Episódios

  • Depuis l’ouverture du procès des violeurs de Mazan le 2 septembre dernier, les médias internationaux se bousculent au tribunal d’Avignon. Des dizaines et des dizaines de journalistes étrangers racontent l’horreur qu’a subie Gisèle Pélicot, droguée et violée pendant des années pas son mari et par des dizaines d’hommes. Dans le monde entier, les lecteurs se passionnent pour cette affaire qui est rapidement passée du fait divers sordide au fait de société, symbole des violences sexuelles contre les femmes.

    « Hasard du calendrier, pointe Libération à Paris, c’est à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes que le ministère public a amorcé hier ses réquisitions visant les 51 accusés. Vingt ans de réclusion criminelle, c’est la peine maximale encourue pour des faits de viol. Et c’est celle qui a été requise à l’encontre de Dominique Pélicot. »

    Icône féministe…

    Un réquisitoire annoncé et commenté partout dans le monde, donc… « Les procureurs du procès pour viols massifs en France demandent la peine maximale pour l’ex-mari de Gisèle Pélicot », lance le Washington Post. « Le courage de Madame Pélicot au cours de cette procédure éprouvante a contribué à faire d’elle une icône, pointe le quotidien américain, même au-delà de la France, pour les militants qui luttent contre les violences sexuelles. Gisèle Pélicot, rappelle le journal, avait en effet renoncé (au début de procès) à son droit à l’anonymat, et avait fait pression pour que les images des viols filmées par son mari soient présentées dans la salle d’audience, montrant qu’elle était inconsciente et inerte. (…) Le procureur a salué son courage et sa volonté de faire changer la honte de camp, afin qu’elle retombe sur les violeurs et non sur leurs victimes. »

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    En effet, commente le New York Times, « depuis qu’elle a pris la décision rare d’ouvrir le procès au public, Mme Pélicot est devenue une héroïne féministe. Alors que ses enfants et petits-enfants avaient honte de leur nom au début des débats, Mme Pélicot a affirmé qu’elle pensait qu’ils en étaient désormais fiers. “Aujourd’hui, je suis connue dans le monde entier, que cela me plaise ou non“, a-t-elle déclaré. “Les gens se souviendront de Madame Pélicot, beaucoup moins de Monsieur Pelicot“. »

    « Vingt ans pour chacun ! »

    Le Guardian à Londres rapporte les propos du procureur général : « cette affaire, dit-il, a bouleversé notre société dans notre rapport à l’autre. Il s’agit d’un changement fondamental du rapport entre les hommes et les femmes ». Et le Guardian de préciser que « cette 11ᵉ semaine du procès se poursuivra dans les trois prochains jours avec les réquisitions du ministère public concernant les peines à prononcer pour chacun des accusés. »

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    « Sur les murs de la Cité des Papes, les tags ont déjà tranché, rapporte pour sa part Le Soir à Bruxelles. “Vingt ans pour chacun“, lit-on en lettres noires. “Vingt ans chacun X 51 violeurs = 1 020 années !“ crient des manifestantes devant le palais de justice. Ces féministes exigent le maximum contre ces hommes qui sont venus, pendant dix ans, violer une femme sédatée par son mari, s’exclame le quotidien belge. Quatre d’entre eux y sont allés six fois. Six s’y sont rendus à deux reprises, sans jamais se soucier du consentement de la victime. »

    S’interroger plutôt que de se disculper…

    Enfin à lire dans le quotidien Le Temps à Genève, le point de vue de ce père de famille ordinaire, citoyen et responsable politique local. Il s’appelle Julien Wicki : « Face à ces horreurs, est-il acceptable, s’interroge-t-il, que le premier réflexe des hommes soit de se disculper en clamant “nous ne sommes pas tous comme ça“ ? La gravité des actes ne devrait-elle pas nous pousser à nous préoccuper des femmes qui les subissent ou pourraient les subir, plutôt qu’à nous préoccuper de nous-mêmes ? Ne devrions-nous pas explorer notre part de responsabilité au quotidien ? Ai-je mis le consentement au cœur de ma relation avec ma partenaire sexuelle, régulière ou non ? La violence sexiste est un poison qui suinte de toutes les couches de la société, affirme encore Julien Wicki. Pour l’en extirper, arrêtons de nous regarder le nombril et regardons-nous plutôt dans un miroir. Nous n’allons pas toujours aimer ce que nous y verrons, mais c’est pourtant nécessaire. Il est temps de balancer le hashtag #notallmen (“tous les hommes ne sont pas comme ça“) aux poubelles de l’Histoire, d’arrêter de se justifier et de travailler à devenir une part de la solution. Nous avons toutes et tous à y gagner. »

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  • Alors que la COP29 de Bakou s’est achevée dans la douleur hier, dimanche 24 novembre, le Süddeutsche Zeitung nous emmène à Tuvalu, ce micro-État du Pacifique, d’ores et déjà condamné à disparaître… En effet, pointe le quotidien allemand, dans cet archipel paradisiaque, « le niveau de la mer a augmenté de près de 15 centimètres au cours des 30 dernières années. Il devrait encore augmenter de 20 centimètres d’ici à 2050 et de 50 à 100 centimètres supplémentaire d’ici la fin du siècle. C’est trop pour Tuvalu. Le pays se compose de six atolls et de trois îles très dispersés dans l’océan. Ensemble, elles ont une superficie de seulement 26 kilomètres carrés. Il n’y a pas de montagnes. Si le niveau de la mer continue à monter, une grande partie du pays sera submergé. »

    Que faire face à l’inéluctable ? Un accord a d’ores et déjà été passé avec l’Australie, relève le Süddeutsche Zeitung. Un accord pour l’immigration tous les ans de 280 citoyens de Tuvalu (sur une population totale d’un peu plus de 11.000 habitants). Et puis il y a ce projet de nation numérique, d’Etat virtuel, pour protéger les droits internationaux pays, notamment en matière de pêche sur les 200 miles marins situés autour des côtes de l’archipel.

    La responsabilité des Etats

    Alors le cas de Tuvalu est extrême bien sûr. Mais le changement climatique affecte désormais le monde entier. Et les COP se suivent et se ressemblent…

    « Les sommets sur le climat mettent au jour les plaies du monde et peinent à les guérir », synthétise Le Soir à Bruxelles. « Le sommet climatique à Bakou s’est conclu dans la tension. De plus en plus, les COP reflètent les fractures mondiales sur les énergies fossiles, la justice climatique et la coopération Nord-Sud. Bref, la marche brinquebalante du monde. »

    Reste, constate le quotidien belge, qu’« on n’a pas encore présenté d’alternative à ces discussions techniques entremêlées d’enjeux politiques et sociaux majeurs. La route se poursuivra. Après la finance, l’autre face de la médaille – la réduction des émissions d’ici 2035 – sera au centre du sommet de Belém l’an prochain. Mais au-delà du caractère pénible des négociations, les chausse-trappes, les égoïsmes qui s’expriment sans vergogne, tout ne sortira pas des COP, estime encore Le Soir. Elles parlent du monde et au monde, mais ce sont les Etats qui répondent. Ceux qui produisent, ceux qui utilisent. Sans virage politique, économique et sociétal, visant à réduire la consommation, à améliorer l’efficacité et à décarboner le reste, sans réinvention de la solidarité, les principes resteront lettre morte. »

    Trois bonnes nouvelles…

    Tout de même, « haut les cœurs », s’exclame Libération à Paris qui pointe « trois bonnes nouvelles pour se consoler d’un accord au goût amer. » Trois bonnes nouvelles qui proviennent justement des Etats… Tout d’abord, se félicite Libération, « le Mexique a acté l’objectif “zéro émission nette“ d’ici à 2050, une première étape capitale pour cette nation jusqu’ici à la traîne dans ses politiques climatiques. »

    Ensuite, « l’Indonésie met à la retraite ses centrales à charbon. » Enfin, « Le Royaume-Uni et le Brésil montrent la marche à suivre, avec l’annonce d’une réduction drastique de leurs émissions de gaz à effet de serre. »

    Mieux que rien…

    Le Guardian à Londres veut également voir le verre à moitié plein…

    « Les résolutions adoptées à la COP29 pour faire face à la crise climatique, hier, sont certes très décevantes, mais elles valent mieux que rien. (…) Issu de négociations qui ont souvent frôlé l'échec, ce résultat maintient en vie les négociations sur le climat, malgré le nouveau mandat de Donald Trump, et pose les premières fondations internationales, bien que fragiles, sur lesquelles le monde pourrait enfin construire un système de financement de la transition des pays pauvres vers l’abandon des énergies fossiles. »

    Maintenant, pointe le Guardian, « tout va dépendre de la manière dont le reste du monde réagira, à la fois lors de la COP30 qui se tiendra au Brésil l’année prochaine et dans la recherche d’autres moyens de lutter contre la crise climatique, dont le plus efficace serait de convenir d’un traité obligatoire visant à réduire les émissions de méthane, considéré aujourd’hui comme le moyen le plus rapide de réduire le réchauffement climatique. Si la volonté politique continue de faiblir, nous le regretterons amèrement –, conclut le quotidien britannique, ​​non seulement pour nos enfants, mais aussi pour nous-mêmes. »

  • Estão a faltar episódios?

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  • L’information est tombée au cœur de la nuit et elle est relayée par l’Orient le Jour. Le journal francophone libanais annonce « qu’un immeuble résidentiel de 8 étages a été complètement détruit par l’armée israélienne à Beyrouth, au 413ème jour de guerre ». « Cinq missiles ont été tirés », ajoute le journal, selon lequel les « médias locaux spéculent sur le fait que les avions israéliens qui ont mené les frappes aient largué des « bunker busters » des munitions qui peuvent pénétrer sous terre, avant de détoner ». L’agence nationale d’information au Liban évoque « un massacre horrible » et parle « d’un grand nombre de morts et de blessés ».Le Jerusalem Post, de son côté, publie la photo d’une explosion sur Beyrouth, en pleine nuit, avant qu’un épais nuage de fumée noire ne s’élève dans le ciel.

    Les nouvelles menaces de Vladimir Poutine

    « Le président russe a promis hier de lancer encore des missiles balistiques à portée intermédiaire (…) en fonction de la situation et de la nature des menaces pesant sur la sécurité de la Russie » explique le Guardian, à Londres. Menaces qui toutefois n’impressionnent pas Die Welt. Le quotidien allemand estime en effet que ces menaces, qu’il qualifie « d’exagérées », « montrent à quel point Vladimir Poutine est faible ». SelonDie Welt, l’utilisation d’un missile intercontinental sur l’Ukraine, est en effet « un aveu de faiblesse. Poutine sait que ses menaces d’utilisation de l’arme nucléaire n’ont plus l’effet escompté sur les dirigeants occidentaux », assure le journal. Moins optimiste, Libération s’inquiète de « la stratégie du voisin fou », estimant que « Vladimir Poutine profite de la transition aux États-Unis, pour pousser la provocation encore plus loin ».

    À Bakou, la COP 29 dans l'impasse

    « Coup de sang à Bakou », titre le Soir, « les négociations se prolongent ». Le quotidien belge s’interroge : « les pays riches vont-ils s’engager à soutenir le Sud à hauteur de 250 milliards de dollars d’ici 2035 ? L’offre est jugée insuffisante par les pays du Sud », ajoute le Soir, « au point que ces pays et la société civile préfèrent « une absence d’accord à un mauvais accord ». Le journal cite notamment Jasper Inventor, le responsable de la délégation de Greenpeace à Bakou, selon lequel « l’offre des pays occidentaux est « inadéquate, déconnectée de la réalité des impacts climatiques et outrageusement en deçà des besoins des pays en développement » « Selon les calculs de différentes ONG, ajoute le Soir, « les 250 milliards représenteraient en réalité l’équivalent des 100 milliards de 2009 si ces derniers avaient été indexés chaque année sur l’inflation ». « Cette proposition est un crachat au visage », estime le négociateur panaméen, Juan Carlos Monterrey. « Ils offrent des miettes pendant que nous comptons nos morts. Scandaleux, cruel et impitoyable », accuse-t-il.

    En France, l’inquiétude grandit au sujet du sort réservé à Boualem Sansal

    « Le silence persistant de l’auteur franco-algérien, arrêté en Algérie, sème l’inquiétude dans les milieux politiques et littéraires », explique le Monde, qui ajoute : « L’écrivain de 75 ans, en lutte contre le fondamentalisme religieux et l’autoritarisme, a été interpellé le 16 novembre à l’aéroport d’Alger alors qu’il revenait de France. Il n’a plus donné de nouvelles depuis. » Le quotidien français ajoute que cette arrestation survient « dans un contexte diplomatique tendu entre la France et l’Algérie, après l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental. » Le Monde cite aussi l’APS, l’agence de presse algérienne, qui qualifie Boualem Sansal de « pantin utile » et qui reproche à la France « de soutenir un négationniste qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie ». Référence, semble-t-il, à des propos « polémiques » tenus par Boualem Sansal au média Frontières, reprenant « la position marocaine selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française, au profit de l'Algérie ». Ce qui, estime le Monde, pourrait valoir à Boualem Sansal, des accusations « d’atteinte à l’intégrité nationale ».

  • « La Cour pénale internationale a émis hier des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant » explique Libération. « La CPI », ajoute le quotidien français, « estime qu’ils pourraient avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité à Gaza, depuis le 8 octobre 2023 ». « Netanyahu est-il désormais un fugitif ? », s’interroge de son côtéHaaretz. Pour le journal israélien, « les mandats d’arrêt de la CPI mettent à rude épreuve les relations diplomatiques et politiques d’Israël avec ses alliés, et modifient la manière dont le pays est perçu à l’échelle internationale (…) 124 États membres de la Cour pénale internationale - dont de nombreux alliés d’Israël comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni – seront désormais tenus d’arrêter Netanyahou et Gallant, s’ils entrent sur leur territoire. » Le Jérusalem Post, lui, manifeste sa colère. Il estime que la CPI « met en péril sa réputation de crédibilité ». Cette décision », assure le journal, « sera perçue par les gens raisonnables du monde entier comme une farce, une plaisanterie, une erreur judiciaire. »

    Nouvelle doctrine russe

    À la Une également, le tir d’un missile intercontinental russe contre l’Ukraine. La Russie envoie « un message menaçant à l’Occident » titre le New York Times, qui précise que « ce missile à portée intermédiaire ne transporte pas d’armes nucléaires, mais fait partie d’un arsenal stratégique capable d’en transporter ». « La guerre en Ukraine a pris un caractère mondial », titre le Devoir, reprenant ainsi les propos de Vladimir Poutine, tenus alors que l’Ukraine avait un peu plus tôt frappé le territoire russe à l’aide de missiles d’une portée « de 300 km environ ». « Selon la nouvelle doctrine russe sur l’emploi de l’arme nucléaire », ajoute le quotidien canadien, « la Russie peut désormais y recourir en cas d’attaque « massive » par un pays non nucléaire soutenu par une puissance nucléaire, référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis. »

    Avertissement

    La presse européenne se montre particulièrement inquiète. En Allemagne, Die Welt appelle cela « jouer avec le bouton rouge », et précise « qu’après Moscou, Washington envisage désormais ouvertement une nouvelle doctrine nucléaire. » « Poutine fait monter la tension », titre de son côtéle Soir, à Bruxelles. Alors qu’au Royaume-Uni, The Guardian reprend les propos du président ukrainien Volodymyr Zelensky, selon lequel « l’attaque de missile balistique russe est « une grave escalade ». Enfin en France,le Monde estime que le missile de moyenne portée tiré sur l’Ukraine, est « un avertissement de Vladimir Poutine aux occidentaux », mais aussi « une première dans l’histoire du nucléaire militaire », dans la mesure où les Russes « ont tiré sur un théâtre de guerre, un missile balistique de moyenne portée, conçu en principe exclusivement, pour transporter une tête nucléaire. »

  • L’homme le plus riche du monde s’explique dans le Wall Street Journal. Elon Musk, désormais conseiller spécial de Donald Trump, détaille pour la première fois son projet « radical » de réforme de l’État fédéral américain, entre renvois massifs de fonctionnaires, suppressions de subventions et dérégulation. Pour lui, il s’agit d’un retour à la vraie démocratie : « la plupart des décisions d’application du gouvernement et des dépenses discrétionnaires ne sont pas prises par le président démocratiquement élu, ni même par ses représentants politiques, mais par des millions de fonctionnaires non élus et non nommés au sein des agences gouvernementales, qui se considèrent comme à l’abri des licenciements grâce aux protections de la fonction publique. Ce système est antidémocratique, affirme Elon Musk, et contraire à la vision des fondateurs. Elle impose aux contribuables des coûts directs et indirects considérables. Heureusement, nous avons une occasion historique de résoudre le problème. »

    Comment ? D’abord en réduisant les réglementations fédérales puis en licenciant les fonctionnaires chargés de les faire appliquer… Elon Musk n’a pour l’instant donné aucun chiffre…

    Trop ou pas assez ?

    En tout cas, ce programme laisse pantois bien des observateurs… Die Welt à Berlin rappelle « qu’il n’y a pas plus de personnes travaillant pour le gouvernement fédéral aux États-Unis aujourd’hui qu’il n’y en avait à la fin des années 60. Et de nos jours, les fonctionnaires travaillent plus efficacement qu’avant. S’il y a un mécontentement légitime à l’égard de l’administration américaine, c’est peut-être aussi parce qu’elle manque de personnel, et non parce qu’il y en a trop. »

    En fait, poursuit Die Welt, « Donald Trump ne se soucie manifestement pas de l’efficacité des fonctionnaires, mais plutôt de leur loyauté. Son “Annexe F“, qu’il envisage de rétablir dès le premier jour de sa présidence, lui permettra de licencier tout employé fédéral qui ne lui est pas inconditionnellement loyal. »

    Allégeance…

    La loyauté : c’est d’ailleurs le critère déterminant de Donald Trump pour choisir ses collaborateurs… En effet, commente Libération à Paris, « Donald Trump ne croit tellement plus en l’Etat, ni en la politique, qu’il peut se permettre de nommer de fieffés incompétents à la tête des administrations sans penser que cela nuira à l’organisation collective de son pays. (…) La seule compétence qui vaille pour Trump, c’est la fidélité, l’allégeance indéfectible. » Et peu importe les casseroles de certains…

    En effet, relève le New York Times, « il n’y a pas si longtemps, les candidats à des postes gouvernementaux de haut niveau et même à certains postes plus obscurs devaient être irréprochables, au point qu’une question fiscale relativement mineure pouvait les faire dérailler. Mais les temps changent manifestement en ce qui concerne les nominations à l’aube de la deuxième administration Trump. »

    Le « vu à la télé »

    L’autre critère de recrutement décisif pour Donald Trump, c’est le « vu à la télé » : c’est ce que relève Le Monde. « Plus que les notes d’intention, les arguments stratégiques ou l’expérience dans le domaine concerné, Donald Trump veut des ambassadeurs personnels devant les caméras. Des personnes rompues à l’exercice des plateaux, qui défendront son administration sans états d’âme. Difficile de ne pas en voir une confirmation, dans le double choix annoncé hier : Mehmet Oz comme responsable du programme d’assurance-maladie, et Linda McMahon à la tête du département de l’éducation. » Tout deux, habitués des plateaux télévisés, n’ont aucune compétence dans les domaines dont ils auront la charge… « Le critère “vu à la télé“ s’est aussi appliqué dans d’autres choix stupéfiants, pointe encore Le Monde, comme celui de Pete Hegseth, présentateur du week-end sur Fox News, pour diriger le Pentagone. Son simple statut de vétéran de l’armée ne lui offre aucune crédibilité à ce poste sensible, à la tête d’une administration gigantesque. »

    Business is business…

    Enfin, le quotidien Le Temps à Genève nous donne la solution d’un problème brûlant : quelle est l’origine de la montre en or que porte Donald Trump ? Une montre dont le prix serait de 100.000 dollars, le haut-de-gamme d’une collection de montres à son nom qui devrait lui rapporter plusieurs millions… Eh bien après enquête, Le Temps confirme : il s’agit bien d’une montre suisse, fabriquée dans le canton du Tessin. Son coût de production s’établirait entre 25.000 et 30.000 francs suisses… Soit trois fois moins que son prix de vente. Pour Trump, il n’y a jamais de petits profits…

  • Donald Trump voudrait tout renverser qu’il ne s’y prendrait pas autrement… L’équipe gouvernementale qu’il est en train de constituer le prouve… Et Le Figaro s’en amuserait presque si le sujet n’était pas si sérieux… « Ceux qui ont aimé le scénario du retour de Donald Trump vont adorer le casting, s’exclame le quotidien français. Un boutefeu en délicatesse avec le comité d’éthique parlementaire pour ministre de la Justice, un antivaccin en charge de la Santé, une admiratrice de Poutine et d’Assad à la direction du Renseignement, un expert de la fracturation hydraulique à l’Énergie, des animateurs de Fox News à la Défense et aux Transports, un évangélique apôtre de l’Israël biblique à l’ambassade de Jérusalem, une gouverneur ayant tué son chien pour la Sécurité intérieure… Sans oublier l’homme le plus riche du monde, bénéficiaire de contrats publics en milliards de dollars, pour administrer une potion amaigrissante à l’État fédéral ».

    Conclusion, pointe Le Figaro : « Donald Trump a formé un cabinet de combat qui ne se posera pas de questions philosophiques ou juridiques lorsqu’il s’agira de renverser les codes, d’écrémer les réglementations, de "libérer" les entreprises, d’appliquer un nationalisme tout-terrain à l’immigration, l’économie et l’international, de placer des fidèles ou de favoriser ses amis ».

    Méfiance envers les agences fédérales

    Qui plus est, souligne le Washington Post, « Donald Trump fait fi de toutes les règles de passation de pouvoir… Depuis sa victoire, il a en effet ignoré un grand nombre de règles et de pratiques destinées à effectuer une transition en douceur. (…) Trump n’a pas encore collaboré avec l’administration des services généraux, qui est chargée du travail complexe de transfert du contrôle de centaines d’agences gouvernementales. Il ne s’est pas engagé à respecter les règles d’éthique. Ses équipes de transition n’ont pas encore mis les pieds dans un seul bureau fédéral. Lors de ses appels récents avec des chefs d’État étrangers, Trump est passé en dehors du département d’État, de ses lignes sécurisées et de ses interprètes officiels. Alors que son équipe examine des centaines de nominations pour des postes clés, il a jusqu’à présent refusé de laisser le FBI vérifier les risques potentiels qu’elles présentaient pour la sécurité nationale. (…) À l'origine de cette approche sans précédent, pointe le Washington Post, il y a, selon son entourage, une méfiance et un ressentiment permanents à l’égard des agences fédérales. Donald Trump les accuse d’avoir bloqué son programme au cours de son premier mandat, d’avoir divulgué ses projets à la presse, d’avoir communiqué ses documents aux enquêteurs et d’avoir engagé des poursuites pénales contre lui ».

    Fluctuant et… tout puissant…

    Et puis il y a la personnalité même de Trump, fluctuante, imprévisible, souligne Le Temps à Genève : « ce qu’il dit un jour n’a parfois plus de valeur le lendemain. Et une opinion assénée à un moment peut être totalement infirmée un mois plus tard. La stabilité dans les convictions n’est à coup sûr pas le point fort de Donald Trump, qui change très souvent d’avis au gré des influences, de ses intérêts, voire de l’air du temps ».

    Reste que désormais, « Trump dispose des pleins pouvoirs comme presque aucun de ses prédécesseurs, relève le Corriere Della Serra à Rome, pratiquement sans les contrepoids fondamentaux d’une société démocratique. Majorité du vote populaire, majorité au Sénat, majorité à la Chambre, juges de la Cour constitutionnelle, médias (de Fox News à X), technologies (avec son grand sponsor Musk), etc. En pratique, une autarchie démocratiquement élue, la plus puissante du monde, s’ajoutera aux dictatures et aux autarchies qui influencent déjà la vie et les choix stratégiques mondiaux. Au minimum, de plus en plus de dépenses militaires et de moins en moins d’attention aux transactions énergétiques et à l’urgence climatique ».

    Et l’Europe ?

    Point positif, souligne le Corriere Della Serra, « cela pourrait être l’occasion pour l’Europe de construire une politique étrangère et des relations économiques et financières plus autonomes et moins conditionnées par la Maison Blanche ».

    À moins que les Orban et compagnie se sentent pousser des ailes…

    C’est du moins ce qu’avance l’historien Romain Huret dans les colonnes du Soir à Bruxelles : « Donald Trump a montré que la radicalité payait, affirme-t-il. Je pense que cela risque d’inspirer beaucoup d’hommes et de femmes politiques en Europe. On a assisté à ce qu’on appelle aux États-Unis un réalignement, une nouvelle coalition électorale qui a bien fonctionné et qui risque de durer longtemps ».

  • « Mille jours de guerre et la situation de l’Ukraine semble plus tragique, voire désespérée, que jamais », soupire Le Soir à Bruxelles. « Mille jours d’une vie sans vie pour celles et ceux qui sont restés, sous les bombes, dans la peur, les pénuries, les combats, engagés dans une lutte à mort pour récupérer leur intégrité, préserver leur identité ou "simplement" survivre. Mille jours et mille nuits, poursuit le quotidien belge, à repousser l’envahisseur mètre par mètre, minute après minute. Les images en direct du champ de bataille nous ont ébranlés et pétrifiés, avec des gros plans sur des routes jonchées de cadavres de civils, des usines et des quartiers dévastés, des fosses communes. Mais cela, c’était au début. Depuis nous nous sommes habitués, pointe encore Le Soir, nous avons réappris à vivre aux côtés de ces voisins dont, soyons justes, nous ignorions beaucoup jusque-là ».

    Triste tableau pour le Guardian à Londres : « mille jours après l’invasion russe, les troupes sont éclatées sur plusieurs fronts, Kiev est sous la menace constante des drones et des missiles, et les responsables ukrainiens se préparent au retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier. Des milliers de citoyens ukrainiens sont morts, plus de six millions se sont réfugiés à l'étranger et la population a diminué d’un quart depuis que Vladimir Poutine a ordonné l’invasion qui a déclenché le plus grand conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ».

    « Trop tard, trop peu… »

    Aujourd’hui mardi, « millième jour de l’invasion russe, en violation du droit international », rappelle Die Welt à Berlin : « mille jours de terreur face auxquels l’Occident a réagi souvent trop tard et avec trop d’hésitation ».

    Dernier exemple en date : l’autorisation donnée finalement par Joe Biden à Kiev d’utiliser des missiles à longue portée pouvant toucher le territoire russe. « Trop peu, trop tard ? », s’interroge Le Temps à Genève. « La réalité est que ces armes permettront simplement de freiner la campagne de terreur russe en cours : à l’entrée de l’hiver, Moscou pilonne en effet les capacités énergétiques pour geler les Ukrainiens. Plutôt qu’un avantage décisif, ces missiles signifient d’abord un rééquilibrage des forces, relève le quotidien suisse. Après l’élection de Donald Trump, qui envisage une capitulation ukrainienne au nom de la paix, la décision de Joe Biden est de nature à remonter quelque peu le moral des Ukrainiens alors que ceux-ci commémorent le millième jour de leur agression. Ils en ont le plus grand besoin, les forces russes – et désormais nord-coréennes – étant à l’offensive sur tout le front. Mais, s’interroge Le Temps, combien de temps agira ce soutien ? Et avec quel effet sur l’issue de la guerre ? ».

    Bonne conscience…

    Le Figaro à Paris enchaine : « la décision de Joe Biden d’autoriser les Ukrainiens à utiliser des missiles américains contre des cibles militaires en Russie risque de s’inscrire dans le "trop peu trop tard" et permet surtout aux Occidentaux de se donner bonne conscience ».

    Certes, relève le Süddeutsche Zeitung à Munich, « l’Occident a mis à la disposition de l’Ukraine des systèmes d’armement techniquement excellents. Mais pour obtenir des avantages vraiment décisifs, ils étaient trop peu nombreux. Dans une guerre d’usure, c’est la masse qui est déterminante. Cela pourrait à nouveau se vérifier aujourd’hui : la question décisive reste : combien de missiles l’Ukraine a-t-elle encore ? Jusqu’à présent, les États-Unis se sont montrés réticents à livrer de grandes quantités. Et la France et le Royaume-Uni sont sur le point d’épuiser leurs stocks de missiles Storm-Shadow et Scalp ».

    Inconnues…

    Enfin on revient au Soir à Bruxelles pour qui « la suite s’annonce terrible avec les inconnues liées à l’arrivée d’un Trump tout puissant, et une Europe très faible, trop lente et qui se disloque entre les coups de fil en solo d’un chancelier allemand aux abois, la perte de poids d’un président français démonétisé et les dissidences de ses Orbán revigorés. Le président polonais, Donald Tusk, qui se veut l’homme fort de l’Europe, tançait ce week-end Olaf Scholz : "Personne n’arrête Poutine avec des appels téléphoniques". Oui, mais avec quoi alors ?, s’interroge Le Soir. Cela fait mille jours que personne n’a trouvé la réponse ».

  • C’est le New York Times qui l’a annoncé le premier : « Biden autorise l’Ukraine à frapper la Russie avec des missiles américains à longue portée ».

    Il s’agit, précise le journal, « de contrer l’armée russe qui a lancé un grand assaut d’environ 50 000 soldats, avec des troupes nord-coréennes, sur les positions ukrainiennes retranchées à Koursk, dans le but de reprendre tout le territoire russe que les Ukrainiens occupent depuis en août. (…) Les Ukrainiens pourraient utiliser les missiles ATACMS pour frapper des concentrations de troupes russes et nord-coréennes (donc), des pièces d’équipement militaire essentielles, des nœuds logistiques, des dépôts de munitions et des lignes d’approvisionnement en territoire russe ».

    Les responsables américains interrogés par le New York Times affirment qu’ils ne « s’attendent pas à ce que ce changement modifie fondamentalement le cours de la guerre, mais ils ajoutent que l’un des objectifs de ce revirement est d’envoyer un message aux Nord-Coréens pour leur faire comprendre que leurs forces sont vulnérables et qu’ils ne doivent pas en envoyer davantage ».

    Commentaire du Monde à Paris : « jusqu’à présent, le refus américain de permettre les frappes en profondeur s’expliquait par la crainte d’une escalade côté russe, Moscou n’ayant eu de cesse de brandir la menace d’une arme nucléaire. L’escalade a eu lieu pourtant sous une autre forme, si l’on en juge par la présence massive de soldats nord-coréens aux côtés de l’armée russe. Rarement, s’exclame Le Monde, aura-t-on vu une administration américaine se démentir elle-même avec une telle constance sur un grand sujet de sécurité internationale. Comme ce fut le cas avec d’autres équipements militaires, tels les chars ou les avions de chasse, elle cède donc après avoir trop retardé ce moment, au détriment de l’Ukraine ».

    Avancées russes dans le Donbass

    Pendant ce temps, les Russes poursuivent leur avancée en territoire ukrainien, notamment dans le Donbass. C’est ce que relève Le Temps à Genève. « À l’est de l’Ukraine, la ville de Pokrovsk dans le viseur des Russes », titre le quotidien suisse. « Partir ou rester, pointe l’envoyé spécial du journal, l’insupportable dilemme des habitants de Pokrovsk, quatrième ville du Donbass sous contrôle ukrainien, dont les soldats russes se rapprochent. (…) Si la poussée de Moscou s’est intensifiée depuis le printemps dernier, les assauts, eux, ont redoublé dès le mois d’octobre. Selon l’avis des experts et les chiffres avancés par les services secrets des pays alliés de l’Ukraine, la Russie compte beaucoup plus de pertes que cette dernière. Pour mener son offensive, Moscou sacrifierait, précise Le Temps, plus de 1000 hommes par jour, blessés et morts confondus. Avec, pour résultat, une progression dont la vitesse s’accélère. Dans la perspective de négociations sous la houlette du président élu Donald Trump, le Kremlin veut tirer le meilleur avantage possible de son avancée sur le terrain ».

    France : feu social…

    À la Une également, en France, la grogne qui s’installe et qui s’amplifie contre les mesures d’austérité que veut imposer le gouvernement…

    « Michel Barnier n’a qu’une crainte, relève Le Figaro : que, six ans après, une colère comparable à celle des “gilets jaunes“ gagne le pays. Partout, elle monte. Cheminots, fonctionnaires, pilotes d’avion et salariés du privé multiplient les préavis de grève. Le feu prend aussi dans les territoires. Les maires, tout comme les patrons de département et de région, n’acceptent pas l’effort de 5 milliards d’euros qui leur est demandé pour renflouer les caisses de l’État. Ils tiennent congrès ces jours-ci et n’entendent pas se laisser faire. Quant aux campagnes, elles sont en marche pour barrer les routes. Les agriculteurs attendent toujours que les promesses faites en début d’année soient tenues ».

    En effet, commente Libération, « les agriculteurs creusent le sillon » : « traité UE-Mercosur, revenus trop faibles, ras-le-bol administratif… Moins d’un an après leur dernière mobilisation et malgré les mesures déjà annoncées, les agriculteurs veulent à nouveau faire entendre leur malaise. (…) La deuxième saison de protestation paysanne, renforcée par l’opposition au Mercosur, s’annonce tout aussi dure sinon plus que la première ».

    En effet, précise Libération, « le calendrier d’adoption de ce traité de libre-échange entre l’Europe et cinq pays d’Amérique du Sud (dont le Brésil et l’Argentine) se resserre. Ce traité affole les filières bovines et de volailles notamment. La France dit vouloir s’y opposer, mais n’en a pas forcément les moyens. La perspective d’une adoption du Mercosur peut contribuer à un mouvement de grogne plus dur encore que son petit frère du début d’année ».

  • L’appel aura duré une heure entre Berlin et Moscou. Ils n’avaient pas échangé depuis deux ans : Olaf Scholz et Vladimir Poutine ont repris contact pour évoquer la guerre en Ukraine. Le chancelier allemand a demandé au président russe de retirer ses troupes et de mettre fin au conflit, comme le rapportent plusieurs médias européens. Le chef du Kremlin, lui, a redit ses conditions pour la paix, en estimant que tout accord potentiel devait être basé sur les « nouvelles réalités territoriales ». « Olaf Scholz cherche un équilibre, analyse El País. Il est conscient du pacifisme et de l'affinité avec la Russie d'une partie de la société allemande ». Mais dans le même temps, selon le journal espagnol, « c’est lui qui a décrété, après l’invasion russe, un changement d’ère dans la politique allemande », avec « des dépenses militaires plus importantes et la fin de la dépendance énergétique à l’égard de Moscou ».

    « Ainsi, poursuit El País, il exige, d’une part, d’assouplir le strict plafond d’endettement afin d’augmenter l’aide à l’Ukraine : ce fut l’un des éléments déclencheurs de l’effondrement de la coalition gouvernementale. Et, de l’autre, il s'oppose à l’Otan qui invite officiellement l’Ukraine à s’y joindre, et refuse l’envoi de missiles de croisière allemands et l’utilisation d’armes allemandes pour attaquer le territoire russe ».

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    Un appel mal reçu par l’Ukraine

    Cet appel intervient en tout cas « à un moment crucial » de la guerre, note le Guardian, en précisant que « Moscou, avec le soutien de soldats nord-coréens, prépare une offensive de grande envergure pour chasser les forces ukrainiennes de la région de Koursk, tandis que les forces russes progressent rapidement dans l'est de l'Ukraine ». « La volonté d'Olaf Scholz de s'engager avec Vladimir Poutine est susceptible, observe le journal britannique, de provoquer une frustration en Ukraine, dont l'avenir est devenu incertain après la victoire de Donald Trump » aux États-Unis. Le président Volodymyr Zelensky a effectivement interprété cet appel comme une « tentative d'apaisement » envers Moscou. Olaf Scholz, de son côté, tente de rassurer en affirmant, dans une interview au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, avoir l'impression que Donald Trump a une position « plus nuancée que ce que l'on suppose » sur le sujet.

    De plus en plus de drones ukrainiens

    En attendant, l'Ukraine mise sur la production de drones guidés par ordinateur, pour combattre les Russes. C'est le Wall Street Journal qui en parle dans un long article enrichi de schémas et photographies. Les soldats ukrainiens n'ont qu'à « tapoter sur l'écran d'une tablette » pour sélectionner une cible et envoyer un appareil en pilotage automatique, pour détruire un camion de munitions russe. « Les fournisseurs ukrainiens accélèrent la production de drones d'attaque robotisés à l'échelle industrielle », indique le Wall Street Journal, qui explique que « ce changement de cap est rendu possible par l'intégration réussie par les fabricants d'ordinateurs bon marché dans des systèmes sophistiqués et compacts », possédant les mêmes capacités que celles que l'on trouvait avant dans des équipements beaucoup plus coûteux. Cette technologie a le double avantage, remarque le Wall Street Journal, de réduire « considérablement le nombre de personnes nécessaires pour effectuer des tâches allant de l'identification des cibles à leur frappe », et d'offrir « une alternative bon marché aux missiles et aux obus d'artillerie plus coûteux qui pourraient aider l'Ukraine à maintenir sa défense si la nouvelle administration Trump réduit le financement ». Kiev doit recevoir « des dizaines de milliers d'ordinateurs miniatures » fabriqués par une société américaine, qui devraient être « utilisés sur le champ de bataille au début de l'année prochaine ».

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    Emmanuel Macron en Argentine

    L'Ukraine, il en sera question lors du G20 au Brésil, en début de semaine prochaine. Mais le président français entame son voyage en Amérique latine dès ce samedi 16 novembre. Emmanuel Macron se rend en Argentine et sera « sans doute accompagné, note La Nación, par le dossier compliqué de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur » – accord auquel s'opposent Paris et les agriculteurs français. Mais en Argentine, le premier objectif d'Emmanuel Macron sera « d'ajouter le président Milei aux priorités du G20 », notamment, précise La Nación, sur les questions environnementales et le changement climatique. « Ce ne sera pas facile », prévient d'emblée le quotidien argentin, en rappelant que Buenos Aires vient de se retirer de la COP29, en Azerbaïdjan. « Cependant, fidèle à son habitude, ajoute La Nación, Emmanuel Macron, qui s'est toujours efforcé d'établir des relations avec des personnalités situées à l'autre extrême de sa position idéologique, persiste dans son objectif de parvenir à un accord fructueux ». « C'est certainement sur le terrain des affaires que les deux hommes s'entendront le mieux », ajoute Le Figaro, en indiquant que « l'achat envisagé par Buenos Aires de deux sous-marins français devrait faire partie des points de convergence de cette rencontre ». Reste à savoir dans quel état d'esprit sera Javier Milei, tout juste rentré de Mar-a-Lago, en Floride, où il a été le premier dirigeant étranger à rencontrer Donald Trump.

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  • Xi Jinping est arrivé au Pérou pour participer au sommet de l'Apec, le sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique. Et le président chinois en a profité pour inaugurer le mégaport de Chancay. « Le Pérou entre dans une nouvelle ère », observe El Peruano, qui précise qu'il s'agit là d'un nouveau terminal « clé » pour le commerce entre l'Amérique du Sud et l'Asie, (principalement la Chine). Ce sera, selon le journal officiel du Pérou, « un hub régional » qui redistribuera les marchandises en provenance de Lima, mais aussi du Chili, de l'Équateur et de la Colombie... Le tout en réduisant le temps de transport, entre les deux continents, d'une quarantaine de jours à 23. De quoi faire du Pérou « l'un des principaux acteurs d'Amérique latine », affirme le ministre péruvien de l'Intérieur, cité par le Global Times chinois. Pour l'occasion, le président Xi Jinping a même signé un article dans El Peruano, dans lequel il dit espérer conduire le « navire de l'amitié sino-péruvienne jusqu'à un avenir meilleur ».

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    Les États-Unis perdent du terrain en Amérique latine

    « La Chine est attirée, précise le journal, par les mêmes attributs qui devraient inciter les multinationales américaines à vouloir rivaliser dans cette région », à commencer par « des ressources naturelles abondantes, notamment des minéraux essentiels ». Mais aux États-Unis, Donald Trump, ajoute le Wall Street Journal, « s’est surtout concentré sur la région en tant que source d’immigration indésirable », et l’augmentation des droits de douane voulue par le président républicain pourrait, potentiellement, « rapprocher certains pays de Pékin ». Washington prend donc l'eau en Amérique latine, et le retour de Donald Trump éclipse la présence de Joe Biden au sommet de l'Apec, puis au G20, au Brésil. Ce voyage était censé, selon leNew York Times, être la « dernière chance » de Joe Biden « de dire aux autres dirigeants mondiaux qu'il avait raison depuis le début », à savoir que « Donald Trump est une aberration passée dont la politique de l'"Amérique d'abord" a été balayée par les électeurs ». Mais au lieu de cela, observe le New York Times, le président sera contraint de reconnaître que « Donald Trump est de retour ». Ce voyage, résume le quotidien, sera plutôt « une sorte d'élégie d'une époque révolue qui a défini la politique étrangère américaine pendant la majeure partie de la vie » de Joe Biden.

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    Un « antivax » nommé par Donald Trump à la santé

    Des nominations qui « choquent même les républicains », titre Le Figaro depuis Paris. Parmi les promotions très critiquées : celle de Matt Gaetz comme procureur général. L'un « des plus fervents partisans » de Donald Trump, précise Le Figaro, et l'un des « plus célèbres provocateurs », qui a fait l'objet d'une enquête pour trafic sexuel présumé, sans être inculpé. Un choix qui a « provoqué l’incrédulité », selon le Guardian, et qui a « alimenté les inquiétudes selon lesquelles Donald Trump aurait l’intention de procéder à des licenciements massifs au sein du ministère de la Justice, en représailles aux enquêtes criminelles lancées contre lui ». Autre nomination qui ne passe pas inaperçue : celle de Robert F. Kennedy Jr.... Un « antivax et conspirationniste », selon Le Monde, au ministère de la Santé. « Une plaisanterie cruelle » qui s'ajoute à « des choix peu sérieux », grince Eugène Robinson dans le Washington Post, en parlant d'un « ​​​​​​​casting pour une émission de télé-réalité ».

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    Match nul entre la France et Israël ​​​​​​​

    « ​​​​​​​Une soirée vraiment nulle », résume Le Parisien. Sans marquer, l'équipe de France s'est qualifiée pour les quarts de finale de la Ligue des nations, « ​​​​​​​après un match pénible et ennuyeux, juge L'Équipe, dans une atmosphère lourde et souvent indifférente ». Le tout sous les yeux du président Emmanuel Macron et de seulement 16 611 supporters – soit la plus faible affluence de l'histoire pour les Bleus, dans un stade qui peut accueillir 80 000 personnes... Mais avec une « opération de sécurité massive digne d'un sommet du G20 », relève le New York Times, qui rappelle que les violences survenues à Amsterdam, la semaine dernière, à l'issue d'un match entre Israéliens et Néerlandais, ont fait de la rencontre d'hier soir un « événement politique bien plus que sportif ».

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  • Entre les différentes guerres qui secouent la planète, la menace du réchauffement climatique avec son cortège de catastrophes, les inconnues après le bouleversement politique outre-Atlantique et l’incertitude économique qui angoisse des milliards de personnes, il est parfois bon d’aborder dans cette revue de presse des sujets plus légers…

    Libération à Paris nous en donne l’occasion aujourd’hui avec ce dossier sur la sexualité des Français. Et tout d’abord cette photo de Une, pleine page, plutôt osée, où l’on voit un enchevêtrement de corps nus… Ici une paire de fesses, ici, un sein… Et ce titre : « Sexualité des Français : alors ? Heureux ! »

    En effet, constate le journal, « les Français font moins l’amour, mais ils le font mieux. C’est l’un des enseignements d’une grande étude nationale sur la sexualité des Français, conduite par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et l’Agence nationale de recherches sur le Sida et les hépatites, dont les résultats ont été rendus publics hier. Baptisée "Contexte des sexualités en France", elle a été menée auprès de plus de 30 000 personnes âgées de 15 à 89 ans, et interroge les pratiques des Français au lit (ou ailleurs) ainsi que leur perception de leur sexualité et de celles des autres. »

    Libertés libertines…

    Alors, entrons dans les détails… Que nous dit cette enquête ?

    « On apprend, entre autres, pointe Libération, que les Français ont leurs premiers rapports sexuels plus tard que leurs aînés, mais qu’ils font aussi l’amour plus loin dans leur vie, que davantage de personnes, notamment chez les femmes, assument se masturber, et que la norme hétérosexuelle est de plus en plus remise en question. Autre élément, qui peut sembler paradoxal : les Français font moins souvent l’amour mais leurs pratiques se diversifient, leurs partenaires se multiplient – notamment grâce aux rencontres via Internet – et leur satisfaction augmente. Un tableau plutôt positif, donc, relève le journal, rembruni par le constat que les mesures de prévention des risques (infections sexuellement transmissibles et grossesses non désirées) sont moins bien observées ces dernières années. »

    Commentaire de Libération : « Si les frontières géographiques menacent de se renforcer en cette décennie 2020, celles entre les genres s’estompent et c’est une excellente nouvelle, estime le journal. En 2024, on se sent plus libre qu’avant d’aimer une personne du même sexe, pour un soir ou pour la vie. Et aussi de multiplier les expériences (…). Autre liberté enfin acquise, celle des personnes âgées qui semblent avoir envoyé balader les injonctions à fermer boutique pour cause de vieillissement des corps et de pseudo baisse de la libido. (…) Cette liberté a un revers : on se protège moins, surtout les jeunes, ce qui peut poser, à terme, un gros problème sanitaire, a fortiori si l’on tend à multiplier les partenaires. Cette réserve mise à part, conclut Libération, on ne va certainement pas bouder notre plaisir. »

    Ukraine : Zelensky prêt à fabriquer une bombe nucléaire ?

    Après cette parenthèse légère, à présent la face sombre de l’actualité… avec cette information exclusive du Times à Londres : « Si les États-Unis réduisaient leur aide militaire, l’Ukraine pourrait développer une bombe nucléaire rudimentaire dans les prochains mois pour arrêter la Russie. »

    Le Times s’appuie sur un rapport du ministère ukrainien de la Défense. Un rapport qui indique que « le pays serait rapidement capable de construire un engin basique à base de plutonium avec une technologie similaire à celle de la bombe "Fat Man" larguée sur Nagasaki en 1945. N’ayant pas le temps de construire et de faire fonctionner les grandes installations nécessaires à l’enrichissement de l’uranium, l’Ukraine pourrait compter sur l’utilisation du plutonium extrait des barres de combustible usagées des réacteurs nucléaires ukrainiens. »

    Officiellement, les autorités ukrainiennes démentent avoir l’intention de développer une arme nucléaire, relève encore le Times. Mais d’après un responsable militaire britannique cité par le journal, l’Ukraine a bien « le savoir-faire technique et les moyens pratiques pour produire une telle arme » et le président Zelensky serait prêt, dit-il, à « absolument tout essayer. » Et « Donald Trump devra en prendre note », affirme encore ce responsable militaire britannique, « car la dernière chose que nous voulons est une frappe nucléaire en Europe, qu’elle vienne des Ukrainiens ou des Russes. »

  • Le milliardaire fait les gros titres de la presse américaine ce matin. « Le président élu Donald Trump a (donc) annoncé hier qu’il nommait Elon Musk à la tête d’un nouveau ministère sur la réduction des dépenses publiques et de la réglementation, pointe le Washington Post, confiant ainsi un énorme portefeuille au milliardaire de la tech qui avait apporté un soutien politique et financier à sa candidature à la présidence. (…) Donald Trump a décrit ce nouveau ministère comme un "projet Manhattan" [référence au programme secret d’armes nucléaires visant à développer la première bombe atomique durant la Seconde Guerre mondiale], un "projet Manhattan", donc, dont l’objectif serait de réduire considérablement les réglementations, à diminuer les effectifs et à "restructurer" les agences fédérales. On ne sait pas encore comment une telle initiative serait financée ou gérée. » En tout cas, relève encore le Washington Post, cela « pourrait avoir des répercussions majeures sur le gouvernement américain et sur des millions d’employés fédéraux. »

    Interrogations…

    En effet, bien des questions restent en suspens, renchérit le New York Times. Tout d’abord, Donald Trump « n’a pas abordé le fait qu’un tel ministère n’existait pas. Il n’a pas non plus précisé si Elon Musk embaucherait du personnel pour cette nouvelle administration, alors que son but est de réduire la main-d’œuvre fédérale. »

    Ensuite, poursuit le New York Times, « Elon Musk, avait déclaré avant l’élection qu’il aiderait le président élu à réduire de 2 000 milliards de dollars le budget fédéral. Mais il n’a pas expliqué en détail comment cela serait réalisé ni quelles parties de l’administration seraient réduites. »

    Autre interrogation : « Comment Elon Musk s’acquitterait de cette tâche, sans créer de conflits d’intérêts, étant donné que sa société, SpaceX, a obtenu des contrats fédéraux d’une valeur de plus de 10 milliards de dollars au cours de la dernière décennie ? »

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    La victoire des libertariens…

    En fait, analyse La Croix à Paris, « dans la galaxie Trumpiste, une nouvelle planète a pris du galon au cours des dernières années : les libertariens, avec pour chef de file le plus célèbre d’entre eux, Elon Musk. Eux ont (encore) plus d’appétit pour la démolition. À leurs yeux, l’État est en effet une entrave à l’énergie individuelle. Il doit donc être limité au maximum, et être réduit autant que possible à trois fonctions fondamentales : garantir le droit à la vie, à la liberté et à la propriété privée. Elon Musk pourrait (donc) se voir confier la tâche de réorganiser l’État fédéral, relève encore La Croix, à la façon de Javier Milei, le président argentin qui avait fait campagne avec une tronçonneuse et qui s’était empressé de supprimer des ministères en arrivant au pouvoir. Plusieurs institutions sont ainsi dans la ligne de mire des libertariens américains, à commencer par le ministère de l’Éducation. »

    Tout à gagner…

    « Dans l’ombre de Donald Trump, plus puissant que jamais, Elon Musk pourra mettre en œuvre son agenda caché », affirme pour sa part Le Temps à Genève. Pour Olivier Alexandre, chargé de recherche au Centre national français de la recherche scientifique, interrogé par le quotidien suisse, « l’idée générale de Musk, c’est de montrer que le marché fonctionne mieux que la bureaucratie, que l’initiative individuelle doit prévaloir sur l’administration, que des saignées très importantes dans le personnel peuvent rendre le Ministère public plus efficace, comme il a tenté d’en faire la démonstration avec PayPal contre les banques, Tesla contre General Motors, SpaceX contre la Nasa, puis avec Twitter, devenu X. »

    « Les idées de Donald Trump et Elon Musk sont proches, pointe Le Temps. Mais l’union ne s’annonce pas forcément sans nuage. On parle de deux personnalités, mues par le culte de la personnalité. Suivant une expression américaine, il ne peut y avoir deux shérifs dans une même ville. Encore moins à la Maison-Blanche. Des conflits sont à prévoir. »

    En tout cas, pour l’instant,« le milliardaire a tout à gagner, affirme encore Le Temps. Ses entreprises – Tesla, SpaceX, Starlink – seraient des bénéficiaires probables d’une politique America First et des initiatives de production nationale. Tesla pourrait accélérer l’indépendance énergétique, Starlink la souveraineté technologique, et SpaceX renforcer la sécurité nationale. »

  • « Mille milliards !, s’exclame La Croix à Paris. Les pays les plus développés participant à la COP29, la Conférence de l’ONU sur le climat, qui s’est ouverte hier à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, doivent parvenir à un accord pour trouver, au minimum, 1 000 milliards de dollars par an, afin d’aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique, à partir de 2025. À première vue, l’enveloppe paraît considérable à tel point que certains prédisent déjà un échec des négociations, fustigeant avant même qu’elle ne commence "une COP pour rien". Pourtant, à y regarder de plus près, il semble n’y avoir ici rien d’inatteignable », affirme La Croix. Exemples :« Une taxe sur les transactions financières pourrait rapporter 777 milliards de dollars en dix ans ; un prélèvement de 9 dollars par vol pour les voyageurs prenant l’avion plusieurs fois par an générerait à lui seul 121 milliards de dollars. On voit bien aujourd’hui que ces sommes existent et que des fonds peuvent être mobilisés. C’est une question de volonté politique et de justice sociale, affirme encore La Croix. Les États ont douze jours pour tenter de trouver un accord. »

    Pourquoi l’Azerbaïdjan ?

    Reste que cette COP29 se tient en Azerbaïdjan… « Et c’est un euphémisme d’écrire qu’elle suscite des interrogations, soupire Libération. Comme les deux dernières éditions, tenues en Égypte (en 2022) et aux Émirats arabes unis (en 2023), la COP climat est ordonnancée dans un pays autoritaire et producteur de pétrole. (…) "À quel moment on va se poser la question du pourquoi ces pays veulent accueillir cet événement ?, s’interroge Romain Ioualalen d’Oil Change International. Les deux prochaines années, les COP auront lieu au Brésil et en Australie, deux autres producteurs de fossiles. D’un point de vue optimiste, on peut voir le verre à moitié plein, affirme-t-il, en se disant que ces pays ne peuvent plus ignorer la réalité climatique et qu’ils sont donc obligés de se mouiller. Mais à l’inverse, on peut aussi penser qu’ils utilisent la COP pour reverdir leur image, faire du bruit, tout en brassant de l’air et en continuant à extraire des énergies mortelles pour l’humanité. S’agissant de Bakou, conclut Romain Ioualalen, toujours dans Libération, je crois malheureusement que le verre est à moitié vide". »

    « Des sanctions ! »

    Dans le Guardian à Londres, l’activiste Greta Thunberg s’interroge également : « Comment un pays comme l’Azerbaïdjan, autoritaire et violent envers les droits de l’homme peut-il accueillir un tel événement ? Pendant la COP29, l’image de l’Azerbaïdjan présentée par les médias sera une version édulcorée et verdie que le régime cherche désespérément à montrer. Mais ne vous y trompez pas, s’exclame la militante suédoise : il s’agit d’un État répressif accusé de nettoyage ethnique. Il faut prendre des sanctions immédiates contre ce régime et mettre un terme aux importations de combustibles fossiles azerbaïdjanais. Il faut également exercer une pression diplomatique sur ce régime, affirme encore Greta Thunberg, pour qu’il libère ses otages arméniens et tous les prisonniers politiques – et garantir le droit des Arméniens à un retour en toute sécurité. »

    Une nouvelle escalade militaire ?

    « Peu de gens s’attendent à ce que cette COP aboutisse à des résultats concrets, mais certains espèrent au moins une chose : qu’elle amène un peu de paix dans la région, pointe pour sa part Le Temps à Genève. C’est cette perspective qui a d’ailleurs permis à Bakou d’obtenir l’organisation de la COP29, trois mois seulement après avoir pris – l’année dernière – le contrôle du Haut-Karabakh, région séparatiste alors peuplée de plus de 100 000 Arméniens. Erevan, terrassé par cette intervention militaire éclair, n’a accepté la candidature de son rival qu’après s’être assuré d’un échange de prisonniers. À l’aube de la COP29, les deux pays ont avancé vers la conclusion d’un accord de paix qui prévoit le rétablissement des relations diplomatiques, mais de nombreuses questions clés découlant de ce conflit vieux de trente ans restent en suspens, relève encore Le Temps. Les observateurs craignent que l’enthousiasme des pays occidentaux autour de cet accord ne se retourne contre ces derniers : le risque d’une escalade militaire pourrait grandir une fois les caméras éteintes et les chefs d’État repartis. »

  • « Donald Trump va aborder son second mandat doté des pleins pouvoirs, relève Le Figaro à Paris : l’exécutif à la Maison Blanche, le législatif au Congrès, avec une majorité acquise au Sénat et quasi assurée à la Chambre des représentants, sans oublier la Cour suprême au fort penchant conservateur, dont trois juges nommés par lui. Ajoutons à cela un degré de préparation bien supérieur à 2016, grâce à un réseau étendu de fidèles et une stratégie longuement mûrie pour venir à bout des résistances de "l’État profond" ».

    Et Le Figaro de s’interroger : « que va faire le 47e président de sa toute-puissance ? La marque du populisme qu’il revendique est de tenir ses promesses, même quand elles paraissent irréalisables ou aux limites de la légalité. En entrant dans le Bureau ovale le 20 janvier, Donald Trump signera une série de décrets contre l’immigration, les théories du genre, les contraintes environnementales… Les fonctionnaires fédéraux peuvent s’attendre à des purges, les sans-papiers à des expulsions de masse. Européens, Ukrainiens, ou Taïwanais peuvent redouter la "pensée magique" qui prétend faire disparaître les problèmes d’un simple "deal" entre hommes forts. »

    Au premier jour…

    « Ce que Trump peut et ne peut pas faire dès le premier jour », pointe pour sa part le Wall Street Journal. « Donald Trump s’est engagé à mettre en œuvre "le plus grand programme d’expulsion de l’histoire américaine" dès son entrée en fonction. Mais cela prendra du temps. (…) Il a également annoncé qu’il mettrait un terme à l’octroi de la citoyenneté américaine aux enfants nés d’une personne entrée illégalement aux États-Unis. Mais cette mesure sera probablement contestée sur le plan juridique ».

    Par ailleurs, pointe le Wall Street Journal, « Trump a déclaré qu’il signerait un décret retirant à nouveau les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat ». Là ce serait immédiat : « son entourage affirme que le décret a été rédigé et qu’il sera prêt à être signé par Trump dès le premier jour de son entrée en fonction ».

    Pour ce qui est de la politique étrangère, « Trump a promis de mettre fin aux conflits dans le monde, notamment en Ukraine et au Moyen-Orient, avant qu'il ne prenne ses fonctions ». Là, le Wall Street Journal émet de sérieux doutes : « Trump a peut-être réussi à inciter l’Ukraine, qui a perdu du terrain, à s’asseoir à la table des négociations, mais la Russie de Poutine - ainsi que le Hamas et Israël – n’ont montré aucun signe de leur volonté de mettre fin aux combats dans leurs conflits respectifs ».

    « Œil pour œil, dent pour dent »

    Ce qui est sûr, relève le New York Times, c’est que, sur le plan intérieur, on peut s’attendre à « une vague de représailles » : « Donald Trump ne croit pas au pardon et à l’oubli, affirme un de ses proches. Il est du genre "œil pour œil, dent pour dent" et il est furieux de ce qui lui est arrivé au cours des quatre dernières années. (…) La liste des personnes ou des organisations qu’il a désignées pour faire l’objet d’une enquête au cours de sa campagne est longue. Plus d’une centaine. Il a promis (notamment) de nommer "un vrai procureur spécial" pour s’en prendre à Joe Biden et à sa famille et il a déclaré que Kamala Harris devait être "poursuivie pour ses actions" en matière de politique frontalière. Il a (aussi) partagé des messages demandant que l’ancien président Barack Obama et Liz Cheney, sa plus éminente critique républicaine, soient jugés par des tribunaux militaires. Trump a également demandé, pointe encore le New York Times, que soient poursuivis les juges et procureurs qu’il accuse d’être responsables des affaires pénales et civiles le concernant ».

    Le procureur Smith dans la ligne de mire…

    Commentaire du Washington Post : « tout cela était prévisible, mais cela n’en est pas moins effrayant. » Le Post qui s’attarde sur le cas de Jack Smith, le procureur spécial du département de la Justice. Celui qui, en juin dernier, avait inculpé Trump au pénal, notamment pour sa conduite lors de l’attaque du Capitole. « L’idée qu’il puisse y avoir une base pour des accusations criminelles contre Smith ou son équipe est ridicule, affirme le Washington Post. (…) Il n’y a aucune preuve que Smith se soit écarté des lignes directrices du ministère de la Justice et encore moins qu’il ait violé la loi ».

    De toute façon, conclut le journal, « Trump n’aura pas l’occasion, comme il l'a annoncé, de le renvoyer "dans les deux secondes" suivant son investiture, pour la simple raison que l’on s’attend à ce que Smith démissionne avant ».

  • « Comment la guerre au Moyen Orient a plongé Amsterdam dans la violence », titre de Volkskrant. Le quotidien néerlandais revient sur les violences commises, jeudi 7 novembre au soir, contre des supporters israéliens en marge d'un match de football entre le Maccabi Tel-Aviv et l'Ajax d'Amsterdam. Les tensions sont apparues dès la veille, dans la capitale néerlandaise, avec des violences commises par des hooligans israéliens, précise de Volkskrant. Puis le lendemain, après le match, des dizaines de vidéos en ligne ont montré « des supporters du Maccabi poursuivis, attaqués et battus par des hommes portant des cagoules et des drapeaux palestiniens sur le dos », décrit le journal, pour qui cette nuit rappelle « les jours les plus sombres des pogroms ».

    « Le danger est désormais que les débats se concentrent principalement sur les actions de la police et de la justice », estime le quotidien néerlandais, qui veut porter l'attention sur « la question de savoir pourquoi trop d’émeutiers sont incapables de séparer leur répulsion face à la violence israélienne à Gaza de leur apparente aversion pour les Juifs en général ». Depuis l'Italie, La Repubblica souligne que « l’opinion publique européenne a regardé ce vent antisémite qui n’a jamais cessé de souffler sur notre continent et que les semaines et les mois ont transformé en tempête, jusqu’à se convaincre que l'on peut être des spectateurs silencieux ». « Après avoir dépassé ses frontières géographiques naturelles, poursuit le journal italien, le conflit du Moyen-Orient promet d'enflammer de haine les coins de l'Europe aux systèmes immunitaires les plus fragiles ».

    Aux États-Unis, aussi, on compare cette nuit de violence à un « nouveau pogrom ». « La situation se détériore pour les Juifs en Europe », écrit Bret Stephens. Dans sa chronique pour le New York Times, il évoque le cas de ses arrière-grands-parents paternels, venus aux États-Unis après avoir échappé aux émeutes antisémites de Kichinev, devenue Chisinau et désormais capitale de la Moldavie. C'était en 1903 dans l'ancien Empire russe. « Mon conseil aux communautés juives assiégées en Europe, écrit Bret Stephens : souvenez-vous de ce que préfigurait Chisinau et, s’il vous plaît, partez tant que vous le pouvez encore ».

    Après la défaite, les démocrates américains réfléchissent à leur avenir

    Sans savoir encore s'ils contrôleront, ou non, la Chambre des représentants, « les démocrates commencent à se demander qui les dirigera pendant l'exil », titre le Washington Post. L'une des premières étapes sera « de choisir un nouveau président du Comité national démocrate », l’an prochain. Mais le parti ne pourra pas avoir de chef de file avant les primaires de 2028, estime le quotidien américain, qui liste déjà quelques prétendants potentiels : les gouverneurs de Californie, de New York, du New Jersey ou bien de l'Illinois. Même si certains démocrates se demandent, toujours selon le Washington Post, si leur parti ne devrait pas être dirigé « par une personne ne figurant pas sur la liste habituelle des stars politiques ».

    En attendant, « l'establishment démocrate, les dizaines de stratèges et consultants sortent piteusement des décombres de leurs citadelles politiques, en s'accusant mutuellement du désastre », écrit Libération. « Joe Biden a suscité la déception, ajoute le quotidien français, même dans son discours de concession appelant, jeudi, à ne pas céder au désespoir sans offrir une quelconque vision d'avenir ou des idées rassembleuses ».

    40 skippers au départ du Vendée Globe

    Le Parisien explique pourquoi cette « odyssée fascine ». D'abord et surtout en raison de sa difficulté : « plus nombreux sont les hommes et les femmes à être partis dans l'espace qu'à avoir bouclé le Vendée Globe », indique le journal français. « Sur l'ensemble des neuf éditions, seuls 60% des participants ont revu les Sables-d'Olonne », et donc le point de départ. « Trois marins ont disparu », sans compter les innombrables péripéties des autres, résumées dans Le Parisien. « On comparait la course à l'ascension de l'Everest », se souvient Titouan Lamazou, le premier vainqueur de cette « course devenue iconique ». Sous les yeux des milliers de spectateurs de retour après la dernière édition perturbée par le Covid, 40 skippers partiront donc, ce dimanche 10 novembre, pour de nouvelles aventures. Un peu plus de deux mois en mer avec, au moins, un cap bien définit.

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  • « Mieux vaut une fin horrible qu’une horreur sans fin » : le Times reprend ce proverbe allemand pour résumer le choix d'Olaf Scholz. Le chancelier a décidé, mercredi 6 novembre, de limoger son ministre des Finances, Christian Lindner, le chef du FDP, le parti libéral qui appartenait à la coalition tripartite au pouvoir depuis deux ans et demi. Pour occuper le poste par intérim, Olaf Scholz a nommé « son plus proche conseiller économique », écrit Le Monde : Jörg Kukies, « un technocrate ultra-qualifié », « ancien banquier », issu du Parti social-démocrate, « rompu aux crises ». Bref, un « profil idéal », selon le quotidien français, « pour tenir les finances dans des circonstances agitées ». Comme le rappelle Le Monde, « ce sont les discussions autour du budget 2025 qui ont fait voler en éclats la coalition » avec, au cœur des affrontements, l'éventuel assouplissement du « frein à la dette », « ce dispositif à valeur constitutionnelle qui limite le déficit structurel de l’Etat fédéral allemand à 0,35% du produit intérieur brut chaque année ».

    Reste à savoir combien de temps Jörg Kukies restera aux Finances. Après l'éclatement de cette coalition « feu tricolore » et la démission de plusieurs ministres du FDP, Olaf Scholz veut se soumettre au vote de confiance des députés le 15 janvier 2025, ce qui pourrait entraîner des élections législatives anticipées au printemps. Mais l'opposition aimerait aller plus vite, et d'après un sondage relayé par Die Welt, 65% des Allemands interrogés sont favorables à l'organisation de nouvelles élections le plus rapidement possible.

    Un tournant pour l’Allemagne

    La sortie des libéraux, partisans de la rigueur budgétaire, « est une bonne nouvelle pour l’Allemagne mais aussi pour l’Europe », soutient Francesco Giavazzi. Dans son édito pour le Corriere della Sera, l'économiste italien estime que « la démission de Christian Lindner et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche placent Berlin face à des choix qu'elle a jusqu'ici tenté de cacher ». « Les pays de l’Union européenne ne peuvent plus se leurrer en pensant que le parapluie américain continue de les protéger gratuitement, affirme-t-il. Bientôt se posera le problème de la reconstruction de l’Ukraine : les Américains ont toujours dit que ces coûts devraient être payés par les Européens. Nous devons abandonner l’idée, poursuit Francesco Giavazzi, selon laquelle la dette n’est qu’un fardeau transmis aux générations futures. Beaucoup pensaient que la peur de Donald Trump inhiberait l’Europe. Pour l’instant, cela n’a pas été le cas. Un signal vient de Berlin qui pousse l’Europe à accélérer sur une voie qui vise à garantir la croissance et notre indépendance »/

    Le « dilemme américain » de Vladimir Poutine

    Le président russe a finalement félicité Donald Trump pour sa victoire face à Kamala Harris. Il s'est même dit « prêt à reprendre contact » avec le président américain, rapporte Le Figaro, en rappelant que les autorités russes s'étaient pourtant montrées « prudentes », dans un premier temps. D'un côté, « la joie des dirigeants russes est liée au fait que, selon eux, la victoire de Donald Trump signifiera moins d’aide à l’Ukraine et moins d’intérêt pour l’Europe », explique Alexander Baunov dans les colonnes du quotidien français. Mais d'un autre côté, poursuit le chercheur, « Vladimir Poutine ne veut pas recevoir de propositions concrètes de l’Occident pour un cessez-le-feu en Ukraine. Le président russe pense que dans une guerre d’usure, le temps joue en sa faveur ».

    Aux États-Unis, aussi, on observe le retour de Donald Trump avec méfiance. « Les fonctionnaires fédéraux se préparent aux coupes budgétaires » à venir, titre le Washington Post. Le quotidien américain rappelle « qu'avant de quitter ses fonctions en 2020, l'ancien président républicain a émis un décret rendant des dizaines de milliers d'employés passibles de licenciement sans procédure régulière s'ils étaient reconnus coupables d'avoir résisté aux politiques de l'administration. Une mesure annulée par Joe Biden et que les alliés de Donald Trump se sont engagés à rétablir ».

    Autres craintes, toujours relayées dans le Washington Post : celles des jeunes et des adultes LGBTQ+. Les lignes d'assistance téléphonique d'urgence qui leur sont consacrées ont enregistré une hausse du nombre d'appels, à l'approche de l'élection présidentielle américaine et après la victoire de Donald Trump. Presque 4 000 appels en quelques jours, selon le Rainbow Youth Project, soit déjà plus que la moyenne mensuelle. Les personnes qui prennent contact expriment, précise le Washington Post, « un sentiment croissant de solitude et d’isolement mais aussi la peur d’être physiquement agressées par quelqu’un en raison de leur genre ou de leur identité sexuelle ». Autrement dit, la peur, là aussi, que les couleurs, cette fois-ci celles du drapeau arc-en-ciel, finissent par ternir.

  • « Hier matin, Donald Trump a fait une promesse, relève le Wall Street Journal : “citoyens, je me battrai pour vous, pour votre famille et votre avenir“ ». Alors, oui, veut croire le quotidien new-yorkais : « si le nouveau président y consacre sa prodigieuse énergie, il peut réaliser de bonnes choses au cours des deux prochaines années. Mais s’il fait des règlements de compte avec ses adversaires une priorité - ce qu’il a promis de faire durant la campagne - il gaspillera son temps limité et son précieux capital politique ».

    « Donald Trump ressuscité, va-t-il se réinventer ? », s’interroge en écho Le Figaro à Paris. « Les prochains mois diront si le vainqueur de l’élection souhaite renouveler sa pratique du pouvoir pour laisser une empreinte dans l’histoire ou si son appétit de revanche est le plus fort. (…) Trump candidat promettait de régler ses comptes (…). Personne ne parie encore sur sa magnanimité ».

    Un choix périlleux ?

    Le New York Times ne se fait aucune illusion : « l’Amérique fait un choix périlleux », affirme le journal. « Donald Trump nous a montré au cours de son premier mandat et dans les années qui ont suivi son départ qu’il n’avait aucun respect pour la loi, et encore moins pour les valeurs, les normes et les traditions de la démocratie. Alors qu’il prend la tête de l’État le plus puissant du monde, il n’est manifestement motivé que par la recherche du pouvoir et la préservation du culte de la personnalité qu’il a érigé autour de sa personne ».

    Mauvaise voie ?

    Dans le Washington Post, les 13 éditorialistes du journal se succèdent pour un très long commentaire intitulé sobrement : « il est de retour ».

    Un commentaire bien sombre : « où trouver l’optimisme ? », s’interroge l’une des plumes du Post : « mon optimisme réside dans le fait que la Constitution perdure, affirme-t-il ; que, même si ces quatre années seront longues et terrifiantes, la démocratie sera meurtrie mais survivra ; que nous organiserons des élections libres et équitables dans quatre ans ; et qu’une majorité d’Américains reconnaîtront, bien que tardivement, que nous avons choisi la mauvaise voie ».

    Un autre commentateur du Washington Post s’interroge : « Trump fera-t-il certaines des choses qu’il a proposées ? Sans aucun doute, répond-il. Mais après avoir été témoin de l’incompétence pure et simple qui a caractérisé son premier passage à la Maison Blanche, je suis sceptique quant à la réalisation des propositions les plus radicales - rafles massives de migrants, pluie de châtiments sur ses opposants, tarifs douaniers punitifs -. Il existe encore des garde-fous dans notre système démocratique et dans la tolérance du public à l’égard du chaos et du fanatisme ».

    Danger existentiel pour l’Europe ?

    Enfin, pour ce qui concerne l’Europe, attention, prévient Le Monde à Paris : « les Européens ont, à juste titre, un mauvais souvenir du premier mandat Trump. Le second sera plus périlleux encore, dans un contexte où la guerre fait rage sur leur continent, livrée par une puissance russe qui fait fi de toutes ses obligations internationales et déploie une agressivité croissante. Si Donald Trump cesse l’aide militaire à l’Ukraine et négocie avec Vladimir Poutine une paix favorable à l’envahisseur, les conséquences d’un tel dénouement iront bien au-delà du sort de la seule Ukraine, affirme Le Monde : elles porteront sur l’ensemble de la sécurité du continent. Le risque de division, voire de fracture de l’Europe face à une telle perspective est réel. Ce danger est existentiel pour l’Union européenne ; ses dirigeants doivent en prendre conscience, s’exclame encore Le Monde, et se préparer à y faire face, sans attendre l’entrée en fonctions de Donald Trump − ils n’ont que trop tardé ».

  • Suspense aux États-Unis, suspense dans le monde entier… Avec une seule et même question dans la tête de milliards d’individus : qui sera le prochain président américain ? Attention, prévient le Washington Post : « La soirée électorale pourrait ne pas se dérouler comme prévu. Gardez la tête froide. Alors que les résultats tomberont au compte-gouttes ce mardi soir – et, très probablement, dans les jours qui suivront –, les Américains doivent se préparer à faire preuve de patience en observant des résultats préliminaires qui ne seront pas nécessairement indicatifs du résultat final. (…) Le pays pourrait être confronté à un nouveau long décompte. »

    En fait, tout va se jouer dans les 7 États clés, les fameux swing states… C’est ce que pointe notamment Le Soir à Bruxelles qui passe chacun de ces États en revue : « En Pennsylvanie, Harris conservera-t-elle la classe ouvrière reprise par Biden ? (…) Les Arabo-musulmans du Michigan ont les yeux rivés sur le Proche-Orient. (…) En Géorgie, l’érosion du vote afro-américain pourrait coûter cher à Harris. (…) En Caroline du Nord, vote rural contre vote urbain. (…) En Arizona, le droit à l’avortement au cœur d’une bataille serrée. (…) Au Nevada, le vote des Latinos, de plus en plus divisé. (…) Dans le Wisconsin, l’outsider (écologiste) Jill Stein pourrait prendre de précieuses voix à Harris. »

    « Pile je gagne, face elle perd »

    Et le fossé est tel entre démocrates et républicains qu’il « paraît quasiment impossible, affirme Le Figaro à Paris, que les élections de ce mardi se passent en douceur. Il y faudrait un verdict des urnes sans appel que seule une candidate, la démocrate Kamala Harris, semble éventuellement prête à reconnaître comme tel. Trump, lui, a fixé sa règle du jeu : "Pile je gagne, face elle perd". Les troupes du républicain attendent l’arme au pied l’heure du triomphe – ou de la révolte. Cela explique l’état de stress, pointe Le Figaro, dans lequel sont plongés les États-Unis. Bureaux de vote et centres de dépouillement ont dû être placés sous haute protection, avec drones et tireurs d’élite. »

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    En effet, renchérit Le Temps à Genève, « quoi qu’il arrive, Donald Trump sera tenté de se proclamer vainqueur. (…) Les choses pourraient se gâter pendant le dépouillement, surtout s’il se prolonge des jours voire davantage. Le Parti républicain a investi des millions de dollars pour assurer ce qu’il appelle “l’intégrité des élections“. Il a recruté des volontaires pour observer le déroulement du dépouillement. Une armée d’avocats est prête à lancer des contestations à la moindre faille avérée ou fantasmée. »

    Vers un coup d’État ?

    Le Guardian à Londres va plus loin… « Et si nous assistions au final à un coup d’État larvé ?, s’exclame le quotidien britannique. Puisque, pour Trump, gagner dans les urnes n’a pas d’importance, tout comme interrompre un meeting pour écouter Pavarotti n’est pas un problème ; les chapelets racistes et de théories du complot du candidat républicain n’ont pas pour but de convaincre des indécis, mais de motiver les partisans convaincus de Trump à participer à une nouvelle tentative de coup d’État. »

    Et Libération à Paris de conclure : « C’est bien la démocratie qui est en jeu, et, au-delà, le sort du monde. Si Donald Trump était élu, la première puissance mondiale tomberait entre les mains d’un homme prêt à encourager la guerre civile pour parvenir à ses fins, à nier le dérèglement climatique pour mieux satisfaire les géants pétroliers, à pactiser avec Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, et à piétiner les droits des femmes. La planète tout entière est donc suspendue à un scrutin qui n’a jamais été aussi serré dans l’histoire des États-Unis (…). »

  • Les photos ont fait le tour du monde. Le roi d’Espagne Felipe VI, la reine Letizia et le Premier ministre, pris à partie, conspués, traités de meurtriers, obligés de s’abriter sous des parapluies pour éviter la boue lancée par la foule en colère.

    « Du jamais vu depuis la restauration de la monarchie », s’exclame El Pais à Madrid. Et pourtant, souligne le journal, « l’indignation était palpable. Était-ce si difficile de capter ce sentiment ? Qui a pu penser que le couple royal, le Premier ministre Carlos Sánchez et le président de la région de Valence, Carlos Mazón, pouvaient visiter sereinement cette ville de Paiporta, épicentre de la catastrophe, qui a causé au moins 70 morts dans cette municipalité de la périphérie de Valence ? »

    « Cette visite sur le terrain était une erreur absolue, renchérit El Diaro. Une déclaration officielle du roi depuis le centre d’urgence aurait été préférable, expliquant qu’il n’irait pas à Paiporta pour ne pas interrompre les opérations de sauvetage. »

    Et résultat : « La révolte de la boue », titre La Repubblica à Rome.

    « C’est violent un peuple en colère… »

    « Pourquoi un tel flot de haine ?, s’interroge pour sa part Libération à Paris. Protégé par sa garde rapprochée, Felipe VI entame une conversation avec des jeunes fous de rage. L’un d’eux : "On savait que tout cela allait arriver, et rien n’a été fait pour l’éviter." La reine Letizia, ex-journaliste roturière, veut, elle aussi, comprendre : elle se répand en embrassades avec des femmes désemparées, son visage et ses mains peu à peu maculés de boue. Au final, des gros bras l’obligent à remonter dans la voiture de fonction, tout comme Felipe VI. Le lynchage n’a pas eu lieu. »Et Libération de conclure :« C’est violent, un peuple en colère, lorsqu’on s’en approche de si près. »

    On revient à El Pais qui relève que certes, « les ravages de ce phénomène climatique le plus meurtrier de ce siècle en Espagne se dissiperont peu à peu, mais ce qu’il laissera dans son sillage – la tragédie des vies perdues, les dégâts matériels et le traumatisme des citoyens – durera de nombreuses années. Les témoignages déchirants des habitants, les photos et les images télévisées ont laissé le pays tout entier bouleversé et stupéfait qu’une catastrophe de cette ampleur ait pu se produire en Espagne, avec plus de 200 morts et des dizaines de disparus. Cinq jours après, nous ne connaissons toujours pas le bilan exact du drame. Le nombre de personnes disparues reste un mystère. »

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    Combien de morts ?

    En effet, le bilan officiel est de 217 morts, mais il est très certainement beaucoup plus lourd. Il pourrait être… dix fois plus élevé… « Des dizaines, voire des centaines de personnes restent disparues, pointe Le Monde à Paris. Une liste provisoire de 1 900 appels concernant de possibles disparus n’a pas encore été mise à jour, un chiffre démenti par le gouvernement valencien, qui refuse de donner un bilan des disparus. Des garages et sous-sols encore inaccessibles renferment sans doute de nombreux corps sans vie. »

    Repenser l’urbanisme…

    Que faire pour éviter qu’une telle catastrophe se reproduise ? il faut « repenser l’urbanisme du littoral espagnol », pointe Le Temps à Genève. En effet, « l’Espagne a construit ses villes du littoral sur des zones normalement censées absorber un afflux important d’eau, en provenance notamment des montagnes alentour. (…) Le mal principal est que, depuis des décennies, les plans d’urbanisme ont été gourmands, sans jamais tenir compte des eaux de tempête lorsqu’elles se produisent. On a construit beaucoup, beaucoup trop. »

    Alors, poursuit Le Temps, « étant donné que, le plus souvent, les crues se forment en amont, la clé est de réguler les eaux plusieurs kilomètres avant qu’elles ne pénètrent en zone urbanisée. Une grande partie des dommages sont dus à la boue et à des éléments solides venus des collines et des montagnes. Il faut donc lutter contre l’érosion, en reforestant massivement et aussi en créant des lagunes temporaires ou autres espaces verts ayant la vertu de réduire le débit. C’est ce qui a été fait à Saragosse, relève encore le quotidien suisse, où après les crues de l’Ebre en 2015, un "parc d’eau" permet désormais d’absorber préalablement les possibles débordements. L’idée générale est de multiplier les aménagements des lits des ramblas – mini-barrages, zones de déviation, bassins d’évacuation… –, autant de systèmes qui permettraient de diminuer considérablement le volume des eaux sur les villes. »

  • Le quotidien britannique semble sûr de lui : selon le sondage qu'il a effectué, « Kamala Harris est en tête dans suffisamment d'états clés pour gagner ». Pour le Times, pas de doute : la candidate démocrate « est en passe de devenir de justesse la première femme présidente des États-Unis, grâce au maintien du vote démocrate dans les vieux États industriels ». Elle « devance Trump dans le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin ».

    De son côté, le Wall Street Journal met le doigt sur un point qui fait mal : l’immigration, « alors qu’une nouvelle vague massive de migrants a transformé en handicap, les efforts de l'administration Biden pour rendre la politique frontalière plus humaine ». « Joe Biden, rappelle le Wall Street Journal, a opéré un virage à 180 degrés par rapport à la politique d’immigration de Trump. Il a ordonné l’arrêt de la construction du mur frontalier, suspendu les expulsions et mis fin à la politique de Trump obligeant les demandeurs d’asile à attendre au Mexique. »

    « Aujourd’hui, quatre ans plus tard », poursuit le Wall Street Journal, « l’immigration illégale a contribué au retour politique de celui que Biden a battu en 2020 (…) L’équipe Biden, désireuse de restaurer la réputation de l’Amérique comme un refuge pour les migrants, a sous-estimé les risques qu’elle courait en relâchant les contrôles à la frontière. Distraite par la pandémie, l'inflation et la guerre en Ukraine, elle a tardé à appliquer des mesures plus rigoureuses. »

    Désinformation

    L’immigration, une question sensible, sur laquelle joue également la Russie. C’est le Washington Post qui se saisit de cette question, indiquant que Moscou, « qui a l’habitude de s’immiscer dans les élections présidentielles », « tente de perturber le scrutin. » Selon de hauts responsables du renseignement américain, les Russes sont « à l’origine de fausses vidéos de propagande, montrant de soi-disant Haïtiens, se vantant d’avoir voté plusieurs fois en Géorgie. ». La vidéo a été publiée sur X par une proche de Donald Trump. Et selon le Washington Post, Moscou ne s’arrêtera pas là. Les responsables américains s’attendent à voir les opérations de désinformation « jeter le doute sur l’intégrité de l’élection, en encourageant les manifestations et en semant le désordre dans les semaines qui suivront le 5 novembre, surtout si Kamala Harris gagne l’élection ».

    Solidarité

    En Espagne, le bilan des inondations dépasse les 200 morts. À la Une du journal El País, une vidéo témoigne de l’immense mouvement de solidarité qui s’est organisé pour venir en aide aux victimes. On voit des dizaines, des centaines de personnes, pour la plupart armées d’un seul balai, marchant sur la route, pour atteindre les zones sinistrées. « Beaucoup d’entre eux sont des jeunes, qui veulent aider au nettoyage et apporter de l’eau et de la nourriture », raconte El País. « Ils s’organisent via des groupes Telegram ou Whatsapp. » « Au total, 13 000 personnes se sont ainsi mobilisées depuis jeudi », précise le quotidien espagnol, « chacun s’inscrit dans la colonne la plus proche de son domicile et reçoit, via Telegram, le point de départ de la marche », mais aussi des informations, « dont le nombre de kilomètres à parcourir à pied, étant donné qu’il est impossible de le faire en voiture ». Une solidarité qui jette une lumière crue sur « l’aide officielle qui tarde à arriver », rappelle El País, « alors que la mairie de Valence a mis presque trois jours pour acheminer des camions avec des bouteilles d’eau dans le quartier de la Torre », à Valence.

    Nouveau rite funéraire

    Enfin, en ce 2 novembre, jour de la fête des morts, Le Figaro s’intéresse à la crémation. La crémation qui « s’impose comme nouveau rite funéraire », nous dit le journal, « marginale dans les années 80, la pratique est en passe de devenir majoritaire », en France, pour « ne pas embarrasser la famille, mais aussi en raison de considérations écologiques ou financières ». Précision du Figaro : « L'Église catholique tolère la crémation depuis 1963, mais les religions juives, musulmanes et orthodoxes n’y sont pas favorables. »