Bölümler


  • C’est un tourbillon médiatique extrêmement puissant qui s’est déchaîné autour de l’humoriste Guillaume Meurice il y a quelques mois. Suite à une blague sur France Inter jugée antisémite par certains, il s’est retrouvé au cœur de toutes les polémiques, et ce pendant plusieurs semaines, jusqu’à être interrogé par la police judiciaire. Une histoire qui, au-delà de cette blague, montre la puissance de la machine médiatique. Salomé Saqué lui donne la parole au micro de Blast, pour revenir sur cet épisode, et comprendre comment les polémiques se font et se défont.


  • Les bruits et les silences qui accompagnent le traitement médiatique et politique de la guerre à Gaza peuvent-ils être brisés ? Comment faire entendre les voix de celles et ceux que beaucoup ne veulent ni voir ni entendre ? Comment restituer leur identité à des cadavres qui nous sont présentés le plus souvent sans visage et sans nom ? Comment agir quand on est artiste, intellectuel, pour, a minima, déstabiliser l'ordre injuste, alerter, peut-être stopper la catastrophe humanitaire en cours dans l'enclave palestinienne ? Voices for Gaza, projet vidéo du collectif Culture pour un cessez le feu, qui propose des lectures par des artistes d'écrits de civils vivants à Gaza, tente de briser le mur de l'indifférence en donnant corps à des histoires et à des vies palestiniennes qui, à l'heure où nous enregistrons cette émission, endurent toujours des bombardements incessants de l'armée israélienne, sont soumis à des privations de besoins élémentaires et sont en proie à une famine susceptible de se généraliser.
    Pour en parler, Soumaya Benaissa reçoit Frank Barat, Camélia Jordana, Karim Kattan et Maud Wyler.

  • Eksik bölüm mü var?

    Akışı yenilemek için buraya tıklayın.


  • En 2021, séisme dans le milieu des médias : une journaliste va donner une voix à beaucoup d’autres et faire l’état du sexisme dans le milieu du journalisme sportif. Elle s’appelle Marie Portolano, et son film Je ne suis pas une salope, je suis journaliste, va faire l’effet d’une déflagration.

    Plusieurs journalistes connus sont mis en cause, et on réalise, preuve à l’appui, que nous avons collectivement accepté des agressions sexuelles en direct à la télévision, sans que cela ne fasse scandale. Avec son film, c’est toute une culture sexiste qui est remise en cause, et la souffrance des femmes qui est documentée dans un long métrage. Mais tout ne va pas se passer comme prévu : non seulement une partie du documentaire va être censurée, mais le film va être retiré des plateformes juste après sa sortie. Aujourd’hui, son autrice revient avec un livre, où elle persiste et signe, pour dénoncer et décrire l’ambiance sexiste et les délits commis dans le milieu du journalisme. Une contribution importante à un mouvement #MeToo dans ce milieu, qui n’en est probablement qu’à ses prémices.


  • Ces dernières années, on entend de plus en plus parler de “crise de la masculinité”. Si certains se plaignent des féministes et disent se sentir menacés dans leur virilité, d’autres au contraire, en profitent pour remettre en question les injonctions à la virilité. Pour eux, les hommes aussi peuvent tirer de gros bénéfices des combats menés par les féministes. Alors que se passe-t-il si on imagine un monde où la virilité, ou plutôt, la testostérone disparaîtrait ? Un monde où les hommes seraient forcés d’abandonner les attributs de leur virilité du jour au lendemain, à cause d’une pandémie mondiale. C’est le scénario rocambolesque de la bande dessinée Testosterror que publie le dessinateur Luz. Dans cet ouvrage détonnant, il interroge les masculinités, pose un point de vue d’homme sur les changements sociaux à l'œuvre depuis des années, et apporte des éléments de réponse à cette question : comment être un homme aujourd’hui ?


  • Qui est réellement Frantz Fanon ? Tantôt décrit comme simplement Antillais ou plus tard comme Algérien de par sa lutte décoloniale, on en oublie qu'il est avant tout un héros français.
    Un homme qui a combattu pour la libération de la France aux côtés du général de Gaulle, qui a lutté pour la l'indépendance de l'Algérie, un psychiatre et un camarade de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
    Mais Frantz Fanon est de ces héros que la France n'aime pas trop glorifier car dans sa lutte pour la liberté, il a mis en évidence au sein du pays des droits de l'homme le racisme structurel mais aussi le colonialisme violent que la France exerçait.
    Pour en parler, Blast reçoit Adam Shatz, auteur d’une biographie intitulée "Frantz Fanon : une vie en révolutions", publiée aux éditions la découverte.


  • #Metoo, avortement, violences conjugales, féminicides, inégalités de salaire, inégalités dans les tâches ménagères, ou encore charge mentale… Ces derniers temps, les droits des femmes occupent une attention médiatique et politique importante, et ce, grâce à celles qui ne lâchent rien pour défendre leurs droits et réclamer l’égalité. C’est particulièrement vrai en France, mais aussi dans d’autres pays d’Europe. Si on peut constater quelques victoires, il y a aussi de nombreux reculs, et on entend régulièrement le terme de “backlash”, le retour de bâton, qui voudrait qu’après des avancées nous soyons dans un moment de régression. Alors avec tout ça, difficile d’y voir clair. En France, ou à l’étranger, où en sommes-nous vraiment en termes de droits des femmes ? Est-ce que nous avançons ou est-ce que nous reculons ? Comment interpréter les récents événements comme l’inscription de l’avortement dans la constitution française ou encore l’inscription du terme de consentement dans une directive européenne donnant la définition du viol ? Salomé Saqué fait le point avec la présidente de l’association choisir la cause des femmes, Violaine Lucas.


  • Le 16 septembre 2022, une jeune iranienne de 22 ans, Mahsa Amini est assassinée par la police des mœurs pour port de vêtement inapproprié. Après des décennies d’oppression et d’atteintes aux droits humains les plus fondamentaux, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ce drame va déclencher une colère irrépressible et une révolte sans précédent dans tout le pays.

    Des dizaines de manifestations éclatent, des femmes arrachent leur voile et le brûlent, les hommes et les femmes se mobilisent autour de ce slogan clair, limpide : Femme, vie, liberté.
    Ces images ont fait le tour du monde, tout comme celles de la répression, aussi sanglante que le mouvement est puissant, puisque des centaines de personnes ont été tuées par la police.
    Comme le souligne Amnesty international, au début du soulèvement et dans les mois qui ont suivi, les autorités ont arrêté arbitrairement des dizaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants. Des actes de torture, de viol, et des mauvais traitements ont été infligés à des milliers de prisonniers détenus, dont des mineurs. Si de l’extérieur, le mouvement peut aujourd’hui sembler éteint, les braises de la révolte sont encore allumées. Un vent de liberté a soufflé sur tout le pays, les mentalités semblent avoir durablement changé, au prix de destins douloureux, notamment de femmes qui, malgré la violence de la répression, continuent à résister à l’intérieur et à l’extérieur de leur pays. En ce début d’année, un livre vient rassembler les témoignages bouleversants de 16 résistantes iraniennes. Aujourd’hui, l’une d’elle a accepté de venir sur le plateau de Blast. Elle est une actrice au talent hors norme, et incarne aujourd’hui l’une des voix iraniennes les plus vibrantes et écoutées, dans son propre pays et à travers le monde. Depuis 2022 plus que jamais, elle porte la cause des Iraniens et des Iraniennes révoltés. Pourtant, derrière ce combat, il y a son histoire personnelle, à l’image de son pays, douloureuse, puissante et inspirante. En exclusivité, Golshifteh Farahani témoigne sur le plateau de Blast.


  • À l’heure où la parole des femmes se libère, le mouvement masculiniste se renforce. Des discours anti-femmes prolifèrent sur les réseaux sociaux : on y apprend que les femmes doivent être soumises, rester à leur place, qu’il faut que les hommes “réaffirment leur virilité”, certains propos banalisent même le viol voire… le meurtre de femmes. Via des vidéos sur des cours de séduction, de musculation, ou au détour d’une simple recherche Google, on peut tomber dans la boucle algorithmique masculiniste.
    Cette haine ne se limite pas aux frontières d’internet, aux Etats-Unis, ce phénomène est si puissant qu’il mène parfois à des attentats perpétrés à l’encontre des femmes, assassinées pour le simple fait d’être... femmes. Comme la haine des femmes a-t-elle pris autant de place sur les réseaux sociaux ? Comment pouvons-nous lutter contre ce phénomène ? Pour répondre à ces questions, Salomé Saqué interview Pauline Ferrari, une journaliste qui a enquêté pendant plus d’un an sur cette thématique.


  • Le 19 décembre 2023, après un premier rejet, l’Assemblée nationale a finalement adopté ladite « Loi immigration ». Ce texte, le plus régressif depuis 40 ans en la matière, a été revendiqué comme une « victoire idéologique » par Marine Le Pen.

    Les chercheurs Anne-Claire Defossez et Didier Fassin se sont penchés sur la fameuse « question migratoire » qui sature l’espace médiatique et politique. Contrairement aux éditorialistes des plateaux télés, leur réflexion se construit à partir du terrain : une immersion de 5 ans à la frontière franco-italienne, aux alentours du petit village de Briançon. Le livre « L’exil, toujours recommencé », publié aux éditions du Seuil, compile leurs résultats. Une mise au point pour tordre le cou aux mythes de « l’attractivité de la France » ou de « l’afflux migratoire ingérable ». À partir d’une enquête minutieuse, les deux sociologues mettent en avant l'importance de l’organisation digne et attentive de l’accueil des exilés. Une affaire de choix politiques, donc.


  • Marine Le Pen, présidente en 2027. Cette hypothèse apparaît de plus en plus plausible aujourd’hui tandis que le barrage républicain s’effondre au fil des années. Comme si l’accession au pouvoir de l’extrême droite était devenue inéluctable alors que le Rassemblement national se normalise de plus en plus.. Selon le baromètre annuel sur l’image du Rassemblement national diffusé par « Le Monde » et Franceinfo, pour la première fois, les Français sont plus nombreux à considérer que le RN ne représente pas un danger pour la démocratie (45 %) que l’inverse (41 %). La proportion de la population qui se dit en désaccord avec les idées du RN est de seulement 54 %, le chiffre le plus bas depuis le début du baromètre, en 1984 ! L'extrême droite récolte donc aujourd’hui les fruits d'une décennie d'une stratégie de banalisation de son discours rendue possible par des médias et des politiques qui n’ont cessé de reprendre ses mots mais aussi ses thèmes comme l'immigration ou l'insécurité. Pourtant malgré un changement dans les apparences, le RN reste un parti xénophobe et autoritaire… L’extrême droite cible de faux boucs émissaires et propose de fausses solutions. Des réponses simples à des problèmes complexes. Pourtant rares sont ceux qui prennent la peine aujourd’hui de souligner la dangerosité du programme du Rassemblement national et de pointer ses incohérences. C’est face à ce constat, que Vincent Edin, spécialiste de la rhétorique politique, a écrit un livre pour donner à chacune et chacun les arguments nécessaires pour répondre aux fausses idées propagées par l’extrême droite. Il en est persuadé, il est nécessaire aujourd’hui de se réarmer politiquement et intellectuellement pour faire face à la montée de l’extrême droite.
    Alors, comment en sommes nous arrivés là ? En quoi l'exécutif macroniste joue au pompier pyromane ? Et comment répondre aux faux arguments avancés par l’extrême droite ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Vincent Edin.


  • En France, un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle toutes les trois minutes. Ce qui fait 160 000 enfants victimes de violences sexuelles chaque année. Dans 81% des cas, l’agresseur est un membre de la famille. Aujourd’hui, 1 personne adulte sur 10 a été victime d’inceste.
    Or il y a une tentation collective de faire comme si tout cela n’était pas réel…
    Évidemment, les prises de conscience ont beaucoup évolué ces dernières années.. De nombreuses œuvres ont brisé le tabou de l’inceste et permis à des centaines de milliers de personnes de comprendre son ampleur : des livres comme Triste Tigre, la Familia Grande ou encore le podcast Ou peut être un nuit. Mais si la société commence à comprendre l’étendue des crimes commis contre les enfants, elle n’arrive toujours pas à prendre au sérieux leur parole ni à les protéger. Et les agresseurs restent le plus souvent impunis… 70% des plaintes déposées pour violences faites aux enfants sont classées sans suite. Seulement 3% des viols et agressions sexuelles commis chaque année sur des enfants font l’objet d’une condamnation et seulement 1% dans les cas d’inceste.
    En 2021, Emmanuel Macron a fait une promesse: « On est là. On vous croit et vous ne serez plus jamais seules. » mais qu’en est-il vraiment aujourd’hui ?
    L’impunité des agresseurs et l’absence de soutien social donné aux victimes coûtent chaque année 9,7 milliards d’euros à l’État… Un chiffre révélé par La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants créée par le président lui-même. Après 3 ans de travaux et 30 000 témoignages recueillis, la Ciivise publie son rapport final. Elle y fait 82 préconisations de politiques publiques qu’elle espère voir appliquer au plus vite.
    Alors quelle est la réalité de l’inceste et de ses conséquences aujourd’hui en France ? Comment mieux protéger les enfants victimes de violences et lutter contre l’impunité des agresseurs ? Et peut-on réellement espérer que le gouvernement applique les préconisations de la Ciivise ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Edouard Durand, ancien juge des enfants et co-président de la Ciivise.


  • Soumaya Benaïssa reçoit Jacques Rancière, un penseur incontournable de la question démocratique mais aussi un des rares philosophe à articuler esthétique et Politique. L’auteur de « la haine de la démocratie » , des « trente inglorieuses », et « Les voyages de l’art » (entre autres) est aussi un critique atypique qui permet de prendre du recul sur l’Histoire dont nous sommes les contemporains.
    Au cours de cet entretien qui embrasse de nombreux motifs ou sujets centraux de sa pensée - l'égalité des intelligences, la réinvention du politique, le «partage du sensible» - émerge la préoccupation principale qui irrigue toute son œuvre : rendre l'émancipation possible pour toutes et tous.


  • À chaque nouveau projet de loi sur l’immigration, le sujet envahit les médias où la thématique est déjà omniprésente. Et pourtant, les Français ont toujours peu de réelles connaissances sur l’immigration et une majorité d’entre eux se dit mal informée sur ce sujet. Les études montrent même que plus la connaissance est faible voire erronée et plus les opinions sont en défaveur de l’immigration. Si bien que l’immigration peut continuer à être allégrement instrumentalisée et récupérée par les responsables politiques pour en faire des polémiques. Ce que disent la plupart des spécialistes c’est que les perceptions des phénomènes migratoires sont souvent fausses et qu’il y a un décalage aujourd’hui entre l’obsession pour la question migratoire et la réalité.
    Mais rien n’y fait, depuis que la loi Asile Immigration a été présentée, le débat public est à nouveau saturé d’idées reçues, de contre vérités et disons le.. de propos racistes. Et il est souvent difficile de s’y retrouver…. Alors pour faire le point et comprendre la situation actuelle sur les migrations, j’ai décidé de recevoir deux spécialistes, François Héran et Tania Racho. Ensemble ils vont répondre à tous ces arguments que l’on entend en permanence. Quel impact ont ces idées-là sur les débats publics et politiques ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à avoir un débat apaisé et humain en France sur la question des migrations ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz pour Blast.


  • Les chiffres sont accablants. 80% des plaintes pour viol sont classées sans suite. 80% des victimes de féminicides avaient porté plainte avant d’être assassinées. À la fin, moins d’1% des plaintes pour viol aboutissent à des condamnations. Comment ces violences systémiques que subissent les femmes, à des échelles aussi importantes, peuvent-elles rester impunies ? Pourquoi est-il aussi difficile de porter plainte ? C’est la question que s’est posée l’avocate et militante féministe Violaine de Filippis Abate dans son premier livre “Classées sans suite” aux éditions Payot. Elle retrace le parcours d’une plainte pour violences sexistes, et propose des solutions pour faire en sorte que l’écrasante majorité des violences faites aux femmes cessent d’être impunies et ignorées. Réponses avec Salomé Saqué dans cette émission sur la justice pour Blast.


  • C’est un sujet qui déchaîne les passions et théories les plus improbables au point que beaucoup ne savent plus quoi penser. Aujourd’hui, une partie de la droite, de l'extrême droite mais aussi certains médias conservateurs ont fait de la “question trans”, une obsession. Ils invoquent l’idée d’une épidémie, un phénomène de contagion sociale, un scandale sanitaire. Pourtant, les personnes qui ont décidé d’entamer une transition de genre (parce qu’elles ne se reconnaissaient pas dans le genre qui leur avait été assigné à la naissance) sont entre 20 000 et 60 000 aujourd’hui en France, elles représentent donc moins de 0,1% de la population. Alors pourquoi tant de haine ? De polémiques ?
    Pendant que l’on agite des peurs irrationnelles, de nombreuses personnes trans n’ont pas accès aux soins, au logement, au travail et le simple fait de marcher dans la rue peut constituer une épreuve de chaque instant. Agressions, insultes, discriminations font trop souvent partie de leur quotidien. Les sociologues estiment que 85 % des personnes trans seront agressées au cours de leur vie. Résultat : les personnes transgenres ont beaucoup plus de risques que le reste de la population d’avoir des pensées suicidaires et de passer à l’acte. Pour rappel, la transidentité n’est plus considérée comme une maladie mentale en France depuis seulement 2010 et jusqu’en 2016, les personnes trans devaient être stérilisées de force pour changer d’état civil (ce n’est plus le cas depuis une condamnation de la France par la Cour Européenne des droits de l’homme). Qu’est ce que raconte véritablement la transphobie ? De quelles peurs parle-t-elle ? Pourquoi tant de préjugés et d’incompréhension ?
    Les hommes et les femmes trans font l’objet de nombreux débats médiatiques mais sont très rarement invités sur les plateaux pour s’exprimer en leur nom, raconter leur vécu ou leur vision des choses. C’est l’une des raisons pour lesquelles Paloma Moritz reçoit Tal Madesta, auteur et journaliste, spécialiste de ces questions pour discuter de la réalité des parcours de personnes trans, dépasser les idées préconçues et comprendre comment mettre fin aux violences.


  • « Sans la vidéo, Nahel n’aurait été qu’une statistique. » C’est une phrase qui a été beaucoup entendue après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre le 27 juin 2023. La scène filmée par une passante et publiée sur les réseaux sociaux a été vue des millions de fois. Sa publication a remis en question la version officielle de la police qui expliquait que Nahel avait mis en danger le policier en refusant d’obtempérer et en lui fonçant dessus avec sa voiture. Dès lors, de nombreuses questions se posent : Aurait-on autant parlé de sa mort si cette vidéo n’avait pas existé ? Aurait-il été possible d’établir ce qu’il s’est réellement passé ? Combien de Nahel n’ont pas été filmés ? Et à l’inverse, combien de vidéos similaires ont été en partie à l’origine de mouvements d’ampleur ?
    Durant les 20 dernières années, les vidéos partagées sur internet ont explosé et pris une place centrale dans les luttes sociales et politiques. Les téléphones portables sont devenus une nouvelle arme pour se défendre ou documenter le réel en même temps les caméras de surveillance se multiplient partout dans le monde. Nous assistons donc à un double mouvement, d’un côté le contrôle social par la vidéo s'accentue et de l’autre filmer est devenu un moyen de se réapproprier l’image et de mobiliser. Aujourd’hui il n’existe plus de mouvement social ou politique qui ne soit pas filmé à l’image du mouvement des gilets jaunes ou encore des manifestations qui ont éclaté en Iran en septembre 2022.
    Mais à quoi servent ces images exactement ? Ont-elles des effets concrets ? À quelles conditions peuvent-elles devenir des outils de contestations efficaces ?
    Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Ulrike Lune Riboni, chercheuse sur la place des images numériques dans les mobilisations collectives et autrice du livre Vidéoactivisme, contestation audiovisuelle et politisation des images.


  • Qui dit période estivale dit le moment de l’année où le corps est le plus au centre des préoccupations. La pratique du fitness, du bodybuilding et du CrossFit est en plein essor. Il faut être fit, sans graisse, sculpté. Mais pourquoi, les hommes en particulier, veulent avoir un corps musclé ? Qu’est ce qui se joue personnellement et socialement derrière le pectoral. Et comment ce désir met en place tout un système pour ceux qui veulent se fabriquer un corps. Mens sana in corpore sano, quand le corps devient capital. Un entretien avec le chercheur et bodybuilder Guillaume Vallet, professeur d'économie et auteur de "La fabrique du muscle".


  • L’amitié comme un mode de vie, une forme spécifique de l’existence, un projet politique de rupture sociale … C’est l’axe central de cet entretien proposé par Soumaya Benaissa avec Geoffroy de Lagasnerie. Le philosophe et sociologue signe à l’occasion de la parution de son nouveau livre " 3 une aspiration au dehors" (éditions Flammarion) une réflexion stimulante autour de l’amitié.
    Les modalités émancipatrices et créatrices de cet « objet » socio-politique sont ici discutées à partir de la biographie de l’auteur et plus précisément de de la relation d’amitié singulière qui le lie à Didier Eribon et Edouard Louis.


  • Et si Mozart, Beethoven ou Einstein, n’avaient pas vraiment de talent, ou en tout cas si ce n’était pas grâce à ça qu’ils ont réussi ?
    Dans un monde obsédé par le résultat et la distinction, le talent inné, tel qu’on se le représente collectivement ne serait-il pas une bonne excuse pour justifier nos échecs, ou encore pour soutenir et perpétuer un système qui reproduit les inégalités ? C’est une question que la neuroscientifique Samah Karaki a décidé d’aborder via la science, et pour elle, le verdict est sans appel : le talent est une fiction.


  • Dans le cadre des Premières Assises Populaires organisées à la bourse de Paris le samedi 15 avril 2023 - nées de la volonté de conduire une réflexion approfondie sur les menaces et autres atteintes dont les libertés publiques font régulièrement l’objet en France- Blast a pu recueillir la parole d’un certain nombre d’acteurs et d’actrices de la scène syndicale, associative, judicaire et intellectuelle mobilisé.es à cette fin.
    Ici le philosophe Etienne Balibar et le sociologue Eric Fassin invités de Soumaya Benaissa, n’hésitent pas à faire état de leur préoccupation quant à la situation de délabrement démocratique du pays et à interroger « la pente » autoritaire voire « illibéral » qui semble distinguer autant le premier quinquennat que celui en cours d’Emmanuel Macron.