et des sonorités traditionnelles de Porto Rico intitulé Debí Tirar Más Fotos (traduit par « J'aurais dû prendre plus de photos »). Ses 17 titres voyagent entre introspection personnelle de la star et hommage à son île des Caraïbes.
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Le choix musical avec une star internationale : la chanteuse américaine Melody Gardot. Pour ses vingt ans de carrière, elle a sorti un album qui retrace quelques moments clés de son parcours. Le disque est intitulé The Essential Melody Gardot.
Melody Gardot propose en 24 titres de redécouvrir son évolution artistique. Pour cela, elle a puisé dans ses différents albums, ajoutant à ses grands titres quelques chansons inédites. Ainsi elle reprend « La Vie en rose » d’Edith Piaf ou encore « La Chanson des vieux amants » de Jacques Brel. Parmi les autres surprises, une interprétation en espagnol de « La Llorona », célèbre chanson traditionnelle mexicaine. Il s’agit d’un enregistrement public réalisé lors d’un concert en 2019 à Majorque en Espagne.
On trouve aussi quelques incontournables comme « Baby I’M a fool » ou encore « Over the Rainbow ». Cette chanson est l’une des plus célèbres la fin des années 1930. Elle avait été écrite pour Judy Garland qui l'interpréta dans le film Le Magicien d’Oz.
Melody Gardot, (qui vit à Paris depuis 2017) est devenue une star internationale depuis la sortie de son 2e disque à la fin des années 2000. Pourtant, c’est un événement tragique qui a façonné son existence. A 19 ans, un grave accident de vélo a failli lui couter la vie et l’a clouée sur un lit d’hôpital pendant plusieurs mois. C’est la musicothérapie qui lui a permis dit-elle de s’en sortir et de se réinventer.
La chanteuse de 39 ans repartira sur les routes au début de l’été 2025. Elle sera sur la scène de l’Olympia à Paris pour 8 soirées à partir du 26 juin.
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C'est une des belles voix du rock britannique. La chanteuse et guitariste Nilüfer Yanya a sorti à l'automne un troisième album remarqué, My method actor.
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C'est le troisième album solo de John Cale. Paris 1919 a été enregistré à Los Angeles en 1973. Depuis qu'il a quitté les New-Yorkais du Velvet Underground il y a trois ans, cet album est un peu un retour à ses racines britanniques. Dans Paris 1919 (allusion bien sûr au traité de Versailles), les références au Vieux continent abondent. Le disque est réédité par Domino dans une version remastérisée.
John Cale sera en tournée européenne pour son album POPtical Illusions à partir du 28 février. Il se produira en France le 3 mars au Trianon à Paris.
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Connu pour leur énergie contagieuse sur scène et leur engagement social dans le monde, plus de 30 choristes d’Afrique du Sud du Soweto Gospel Choir fêtent leur Nouvel An à Paris avec quatre concerts au théâtre des Folies Bergère. Au programme : leur dernier album Hope (traduit par « espoir »). Treize titres en anglais et en cinq langues sud-africaines qui rendent hommage aux luttes pour la liberté et la démocratie.
Soweto Gospel Choir du 2 au 5 janvier aux Folies Bergères à Paris, un concert en partenariat avec RFI et France 24.
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