Episódios

  • Le jeu de rôle et l’écriture romanesque sont proches voisins, et ceux et celles qui pratiquent l’un viennent souvent à l’autre ! En quoi les deux activités se nourrissent-elles, mais aussi, quelles sont les différences de pratique à conserver en mémoire ?
    Mélanie n’est pas rôliste, mais elle connaît et situe l’activité et son poids dans l’imaginaire, alors que pour Estelle, c’était sa première école d’écriture ; elle en propose les forces majeures pour le romanesque, en particulier la connaissance d’univers et la plasticité intellectuelle. Lionel liste davantage de différences (notamment la visée ludique du jeu n’est pas celle de la fiction), mais rappelle que l’esprit de cocréation peut être vu comme identique dans les deux activités.

    Références citées
    - Fabrice Colin
    - Jean-Philippe Jaworski
    - Mathieu Gaborit
    - Laurent Genefort
    - trpuver le podcast (Altaride?) ou on était interview
    - World of Warcraft
    - Laurent Kloetzer
    - L’Œil noir, jeu de rôle créé par Ulrich Kiesow
    - JRTM (Le jeu de rôle des Terres du Milieu), crée par Coleman Charlton
    - Son lointain successeur, L’Anneau Unique, créé par Francesco Nepitello et Marco Maggi
    - Rolemaster, jeu de rôle créé par Peter Fenlon, Kurt Fischer et Coleman Charlton
    - JRFR (Le jeu de rôle de Fontenay-aux-Roses)

  • Épisode intime cette quinzaine, sur proposition du poditoire : Mélanie (sur le spectre de l’autisme) et Lionel (trouble obsessionnel-compulsif) livrent ce que c’est d’être auteur·ice neurodivergents. Comment l’aborder, le gérer, et surtout, quels superpouvoirs cela donne pour créer ! (Bien évidemment, leurs histoires sont personnelles, et ne sont pas à prendre comme des généralités.)
    Mélanie livre qu’elle découvre encore beaucoup d’aspects de sa création qu’elle peut relier à des traits autistiques ; et combien le diagnostic a été précieux pour comprendre son approche et l’accepter sereinement vis-à-vis du monde.
    Lionel, à l’inverse, n’est jamais aussi tranquille que lorsqu’il peut passer inaperçu en la matière… Comme les impératifs de la création sont les mêmes pour tout le monde, et il faut apprendre à se connaître et se gérer.
    Les deux s’accordent sur l’originalité du regard que donne la neurodivergence, et la personnalité qui peut apparaître dans les œuvres, ce qui est un superpouvoir !

    Références citées
    - Bienvenue à Gattaca, film d’Andrew Niccol
    - Tim Burton
    - Helena Bonham Carter
    - Edward aux mains d’argent, film de Tim Burton

  • Estão a faltar episódios?

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  • Suite de cette conversation au long cours qui accompagnera toute la saison 8 de Procrastination avec Éric Marcelin, directeur de Critic, à la fois librairie indépendante implantée à Rennes depuis plus de vingt ans et maison d’édition d’imaginaire qui compte dans le paysage français, avec au catalogue Christian Léourier, Laurent Genefort, Lou Jan, Romain Benassaya, Marine Sivan et bien d’autres. Avec cette double casquette et l’expérience des années, Éric a un regard précieux et riche d’enseignements. Suite des échanges sur le versant éditorial dans ce troisième épisode : Éric explique en détail comment se déroule le retravail des manuscrits chez Critic, le but visé, le processus, et propose quelques conseils pour réussir au mieux la soumission de son projet. Il aborde ensuite l’évolution du marché de l’imaginaire en France et ses vœux pour l’avenir.
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  • Les déclencheurs d’écriture diffèrent des consignes en ce qu’ils n’imposent rien, mais proposent : photos, personnages, situations, ils invitent l’auteur·ice à se les approprier pour construire l’histoire de ses vœux sans contrainte. Quelle utilité peuvent-ils avoir au long cours ?
    Lionel s’en sert surtout en atelier pour lancer l’imaginaire des participant·es quand le temps de création est court, et il leur trouve une grande vertu, celle de former une habitude créative d’observation à long terme. Estelle va au-delà : ils apportent le bénéfice de former l’auteur·ice à interroger constamment le monde et à chercher ce qui résonne en soi. Mélanie note aussi que la collision d’éléments, apportée par les déclencheurs, est toujours féconde pour la création. Aucun de trois, cependant, ne s’en sert dorénavant au long cours dans son travail.

    Références citées
    - Oblique Strategies, https://en.wikipedia.org/wiki/Oblique_Strategies
    - Fabien Legeron, https://fabienlegeron.fr/

  • Une saison toute en intensité, après l’écriture du sentiment, de l’émotion, de la violence psychologique, c’est le tour la violence physique. Quelles implications, techniques et approches possible ?
    Lionel avance d’abord que la valeur du visuel n’est pas à ignorer parmi l’attirail des techniques possibles, et qu’il convient de cerner l’horizon d’attente de son récit pour en placer les paramètres. En effet, la violence représente fréquemment la limite, voire une sortie de ces paramètres. Pour l’écrire, Mélanie insiste sur l’immense valeur du sensorium. Enfin, Estelle rappelle l’importance du pacte de lecture, afin d’avoir conscience de l’impact de la violence du récit sur le lecteur et de ce que signifie sa représentation.

    Références citées
    - Street Trash, film de J. Michael Muro
    - Le Vieux fusil, film de Robert Enrico
    - La Ferme aux animaux, George Orwell
    - La série « Game of Thrones », basée sur les romans de G. R. R. Martin.

  • Les recherches sont une activité potentiellement passionnante, mais où il est possible de se perdre sans jamais écrire une ligne… Quelles attitudes, quelles approches à envisager pour réaliser de la documentation quand on veut écrire des histoires ?
    Mélanie commence par rappeler qu’il n’est nullement nécessaire de se documenter pour cela, elle en est l’exemple vivant ! Estelle rappelle en effet que tout cela va dépendre du pacte de lecture ; cependant, les recherches seront nécessaires dans le cas de l’utilisation d’un cadre réel comme une période historique. La recherche a par ailleurs ceci de passionnant qu’elle permet de sortir de préjugés inconscients ! Lionel propose son flux de recherches à deux étages, incluant le « Netflix à idées ».

    Références citées
    - Brandon Sanderson
    - La Chronique des Bridgerton, série TV de Chris van Dusen (adaptée des romans de Julia Quinn)
    - J. K. Rowling
    - G. R. R. Martin
    - J. R. R. Tolkien
    - Actuel Moyen-Âge

  • L’allégorie est la représentation d’une idée abstraite par la métaphore ou un symbole ; technique aussi ancienne que la littérature elle-même, il peut être facile d’en faire un usage un peu excessif. Quelle est la place de la symbolique dans la fiction en 2024 ?
    Pour Mélanie, elle est intemporelle, indissociable de l’art, car elle s’enracine dans le réel. Néanmoins, elle ne doit pas se faire au détriment des événements purs du récit, qui doivent fonctionner sans elle.
    Estelle met en avant les différentes dimensions de la narration, dont la symbolique fait partie, et souligne qu’elle n’est jamais assez forte que lorsqu’elle fonctionne en accord avec l’action et l’émotion.
    Lionel formule le piège de l’intellectualisme, où la ruse de la symbolique prend le pas sur l’émotion ; une allégorie réussie est celle sur laquelle on accepte de lâcher prise, en l’offrant au lecteur et en acceptant qu’il ne la voie pas.

    Références citées
    - Jean de la Fontaine, La Cigale et la Fourmi
    - Stephen King, « La tour sombre »
    - Le règne animal, film de Thomas Cailley et Pauline Munier
    - The Lobster, film d’Efthimis Filippou et Yorgos Lanthimos
    - Peter Greenaway

  • Suite de cette conversation au long cours qui accompagnera toute la saison 8 de Procrastination avec Éric Marcelin, directeur de Critic, à la fois librairie indépendante implantée à Rennes depuis plus de vingt ans et maison d’édition d’imaginaire qui compte dans le paysage français, avec au catalogue Christian Léourier, Laurent Genefort, Lou Jan, Romain Benassaya, Marine Sivan et bien d’autres. Avec cette double casquette et l’expérience des années, Éric a un regard précieux et riche d’enseignements. On passe sur le versant éditorial dans ce troisième épisode : Éric retrace la genèse des éditions Critic, son développement, et surtout sa stratégie en termes de programmation et de communication en tant que maison d’édition à taille humaine.
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  • C’était la grande actualité du domaine technologique en 2023, la mise sur le marché des « Intelligences Artificielles », des algorithmes génératifs de texte type ChatGPT, et Procrastination ne peut pas faire l’économie d’en parler quinze minutes : où se situent ces outils, et peut-on en faire quelque chose pour l’écriture de fiction ?
    Lionel rappelle la définition technique de ces « modèles de langage », en quoi ils ne sont pas des « intelligences » et en quoi le fantasme qu’ils représentent trahit un état d’esprit nocif pour la création. Estelle expose les problèmes éthiques, économiques et sociaux qu’ils soulèvent en termes de viabilité de la création et d’accès à l’expression publique, et met en avant l’importance de la résistance humaine face aux abus.

    Références citées
    - ChatGPT
    - Blake Lemoine et son entretien avec LaMDA (et non LLaMA, qui est un autre modèle) https://cajundiscordian.medium.com/is-lamda-sentient-an-interview-ea64d916d917
    - Stéphanie Le Cam et la Ligue des Auteurs Professionnels https://ligue.auteurs.pro
    - Blade Runner, film de Ridley Scott
    - Kelly McKernan
    - Le Monde
    - La Caisse d’Allocations Familiales française, qui doit se demander pourquoi elle est citée ici : ça n’est pas pour de bonnes raisons
    - La Charte des Auteurs et illustrateurs Jeunesse
    - Pierrick Marissal, L’Humanité
    - Microsoft
    - X
    - L’affaire du registre ReLIRE, déclaré illégal par la Cour de Justice de l’Union Européenne https://actualitte.com/article/30516/numerisation/l-europe-abat-la-loi-oeuvres-indisponibles-pour-avoir-meprise-les-auteurs
    - Amazon
    - Glaze https://glaze.cs.uchicago.edu/download.html
    - Interview de François Baranger dans Numerama https://www.numerama.com/tech/1221908-les-ia-generent-des-images-mais-pas-de-lart.html
    - Steven Pressfield

  • La meilleure manière de ne pas être coincé avec une date butoir serrée, c’est de ne pas en prendre, mais les impératifs de l’existence ne le permettent pas toujours. Comment survivre face à un délai de production court et une cadence peut-être infernale ?
    Mélanie différencie déjà les sprints et les marathons, qui n’exigent pas la même approche, mais surtout : ne pas accepter ce qu’on ne peut pas tenir ! Et pour cela, une clé importante consiste à se rappeler qu’on ne peut pas travailler à 100% tout le temps.
    Lionel rappelle que la deadline est fréquente dans une vie créatrice, mais n’est pourtant pas l’état naturel de la création, même si elle peut donner en structure. Quoi qu’il arrive, l’important dans une période de tension, paradoxalement, ce sont les pauses, la marge de respiration à conserver.
    Estelle rappelle qu’un auteur en mauvais état écrit mal, ce qui est contreproductif ! Et il est important de connaître son rapport à la pression temporelle, car il est possible d’écrire avec, mais aussi sans. Elle donne quelques astuces pour calibrer intelligemment ses dates butoir notamment quand on commence…

    Références citées
    - Douglas Adams

  • Un commencement est un moment d’une délicatesse extrême, disait l’autre, mais la fin aussi : cette quinzaine, astuces et techniques pour la trouver et la réussir. Pour Mélanie, chaque type de texte impose ses nécessités en la matière, mais elle explique en quoi la fin dirige son écriture, tout en visant à un effet de résonance avec le lecteur, ce qu’elle décrit comme un fin en « points de suspension ».
    Pour Lionel, la connaître est impératif pour ne serait-ce qu’écrire, car elle justifie le projet et le voyage même ; c’est cette vision claire qui va dicter et orienter tout le récit.
    Estelle s’interroge beaucoup sur le sens que l’on donne en arrêtant l’histoire à un moment donné ; elle apprécie une certaine justesse de dosage dans une conclusion, à la fois dans l’ouverture, la nuance, la résonance symbolique et surtout la place qu’elle laisse au lecteur pour l’habiter.

    Références citées
    - « La Tour sombre », série de Stephen King
    - Jean Giono, Un roi sans divertissement
    - George Orwell, 1984
    - « Game of Thrones », série dérivée de l’œuvre de G. R. R. Martin
    - « Les Chroniques des Crépusculaires », série de Mathieu Gaborit
    - Guest star : Lucie

  • De l’influence que l’on redoute pour conserver sa voix, son originalité, au suivi aveugle d’une formule, que sont exactement les codes littéraires, et surtout, où se trouvent leurs limites et leurs bénéfices ? Faut-il réinventer la roue ?
    Estelle rappelle, exemples à l’appui, que pour les briser, il faut d’abord les connaître ; et notre époque a soif d’œuvres qui brisent certaines représentations surannées. Pour Lionel, les codes de la forme narrative qui ont traversé les époques présentent peut-être un intérêt parce qu’ils sont transparents, ce qui permet de déplacer l’effort mental du lecteur sur un discours ou un message. Mélanie appuie vigoureusement !

    Références citées
    - Élisabeth Vonarburg
    - J. R. R. Tolkien
    - Elantris, de Brandon Sanderson
    - Guy Gavriel Kay
    - « Abyme », diptyique de Mathieu Gaborit
    - Courtney Solomon (qui a réalisé le Donjons et Dragons de 2000)
    - Peter Jackson et ses adaptations du Seigneur des Anneaux
    - Notre-Dame des Fleurs, de Jean Genet
    - Pablo Picasso

  • Suite de cette conversation au long cours qui accompagnera toute la saison 8 de Procrastination avec Éric Marcelin, directeur de Critic, à la fois librairie indépendante implantée à Rennes depuis plus de vingt ans et maison d’édition d’imaginaire qui compte dans le paysage français, avec au catalogue Christian Léourier, Laurent Genefort, Lou Jan, Romain Benassaya, Marine Sivan et bien d’autres. Avec cette double casquette et l’expérience des années, Éric a un regard précieux et riche d’enseignements ; c’est notamment l’occasion de découvrir le métier de libraire, souvent mal connu des auteurs.
    Dans ce deuxième épisode, Éric parle des défis économiques et technologiques qu’affronte la librairie dans les années 2020, de l’avènement du livre électronique à la concurrence des grandes plate-formes en ligne, en passant par l’impact de la couverture sur l’acte d’achat et les réalités mal connues du métier à connaître.
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  • Cette quinzaine, Procrastination rentre dans le détail technique de cet outil fréquemment recommandé : quels outils, quelles méthodes pour construire la chronologie de son récit ? Lionel (qui essaie très fort de ne pas transformer l’épisode en panégyrique pour Aeon Timeline) propose de l’utiliser pour la construction a priori, tant que pour vérifier la cohérence des fils narratifs a posteriori. Estelle ajoute à cela les ruptures intéressantes que le récit peut proposer, comme les retours en arrière et sauts en avant ; la chronologie peut ainsi s’avérer un outil précieux pour dynamiser sa narration. Mélanie rappelle qu’on peut aussi toujours écrire des récits qui permettent de faire l’abstraction de tout ce bazar !

    Références citées
    - Simon Pinel
    - Jérôme Akkouche
    - Suzanne
    - Aeon Timeline, https://timeline.app
    - Agatha Christie, Le Crime de l’Orient-Express
    - Zglubulus et strabadas, unités proposées au système international
    - Scrivener, https://www.literatureandlatte.com
    - Ulysses, https://ulysses.app
    - Les Raisins de la colère, John Steinbeck

  • Une certaine concentration actuelle des attentes du marché sur la tension narrative, le conflit, le rythme peut faire crainte la difficulté d’écrire des relations peut-être saines ou pacifiques entre personnages. Peut-on le faire ? Comment écrire de l’enjeu et de la tension sans tomber dans la cruauté et la violence ?
    Pour Estelle, justement, un premier levier consiste à prendre conscience que celles-ci ne sont pas obligatoires ; au contraire, s’en abstenir permet de marquer du contraste. Ensuite, il convient d’accepter que dans un monde sombre aux événements âpres, les relations ne sont pas forcées de suivre le même motif.
    Mélanie souligne justement, exemples et choix de narration à l’appui, la puissance que ce contraste entre normalité et cruauté peut acquérir dans un récit.
    Pour Lionel, la difficulté s’enracine dans une compréhension restrictive ce qui fait un conflit narratif et sa tension, lesquels peuvent sortir du modèle frontal, interpersonnel et intense pour aborder quantité d’autres façons de raconter.

    Reférences citées
    - L’Armée des ombres, film de Jean-Pierre Melville
    - The Last of Us, série de Neil Druckmann et Craig Mazin
    - Harper Lee, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
    - J. R. R. Tolkien, Le Seigneur des anneaux
    - Star Trek, série créée par Gene Roddenberry
    - Ted Lasso, série de Bill Lawrence, Jason Sudeikis, Brendan Hunt et Joe Kelly
    - Doctor Who, série créée par Sydney Newman et Donald Wilson

  • Écrire l’émotion et le sentiment au-delà des bouleversements et des chocs constitue un exercice délicat où l’équilibre et l’adresse sont souvent subtils. Quelles astuces et techniques pour raffiner l’aspect émotionnel de son histoire ?

    Estelle remet en avant le vieil adage du « show, don’t tell », mais le pousse plus loin encore en proposant de tisser les émotions des personnages dans la narration même et la voix du récit. Mélanie aime la narration à la première personne pour l’immédiate accessibilité du sentiment, qu’elle aborde et ressent comme une actrice ; elle met par ailleurs l’accent sur l’irrationalité que peuvent présenter les réactions humaines, ce qui offre de l’intérêt et de l’inattendu. Lionel met l’accent sur l’expression personnelle du ressenti du personnage dans le moment idoine de la narration davantage que sur l’émotion ressentie elle-même, et rappelle que la dramatisaton même du sentiment peut constituer un puissant levier narratif.



    Références citées

    - Flaubert, Madame Bovary
    - H. V. Gavriel
    - Star Trek: Picard, série d’Alex Kurtzman
    - Les chats

  • Pour sa huitième saison, Procrastination a le plaisir de recevoir Éric Marcelin, directeur de Critic, à la fois librairie indépendante implantée à Rennes depuis plus de vingt ans et maison d’édition d’imaginaire qui compte dans le paysage français, avec au catalogue Christian Léourier, Laurent Genefort, Lou Jan, Romain Benassaya, Marine Sivan et bien d’autres. Avec cette double casquette et l’expérience des années, Éric a un regard précieux et riche d’enseignements ; c’est notamment l’occasion de découvrir le métier de libraire, souvent mal connu des auteurs.

    Dans ce premier épisode de notre conversation au long cours, Éric dévoile les mécanismes concrets du fonctionnement d’une librairie et de la distribution d’un ouvrage à partir de sa sortie de chez l’imprimeur ; la sélection des titres en rayonnage ; la gestion de l’équilibre entre nouveautés et fond ; le temps de vie d’un livre sur l’étal du libraire.

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  • Dernier épisode de la saison, et comme la tradition s’est installée, retour annuel sur vos commentaires et questions concernant tout le podcast jusqu’ici, avec un invité très spécial : Jérôme Akkouche, auteur de Lupus in Fabula, aux éditions du Chat Noir ! Suite à une remarque faite par Estelle dans l’épisode « Se mettre dans l’écriture » (sO7e15), Jérôme offre très gentiment son retour d’expérience à la question brûlante : « Comment fais-tu pour te mettre dans l’ambiance de ton récit rapidement et vaincre la résistance ? »
    D’autre part, il est question de baselines et de blurbs en couverture ; de quoi s’agit-il, et est-ce que ça fait vendre ?
    Comme toujours, le meilleur endroit pour proposer commentaires, retours et converser avec nous sur le podcast est le forum Elbakin.net : https://www.forum-elbakin.net/index.php

    Références citées
    - Floriane Soulas
    - Chris Vuklisevic
    - Les éditions ActuSF
    - Publisher’s Weekly
    - Morgan of Glencoe
    - Éric Marcelin, directeur de la librairie et des éditions Critic

  • Comment s’orienter à long terme si l’on souhaite peut-être publier régulièrement, si l’on a envie de construire ce qu’on appelle communément une « carrière » – à quoi cela ressemble, et comment l’aborder ?
    Mélanie n’a jamais voulu vivre à plein temps de l’écriture ; avoir une autre activité (la traduction) était le bon choix de vie et professionnel, et elle invite donc à réfléchir sur le bien-fondé de vouloir vivre purement de son art. Pour Estelle, cela correspond bien à son caractère, mais elle avertit sur la difficulté de vivre de l’écriture et le danger de se fixer cet objectif. En revanche, il est possible d’organiser son parcours conformément à ses envies artistiques !
    Lionel propose trois piliers à garder en tête pour une carrière : la liberté de création (le plus important !), l’angle d’approche commercial, et la maturité technique, prenant en compte le fait que le métier change constamment.

    (Note : à 12'37, Estelle voulait bien sûr parler d’« auteur fantasme » et non d’« éditeur ». Notre poditoire aura sans nul doute rectifié de lui-même)

    Références citées
    - « Les Archives de Roshar », saga de Brandon Sanderson
    - Tata Estelle et ses bons conseils

  • Prenons de la hauteur : cette quinzaine, Procrastination s’intéresse à l’évolution des méthodes de travail dans le temps, aux mutations de long terme dans l’approche de l’écriture – si elles existent !
    Lionel compare la pratique artistique à un apprentissage éternel similaire à celui des arts martiaux, où la maîtrise est davantage un processus qu’un état. Pour Estelle, avant toute chose, tous les projets sont différents, mais l’expérience est heureusement utile. Elle met en avant l’importance du milieu littéraire et l’évolution des contextes éditoriaux dans la construction d’une œuvre, et de la conversation qu’établit celle-ci avec son époque. Mélanie parle davantage d’évolution personnelle au fil des ans plutôt que de changement de méthode pratique, et expose comment, plutôt que de s’en tenir à de la technique, elle suit toujours davantage ce qui l’appelle naturellement.

    Références citées
    - J. R. R. Tolkien
    - Stardew Valley, jeu vidéo édité par Chucklefish Games
    - Animal Crossing, licence de jeu vidéo éditée par Nintendo