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C’est bien sûr la presse américaine qui est la plus préoccupée par ces Incendies hors normes. « Comme une grande partie de la Californie, Los Angeles a connu le feu. Mais cette fois-ci, c’est différent », écrit le Washington Post. « L’ampleur de la catastrophe, les vents qui la propulsent sans cesse, c’est une catastrophe tirée d’un film hollywoodien, un cauchemar bien réel qui se joue dans l’usine à rêves de l’Amérique ». Sur les photos, on voit les flammes qui ravagent Pacific Palisades, les arbres, pliés par le vent, les maisons... tout brûle… dans une orgie de couleurs rouge, jaune, orange… Le reporter du Washington Post a rencontré, Lewis Marvin, un habitant de 47 ans, « qui a passé des heures à remplir des poubelles d’eau et à arroser le centre culturel où il travaillait avec un tuyau d’arrosage ». « Quand les braises l’ont atteint, il a plongé dans un réservoir d’eau. Puis il s’est enfui lorsque la fumée est devenue trop épaisse ».
Attention, dangerEt cette fumée est particulièrement dangereuse. C’est ce que souligne le Wall Street Journal. « Les feux se déclarent souvent dans des zones urbaines, créant une soupe toxique de fumée, de cendres et de substances nocives qui peuvent être dangereuses, voire mortelles ». Le quotidien américain qui s’est renseigné auprès de médecins et d’experts en santé publique, ajoute que « l’incinération des plastiques, des métaux et des autres matériaux utilisés pour la construction, libère des produits chimiques et des gaz dangereux ». Et ce n’est pas tout : « vous pouvez être à des centaines de kilomètres et ressentir malgré tout les effets de la fumée sur votre santé », explique le docteur Kari Nadeau, qui a étudié les conséquences des feux de forêt sur la santé en Californie. « Les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies pulmonaires sont les plus à risque de tomber malades », ajoute le Wall Street Journal, au-dessus d’une photo sur laquelle l’on voit une femme à côté d’une autre femme recroquevillée sur un fauteuil roulant, avec en fond la lumière des incendies.
Année recordComme en écho à ces incendies incontrôlés, on apprend que l’année 2024, est « l’année la plus chaude jamais enregistrée ». C’est à la Une du Guardian. « La température mondiale a augmenté de plus d’un degré et demi », précise le quotidien britannique, qui cite l’étude sur le changement climatique réalisée par l’Union européenne, étude qui évoque des « niveaux de chaleur jamais atteints par l’homme moderne ». Le Guardian ajoute que « le réchauffement climatique est principalement dû à la combustion des énergies fossiles, et que les dommages causés aux moyens de subsistance continueront de s’aggraver dans le monde entier, jusqu’à ce que le charbon, le pétrole et le gaz soient remplacés ». En attendant, ajoute le quotidien britannique, « des vagues de chaleur d’une intensité et d’une fréquence auparavant impossibles frappent désormais le monde entier ». « Tout simplement incroyable », titre de son côté le quotidien allemand die Welt, reprenant les propos de Carlo Buontempo, l’un des responsables de l’étude européenne, qui ne veut pas baisser les bras et affirme : « l’avenir est entre nos mains, une action rapide et décisive peut encore influencer l’évolution du climat ».
CatastrophesEn France, le journal Le Monde se penche aussi sur les statistiques de l’année 2024. Le quotidien français explique que la « surchauffe » de la planète, « a entraîné une multiplication des canicules, inondations, sécheresse et incendies. » « Une poussée de fièvre », nous dit le journal, « qui a alimenté une cascade de catastrophes, du cyclone Chido à Mayotte aux inondations de Valence en Espagne, en passant par les incendies au Canada, et les canicules aux États-Unis. » « Les incendies qui ravagent Los Angeles depuis mardi », ajoute Le Monde, incendies « alimentés par la sécheresse et les températures élevées, en fournissent une nouvelle et terrible illustration. »
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C’est le titre de l’éditorial du Washington Post. Et pour cause. Los Angeles en Californie est cernée par les flammes… Le feu fait rage à 6 endroits différents. Le célèbre quartier d’Hollywood est menacé. « Des incendies qui se transforment en énormes lance-flammes, relate le Post, alimentés par les vents de Santa Anna qui soufflent à plus de 150 km/h. Chaque minute, ils engloutissent trois terrains de football, avalant arbres, voitures et vies sur leur passage. (…) De superbes maisons de Malibu, en bord de la mer, propriétés de stars du cinéma, sont dévorées par le feu, sans se soucier du nombre d’Oscars qu’ils ont remportés. L’acteur James Woods, 77 ans, fond en larmes en direct à la télévision, pleurant sa maison de Pacific Palissades et son quartier. “Un jour, vous nagez dans la piscine, dit-il, et le lendemain, tout a disparu“. (…) Le feu brûle tout, se désole encore le Washington Post, de la plage aux montagnes, de Pasadena aux Palissades, des caravanes de Malibu aux manoirs de Pasadena. L’aube se lève dans la fumée noire, révélant lentement un paysage d’enfer plus qu’un réalisateur d’Hollywood ne l’aurait imaginé. »
Le feu… inarrêtable…« Nous ne sommes pas préparés à de tels incendies », soupire pour sa part le New York Times. « Dans des quartiers comme ceux-ci, entre forêt et ville, il est presque impossible de débroussailler suffisamment pour protéger les maisons. Les maisons qui alimentent les incendies. Le feu passant tour à tour de l’une à l’autre. »
Et puis s’interroge le NY Times, « dans quelle mesure cette catastrophe est-elle le résultat des conditions climatiques qui se dégradent ou encore la conséquence des constructions et des populations qui ne cessent d’augmenter ? »
Et le quotidien américain de rappeler les propos d’Eric Garcetti, alors maire de Los Angeles, en 2019 : « il n'y aura jamais assez d'hélicoptères ou de camions de pompiers, jamais assez de soldats du feu, jamais assez d’opérations de débroussaillage pour arrêter cela. La seule chose qui arrêtera cela, c'est lorsque la terre, probablement longtemps après notre départ, connaitra une météo plus prévisible. »
France : dix ans après l’attentat de l’Hyper CacherÀ la Une également en France, « 10 ans après l’attentat de l’Hyper Cacher : la solitude des Juifs de France » : c’est le dossier de Libération.
« Certains l’oublient trop souvent, pointe le journal : pour les Français juifs, l’attentat contre l’Hyper Cacher, au surlendemain de la tuerie à Charlie Hebdo, a été d’autant plus traumatisant qu’il s’inscrivait dans une longue série d’attaques antisémites qui les avaient laissés meurtris et inquiets sur la prise de conscience réelle de ce danger par la société. Avant cette tragédie, il y avait eu les assassinats de Sarah Halimi en 2017 et Mireille Knoll en 2018, le massacre opéré par Mohammed Merah à l’école juive Ozar-Hatorah de Toulouse en 2012 et, en 2006, le kidnapping, la torture et le meurtre d’Ilan Halimi dont les motivations étaient clairement antisémites. Quand on les aligne bout à bout, relève Libération, on comprend les sentiments de vulnérabilité, d’angoisse et parfois de grande solitude ressentie par les Français juifs, et leur besoin de se sentir entendus, rassurés et épaulés par la communauté française toute entière. »
Libération qui veut voir le verre à moitié plein : « les actes antisémites ont certes augmenté ce qui doit être inlassablement condamné, mais globalement, quand on sait que la France accueille les plus grosses communautés juives et musulmanes d’Europe, la société a tenu bon, la haine n’a pas pris le dessus contrairement à ce que les Merah, Kouachi et autre Coulibaly espéraient. »
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« Trump est de retour et le chaos s’installe », s’exclame le New York Times. « Lors de sa conférence de presse hier, Donald Trump a émis le souhait de rebaptiser le golfe du Mexique, par décret présidentiel, en “golfe d’Amérique“. Et puis il n’a pas écarté le recours à la force pour s’emparer du canal de Panama et du Groenland. La famille et les partisans de Donald Trump aiment à dire “Nous sommes de retour !“ Et bien, ils le sont, sans aucun doute. Et quelque chose d’autre était de retour hier dans les salons de de Mar-a-Lago, soupire le New York Times : le chaos et l’inconscience. »
En fait, résume le Wall Street Journal, hier « Trump a exposé les grandes lignes d’un programme de politique étrangère pour son second mandat qui repose non pas sur des alliances mondiales et le libre-échange, mais sur la coercition économique et la puissance militaire unilatérale, même à l’encontre d’alliés. » A savoir, le Danemark, membre de l’OTAN, auquel appartient le territoire semi-autonome du Groenland…
Mais « pourquoi Donald Trump lorgne le Groenland et le Panama ? » Question posée par Le Figaro à Paris. Réponse du quotidien français : en fait, il s’agit de « freiner l’expansionnisme chinois. Au Groenland comme à Panama, l’administration Trump redoute les menées de Pékin. (…) Le réchauffement climatique, que Trump ne reconnaît pourtant pas vraiment, fait fondre la calotte glaciaire, et ouvre de nouvelles routes maritimes commerciales et militaires donnant au Groenland une position stratégique majeure. Les sous-sols de l’île renferment aussi 43 des 50 terres rares nécessaires aux précieuses nouvelles technologies vertes, comme les éoliennes ou la voiture électrique. »
Et pour ce qui est du canal de Panama, Trump, au-delà de ses menaces, souhaite une réduction du droit de passage pour les navires marchand américains…
Jean-Marie Le Pen : « Maréchal, le voilà »A la Une également, la mort de Jean-Marie Le Pen…
Avec cette photo pleine page à la Une de Libération montrant le leader d’extrême-droite posant avec ses deux dogues allemands et ce titre : « Maréchal, le voilà »
Libé affiche donc la couleur… Libé qui a toujours combattu l’homme et ses idées. « Jean-Marie Le Pen est mort, écrit le journal. Il laisse malheureusement en héritage une extrême droite bien vivante. A qui Libération continuera, malgré les vents contraires, de dire “non“. »
« Jean-Marie Le Pen, éternellement non », renchérit Le Temps à Genève. « Jean-Marie Le Pen est et devra rester un inadmissible extrémiste dans les mémoires. Point. Avec la disparition de ce patriarche renié, on se demande dans quelle mesure sa fille politique (les sentiments d’une femme ayant perdu son père lui appartiennent) et le Rassemblement National éprouvent une forme de soulagement. »
En effet, ces dernières années, relève Le Monde, « si Jean-Marie Le Pen ne jouait plus de rôle politique, il continuait à incarner le côté sulfureux de l’histoire d’un groupuscule devenu, en un demi-siècle, un parti de tout premier plan. Plus personne ne se revendiquait de lui ni ne convoquait son souvenir, à part pour ramener le Rassemblement national à sa radicalité. Jean-Marie Le Pen est resté, jusqu’à la fin de sa vie, le réprouvé, le vaincu de l’histoire. L’éternel paria. »
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C’est le titre de l’éditorial du Soir à Bruxelles qui constate que « le 7 janvier 2015, le monde était Charlie. Dix ans plus tard, le monde a changé, pointe le quotidien belge. Etre Charlie, c’était refuser le prêt-à-penser, résister au rétrécissement de l’esprit, accepter la satire sans tabou. Au lendemain de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, où huit membres de la rédaction avaient été exécutés par les frères Kouachi, des millions d’hommes et de femmes ont défilé en paix, à Paris, pour défendre la liberté d’expression. Aujourd’hui, déplore Le Soir, beaucoup ne voudraient plus qu’on dessine ni qu’on rigole. Ils ont oublié qu’être Charlie, ce n’est pas faire semblant : il n’y a rien de pire qu’un dessin de presse qui ne dérange personne. La caricature peut outrager les yeux, les mœurs, les convictions politiques, philosophiques, religieuses… mais ce n’est pas un délit. Etre Charlie, conclut le quotidien belge, c’est cultiver la contradiction, s’opposer aux lois liberticides, refuser les fatwas, user de l’humour contre les dogmes, contre les autoritarismes, contre les cons. »
« Oui mais… »Le Temps à Genève insiste : « dix ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, il est inquiétant de constater que le slogan “Je suis Charlie“ est souvent suivi d’un “oui, mais…“ En matière de liberté d’expression, le mètre étalon ne doit être ni la peur ni l’autocensure, mais la seule loi, martèle le quotidien suisse. (…) Dans ce cadre, rire pour résister, pour soulager ou simplement pour s’amuser ne doit plus jamais être synonyme de mort ou de censure.»
Libération à Paris est sur la même ligne : « les terroristes n’ont pas gagné. Non. Mais le “oui mais“ a gagné les esprits et gangrène la liberté d’expression. L’autocensure a progressé dans beaucoup de têtes. Les terroristes ont distillé un poison lent qui s’attaque à la laïcité. Ils ont donné l’idée à certains, y compris à gauche, que ce combat pour laisser la religion à sa place, dans la sphère privée, loin des valeurs d’émancipation républicaines, n’était pas un combat cardinal. Alors oui, s’exclame Libération, dix ans après, il est vital de se dire “toujours Charlie“. Avec en tête une idée finalement assez simple : mourir pour un dessin est insupportable. Mais aussi avec la conviction que préserver cette liberté-là, fragile, est plus que jamais un combat. »
Vigilance et mobilisation…En effet, complète Le Monde, « au-delà de l’indispensable devoir de mémoire envers les victimes, l’anniversaire des attentats de 2015 doit permettre de rappeler la fragilité de l’héritage universaliste des Lumières. Ni la liberté d’expression – en particulier celle du dessin de presse –, ni le principe de la laïcité, qui respecte les religions mais s’impose à elles et permet le vivre-ensemble, ni l’Etat de droit, qui soumet les incriminations à la loi, ne sont des acquis définitifs, souligne le quotidien du soir. Ce sont des valeurs qui imposent une vigilance de chaque jour, et la mobilisation de tous. »
Enfin, relèvent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « la question ce matin n’est plus tellement d’être ou de ne pas être “Charlie“. Dix ans après les tueries commises au siège de l’hebdomadaire et dans un supermarché casher de Vincennes, ce stade-là est dépassé ; à partir du moment où nous croyons en la République et en ses valeurs, nous sommes tous “Charlie“. Parce que nous n’avons pas le choix, voilà tout. »
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C’était le 6 janvier 2021, le monde entier assistait en direct, stupéfait, à l’attaque du temple de la démocratie américaine à Washington par des centaines d’insurgés qui contestaient la défaite de Donald Trump à l’élection présidentielle.
Le Soir à Bruxelles nous rappelle ces images incroyables : « le vacarme, la fumée, les hurlements sauvages des assaillants, énergumènes peinturlurés escaladant la façade du Congrès des États-Unis, déambulant dans les travées désertées, vêtus de peaux d’ours et de cornes de bison, les cris de douleur des policiers écrasés dans l’embrasure des lourdes portes du Congrès ou battus au sol à coups de barres en métal : ce sont les instantanés furieux d’un putsch mal ficelé, en ce glacial 6 janvier 2021, gravés à jamais dans la mémoire des Américains. (…) Cette jacquerie à l’américaine échoua d’un rien ». Mais, s’exclame Le Soir, « la fronde, puissante, solidement ancrée dans les vastes terres du Midwest, de la Rust Belt et de la Sun Belt, demeure. Donald Trump, cet apprenti sorcier appelé à succéder à Joe Biden à la Maison-Blanche, a juré de libérer les 1500 condamnés du 6-Janvier. L’Amérique, malade de désinformation, a perdu le sens commun, s’emporte le quotidien belge. Tous les sondages le confirment : un Américain sur trois croit le FBI responsable du 6-Janvier ; la même proportion n’y voit qu’une prolongation légitime du débat politique et soutient l’idée d’un pardon des émeutiers ; 15 % approuvent carrément la prise d’assaut du Capitole ».
« Je me demande parfois pourquoi j’ai risqué ma vie… »Dans le New York Times, le sergent Aquilino Gonell se souvient avec effroi… « Pour avoir fait mon devoir de sergent de la police du Capitole, j’ai été battu et frappé par des émeutiers enragés sur tout le corps, jusqu’à ce que je sois couvert de mon propre sang. J’ai été blessé à la main, au pied et à l’épaule. J’ai cru que j’allais mourir (…).
Au cours des quatre dernières années, j’ai été dévasté d’entendre Donald Trump répéter sa promesse de gracier les insurgés le premier jour de son retour au pouvoir. (…) Je me demande parfois pourquoi j’ai risqué ma vie pour défendre nos élus d’une foule manipulée par Trump, pour le voir revenir au pouvoir plus fort que jamais ».
« Nous ne devons pas oublier… »4 ans après donc, le Capitole sera sous les projecteurs ce lundi, avec la cérémonie de certification de l’élection présidentielle. Et dans une tribune publiée par le Washington Post, le président Joe Biden met les points sur les i : « pendant une grande partie de notre histoire, cette procédure a été traitée comme un acte de routine. Mais après ce que nous avons tous vécu le 6 janvier 2021, nous savons que nous ne pourrons plus jamais la considérer comme acquise. (…) Nous ne devons pas oublier. (…) Quatre ans plus tard, en quittant mes fonctions, poursuit Joe Biden, je suis déterminé à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour respecter le transfert pacifique du pouvoir. Mais, nous ne pouvons pas oublier ce 6-Janvier. Nous devons nous en souvenir comme d’un jour où notre démocratie a été mise à l’épreuve et a triomphé. Et se souvenir que la démocratie - même en Amérique – n’est jamais garantie ».
Qui sera gracié ?Le Wall Street Journal s’interroge : jusqu’où ira Trump dans sa volonté de gracier les insurgés ? « “Une grande majorité d’entre eux ne devraient pas être en prison“, a-t-il récemment déclaré ». Alors, se demande le journal, « qui va-t-il gracier ? Cet ex-trafiquant de drogue, qui a frappé des policiers à coups de matraque et qui a été condamné à 5 ans de prison ? (…) Au total, environ 1600 personnes ont été inculpées pour des faits de violence. Et le pardon de ces crimes, estime le Wall Street Journal, serait en contradiction avec la volonté affichée de Trump de préserver l’ordre public, et enverrait un message terrible sur l’acceptabilité de la violence politique commise en son nom ».
Vers une démocratie « illibérale » ?Enfin, le point de vue, plutôt tranché, du Monde à Paris, sur l’arrivée au pouvoir de Donald Trump : « son élection est en soi une atteinte à la pratique démocratique américaine. Repris de justice, condamné pour escroqueries, fraude fiscale, inculpé au titre de sa tentative de renverser par la force le résultat des élections de novembre 2020, Trump n’aurait jamais été éligible en novembre dernier sans l’émergence de pratiques contraires à l’esprit, sinon la lettre, de la Constitution : politisation de la justice, tropisme illibéral du Parti républicain, polarisation idéologique annihilant la pratique du compromis démocratique ».
Et Le Monde de s’interroger : « les États-Unis sont-ils sur la voie de la démocratie dite “illibérale“ ? 2025 apportera un début de réponse ».
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Cet appel à soutenir les Afghanes est lancé par le journal le Soir. « Ne laissons pas les talibans effacer les femmes afghanes », s’exclame le quotidien belge. « Bannies de l’espace public, privées d’éducation, les Afghanes sont invisibilisées par le régime rétrograde des talibans, qui mettent ainsi en péril, l’avenir immédiat de leur pays », ajoute le Soir, qui s’indigne de voir les Afghanes « emmurées vivantes », « alors qu’un nouveau décret oblige à barricader toutes les fenêtres qui permettraient d’apercevoir des femmes chez elles. Une étape de plus dans une politique visant à leur effacement complet de la vie publique », déplore le journal. Quelles réactions de la part de la communauté internationale ? plusieurs pays ont mis en garde le régime des talibans contre un possible renvoi devant la Cour Internationale de Justice. « Autant d’initiatives salutaires », reconnaît le Soir, qui toutefois reste pessimiste, estimant que « pour les jeunes Afghanes, privées de leur avenir, le temps de la justice internationale risque d’être bien trop long. Les Iraniennes, elles, ont constaté que leurs droits n’ont fait que se détériorer au fil des décennies ». « Quant aux Syriennes », poursuit le Soir, « elles sont partagées entre espoir et inquiétude, elles retiennent leur souffle ».
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Niqab noirLes femmes syriennes, dont la presse internationale tente de connaître l'état d’esprit, après la chute du régime de Damas. C’est ainsi que l’envoyée spéciale de Mediapart s’est rendue à Idlib, qui pendant sept ans a vécu sous le régime des islamistes de Hayat Tahrir al-Cham, désormais au pouvoir à Damas. La journaliste du site d’information français, Rachida El Azzouzi a rencontré une dizaine de jeunes filles, « au pied des escaliers de la faculté non-mixte de sciences de l’éducation ». Toutes portent « un niqab noir qui ne laisse apparaître que leurs yeux ». Des jeunes filles ravies de rencontrer une journaliste qui vient de Paris… « Oui, Paris la Tour Eiffel ! », s’exclament-elles. « Ici, on a tout ce qu’il faut pour être heureuse. Et surtout, nous sommes libres », affirme Zainab, âgée de 28 ans, qui exprime son « ras-le-bol » « d’entendre dans les médias occidentaux qu’Idlib serait une miniature de l’Afghanistan ». « On suit la charia, mais ce n’est pas Kaboul ici », dit-elle. « Je peux étudier, travailler, conduire, me maquiller. Je porte le niqab, mais personne ne m’y oblige, c’est mon choix, mon corps ». Toutefois, constate Mediapart, « dans l’espace public dominé par les hommes, la couleur qui l’emporte quand on croise une femme, demeure le noir du voile intégral. Tout en réduisant sa « rigidité » et en se transformant, Hayat Tahrir al-Cham, a maintenu sa radicalité idéologique salafiste ». « Dans les restaurants de la ville », précise Mediapart, « les femmes sont séparées des hommes, poussées derrière des rideaux, à l’abri des regards masculins ».
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Histoire et religionBeaucoup d’interrogations donc, sur le nouveau pouvoir à Damas. Le quotidien italien la Republica, s’inquiète d’une « dérive religieuse ». « Les islamistes changent le contenu des manuels scolaires », assure la Republica, affirmant que « la défense de la patrie », devient ainsi « la défense d’Allah ». « La plupart des changements », ajoute le journal, « concernent la suppression des références à l’ère Assad, tant à Bachar qu’à son père, Hafez ». Mais ce n’est pas tout. Selon le quotidien italien, Nazir al Qadri, qui était auparavant « ministre de l’éducation dans l’administration d’Idlib », a également suggéré « d’éliminer l’étude de la théorie de l’évolution » (…) il aurait aussi demandé de « corriger une interprétation, à ses yeux erronée, d’un verset du coran mentionnant ceux qui ont mérité à la colère d’Allah, le traduisant par une référence aux chrétiens et aux juifs ». « L’ancien ministre », précise la Republica, « se défend en assurant qu’il ne s’agit que de propositions ». Mais sur sa page Facebook, nous dit le quotidien italien, « les commentaires du type : "qui vous a donné le droit d’effacer l’histoire de la Syrie ?", se multiplient ».
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L'enquête sur l'attentat du Nouvel An porte principalement sur le profil et la personnalité de l’homme qui a foncé sur la foule avec son véhicule, tuant 14 personnes. Les enquêteurs (et les journalistes) tentent d’en savoir plus pour déterminer les motivations de Shamsud-Din Jabbar, « 42 ans, un vétéran de l’armée » précise le Washington Post qui a retrouvé d’anciennes connaissances du tueur. Comme cet ancien élève, qui était avec lui, « au collège et au lycée », qui le décrit comme « quelqu’un de très calme, très réservé, qui n’était pas un fauteur de troubles ». Le Wall Street Journal raconte de son côté, que la famille de Shamsud-Din Jabbar est « stupéfaite ». Son père et son frère cadet, parlent d’un homme « attentionné, humble, et d’humeur égale ».
Radicalisation« Un gentil garçon, un bon voisin », assurent de leur côté d’anciens voisins, qui se disent « encore sous le choc ». Témoignage recueilli par le Times, qui titre : « Shamsud-Din Jabbar, le gentil voisin qui rêvait de tuer sa famille ». Car c’est semble-t-il ce que prévoyait le terroriste. Le quotidien britannique évoque en effet des vidéos tournées alors qu’il était en voiture, et « dont les enquêteurs pensent qu’elles ont été tournées alors qu’il se rendait à La Nouvelle-Orléans » dans lesquelles Jabbar parle de son divorce, « détaille l’idée d’organiser une fête, et d’attirer les membres de sa famille pour les tuer ». Quant à sa radicalisation, elle est évoquée par le Figaro, notamment. Le quotidien français parle « de la déchéance d’un converti, qui a sombré dans la mécanique de Daesh, après avoir enchaîné les désillusions, des ratés en série qui ont fait le lit de l’idéologie islamiste ». Le Figaro précise notamment qu’il a été condamné à deux reprises pour état d’ivresse, lorsqu’il était dans l’armée, qu’il a enchaîné trois divorces, ainsi que de nombreuses dettes. « On ne se radicalise que dans l’isolement et le ressentiment », assure un expert du terrorisme cité par le Figaro.
Une journaliste italienne emprisonnée en IranÀ la Une également, l’inquiétude de l’Italie pour la journaliste Cécilia Sala, arrêtée en Iran. C’est la Republica, qui évoque cette arrestation. Précisant d’entrée de jeu, que « la libération de la journaliste est liée à celle de Mohamed Abedini, ingénieur iranien arrête le 16 décembre en Italie, à la demande des États-Unis, pour terrorisme ». En attendant, la journaliste de 29 ans, a pu s’entretenir au téléphone avec sa famille, depuis la prison d’Evin. Selon la Republica, elle a raconté « qu’elle était obligée de dormir par terre, sans masque pour se couvrir les yeux, alors que sa cellule, sans fenêtre, est constamment éclairée ». Le quotidien italien rapporte également les propos de la mère de Cécilia Sala, « je ne pleure pas, je suis un soldat, comme ma fille. J’espère que la prison ne la traumatisera pas à vie ». « Aujourd’hui » précise la Republica, « les contacts entre l’Italie et l’Iran pour trouver une solution diplomatique s’intensifient ». Sachant, conclut le quotidien italien, « que la question concerne également, les États-Unis ».
Vacances au soleilLe journal Libération s’intéresse aux vacances de Nicolas Sarkozy pour les fêtes de fin d’année….« Comment a-t-il pu se rendre aux Seychelles, alors qu’il a été condamné à porter un bracelet électronique », s’interroge le quotidien français, selon lequel Giulia, la fille de l’ancien président, âgée de 13 ans, a « partagé des photos paradisiaques sur TikTok ». Pourtant, rappelle Libération, « Nicolas Sarkozy vient d’être définitivement condamné pour corruption et trafic d’influence », dans l’affaire dite « des écoutes ». « Condamné à un an de prison ferme et deux avec sursis, il devrait porter un bracelet électronique ». Seulement voilà, l’ancien président n’a pas encore été convoqué par le juge d’application des peines, qui doit « fixer les modalités de sa détention à domicile ». « En attendant », nous dit Libération, « il est libre de se déplacer comme il l’entend ». D’où les vacances au Seychelles. Nicolas Sarkozy qui n’a de plus pas perdu espoir « d’échapper totalement à la détention à domicile, en usant d’une possibilité réservée aux condamnés de plus de 70 ans, de demander une libération conditionnelle ». Or, explique Libération, « Nicolas Sarkozy aura 70 ans, le 28 janvier prochain ».
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C’est le titre de l’éditorial d’El Pais en ce 2 janvier. Le quotidien espagnol n’est pas franchement optimiste… El Pais s’inquiète tout d’abord du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche : « si ses engagements se réalisent, dans les premières 24 heures de sa présidence, les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient devront prendre fin, sans que l’on sache très bien comment et à quel prix. L’expulsion de millions de personnes installées aux États-Unis, mais qui n’en ont pas la nationalité, devrait également commencer. L’augmentation des droits de douane à l’importation, jusqu’à 60 % pour la Chine, sera préjudiciable à l’économie américaine et, par conséquent, à l’économie mondiale ».
Dans le même temps, poursuit El Pais, l’Europe entre dans « une période de faiblesse en raison de la précarité politique des deux principales puissances du continent : la France et l’Allemagne ».
Pour ce qui est de l’Ukraine, soupire encore le quotidien espagnol, « rien ne serait pire qu’une négociation bilatérale entre Washington et le Kremlin, sans solidarité européenne. Si Poutine sortait vainqueur d'une telle négociation, en obtenant des cessions territoriales et sans garanties suffisantes pour la sécurité de Kiev, l’Europe entrerait dans une dangereuse phase de fragilité face à l'expansionnisme russe ».
Enfin, « au Moyen-Orient, pointe encore El Pais, les faiblesses et les fractures européennes à l’égard de la Palestine sont encore plus grandes. Sans l’UE et sans l’ONU, et avec Trump et Netanyahu qui proposent leur géométrie régionale, les attentes de paix et de stabilité seront faibles et la reconnaissance des droits individuels et collectifs des Palestiniens sera nulle ».
L’Europe doit se réinventer…Finalement, cette année, il y aura « Donald, Vladimir et nous », renchérit Le Soir à Bruxelles. « 2025, une année entamée sous le sceau de l’instabilité mondiale mais où les présidents russe et américain joueront encore un rôle majeur. Et l’Europe ? Elle a du travail pour ne pas être réduite au rang de spectatrice ».
Oui, « l’Europe doit changer », renchérit le Corriere Della Sera à Rome. « Aujourd’hui, la crise n’est pas financière, mais géopolitique, et oblige l’Europe à regarder au-delà d’elle-même et à reformuler son rôle mondial. Tout cela nécessite des outils de coopération encore plus complexes que ceux qui ont été nécessaires pour faire face à la crise de 2008-2012, car ils concernent non seulement la monnaie et les banques, mais aussi la politique industrielle, la défense, la sécurité énergétique et la politique étrangère, et nécessitent des actions innovantes capables de soutenir la demande intérieure sans compromettre la viabilité budgétaire. L’Europe, malgré les réformes des quinze dernières années, est fondamentalement la fille d’un monde qui n’existe plus, souligne encore le Corriere Della Sera. La question est donc de savoir si, telle quelle, elle peut survivre au nouveau contexte international. Un test fondamental sera la défense. Quel que soit le scénario qui prévaut en matière de politique étrangère de Trump – isolationnisme américain ou réaffirmation de son rôle dominant – l’Europe sera contrainte de dépenser davantage en matière de défense ».
Et la France…Pour ce qui est de la France, « 2025 risque de devenir annus horribilis, affirme Libération à Paris. La France, qui fut longtemps le pays le plus stable d’Europe, en est devenue le grand malade à ceci près que le populisme a chez nous deux faces : une d’extrême droite, l’autre d’extrême gauche avec LFI. Les deux partisans de la crise à outrance, qui souhaitent accélérer la décomposition du régime en précipitant la démission de Macron et une élection présidentielle ».
Pronostics…Enfin, le Wall Street Journal à New York se livre au jeu périlleux des prévisions… « Trump va présider à un accord de paix inédit entre Israël et l’Arabie saoudite. Mais cela ne suffira pas à sauver Benyamin Netanyahu, dont le gouvernement de coalition instable s’effondrera. Il n’y aura pas de cessez-le-feu immédiat en Ukraine, car Vladimir Poutine cherchera à gagner du temps. Friedrich Merz (le leader des conservateurs) deviendra le prochain chancelier allemand (à l’issue des élections de février) ».
Et puis, prédit encore le Wall Street Journal, sans trop de risques : « les rêves impériaux de Donald Trump ne se réaliseront pas : le Canada ne deviendra pas le 51e État américain, le Danemark ne vendra pas le Groenland et le Panama refusera de restituer le canal ».
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Le passage à la nouvelle année fait la Une des journaux, ce mercredi 1er janvier 2025. Certains remarquent toutefois que les fêtards sont de plus en plus sages, comme le Financial Times, « les clubbers des capitales mondiales de la fête rentrent chez eux plus tôt », nous dit-on. En Allemagne, on parle même de clubsterben - la mort des clubs. Le quotidien britannique prend l'exemple du Watergate. Cette boîte berlinoise vient de fermer définitivement, après avoir accueilli toute la nuit ses derniers fêtards.
Le Financial Times, qui aime bien les chiffres, a même fait ses calculs. « La proportion des soirées en boîte de nuit se prolongeant au-delà de 3 heures du matin a diminué dans 12 des 15 » capitales de la vie nocturne. Selon le journal, c'est dû notamment à la « popularité croissante des événements et festivals en journée ». Les fameux millenials préfèrent les événements festifs entre «17 et 22 heures ».
Les journaux ce matin sont surtout illuminés de feux d'artifice, pour célébrer la nouvelle année. En images, et même en vidéo, le New York Times montre comment le monde a fêté son passage à la nouvelle année. On voit des feux orangés au-dessus de la Porte de Brandebourg à Berlin, un Arc de Triomphe étincelant à Paris ; Big Ben, lui aussi est encadré d'un bouquet final rougeoyant ... le journal américain montre aussi des Syriens de Damas, sourire aux lèvres, en train, eux aussi, de lancer des feux d'artifice.
2025 sans Bachar el-Assad en SyrieLes Syriens entament leur première année sans Bachar el-Assad depuis 25 ans et ils sont pour la plupart soulagés. La Croix parle même d'une certaine « euphorie ». Le journal français publie un reportage à Damas où « les clients ont retrouvé le sourire », devant une « boulangerie subventionnée ». « Avant on n'avait le droit qu'à sept galettes, désormais c'est douze, se réjouit un grand-père » qui repart les bras pleins.
Les « camions de farine et de combustible alimentent boulangeries et stations essences », observe le journal. Le nouveau pouvoir ferme aussi les yeux sur « les vendeurs de carburant de contrebande en provenance du Liban ».
Une nouvelle année déjà peu réjouissante, pour certains journauxLes journaux ne sont pas forcément enthousiastes, à l'idée d'entrer en 2025. « L'année de tous les dangers », titre même El Pais dans un édito. Le journal espagnol pense surtout au retour au pouvoir du « capricieux, erratique et toujours perturbateur Donald Trump », aux États-Unis. Justement, le président élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier à Washington, fera face à une période de « faiblesse européenne », estime El Pais, « en raison de la précarité politique des deux principales puissances » : l'Allemagne qui attend des législatives anticipées et la France, avec « la fragilité du gouvernement de François Bayrou ».
« L'Europe, au bord du gouffre, est confrontée à une accumulation de menaces à l'horizon 2025 », confirme le Washington Post qui remarque lui aussi que l'Allemagne et la France « semblent pour l'instant pratiquement ingouvernables, leurs partis de centre-gauche et de centre-droit étant discrédités ».
En France, le mea culpa d'Emmanuel MacronEmmanuel Macron « admet les ratés de la dissolution », écrit Le Figaro. « Un premier mea culpa sur la dissolution de l'Assemblée nationale », rebondit Le HuffPost. Le président a reconnu que sa décision de dissoudre cette Assemblée « a produit plus d'instabilité que de sérénité ».
Le journal L'Humanité reconnaît à Emmanuel Macron « une forme d'autocritique », mais lui inflige cette appréciation : « peut mieux faire » et s'agace par exemple d'un « énième satisfecit concernant la réouverture de Notre-Dame ».
Enfin, « comme ses pouvoirs, raille Libération, les vœux d'Emmanuel Macron rétrécissent ». L'allocution a duré « moins de onze minutes, de loin la plus courte depuis 2017 », note le journal.
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Le Premier ministre français, François Bayrou, s'est rendu lundi 30 décembre 2024 à Mayotte, un peu plus de deux semaines après le passage du cyclone Chido. « La visite tardive du gouvernement n'apaise pas les inquiétudes », écrit La Croix, qui raconte les échanges, tendus, entre les habitants et les ministres dépêchés sur place. François Bayrou a annoncé une rentrée scolaire pour le 13 janvier, « je ne vois pas comment ça pourrait être possible », se lamente un enseignant.
Le Premier ministre a visité le collège de Kaweni 2, où « certains murs se sont envolés » lors du cyclone. Il se retrouve notamment "devant une salle de physique-chimie béante sur l'extérieur, laissant entrevoir, décrit La Croix, un arbre tombé au sol et les bidonvilles à flanc de colline ».
Libération détaille « Mayotte debout », le plan du Premier ministre pour reconstruire l'île en deux ans. « Ambitieux », commente le journal, qui se demande si cet objectif « est réaliste ».
Elon Musk refait parler de luiLa presse allemande commente la récente tribune du milliardaire américain Elon Musk, qui, dans un journal allemand, a apporté son soutien à l'AfD, l'extrême-droite allemande. « L'agent électoral », titre le Suddeutsche Zeitung qui rapporte l'indignation d'une grande partie de la classe politique, dans le pays. Et se demande si c'était une bonne idée de publier ce texte à quelques semaines des législatives anticipées.
Le journal en question, Die Welt, se remet lui aussi en question. Une journaliste raconte les débats au sein de sa rédaction. Le titre de son édito : « Pourquoi je n'aurais pas publié cette contribution ». « Une opinion pointue n'est pas encore un danger pour la démocratie », lui répond un collègue dans un autre édito.
Au Royaume-Uni, c'est le Premier ministre qui a du mal avec le milliardaire américain. « Keir Starmer en froid avec Musk », titre The Times, depuis que Musk a affirmé que « très peu d'entreprises » veulent aujourd'hui investir au Royaume-Uni.
Cinq ans après l'apparition du Covid-19, Le Monde retourne à WuhanLe Monde s'est rendu dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, là « où tout a commencé » il y a cinq ans. Le sujet reste « hautement sensible », constate le journal français. Un « jeune homme jette un oeil autour de lui, puis baisse la voix pour prononcer un nom : celui du docteur Li Wenliang », interpellé « pour avoir alerté ses collègues sur la dangerosité du virus ».
D'autres habitants se souviennent : « les hôpitaux n'avaient plus de lit, alors les gens mouraient chez eux ». « Toutes ces rues absolument vides, c'était étrange, comme un mauvais rêve ». Passé ce mauvais rêve, aujourd'hui, « il reste une aigreur », commente un jeune homme, en raison de la réaction des autorités jugées trop lentes pour endiguer la propagation du virus.
L'OMS vient d'ailleurs de redemander des informations à la Chine sur l'origine du Covid.
2024, de bons souvenirs aussiIl n'y a pas eu que des mauvaises nouvelles en 2024, la preuve. En ce dernier jour de l'année, le Washington Post liste « 24 bonnes choses » qui sont arrivées cette année. « Le régime de Bachar al-Assad est tombé », se réjouit le journal américain, qui continue d'égrener : « Notre-Dame a été réparée », « une éclipse solaire totale nous a permis de nous arrêter un instant ».
Le Temps, en Suisse, décide lui aussi de voir le verre à moitié plein et nous fait son inventaire : « En Amazonie, le plus faible taux de déforestation en neuf ans », « les Jeux olympiques ont survécu à tout » ; « on nous promettait le pire et on a vu le meilleur », s'exclame le journal.
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L'ancien président américain Jimmy Carter est mort dimanche 29 décembre 2024 à 100 ans. « Un Sudiste tenace », décrit le Washington Post, qui rappelle qu'il est arrivé au pouvoir, après le Watergate, avec cette promesse : « je ne vous mentirai jamais », « promesse qu'il a tenue », souligne le journal. Avant de revenir sur son « accomplissement le plus marquant », lors de son unique mandat : « les accords de Camp David entre Israël et l'Égypte ».
Les journaux américains admettent d'ailleurs avoir eu tort sur Jimmy Carter. Quand il a quitté la Maison Blanche en 1981, « il était largement considéré comme un président médiocre », rappelle le Washington Post, son unique mandat ayant été marqué par des crises, comme la prise d'otage à l'ambassade de Téhéran. Le journal considère pourtant que « les réalisations de Carter ont été plus importantes et durables que celles de la plupart des présidents modernes ».
Il « méritait nos remerciements et notre respect, pas nos sarcasmes », regrette un éditorialiste du New York Times. « L'Amérique a besoin de plus de Jimmy Carter », titre même le journal qui décrit « un artisan de la paix », « défenseur des sans-abri ».
« Finalement, l'Amérique l'a aimé », profère Le Parisien. Le démocrate « aura vécu assez longtemps, se réjouit le journal, pour voir son image complètement réhabilitée par l'opinion. Ce n'est que justice ». De son côté, The Guardian affiche un bandeau noir sur son site et parle d'un « prophète de l'après-présidence », soulignant l'engagement de Jimmy Carter, après son mandat, pour la résolution des conflits dans le monde.
Guerre en Ukraine : Kiev toujours en quête de munitionsLe Kyiv Post revient sur une « année désastreuse », concernant le soutien américain. Et déplore ces « cinq mois » où « Washington a imposé un embargo quasi absolu sur l'envoi d'armes et de munitions ».
L'Ukraine a bénéficié du soutien des Occidentaux mais « parfois, ce n'était pas suffisant », rebondit Andryi Yermak. Le bras droit du président ukrainien donne une interview au quotidien français Libération, où il estime que l'armée ukrainienne doit impérativement tenir ses positions, pour faire bonne impression à l'administration Trump. « Les Américains aident les forts. Personne n'aime les losers », martèle Andryi Zermak.
Le Premier ministre français à MayotteFrançois Bayrou est arrivé ce lundi 30 décembre 2024 à Mayotte, plus de deux semaines après le passage du cyclone Chido, qui a dévasté ce département français d'Outre-mer. Dans sa Une, Libération publie la photo d'un adolescent au-dessus d'un tas de tôles. « François Bayrou a intérêt à arriver avec du concret », prévient le quotidien, qui rappelle que le Premier ministre, fraîchement nommé à Matignon, avait préféré se rendre au conseil municipal de Pau plutôt qu'au chevet des Mahorais.
La Croix décrit, de son côté, « un défilé ininterrompu de patients » dans l'hôpital de campagne, déployé « pour soulager l'unique centre hospitalier de l'archipel », le CHM. Ce dernier est au contraire déserté, « si vide qu'il en paraît inquiétant », remarque Le Monde. Au départ, les soignants ne pensaient pas que cet hôpital de campagne serait suffisant, mais finalement, il a bonne réputation. Le journal rapporte ce qui se murmure en ce moment à Mayotte :« On a enfin la Rolls-Royce des soins ».
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« La dernière ? Vraiment ? » se demande le quotidien francophone l'Orient-Le Jour dans un éditorial. « Une guerre et un contexte régional écrasant saupoudré de commentaires, de jugements péremptoires et de prédictions. (…) Balayez vite tout ce jacassant fatras et posez-vous les seules questions qui en vaillent la peine » conseille L'Orient-le-Jour. « Deux échéances fatidiques attendent le Liban durant le mois de janvier prochain : l’élection d’un chef d’État et l’expiration de la trêve de 60 jours convenue avec Israël. (...) Compte à rebours qui ne semble pas fouetter un establishment politique habitué à s’en remettre à la brise soufflante du dehors. » peste le journal qui prend cette position rare au Moyen-Orient : « Jamais la neutralité du Liban n’aura paru aussi naturellement de mise ».
À la guerre donc, l’OLJ répond : « Neutralité ». Et il s'explique : « Il ne s’agit pas là du tout de se tenir à distance égale du monde arabe et d’Israël : ni de renier la juste cause des Palestiniens, longtemps défendue avec brio du temps où notre pays brillait par une diplomatie en or massif autant que par ses fabuleux dépôts bancaires (…) Accommodée à la sauce libanaise, la neutralité positive, active, pourrait en revanche se traduire par une salutaire tenue à l’écart des axes régionaux et des aventures guerrières qu’ils impliquent ». Le journal libanais conclut : « Le bourrage de crâne dédié au culte du martyre a amplement fait ses catastrophiques preuves ». Le culte du martyr est ici remis en cause, ce qui est rare dans le débat public au Levant.
Le Kyiv Post compte les morts russes dans la guerre en Ukraine
Sur la page web du Kyiv Post – l'un des principaux journaux ukrainiens — ce n'est pas le culte du martyr, mais plutôt le culte du soldat russe éliminé. Tout en haut de la page : un tableau avec chiffres écrits en rouge. Ce sont les pertes ennemies : plus de 700 000 soldats russes tués, 10 000 chars abattus et 28 navires coulés depuis le début de la « grande guerre ». Aucun chiffre en revanche sur les pertes ukrainiennes.
Le Kyiv Post qui fait ce matin le panorama des territoires ukrainiens occupés par les russes. « L’une des raisons pour lesquelles de nombreux habitants restent dans les territoires occupés et endurent la vie sous l’occupation des russes » explique le journal, « c'est la confiscation de leurs logements. Si une personne s’absente pendant une longue période, son logement est confisqué puis revendu ou « distribué » aux militaires russes ». Le titre qui donne ces chiffres : « 850 000 appartements ou maisons confisqués à leurs propriétaires dans les régions de Zaporijia, Kherson, Donetsk et Louhansk ». Chiffres néanmoins invérifiables.
Le journal français Le Monde s'inquiète de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie
On en a parlé sur RFI : la Nouvelle-Calédonie, territoire français du Pacifique, a perdu son gouvernement mardi dernier. Désaccords entre indépendantistes et loyalistes, gouvernement local jugé trop « mou » pour tenir tête à Paris. Le journal Le Monde se demande quelle sera la stratégie du nouveau ministre français des Outre-mer. Manuel Valls qui se vante d'avoir été formé par Michel Rocard puis Lionel Jospin. Tous deux anciens Premiers ministres ayant conclu des accords historiques pour l'archipel en 88 puis 98. « Mr Valls, écrit Le Monde qui (...) reprochait à Emmanuel Macron ' un entêtement imbécile, irresponsable et criminel ' sur la question de la Nouvelle-Calédonie, paraît en position de mettre en œuvre une ' nouvelle méthode' » espère le journal qui s'inquiète d'un archipel dont l'économie est à genoux.
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« À l'Est, quel nouveau ? », titre en Une ce matin Libération. « Le Moyen-Orient en chantier, la Turquie enchantée », résume le journal français qui explique à quel point Ankara « a gagné le gros lot » avec la chute de Bachar el-Assad en Syrie. Cette chute est « l'une des répliques de ce tremblement de terre qu'ont été les attaques terroristes du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023 ».
L'effondrement du régime pourrait aussi faire vaciller « le pouvoir des mollahs » en Iran, explique Libération. Et cela arrangerait bien sûr Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien. Le quotidien israélien Haaretz estime d'ailleurs qu'Israël pourrait prendre les devants et pourrait « lance[r] d'ici février ou mars une attaque préventive contre les installations nucléaires iraniennes ». Selon l'éditorial, le pays vise plus ou moins l'Iran en répliquant aux frappes des rebelles Houthi du Yémen. « Les Houthis sont considérés comme une nuisance dont il faut s'occuper pour atteindre le véritable objectif : l'Iran ».
Deux jours après Noël, La Repubblica en Italie s'émeut quant à elle du sort de trois bébés à Gaza, morts de froid dans la nuit de Noël. L'éditorialiste du journal écrit directement à l'un d'eux et fait le parallèle avec la naissance de Jésus. « Tu t'appelais Sila, ta cabane était une tente, tu n'es pas née à Bethléem, mais dans une ville de tentes à Khan Younès. [...] Tu es partie ainsi, la nuit de Noël, tandis que le reste du monde se réchauffait au foyer des dîners, de l'affection familiale, des cadeaux, du trop et du vain. [...] Ton père t'a enveloppé dans une couverture, t'a serrée contre lui ; ce n'était pas suffisant ». Le journal publie d'ailleurs une photo du père, tenant le corps de son enfant emmailloté dans une lange blanche.
De nombreuses questions après le crash d'un avion au KazakhstanL'avion reliait Bakou à Grozny, en Tchétchénie, mais a dévié de sa course avant de s'écraser au Kazakhstan mercredi 25 décembre 2024, faisant 38 morts. Il a été « probablement abattu par la défense aérienne russe », titre le Süddeutsche Zeitung. « De nombreuses indications, poursuit le journal allemand, suggèrent que l'avion de ligne a été touché par erreur par les défenses anti-aériennes russes ».
« Derrière les oiseaux, le missile », grince Le Temps, en Suisse, qui fait référence aux explications venues de Moscou. « Les responsables russes ont cité le mauvais temps et une collision avec des oiseaux comme cause possible », explique le Washington Post. Les médias russes, eux, ne commentent pas
Le visage de Manmohan Singh fait la Une des journaux en IndeL'ancien Premier ministre est mort à 92 ans. Le Times of India publie les premières images de l'actuel Premier ministre, Narendra Modi, dans la demeure de Manmohan Singh. Mains jointes, il se recueille au-dessus du cercueil. L'Hindustan Times revient quant à lui sur la carrière de l'homme politique, « considéré comme l'architecte des réformes économiques de l'Inde » qui aura notamment réussi à réduire drastiquement le déficit du pays.
La saison 2 de Squid Game sur Netflix divise la presseSquid Game, la série au succès mondial, revient pour une saison 2 sur Netflix. Les utilisateurs de la plateforme peuvent visionner les sept épisodes depuis quelques heures. « Plus de violence, plus de jeux et plus de plaisir », résume El Pais en Espagne. Les sept nouveaux épisodes mettent en scène ce jeu macabre, où des centaines de candidats endettés, au bord du gouffre, risquent littéralement la mort dans des épreuves toutes plus cruelles les unes que les autres… tout cela pour espérer gagner une somme d'argent monumentale.
« Vibrant », « déconcertant », « Squid Game est le divertissement dont nous avions besoin pour terminer l'année », se réjouit El Pais quand Le Temps, en Suisse, estime que la série « revient sans innover ». La saison « offre un carnage plus stylisé, mais l'histoire stagne », abonde le New York Times. « Les jeux sont faibles », tranche de son côté Libération, pas convaincu à l'idée d'une troisième saison qui devrait sortir dans quelques mois.
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Bilan effroyable d'au moins 250 000 personnes disparues, c'était il y a aujourd'hui tout juste 20 ans. Tout le pourtour de l'océan Indien avait été touché. Notamment la Thaïlande où « l'appel au Tsunami n'a pas été entendu » titre ce matin le Bangkok Post. Le journal interroge la communication gouvernementale qui consiste à mettre en avant la reconstruction des localités touchées par la vague. Et la mise en place de systèmes d'alertes aux tsunamis au large.
« La grande question demeure, lance le journal c'est : est-ce que ce tsunami a aidé le gouvernement à adopter un état d'esprit plus proactif en matière de prévention des catastrophes ? ».
La réponse est « non » pour le Bangkok Post. Le journal grogne : presque aucun exercice anti-tsunami n'est organisé pour préparer la population. Et les systèmes de détection au large sont dépassés. Les fausses alertes sont monnaie courante. Des projets d'avertissement SMS sont en cours, mais avancent à « pas de tortue », condamne le Bangkok Post.
Le gouvernement thaïlandais reste attaché à des « solutions de fortune, au lieu de préparer les gens à faire face à une catastrophe, les fonctionnaires des gouvernements centraux et locaux sont désireux de fournir des articles d'évacuation et de secours après que les catastrophes naturelles ont déjà frappé les communautés ». Le titre conclut : « Mère Nature nous a tapé sur l'épaule il y a 20 ans, nous exhortant à nous préparer. Et nous n'en tenons pas compte ».
Aux États-Unis, le Washington Post fait le lien entre Évangélisme, communauté latino-américaine et vote TrumpReportage en Pennsylvanie, nord-est des États-Unis, avec une rencontre avec des Américains de cette communauté latino-américaine. Leur vote a été déterminant dans la dernière élection. Trump a gagné 14 point au sein de cette communauté d'habitude plutôt démocrate.
L'explication selon le Washington Post vient en partie du succès important du christianisme évangélique, qui a de plus en plus de succès aux États-Unis, surtout parmi les Latinos. Selon le journal, cette croyance « a supplanté d'autres théologies plus traditionnelles centrées sur la priorité accordée par Dieu aux pauvres et aux laissés-pour-compte ».
L'évangélisme est davantage dans l'idée que « Dieu aide ceux qui s'aident eux-mêmes. (…) Le mélange d'espoir, de volonté de réussite et de croyance en un Dieu qui récompense la foi, parfois par des réalisations financières, est devenu dominant à travers les États-Unis », explique le Washington Post. Le quotidien donne la parole aux Latinos qui ont voté Trump : « Kamala [Harris] a dit : "Trump est pour les riches, moi, je me bats pour les pauvres". Mais je ne veux pas être en bas de l'échelle moi », se plaint un membre de cette communauté.
« Rares sont ceux qui ont eu davantage foi dans le rêve américain que les immigrants religieux », selon le journal.
En Syrie, des chercheurs publient une feuille de route pour la période de transitionLes manifestations alaouites le montrent, la Syrie est peut-être une bombe à retardement si un chemin n'est pas tracé vers une transition démocratique par le nouveau pouvoir de Damas. Sur le site internet The New Arab, le Centre arabe pour la recherche et les études politiques publie un mode d'emploi pour cette phase de transition.
« Phase » qui représente « une opportunité de jeter les bases d'un nouveau système politique. Un tel système devrait non seulement chercher à dépasser le régime autoritaire qui a gouverné la Syrie pendant plus d'un demi-siècle, mais aussi à prévenir l'émergence de toute forme de tyrannie à l'avenir », écrivent les chercheurs.
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Noël à Kiev un 25 décembre, ça n'a pas toujours été une évidence... En fait, cela ne fait qu'un an que Noël est fêté officiellement à cette date-là en Ukraine. Jusqu'ici, c'était le 7 janvier, explique le site d'actualité ukrainien Obozrevatel. Le 7 janvier, c'est en réalité le jour de Noël pour les russes orthodoxes. La réforme du calendrier a été une étape nécessaire pour s'opposer à l'idéologie du « monde russe », a annoncé l'Église orthodoxe ukrainienne citée par le journal. Le titre explique : « La transition vers ce calendrier (...) a permis à l'Ukraine de rejoindre la plupart des Églises chrétiennes d'Europe et d'Amérique, qui célèbrent les fêtes de fin d'année le 25 décembre ».
Les Ukrainiens ont en réalité commencé à se tourner vers cette date en 2017. Kiev désignant alors le 25 décembre comme jour férié. Mais ce n'est qu'en 2023, après l'invasion russe dans le Donbass, que le 7 janvier a été supprimé des jours chômés. Aujourd'hui, selon le titre, la plupart des Ukrainiens fêtent Noël le 25, comme les pays occidentaux.
« En Syrie, un Noël teinté de "craintes" pour l'avenir des chrétiens », titre l'Orient-Le JourLe nouveau pouvoir de Damas dominé par Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ex-branche d'al-Qaïda, inquiète des centaines de milliers de chrétiens en Syrie. Et cela malgré de nombreux gestes censés rassurer les minorités. HTS se sent observé : ce sont les traitements réservés à ces minorités qui détermineront leurs relations avec une large partie de la communauté internationale.
L'Orient-Le Jour, quotidien libanais, signe également un long reportage à Idleb, ex-bastion rebelle avant la chute de Bachar el-Assad. La reporter Caroline Hayek décrit : « De plusieurs milliers en 2011, les chrétiens de la ville ne se comptent plus que sur les doigts de la main. (...) L'église Sainte-Marie des grecs orthodoxes, construite à la fin du XIXe siècle et unique vestige du passé multicommunautaire de la ville, a été désacralisée par des combattants d'un groupe jihadistes. Puis endommagée par des raids russes ». Idleb, considérée aujourd'hui comme l'une des villes les plus conservatrices de Syrie.
Le journal britannique The Times lui se souvient du Noël 1914Oui, c'était il y a 110 ans. La Première Guerre mondiale avait commencé depuis six mois et là miracle : une trêve de Noël entre les soldats. Britanniques et Allemands traversent le no man's land pour échanger quelques poignées de main, quelques cadeaux et même jouer au football. Eux qui se tiraient dessus quelques heures auparavant.
Le Times aujourd'hui révèle que parmi les cadeaux donnés aux Allemands se trouvaient des boites pleines d'épices. Cela témoigne d'une chose : que des soldats indiens qui se battaient auprès des anglais ont participé à cette trêve. L'Inde était une colonie britannique à l'époque. Le journal raconte : « Les boîtes d'épices faisaient partie des cadeaux offerts par la princesse Mary aux soldats pendant la guerre. Pour les soldats britanniques, il s'agissait d'un kit de fumeur, mais cela a été jugé inapproprié pour certains membres de l'armée indienne. Au lieu de ça, leurs boîtes étaient remplies d'épices ». Des boites qui viennent donc d'être retrouvées en Allemagne.
Le rôle des Indiens dans la Première Guerre mondiale est très méconnu. Pourtant, plus d’un million d’entre eux ont été déportés par les Britanniques pendant la guerre, souvent pour se battre dans des conditions atroces.
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« Ce flou qui profite encore à Israël », titre le quotidien libanais l’Orient-le Jour alors que le comité de supervision de l'accord de cessez-le-feu doit se réunir ce mercredi. Un cessez-le-feu dont l'Orient-le Jour dresse le bilan. « Une désescalade aux limites floues. Entre raids aériens, tirs d’artillerie et de sommation, rafales de mitrailleuse, détonations de maisons et manœuvres en tout genre de troupes israéliennes recensées quotidiennement au Liban-Sud, sans parler des survols incessants des avions de guerre et des drones, y compris à Beyrouth. »
Des victimes aussi. Parmi elles, selon l'Orient-le-Jour, « trois familles tout juste rentrées dans leurs domiciles frappés par l’aviation israélienne, ou encore un automobiliste ciblé par un tir de drone samedi dernier ».
Selon le journal l'explication de ce cessez-le-feu de papier se cache justement sur le papier. « Le diable est dans les détails », écrit-il. « Ce document qui, dès son deuxième point, établit une nuance entre les obligations des parties libanaise et israélienne. Tout en rappelant le "droit inhérent à la légitime défense" des deux camps ». Il est demandé, d’un côté, au « Hezbollah et aux autres groupes armés présents sur le territoire libanais » de cesser de « mener des opérations contre Israël ». Tandis que, de l’autre, il est stipulé qu’« Israël ne mènera aucune opération militaire “offensive” contre des cibles libanaises, qu’elles soient civiles ou militaires ».
« Offensive » un adjectif loin d'être anodin, note le quotidien francophone. « Offensive » alors qu'Israël justifie ses guerres par son droit à se défendre depuis le 7 octobre. Sous entendant que chacune de ces opérations sont défensives et donc légitimes.
L’Espagne s'étonne de voir Manuel Valls revenir dans un gouvernement français après son abandon de posteL’ancien Premier ministre français né à Barcelone est de retour au gouvernement. Nommé par le président français Emmanuel Macron au ministère des Outre-mer. « J'ai cru que c'était une blague », se moque le journal El Nacional. Dans un éditorial acide, un journaliste grogne : « La France arrogante récupère Manuel Valls, 62 ans, après ses expériences politiques ratées », et rappelle « expériences parmi lesquelles son retentissant échec aux élections municipales de Barcelone en 2019 ». En effet, il y a cinq ans, l'ex-Premier ministre avait tenté une percée dans la vie politique catalane. Sans succès.
« De cette période Valls », le journal se souvient de son départ. « Même s’il n'avait pas été nommé maire, il avait eu un siège au conseil municipal de Barcelone. Mais en 2021, il l'abandonne » raconte le journal : « Il ne s'est pas présenté à une séance plénière, (...) le conseil municipal a donc simplement pris acte de cette démission, qui a été approuvée avec la position favorable de tous les groupes ». Abandon de poste pour démarrer à l'époque une nouvelle carrière. Celle de chroniqueur sur des radios et télévisions privées françaises.
El National, provocateur, titre « Manuel Valls, ministre des Colonies » et se demande quelle attitude adoptera cet ancien ministre de l'Intérieur face aux crises que traverse l'Outre-mer français.
Aux États-Unis, Joe Biden décide de gracier la plupart des condamnations à mort fédéralesAnnonce faite ce lundi par le président Américain. Trente-sept détenus dans le couloir de la mort de la justice fédérale ne seront pas exécutés. Joe Biden utilise ses dernières semaines de mandat pour empêcher Donald Trump de procéder à ces mises à mort. Donald Trump partisans de la peine de mort.
Le Washington Post ce matin salue un « revirement remarquable » de Joe Biden sur cette question. Lui qui était, il y a plusieurs décennies, un fervent partisan de la peine capitale. Le journal américain explique que « la peine de mort recule dans tout le pays au cours des dernières décennies » et rappelle que, « selon les sondages, le soutien de l'opinion publique aux exécutions a diminué ».
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Le site Politico donne la parole à Julien Barnes Dacey. Directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au Conseil européen des relations étrangères. Dans sa tribune, il fustige une hésitation européenne qui commence à se faire sentir : « Alors que certains diplomates (...) se rendent à Damas, la vice-présidente de la Commission européenne Kaja Kallas a déjà déclaré que l'aide (...) à la Syrie dépendra toujours des progrès réalisés sur le terrain. »
« Une prudence de trop » selon le chercheur. Pour lui, « la Syrie offre aujourd'hui une rare opportunité ». Pour Julien Barnes Dacey, « l'Europe doit faire une offre audacieuse à ce pays et le faire rapidement. Elle doit mettre en place un ensemble de mesures importantes pour inciter les nouveaux dirigeants militaire du pays à continuer d'évoluer vers la modération ».
Dans cette tribune de Politico, il rappelle que les enjeux sont grands : il avance qu'une transition réussie « aidera les Syriens, mais constitue également le seul moyen de répondre à l'ensemble de ses intérêts. Comme consolider la gouvernance démocratique, garantir des conditions durables pour permettre le retour d'un nombre important de réfugiés syriens et diluer l'influence iranienne et russe dans le pays ».
Le Boston Globe s'inquiète de l'augmentation de la consommation de drogue dans les prisons américainesUn « fléau national ». En Pennsylvanie, en Floride, au New Jersey, le Boston Globe s'intéresse là aux prisons du Massachusetts. Dans le viseur : le K2, une sorte de cannabis ultra-puissant. Le journal en fait d'abord la description : « Un liquide qui peut être vaporisé sur du papier (une lettre, une carte de vœux) découpé en carrés de 2,5 cm. Papier qui peut être fumé ou ingéré ».
Le Boston Globe interroge des prisonniers comme Iran qui a reçu sa première dose pour son anniversaire. Pour lui, c'était « une façon de m’évader, de quitter l’état monotone dans lequel je me trouvais. Je ne savais pas que c’était le début d’un tourbillon d’addiction ».
Résultat de ce fléau note le journal : « Le système pénitentiaire de l'État fait face à un grand nombre d'urgences médicales parmi les détenus, d'overdoses et d'agressions contre le personnel en raison des réseaux de distribution de drogue infiltrés dans les prisons. » Le Boston Globe fustige la stratégie des autorités qui consistent à « se concentrer uniquement sur l'offre, alors qu'il faut se concentrer sur la demande et essayer de traiter des personnes qui sont si désespérées qu'elles feraient n'importe quoi » pour leur drogue de prédilection.
La presse française qui documente petit à petit les ravages du cyclone Chido à MayotteDix jours après le passage du cyclone, « l’aide commence seulement à arriver dans les quartiers les plus déshérités, où le nombre de victimes reste inconnu », observe le journal français Le Monde qui se pose la même question que tous les habitants de l'archipel : « Où sont passés les gens ? ». Les reporters sur place décrivent que « personne n’est allé dans les bidonvilles. Les services de l’État ont simplement fait des survols en hélicoptère. Persuadés que les corps gisent sous les tôles ». De très nombreux habitants n'ont pas encore vu l'ombre d'un secouriste dans leur quartier.
Et quand le journal suit un camion de gendarmerie qui se gare dans des zones sinistrées, il décrit la scène : « Dans la file, ils sont nombreux à n’avoir rien avalé de la journée. Les militaires s’en aperçoivent, et décident d’improviser pour les seuls enfants une distribution de madeleines, de pommes et de biscuits. Les gamins font la queue, disciplinés. Ils sont affamés. »
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La presse allemande se fait largement l’écho de cette attaque. Die Welt, notamment, qui en quelques mots, rappelle les faits. « C’est un homme à bord d’une voiture de location, qui a foncé sur la foule du marché de Noël de Magdebourg. Deux personnes au moins, dont un enfant, ont été tuées et soixante autres blessées ». Le profil de l’agresseur est inhabituel. C’est un « médecin saoudien de 50 ans. Il vit en Allemagne, depuis 2006. Il a obtenu le statut de réfugié et 2016 », explique die Welt. Mais surtout c’est un « militant anti-islam, il considérait les policiers allemands comme un soutien de l’islamisme et faisait campagne pour l’AfD », l’extrême droite allemande.
Die Welt a consulté le profil de l’agresseur sur les réseaux sociaux, précisant que « selon certaines de ses publications les plus récentes, il se sentait persécuté ». Un profil inhabituel donc, alors que les premiers à réagir ont pensé dans un premier temps qu’il s’agissait d’un attentat islamiste. Ainsi, la députée d’extrême droite Alice Weidel, a demandé « quand la folie prendrait fin », sans savoir que l’agresseur se revendiquerait de son parti. Elon Musk, nouveau conseiller de Donald Trump, a, lui, publié « des commentaires d’utilisateurs de son réseau X liant l’incident au terrorisme islamiste », et il a réclamé la « démission » du chancelier Scholtz
Habitants mécontentsÀ la Une également, la fin de la visite d’Emmanuel Macron à Mayotte. « À Mayotte, la reconstruction selon Macron » titre le Figaro, ajoutant que « le président promet une "loi spéciale" sur le modèle de celle votée pour la restauration de Notre Dame. » Mais ce qu’ont retenu le Figaro, et de nombreux autres quotidiens, ce sont ces mots prononcés face à des habitants mécontents dont certains ont hué le chef de l’État. « Si c’était pas la France », leur a dit Emmanuel Macron, « vous seriez 10 000 fois plus dans la merde, il n’y a pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens ». Libération, de son côté, parle de « maladresse » et estime que le président « a perdu en une phrase, le bénéfice d’une visite de deux jours, censée montrer l’empathie présidentielle ».
Mediapart, de son côté, déplore la « com » du gouvernement, concernant l’aide apportée à Mayotte, se demandant « si l’état parle trop vite ou minimise sciemment ». « Au fil des jours », ajoute le site d’information, « la sidération a cédé la place à l’incompréhension et à la colère ». « Partout, poursuit Mediapart, ce sont les mêmes plaintes qui reviennent. Pas d’eau, pas d’électricité, pas d’information. Dans les bidonvilles de Mamoudzou, personne n’a vu le moindre secouriste ou la moindre distribution de produits de première nécessité ».
Pression sur les autorités danoisesEnfin, au Japon, la presse rend compte de la libération de Paul Watson. « Paul Watson, le militant anti-chasse à la baleine libéré, arrive en France », titre le Japan Times, rappelant qu’il a passé « 5 mois en détention au Groenland, en raison d’une demande d’extradition du Japon. » Demande qui portait sur « un affrontement avec des baleiniers en 2010 », et qui a finalement été rejetée par les autorités danoises. Selon le Japan Times, « le président français Emmanuel Macron a fait pression sur les autorités danoises pour qu’elles n’extradent pas le militant, qui a demandé la nationalité française. »
Le quotidien japonais relate également les premières heures de liberté de Paul Watson, que l'on voit souriant à son arrivée à l'aéroport de Roissy à Paris, arrivée accompagnée des « bravo » lancés par les supporters venus l'attendre. Une seule allusion est faite au mécontentement des autorités japonaises, qui voulaient mettre Paul Watson sous les verrous. « Le gouvernement », nous dit le Japan Times, « a exprimé sa consternation après la libération de Paul Watson ».
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Cette femme saluée par la presse internationale, c’est Gisèle Pélicot. Pendant plus de trois mois, des médias du monde entier ont suivi le procès de son ex-mari, Dominique Pélicot, accusé de l'avoir drogué, violé et fait violer par cinquante autres hommes. Tous ont été reconnus coupables, hier, par la justice française.
La peine la plus lourde, vingt ans de prison, va à Dominique Pélicot. Mais c’est bien son ex-épouse qui fait la Une des journaux. Gisèle Pélicot, en Une du Guardian, qui cite ses propos à l’issue du verdict. « Nous partageons le même combat », a-t-elle dit, « aux autres victimes de violences sexuelles ». À la Une du Times également, ce procès. La journaliste qui l’a couvert pour le quotidien britannique revient sur le profil des accusés, parfois défendus par leur mère ou leur épouse. « Mais », dit-elle, « il y a une raison primordiale pour laquelle ces hommes ont violé Gisèle Pélicot : parce qu’ils le pouvaient ». « Pélicot était le nom d’un monstre. Maintenant, c'est celui du courage », titre die Welt. « Le procès des violeurs de Gisèle Pélicot », estime le quotidien allemand, « a ouvert les yeux des femmes et des hommes, en France et dans le monde, sur les violences sexuelles quotidiennes. C’est grâce au courage de la victime, qu’il y a une nouvelle prise de conscience du viol à domicile (...) Gisèle Pélicot a gagné sur tous les tableaux, la honte a changé de camp ». Le Süddeutsche Zeitung, salue, lui aussi, « le courage de Gisèle Pélicot, de se faire entendre publiquement ».
Merci GisèleVictime devenue icône, Gisèle Pélicot a ému les journalistes qui ont suivi ses premières déclarations après le verdict. « Entourée de ses enfants, la main de son petit-fils posée tendrement sur son épaule, Gisèle Pélicot a porté seule sa voix. Jusqu’au bout, elle restera le visage de son propre combat », écrit Le Temps en Suisse, citant ses paroles : « J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femme et homme, puisse vivre en harmonie, dans le respect et la compréhension mutuelle ». « Merci Gisèle », titre de son côté El País, qui livre ainsi son analyse : « le machisme qui domine encore le pays, et qui est présent dans le langage, les relations sociales, ou la pornographie, explique la distance abyssale qui existe entre l’image publique d’une personne et son comportement dans la sphère privée, quel que soit son âge ou sa profession ». Pour le New York Times, « le calvaire d’une victime de viols en France devient un message d’espoir ». Le quotidien américain s’est intéressé à l’atmosphère à l’issue du verdict. « Celle qui est devenue une icône féministe », nous dit-on, « s’est retrouvée au milieu d’une foule de journalistes français et étrangers, et de centaines de sympathisantes qui l’attendaient avec impatience, brandissant des pancartes de remerciements et l’acclamant à sa sortie : Justice pour Gisèle, Justice pour toutes ».
Peines trop légères ?Toutefois, ces mêmes sympathisants font part de leurs réserves. Car, si Dominique Pélicot a été condamné à vingt ans de prison, les autres accusés ont bénéficié de peines moins lourdes que les réquisitions ». Dans Aujourd’hui en France, une militante associative déclare ainsi : « en France, le corps des femmes ne vaut pas très cher. On crache à la gueule des victimes, aucun accusé n’aurait dû ressortir libre. » De son côté, Libération estime que « la cour a pu adapter les peines en fonction des perspectives de réinsertion des personnes […] ou considérer leur parcours individuel, souvent marqué au fer rouge par l’inceste ». Enfin, il y a ces propos rapportés par plusieurs journaux français, dont le Figaro. « Un avocat de la défense a déclaré, « avoir un message de son client pour toutes les hystériques et les mal embouchées : le message, c'est 'merde' » C’est dire si la partie est loin d’être gagnée.
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Une guerre qui s’éternise… Les Russes qui progressent lentement mais sûrement en territoire ukrainien… Des soutiens occidentaux, notamment américains, qui faiblissent… Les Européens qui pourraient s’engager davantage… Quel avenir pour l’Ukraine ?
« Les consultations s’intensifient entre Européens autour de l’Ukraine, relève La Croix à Paris. D’abord parce que ce pays est en difficulté face à la Russie, dans la guerre d’agression menée par Vladimir Poutine depuis février 2022. Ensuite parce que le jour approche de l’entrée en fonction de Donald Trump à la Maison Blanche – le 20 janvier prochain. Le futur président des États-Unis a expliqué à maintes reprises qu’il pèserait pour une résolution rapide de ce conflit, fût-ce au prix de concessions plus ou moins réciproques. »
Les Européens semblent vouloir se bouger, constate La Croix : ils « s’engagent à “soutenir l’Ukraine sur la voie irréversible de la pleine intégration euro-atlantique, y compris l’adhésion à l’Otan“ : c’est ce qu’ont affirmé récemment les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne, d’Italie, de Pologne, d’Espagne, du Royaume-Uni ainsi que la haute représentante de l’Union européenne. Le message est adressé à Moscou, mais aussi à Washington. »
Toutefois, tempère le journal, « pour peser, il faudra plus que des déclarations. »
L’envoi de troupes européennes fait son chemin…Justement, « envoyer des troupes en Ukraine, bientôt la fin d’un tabou européen ? », s’interroge Le Temps à Genève.
Eh bien apparemment, répond le quotidien suisse. « Emmanuel Macron avait évoqué cette option en février déjà, non sans provoquer de polémique. Elle est en train de ressusciter. » Car, « Donald Trump dicte le ton. Pas plus tard que dimanche, il appelait, Kiev et Moscou à un “cessez-le-feu immédiat“. Les Européens redoutent d’être relégués au rang d’observateurs passifs d’un “deal“ pour geler le conflit duquel ils seraient écartés. Ils ne veulent pas “subir“ des négociations qui concernent également leur propre sécurité. C’est dans ce contexte que des pays alliés ont récemment fait savoir qu’ils seraient prêts à envisager l’envoi de troupes sur sol ukrainien. »
Trois options seraient envisagées par les Européens, croit savoir Le Temps. Première option : une mission de maintien de la paix ou d’observateurs sous la forme d’une “présence légère“ le long de la ligne de contact. (…) Autre option, plus offensive, mais toujours dans le cadre d’un cessez-le-feu : une force de dissuasion. La force européenne serait placée sur le chemin des Russes, en première ligne. Ce qui signifie qu’en cas de nouvelle agression, la Russie attaquerait à la fois l’Ukraine et les Européens, et déclencherait une réponse militaire complète. (…) Enfin, le scénario le plus radical – et le plus tabou – est d’envoyer des troupes européennes directement au front pour soutenir les forces armées ukrainiennes. »
Vers la création d’une armée européenne ?Pour le Corriere Della Sera à Rome, « il est désormais temps pour notre continent de faire sa part. (…) Le moment est venu pour tous ceux qui, ces deux dernières années, ont évoqué la création d’une “armée européenne“ de donner suite à leurs propos, affirme le quotidien italien. Au moins pour qu’un contingent de 200.000 hommes puisse être constitué et déployé en Ukraine. Pas maintenant, mais une fois la guerre terminée, pour assurer la survie de ce qui restera du pays tourmenté. Ce contingent européen devra contrer par les armes toute tentative éventuelle des armées de Poutine de franchir ces frontières et toute tentative également possible de vengeance ukrainienne. Cette offre européenne d’un important tampon d’interposition entre la Russie et l’Ukraine pourrait être, estime encore le Corriere Della Sera, le seul argument capable (peut-être) de convaincre Poutine et Zelensky d’accepter désormais une paix, quoique fragile. »
Procès de Mazan : suite et fin…Enfin, à la Une également, en France, le verdict du procès de Mazan attendu ce matin… Et la presse internationale se passionne toujours autant pour cette affaire hors-norme. Le Guardian à Londres, El Pais en Espagne, ou encore le New York Times consacrent de longs papiers sur les ultimes instants du procès. Un procès qui est « l’un des plus médiatisés, les plus percutants et les plus mondialisés de la dernière décennie », affirme El Pais.
Pour le Guardian, aucune surprise à attendre : « ce procès pour viols de masse qui a choqué la France et horrifié le monde entier devrait s’achever ce jeudi avec la condamnation à 20 de prison de Dominique Pelicot, qui a reconnu avoir drogué son ex-femme, Gisèle, et invité des inconnus pour la violer. »
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