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  • Une fois n’est pas coutume, voici un épisode tout à fait particulier ! Un épisode qui part de l’enregistrement d’une journée clinique, celle des étudiants du master 2 de psychopathologie clinique de l’Université Catholique de Lille mais qui part également d’un désir partagé entre étudiants et enseignants, entre cliniciens, un désir de transmettre.

    L’enjeu pour ces étudiants, en plus de terminer leurs études et d’obtenir leur diplôme, c’est de pouvoir se poser les questions : qu’est-ce que je fous là maintenant ? Où est-ce que je me vois travailler ? Quel sens je vais bien pouvoir donner à mon diplôme ?

    Alors transmettre, oui et ce n’était pas l’enregistrement en tant que tel qui leur posait problème mais le « Qu’est-ce que l’on en fait ? Quelle adresse ? ». Faut-il rester dans un « entre soi », un « entre nous » ? Comment rendre compte de son parcours lorsque c’est la fin de celui d’étudiant et le début, tout proche, de celui de professionnel ? Ces questions sont celles auxquelles se sont confrontés les M2 à partir du thème donné à leur journée : « Entre ″déranger″ et s’arranger. Quelle place pour le clinicien dans le contemporain ? ».

    Tout symboliquement le jour de l’enregistrement, le jour de cette journée clinique, c’est le dernier jour des cours, la fin de leur cursus universitaire mais c’est aussi le début de leur parcours professionnel. Parce qu’il s’agit ici pour eux de s’autoriser à prendre la parole, à prendre position, à vous partager leurs expériences cliniques, leurs rencontres en stage, à vous partager leurs réflexions concernant leurs lieux de stages, l’institution, la pratique, l’accueil, tout ce qui peut amener un clinicien à se mettre à penser.

    Un épisode vraiment spécial donc pour moi aussi, parce que c’est un épisode qui parle de transmission mais cette fois avec de futurs cliniciens, des étudiants, aujourd’hui encore, que je rencontre pour certains depuis 5 ans. Chaque un ici présent tentera donc de rendre compte, sans rendre des comptes, sur ce qui fait vivre la clinique et plus précisément leur clinique aujourd’hui dans ce moment de transition voire de passage.

    Je vous invite donc, avec eux, à vous laisser déranger par ce que vous entendrez !


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  • Quoi de plus utopique qu’une école dont l’objectif serait de créer ou de recréer les conditions du désir d’apprendre chez les enfants ? Une école différente qui serait inventée pour les enfants en rupture avec le milieu scolaire, une école qui chercherait à rompre avec les pratiques qui existent dans les autres institutions, tout en tentant d’échapper aux impasses institutionnelles.

    Pourtant loin d’être irréalisable, l’école expérimentale de Bonneuil est précisément cette école offrant un accueil aux enfants et adolescents présentant des troubles psychiques graves. Fondée en 1969 près de Paris par Maud Mannoni, le Dr Robert Lefort et deux éducateurs, Rose Marie et Yves Guérin, l’idée était d’offrir un espace de création ouvert sur le monde extérieur et sans autres moyens que la force du désir des parents et des professionnels à faire en sorte que ces enfants échappent à un destin asilaire. Il s’agissait de penser un lieu où des mots comme intégration, inclusion hors normalisation et lutte contre la ségrégation pouvaient vraiment prendre sens en ne se résumant pas à une tentative d’adaptation de ceux qui sont étiquetés « malades mentaux ».

    Alain Vanier est l’un de ceux qui, commençant comme stagiaire puis bénévole, a participé aux débuts de l’école de Bonneuil. Enseignant, psychologue, psychiatre, psychanalyste et universitaire, il est ce clinicien pour qui la rencontre avec la folie a été fondamentale dans son parcours. Enfant de 68, étudiant en lettres et philosophie, fasciné par la folie, ce stage à l’école de Bonneuil qui a ouvert quelques années avant et alors qu’il vient de s’engager dans des études de psychologie, est une véritable rencontre qui l’amène à découvrir non seulement de jeunes patients et la psychose mais également Maud Mannoni.

    Rencontrez donc Alain Vanier pour qui le fil directeur, vous l’entendrez, a toujours été la pratique clinique et la psychanalyse. Partagez avec lui, le Paris des années 70 et allez à la découverte d’une journée typique avec les enfants et les adolescents de l’école de Bonneuil.


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  • 🎧 Episode 16 ONLINE --> Bernard Golse, Mélodie d'un pédopsychiatre.

    Qui ne s’est jamais senti emporté par une musique en particulier, un morceau qui nous fait danser, pleurer ou qui au contraire nous insupporte ?

    Tout particulièrement lorsque l’on travaille avec des bébés et de jeunes enfants, la musique de la voix, son timbre, son intensité, son débit, son rythme, ses silences, ce que l’on appelle la prosodie du langage, a toute son importance. Entourer le bébé de personnes qui parlent et qui lui parlent avec une « musique langagière particulière », avec le désir de s’adresser à lui et avec un intérêt pour ses productions vocales qui sont de la musique avant de devenir des mots, est essentiel, sinon à quoi bon parler ?

    C’est cette partie musicale du langage qui intéresse Bernard Golse. Pédopsychiatre, professeur des universités, praticien hospitalier émérite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, essayiste, président de différentes associations, il est ce psychanalyste engagé autant auprès des bébés, des enfants, des patients autistes, de leurs familles que des professionnels ! Après avoir longuement hésité entre chef d’orchestre et médecin et avoir finalement parfaitement allié les deux, Bernard Golse prône une médecine moins médicale où l’art a toute sa place.

    Véritable chef d’orchestre dans ses domaines de prédilection, le prénatal, les bébés, l’autisme et l’adoption, il tente de penser et de transmettre une pédopsychiatrie autrement que dans une perspective linéaire et pédiatrique.

    Rencontrez donc aujourd’hui Bernard Golse, pour qui la pédopsychiatrie est le plus beau métier du monde parce que c’est un véritable art de la voix où chaque rencontre est différente. C’est à chaque fois une nouvelle mélodie et la possibilité toujours renouvelée, de composer une nouvelle partition avec la personne rencontrée.

    Disponible sur toutes les plateformes d'écoute ! Et sur http://podcast.ausha.co/histoires-de-psy et sur youtube!

    Musique: Lofi Cities


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  • On le sait, aujourd’hui la psychanalyse n’est plus cette approche privilégiée par les professionnels de santé pour travailler. Non seulement elle tend à être supprimée dans les divers lieux de soin mais également à l’université. La psychanalyse n’est plus ce courant en vogue mis en avant par les différents médias il y a une certaine époque.

    Dans ce contexte, Mardi noir apparaît comme un ovni complétement improbable au milieu des nombreuses chaines YouTube qui apparaissent depuis quelques années déjà mettant en avant le cerveau et le bien-être.

    Ceux qui l’ont découverte dans son émission « psychanalyse toi la face », connaissent Mardi noir comme quelqu’un de drôle, particulièrement doué pour parler psychanalyse tout en se maquillant ! C’est Emmanuelle Laurent que nous connaissons moins et qui a bien voulu partager son parcours et ses rencontres.

    Parce qu’au-delà de ce personnage médiatique de Mardi noir qu’elle affectionne autant que nous, ce qui lui importe surtout est de pouvoir être une possible adresse pour d’autres. En témoignent d’ailleurs les nombreux mails qu’elle reçoit toujours. Emmanuelle Laurent est donc cette psychologue clinicienne, psychanalyste, qui a osé s’engager et prendre la parole dans le champ public et médiatique tout en affirmant une chose essentielle : il n’était pas question pour elle de vouloir faire apprendre des choses aux autres mais plutôt de trouver ce qui pouvait l’animer, elle, dans le fait d’allier deux passions : la psychanalyse et la mise en scène.

    Avec Mardi noir, psychanalysez-vous donc la face… Avec Emmanuelle Laurent, partez davantage à la rencontre d’une clinicienne qui tout en soutenant l’approche psychanalytique, ne cesse de tenter d’apporter une réponse décalée à toute la douleur d’exister aujourd’hui.


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  • Il y a quelque chose de vertigineux dans la clinique, un point d’insaisissable, qui ne peut être cerné par des mots, qui nous échappe toujours. Rencontrer un patient peut se situer sur ce registre-là. C’est rencontrer un monde organisé parfois complétement différemment du nôtre. C’est être renvoyé à ce que l’on ne comprend pas, à ce qui se dérobe à tout savoir théorique…

    C’est précisément ce qui passionne Julio Guillen. D’abord physicien puis psychologue clinicien et professeur HDR à l’Université Catholique de Lille, Julio est ce collègue toujours prêt à l’aventure, que ce soit pour aller faire une conférence à l’autre bout du monde que pour boire un café et parler théorisation et formalisation dès la première heure le lundi matin à l’université !

    Né en Argentine dans une famille où l’ambiance était au débat et à la lecture, Julio Guillen nous raconte à quel point son parcours a toujours eu pour horizon de trouver des réponses, de s’approcher au plus près des limites du mystère, de trouver une rigueur et une formalisation pour comprendre ce qui rate dans le savoir et dans nos connaissances. Ceci au point de pouvoir être fasciné par ce qu’il nomme la beauté de l’écriture des lois de la nature dans une langue mathématique. Cette écriture qui donne une clarté de vision trompeuse. Alors, au-delà de toute rationalisation, travailler avec Julio c’est approcher le mystère de ce qu’un autre peut tenter de nous dire.

    Alors comment passe-t-on de la physique à la psychanalyse ? Des équations mathématiques aux questions telles que qu’est-ce qu’on fout dans la vie ? Bienvenu dans cet épisode très particulier avec Julio, mon collègue et ami, une interview qui ne pouvait s’enregistrer ailleurs qu’à l’université entre les bruits des étudiants dans le couloir et celui de la grande horloge ! Bienvenu donc dans mon bureau à la fac qui est très souvent, et pour ma plus grande joie, également le sien.


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  • Il faut y aller… Il faut oser y aller ! On pourrait se poser la question, « oui mais où ? ». Cette question, c’est celle qui s’impose inévitablement à vous lorsque vous vous rendez à La Borde, cette clinique psychiatrique si particulière fondée par le psychiatre et psychanalyste Jean Oury en 1953. Fonctionnant à partir et autour de la psychothérapie institutionnelle il s’agit d’y prendre soin des pensionnaires à partir du quotidien et du « vivre avec ». La Borde c’est cet endroit où la rencontre est encore possible quelle que soit la différence à laquelle vous faites face.

    A ce "qu’est-ce que je fou là" qui s’impose donc à vous lorsque vous y allez, la rencontre avec Marc Ledoux peut apporter un début de sens. Intervenant à La Borde depuis 1984 et faisant des allers-retours entre la clinique et son pays la Belgique, il nous évoque non seulement son arrivée à la clinique, sa rencontre avec Jean Oury mais également ce que signifie encore y travailler aujourd’hui ! Loin de faire uniquement en fonction de la réglementation, c’est faire avec son cœur comme il le dit, c’est y aller pour partager ce qui se passe, c’est rencontrer… Marc Ledoux nous raconte donc comment il continue à La Borde même depuis la mort de Jean Oury en 2014 et comment le quotidien continue également en dépit des difficultés et des pertes.

    Entre chuchotements, cris et interruptions diverses que ce soit par le voisin ou le fait d’allumer une cigarette, mettez de côté les réunions et protocoles interminables que Marc Ledoux déteste pour partager ce qui se passe… et ceci loin des blouses blanches, des couloirs aseptisés, des connaissances apprises par cœur et appliquées selon un protocole, et des jolies boites de médicaments… Bienvenu à La Borde où celui qui s’y rend devra chercher par lui-même où il désire aller… mais où on lui garantit que l’on ne le laissera jamais se perdre complétement…


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  • Parce que c’est très actuel, comment parle-t-on de guerre aujourd’hui ? Et plus précisément
    avec les enfants… Comment accueillir des enfants et des adolescents qui ont vécu ou vivent la guerre, la douleur, l’errance, la rue ? Et donc, comment penser l’importance de l’accueil et du suivi des patients dont la culture nous est étrangère ?

    Débats immenses que nous pose la clinique aujourd’hui… En cela, la psychanalyse comme l’anthropologie peuvent amener des débuts de réponses et alimenter les questions à se poser
    concernant l’accès de chacun aux soins. Il s’agit en effet d’être attentif à ne pas enfermer les patients dans des prototypes de leur culture en étant par exemple fasciné par la sorcellerie ou les fantômes au point de ne plus entendre ce que l’autre nous raconte et nous partage.

    A l’initiative de la création du Samu social pour les enfants des rues à Bamako, Olivier Douville
    est bien placé pour nous en parler. Entre son investissement durant quarante ans à l’hôpital de Ville Evrard et ses nombreux voyages qui le passionnent dans d’autres villes « un peu partout » comme il le dit, il nous permet une approche clinique auprès des adolescents en errance, des grands exclus ou encore des enfants des rues ou des enfants-soldats. Clinicien formé à l’anthropologie et psychanalyste à Paris, Olivier Douville nous partage également son parcours en tant qu’universitaire « tout terrain », directeur de revues mais également passionné de jazz qui aime à dénicher des disques rares pour les faire écouter aux autres.

    Parce que sa réputation le précède autant que sa rigueur lorsqu’il partage sa clinique ou qu’il
    enseigne, suivez maintenant le récit et les nombreuses rencontres tant professionnelles que personnelles d’Olivier Douville entre Paris et Bamako…


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  • Parler de poésie aujourd’hui peut sembler superflu, dépassé ou hors de propos dans notre monde actuel où priment efficacité, compétitivité, rapidité et productivité. Pourtant la poésie n’est pas que l’art de faire des vers, c’est également ce qui tout en étant en partie insaisissable, est reliée à l’inspiration et à la création. Être poète c’est peut-être encore aujourd’hui permettre de s’emparer de la langue, de sa voix en tant qu’auteur et parfois même de rendre compte d’une certaine forme de réalité bien qu’elle soit difficile voire invivable.

    C’est cet art poétique que Séverine Daucourt exerce pour se poser des questions et inviter les autres à se les formuler autant pour les agiter que les apaiser. Ces thèmes qu’elle évoque ne peuvent donc que vous interpeler : désir, vieillesse, maladie, sexe, sexualité, corps, femme, féminin, féminité, oubli. Elle revient à travers son parcours sur la façon dont on se construit ou pas en tant qu’adulte, homme ou femme, aujourd’hui. Impossible donc de poser un diagnostic sur son mode de vie et tant mieux : Autrice, compositrice, interprète de chansons, traductrice ou encore psychologue clinicienne, Séverine Daucourt a ce regard de poète qui nous emmène. Qui nous emmène dans les champs de la lecture, de l’écriture et de la transmission. Laisser vous donc transporter par la voix de Séverine Daucourt dont les questionnements personnels reflètent toujours des questionnements d’époque. Cette voix qui part d’une révolte intime pour ensuite être partagée et partageable.

    Parce que pour Séverine Daucourt, il s’agit aussi de pouvoir se rencontrer dans et à travers le texte, quoi de plus logique que de commencer par sa voix : de poète, de clinicienne, de femme… Cette voix qui tout en disant « je » convoque un « nous ».

    Crédit Photo: Frank Loriou


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  • Il y a tout un vocabulaire médical aujourd’hui autour du soin : activités de soins, protocoles de
    soins, soins médicalisés, projets de soins, production des soins, actes de soins. Le soin est évalué, quantifié, normé, rentabilisé, chiffré.

    Mais que peut donc bien encore signifier « prendre soin » aujourd’hui ? Et ceci d’autant plus pour le clinicien !

    C’est cette question qui n’a cessé de faire retour pour Marie-José Del Volgo. En tant que praticienne hospitalière et chercheur, Il s’agissait bien sûr de recevoir des patients parfois gravement atteints sur le plan respiratoire et somatique mais c’est la clinique qui s’est imposée à elle notamment et contrairement à ce qui pouvait être attendu des médecins dans son équipe à l’hôpital. En donnant toute son importance à la parole des patients rencontrés, en prenant le temps de les écouter, de trouver un lieu intime pour que cette parole puisse s’adresser bien qu’elle ne les rencontrait bien souvent qu’une fois au moment de leurs examens médicaux, c’est la pratique clinique puis la psychanalyse qui a pris de l’importance dans son quotidien mais également dans ses recherches et dans son activité de médecin hospitalier. « Cet instant de dire », comme Marie José Del Volgo l’a nommé, c’est précisément ce qui vient à l’encontre des protocoles standardisés et normés pour aller à la rencontre des patients.

    Du soin médical au prendre soin, Marie-José Del Volgo nous raconte son parcours et retisse après-coup son histoire professionnelle mais également son histoire plus personnelle en tant que fille, femme et mère où la question du soin a toute sa place.

    Préparez-vous donc ici à entendre que le malade n’est pas uniquement le « porte-voix des signes de sa maladie », qu’il ne peut donc être réduit à une maladie, et qu’au-delà des enchaînements d’examen que le patient doit traverser, un instant de dire est toujours possible pour peu qu’il y ait encore un autre qui veuille bien l’entendre.


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  • Partir en voyage, se mettre en chemin, sans but précis mais avec un horizon, celui de se découvrir. De se découvrir comme un autre, comme celui qui nous échappe et qui nous surprend. Voilà le voyage qui peut être entamé en analyse, voilà la voie qu’il est possible
    d’emprunter pour se rencontrer.

    Ainsi, le voyage a toute son importance en clinique, que ce soit en se laissant cheminer pour soi-même et/ou avec un patient. Il s’agit de pouvoir non pas aller d’un point A vers un
    point B, mais de s’intéresser au trajet de chaque sujet.

    « Si l’on sait où l’on va, autant rester là où on est » disait d’ailleurs Jean Oury.

    Et de voyage il en est bien question avec Clotilde Leguil qui a accepté de venir jusqu’à moi à Lille dans mon bureau et de partager un bout de chemin avec nous pour nous raconter son histoire.

    Psychanalyste, philosophe, professeure des Universités mais également personnalité reconnue pour ses interventions en radio ou dernièrement dans un podcast de France Inter,
    l’inconscient, Clotilde Leguil nous partage son désir pour le théâtre, le cinéma, la philosophie et la psychanalyse.

    Elle l’affirme, la psychanalyse est peut-être le seul discours qui peut permettre aujourd’hui de s’orienter concernant les questions de l’amour, de la sexualité, de l’angoisse, du désir, de la
    pulsion et de la jouissance. La psychanalyse a sa partition à jouer.

    Alors laissez-vous embarquer par ce récit de Clotilde Leguil qui nous transmet son expérience analytique, ses choix et ses désirs professionnels mais aussi personnels en tant que femme,
    fille et mère. Une invitation au voyage donc entre savoir et clinique.


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  • La clinique n’a rien d’ordinaire. Entre les cris, les crises, les idées délirantes, les surprises, les pleurs ou encore les histoires peu communes de certains patients, cela suscite autant la
    peur que la fascination. Pourtant, la clinique ne se limite certainement pas à cela.

    Bien que rencontrer un patient ne relève jamais de l’ordinaire, cela est pourtant au cœur du travail du clinicien. Parce que laisser de la place à l’ordinaire n’a rien de commun et qu’entendre ce que les patients peuvent évoquer de leur quotidien, de ce que qu’ils font donc d’ordinaire et d’habituel a de l’importance.

    Ainsi, l’ordinaire a toute sa place en clinique non pas comme ce qui serait banal mais comme ce sur quoi il s’agit d’être attentif et sensible même si moins bruyant ou impressionnant
    qu’une crise délirante par exemple.

    Jean Claude Maleval connu pour son exploration détaillée de la notion de psychose ordinaire notamment, m’a accueillie chez lui en toute simplicité pour transmette avec sensibilité et
    humilité ce qu’il en est de son parcours. Psychanalyste à Rennes, membre de l’École de la cause freudienne et de l’Association mondiale de psychanalyse, Jean Claude Maleval, ancien professeur de psychopathologie et de psychologie clinique à l’Université de Rennes ii, est maintenant professeur émérite, revient sur son parcours singulier.

    Il nous raconte ses rencontres les plus importantes tant sur le plan personnel que professionnel. Plongez donc dans ce récit passionnant pour entendre comment une clinique extra-ordinaire peut se glisser dans le plus ordinaire du quotidien.


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  • L’histoire ! Entre celle avec un grand H et celle, plus personnelle, que nous avons à construire,
    tisser, tresser et conter en tant que sujet, il y a tout un parcours. Parce que l’on n’a pas toujours les mots, parce que l’on ne comprend pas toujours très bien où nous mènent notre chemin, nos choix et nos désirs. Une chose est certaine, raconter son histoire ne se limite surement pas à un simple échange d’informations, à une simple communication et c’est cela que Marie-Jean Sauret a bien voulu nous partager.

    Tout en évoquant l’Histoire de la psychologie, Marie-Jean Sauret est revenu sur sa rencontre avec la théologie d’abord et avec la psychologie et la psychanalyse ensuite, pour nous tresser comment il s’est débrouillé avec ses questions autour du sens de la vie, de l’importance du désir, de la parole et du symptôme.

    Marie-Jean Sauret nous parle donc de rencontres avec des enseignants en tant qu’étudiant
    puis en tant que professeur ne cessant de venir questionner le sens de ce que l’on apprend et de ce que l’on fait en cours. Il évoque également ses rencontres avec certains patients, au point de se sentir détruit parfois, mais c’est surtout cette rencontre avec lui-même qu’il nous transmet. Et sa grande découverte, c’est celle d’entendre que personne ne peut parler à la place du sujet et que c’est là toute la différence entre la psychanalyse et d’autres courants.

    Faire le pari que l’enseignant c’est le patient, le pari de laisser au sujet la responsabilité de ses
    actes et donc faire le pari du singulier avant même les concepts théoriques de la psychanalyse qu’il « faut tordre », voilà l’enjeu de cet épisode avec Marie Jean Sauret.


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  • Qui ne s’est pas déjà senti passionné par un sujet, une histoire, par quelqu’un ou quelque chose, et ceci envers et contre tout ? Et à l’inverse également ! N’avons-nous jamais rencontré des adolescents par exemple se disant vides de tout et affirmant demander qu’on les laisse tranquilles ! « Intérêt zéro » me disait un patient dernièrement.

    La passion c’est justement ça ! Entre violence, manque, avidité et souffrance aussi. De ses passions, Michèle Benhaïm sait en faire part ! Entre son désir de devenir psychanalyste dès l’adolescence, son style d’écriture, sa façon de penser ses rencontres avec les patients, sa façon de travailler en équipe autant à l’hôpital, dans les associations, qu’en cabinet ou à l’Université et l’affirmation sans cesse renouvelée de son engagement, Michèle Benhaïm est revenue de façon clinique, engagée et éthique sur son parcours atypique bien sûr, ce parcours qu’elle met en lien avec le contemporain, son sujet de recherche privilégié.

    Que ce soit à travers son itinéraire, ses rencontres, mais également ses pièces de théâtre ou ses films, Michèle Benhaïm tente de défendre non seulement la parole de ceux qu’elle rencontre mais également une pensée clinique et psychanalytique aujourd’hui.

    Alors, mettez une nouvelle fois de coté le joli cabinet psychanalytique et partez, à partir des récits cliniques de Michèle Benhaïm, à la rencontre de sujets, à la rue, en détresse, en précarité, en souffrance psychique et physique ou encore en errance dans des quartiers dits sensibles. Partez à la rencontre de patients toxicomanes, d’adolescents, de bébés et ceci dans notre monde contemporain qui ne doit pas cesser d’être questionné.


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  • Comment présenter le psychanalyste peut-être le plus connu du monde universitaire et
    psychanalytique d’aujourd’hui mais également le plus politique et le plus médiatisé ?

    Une fois n’est pas coutume, nous aurions pu commencer cet épisode par sa blague, qui n’en est finalement pas une, celle du berger et de l’expert où un berger qui fait tranquillement paître son troupeau au fond d’une campagne se voit interpellé par un homme arrivant en Range Rover rutilante, complet Armani, chaussures Gucci, lunettes Ray-Ban, cravate Hermès et demande au berger : "Si je peux vous dire exactement combien de montons il y a dans votre troupeau, m’en donnerez-vous un ?" Après avoir trouvé le nombre exact de moutons à l’aide de son téléphone cellulaire, de navigations sur internet, de connexions avec la NASA et d’une base de données incroyables, il repart avec la bête qu’il met à l’arrière de son véhicule. Le berger l’interpelle alors : "Si je devine avec précision ce que vous faites comme métier, est-ce que vous me rendrez ma bête ! Vous êtes expert ! Vous faites des audits et du conseil" dit le berger. Le type acquiesce et lui demande comment il a deviné. Le berger répond : "c’est facile, vous débarquez ici, alors que personne ne vous l’a demandé. Vous voulez être payé pour répondre à une question dont je connais déjà la réponse et dont tout le monde se fout. Et manifestement vous ne connaissez rien au métier, rendez-moi mon chien !"

    C’est ainsi que se présente Roland Gori lorsqu’on l’entend dans les médias, lorsqu’on le lit et bien sûr, lorsqu’on le rencontre : Un clinicien engagé et passionné !

    Haïssant son passage au lycée, la télévision ou encore dans un autre registre les évaluations et les experts qui ne savent pas de quoi ils parlent, passionné par les passions, le langage et les effets qu’il produit, Roland Gori a bien voulu retracer son itinéraire, son histoire à rebrousse poils, pour nous évoquer ses choix, sa carrière, ses difficultés à s’émanciper de sa famille et son désir de devenir psychanalyste, écrivain et universitaire alors même que ses parents
    trouvaient que psycho c’était ridicule !

    Encore un immense merci à @Rolandgori pour ces échanges et pour son franc-parler.


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  • En marge ! Voilà comment se décrit José Morel-Cinq-Mars ! Et quoi de plus rare et de plus
    décalé aujourd’hui que d’affirmer de son job que c’un métier d’où l’on part et revient fatigué mais toujours de bonne humeur !

    C’est avec pudeur, retenue et en toute humilité, des thèmes chers à cette clinicienne engagée, que José Morel-Cinq Mars est revenue sur son parcours atypique de clinicienne, de fille, de femme et de mère.

    Entre le Québec et la France, entre les difficultés financières et sa soif d’apprendre mais aussi
    entre son rôle de mère et son engagement de clinicienne, José Morel Cinq-Mars nous parle en toute simplicité des choses les plus délicates et les plus difficiles qu’elle ait pu rencontrer.

    Cette analyste nous explique ses grandes conversations avec les bébés, ses rencontres avec certains enfants et surtout son impression d’être toujours à côté, en marge, mais toujours fidèle à ses valeurs.

    Avec José Morel Cinq-Mars, mettez de côté le jargon analytique, celui des grandes écoles et des cabinets analytiques cossus de Paris pour plonger dans une clinique en marge, celle des banlieues, celle de la précarité, de la misère, du deuil, de l’inceste aussi, celle où ça rate parfois mais où il est important de toujours pouvoir y croire.


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  • Les étudiants en psychologie aujourd’hui le savent, rien de plus compliqué que de trouver un
    stage et que de pouvoir y avoir des responsabilités. En psychiatrie, à l’hôpital ou en association, être en stage dès la licence demande persévérance et obstination.

    Avec son entrée à l’université dans les années 80, Alain Abelhauser nous invite à revenir sur ce qu’il appelle un « âge d’or » où trouver un stage n’était pas plus compliqué que de pousser la porte du CMP à côté de chez soi. Bien sûr, cela ne l’a pas protégé de la rencontre avec une certaine forme d’horreur des hôpitaux psychiatriques dans leur dimension asilaire mais également de la rencontre avec la souffrance et la chronicisation.

    Alain Abelhauser nous partage non seulement son chemin universitaire et clinique mais
    également l’importance de son parcours personnel dans ses choix professionnels. Ces choix qui d’une certaine manière, l’ont fait rencontrer le monde des hôpitaux et des maladies somatiques et qui le feront décider d’une orientation de travail sur la question de la mort, du corps et du lien entre psychisme et maladies somatiques graves.

    En analyse depuis ses 17ans, c’est lorsqu’il cherche à entendre d’autres choses « un son un peu nouveau » qu’il décide de quitter Strasbourg pour Paris afin d’écouter les derniers séminaires de Lacan. Son certain âge ou son âge certain comme il le dit, lui permet de vivre
    la dissolution de l’école de Lacan à 26 ans. Toutefois par la suite, ce qu’il voit, vit et découvre dans les écoles et associations analytiques font qu’il ne s’y inscrira jamais. Car plutôt que de s’enfermer dans une institution ou une seule école analytique, ce qui compte pour Alain Abelhauser sont les rencontres et les amis.

    Loin de mettre en avant sa carrière universitaire, ce professeur de classe exceptionnelle, directeur du département de psychologie à Rennes pendant de nombreuses années, membre de différents conseils et commissions scientifiques, pédagogiques et psychanalytiques, membre du CNU ou encore directeur du SIUEERPP pour l’enseignement de la psychanalyse et de la psychopathologie au niveau européen, nous évoque ses rencontres, ses réussites, ses difficultés et ses doutes passés et actuels.

    Ce que semble chercher Alain Abelhauser et qu’il nous partage avec gentillesse ici, c’est déjà ce qu’il cherchait lorsqu’il était au lycée mais qu’il n’avait pas les mots pour l’expliquer : c’est trouver un lieu où mettre à l’épreuve les théories c’est-à-dire la manière dont on essaye de se rendre compte du monde à soi-même et aux autres. Ce qu’il y a de particulièrement intéressant à entendre mais également à lire Alain Abelhauser c’est qu’il aime utiliser « un autre type de matériau » clinique que ses rencontres avec les patients : lui-même !

    Et quoi de plus engagé et engageant pour un clinicien aujourd’hui ?


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  • Même les plus jeunes d’entre nous ont entendu parler de mai 68 avec ses grèves, ses affrontements, ses protestations et ses célèbres slogans comme « Il est interdit d’interdire » …
    L’évoquer c’est parler changement, avenir, promesse…

    La psychiatrie ne fera pas exception à ce mouvement notamment avec l’antipsychiatrie qui s’est montrée très active dans la dénonciation des conditions de vie et de privation de liberté dans les asiles de l’époque.

    Au milieu de cette révolte universitaire, sociale et politique, Pierre Delion s’engage dans ses études de médecine. Et, c’est « déboussolé par l’inhumanité de l’enseignement de la médecine », dit-il qu’il fait le « choix de la psychiatrie », « ce truc où il y a les fous » comme il aime à le dire et qui a mauvaise réputation. Cela ne l’empêche pas de « tomber dedans » avec l’idée d’aider au changement profond de la manière de soigner et de prendre en charge les malades.

    Alors, l’on pourrait penser que la psychiatrie de secteur, « c’est vieux, par ce que ça a été inventé en 1960 » et pourtant, Pierre Delion nous en parle avec toute l’énergie qu’il avait lorsqu’il a commencé. Rien ne semble plus actuel en effet, dans un contexte où l’hôpital ne fait plus rêver les soignants.

    Ce psychiatre, praticien hospitalier, professeur émérite, ancien chef de service de pédopsychiatrie au CHRU de Lille et psychanalyste a bien voulu revenir sur son parcours, ses rencontres, ses réussites et ses difficultés.

    « Il faut tout un village pour élever un enfant » dit le proverbe africain soulignant ainsi l’importance de la pluralité des acteurs et des institutions dans l’éducation. Nous pourrions également dire avec Pierre Delion, qu’il faut tout un village pour devenir psychiatre. Parce qu’il en faut des rencontres et des copains, « Un tout seul ça n’aurait pas suffi à mon appétit » précise-t-il d’ailleurs.

    Entre Tosquelles, Aime, Oury, Bonnafé, Guattari, Chaigneau, Gentis, Torrubia, Henri, Colmin ou encore Denis et Leroux, Pierre Delion nous parle de la mise en place de la psychiatrie de secteur comme de l’invention des plus révolutionnaire du 20ème siècle en matière de psychiatrie.

    Parce que Pierre Delion est un de ces psychiatres engagés qui parle aussi de la violence et des risques qu’il a pris dans sa pratique mais également de ses rencontres et de ses découvertes, je suis enchantée d’avoir pu l’entendre ici à l’Université, en plein été, au milieu, vous l’entendrez, des bruits de travaux et de la chaleur.


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  • En France, le parcours pour obtenir le titre de psychologue nécessite de passer par l’Université et de faire différents choix lors de son cursus. Choix de courants théoriques, choix de référentiels, choix de master… L’on pourrait penser que ces choix sont le fruit du hasard et pourtant ils ne se font pas sans rencontres, parfois décisives, dans un parcours.

    Dominique Reniers est bien placé pour nous en parler. Passionné par le destin, ce clinicien, enseignant chercheur et directeur du département de psychologie à l’Université Catholique de Lille, a bien voulu revenir avec moi, sa collègue et amie, sur son chemin de « psy » engagé.

    Adolescent, c’est tout d’abord vers des études de mécanicien puis de médecin qu’il souhaite se tourner. Mais c’était sans compter sur des rencontres, celles qui marquent nos vies. Entre Theresa Neff, Jacques Schotte, Léopold Szondi ou encore, et pas des moindres, Claude, Dominique va alors être amené à entendre différemment ce que signifie « rencontrer quelqu’un ».

    Au cours de ses stages puis en tant que jeune psychologue, ce choix de « toujours tenter de devenir clinicien » comme il le dit, sera mis à l’épreuve mais également renforcé et confirmé. Et comme c’est la notion de Destin qui l’intéresse particulièrement, il ne s’agira certainement jamais pour lui de subir ce qui lui arrive mais davantage de toujours y entendre un parcours qui le met au travail.

    Et parce que l’on ne peut pas être clinicien sans être engagé, au-delà de quelques courants théoriques, Dominique Reniers veut nous rappeler qu’avant tout, c’est d’éthique et de transmission dont il sera question aussi bien avec les étudiants qu’avec ses patients.


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  • Bienvenue sur la bande annonce d’Histoires de psy, le podcast d’interviews de cliniciens engagés réalisé par Olivia Beauprez.

    Instagram: @histoires.de.psy

    Musique originale : Lofi Cities « Paris »


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