Episódios
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Dans cet épisode, nous accueillons Marianne Lemaire pour une conversation sur la contribution des femmes au développement de l’anthropologie française dans les années 1930. Plus particulièrement, il est question de la carrière ethnographique de Deborah Lichfitz, qui a participé à l’étape éthiopienne de la mission Dakar-Djibouti en 1932-1933, puis à une mission en binôme avec Denis Paulme dans le Soudan français en 1935. Nous nous attardons aux trajectoires de ces femmes, aux particularités de leur travail et des attentes du champ anthropologique face à celui-ci. Dans un contexte où l’ethnologie française a un penchant pour les excursions littéraires, Lichfitz et Paulme tenterons de tailler leur place dans ce champ par le détail et la qualité des matériaux empiriques qu’elles recueillent. Constamment enjointes d’étudier les «mondes des femmes », que Marcel Griaule voyait comme des mondes secrets, elles opteront pour une ethnographie articulant l’ensemble des institutions qu’elles pourront observer lors des longs séjours réalisés sur le terrain. À une époque où Lichfitz et Paulme n'osent imaginer faire carrière comme anthropologues en France, elles laisseront néanmoins une empreinte sur la discipline par la qualité de leur travail ethnographique.
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Entretien qui explore le parcours de l'anthropologue Linda Sioui, de la nation huronne-wendat. Il y est particulièrement question des influences qui ont façonné cette carrière, en s'attardant sur le dialogue maintenu au fil des décennies avec l'oeuvre de l'ethnographe Marius Barbeau. Portrait complexe où se mêlent l'inspiration et la critique.
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Estão a faltar episódios?
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Cette brève capsule se veut une charnière entre les épisodes consacrés au canon anthropologique classique et une nouvelle série dont l'intention est de diversifier, pluraliser et surtout de complexifier cette historiographie.
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Au fil des années 1950, l’anthropologie en viendra à examiner plusieurs de ses assises théoriques et méthodologiques. On lui reproche de faire abstraction de l’enchevêtrement des « terrains » ethnographiques dans des structures sociales dont les ramifications sont mondiales. Surtout, la génération montante critique une anthropologie qui n’accorderait pas assez de place aux grandes inégalités de pouvoir qui caractérisent les rapports sociaux régionaux, nationaux et mondiaux. L’État-nation, le capitalisme et le colonialisme, qui figuraient généralement à peine en toile de fond dans les monographies classiques, deviennent des dimensions centrales de l’ethnographie. Certaines personnes diront alors que l’anthropologie entre dans une période de « crise ». D’autres diront plutôt au tournant des années 1960 que la discipline en est arrivée à une nouvelle compréhension d’elle-même et de son rapport au système-monde. Dans ce mouvement l’anthropologie commence à gagner en réflexivité et à reconnaitre la nécessité d’une compréhension multidisciplinaire de l’histoire et de l’économie politique des terrains qu’elle investit. Dans un contexte où s’entremêlent décolonisations, luttes de libérations nationales et impérialismes de guerre froide, la question des responsabilités éthiques et politiques de l’anthropologie deviendra alors incontournable.
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Au sortir de la Seconde guerre mondiale, l’anthropologie est une discipline déjà passablement institutionnalisée et diversifiée. Malinowski et Boas, deux figures dominantes de ce processus d’institutionnalisation dans les premières décennies du XXe siècle, décèdent la même année en 1942. Ils laissent dans leur sillage des cohortes d’étudiantes et d’étudiants qui ne partageront pas toujours les positions de leurs mentors. Le rêve d’une anthropologie calquée sur les sciences naturelles – décrivant et « expliquant » des sociétés et des cultures abordées comme des isolats – s’estompe devant l’impératif de comprendre des mondes en mouvement et en relation. Les travaux de Ruth Benedict et d’Edward Evan Evans-Pritchard retiendront particulièrement notre attention dans cet épisode. À la fin des années 40 et au début des années 50, les deux ont publié des textes programmatiques invitant à une réconciliation entre l’anthropologie et les humanités. Benedict, en particulier, s’est montrée soucieuse de développer une approche combinant à la fois un projet humaniste de «compréhension » de la diversité des expériences humaines et de rigueur interprétative. Cherchant à naviguer entre les écueils du romantisme, jugé arbitraire, et ceux des sciences sociales positivistes, jugées trop réductrices, les deux proposeront de placer la rencontre ethnographique au cœur de la discipline.
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Dans cet épisode, nous nous penchons sur une pratique emblématique des complicités coloniales de l’anthropologie durant sa période d’institutionnalisation : la mission ethnologique à grande échelle. Chargées de décrire de vastes régions des empires coloniaux, voire d’effectuer des transects de continents entiers comme ce fut le cas de la mission Dakar-Djibouti (1931-1933), ces expéditions multidisciplinaires comptent parmi les programmes de recherche les plus ambitieux des métropoles. Ils bénéficient de ressources considérables et mobilisent des équipes complètes, souvent coordonnées d'une manière quasi militaire qui fait pendant aux armées coloniales déployées sur ces mêmes territoires. L'arrimage étroit entre la production de savoir et le contrôle des colonies et autres territoires que les puissances impérialistes de l'époque jugent appartenir à leur "sphère d'influence" sera un moteur important de la croissance institutionnelle de la discipline anthropologique dans la première moitié du XXe siècle. Ce rapport de subordination aux intérêts géopolitiques des acteurs au centre du système-monde persistera par la suite, notamment dans le contexte de la Guerre Froide puis éventuellement au service d'intérêts privés. Mais la période qui nous intéresse ici en est une où la participation à ces missions est, à bien des égards, une condition même d'accès au terrain et à la discipline.
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Dans cet épisode, nous nous penchons sur les développements méthodologiques et théoriques qui marquèrent l’anthropologie des années 1920, particulièrement en Grande-Bretagne. Nous y discutons de l’affirmation de l’observation participante comme forme emblématique de l’ethnographie, comprise dans le contexte d’une transformation des questions qui animent l’anthropologie sociale et culturelle. Cette « nouvelle anthropologie » comme la nommera Clyde Kluckhohn, se caractérise par une perte d’intérêt pour la question des origines qui avait animé les évolutionnistes, par un accent mis sur les structures sociales plutôt que sur les traits culturels et par une attention croissante à la manière dont la société et la culture se vivent et se comprennent « de l’intérieur ».
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Cet épisode s'intéresse à la manière dont l'anthropologie en vient à être institutionnalisée dans une diversité de contextes nationaux dans les dernières décennies du XIXe siècle, jusqu'aux années 1920. Création de chaires universitaires, de divisions gouvernementales, de musées, d'associations scientifiques et de revues spécialisées... nous voyons ici la discipline prendre racine dans une diversité de contextes nationaux autres que la triade Allemagne - Angleterre - France qui en constituait alors le "centre". La pratique se répand d'abord dans les métropoles coloniales et impériales telles la Hollande (1877), le Japon (1884), l'Italie (ca. 1890), le Portugal (1890) et la Belgique (1899). Elle se transpose aussi dans des contextes nationaux marqués par un fort colonialisme interne, comme la Russie (1879) et les États-Unis (1879), dont d'autres traditions nationales s'inspireront à leur tour. Nous focaliserons ici sur la diffusion de l'anthropologie en Amérique du Nord dans les premières décennies du XXe siècle, c'est-à-dire des États-Unis vers le Canada et le Mexique, sous l'influence directe de Franz Boas. Ce sera l'occasion de réfléchir aux modulations et adaptations des idées et pratiques de l'anthropologie de l'époque dans des contextes fort différents.
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Cette capsule s'intéresse à la manière dont l'anthropologie sociale et culturelle s'institutionnalise au tournant du XXe siècle. Nous y abordons des figures qui ont été canonisées comme fondatrices par l'historiographie de la discipline, telles Tylor, Boas et Mauss. Un intérêt particulier est porté ici à la manière dont les frontières de la discipline comment alors à se découper -- et à être défendues -- par un travail d'inclusion/exclusion qui s'opère à travers des revues spécialisées, des divisions muséales, des instituts, des départements universitaires, des associations professionnelles qui sont fondés à un rythme accéléré entre les dernières décennies du XIXe siècle et les années 1920. Comprendre les critiques subséquentes de l'anthropologie "hégémonique" demande d'abord de comprendre les processus par lesquels cette dernière s'est développée, les stratégies qu'elle a déployé pour se tailler une place -- un domaine qui lui serait reconnu comme propre -- dans les institutions dominantes de l'époque.
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La discipline anthropologique est sans aucun doute un produit de la modernité. Ce fait, par contre, ne signifie pas nécessairement un rapport harmonieux entre les deux. Dans cet épisode, nous nous attardons à la période trouble que furent les dernières décennies du XIXe siècle en Europe. Décandentisme, orientalisme, néo-romantisme gothique, malaise de "fin de siècle", grondements socialistes et anarchistes, nous nous interrogeons sur la manière dont les imaginaires européens sont bouleversés par les crises politiques et économiques des décennies 1870 et 1880, c'est-à-dire au moment même où les sciences sociales en général et l'anthropologie en particulier commençaient à se définir en tant que champs autonomes. Une attention particulière sera portée aux apologues et aux critiques de la vague néo-coloniale qui se déclenche dans la foulée de l'effondrement économique de 1873.
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Nous nous attardons ici aux théories du changement socio-culturel qui se sont affirmées dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Beaucoup de choses ont été dites à propos de l'évolutionnisme en anthropologie, souvent par ses détracteurs. Cet épisode tente d'examiner cette mouvance dans sa complexité. Nous nous penchons, bien entendu, sur l'eurocentrisme de ces discours, sur leurs liens avec le colonialisme et sur leur instrumentalisation par le "darwinisme social". Nous examinons aussi les débats des évolutionnistes avec les créationnistes, de même que certaines articulations avec les discours féministes et socialistes de l'époque. La figure de Lewis Henry Morgan, qui deviendra emblématique de l'évolutionnisme social et culturel, est discutée à la lumière du contexte dans lequel cet auteur a produit ses écrits.
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Dans cet épisode, nous abordons la manière dont les mouvements romantiques de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècles ont laissé des traces durables dans la pensée et la pratique anthropologique. De La Nouvelle Héloïse de Rousseau aux folkloristes allemands, il sera question des apports à la fois critiques et méthodologiques d'une posture qui remet en question les postulats des Lumières, tourne la réflexion ethnologique vers le travail de terrain et, plus largement, influencera les subjectivités et les imaginaires des anthropologues jusqu'à aujourd'hui.
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Dans cet épisode, nous amorçons notre exploration des racines et du développement de la discipline anthropologique. Nous discutons d'un postulat central à ce champ de savoir, soit l'unité de l'espèce humaine.