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L’écrivain Olympe Bhêly-Quénum, est né le 20 septembre 1928 à Ouidah au Bénin.
C’est l’auteur du roman, culte Un piège sans fin. Fils d'une grande prêtresse du Vodoun, Olympe Bhêly-Quénum est le neveu de l'ethnologue dahoméen Maximilien Quénum. Après avoir réalisé ses études primaires au Bénin(ex-Dahomey), il arrive en France en 1948. A partir de là, il est à la fois Dahoméen et Normand.
La carrière d’écrivain d’Olympe Bhêly-Quénum commence en fanfare avec le roman Un piège sans fin édité en 1960. Puis, ça ne s’est plus arrêté. Que ce soit le Chant du Lac, Un Enfant d’Afrique, l’Initié, les Appels du vaudou, toute l’œuvre d’Olympe Bhêly-Quenum est imprégnée de cette religion africaine. Il faut garder en mémoire que l’auteur est fils d'une Grande Prêtresse du Vodoun, qu’il est né le 20 septembre 1928 à Ouidah, ville historique, creuset du Vodoun au Bénin. -
Écrivain camerounais, Alexandre Biyidi Awala, est plus connu sous le nom Mongo Béti. Il est également l’écrivain Eza Boto. Mongo Béti est né le 30 juin 1932 à Akométam, petit village situé à 10 km de Mbalmayo, une ville distante de 45 km de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Et il nous a quittés le 7 octobre 2001, à l’âge de 69 ans, à Douala. Professeur, journaliste, libraire, Mongo Béti a toujours été perçu comme un écrivain contestataire et intransigeant.
La carrière d’écrivain de Mongo Béti commence dans les années cinquante et avec trois premiers titres, il se fait une place dans le monde littéraire africain. Sans haine et sans amour, en 1953 ; Ville cruelle (publié sous le pseudonyme Eza Boto), en 1954 ; et Le pauvre Christ de Bomba, en 1956. Le troisième titre, Le pauvre Christ de Bomba, est une dénonciation féroce de la société coloniale française. Dénonciation qui a fait scandale. La décolonisation n’a pas épuisé la capacité d’indignation de Mongo Béti. La preuve, Main basse sur le Cameroun : autopsie d’une décolonisation, paru en 1972. Ce livre a été censuré à sa parution par un arrêté du ministre de l’Intérieur français. -
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Jean-Baptiste Tati Loutard est un écrivain et homme politique brazza-congolais, né le 15 décembre 1938 à Ngoyo, dans la commune de Pointe-Noire, et décédé le 4 juillet 2009 à Paris.
Après ses études de Lettres en France, il enseigne la littérature à l’Université de Brazzaville où il devient doyen de la Faculté des Lettres. À partir de 1975, il est tour à tour ministre de l’Enseignement supérieur, de la Culture, des Arts et des Sports. En 1997, il devient ministre des Hydrocarbures. Il a toujours su concilier ses activités administratives et politiques avec celles de poète, de nouvelliste et de romancier.
Considéré comme l’une des voix majeures de l’Afrique francophone, Jean-Baptiste Tati Loutard a publié une dizaine de recueils de poésie, et obtenu divers prix. Son activité poétique, déployée sur une trentaine d’années, a donné forme à une réflexion profonde sur l’art et la vie, la nécessaire réconciliation des contraires. Ce qui lui valut de devenir leader du mouvement culturel congolais. -
Werewere-Liking Gnepo, actrice, romancière, écrivaine, est née en 1950 à Bondè, au Cameroun.
Elle a été élevée par ses grands-parents paternels dans un milieu traditionnel. Elle vit en Côte d'Ivoire depuis 1978, époque à laquelle elle se lance dans des recherches en traditions et esthétiques négro-africaines à l'université.
Elle est la fondatrice du groupe Ki Yi M'Bock, compagnie de théâtre basée à Abidjan. Werewere Liking est un auteur prolixe qui a touché à tous les genres; cependant, c'est sans doute à son théâtre et à son travail au sein de la communauté du Village Ki-Yi qu'elle s'est forgé une réputation internationale. Pour nombre de lecteurs et d’auditeurs, elle restera l’auteur du livre La Mémoire Amputée.
Trouver un langage poétique et esthétique en équilibre entre valeurs traditionnelles et combat contre tous les systèmes qui embrigadent l’homme en Afrique, c’est une préoccupation constante qui a guidé le travail de Werewere Liking. -
Werewere-Liking Gnepo, actrice, romancière, écrivaine, est née en 1950 à Bondè, au Cameroun.
Elle a été élevée par ses grands-parents paternels dans un milieu traditionnel. Elle vit en Côte d'Ivoire depuis 1978, époque à laquelle elle se lance dans des recherches en traditions et esthétiques négro-africaines à l'université.
Elle est la fondatrice du groupe Ki Yi M'Bock, compagnie de théâtre basée à Abidjan. Werewere Liking est un auteur prolixe qui a touché à tous les genres; cependant, c'est sans doute à son théâtre et à son travail au sein de la communauté du Village Ki-Yi qu'elle s'est forgé une réputation internationale. Pour nombre de lecteurs et d’auditeurs, elle restera l’auteur du livre La Mémoire Amputée.
Trouver un langage poétique et esthétique en équilibre entre valeurs traditionnelles et combat contre tous les systèmes qui embrigadent l’homme en Afrique, c’est une préoccupation constante qui a guidé le travail de Werewere Liking.
(Rediffusion du 11 août 2017)
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L’écrivain guinéen Tierno Monénembo (de son vrai nom Thierno Saïdou Diallo), est né le 21 juillet 1947 à Porédaka, en Guinée.
Parlant de lui-même et son parcours de vie, Tierno Monénembo dit, « nous sommes une génération sacrifiée, une génération gaspillée ». Ce genre d’affirmation appelle une explication. Né en 1947, le jeune Thierno Saïdou Diallo a 11 ans, lorsque surviennent les indépendances des anciennes colonies d’Afrique. En 1969, ce fils de fonctionnaire quitte la Guinée, fuyant la dictature deSékou Touré et rejoint à pied le Sénégal voisin. Il va ensuite en Côte d'Ivoire poursuivre ses études. Il rejoint la France en 1973 toujours pour étudier, et y obtient un doctorat en biochimie de l'Université de Lyon. Il a, par la suite, enseigné au Maroc et en Algérie.
C’est en 1979 qu’il publie son premier roman, et devient Tierno Monénembo. Ses romans traitent souvent de l'impuissance des intellectuels en Afrique, et des difficultés de vie des Africains en exil en France. Puis, il va enchaîner les publications, et très rapidement se constituer une bibliographie remarquable par son foisonnement et les qualités d’écriture. « Moi je vais donner mauvaise conscience à mes compatriotes africains, à mes contemporains, c’est pour ça que j’écris le malaise. » Ainsi, parle Tierno Monénembo. Pour rester dans la même veine, disons que chaque titre de cet écrivain a fait écho à sa sortie. On peut citer : Les Crapauds-brousse en 1979 ; Les Écailles du ciel en 1986 : L'Aîné des orphelins en 2000 ; Le Terroriste noir en 2012 ; Les coqs cubains chantent à minuit en 2015.
(Rediffusion du 25/8/2017) -
Elle est née en 1941, à Aflou, en Algérie française. Son père est algérien et sa mère française. Tous deux étaient instituteurs. Leïla Sebbar dit d’elle-même qu’elle est « née d’un enlèvement d’amour ». Etre des deux bords et se trouver constamment à la marge, il n’est donc pas étonnant que sa plume parle d'exil et des complexités sociales sur les deux rives de la Méditerranée.
On est fascinéquand on découvre l’ampleur de la bibliographie de Leïla Sebbar: des essais, des carnets de voyage, des récits, des critiques littéraires, des nouvelles et des romans, des récits d’enfance, des chroniques, des études, des entretiens, des traductions et des pièces de théâtre, des autobiographies, et ce qu’elle appelle sur son site officiel des autofictions. Mais n’anticipons pas.
Étudiante en Lettres modernes à Aix-en-Provence puis à La Sorbonne, elle publie en 1974 sa thèse de troisième cycle, Le Mythe du bon nègre dans la littérature du XVIIIe siècle. Elle est ensuite professeur de Lettres à Paris, tout en se consacrant à l'écriture. Elle est l’auteur d’essais, de carnets de voyage, de récits, de critiques littéraires, de recueils de textes inédits, de nouvelles et de romans. Son œuvre est centrée sur l'exil, les relations Orient/Occident avec en toile de fond l’Algérie, métaphore de l’Orient et la France, métaphore de l’Occident, sur l’éducation des filles, les violences contre les petites filles, avant d’accéder à la fiction grâce à un travail de réflexion avec d’autres femmes. Quelques titres pour se faire une idée. En 1978, elle publie On tue les petites filles ; en 1980 Le Pédophile et la Maman ; en 1986 Lettres parisiennes, Autopsie de l'exil, avec Nancy Huston, Bernard Barrault.
Leïla Sebbar refuse le mot «déracinement», pour qualifier son cas personnel et son œuvre d’écrivain. Elle dit préférer le mot «déplacement». Il n’empêche que c’est un déplacement qui comporte des silences et des manques pouvant se montrer cruels. Femme, partagée entre colonisés et colonisateurs, c’est-à-dire vivant directement le système colonial qui est centré sur la négation de l’autre, la négation donc d’une partie d’elle-même, son écriture ne pouvait ignorer les transgressions et les violences soigneusement dissimulées derrière les décors convenables de l’histoire officielle. Surtout des violences symboliques comme l’effacement ou la mise au second plan d’une langue. En 2003, Leïla Sebbar publie un livre autobiographique Je ne parle pas la langue de mon père. L'arabe comme un chant secret.
En 2017, Leïla Sebbar publie un livre magnifique et dérangeant L'Orient est rouge. C’est un recueil de nouvelles sur fond de djihad, d'intégrisme ambigu, de séductions et de déceptions, de violence et de mort, douze nouvelles qui racontent l'insoutenable. C'est un livre choc, violent en émotions et en ressentis, car il explique les facteurs ayant amené des personnes à devenir terroristes et à renier l'être humain. Ces 11 nouvelles nous donnent à voir un Orient souffrant du poids de l'extrémisme religieux. Pour beaucoup parmi les chroniqueurs, ce recueil est un avertissement salutaire.
(Rediffusion du 13 août 2018)
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Plus connu comme musicien ougandais naturalisé français, la présentation complète de Geoffrey Oryema, c’est auteur-compositeur et chanteur de rock et de world music. Quand on naît et on grandit dans un milieu d’artistes, il ne pouvait en être autrement. Surtout qu’il sera question d’une jeunesse agitée à cause d’une histoire familiale mouvementée, avec l’exil comme horizon. Il naît le 16 avril 1953 à Soroti, en Ouganda. Son père était professeur d'anglais et sa mère directrice d’une compagnie de danse.
C’est à l’âge de 23 ans que les choses se gâtent. Son père, Erinayo Wilson Oryema, alors ministre, est assassiné. Geoffrey Oryema doit fuir la dictature d'Amin Dada, et traverse la frontière avec le Kenya, caché dans le coffre d'une voiture. Il se réfugie à Paris en 1977. Puis en 1989, il s'établit à Lillebonne en Seine-Maritime. Et c’est là qu’il apprend des mots comme réfugié, droit d’asile, exilé, immigré. Et ce que tout ce nouveau vocabulaire signifie.
L’enfant Geoffrey Oryema grandit à Kampala (la capitale de l'Ouganda), où il apprend à jouer divers instruments: de la guitare, de la flûte, du lukeme (piano à pouces) et de la harpe nanga qui est une harpe traditionnelle à sept cordes. Au début des années 1970, il exprime le désir de devenir acteur, entre dans une école de théâtre, puis va créer sa propre compagnie, et commence même à écrire ses premières pièces de théâtre. Ses parents le plongent très tôt dans la culture traditionnelle. Il est entouré de nombreux poètes, conteurs, musiciens et son père, alors professeur d’anglais, l’initie au laraka laka, musique de la séduction qu’il décrit comme le «vrai rock ougandais». De son côté, sa mère, à la tête de la compagnie de danse nationale, l’emmène en tournée à travers le pays. Adolescent, comme tous les jeunes de son âge, Geoffrey Oryema se plonge dans la culture rock anglo-saxonne. Il est bon de rappeler que l’Ouganda fut une colonie britannique. Il n’est donc pas étonnant qu’une fois adopté par la France, Geoffrey Oryema devienne une figure marquante de la scène musicale.
Lorsque Geoffrey Oryema décide de quitter l’Ouganda, on le retrouve d’abord de l’autre côté du Lac Victoria, au Kenya où il est accueilli par le Centre Culturel Français de Nairobi qui accueille sa dernière pièce, le Règne de la Terreur. C’est ensuite, et par amour de la langue française qu’il considère comme une des plus belles du monde, qu’il décide de rallier Paris. Durant les premières années en France, dans les années 80, il multiplie les petits boulots. Finalement, ses premières maquettes de disques tombent dans les oreilles des programmateurs et il commence à se faire un nom dans les milieux artistiques européens. Et en 1990, il enregistre son premier album, Exile. Cet album Exile, produit grâce au soutien de Peter Gabriel, qui lui avait fait enregistrer dans ses studios Real World en Angleterre, permet alors à Geoffrey Oryema de côtoyer la scène française.
Le 12 octobre 2010, Geoffrey chante à New York La lettre devant l’Assemblée générale des Nations unies, montrant sa colère face à la tragédie des enfants-soldats. Parti d’Ouganda en 1977, le chanteur d'origine ougandaise revient sur sa terre natale, et donne un concert à Kampala, le 17 décembre 2016. Un moment chargé d'émotion, important pour lui, comme pour ses proches. Après la brillante carrière qu’on lui connaît, Geoffrey Oryema est mort, le 22 juin 2018, à Lorient en France, des suites d'un cancer. -
Plus connu comme musicien ougandais naturalisé français, la présentation complète de Geoffrey Oryema, c’est auteur-compositeur et chanteur de rock et de world music. Quand on naît et on grandit dans un milieu d’artistes, il ne pouvait en être autrement. Surtout qu’il sera question d’une jeunesse agitée à cause d’une histoire familiale mouvementée, avec l’exil comme horizon. Il naît le 16 avril 1953 à Soroti, en Ouganda. Son père était professeur d'anglais et sa mère directrice d’une compagnie de danse.
C’est à l’âge de 23 ans que les choses se gâtent. Son père, Erinayo Wilson Oryema, alors ministre, est assassiné. Geoffrey Oryema doit fuir la dictature d'Amin Dada, et traverse la frontière avec le Kenya, caché dans le coffre d'une voiture. Il se réfugie à Paris en 1977. Puis en 1989, il s'établit à Lillebonne en Seine-Maritime. Et c’est là qu’il apprend des mots comme réfugié, droit d’asile, exilé, immigré. Et ce que tout ce nouveau vocabulaire signifie.
L’enfant Geoffrey Oryema grandit à Kampala (la capitale de l'Ouganda), où il apprend à jouer divers instruments: de la guitare, de la flûte, du lukeme (piano à pouces) et de la harpe nanga qui est une harpe traditionnelle à sept cordes. Au début des années 1970, il exprime le désir de devenir acteur, entre dans une école de théâtre, puis va créer sa propre compagnie, et commence même à écrire ses premières pièces de théâtre. Ses parents le plongent très tôt dans la culture traditionnelle. Il est entouré de nombreux poètes, conteurs, musiciens et son père, alors professeur d’anglais, l’initie au laraka laka, musique de la séduction qu’il décrit comme le «vrai rock ougandais». De son côté, sa mère, à la tête de la compagnie de danse nationale, l’emmène en tournée à travers le pays. Adolescent, comme tous les jeunes de son âge, Geoffrey Oryema se plonge dans la culture rock anglo-saxonne. Il est bon de rappeler que l’Ouganda fut une colonie britannique. Il n’est donc pas étonnant qu’une fois adopté par la France, Geoffrey Oryema devienne une figure marquante de la scène musicale.
Lorsque Geoffrey Oryema décide de quitter l’Ouganda, on le retrouve d’abord de l’autre côté du Lac Victoria, au Kenya où il est accueilli par le Centre Culturel Français de Nairobi qui accueille sa dernière pièce, le Règne de la Terreur. C’est ensuite, et par amour de la langue française qu’il considère comme une des plus belles du monde, qu’il décide de rallier Paris. Durant les premières années en France, dans les années 80, il multiplie les petits boulots. Finalement, ses premières maquettes de disques tombent dans les oreilles des programmateurs et il commence à se faire un nom dans les milieux artistiques européens. Et en 1990, il enregistre son premier album, Exile. Cet album Exile, produit grâce au soutien de Peter Gabriel, qui lui avait fait enregistrer dans ses studios Real World en Angleterre, permet alors à Geoffrey Oryema de côtoyer la scène française.
Le 12 octobre 2010, Geoffrey chante à New York La lettre devant l’Assemblée générale des Nations unies, montrant sa colère face à la tragédie des enfants-soldats. Parti d’Ouganda en 1977, le chanteur d'origine ougandaise revient sur sa terre natale, et donne un concert à Kampala, le 17 décembre 2016. Un moment chargé d'émotion, important pour lui, comme pour ses proches. Après la brillante carrière qu’on lui connaît, Geoffrey Oryema est mort, le 22 juin 2018, à Lorient en France, des suites d'un cancer. -
Aujourd’hui, dans Les grandes voix de la littérature africaine, un écrivain sans concession, un homme aux prises de positions très tranchées, un écrivain qui a été censuré à plusieurs reprises, l’Algérien Boualem Sansal, l’auteur du Serment des barbares, le village de l’Allemand, ou encore 2084.
Rien ne prédisposait Boualem Sansal à la production littéraire. Né en 1949, il a une formation d'ingénieur (Ecole Nationale Polytechnique d'Alger, École Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris) et un doctorat d'économie. Il a été enseignant, consultant, chef d'entreprise et haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien. Puis il est limogé en 2003 pour ses prises de positions critiques contre le pouvoir en place particulièrement contre l'arabisation de l'enseignement. Son ami Rachid Mimouni (1945-1995), l'encourage à écrire. Toutefois, on oublie de lui dire qu’on ne peut pas tout écrire.
Et ça commence en 1999, année où Boualem Sansal publie son premier roman Le Serment des Barbares. Comme on dit, un coup d’essai qui sera un coup de maître. Ce premier livre reçoit le prix du premier roman et le prix des Tropiques. Son livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes, est censuré dans son pays. Après la sortie de ce pamphlet, il est menacé et insulté mais décide de rester en Algérie. Un autre de ses ouvrages, Petit éloge de la mémoire, est un récit épique de l'épopée berbère. Boualem Sansal est lauréat du Grand Prix RTL-Lire 2008 pour son roman Le Village de l'Allemand sorti en janvier 2008, roman qui est à son tour censuré en Algérie.
Une écriture terrible, une écriture de rage et d’amour, Boualem Sansal ne pouvait pas en rester là. Son sixième roman, 2084 : la fin du monde, paru le 20 août 2015 aux éditions Gallimard, était attendu par ses lecteurs avec les mêmes craintes et la même impatience. -
Aujourd’hui, dans Les grandes voix de la littérature africaine, un écrivain sans concession, un homme aux prises de positions très tranchées, un écrivain qui a été censuré à plusieurs reprises, l’Algérien Boualem Sansal, l’auteur du Serment des barbares, le village de l’Allemand, ou encore 2084.
Rien ne prédisposait Boualem Sansal à la production littéraire. Né en 1949, il a une formation d'ingénieur (Ecole Nationale Polytechnique d'Alger, École Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris) et un doctorat d'économie. Il a été enseignant, consultant, chef d'entreprise et haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien. Puis il est limogé en 2003 pour ses prises de positions critiques contre le pouvoir en place particulièrement contre l'arabisation de l'enseignement. Son ami Rachid Mimouni (1945-1995), l'encourage à écrire. Toutefois, on oublie de lui dire qu’on ne peut pas tout écrire.
Et ça commence en 1999, année où Boualem Sansal publie son premier roman Le Serment des Barbares. Comme on dit, un coup d’essai qui sera un coup de maître. Ce premier livre reçoit le prix du premier roman et le prix des Tropiques. Son livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes, est censuré dans son pays. Après la sortie de ce pamphlet, il est menacé et insulté mais décide de rester en Algérie. Un autre de ses ouvrages, Petit éloge de la mémoire, est un récit épique de l'épopée berbère. Boualem Sansal est lauréat du Grand Prix RTL-Lire 2008 pour son roman Le Village de l'Allemand sorti en janvier 2008, roman qui est à son tour censuré en Algérie.
Une écriture terrible, une écriture de rage et d’amour, Boualem Sansal ne pouvait pas en rester là. Son sixième roman, 2084 : la fin du monde, paru le 20 août 2015 aux éditions Gallimard, était attendu par ses lecteurs avec les mêmes craintes et la même impatience. -
Firmin Ernest Pépin est un écrivain et poète français, né le 25 septembre 1950 au Lamentin, en Guadeloupe. Avant de se consacrer pleinement à l'écriture, il commence sa carrière en tant que professeur de français, puis il sera critique littéraire, animateur d’émissions littéraires sur France 3, et homme politique (consultant à l’Unesco…). De 1985 à 1995, il occupe le poste de chargé de mission au cabinet du Conseil général de la Guadeloupe, avant d'y être promu directeur-adjoint. Il occupe ce poste pendant cinq ans. En mars 2001, il est nommé directeur des Affaires culturelles, au même Conseil général.
C’est en 1984, qu’Ernest Pépin publie son premier recueil de poésie, Au verso du silence. Auteur des recueils de poésie Salve et salive en 1986, Boucan de mots libres en 1990, et Babil du songer en 1997, il a également publié plusieurs romans aux éditions Gallimard, dont L'Homme au bâton (1993) et Tambour- Babel (1996).
En mars 1996, Ernest Pépin publie le roman Tambour-Babel chez Gallimard dans la collection blanche. Ce livre s’inspire de la pratique du Lewoz, qui est un rassemblement de joueurs de tambour virtuoses. Les « tanbouyès », comme on les appelle, font résonner leurs instruments toute la nuit. Ils sont alors les grands prêtres de la mémoire collective. Et cette pratique du Lewoz découle directeur d’une tradition héritée de l'Afrique, tour à tour préservée et enrichie par les descendants des esclaves. L'auteur du roman Tambour-Babel retrace l'épopée d'un peuple qui a su convertir sa souffrance initiale en chant de vie, de résistance et d'espoir.
Se revendiquant de la créolité, Ernest Pépin compte parmi les plus grands écrivains de la Caraïbe. A partir de 2011, il centre sa production sur l’Ile Creuset de Haïti, en faisant paraître Le soleil pleurait, Toxic island, Pour Haïti et Plumes rebelles. Nous allons nous attarder sur son deuxième roman Le soleil pleurait, paru aux éditions Vents d’ailleurs 2011. Le prétexte de ce récit, c’est un événement inhumain, c’est-à-dire l’enlèvement de Régina, une jeune fille qui a la « faute » d’avoir le teint clair et qui est, donc, pour ses ravisseurs, la fille d’un Blanc très riche. Le résultat est un texte qui révèle la complexité sociale, politique et culturelle du monde caribéen.
Auteur majeur de la créolité, Ernest Pépin a reçu de nombreux prix et de nombreuses distinctions. Prix Casa de las Américas, pour Boucan de Mots Libres en 1991 ; Prix littéraire des Caraïbes de l’ADELF, pour L’Homme au Bâton en 1993 ; Prix RFO du Livre, pour Tambour-Babel en 1996 ; Prix Arc-en-Ciel de Radio Media Tropical (Paris) pour Le Tango de la haine en 2000 ; Prix Casa de las Américas, pour L’écran rouge en 2000 ; Prix Robert Delavignette, de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, pour Le Soleil pleurait en 2011 ; Prix du Livre Insulaire, pour Le Griot de la peinture en 2015 ; Chevalier de l’Ordre National Mérite ; Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres. -
Firmin Ernest Pépin est un écrivain et poète français, né le 25 septembre 1950 au Lamentin, en Guadeloupe. Avant de se consacrer pleinement à l'écriture, il commence sa carrière en tant que professeur de français, puis il sera critique littéraire, animateur d’émissions littéraires sur France 3, et homme politique (consultant à l’Unesco…). De 1985 à 1995, il occupe le poste de chargé de mission au cabinet du Conseil général de la Guadeloupe, avant d'y être promu directeur-adjoint. Il occupe ce poste pendant cinq ans. En mars 2001, il est nommé directeur des Affaires culturelles, au même Conseil général.
C’est en 1984, qu’Ernest Pépin publie son premier recueil de poésie, Au verso du silence. Auteur des recueils de poésie Salve et salive en 1986, Boucan de mots libres en 1990, et Babil du songer en 1997, il a également publié plusieurs romans aux éditions Gallimard, dont L'Homme au bâton (1993) et Tambour- Babel (1996).
En mars 1996, Ernest Pépin publie le roman Tambour-Babel chez Gallimard dans la collection blanche. Ce livre s’inspire de la pratique du Lewoz, qui est un rassemblement de joueurs de tambour virtuoses. Les « tanbouyès », comme on les appelle, font résonner leurs instruments toute la nuit. Ils sont alors les grands prêtres de la mémoire collective. Et cette pratique du Lewoz découle directeur d’une tradition héritée de l'Afrique, tour à tour préservée et enrichie par les descendants des esclaves. L'auteur du roman Tambour-Babel retrace l'épopée d'un peuple qui a su convertir sa souffrance initiale en chant de vie, de résistance et d'espoir.
Se revendiquant de la créolité, Ernest Pépin compte parmi les plus grands écrivains de la Caraïbe. A partir de 2011, il centre sa production sur l’Ile Creuset de Haïti, en faisant paraître Le soleil pleurait, Toxic island, Pour Haïti et Plumes rebelles. Nous allons nous attarder sur son deuxième roman Le soleil pleurait, paru aux éditions Vents d’ailleurs 2011. Le prétexte de ce récit, c’est un événement inhumain, c’est-à-dire l’enlèvement de Régina, une jeune fille qui a la « faute » d’avoir le teint clair et qui est, donc, pour ses ravisseurs, la fille d’un Blanc très riche. Le résultat est un texte qui révèle la complexité sociale, politique et culturelle du monde caribéen.
Auteur majeur de la créolité, Ernest Pépin a reçu de nombreux prix et de nombreuses distinctions. Prix Casa de las Américas, pour Boucan de Mots Libres en 1991 ; Prix littéraire des Caraïbes de l’ADELF, pour L’Homme au Bâton en 1993 ; Prix RFO du Livre, pour Tambour-Babel en 1996 ; Prix Arc-en-Ciel de Radio Media Tropical (Paris) pour Le Tango de la haine en 2000 ; Prix Casa de las Américas, pour L’écran rouge en 2000 ; Prix Robert Delavignette, de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, pour Le Soleil pleurait en 2011 ; Prix du Livre Insulaire, pour Le Griot de la peinture en 2015 ; Chevalier de l’Ordre National Mérite ; Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres. -
« J'ai entrepris cet inventaire de la condition du colonisé d'abord pour me comprendre moi-même et identifier ma place au milieu des autres hommes. Ce que j'avais décrit était le lot d'une multitude d'hommes à travers le monde. Je découvrais du même coup, en somme, que tous les colonisés se ressemblaient ; je devais constater par la suite que tous les opprimés se ressemblaient en quelque mesure. »
Aujourd’hui dans les grandes voix de la littérature africaine, Albert Memmi, juif franco-tunisien, auteur de portrait du colonisateur et portrait du colonisé, un essai constitué de deux parties publié en mai 1957.
Né à Tunis en 1920, dans une famille juive arabophone, Albert Memmi est essayiste et romancier. Il fait des études de philosophie à Alger puis à Paris. En 1943, il est incarcéré dans un camp de travail en Tunisie. Juif de Tunisie, Albert Memmi vit au contact des colonisateurs aussi bien que les colonisés, dans une Tunisie agitée par l’idée que l'indépendance des colonies est inéluctable. Situation qui comporte des risques, d’autant que son œuvre littéraire est de tout premier plan.
Albert Memmi est formé par l'école française, d'abord au Lycée Carnot de Tunis, puis à l'Université d'Alger, où il étudie la philosophie, et enfin à La Sorbonne. Memmi se trouve au carrefour de trois cultures et construit son œuvre sur la difficulté de trouver un équilibre entre Orient et Occident. En 1953, il publie son premier roman largement autobiographique, La Statue de sel, avec une préface d'Albert Camus. En 1955, sort Agar. Mais, c’est en 1957 qu’il publie son ouvrage emblématique, Portrait du Colonisé précédé de Portrait du Colonisateur, un essai en deux parties qui range son auteur comme un soutien aux mouvements indépendantistes.
« Je ne suis pas un écrivain ou un penseur qui cache une partie de sa réalité, et c’est l’un de mes combats permanents ». Cette habitude de mettre cartes sur table devant les amis et devant les lecteurs a conduit Albert Memmi à écrire des ouvrages qui sont devenus des classiques de la littérature maghrébine francophone. Portrait d'un Juif en 1962, de L'Homme dominé en 1968, de La Dépendance en 1979 et du Racisme en 1994. C’est dans ce livre Le racisme, qu’Albert Memmi développe le concept d'hétérophobie : « Le refus d’autrui au nom de n’importe quelle différence ». Ce terme désigne la peur diffuse et agressive d'autrui pouvant se transformer en violence physique. Le racisme est une expression particulière de l'hétérophobie. -
« J'ai entrepris cet inventaire de la condition du colonisé d'abord pour me comprendre moi-même et identifier ma place au milieu des autres hommes. Ce que j'avais décrit était le lot d'une multitude d'hommes à travers le monde. Je découvrais du même coup, en somme, que tous les colonisés se ressemblaient ; je devais constater par la suite que tous les opprimés se ressemblaient en quelque mesure. »
Aujourd’hui dans les grandes voix de la littérature africaine, Albert Memmi, juif franco-tunisien, auteur de portrait du colonisateur et portrait du colonisé, un essai constitué de deux parties publié en mai 1957.
Né à Tunis en 1920, dans une famille juive arabophone, Albert Memmi est essayiste et romancier. Il fait des études de philosophie à Alger puis à Paris. En 1943, il est incarcéré dans un camp de travail en Tunisie. Juif de Tunisie, Albert Memmi vit au contact des colonisateurs aussi bien que les colonisés, dans une Tunisie agitée par l’idée que l'indépendance des colonies est inéluctable. Situation qui comporte des risques, d’autant que son œuvre littéraire est de tout premier plan.
Albert Memmi est formé par l'école française, d'abord au Lycée Carnot de Tunis, puis à l'Université d'Alger, où il étudie la philosophie, et enfin à La Sorbonne. Memmi se trouve au carrefour de trois cultures et construit son œuvre sur la difficulté de trouver un équilibre entre Orient et Occident. En 1953, il publie son premier roman largement autobiographique, La Statue de sel, avec une préface d'Albert Camus. En 1955, sort Agar. Mais, c’est en 1957 qu’il publie son ouvrage emblématique, Portrait du Colonisé précédé de Portrait du Colonisateur, un essai en deux parties qui range son auteur comme un soutien aux mouvements indépendantistes.
« Je ne suis pas un écrivain ou un penseur qui cache une partie de sa réalité, et c’est l’un de mes combats permanents ». Cette habitude de mettre cartes sur table devant les amis et devant les lecteurs a conduit Albert Memmi à écrire des ouvrages qui sont devenus des classiques de la littérature maghrébine francophone. Portrait d'un Juif en 1962, de L'Homme dominé en 1968, de La Dépendance en 1979 et du Racisme en 1994. C’est dans ce livre Le racisme, qu’Albert Memmi développe le concept d'hétérophobie : « Le refus d’autrui au nom de n’importe quelle différence ». Ce terme désigne la peur diffuse et agressive d'autrui pouvant se transformer en violence physique. Le racisme est une expression particulière de l'hétérophobie. -
René Maran est né le 5 novembre 1887 sur le bateau qui mène ses parents guyanais à la Martinique. Sa naissance est déclarée à Fort-de-France, le 22 novembre 1887. Ses parents, partis au Gabon (où son père occupait un poste administratif colonial), le mettent en pension, dès l'âge de sept ans, au Lycée de Talence, puis au Lycée Michel de Montaigne de Bordeaux. Il y rencontre Félix Éboué.
René Maran débute en littérature en 1909 dans la revue lilloise de Léon Bocquet : Le Beffroi. Il quitte Bordeaux en 1910, après des études de droit, et devient administrateur d'outre-mer en Oubangui-Chari (l’actuelle Centrafrique) en 1912. Il écrit des poèmes, puis son roman Batouala – Véritable roman nègre – qui décrit la vie d'un village africain du point de vue du chef traditionnel. Dans la préface de ce roman, René Maran dénonce certains aspects de la colonisation, ce qui entraîne des controverses et lui vaut des inimitiés. Pour ce roman, il obtient le prix Goncourt en 1921.
Premier Français noir à recevoir le prix Goncourt en 1921 pour ce livre Batouala, René Maran est considéré comme le précurseur de la littérature de la négritude, même si l’auteur lui-même a pris ses distances avec ce mouvement mené par Senghor et Césaire.
Dans son œuvre romanesque inspirée par l'Afrique, René Maran montre les rapports parfois difficiles entre Noirs et Blancs, notamment le poids du racisme imposé par les institutions coloniales. La colonisation du point de vue d’un chef africain, voilà la trame centrale du roman Batouala. En l’occurrence, il s’agissait de la vision d’un fonctionnaire antillais du ministère des Colonies.
Quand on considère la carrière littéraire de René Maran, on est obligé de dire que Batouala est véritablement un livre étonnant. Livre à succès, précurseur de la littérature de la négritude, et qui valut à son auteur les foudres de la censure, et une carrière brisée. Il faut également souligner que l’auteur d’un tel livre est un administrateur colonial d'origine antillaise, qui rejetait les thèses de la négritude. Et dans le même temps, le même homme insiste sur l’apport de plus en plus considérable de l’art nègre. A une époque où il semblait hasardeux de parler de pensée africaine ou même de culture africaine, une époque où l’on parlait de folklore et d’exotisme. -
René Maran est né le 5 novembre 1887 sur le bateau qui mène ses parents guyanais à la Martinique. Sa naissance est déclarée à Fort-de-France, le 22 novembre 1887. Ses parents, partis au Gabon (où son père occupait un poste administratif colonial), le mettent en pension, dès l'âge de sept ans, au Lycée de Talence, puis au Lycée Michel de Montaigne de Bordeaux. Il y rencontre Félix Éboué.
René Maran débute en littérature en 1909 dans la revue lilloise de Léon Bocquet : Le Beffroi. Il quitte Bordeaux en 1910, après des études de droit, et devient administrateur d'outre-mer en Oubangui-Chari (l’actuelle Centrafrique) en 1912. Il écrit des poèmes, puis son roman Batouala – Véritable roman nègre – qui décrit la vie d'un village africain du point de vue du chef traditionnel. Dans la préface de ce roman, René Maran dénonce certains aspects de la colonisation, ce qui entraîne des controverses et lui vaut des inimitiés. Pour ce roman, il obtient le prix Goncourt en 1921.
Premier Français noir à recevoir le prix Goncourt en 1921 pour ce livre Batouala, René Maran est considéré comme le précurseur de la littérature de la négritude, même si l’auteur lui-même a pris ses distances avec ce mouvement mené par Senghor et Césaire.
Dans son œuvre romanesque inspirée par l'Afrique, René Maran montre les rapports parfois difficiles entre Noirs et Blancs, notamment le poids du racisme imposé par les institutions coloniales. La colonisation du point de vue d’un chef africain, voilà la trame centrale du roman Batouala. En l’occurrence, il s’agissait de la vision d’un fonctionnaire antillais du ministère des Colonies.
Quand on considère la carrière littéraire de René Maran, on est obligé de dire que Batouala est véritablement un livre étonnant.Livre à succès, précurseur de la littérature de la négritude, et qui valut à son auteur les foudres de la censure, et une carrière brisée. Il faut également souligner que l’auteur d’un tel livre est un administrateur colonial d'origine antillaise, qui rejetait les thèses de la négritude. Et dans le même temps, le même homme insiste sur l’apport de plus en plus considérable de l’art nègre. A une époque où il semblait hasardeux de parler de pensée africaine ou même de culture africaine, une époque où l’on parlait de folklore et d’exotisme. -
Le Béninois Paul Hazoumé, ethnologue, chercheur, écrivain et homme politique, est considéré comme l'un des «grands ancêtres» de la littérature négro-africaine d'expression française. Né en 1890 à Porto-Novo, il est mort en 1980 à Cotonou. Sorti de l'École normale de Saint-Louis du Sénégal en 1910, Paul Hazoumé est nommé, entre autres affectations, directeur des écoles de Ouidah et Abomey, où il prépare sa première étude ethnographique. En 1931, à l'occasion de l'Exposition coloniale internationale, il représente le Dahomey au Congrès international et intercolonial des sociétés indigènes. Dès son retour, il est chargé de l'enseignement général à l'École professionnelle de Cotonou. Chargé de mission au Musée de l'homme en 1937, il met ses notes au point, classe les collections du Dahomey et fait enregistrer les chants de son pays. S'affirmant comme un ethnologue de talent, il reçoit le premier prix du Gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française et en 1939, l'Académie française lui décerne son Prix de la langue française.
Paul Hazoumé a publié Le Pacte de sang au Dahomey en1937, et le roman Doguicimi en 1938. Parallèlement à ses activités littéraires, Paul Hazoumé, qui mettait au moment de sa mort la dernière main à plusieurs manuscrits, fut également un journaliste combatif. Sous divers pseudonymes, il publia de nombreux articles dans le Phare du Dahomey, journal nationaliste qui, au cours des années 30, dénonçait avec vigueur la politique coloniale française.
En effet, le code de l’indigénat reposait sur la conviction que le nègre est dans tous les aspects de sa personnalité une race inférieure. Et bien évidemment, il est nécessaire de donner à l’Africain des modèles étrangers, principalement la culture européenne. Ce qui a conduit l’Africain à perdre le respect de lui-même et la considération de sa propre race. En réaction, à la fin du XIXème siècle, il y a eu une naissance politique et culture des premiers lettrés africains. C’est ainsi qu’en 1914, le Sénégalais Blaise Diagne réussit à se faire élire député.
Paul Hazoumé dit qu’il considère lui-même le livre Doguicimi comme un document ethnologique et historique, fruit de 25 années de recherche auprès des anciens du Dahomey. L’ouvrage donne l’atmosphère de la vie à Abomey, et en particulier les usages de la cour du roi Guézo. L’auteur relate la tradition et les oracles, qui décrivent les grandes cérémonies et les fêtes de ce royaume. L’ouvrage vise en premier lieu à « faciliter la maîtrise des ressorts psychologiques du Noir par le colonisateur », c’est-à-dire à faciliter la mission civilisatrice du colonisateur européen. Toutefois, il tâche de démontrer que les Dahoméens et les Africains en général, ne sont pas aussi singuliers que l’on a voulu le faire croire, puisque certains traits de leurs civilisations se retrouvent chez des peuples dits civilisés.
Mais c’est à Paris que naît le concept de la négritude, avec Paul Hazoumé, aux côtés du Sénégalais Senghor, du Martiniquais Césaire, de l'Américain Richard Wright et de quelques autres, dont Jean-Paul Sartre, l'un de ceux qui contribuèrent au lancement de la revue Présence africaine, tribune de l'intelligentsia d'Afrique noire depuis plus de trente années.
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Le Béninois Paul Hazoumé, ethnologue, chercheur, écrivain et homme politique, est considéré comme l'un des «grands ancêtres» de la littérature négro-africaine d'expression française. Né en 1890 à Porto-Novo, il est mort en 1980 à Cotonou. Sorti de l'École normale de Saint-Louis du Sénégal en 1910, Paul Hazoumé est nommé, entre autres affectations, directeur des écoles de Ouidah et Abomey, où il prépare sa première étude ethnographique. En 1931, à l'occasion de l'Exposition coloniale internationale, il représente le Dahomey au Congrès international et intercolonial des sociétés indigènes. Dès son retour, il est chargé de l'enseignement général à l'École professionnelle de Cotonou. Chargé de mission au Musée de l'homme en 1937, il met ses notes au point, classe les collections du Dahomey et fait enregistrer les chants de son pays. S'affirmant comme un ethnologue de talent, il reçoit le premier prix du Gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française et en 1939, l'Académie française lui décerne son Prix de la langue française.
Paul Hazoumé a publié Le Pacte de sang au Dahomey en1937, et le roman Doguicimi en 1938. Parallèlement à ses activités littéraires, Paul Hazoumé, qui mettait au moment de sa mort la dernière main à plusieurs manuscrits, fut également un journaliste combatif. Sous divers pseudonymes, il publia de nombreux articles dans le Phare du Dahomey, journal nationaliste qui, au cours des années 30, dénonçait avec vigueur la politique coloniale française.
En effet, le code de l’indigénat reposait sur la conviction que le nègre est dans tous les aspects de sa personnalité une race inférieure. Et bien évidemment, il est nécessaire de donner à l’Africain des modèles étrangers, principalement la culture européenne. Ce qui a conduit l’Africain à perdre le respect de lui-même et la considération de sa propre race. En réaction, à la fin du XIXème siècle, il y a eu une naissance politique et culture des premiers lettrés africains. C’est ainsi qu’en 1914, le Sénégalais Blaise Diagne réussit à se faire élire député.
Paul Hazoumé dit qu’il considère lui-même le livre Doguicimi comme un document ethnologique et historique, fruit de 25 années de recherche auprès des anciens du Dahomey. L’ouvrage donne l’atmosphère de la vie à Abomey, et en particulier les usages de la cour du roi Guézo. L’auteur relate la tradition et les oracles, qui décrivent les grandes cérémonies et les fêtes de ce royaume. L’ouvrage vise en premier lieu à « faciliter la maîtrise des ressorts psychologiques du Noir par le colonisateur », c’est-à-dire à faciliter la mission civilisatrice du colonisateur européen. Toutefois, il tâche de démontrer que les Dahoméens et les Africains en général, ne sont pas aussi singuliers que l’on a voulu le faire croire, puisque certains traits de leurs civilisations se retrouvent chez des peuples dits civilisés.
Mais c’est à Paris que naît le concept de la négritude, avec Paul Hazoumé, aux côtés du Sénégalais Senghor, du Martiniquais Césaire, de l'Américain Richard Wright et de quelques autres, dont Jean-Paul Sartre, l'un de ceux qui contribuèrent au lancement de la revue Présence africaine, tribune de l'intelligentsia d'Afrique noire depuis plus de trente années.
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Mohammed Dib est un écrivain algérien d'expression française, auteur de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, de contes pour enfants, et de poésie. Il est né le 21 juillet 1920 à Tlemcen, dans l’ouest algérien, et décédé à La Celle-Saint-Cloud en région parisienne, le 2 mai 2003, à l’âge de 83 ans.
Mohammed Dib naît dans une famille cultivée d'artisans. Il fait ses études primaires et secondaires en français, Il devient orphelin de père en 1931, à l’âge de 11 ans. Autour de 1934, il commence à écrire des poèmes, mais également à peindre. De 1938 à 1940, Mohammed Dib devient instituteur, enseignant à Zoudj Bghel, près de la frontière marocaine. Comptable à Oujda, l'année suivante, au service des Subsistances de l'Armée, il est en 1942 requis au Service civil du Génie puis, en 1943 et 1944, interprète franco-anglais auprès des armées alliées à Alger. De retour à Tlemcen en 1945, Mohammed Dib est jusqu'en 1947 dessinateur de maquettes de tapis, réalisés et vendus sous son contrôle.
Il publie en 1946 sous le nom de Diabi un premier poème, « Été », dans la revue littéraire Lettres, fondée à Genève pendant la guerre et co-animée par Pierre Jean Jouve, puis en 1947, le poème « Véga » dans la revue « Forge » dirigée à Alger par Emmanuel Roblès. De 1950 à 1952, Mohammed Dib est rédacteur au journal progressiste Alger républicain. Il y publie des reportages, des textes engagés et des chroniques sur le théâtre en arabe parlé. Il a pour collègue Kateb Yacine. Il écrit également dans Liberté, journal du Parti communiste algérien. En 1951, il se marie à Colette Bellissant, fille d'un instituteur français de Tlemcen, dont il aura quatre enfants.
En 1952 paraît aux Éditions du Seuil La Grande Maison, premier volet de sa trilogie Algérie, inspirée par sa ville natale, qui décrit l'atmosphère de l'Algérie rurale. Les deux autres volets de la trilogie, L'Incendie et Le Métier à tisser, paraissent en 1954, l'année même du déclenchement de la guerre, et en 1957.
La bibliographie de Mohammed Dib est aujourd'hui la plus importante de la production algérienne en langue française. En 1995, Mohamed Dib publie le recueil de nouvelles La Nuit Sauvage. Certaines nouvelles ont pour cadre la guerre d'Indépendance, d'autres textes cette guerre que vit actuellement l'Algérie. D'autres encore se situent dans l'entre-deux. Il y a enfin celles qui parlent d'autres violences, sous d'autres cieux.
Mohammed a reçu de nombreux prix, notamment le prix Fénéon en 1952 ; le prix de l'Union des écrivains algériens en 1966 ; le prix de l'Académie de poésie en 1971 ; le prix de l'Association des Écrivains de langue française en 1978 ; le grand prix de la Francophonie de l'Académie française en 1994, attribué pour la première fois à un écrivain maghrébin. Il a obtenu en 1998 le prix Mallarmé pour son recueil de poèmes L'Enfant-jazz.
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