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  • En introduction de l'épisode, je mentionne l'ouverture d'un compte pro en ligne Propulse by CA, dont je suis particulièrement satisfaite. Voici le lien d'inscription à suivre si vous souhaitez vous y essayer et bénéficier d'un mois d'essai gratuit :  https://bit.ly/RessentirxPropulse

    Dans ce nouvel épisode, j'ai le plaisir de recevoir Aurélie Fretti.

    Aurélie est sculptrice et elle est la fondatrice de la marque Di Fretto avec laquelle elle propose des œuvres et objets d’art.

    Dans cet épisode, elle raconte sa première vie en tant que publicitaire, la sensation de ne pas être à sa place et le mal-être qui en a découlé.

    Elle explique la manière dont ses explorations créatives ont redonné, peu à peu, de la saveur à sa vie, le rôle que l’amour a joué dans sa (re)construction personnelle et le chemin qui l’a amenée à endosser pleinement le métier de sculptrice.

    Mais avec Aurélie, nous discutons également de la tension entre l’idée qu’« il ne faut pas jouer les divas » et le désir d’être vue, du potentiel salvateur de la nature et des animaux et de remplir sa jauge d’amour avant d’en donner à son tour.

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    Le livre que je vous propose de ressentir aujourd’hui est « Une nuit particulière » de Grégoire Delacourt, qui est paru

    en 2023 chez Grasset.

    Grégoire Delacourt est né en 1960 à Valenciennes. Il a d’abord été publicitaire et a publié son premier roman à 50 ans. « L’Écrivain de la famille » et a été récompensé par 5 prix littéraires, dont le prix Marcel Pagnol. Les romans suivants ont confirmé l’engouement à la fois critique et de librairie autour de son écriture. « Une nuit particulière » est son onzième roman.

    « Une nuit particulière », c’est l’histoire de la rencontre d’Aurore et de Simeone un soir d’automne. Ils sont tous les deux au bord du précipice du désespoir et tous les deux capables de se jeter dans le vide par amour.

    Est-ce le hasard qui les réunit, y a-t-il vraiment un hasard dans la vie ? Toujours est-il que nous les suivons tout au long de la nuit qui les mènera au lendemain matin, un lendemain où tout sera différent pour chacun d’eux.

    Cette fameuse nuit particulière est tour à tour racontée du point de vue d’Aurore et de Simeone.

    J’ai toujours été fascinée par le récit qu’on fait de nos rencontres amoureuses et par la manière dont ce récit diffère de celui qu’en fait celui ou celle qu’on a rencontré.

    Quels sont les éléments que chacun identifie comme des points de basculement, qu’est-ce que je passe sous silence et que l’autre souligne, qu’est-ce que je modifie, consciemment ou non dans le déroulé des évènements ?

    Et qu’est-ce que tout cela dit de nos envies, de nos fragilités, de nos fantasmes respectifs ?

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    Dans ce nouvel épisode, j'ai le plaisir de recevoir Julia Sammut.

    Julia est la fondatrice l’Épicerie L’Idéal à Marseille.

    Elle raconte son enfance vécue comme une fête au rythme des services du restaurant familial, son début de carrière en tant que journaliste gastronomique, sa rencontre avec Marseille et puis la création de son épicerie.

    Ensemble, nous explorons les contours de son rapport passionnel et émotionnel à la nourriture, la manière dont elle source ses produits et ce qui fait la magie d’un lieu.

    Mais il est aussi question de décapsuler le pétillant des personnes qui nous entourent, de l’importance cruciale de celles et ceux qui font le service et d’amour pour l’Italie.

    Je vous propose à présent de ressentir avec l’insatiable gourmandise de Julia.

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    Je suis Jessica Troisfontaine et vous écoutez le podcast Ressentir.

    Une fois par mois, je vous propose un épisode spécial sous forme de compilation musicale des titres qui m’ont été soumis par mes invité.es à la fin de nos conversations.

    Laissez-vous entraîner sur cette piste qui fera, je l’espère, danser vos émotions.

    Par ordre d'apparition :

    - Clémentine Galey : Harvest, Neil Young

    - Maud Ventura : You’re On Your Own, Kid, Taylor Swift

    - Victoire Loup : Quando, Quando, Quando, Tony Renis

    - Pierre Faury : Let Me, Ben Mazué et La Bronze

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    Dans ce nouvel épisode, j'ai le plaisir de recevoir Victoire Loup.

    Victoire est journaliste gastronomique, consultante culinaire et autrice de livres de cuisine.

    Dans cet épisode, elle raconte sa découverte des plaisirs de la table, la manière dont elle les cultive au quotidien et dont elle en tire le fil dans les différentes facettes de son métier.

    Elle explique aussi ce que son déménagement aux Etats-Unis lui a permis dans son développement personnel, notamment en ce qui concerne l’expression de ses émotions et son rapport à la nourriture et à l’alcool.

    Mais avec Victoire, nous avons également discuté de l’importance cruciale qu’elle place dans la transmission, de la scission qu’elle opère entre son image publique et sa vie privée, ainsi que de son parcours de fertilité.

    Je vous propose à présent de ressentir avec la gourmandise de Victoire.

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    Dans ce nouvel épisode, j'ai le plaisir de recevoir Maud Ventura.

    Maud est écrivaine. Elle est l’autrice de deux romans : « Mon mari » pour lequel elle a reçu le prix du premier roman et qui s’est vendu à plus de 400.000 exemplaires, et « Célèbre » qui vient d’être publié aux éditions de L’Iconoclaste.

    Dans cet épisode, Maud raconte comment elle est devenue et s’est sentie écrivaine, son processus d’écriture et la création de ses personnages en se désintéressant de les rendre aimable.

    A travers le décryptage de ses livres, nous discutons notamment d’obsession amoureuse, de tromperie et de vérité dans le couple, ainsi que de célébrité, de réussite, de rapport à la productivité et d’appréhension de ses zones d’ombre.

    Je vous propose à présent de ressentir avec l’intensité émotive de Maud.

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    Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir de recevoir Clémentine Galey.

    Clémentine est la fondatrice de Bliss, le podcast dans lequel elle invite les femmes à libérer leur parole sur l’histoire de leur maternité. 

    Dans cet épisode, Clémentine raconte la naissance et l’évolution de Bliss jusqu’à devenir ce podcast qui rassemble plus d’un million d’auditeurs chaque mois et une marque plus globale qui adresse les sujets qui préoccupent les femmes.

    Nous discutons notamment des pierres qu’elle pose à l’édifice d’une parole libre et décomplexée, de ce que son statut de référente en matière de maternité lui fait porter comme responsabilité, ainsi que de la lumière dont chaque histoire est porteuse.

    Mais il est également question de troisième enfant, de rapport à l’argent et de la sexualité comme un territoire à explorer.

  • Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir de recevoir Pierre Faury.

    Pierre est orateur et créateur de contenus poétiques.

    Tout juste diplômé d’HEC Paris, il est le vainqueur de nombreux concours d’éloquence, dont le concours national d’éloquence 2023. Il partage son amour des mots sur scène mais aussi sur les réseaux sociaux, où il propose des contenus autour des arts de la parole. 

    Ensemble, nous discutons notamment de la manière dont Pierre prépare et écrit ses discours, de ce que c’est qu’une parole éloquente, de la place du silence et de pistes pour améliorer son expression orale.

    Mais il est également question du goût sucré de l’enfance, des mots comme moyen d’expression ou de protection, ainsi que de recherche de sincérité.

    Je vous propose à présent de ressentir avec l’éloquence sensible de Pierre.

  • Je suis Jessica Troisfontaine et vous écoutez le podcast Ressentir.

    Une fois par mois, je vous propose un épisode spécial sous forme de compilation musicale des titres qui m’ont été soumis par mes invité.es à la fin de nos conversations.

    Laissez-vous entraîner sur cette piste qui fera, je l’espère, danser vos émotions.

    Par ordre d'apparition :

    - Christophe Juville : Vivo, Andrea Laszlo De Simone

    - Géraldine Dormoy : People Have The Power, Patti Smith

    - Elsa Wolinski : Modern Love, Zaho de Sagazan

    - Julia Kerninon : Saga, Booba

  • Christophe Juville est entrepreneur et restaurateur.

    Il est le fondateur de Spok, une enseigne qui compte 40 restaurants en France et le co-fondateur de trois autres restaurants : Lolo Cave à Manger à Paris, ainsi que de Figure et Ippon à Marseille.

    Ensemble, nous discutons notamment de son enfance dans les quartiers Nord de Marseille, de sa découverte de la cuisine et de sa revanche à prendre sur la vie, mais également de son rapport à la solitude, l’amour et la sexualité.

  • Le livre que je vous propose de ressentir aujourd’hui est « Mon Mari » de Maud Ventura, qui est paru en 2021 aux éditions de l’Iconoclaste.

    Le milieu de la littérature parle de ce livre comme d’un véritable phénomène et pour cause : il a été sélectionné par plus de 10 prix littéraires, a été finaliste du prix Médicis et lauréat du prix du Premier Roman. Il est aujourd’hui traduit dans une dizaine de pays.

    « Mon mari », c’est l’histoire d’une femme de 40 ans qui mène une vie en apparence parfaite, à tout le moins la vie dont elle rêvait. Elle est belle, vit dans une belle maison, a deux beaux enfants, fruit d’un bel amour qui dure depuis 15 ans avec son mari… Plus qu’un bel amour, c’est d’un amour fou dont il s’agit. Elle est littéralement folle amoureuse de son mari. Et on la suit pendant une semaine dans les méandres de son dévouement total, dans les travers obscurs de son obsession.

    C’est un livre sur la dépendance, la folie amoureuse, la jalousie et que l’on se reconnaisse dans le personnage principal ou qu’on le lise avec curiosité, « Mon mari » est une superbe occasion de s’interroger sur les insécurités, les peurs, les blessures que l’on infuse dans nos couples, jusqu’à commettre, parfois, l’irréparable.

  • Julia Kerninon est écrivaine et traductrice.

    Elle est l’autrice de plusieurs livres qui ont rencontré un grand succès à la fois commercial et critique, dont Ma dévotion, Liv Maria, Toucher la terre ferme et Sauvage, qui vient d’être publié en Collection Proche et forme le fil conducteur de notre discussion pour toucher à ce qui constitue et anime Julia.

    Ensemble, nous discutons notamment de son rapport à la lecture et à l’écriture, de la place du travail dans sa vie, de ses questionnements sur le couple et l’amour, de ce que c’est d’être sauvage et de la conjugaison de son rôle de mère avec son métier d’écrivaine.

    Je vous propose à présent de ressentir avec les mouvements intérieurs et la vigoureuse détermination de Julia.

  • Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Géraldine Dormoy.

    Géraldine est journaliste et coach digitale.

    Elle partage son cheminement intérieur dans une newsletter bi-hebdomadaire intitulée De beaux lendemains, elle crée des ateliers en ligne pour mieux se comprendre, elle propose des séances de coaching pour aider à trouver sa place et elle écrit des enquêtes pour le magazine Marie Claire.

    Ensemble, nous discutons de son rapport à l’introspection, de sa quête continue d’amélioration de son quotidien à travers la mise en place de micro-changements et de l’instauration de rituels comme des barrières de sécurité.

    Géraldine raconte notamment son long cheminement vers l’apaisement dans son rapport à la nourriture et à son corps, ainsi que l’assemblage progressif des différentes pièces qui composent le puzzle de sa vie professionnelle aujourd’hui.

  • Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Elsa Wolinski.

    Elsa est journaliste, autrice et entrepreneure.

    Elle est chroniqueuse à la télé, elle anime le podcast « Allez J’ose » dans lequel elle bouscule le regard sur la ménopause, elle est l’autrice du livre « A demain » publié en 2023 chez Flammarion et elle a fondé la marque de prêt-à-porter solidaire et engagée Sisterhood.

    Cette marque, Elsa a aujourd’hui décidé de l’arrêter et elle en explique les raisons dans cet épisode.

    Ensemble, nous discutons également de la conciliation entre sa solarité et la face nord – celle du monstre et des pensées sombres, de son rapport à la fois conflictuel et gourmand à la nourriture, de sa place de fille et de son rôle de mère, ou encore des multiples changements qui s’opèrent dans son corps et son esprit tandis qu’elle traverse la ménopause.

  •  Le livre que je vous propose de ressentir aujourd’hui est « La Rencontre » de Charles Pépin, qui est paru en 2021 chez Allary Editions.

    Charles Pépin est né en 1973 à Saint-Cloud. Il est philosophe et romancier. Il est notamment l'auteur, outre du livre qui nous occupe aujourd’hui, de « La joie », « Les Vertus de l'échec », « La Confiance en soi » ou encore « Vivre avec son passé, une philosophie pour aller de l'avant », tous publiés chez Allary Editions, mais il est aussi l’auteur, avec l'illustrateur Jul, des bandes dessinées « La Planète des sages » et « 50 nuances de Grecs », parus chez Dargaud.

    Charles Pépin partage une philosophie pratique, qui soutient le quotidien, invite à le vivre plus intensément, plus intelligemment sans doute aussi. Sa philosophie pratique, on peut y accéder grâce à ses livres, mais aussi grâce aux émissions qu’il anime sur France Inter – à savoir, « La question philo » tous les samedis à 8h50 et « Sous le soleil de Platon » tous les matins pendant les vacances scolaires – dans son podcast diffusé sur Spotify ou encore à l’occasion de ses conférences au Mk2 Odéon qui s’intitulent les « lundis philos » et qu’il dispense depuis 10 ans au crépuscule de chaque premier jour de la semaine. 

    Je suis ce qu’on appelle une fan, j’écoute ses podcasts, je vais à ses conférences, je lis ses livres et pour en revenir à « La Rencontre », je l’ai lu pour la première fois alors que je venais de rencontrer un homme dont j’étais follement amoureuse. Et s’il n’est pas question que de la rencontre amoureuse dans ce livre, mais aussi de la rencontre amicale ou professionnelle, le processus d’identification avait fonctionné à plein régime, et je me revois allongée sur la plage, un surligneur dans ma main gauche et l’objet de ma passion sur ma droite, exaltée de retrouver en moi, en lui, en notre relation, tout ce que Charles Pépin décrit dans ce livre comme étant les signes d’une vraie rencontre. 

    Et si la vraie rencontre est si importante, c’est qu’elle modèle notre personnalité. Il écrit ainsi : « Elle n’a pas simplement le pouvoir de nous faire découvrir l’amour, l’amitié ou de nous conduire au succès, elle nous révèle à nous-mêmes et nous ouvre au monde. C’est là sa force et son mystère : j’ai besoin de l’autre, de rencontrer l’autre pour me rencontrer. Il me fait rencontrer ce qui n’est pas moi pour devenir moi. »

    Et parmi les signes de la rencontre qui sont détaillés dans ce livre, il y a l’impression de reconnaitre l’autre plutôt que de le rencontrer, l’envie de découvrir tout de lui et de son monde, le fait d’être habité d’une énergie inédite nous permettant, par exemple, de de nouveaux projets ou encore l’insufflation d’une volonté et d’une force pour affronter nos démons et changer.

    L’extrait que j’ai choisi de vous lire est issu de la première partie du livre relative aux signes de la rencontre. Il s’agit en particulier des premières pages de la première sous-partie qui s’intitule « Je suis troublé - Je suis troublé Quand se fissure ma carapace » 

  •   Le livre que je vous propose de ressentir aujourd’hui est « Nagori » de Ryoko Sekiguchi, qui est paru en 2018 aux Éditions P.O.L.

    Ryoko est née à Tokyo en 1970 et elle vit à Paris. Elle est écrivaine, traductrice, journaliste, poétesse…

    Elle est l’autrice de nombreux ouvrages, dont, pour ne citer qu’eux (parce que je les ai particulièrement adorés) « La Terre est une marmite » chez Bayard, « Sentir » chez Jean Boîte, ou encore « 961 heures à Beyrouth » et « L’appel des odeurs » chez P.O.L.

    Ryoko écrit beaucoup sur les cinq sens, les cultures culinaires et tout ce qui nous nourrit, de sorte qu’elle se qualifie parfois comme étant « traiteur littéraire ».

    Elle possède l’une des plumes les plus fines et les plus poétiques sur ces sujets et ce livre, Nagori, en est une démonstration éclatante.

    Ce que le terme Nagori désigne, c’est la nostalgie de la saison qui vient de nous quitter. Tout au long du livre, Ryoko évoque la cuisine et cette évocation permet de ressentir pleinement le goût, puis l’arrière-goût des saisons que l’on traverse et qui nous quittent, ainsi que les textures et les émotions dont elles nous imprègnent.

    C’est une dialectique de l’attachement et de la séparation qui se dessine en filigrane ainsi qu’une réflexion particulièrement intéressante sur la notion de saison ou encore sur ce que c’est, au juste, qu’un produit de saison… 

    J’ai choisi de vous en lire le 4ème chapitre, qui s’intitule « Saisons qui se répètent, saisons qui ne peuvent plus revenir ».

    ***

    Pour terminer sur une note musicale, je vous propose d’écouter « One Summer Day » de Joe Hisaishi. 

  •   Le livre que je vous propose de ressentir aujourd’hui est « L’île des gauchers » d’Alexandre Jardin, qui est paru en 1995 chez Gallimard.

    Alexandre Jardin est né en 1965 à Neuilly-sur-Seine. Il est l’un des auteurs de langue française les plus lus. Il a publié une vingtaine de romans et une vingtaine d’albums jeunesse.

    L’histoire de « L’île des gauchers » débute en Angleterre, où un homme, Lord Jeremy Cigogne, tombe éperdument amoureux d’une femme, Emily Pendleton, qui n’éprouve quant à elle rien de tel, face à la physionomie ingrate et l’intériorité proche du néant de Cigogne. Déterminé à conquérir le cœur d’Emily, Cigogne entreprend de se façonner, de se remanier, de s’instruire, et ce, pendant 14 ans. 14 ans plus tard, il retrouve Emily, parvient à ses fins et ils se marient.

    On les retrouve ensuite 7 ans après leur mariage avec un constat navrant : ils n’ont pas su métamorphoser leur passion en un amour véritable.

    Et c’est bien de l’amour conjugal dont il est question dans ce livre avec cette question posée d’emblée : « Chacun sait à peu près comment faire l’amant ; les romans sont riches de bons exemples. Mais comment pratique-t-on l’art d’être un mari ? »

    C’est alors que Cigogne découvre l’existence d’un archipel du Pacifique Sud éclipsé de la carte du monde, sur lequel un petit peuple de gauchers a choisi d’organiser son existence de manière à répondre à une unique - et colossale - question : comment fait-on pour aimer ? Comment fait-on pour bien aimer ?

    Jeremy, Emily, leurs enfants et leur majordome décident de s’installer sur cette île et on découvre au fil du roman un calendrier, des rites et des libertés imaginées comme autant d’expérimentations pour se libérer de la spirale d’incompréhensions réciproques et de manœuvres de l’inconscient qui abîment l’amour… Et pour permettre, enfin, la vraie rencontre de l’autre, tel qu’il est et non tel que l’on aurait voulu qu’il soit, dans, je cite, « ses aspirations obscures, ses ressentiments inavouables, toutes ces palpitations intimes qui forment la vérité d’un être ».

    Que l’on adhère ou non au mode de vie et aux fantaisies de cette civilisation (que je vous laisse découvrir en lisant ce roman), il y a quelque chose d’exaltant dans cette approche de l’amour comme d’un laboratoire d’expérimentations continues.

    La promesse n’est pas celle de sentiments clairs et d’un horizon dégagé mais d’années d’improvisations amoureuses et d’invention d’une grammaire sentimentale bien à soi.

    J’ai choisi de vous en lire deux extraits, le premier débutant avec les premières lignes du roman et le second, une vingtaine de pages plus loin.

  •  Le livre que je vous propose de Ressentir aujourd’hui est « Liv Maria » de Julia Kerninon, qui est paru en 2020 aux éditions de l’Iconoclaste.

    Julia Kerninon est née en 1987 à Nantes. Liv Maria est son 5ème roman. Avant cela, elle a publié « Buvard », « Le dernier amour d’Attila Kiss », « Une activité respectable » et « Ma dévotion ». Après Liv Maria, elle a publié « Toucher la terre ferme » en 2022 et « Sauvage » en 2023, et j’aurais pu faire un épisode de cette série sur chacun de ces livres.

    Mais j’ai choisi « Liv Maria » parce qu’il a été ma porte d’entrée vers Julia Kerninon et qu’il me suit intimement depuis sa première lecture, il y a 4 ans.

    Liv Maria, c’est le nom de l’héroïne libre, passionnée, courageuse dont ce livre raconte l’histoire, en débutant par sa conception sur une petite île au large de la Bretagne, par une mère tenancière du café sur l’île et un père marin norvégien, et en poursuivant avec son enfance insulaire, l’évènement qui va pousser sa mère à l’envoyer à Berlin à 17 ans, sa découverte de l’amour et de la langue sur place, puis un voyage et une nouvelle vie en Amérique du Sud, jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’un homme qui la fera rentrer dans les rangs, déménager en Irlande et avoir deux enfants. A ce moment-là, quelque chose que Liv Maria a fait dans sa jeunesse va devenir un immense caillou dans sa chaussure et se pose la question du secret, de la temporalité pour le révéler ou non, ainsi que de ce qu’il peut y avoir de dévorant mais aussi de réconfortant à en posséder un.

    Ce qui est éblouissant dans ce livre, c’est de voir à quel point une femme dont la vie peut paraitre ordinaire vu de l’extérieur possède en réalité une vie intérieure extraordinaire, et puis de réaliser à quel point nous sommes chacune, chacun, une multitude d’identités, une multitude de visages qui, loin de s’effacer au fil de notre vie au profit des suivants, s’accumulent en nous. Nous sommes cette multitude de personnes et nous ne se débarrassons d’aucune d’elles. Se pose alors cette question, sublime : « Comment se tenir là, dans cette vie, avec le souvenir de toutes ses vies contradictoires ? »

    L’extrait que j’ai choisi de vous lire se situe à la fin du premier quart du livre, peu après que Liv Maria est arrivée à Berlin.

  • Le livre que je vous propose de ressentir aujourd’hui est « L’art de nourrir » de Bruno Verjus, qui est paru en 2021 chez Flammarion.

    Bruno Verjus est né en 1959 à Roanne. Il a suivi des études de médecine à Lyon, puis a eu une première vie d’entrepreneur et s’est établi pendant près de 20 ans en Chine, avant d’entamer une autre vie, celle de bloggeur – l’un des tous premiers – et de journaliste culinaire, animant l’excellente émission de radio intitulée « Ne parlez pas la bouche pleine » sur France Culture pendant 9 ans.

    En 2013, il a 54 ans et décide d’ouvrir son propre restaurant nommé Table, en parfait autodidacte.

    Table, qui est situé rue de Prague dans le 12ème arrondissement de Paris, s’est vu décerner deux étoiles par le Guide Michelin en 2022 et s’est hissé à la 3ème place de la liste des 50 meilleurs restaurants au monde en 2024 établie par le classement 50 Best.

    Je n’ai pas encore eu la chance de m’y attabler mais il me semble que ce livre – « L’art de nourrir » – est une très belle manière de goûter à la poésie culinaire de Bruno Verjus, à sa cuisine du vivant et des émotions.

    Sa Table comme son livre prennent leur source dans un aphorisme, dont il dit qu’il lui est venu spontanément, un an avant l’ouverture de son restaurant et qui est : « La façon dont on se nourrit décide du monde dans lequel on vit ».

    Dans ce livre, Bruno Verjus partage les onze facettes qui constituent selon lui l’esprit de cuisine, parmi lesquelles figurent la générosité, l’émerveillement, les couleurs, le geste ou encore l’humilité, et puis il livre également des recettes de mousselines, tempura et autres crèmes glacées à exécuter avec le cœur comme boussole. 

    Chez Verjus, l’expérience se partage comme du pain, les recettes se racontent comme des histoires rocambolesques, les modes de cuisson prennent la musicalité de symphonies, le repas lie comme un trait d’union.

    Tout cela met immensément en gourmandise et pour vous en donner un aperçu, je vais vous en lire le début de la première partie intitulée « L’esprit de cuisine ».

  • Je suis Jessica Troisfontaine et vous écoutez le podcast Ressentir.

    Cet épisode fait partie d’une série qui s’intitule "Ressentir les livres", à travers laquelle  je vous propose de découvrir ou de redécouvrir des livres dont les mots, le style et le propos ont fleuri dans mon cœur avec le plus d’émotions à travers une lecture à voix haute d’un extrait particulièrement coloré.  

    Le livre que je vous propose de ressentir aujourd’hui est « Rendez-vous à la Porte Dorée » d’Agathe Ruga, qui est paru en 2024 chez Flammarion.

    Agathe Ruga est née à Nancy en mai 1986 et elle vit en Bourgogne. Elle est autrice et dentiste. Je l’ai reçue à ce micro pour lui poser des questions sur son parcours, sur son processus d’écriture et plus généralement sur sa manière d’habiter le monde. Je ne saurais suffisamment vous recommander d’écouter son interview, que vous retrouverez un peu plus bas sur le chaîne de ce podcast, pour découvrir la femme formidable derrière la plume passionnée.

    Agathe a publié trois romans, qui relèvent tous de l’auto-fiction :

    « Sous le soleil de tes cheveux blonds » d’abord, publié chez Stock et en poche ;
    Puis « L’homme que je ne devais pas aimer », publié chez Flammarion et en poche ;
    Et enfin « Rendez-vous à la Porte Dorée », dont il s’agit aujourd’hui. 

    « Rendez-vous à la Porte Dorée », c’est l’histoire de la désillusion d’une épouse, d’une mère, après sa fuite du foyer familial. C’est l’histoire d’Anne, qui a quitté son mari Joachim et une vie qui avait l’air parfaite mais dans laquelle elle étouffait intensément. C’était 3 ans auparavant et aujourd’hui, la liberté tant promise (celle d’écrire, celle de vivre) n’advient pas, et elle regrette sa fuite.

    Anne a oublié pourquoi elle a quitté son mari mais elle se rappelle pourquoi elle l’a tant aimé et décide d’entreprendre sa reconquête en partant sur les traces de leur amour.

    J’aime la manière très personnelle que possède Agathe Ruga de retourner le sentiment amoureux dans tous les sens au fil de ses romans, et d’en manipuler les blocs à la manière d’un Rubik’s cube, donnant à voir des nouvelles associations de couleurs, d’émotions, de nouvelles définitions.

    J’ai choisi de vous lire l’introduction et les premières pages de la première partie, intitulée « La grande désillusion ».