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  • La date de l'arrivée des premiers hommes en Australie, et la manière dont ils y sont parvenus, sont, depuis longtemps, l'objet de nombreux débats entre les spécialistes.


    De nouvelles découvertes, sur le site préhistorique de Madjedbebe, au nord du pays, permettent de reculer le moment où des hommes ont mis le pied en Australie. Cet endroit était déjà considéré comme l'un des sites les plus anciens du pays.


    Les trouvailles qu'on vient d'y faire, notamment de nombreux outils, confirment ce point. La méthode de datation utilisée a en effet révélé que ces objets ont été fabriqués au cours d'une période allant de 60 000 à 50 000 ans avant notre époque.


    Ces découvertes montrent donc que des hommes auraient déjà commencé à peupler l'Australie voilà 50 000 ou 60 000 ans. Certains spécialistes font même remonter l'arrivée de ces premiers aborigènes à 70 000 ans.


    Et ils ne seraient pas venus en bateau, mais à pied ! D'après les spécialistes, en effet, l'Australie n'a pas toujours été une île. Elle aurait fait partie d'un ancien continent, appelé Sahul, qui aurait réuni, par des ponts terrestres, l'Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-Guinée, le tout étant relié à l'Asie du Sud-Est.


    L'ensemble de ce continent aurait été émergé durant le Pléistocène. De fait, cette ère géologique, commencée voilà 2,5 millions d'années et terminée il y a 11 700 ans, comprend plusieurs périodes glaciaires.


    Le niveau de la mer étant alors très bas, des hommes ont pu venir d'Asie et gagner à pied les terres connues aujourd'hui sous les noms de Papouasie-Nouvelle-Guinée ou Australie, des pays à nouveau séparés par la mer.


    Pour mieux découvrir les voies empruntés par ces premiers aborigènes, les scientifiques ont tenu compte de leur rythme de progression, lié à leurs habitudes de chasseurs-cueilleurs, ainsi que des variations climatiques de cette lointaine époque.


    En suivant les côtes ou en longeant les rivières de l'ancien continent Sahul, ils se seraient avancés lentement vers l'Australie, à raison d'un peu plus d'un kilomètre par an.


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  • Dès l'aube de l'humanité, les hommes ont cherché à se soigner. Ainsi a-t-on retrouvé des ossements d'hommes préhistoriques attestant de l'existence de certaines techniques de soins, comme la trépanation ou la réduction de fractures.


    De même, la médecine égyptienne était déjà assez élaborée, avec un impressionnant catalogue de remèdes et la pratique de certaines opérations.


    Mais tous ces soins sont restés anonymes. En effet, le premier médecin à avoir laissé son nom à la postérité est Hippocrate, qui est resté associé au serment que les médecins prêtent toujours, aujourd'hui, avant d'exercer leur métier.


    Hippocrate peut donc être considéré comme le premier médecin dont on ait gardé le nom. Né en Grèce, vers 460 avant J.-C., on estime qu'il est le fondateur de la médecine moderne.


    Il est en effet le premier à séparer nettement la médecine d'autres domaines de la connaissance, comme la philosophie ou la théurgie, qui consistait à évoquer les dieux ou d'autres puissances surnaturelles.


    En ce sens, Hippocrate fait de la médecine une science logique, fondée en partie sur l'observation, et totalement distincte de la magie et des superstitions. Il s'agit donc d'une médecine scientifique, basée sur le raisonnement, et exempte de toute influence de la part de la religion.


    Il semble qu'Hippocrate ait enseigné son art à des étudiants, dans le cadre d'une véritable école. Ils adhèrent à des valeurs, dont le fameux serment reflète bien toute la portée éthique.


    Les étudiants recevaient sans doute un enseignement théorique, auquel s'ajoutait probablement une formation pratique, acquise notamment auprès du maître.


    On attribue parfois de nombreux traités médicaux à Hippocrate. Traitant de toutes sortes de sujets, comme les fractures, le cœur, la gestation humaine ou encore le squelette, ces opuscules sont réunis dans le "Corpus hippocratique".


    La datation et la grande disparité de ces volumes, notamment quant à leur style, conduisent aujourd'hui la majorité des chercheurs à penser que ces traités sont plutôt l'œuvre de plusieurs disciples d'Hippocrate, qui meurt lui-même vers 377 avant notre ère.


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  • Le roman d'Horace McCoy, "On achève bien les chevaux", dont Sidney Pollack tira, en 1969, un film remarqué, évoque avec force ces marathons de danse organisés pendant la Grande Dépression, qui frappa les États-Unis durant les années 1930.


    Ils voyaient s'affronter des couples de danseurs, qui évoluaient sur la piste jusqu'à épuisement, le dernier couple encore debout étant déclaré vainqueur.


    Or, on ignore souvent que ce type de comportement a eu des précédents en Europe, surtout entre les XIIIe et XVIe siècles. La médecine s'est même intéressée à ces phénomènes, les décrivant sous les termes de "manie dansante" ou d'"épidémie de danse de saint Guy".


    Cet étrange comportement, en effet, a tout d'une épidémie. De fait, dès qu'une personne se mettait à danser de la sorte, elle était aussitôt suivie par des dizaines ou même des centaines d'autres. On peut donc parler d'une sorte de contagion sociale.


    Les personnes concernées dansent alors, dans des rues ou d'autres endroits, pendant plusieurs jours d'affilée, sans faire la moindre pause. Cette activité physique ininterrompue provoque des décès, les danseurs mourant d'une crise cardiaque ou des effets de l'épuisement.


    Les documents rapportent de telles "épidémies de danse" aux XIIIe, XIVe et XVIe siècles, en Allemagne ou aux Pays-Bas. En 1518, l'une d'elles est signalée à Strasbourg, qui fait alors partie du Saint Empire romain germanique. C'est l'épisode le mieux connu.


    Les autorités s'émeuvent, l'Église intervient, mais rien n'y fait : les danseurs semblent possédés d'une véritable frénésie de mouvements.


    Les médecins recommandent d'éviter le vin et conseillent de boire des tisanes à base d'orge. On interdit aussi lez son des tambours, qui pourraient provoquer une sorte d'état de transe.


    Aujourd'hui encore, on ignore les causes exactes de ces étranges sarabandes. Le célèbre médecin Paracelse y voyait une tentative d'émancipation des femmes. D'autres les attribuaient à une intoxication alimentaire provoquée par l'ergot de seigle, un champignon parasite de cette céréale, qui provoque des convulsions.


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  • L'existence d'une police secrète n'est pas l'apanage des dictatures et des régimes totalitaires. Elle existe aussi en démocratie. Même la Suisse, berceau de la démocratie directe, en a possédé une.


    Son existence a été révélée par le "scandale des fiches". Dans l'immédiat après-guerre, et jusqu'à la fin des années 1980, environ 900 000 personnes ont été surveillées à leur insu, soit 15 % de la population.


    À vrai dire, un tel contrôle n'était pas nouveau. Durant près d'un siècle, de 1850 à 1945, certaines personnes, des étrangers et des apatrides, mais aussi des anarchistes ou des partisans des nazis, ont fait l'objet d'une surveillance. Et certains d'entre eux ont été expulsés du territoire helvétique.


    C'est dans le contexte de la guerre froide que la Suisse a organisé l'espionnage de ses citoyens. Marquée par la coupure du monde en deux camps antagonistes, cette période voit naître une véritable paranoïa dans l'esprit des dirigeants occidentaux.


    Par espions interposés, et par le biais de leurs affidés communistes, on ne doute pas que les Soviétiques vont prendre pied dans les démocraties de l'Ouest. D'où cette surveillance, par les autorités helvétiques, de toutes les personnes susceptibles d'appartenir au parti communiste, d'avoir des liens avec lui ou de manifester des sympathies pour son action.


    Ce contrôle de tous les instants aboutit à la rédaction de fiches, qui décrivent par le menu toutes les activités des personnes surveillées. Cette surveillance n'est pas exercée par une police secrète stricto sensu, mais par la police fédérale et les polices de cantons qui, en l'occurrence, en exercent les activités.


    L'existence de ces fiches est découverte par hasard, en 1989, à l'occasion de la réunion d'une commission d'enquête parlementaire, qui n'a rien à voir avec cette affaire.


    Elle provoque un choc dans l'opinion publique et un véritable scandale. À la suite de ces révélations, environ 300 000 personnes exigent de consulter leurs fiches, soit un tiers des individus concernés.


    L'ensemble des fiches a été remis aux archives fédérales suisses et les activités de la police fédérale sont désormais surveillées par des commissions issues du Parlement.


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  • La guerre en Ukraine a ramené sur le devant de l'actualité les risques d'un conflit nucléaire. On sait qu'une seule attaque de ce type suffirait à déclencher une réaction en chaîne, peut-être fatale à l'humanité.


    Or un tir de missiles nucléaires peut survenir à la suite d'un incident mineur, voire d'un tragique malentendu.


    C'est ce qui faillit se produire le 25 octobre 1962. Dans la nuit, un garde de la base aérienne de Duluth, dans le Minnesota, voit une silhouette escalader la clôture de sécurité. Une agression qui met le monde au bord d'une troisième guerre mondiale.


    Dès lors, les choses s'enchaînent vite. Le soldat en faction tire sur l'intrus, puis actionne l'alarme prévue en pareil cas. Elle informe l'ensemble des bases de la région qu'une tentative de sabotage a eu lieu.


    À la base aérienne de Volk Field Air, dans le Wisconsin, l'alerte est mal interprétée. Les pilotes croient qu'il y a urgence à intervenir. La situation est jugée d'autant plus préoccupante que, du fait des événements de Cuba, où l'on vient de découvrir des missiles soviétiques, le niveau d'alerte national est très élevé.


    De ce fait, les pilotes savent qu'il ne peut s'agir d'un exercice. Si les avions décollent, ce ne peut être que pour intercepter des appareils ennemis. Pas de doute, une guerre mondiale vient de commencer.


    Et pourtant, tout était parti d'une absurde méprise, dont les conséquences auraient pu être dramatiques pour le monde. Dans la nuit du 25 octobre 1962, ce n'est pas un homme que le garde avait vu grimper sur la barrière de sécurité, mais un animal.


    Passant par là, un grand ours noir avait voulu savoir ce qu'il y avait derrière cette palissade. On finit tout de même par découvrir la vérité. Informé, le commandant de la base de Volk Field dépêche une voiture vers les avions prêts à décoller.


    Avertis au dernier moment, les pilotes éteignent leurs moteurs. À cause d'un ours maraudeur, le monde avait failli s'embraser.


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  • Pour ses admirateurs, conquis par son physique très "glamour", Hedy Lamarr était la "plus belle femme du monde". Née en Autriche, en 1914, elle débute au cinéma au début des années 1930 et tourne, sous la direction du réalisateur tchèque Gustav Machaty, un film qui lui vaudra une réputation sulfureuse.


    "Extase", tourné en 1933, comportait en effet une scène très suggestive pour l'époque. Fuyant le nazisme, en 1938, l'actrice se réfugie alors aux États-Unis, où elle fera une belle carrière.


    Mais Hedy Lamarr n'est pas seulement connue en tant que star. En effet, on reconnaît aujourd'hui sa contribution décisive à la science.


    Hedy Lamarr ne fut pas seulement une comédienne de talent, elle fut aussi, à ses heures perdues, une géniale inventrice. La technique qu'elle a mise au point, en effet, est à l'origine de cette technologie de réseau sans fil qu'on appelle aujourd'hui le wifi.


    À Hollywood, l'actrice rencontre un pianiste, George Antheil, qui, lui aussi, a la science pour violon d'Ingres. Le Second conflit mondial bat alors son plein et Hedy Lamarr, dont le premier mari, Friedrich Mandl, était un important marchand d'armes, s'intéresse au problème de l'armement.


    Un intérêt peu courant parmi les actrices de son temps. George Antheil qualifiait d'ailleurs sa consœur de "géant intellectuel" par rapport à la plupart des stars hollywoodiennes.


    Les deux amis mettent alors au point une technique de codage des transmissions, qui évite le brouillage, par les Allemands, des torpilles radioguidées lancées par les Américains.


    Ce dispositif est donc longtemps utilisé par l'armée. Il est également à la base des technologies qui donneront naissance au wifi, mais aussi aux systèmes de géolocalisation ou à la téléphonie mobile.


    Cette invention a valu à Hedy Lamarr la reconnaissance tardive des scientifiques. Depuis 2014, en effet, son nom est honoré dans le "Inventors hall of fame", un musée situé à Akron, dans l'Ohio, qui célèbre les grands inventeurs.


    Décédée en janvier 2000, à l'âge de 86 ans, l'actrice n'a pu profiter, de son vivant, de cet hommage rendu par ses pairs.


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  • Le visiteur parisien désireux de faire un saut dans le temps peut déambuler dans les allées du cimetière du Père-Lachaise, où reposent tant de gans illustres.


    Mais il est un autre lieu, beaucoup moins connu, qui peut, lui aussi, réveiller les souvenirs du passé. Cet endroit, c'est le cimetière de Picpus. Situé dans le 12e arrondissement de la capitale, il a été aménagé sur d'anciennes fosses communes.


    Ce cimetière a une particularité : il n'abrite que les sépultures des personnes guillotinées durant la Révolution française. Au moment de la Terreur instituée par le Comité de salut public, en 1793 et 1794, la guillotine fonctionnait en effet tous les jours, envoyant à la mort des milliers de victimes.


    Au début de la Révolution, le "hachoir national", comme on avait baptisé l'invention du docteur Guillotin, s'élevait sur la place de la Concorde. Les corps mutilés étaient ensuite transportés dans des charrettes et enterrés, dans des fosses communes, près du parc Monceau, au cimetière des Errancis. Un endroit qui disparut dans les transformations urbaines de Paris, au XIXe siècle.


    Mais les riverains et les habitants des maisons situées sur le parcours des convois finissent par se plaindre. Ils ne peuvent plus supporter la vue quotidienne des corps suppliciés ni les odeurs pestilentielles se dégageant des fosses.


    Aussi la guillotine est-elle transférée sur la place de la Bastille, puis, dans le 12e arrondissement, sur celle du Trône-Renversé, aujourd'hui place de l'Île-de-la-Réunion.


    Il faut alors trouver un lieu d'inhumation à proximité. Il ne faut pas chercher bien loin pour découvrir, à quelques mètres de là, le jardin d'un ancien couvent de religieuses.


    Deux grandes fosses communes y sont aussitôt creusées. De juin 1793 à juillet 1794, ce nouveau cimetière accueille les corps de plus de 1 300 guillotinés, dont ceux de nombreux nobles. C'est notamment là qu'avait été inhumé le marquis de La Fayette.


    Lieu longtemps tenu secret, puis racheté, à la fin du XVIIIe siècle, par une aristocrate allemande, le cimetière de Picpus est aujourd'hui dédié à la mémoire des victimes de la Terreur.


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  • "Our american cousin", pièce de théâtre racontant l'histoire d'un Américain sans prétention aux prises avec des parents anglais de la haute société, ne serait sans doute pas passée à la postérité pour ses seuls mérites littéraires.


    Si cette comédie, écrite en 1852 par le dramaturge britannique Tom Taylor, est devenue célèbre, c'est parce que le Président Abraham Lincoln fut assassiné durant l'une des représentations de la pièce.


    Cet attentat fut perpétré le 14 avril 1865, à Washington. Ce soir-là, le Président et son épouse, Mary Todd Lincoln, se sont rendus au théâtre Ford, heureux de s'accorder un peu de détente.


    On pourrait trouver étonnant que le meurtrier ait choisi un théâtre comme cadre de son forfait. Mais John Wilkes Booth était lui-même acteur et connaissait donc bien le milieu du théâtre.


    En habitué de la scène, il s'est facilement imprégné du texte de "Our american cousin", qu'il connaît par cœur. Il sait donc exactement quand frapper le Président. À un certain moment de l'acte III, en effet, le personnage jouant l'Américain rustaud a une scène qui déclenche toujours l'hilarité du public.


    Durant quelques minutes, les rires des spectateurs peuvent couvrir le bruit d'une détonation. C'est donc le moment choisi par Booth pour tirer sur le Président. En effet, il ne pouvait lui pardonner d'avoir aboli l'esclavage deux ans plus tôt. Et il regrettait amèrement la défaite du Sud à l'issue de la guerre de Sécession.


    L'assassin vise la tête de Lincoln, qui s'effondre aussitôt sur son siège. Aussitôt son méfait accompli, il saute de la tribune présidentielle sur la scène. Même s'il s'est blessé à la jambe durant cette action, il parvient à s'enfuir.


    Des soldats, lancés à sa poursuite, le rattrapent, le 26 avril 1865, et incendient la grange où il s'est réfugié. Des coups de feu sont alors échangés, et Booth est mortellement blessé.


    Associée à l'assassinat de Lincoln, la pièce "Our american cousin" aura davantage contribué à la renommée de son auteur que toutes ses autres œuvres réunies.


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  • Entre la fin du XVIe siècle et le traité de Paris, en 1763, qui voit la rétrocession de ces terres au Royaume-Uni, la France administre un vaste territoire canadien, connu sous le nom de Nouvelle-France.


    Les autorités peinent à peupler ces immenses contrées, qui ont Québec pour capitale. Et les femmes manquent beaucoup plus que les hommes. Au XVIIe siècle, en effet, elles représentaient à peine plus de 6 % de la population.


    Ce grand déséquilibre entre les sexes menace, à terme, le peuplement du territoire. Il faut donc trouver une solution pour y remédier.


    Puisqu'il y a très peu de femmes sur place, le seul moyen est d'en faire venir de la métropole. Louis XIV charge donc son ministre Colbert de trouver des femmes prêtes à s'embarquer pour le Nouveau Monde.


    L'offre pouvait paraître alléchante à des femmes pauvres. En effet, le Roi s'engageait à leur verser une dot et à payer aux candidates un trousseau neuf ainsi que la traversée pour la Nouvelle-France.


    C'est bien pourquoi, d'ailleurs, on prit l'habitude d'appeler ces femmes les "filles du Roi". Contrairement aux idées reçues, Colbert ne recrute pas des contingents de filles de joie.


    Cette rumeur a commencé à naître quand le ministre, pour parer au plus pressé, s'adresse à l'hôpital de la Salpêtrière pour trouver des candidates à l'émigration. Si quelques prostituées étaient bien recluses dans cet hospice réservé aux femmes, beaucoup de ses résidentes étaient des femmes sans ressources.


    C'est notamment parmi ces déshéritées que Colbert recrute les quelque 700 femmes qui, entre 1663 et 1673, rejoindront le Canada. On les choisit jeunes et célibataires. Elles doivent avoir une santé robuste et une vertu éprouvée.


    Pour s'en assurer, elles devaient présenter un "certificat de bonne conduite", signé par le curé de la paroisse. On note aussi la présence, parmi ces "filles du Roi", de nombreuses orphelines qui, n'ayant plus d'attaches en France, se sentaient plus libres de partir à l'aventure.


    Arrivées au Canada, elles se marient rapidement. En 10 ans, on enregistre plus de 4 500 naissances.


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  • Une récente étude confirme l'existence, dans l'ex RDA, d'une pratique plus que douteuse. Du début des années 1960 à la chute du mur de Berlin, en 1989, les dirigeants est-allemands n'ont pas hésité à "vendre" des prisonniers politiques contre des devises.


    En l'occurrence, en effet, on ne saurait parler d'un simple échange. Ces prisonniers n'étaient libérés que contre de l'argent, versé par la RFA.


    32 000 personnes seraient sorties des geôles de la RDA dans le cadre de ces transactions. Environ 2 000 enfants auraient aussi été libérés. Au total, la République fédérale allemande aurait versé l'équivalent de 2 milliards d'euros pour récupérer ces prisonniers.


    Les sommes prévues étaient ensuite converties en marchandises, qu'il s'agisse de métaux, de pétrole ou de produits de grande consommation. Si l'on en croit les autorités de RDA, cet argent devait servir en partie à l'achat de biens de consommation dans les pays occidentaux.


    Le but était donc d'améliorer la vie quotidienne des habitants, ce qui devait permettre de conférer un semblant de respectabilité à l'opération. En réalité, seulement 11 % de ces sommes auraient vraiment profité à la population.


    Le reste aurait servi à spéculer sur certains marchés internationaux et, surtout, à éponger en partie les dettes engendrées par une politique économique qu'on pourrait qualifier, au minimum, de très peu efficace.


    Même si elles étaient connues, ces pratiques ne devaient pas être évoquées en RDA. On ne s'étonnera pas qu'elles aient été assimilées, en Occident, à la traite d'êtres humains.


    Sans doute à l'origine de la première transaction, au début des années 1960, l'Église évangélique allemande semble avoir joué un certain rôle dans ces libérations.


    De son côté, le gouvernement de la RFA a cherché à faciliter la transmission des sommes concernées. De fait, l'argent n'a jamais circulé dans des valises pleines de billets. Les autorités fédérales ont préféré ouvrir des comptes dédiés auprès de la banque d'État est-allemande.


    On comprend que les autorités de RDA aient préféré ne pas s'appesantir sur cette forme de coopération entre les deux pays.


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  • Les Jeux olympiques de 1936 doivent se tenir à Berlin. Sous l'impulsion de son ministre de la Propagande, Josef Goebbels, Hitler entend bien se servir de cette compétition sportive internationale comme d'une vitrine pour mettre à l'honneur les réalisations de son régime. Dès lors, les Jeux deviennent un véritable support pour la propagande nazie.


    Mais l'organisation de cet événement dans une dictature ouvertement raciste suscite, chez certains, des critiques et un véritable malaise. Au point que cette compétition restera connue sous le nom des "Jeux de la honte".


    En fait, Berlin avait été choisie dès 1931, au temps de la République de Weimar. Se pose donc la question de savoir si on doit maintenir ce choix malgré l'accession d'Hitler au pouvoir.


    Dans un tel contexte, le Président du Comité olympique international (CIO) adresse une lettre aux membres allemands de cette organisation. Il leur rappelle, dans ce courrier, que la compétition olympique doit conserver un caractère apolitique et qu'aucune mesure de nature raciale ne doit ternir leur organisation.


    En réponse à cette lettre, le Président du comité d'organisation des JO garantit que les athlètes juifs ne seront pas exclus. Et il donne d'autres assurances qui paraissent suffisantes au CIO.


    Aucune des mesures prises à l'encontre des juifs, pas même l'adoption des lois de Nuremberg, en 1935, qui achèvent de les exclure de la société, ne fera revenir le CIO sur sa décision.


    C'est alors que de nombreuses voix se font entendre pour appeler au boycott des Jeux de Berlin. Des associations de défense des droits de l'Homme, des organisations juives et des représentants du mouvement ouvrier dénoncent la ségrégation des juifs, rappelant qu'une telle discrimination n'est guère compatible avec les valeurs de fraternité défendues par l'olympisme.


    Certains pays, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou la Norvège, réclament également le boycott. Sous l'influence d'Avery Brundage, le puissant Président du Comité olympique américain, les États-Unis, dont l'abstention aurait pu entraîner la défection d'autres pays, décident finalement de participer aux Jeux.


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  • Pour la troisième fois de leur histoire, les Jeux olympiques vont de nouveau se tenir à Paris. Pour certains, l'occasion semble bien choisie pour honorer le fondateur des Jeux modernes, le baron de Coubertin, né lui-même dans la capitale en 1863.


    On a donc vu certaines personnalités, comme l'ancien champion olympique Guy Drut ou l'académicien Erick Orsenna, demander l'entrée de Pierre de Coubertin au Panthéon.


    La réponse de l'Élysée a été négative, tout comme l'avait été, en son temps, celle du général de Gaulle, auquel on avait fait la même suggestion.


    Cette réticence s'explique sans doute par l'homme lui-même. Si l'on célèbre en lui l'initiateur de cette compétition universelle, qui tend à rapprocher les peuples, on apprécie moins d'autres aspects de la personnalité du baron.


    En effet, certaines de ses convictions le font apparaître, de nos jours, comme un véritable réactionnaire. Il était d'abord un fervent partisan des colonies, ce qui, à son époque, était une opinion largement partagée.


    Mais sa vision des peuples autochtones, qu'il qualifie parfois de "tribus sauvages", comme des êtres inférieurs, souligne un aspect de sa pensée qui n'était pas forcément présent, du moins à ce point, chez les colonialistes de son temps.


    En effet, le baron de Coubertin est clairement raciste, et ne s'en cache pas. Pour lui, le monde est bien divisé en races, dont certaines sont inférieures à d'autres et doivent leur être soumises.


    Sa vision d'un monde où les forts dominent les faibles n'est pas non plus sans évoquer les idées eugénistes. On comprendra dès lors que Coubertin ait éprouvé de l'admiration pour Hitler, même s'il ne l'exprimait qu'en privé. Il n'hésitera d'ailleurs pas à féliciter les responsables nazis pour la "grandiose réussite" des Jeux de Berlin, en 1936.


    Comme la plupart de ses contemporains, le baron ne cachait pas non plus sa misogynie. Il voulait d'ailleurs bannir les femmes de la compétition olympique.


    On ne s'étonnera donc pas qu'un tel portrait ne cadre pas vraiment avec celui d'un candidat à la panthéonisation.


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  • Hitler ne l'ayant épousée qu'à la veille de son suicide, Eva Braun ne pouvait jouer, du moins officiellement, le rôle de première dame du IIIe Reich. C'est donc Magda Goebbels, l'épouse du ministre de la Propagande, qui la remplaça dans cette fonction symbolique.


    Née en 1901, Magda était la fille illégitime d'un riche ingénieur. Elle est élevée par un négociant juif, Richard Friedländer, que sa mère épouse en 1908 et qui la considère comme sa fille.


    Il est à noter que, devenue l'égérie des nazis, Magda Goebbels ne fera rien pour éviter la déportation à son beau-père, qui meurt au camp de Buchenwald en 1939.


    En 1921, Magda, qui aime le luxe et les belles toilettes, se marie avec un industriel fortuné. Elle en divorce, au début des années 1930, mais son mari lui laisse toutefois un appartement somptueux et des revenus confortables.


    Ce ne sont pas tant ses convictions que l'ennui lié à sa vie de riche oisive qui pousse Magda vers le nazisme. Elle y trouve moins une cause à défendre qu'une activité susceptible d'occuper ses longues heures de loisir. Elle y voit aussi une façon de satisfaire son goût du pouvoir et le moyen de côtoyer les puissants du jour.


    Fascinée par un discours de Josef Goebbels, qui est alors le responsable du parti à Berlin, elle adhère au parti national-socialiste en 1930. L'année suivante, elle épouse le futur ministre de la Propagande.


    Dès lors, elle est considérée comme la femme la plus en vue du régime. Belle et sophistiquée, toujours vêtue avec une élégance recherchée, elle évoque plus une actrice d'Hollywood qu'une femme allemande telle que la voyaient les nazis.


    Quoi qu'il en soit, elle est de toutes les réceptions officielles. Si elle n'a pas de fonction politique, Magda Goebbels assume donc un véritable rôle de représentation.


    Elle reste fidèle à son mari et au régime jusqu'au bout. Réfugiée avec Goebbels et Hitler dans le bunker de Berlin, elle n'hésite pas, le 1er mai 1945, à empoisonner ses six enfants, avant de se suicider elle-même, en compagnie de son mari et du Führer.


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  • Israël est souvent considéré comme le seul territoire réservé aux Juifs. Or il en existe un autre, même s'il ne s'agit pas d'un État souverain.


    Cette région d'accueil, qui se trouve en Russie, porte d'ailleurs le nom d'"Oblast autonome juif". Rappelons que l'"oblast" est une unité administrative russe. Cet "oblast juif" a été créé en 1934, dans une région très éloignée de Sibérie, à la frontière avec la Chine.


    D'une superficie d'un peu plus de 36.000 km2, cette région autonome, qui a pour capitale Birobidjan, abrite une population clairsemée. En effet, un recensement de 2016 comptait environ 166.000 habitants. Le yiddish est la langue officielle de ce nouvel oblast, l'hébreu étant plutôt la langue du culte.


    Malgré l'antisémitisme latent des responsables russes et soviétiques, les Juifs étaient considérés comme une véritable nationalité par les bolcheviks, au même titre que les autres peuples d'URSS.


    Ils n'étaient cependant majoritaires dans aucune région, même s'ils étaient très nombreux dans la partie occidentale du pays. Les responsables soviétiques leur cherchent donc une terre d'accueil.


    Ils choisissent cette région du Birobidjan, comme on l'appelle aussi, située à plus de 5.000 kilomètres de Moscou. Dès 1928, on encourage les Juifs à s'y installer, notamment au moyen de primes attractives.


    La création de cet oblast autonome s'explique de diverses manières. Dans l'esprit de Staline, il s'agissait sans doute surtout d'éloigner de Moscou, et de la Russie occidentale, des Juifs toujours considérés avec méfiance, pour leur absence d'enracinement dans un pays et des activités jugées trop proches du "capitalisme".


    La présence de ces nouveaux habitants devait aussi renforcer une région dépeuplée, mais que la proximité de la Chine rendait sensible. Enfin, cette solution était jugée préférable au sionisme, critiqué par les responsables soviétiques.


    Cette région, aux confins du pays, et dépourvue d'infrastructures, n'attira pourtant que peu de Juifs. En 1939, ils ne représentaient que la cinquième de la population totale. Aujourd'hui, cet "oblast autonome juif" n'a de juif que le nom. En effet, les Juifs y sont à peine plus de 2.000.


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  • Le procès de Nuremberg, qui, en 1946, condamne à mort plusieurs dignitaires nazis, est resté dans toutes les mémoires. Mais, on le sait moins, une série de procès similaire fut organisée au lendemain de la Première Guerre mondiale.


    Prévus par le traité de Versailles, ils se sont tenus à Leipzig en 1921. Environ 45 soldats et officiers allemands, ainsi qu'un officier de police, y sont jugés pour crimes de guerre.


    Les autorités françaises souhaitaient que les procès aient lieu en France, mais l'Allemagne refuse l'extradition des prévenus. Aussi sont-ils jugés dans leur pays, par des magistrats allemands.


    Certains sont accusés d'avoir ordonné des exécutions sommaires, d'autres d'avoir fait subir de mauvais traitements à des prisonniers. On reproche aussi à des marins d'avoir coulé des navires-hôpitaux et à un officier de police d'avoir torturé des enfants accusés de sabotage.


    À l'époque déjà, les procès de Leipzig sont l'objet d'une vive controverse. Certains en contestent d'abord l'impartialité, car seuls des Allemands comparaissent devant le tribunal. Or, d'après de nombreux témoignages, des actions contraires aux lois de la guerre auraient été commises dans les deux camps.


    De son côté, la presse française dénonce aussi la partialité du tribunal, mais pour une autre raison. Pour elle, en effet, des magistrats allemands ne pouvaient pas se montrer sévères envers leurs compatriotes, d'autant que le public était tout acquis aux accusés.


    On proteste aussi contre la clémence du verdict. En effet, plusieurs des accusés sont acquittés. D'autres ne sont condamnés qu'à quelques mois de prison, la peine la plus sévère ne dépassant pas quatre ans de réclusion.


    Des voix se font également entendre pour déplorer l'absence, dans le box des accusés, des vrais responsables de ces atrocités. Certains estiment en effet que les prévenus ne sont que des subalternes, qui ne faisaient qu'obéir aux ordres reçus.


    Les procès de Leipzig sont donc souvent perçus comme une parodie de justice. Les organisateurs du procès de Nuremberg, après le second conflit mondial, s'inspireront de cet exemple pour mettre au point une procédure plus satisfaisante.


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  • Le nom de Sophie Scholl est l'un de ceux qui sont le plus souvent cités pour évoquer les rares Allemands assez courageux pour s'opposer à Hitler et à son régime. Son souvenir fait justice de cette affirmation, parfois entendue, selon laquelle tous les Allemands auraient les complices, plus ou moins actifs, de l'oppression nazie.


    L'esprit de résistance de Sophie Scholl puise à plusieurs sources. Sa foi chrétienne d'abord, qui l'empêche d'accepter la ségrégation sociale et le racisme imposés par le régime.


    L'exemple de sa famille ensuite. Elle est en effet influencée par les idées de son père, Robert Scholl, maire d'Ulm après la guerre, qui est hostile au nazisme, et par l'expérience de son frère, témoin, sur le front de l'Est, des atrocités nazies.


    Au printemps 1942, Sophie Scholl, qui a alors 21 ans, participe, à Munich, à la fondation de la "Rose blanche", l'un des rares mouvements de résistance à s'être constitués au cœur même de l'Allemagne nazie.


    Les autres membres du groupe sont à peine plus âgés que Sophie Scholl, qu'il s'agisse de son frère, Hans, étudiant en médecine, ou de son ami Alexander Schmorell, qui commence lui aussi, juste avant la guerre, des études de médecine.


    Les affiliés rédigent alors des tracts dénonçant le nazisme. Ils les glissent sur les parebrises des voitures et n'hésitent pas à les distribuer dans la rue. Sophie circule même dans le pays, pour faire connaître les idées du groupe.


    Le 18 février 1943, elle est surprise, avec son frère, à lancer des tracts dans la cour de l'université de Munich. Ils sont aussitôt dénoncés à la Gestapo.


    Après un procès expéditif, devant le "tribunal du peuple", Sophie Scholl est condamnée à mort, le 22 février, et guillotinée le jour même, dans la cour de la prison, en compagnie de son frère.


    De son côté, Alexander Schmorell sera exécuté en juillet 1943, à Munich, alors que dix autres membres de la Rose Blanche sont déportés dans un camp de concentration.


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  • Ce ne sont pas les monuments ni d'éventuels vestiges, ni même l'aspect pittoresque du site, qui attirent les visiteurs sur la petite île Gruinard. En effet, cette île, située sur la côte occidentale de l'Écosse, a toujours été inhabitée et son paysage rocheux est assez banal.


    Si certains touristes sont intéressés par cet endroit, c'est que l'île Gruinard fut l'objet, durant la Seconde Guerre mondiale, d'une expérience sinistre.


    Elle relève en effet de la guerre bactériologique dont les Britanniques ont sérieusement envisagé l'emploi, et ce dès le premier conflit mondial.


    Au début de la Seconde Guerre mondiale, le département chargé de préparer cette forme de guerre développe une arme fondée sur l'utilisation des spores d'une bactérie, autrement dit de ses cellules reproductrices.


    Cette bactérie provoque la maladie du charbon, une infection potentiellement mortelle, qui, en temps ordinaire, atteint surtout les animaux.


    En 1942, une bombe contenant cet agent infectieux est larguée sur l'île Gruinard. L'opération, baptisée "Vegetarian", a été menée dans le plus grand secret. Son but est de mesurer l'efficacité de cette arme bactériologique.


    Pas sur des hommes, bien sûr, l'île étant de toute façon inhabitée. Mais sur les moutons rassemblés sur place pour l'occasion. Et ce test grandeur nature se révèle concluant, puisque tout le troupeau est décimé par le redoutable bacille.


    Un film tourné sur place, et déclassifié par la suite, montre notamment comment les cadavres des animaux sont incinérés ou enterrés profondément.


    Mais la décontamination de l'île s'avère difficile. Au début des années 1970, une inspection révèle en effet que les spores de la bactérie subsistent encore dans le sol.


    Aussi l'île est-elle placée en quarantaine. Des panneaux en interdisent l'accès et même l'approche. En 1986, une opération de grande envergure est menée par les pouvoirs publics, afin de débarrasser l'île de ses spores mortelles.


    Elle semble réussir puisque, 4 ans plus tard, l'endroit est déclaré sûr. Pour bien le montrer, le ministre de la Défense se rend d'ailleurs sur place.


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  • Avec les templiers et les hospitaliers, les chevaliers teutoniques sont l'un des grands ordres à la fois religieux et militaires apparus au Moyen-Âge.


    Cette confrérie, reconnue en 1191 par le Pape Clément III, est, à ses débuts, un ordre hospitalier, voué à l'assistance des soldats et des pèlerins venus en Terre Sainte à l'occasion de la troisième croisade, qui débute en 1190. Pour leur venir en aide, ils ouvrent un hospice, destiné notamment à soigner et héberger les blessés.


    Au départ, les membres de cet ordre sont des moines, qui prononcent les traditionnels vœux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté. Ils reçoivent le droit d'élire un maître à la tête de l'ordre.


    Cependant, l'ordre se militarise peu à peu. Reconnu en tant qu'ordre militaire par le Pape Innocent III, en 1198, il se compose de moines mais aussi de chevaliers, qui portent une grande cape blanche, ornée d'une croix noire et jurent fidélité à leur chef, qui devient le grand maître de l'ordre.


    Les chevaliers teutoniques continuent leurs activités de bienfaisance, mais ils se lancent aussi, à l'appel de la papauté, dans des expéditions militaires, souvent dirigées contre des hérétiques ou des païens.


    À partir de la fin du XIIe siècle, ils combattent ainsi, dans le cadre des "croisades baltes", les peuples de la région, dont la plupart sont restés fidèles au paganisme.


    Non loin de là, les Prussiens, un autre peuple des rives de la mer Baltique, résistent farouchement aux tentatives de christianisation. En 1226, l'Empereur germanique Frédéric II fait appel aux chevaliers teutoniques pour les vaincre et les convertir.


    Il leur confère en outre la souveraineté sur les territoires qu'ils seraient amenés à conquérir. C'est ainsi que l'ordre fonde un État en Prusse et conquiert, au cours du XIVe siècle, de vastes territoires en Pologne et en Lituanie.


    Ainsi, l'ordre des chevaliers teutoniques devient-il une véritable puissance, qui amorce son déclin dès le début du XVe siècle. Après sa sécularisation, en 1525, l'ordre se replie en Allemagne et survit sous une autre forme, avant d'être dissous en 1809.


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  • Le célèbre acteur Charlie Chaplin fut mêlé, bien malgré lui, à une tentative de coup d'État fomentée le 15 mai 1932 au Japon.


    Dans les années 1930, la vie politique de l'archipel nippon était en effet particulièrement agitée. À l'origine de ces nombreux soubresauts, on trouve souvent l'armée, et notamment la marine, infiltrée par des éléments nationalistes souvent très radicaux.


    Ils réclamaient notamment, sur le modèle des régimes autoritaires d'Europe, un pouvoir plus fort et un développement de la marine, freiné par le traité de Londres qui, en 1930, réduit les dimensions de la marine japonaise.


    Dans la perspective d'un conflit possible avec l'Occident, il fallait également s'emparer par la force des ressources naturelles dont manquait le Japon et qu'on pourrait notamment trouver en Chine.


    Le 15 mai 1932, des officiers de marine et d'autres militaires décident de tenter un coup de force. Leur but est notamment d'assassiner le Premier ministre, ainsi que d'autres notables, et de détruire le siège de certaines grandes banques.


    Mais un autre de leurs objectifs est plus insolite. Ils avaient en effet prévu de tuer Charlie Chaplin ! En effet, l'acteur était alors en visite dans le pays. Dans l'esprit de ces jeunes officiers fanatisés, ce meurtre constituerait un "casus belli" avec les États-Unis, déclenchant ce conflit qui leur semblait inévitable pour assurer la suprématie mondiale du Japon.


    Mais les conjurés, dont la vie des vedettes de cinéma n'était sans doute pas la première préoccupation, n'oubliaient qu'une chose. Bien que vivant depuis longtemps en Amérique, Chaplin était toujours citoyen britannique.


    Quoi qu'il en soit, le père de Charlot échappa de peu à l'attentat qui le visait. En effet, l'acteur était bien l'hôte du Premier ministre, comme le savaient les militaires, et devait assister, le soir choisi pour l'action, à une cérémonie en sa compagnie.


    Mais Charlie Chaplin avait décidé, au dernier moment, de voir une compétition de sumos, où l'accompagna finalement le fils de son hôte. C'est donc sans doute le vif intérêt de Chaplin pour la culture japonaise qui lui a sauvé la vie.


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  • Dès que la France se fut dotée de l'arme nucléaire, les autorités programmèrent des essais nucléaires. Les premiers ont lieu au sud de l'Algérie, possession française jusqu'en 1962, puis, à partir de 1966, en Polynésie française.


    Le second de ces essais, dont le nom de code était "Béryl", se déroule dans le Hoggar, un massif algérien se trouvant au cœur du Sahara, au sud du pays. Il s'agit donc d'une zone très isolée, parcourue cependant par des populations nomades.


    "Béryl" fait partie des essais souterrains réalisés par la France. En effet, pour éviter les potentiels effets néfastes de tels essais, tant sur les hommes que sur l'environnement, l'explosion atomique doit avoir lieu dans des galeries creusées en sous-sol.


    Lors de cet essai, réalisé le 1er mai 1962, un accident se produit. En effet, un nuage radioactif s'échappe du tunnel. On s'est aperçu, à la suite de ce grave incident, que les mesures prises pour empêcher toute fuite radioactive étaient insuffisantes.


    De fait, une des galeries, dont l'effondrement devait en partie colmater d'éventuelles brèches, ne s'était pas écroulée assez tôt. Par ailleurs, d'autres obstacles, comme un bouchon en béton et de très épaisses portes d'acier, n'avaient pas résisté au souffle de l'explosion.


    Les éléments radioactifs échappés des galeries ont sans doute contaminé de nombreuses personnes. À commencer par des officiels, dont la présence sur le site de l'essai montre la confiance qu'avaient en leur travail les personnels chargés d'aménager le site.


    Ainsi, Gaston Palewski, alors ministre chargé de la recherche scientifique, était persuadé, selon certains témoignages, que la leucémie dont il mourra 22 ans plus tard était liée à cet accident.


    Quant au cancer dont Pierre Messmer, alors ministre des Armées, et futur Premier ministre, mourra en 2007, rien n'indique qu'il soit dû aux conséquences de cet accident nucléaire.


    Au total, un millier de personnes, dont des militaires et des populations locales auraient pu être contaminées par les fuites radioactives. Mais il n'est pas possible d'en préciser davantage le nombre.


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