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  • Après une soirée bien arrosée, vous avez peut-être déjà ressenti votre cœur battre plus vite que d’habitude. Ou pire, battre de façon irrégulière, comme s’il s’emballait sans raison. Ce phénomène porte un nom : le syndrome du cœur des fêtes, ou en anglais Holiday Heart Syndrome. Derrière ce nom presque poétique se cache en réalité une arythmie cardiaque bien réelle, souvent déclenchée par une consommation excessive d’alcool, même chez des personnes en parfaite santé.


    Le terme a été inventé en 1978 par des chercheurs américains qui observèrent que, durant les périodes de fêtes – Thanksgiving, Noël, le Nouvel An – un nombre anormalement élevé de patients se présentaient aux urgences avec des troubles du rythme cardiaque, en particulier une fibrillation auriculaire. Cette arythmie désigne un dysfonctionnement des oreillettes du cœur, qui se contractent de manière anarchique, parfois jusqu’à 400 fois par minute. Résultat : le rythme cardiaque devient irrégulier, rapide, parfois accompagné de palpitations, d’essoufflement ou d’une sensation d’oppression.


    Mais pourquoi l’alcool a-t-il un tel effet sur le cœur ? Plusieurs mécanismes sont en cause. D’abord, l’alcool perturbe l’équilibre électrolytique de l’organisme, en particulier les niveaux de potassium et de magnésium, essentiels à la bonne conduction de l’influx électrique dans le cœur. Ensuite, il agit directement sur le système nerveux autonome, déséquilibrant les signaux qui régulent le rythme cardiaque. Enfin, certaines personnes peuvent aussi présenter une sensibilité génétique accrue à ces effets.


    Ce syndrome peut survenir après une seule soirée, en particulier si la consommation d’alcool a été importante ou rapide, ou si elle est associée à d’autres facteurs comme le stress, le manque de sommeil, la déshydratation ou même la caféine.


    La bonne nouvelle, c’est que dans la majorité des cas, cette arythmie est transitoire et disparaît spontanément en quelques heures ou jours. Mais attention : elle n’est pas anodine. Une fibrillation auriculaire, même temporaire, augmente le risque de formation de caillots, et donc d’accidents vasculaires cérébraux. De plus, si le phénomène se répète, il peut entraîner une arythmie chronique nécessitant un traitement au long cours.


    Le meilleur moyen de s’en prémunir ? Boire avec modération, rester bien hydraté et à l’écoute de son corps. Si vous ressentez des palpitations prolongées après une soirée festive, ne minimisez pas : une consultation médicale s’impose.

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  • Je vais vous parler d'une toute récente étude publiée dans la revue Brain and Behavior qui révèle qu'il existe un endroit dans lequel notre perception du temps ralentit considérablement...

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  • Le lait est un aliment fragile, sensible à l’oxydation, à la température… et à la lumière. C’est pour cela que les bouteilles de lait sont presque toujours opaques, qu’elles soient en plastique blanc ou en carton. Derrière ce choix, il ne s’agit pas d’un simple argument marketing, mais d’une décision fondée sur la science de la conservation.

    La lumière, et en particulier les rayons ultraviolets (UV), dégrade certains nutriments présents dans le lait. L’un des plus vulnérables est la riboflavine (vitamine B2), essentielle au métabolisme cellulaire. Sous l’effet des UV, cette vitamine se détériore rapidement, ce qui peut entraîner une perte de qualité nutritionnelle. Mais ce n’est pas tout : la lumière déclenche également des réactions chimiques entre les protéines du lait et les acides gras. Résultat ? L’apparition d’un goût désagréable, dit « goût de lumière », souvent décrit comme rance ou métallique.


    Pour éviter cela, les industriels conditionnent le lait dans des bouteilles opaques ou en brique cartonnée, qui agissent comme des barrières à la lumière. C’est particulièrement crucial pour le lait frais ou le lait UHT non ouvert, qui peut rester des semaines en rayon. Les bouteilles transparentes, comme celles en verre clair, sont donc évitées : non seulement elles laissent passer les UV, mais elles sont lourdes, fragiles et peu pratiques pour le transport ou la réfrigération.


    Les emballages blancs ou gris ont aussi d’autres avantages. Les bouteilles blanches en PEHD (polyéthylène haute densité) sont recyclables et perçues par le consommateur comme plus hygiéniques, notamment parce que le blanc évoque la pureté et la fraîcheur. Les modèles plus récents en PET opaque gris permettent de supprimer l’opercule aluminium, tout en garantissant une bonne protection contre la lumière. Toutefois, leur recyclage pose encore quelques défis techniques, car le PET opaque est plus complexe à traiter en centre de tri.


    Et qu’en est-il des briques en carton ? Elles contiennent une fine couche d’aluminium, elle aussi conçue pour bloquer la lumière et préserver le lait. Leur recyclage est plus difficile, mais des progrès sont en cours pour développer des alternatives plus écologiques.


    En résumé, si le lait est vendu dans des bouteilles non transparentes, c’est avant tout pour préserver sa qualité nutritionnelle, son goût et sa durée de conservation. Ce choix répond à des critères scientifiques et pratiques, bien plus qu’à une simple question d’esthétique ou de tradition.

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  • L’idée peut sembler contre-intuitive : pourquoi conseiller de consommer du sucre en fin de journée, alors qu’on nous alerte en permanence sur ses effets délétères ? Pourtant, consommé avec modération et au bon moment, le sucre pourrait jouer un rôle inattendu… dans le sommeil. C’est ce que soutiennent certains spécialistes de la nutrition et du rythme biologique.


    Le corps humain produit naturellement une hormone essentielle à l’endormissement : la mélatonine. Or, pour que cette hormone soit fabriquée, notre organisme a d’abord besoin de produire un neurotransmetteur appelé sérotonine, connu pour favoriser la détente et l’apaisement. Et cette sérotonine dépend elle-même de la présence d’un acide aminé : le tryptophane, que l’on trouve dans certains aliments riches en protéines comme les œufs, les produits laitiers, les légumineuses ou encore les noix.

    Mais il ne suffit pas de consommer du tryptophane. Pour qu’il soit correctement absorbé par le cerveau, il faut qu’il puisse traverser la barrière hémato-encéphalique, ce qui est facilité… par un pic d’insuline. Et c’est là que le sucre entre en jeu : une petite quantité de sucre en fin d’après-midi ou au dîner entraîne une sécrétion d’insuline qui va favoriser l’entrée du tryptophane dans le cerveau, et donc la synthèse de sérotonine… puis de mélatonine.


    Le Dr Didier Chos, président de l’Institut Européen de Diététique et de Micronutrition, explique dans une interview au Progrès que “c’est l’après-midi à partir de 17h que la prise de sucres, en général les glucides, permet de produire de la sérotonine et ensuite de la mélatonine, nécessaires à l’endormissement”. En d’autres termes, si vous ressentez une envie de sucré au goûter, c’est peut-être votre horloge biologique qui vous parle.


    Attention toutefois : il ne s’agit pas de se jeter sur les pâtisseries industrielles. Il convient de privilégier les sucres naturels (comme ceux présents dans les fruits, les compotes sans sucres ajoutés ou un carré de chocolat noir), et d’éviter les produits ultra-transformés riches en sucres raffinés. Selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, la quantité de sucres ajoutés ne devrait pas excéder 25 g par jour pour un adulte. Or, cette dose est très vite atteinte.


    En conclusion, un dessert léger consommé après 17h – et idéalement au goûter – peut, dans une alimentation équilibrée, aider à améliorer le sommeil en stimulant les bons circuits hormonaux. Un petit plaisir bien choisi, et au bon moment.

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  • Le syndrome de dépersonnalisation est un trouble psychologique déroutant, souvent mal compris, dans lequel une personne a le sentiment d’être détachée de son propre corps ou de ses pensées. C’est comme si elle devenait spectatrice de sa propre vie, sans en être pleinement actrice. Ce phénomène peut être transitoire, mais lorsqu’il devient chronique, on parle alors de trouble de dépersonnalisation/déréalisation (selon la classification DSM-5).


    Des symptômes troublants mais non psychotiques

    Les personnes touchées décrivent souvent une sensation d’irréalité. Elles peuvent dire qu’elles se sentent comme « en pilote automatique », qu’elles observent leur vie à travers une vitre, ou encore qu’elles ne se reconnaissent plus dans le miroir. Elles ont conscience que ces sensations sont subjectives et ne correspondent pas à une perte de contact avec la réalité, ce qui distingue ce syndrome des troubles psychotiques.


    La dépersonnalisation est souvent accompagnée de déréalisation : le monde extérieur paraît flou, étrange ou artificiel, comme dans un rêve. Les sons peuvent sembler étouffés, les couleurs altérées, et les interactions sociales deviennent difficiles à vivre car perçues comme irréelles.


    Un mécanisme de défense face à un stress extrême

    La dépersonnalisation est généralement une réponse du cerveau à un stress psychologique intense. Elle agit comme un mécanisme de défense, une forme de "dissociation" qui permet à l’individu de se détacher temporairement de la douleur émotionnelle. Elle peut survenir après un traumatisme (accident, agression, deuil), mais aussi dans des contextes de stress chronique, de trouble anxieux ou de dépression.

    Certaines substances psychoactives (comme le cannabis, le LSD ou la kétamine) peuvent également déclencher des épisodes de dépersonnalisation, parfois prolongés.


    Prévalence et impact

    On estime que plus de 50 % des personnes vivront un épisode bref de dépersonnalisation au cours de leur vie, mais seulement 1 à 2 % développeront un trouble persistant. Bien que non dangereux en soi, ce syndrome peut être très handicapant : il engendre souvent une grande détresse, un isolement social et une peur d’"être devenu fou".


    Des traitements possibles

    Il n’existe pas de traitement unique, mais une approche combinée peut être efficace. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) visent à réduire l’anxiété et à reconnecter la personne à ses sensations corporelles. Les techniques de pleine conscience et la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) donnent également de bons résultats. En cas de comorbidité (comme une dépression ou un trouble panique), un traitement médicamenteux peut être prescrit.


    En somme, le syndrome de dépersonnalisation est une réaction de protection mal calibrée, mais il existe des solutions pour en sortir et retrouver le sentiment d’être pleinement soi-même.

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  • Oui, et bien plus souvent qu’on ne le croit. On associe souvent les allergies à l’enfance, mais il est tout à fait possible – et même fréquent – de développer des allergies à l’âge adulte, parfois sans antécédent allergique connu.


    Une allergie, c’est une réaction excessive du système immunitaire face à une substance normalement inoffensive : pollen, poils d’animaux, acariens, aliments, médicaments… Cette réaction résulte d’une sensibilisation préalable, c’est-à-dire d’un contact avec l’allergène qui a « éduqué » le système immunitaire à considérer cette substance comme une menace.


    Ce phénomène est désormais bien documenté. Une étude publiée en 2019 dans la revue JAMA Network Open a révélé que près de 11 % des adultes américains souffrent d’une allergie alimentaire, et qu’environ la moitié d’entre eux ont développé cette allergie à l’âge adulte. Parmi les allergies apparues tardivement, les plus fréquentes concernent les fruits de mer, le lait, le blé ou les fruits à coque. L’étude souligne que ces réactions ne doivent pas être minimisées, car elles peuvent aller jusqu’au choc anaphylactique.


    Mais pourquoi cette sensibilisation se produit-elle parfois à 30, 40 ou 50 ans ? Plusieurs hypothèses existent. D’abord, notre environnement joue un rôle clé. Nous sommes de plus en plus exposés à des substances allergènes dans nos logements, notre alimentation ou nos lieux de travail. La pollution de l’air, en particulier les particules fines, semble augmenter la perméabilité des muqueuses respiratoires, favorisant la pénétration des allergènes.


    Ensuite, le système immunitaire évolue tout au long de la vie. Il peut devenir plus sensible avec le temps, ou au contraire moins efficace à faire la différence entre les substances inoffensives et dangereuses. Des changements hormonaux (comme ceux liés à une grossesse, à la ménopause ou à certaines maladies) peuvent aussi modifier la réponse immunitaire.


    Les allergies croisées sont aussi à surveiller. Une personne allergique au pollen de bouleau peut, avec le temps, développer une intolérance aux pommes ou aux noisettes, en raison de la similarité des protéines impliquées.


    Les symptômes ne diffèrent pas de ceux des allergies précoces : éternuements, démangeaisons, urticaire, difficultés respiratoires… Il est donc essentiel de consulter un allergologue pour confirmer le diagnostic grâce à des tests cutanés ou sanguins.


    En somme, oui, on peut devenir allergique à l’âge adulte. C’est un phénomène en augmentation, à prendre au sérieux et pour lequel il existe aujourd’hui des solutions thérapeutiques efficaces.

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  • Dormir est essentiel à notre santé, mais un excès de sommeil peut paradoxalement entraîner une sensation de fatigue accrue. Plusieurs mécanismes physiologiques et psychologiques expliquent ce phénomène.


    1. Désynchronisation du rythme circadien

    Notre corps suit un rythme circadien d'environ 24 heures, régulé par une horloge biologique située dans l'hypothalamus. Dormir au-delà de nos besoins peut perturber ce rythme, entraînant une désynchronisation entre notre horloge interne et l'environnement extérieur. Cette perturbation peut provoquer une sensation de somnolence et de fatigue pendant la journée .


    2. Qualité du sommeil altérée

    Un sommeil excessif peut réduire la proportion de sommeil profond et de sommeil paradoxal, phases cruciales pour la récupération physique et mentale. Ainsi, malgré une durée de sommeil prolongée, la qualité du repos peut être compromise, entraînant une sensation de fatigue au réveil .


    3. Risques pour la santé associés

    Des études ont montré que dormir régulièrement plus de 9 heures par nuit est associé à un risque accru de problèmes de santé tels que l'obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et la dépression . Ces conditions peuvent elles-mêmes contribuer à une sensation de fatigue persistante.


    4. Symptôme de troubles sous-jacents

    L'hypersomnie, caractérisée par une somnolence excessive, peut être un symptôme de troubles tels que la dépression, l'apnée du sommeil ou d'autres affections médicales. Dans ces cas, le besoin accru de sommeil est une manifestation d'un problème de santé sous-jacent .


    Conclusion

    Bien que le sommeil soit vital, un excès peut entraîner une sensation de fatigue et signaler des problèmes de santé sous-jacents. Il est recommandé aux adultes de viser entre 7 et 9 heures de sommeil par nuit et de consulter un professionnel de santé en cas de fatigue persistante malgré un sommeil suffisant.

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  • Si vous souhaitez écouter mes autres épisodes:


    1/ Pourquoi Asterix et Obélix s'appellent-ils ainsi ?

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    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-ast%C3%A9rix-et-ob%C3%A9lix-sappellent-ils-ainsi/id1048372492?i=1000707334142

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    https://open.spotify.com/episode/5s7QVslB8HBXpHDfcZSwsz?si=ca388850b2c1465f


    2/ Pourquoi dit-on que nous sommes entrés dans l'ère de la post-vérité ?

    Apple Podcast:

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    Spotify:

    https://open.spotify.com/episode/1877PbDOMl7D5x2Yl0Erqw?si=de16fd765c364fe5


    3/ Pourquoi les Américains utilisent-ils "xoxo" pour dire "bisous" ?

    Apple Podcast:

    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-les-am%C3%A9ricains-utilisent-ils-xoxo-pour-dire/id1048372492?i=1000706794990

    Spotify:

    https://open.spotify.com/episode/05Ns6S1cI7gYUew7tgfnrU?si=4c572130bd0440f6


    4/ Pourquoi les Vikings préféraient-ils la hache à l'épée ?

    Apple Podcast:

    https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-les-vikings-pr%C3%A9f%C3%A9raient-ils-la-hache-%C3%A0-l%C3%A9p%C3%A9e/id1048372492?i=1000706755846

    Spotify:

    https://open.spotify.com/episode/7nRO3puLnnZhGqVutQ8hZQ?si=6caa84778c7b46f0


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    Les animaux de compagnie occupent une place centrale dans la vie de millions de foyers français. Selon une enquête menée par FACCO/Kantar en 2023, près de 52 % des foyers français possèdent au moins un animal domestique. Le chat arrive en tête du classement : plus de 15 millions de chats vivent aujourd’hui dans les foyers de l’Hexagone, contre environ 7,5 millions de chiens. Cette popularité féline a un revers inattendu : selon une étude publiée dans la revue Scientific Reports, le chat est l’animal qui perturbe le plus le sommeil de ses propriétaires.


    Réalisée en Suède, l’étude a analysé les habitudes de sommeil de plus de 5 500 adultes. Les chercheurs ont constaté une association significative entre la possession d’un chat et le fait de ne pas atteindre les 7 heures de sommeil par nuit recommandées pour les adultes. L’odds ratio ajusté (mesure du risque relatif) s’élevait à 1,18 (IC 95 % : 1,02–1,37), ce qui signifie que les propriétaires de chats avaient environ 18 % de risques en plus de manquer de sommeil par rapport aux non-propriétaires...

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  • Les protéines sont des nutriments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Elles interviennent dans la réparation des tissus, la digestion, le transport de l’oxygène via l’hémoglobine, et participent activement à la défense immunitaire. On les retrouve dans une grande variété d’aliments : produits laitiers, viandes, œufs, poissons, légumineuses, céréales… Pourtant, consommer trop de protéines, notamment via les régimes hyperprotéinés ou les produits enrichis (barres, poudres, yaourts), peut présenter des risques réels pour la santé.


    C’est ce qu’alerte l’Observatoire de la Prévention de l’Institut de cardiologie de Montréal. Dans un article de 2024, il met en garde contre le surdosage protéique, notamment issu des sources animales, qui pourrait augmenter le risque d’accidents cardiovasculaires (AVC). Cette alerte repose sur une étude américaine récente, menée à la fois sur des humains et des souris, qui s’est intéressée aux effets de la leucine, un acide aminé abondant dans la viande, les œufs et les produits laitiers.

    Les chercheurs ont observé que la leucine stimule une voie biologique appelée complexe mTOR, qui, en s’activant dans certaines cellules immunitaires (les macrophages), favorise la formation de plaques d’athérosclérose. Ces plaques peuvent obstruer les artères et augmenter significativement le risque d’AVC ou de crise cardiaque. Ainsi, consommer un repas très riche en protéines animales (plus de 25 g en une seule fois) serait un facteur aggravant, notamment chez les personnes à risque cardiovasculaire.


    En France, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) recommande 0,8 g de protéines par kilo de poids corporel et par jour, soit environ 50 à 60 g pour une personne de 70 kg. Or, les données montrent que 85 % de la population dépasse cette dose, et près de 25 % consomment le double. Les chercheurs montréalais conseillent de ne pas excéder 1,4 à 1,5 g/kg/jour, soit 100 g maximum pour un adulte de 70 kg.


    Il est également essentiel de répartir les apports protéiques au cours de la journée : un excès ponctuel à un seul repas est plus nocif qu’une consommation modérée étalée. Par exemple, un petit-déjeuner avec un peu de fromage, un déjeuner avec une portion de viande, et un dîner végétarien à base de légumineuses permet un équilibre plus sain.


    En conclusion, si les protéines sont indispensables à la santé, leur excès, surtout d’origine animale, peut nuire aux artères et au cœur. Comme souvent en nutrition, l’équilibre reste la clé.

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  • La maladie de La Peyronie est un trouble médical qui affecte le pénis et provoque une courbure anormale lors de l’érection. Cette affection, souvent source d’anxiété et de gêne, touche environ 1 homme sur 100, surtout après 40 ans, mais sa fréquence est probablement sous-estimée en raison du tabou qui l’entoure.

    Le nom de la maladie vient de François Gigot de La Peyronie, chirurgien du roi Louis XV, qui fut le premier à la décrire au XVIIIe siècle. Elle se caractérise par la formation de tissu cicatriciel, appelé plaque fibreuse, dans l’enveloppe du pénis, connue sous le nom de tunica albuginea.


    Comment cela fonctionne-t-il ?

    Le pénis est constitué de deux cylindres appelés corps caverneux, entourés par la tunica albuginea. Lors d’une érection, ces corps se remplissent de sang et s’élargissent, mais pour que le pénis se redresse correctement, la tunica doit rester souple et élastique.

    Dans la maladie de La Peyronie, des fibroses (zones de tissu durci) se forment dans cette enveloppe. Elles empêchent la tunica de s’étirer uniformément, ce qui entraîne une courbure, voire une déformation du pénis lors de l’érection. Plus la plaque est rigide ou étendue, plus la courbure est marquée.


    La direction de la courbure dépend de l’emplacement de la plaque :

    Si elle est sur la face supérieure : le pénis se courbe vers le haut.

    Si elle est sur le côté : il se penche latéralement.

    Dans de rares cas, la plaque se trouve tout autour, provoquant un rétrécissement en forme de "sablier".


    Quelles sont les causes ?

    La cause exacte reste inconnue, mais plusieurs facteurs de risque sont identifiés :

    Traumatismes répétés lors des rapports sexuels (même mineurs),

    Prédispositions génétiques,

    Maladies du tissu conjonctif, comme la maladie de Dupuytren (déformation de la main),

    Vieillissement naturel des tissus,

    Certaines carences en vitamines, comme la vitamine E, ont aussi été évoquées.


    Quelles sont les conséquences ?

    La maladie de La Peyronie peut provoquer :

    Douleurs lors de l’érection (surtout au début),

    Difficultés à avoir des rapports sexuels en raison de la déviation,

    Troubles de l’érection, dans environ 30 % des cas,

    Un impact psychologique important : honte, perte de confiance, dépression.


    Existe-t-il des traitements ?

    Oui, mais ils dépendent de la gravité. Les formes légères peuvent être surveillées. Des traitements médicamenteux, comme la collagénase, peuvent réduire la plaque. En cas de courbure sévère, une chirurgie correctrice est envisagée. Une prise en charge psychologique peut aussi être utile.

    En somme, la maladie de La Peyronie est une affection réelle, parfois handicapante, mais prise au sérieux par la médecine moderne, avec des options thérapeutiques disponibles.

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  • C’est une question que beaucoup se posent au moment de passer au rayon boulangerie : faut-il choisir le pain blanc, moelleux et classique, ou le pain complet, souvent jugé plus rustique ? D’un point de vue nutritionnel, la réponse est claire : le pain complet est généralement meilleur pour la santé. Voici pourquoi.


    Le pain blanc est fabriqué à partir de farine raffinée, dont on a retiré le son (la couche extérieure du grain) et le germe (la partie nutritive). Ce procédé donne une texture plus légère, mais prive le pain de fibres, vitamines et minéraux essentiels. À l’inverse, le pain complet est issu de farine intégrale, contenant toutes les parties du grain. Résultat : il est bien plus riche en nutriments.


    Selon les données de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES), 100 grammes de pain complet contiennent en moyenne 6 à 7 g de fibres, contre 2 à 3 g seulement pour le pain blanc. Or, les fibres jouent un rôle clé dans la régulation du transit intestinal, la satiété (ce qui aide à limiter le grignotage) et même dans le contrôle de la glycémie. En ralentissant la digestion, elles évitent les pics de sucre dans le sang que provoque souvent le pain blanc.


    Une étude scientifique publiée dans le British Journal of Nutrition en 2017 par Y. Benítez-Páez et ses collègues a démontré que la consommation régulière de pain complet améliore la diversité du microbiote intestinal, ce qui est associé à un système immunitaire plus robuste et à une réduction des inflammations chroniques. Les chercheurs ont suivi deux groupes de participants pendant 8 semaines : ceux qui mangeaient du pain complet ont vu une augmentation significative de certaines bactéries bénéfiques, comme Bifidobacterium et Lactobacillus, par rapport au groupe pain blanc.


    De plus, les céréales complètes sont associées à une réduction du risque de maladies cardiovasculaires. Une méta-analyse de 2016 publiée dans The BMJ, regroupant 45 études, a montré qu'une consommation élevée de céréales complètes (dont le pain complet) est liée à une diminution de 22 % du risque de maladie cardiaque et à un taux de mortalité global réduit.


    Cela dit, il faut rester vigilant : tous les pains "complets" ne se valent pas. Certains pains industriels utilisent de la farine blanche enrichie de son, ce qui ne reproduit pas les bienfaits du grain entier. Privilégiez les pains portant la mention "farine complète" ou "farine intégrale", de préférence bio, et fabriqués par des boulangers artisanaux.


    En résumé, pour votre santé digestive, cardiovasculaire et métabolique, le pain complet l’emporte haut la main sur le pain blanc.

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  • La forme de nos cheveux — raides, ondulés ou frisés — est déterminée par une combinaison de facteurs génétiques, anatomiques et biochimiques. Si certains cheveux tombent droits comme des baguettes, d’autres s’enroulent en spirales serrées. Mais pourquoi cette diversité ? Et qu’est-ce qui provoque la "frisure" des cheveux ?

    Tout commence au niveau du follicule pileux, c’est-à-dire la petite cavité dans laquelle le cheveu pousse. Chez les personnes aux cheveux raides, le follicule pileux est implanté droit dans le cuir chevelu et a une forme parfaitement ronde. En revanche, chez les personnes aux cheveux frisés, le follicule est légèrement incliné et de forme ovale ou aplatie. Cette différence anatomique détermine la direction dans laquelle les cellules produisant le cheveu s’organisent, influençant ainsi la courbure du cheveu au fur et à mesure de sa croissance.


    La structure même du cheveu joue aussi un rôle crucial. Un cheveu est constitué de trois couches : la cuticule (la couche externe protectrice), le cortex (la partie centrale riche en kératine), et parfois une médulla (au centre, dans certains cheveux). Le cortex contient des fibres de kératine organisées en faisceaux. Chez les cheveux frisés, ces faisceaux ne sont pas répartis uniformément : ils sont davantage concentrés d’un côté, ce qui crée une tension asymétrique et une tendance naturelle à s’enrouler.

    Sur le plan moléculaire, la kératine – protéine principale du cheveu – est stabilisée par des liaisons disulfure, qui relient les atomes de soufre de deux acides aminés cystéines. Ces ponts chimiques jouent un rôle central dans la forme du cheveu. Plus ces ponts disulfures sont nombreux et répartis de façon asymétrique, plus le cheveu a tendance à se recourber. C’est d’ailleurs sur ce principe que reposent les traitements de lissage ou de permanente : ils brisent puis reforment artificiellement ces ponts pour modifier la structure du cheveu.


    Les facteurs génétiques sont bien entendu déterminants. Des gènes comme TRICHOHYALIN (TCHH) ou EDAR ont été identifiés comme influençant la forme du cheveu. Leur expression varie selon les individus et les populations, expliquant les différences ethniques dans la texture capillaire.


    Enfin, des facteurs environnementaux — humidité, chaleur, produits capillaires — peuvent influencer temporairement la frisure. Par exemple, par temps humide, les cheveux frisés deviennent souvent plus volumineux. Cela s'explique par l’absorption de l’eau qui perturbe les liaisons hydrogène à l’intérieur du cheveu, accentuant sa courbure naturelle.


    En résumé, si les cheveux frisent, c’est grâce (ou à cause) d’une combinaison complexe entre anatomie du follicule, structure de la kératine et génétique, modulée parfois par l’environnement. Un phénomène aussi courant que fascinant, au croisement de la biologie, de la chimie et de l’héritage !

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  • En période de fêtes ou après un excès de sucreries, on entend souvent dire : « J’ai fait une crise de foie ! » Ce terme, bien qu’ancré dans le langage courant, ne correspond pourtant à aucune entité médicale clairement définie. Mais alors, l’abus de chocolat peut-il réellement causer des troubles hépatiques ? Et qu’entend-on exactement par « crise de foie » ?


    Sur le plan médical, la "crise de foie" n'existe pas en tant que diagnostic reconnu. Ce que l’on désigne par cette expression regroupe en réalité un ensemble de symptômes digestifs : nausées, vomissements, maux de ventre, lourdeurs, ballonnements, parfois maux de tête. Ces désagréments surviennent souvent après un repas très riche en graisses ou en sucres, comme c’est le cas avec une surconsommation de chocolat.


    Le foie, pourtant, est rarement le véritable coupable. Organe multitâche, il joue un rôle clé dans le métabolisme des nutriments, la détoxification et la régulation hormonale. Il est aussi extrêmement résistant et peu susceptible d’être perturbé par une simple orgie de chocolat — sauf en cas de pathologie préexistante.

    Les symptômes associés à la "crise de foie" proviennent en fait surtout du système digestif supérieur : estomac, pancréas, vésicule biliaire. Le chocolat est riche en graisses saturées, en sucres et en méthylxanthines (comme la théobromine et la caféine), des substances qui stimulent la sécrétion gastrique et peuvent ralentir la vidange de l’estomac. Résultat : sensation de lourdeur, nausées, voire reflux gastro-œsophagien.


    Par ailleurs, les personnes sensibles peuvent ressentir une fatigue importante après une consommation excessive de chocolat. Ce phénomène est dû à la fluctuation rapide de la glycémie (taux de sucre dans le sang), qui peut entraîner un "effet rebond" : après un pic d’énergie, une sensation de malaise ou de somnolence peut apparaître. Encore une fois, le foie n’est pas directement en cause, mais le déséquilibre métabolique généré par l’excès alimentaire peut le solliciter davantage.

    En revanche, chez les individus souffrant de maladies hépatiques chroniques (comme la stéatose hépatique ou l’hépatite), une alimentation trop riche en graisses ou en sucres peut aggraver l’état du foie. Mais il ne s’agit pas d’un effet immédiat ni d’une "crise" à proprement parler.


    En conclusion, le chocolat n’attaque pas directement le foie, mais un excès peut provoquer un inconfort digestif interprété à tort comme une "crise de foie". Pour éviter ces désagréments, mieux vaut savourer le chocolat avec modération… et ne pas accuser trop vite ce pauvre foie, souvent victime d’une mauvaise réputation !

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  • Si les effets de la chaleur sur le corps humain sont bien connus — déshydratation, épuisement, insolation — ses répercussions sur la santé mentale le sont beaucoup moins. Pourtant, plusieurs études scientifiques, dont une très récente publiée en avril 2025 dans Nature Climate Change par une équipe de l’Université de Sydney, confirment que le réchauffement climatique ne menace pas uniquement notre environnement, mais aussi notre équilibre psychique.


    Cette étude australienne a analysé les données de plus de 2 millions de personnes sur une période de 15 ans, croisant les épisodes de fortes chaleurs avec les statistiques hospitalières liées aux troubles mentaux. Résultat : à chaque hausse anormale de la température, les admissions pour crises d’angoisse, troubles de l’humeur, insomnies sévères ou épisodes psychotiques augmentent significativement — jusqu’à 14 % dans certaines régions exposées aux canicules prolongées.

    Comment expliquer ce phénomène ? D’abord, la chaleur perturbe notre sommeil, ce qui joue un rôle central dans la stabilité émotionnelle. L’élévation de la température corporelle empêche l’endormissement et rend les nuits fragmentées. Or, le manque de sommeil favorise l’irritabilité, les troubles anxieux et les troubles dépressifs.


    Ensuite, la chaleur affecte directement le fonctionnement du cerveau. L’hypothalamus, qui régule la température corporelle, entre en tension lorsqu’il fait très chaud. Cela influence la libération de neurotransmetteurs comme la sérotonine ou la dopamine, essentiels à la régulation de l’humeur. Une altération de ces substances peut aggraver des pathologies psychiatriques préexistantes ou en déclencher chez des personnes vulnérables.


    Par ailleurs, les périodes de chaleur extrême sont souvent associées à une augmentation des comportements impulsifs ou violents. Une étude de 2013 par l’université de Berkeley avait déjà montré que les conflits interpersonnels (disputes, agressions, violences domestiques) augmentaient avec la température. Cette tendance pourrait s’expliquer par une baisse du seuil de tolérance au stress, combinée à l’inconfort thermique.


    Le stress thermique, enfin, agit comme un facteur chronique d’anxiété. Lorsqu’il devient récurrent, il peut accentuer un sentiment de perte de contrôle ou d’insécurité, d’autant plus chez les personnes déjà fragilisées (personnes âgées, précaires, malades chroniques). Ce stress est aussi alimenté par une éco-anxiété croissante, liée aux inquiétudes face au changement climatique et à ses conséquences futures.


    En somme, la chaleur ne se contente pas d’échauffer nos corps : elle fragilise nos esprits. Le lien entre température et santé mentale devrait devenir une priorité de santé publique, surtout dans un monde qui se réchauffe. Prévoir des espaces climatisés accessibles, repenser l’urbanisme ou intégrer ces enjeux dans la psychiatrie sont autant de pistes cruciales pour faire face à cette menace invisible mais bien réelle.

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  • La toxine botulique, plus connue sous le nom commercial de Botox, est souvent associée à la médecine esthétique. Mais ses usages thérapeutiques sont nombreux, et parmi les plus surprenants figure le traitement de la vessie hyperactive. Cette affection se manifeste par des envies soudaines et incontrôlables d’uriner, parfois accompagnées de fuites urinaires. Dans les cas où les traitements classiques ne suffisent pas, l’injection de Botox dans la paroi de la vessie peut offrir un soulagement significatif.


    La vessie hyperactive, ou syndrome d’hyperactivité vésicale, touche aussi bien les hommes que les femmes. Elle résulte d’une activité anormale du muscle détrusor, le muscle lisse responsable de la contraction de la vessie. Normalement, ce muscle ne se contracte que lorsque la vessie est pleine et que l’on décide volontairement d’uriner. Mais chez les patients atteints, il peut se contracter de manière involontaire, provoquant des envies urgentes et fréquentes, parfois toutes les 30 minutes.

    Le Botox agit en bloquant temporairement la libération de l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui permet la contraction des muscles. En l’injectant dans la paroi de la vessie, il réduit l’activité excessive du muscle détrusor, ce qui limite les contractions inappropriées. Résultat : une amélioration notable des symptômes, avec une diminution des urgences urinaires, des fuites, et une meilleure qualité de vie.


    Cette méthode est validée par de nombreuses études scientifiques. Une publication dans la revue European Urology (Chapple et al., 2013) a montré que les injections de toxine botulique étaient efficaces pour les patients dont les symptômes résistaient aux traitements médicamenteux classiques (comme les anticholinergiques). Environ 70 % des patients traités par Botox rapportent une amélioration significative, avec une efficacité qui peut durer de 6 à 9 mois, parfois plus.


    L’intervention se fait généralement en ambulatoire, sous anesthésie locale ou légère. À l’aide d’un cystoscope (un petit tube muni d’une caméra), le médecin injecte de petites quantités de toxine dans différentes zones de la vessie. L’ensemble de la procédure prend moins de 30 minutes.


    Toutefois, comme tout traitement, il comporte des risques. Les effets secondaires les plus fréquents sont une rétention urinaire temporaire (obligeant parfois à utiliser une sonde), des infections urinaires, ou une sensation de brûlure. Ces effets restent cependant rares et généralement réversibles.


    En conclusion, le Botox n’est pas réservé aux rides du front. En urologie, il s’impose comme une arme thérapeutique puissante et peu invasive pour offrir un soulagement durable aux personnes souffrant de vessie hyperactive réfractaire aux traitements habituels.

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  • Pour écouter mon podcast Choses à Savoir Culture Générale:


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    La température corporelle humaine "normale", établie à 37 °C par le médecin allemand Carl Wunderlich en 1851, n’est aujourd’hui plus d’actualité. Plusieurs études récentes confirment que cette valeur a progressivement diminué au fil des deux derniers siècles. En moyenne, les hommes modernes ont vu leur température chuter de 0,59 °C et les femmes de 0,32 °C. Ainsi aujourd'hui la température moyenne est aujourd’hui autour de 36,6 °C, voire un peu moins. Cette évolution, bien que surprenante à première vue, s’explique scientifiquement par des facteurs biologiques et environnementaux.


    L’une des hypothèses principales repose sur la baisse généralisée des niveaux d'inflammation chronique dans la population. En effet, au XIXe siècle, les infections bactériennes étaient beaucoup plus fréquentes (tuberculose, syphilis, maladies dentaires, etc.). Elles provoquaient des inflammations durables, stimulant le système immunitaire et augmentant la température de base du corps. Or, avec l’amélioration des conditions sanitaires, l’accès aux antibiotiques, à la vaccination et à une meilleure hygiène, le fardeau infectieux a nettement diminué.


    Une étude emblématique publiée en 2020 dans la revue eLife par le Pr. Julie Parsonnet et son équipe de l’université de Stanford a confirmé ce phénomène. En analysant plus de 677 000 données de température corporelle collectées aux États-Unis entre 1862 et 2017, les chercheurs ont observé une baisse constante de la température moyenne, décennie après décennie. Selon eux, la diminution de l’inflammation systémique et de l’activité du système immunitaire expliquerait en grande partie cette évolution.


    Mais ce n’est pas tout : notre mode de vie moderne joue aussi un rôle essentiel. Les êtres humains vivent aujourd’hui dans des environnements thermiquement plus stables et confortables, grâce au chauffage central et à la climatisation. Cette stabilité thermique réduit le besoin pour le corps de réguler activement sa température en produisant de la chaleur – un processus métabolique coûteux en énergie. Moins sollicité, le métabolisme de base ralentit, ce qui peut entraîner une baisse légère mais mesurable de la température corporelle.


    D’autres facteurs sont évoqués, comme la réduction de l’activité physique, l’évolution de la masse corporelle moyenne, ou encore les modifications de l’alimentation. L’ensemble de ces changements contribue à redéfinir la "norme" physiologique humaine.


    En somme, la baisse de notre température corporelle est le reflet d’une transformation profonde de notre santé, de notre environnement et de notre mode de vie. Elle ne témoigne pas d’un dysfonctionnement, mais plutôt d’une adaptation biologique à un monde moins hostile et plus maîtrisé.

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  • Une étude récente menée par des chercheurs de la Florida State University College of Medicine a révélé un résultat surprenant : les personnes célibataires ou divorcées présentent un risque de démence inférieur à celui des personnes mariées. Cette recherche, publiée dans la revue Alzheimer’s & Dementia, a suivi plus de 24 000 Américains âgés de 50 ans et plus sur une période de 18 ans.


    Des chiffres qui interpellent

    Les résultats montrent que, par rapport aux personnes mariées, le risque de développer une démence est réduit de :

    40 % chez les personnes jamais mariées ;

    34 % chez les personnes divorcées ;

    27 % chez les personnes veuves.

    Même après ajustement pour des facteurs tels que l'éducation, la génétique et la santé physique, les célibataires conservaient un risque réduit de 24 %, et les divorcés de 17 %.


    Des hypothèses pour expliquer ce phénomène


    Ces résultats vont à l'encontre de l'idée répandue selon laquelle le mariage protège contre les maladies liées à l'âge. Les chercheurs avancent plusieurs explications possibles :


    Qualité des interactions sociales : Les célibataires pourraient entretenir des relations sociales plus diversifiées et de meilleure qualité, ce qui est bénéfique pour la santé cognitive.


    Autonomie et engagement : Les personnes non mariées peuvent être plus autonomes et engagées dans des activités stimulantes, renforçant ainsi leur "réserve cognitive".


    Stress conjugal : Un mariage conflictuel ou insatisfaisant pourrait augmenter le stress, un facteur de risque connu pour la démence.

    Il est également possible que les personnes mariées soient diagnostiquées plus tôt en raison de la vigilance de leur conjoint, ce qui pourrait fausser les statistiques.


    Une remise en question des idées reçues

    Cette étude remet en question l'idée que le mariage est systématiquement bénéfique pour la santé cognitive. Elle souligne l'importance de la qualité des relations sociales et de l'engagement personnel dans des activités enrichissantes. Ainsi, au-delà du statut marital, c'est la manière dont chacun entretient ses relations et stimule son esprit qui pourrait jouer un rôle clé dans la prévention de la démence.

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  • Lorsque tu cuisines du riz, tu te débarrasses peut-être machinalement de l’eau de cuisson. Pourtant, ce liquide trouble, riche en amidon et en nutriments, est loin d’être un simple résidu. Il peut au contraire devenir un allié précieux pour ta santé, à condition de savoir comment l’utiliser.

    L’eau de cuisson du riz contient des vitamines du groupe B (comme la niacine et la thiamine), du fer, du magnésium, du zinc, ainsi que de l’amidon libéré pendant la cuisson. Ces éléments sont particulièrement intéressants d’un point de vue nutritionnel et digestif.


    Un soutien digestif naturel

    L’un des bienfaits les plus reconnus de l’eau de riz est son effet apaisant sur le système digestif. Consommée tiède, non salée, elle aide à calmer les diarrhées légères ou les troubles gastro-intestinaux, notamment chez les enfants ou les personnes âgées. Sa richesse en amidon crée une barrière protectrice sur la muqueuse intestinale, ce qui peut réduire les irritations et favoriser la réhydratation. C’est d’ailleurs une méthode traditionnelle utilisée dans plusieurs cultures d’Asie et d’Amérique latine.


    Source d’énergie douce

    Grâce à sa teneur en glucides complexes, l’eau de riz peut aussi fournir un apport énergétique modéré, sans provoquer de pics de glycémie trop brusques. Cela en fait une boisson intéressante pour les convalescents ou les personnes fatiguées, notamment lorsqu’elle est enrichie de quelques épices douces comme la cannelle ou le gingembre, qui ajoutent des propriétés anti-inflammatoires et digestives.


    Bienfaits pour la peau et la barrière cutanée

    Utilisée en application externe, l’eau de riz peut soulager les peaux sensibles ou irritées. Elle est légèrement astringente, apaise les inflammations cutanées et favorise la cicatrisation. En Asie, elle est traditionnellement utilisée pour traiter les rougeurs, les éruptions légères ou les coups de soleil. Pour les peaux acnéiques, elle peut même réguler l’excès de sébum tout en douceur.


    Comment l’utiliser ?

    Pour en tirer tous les bienfaits, il est préférable de cuire le riz dans une eau non salée, de préférence avec un riz complet ou semi-complet pour maximiser l’apport en nutriments. L’eau peut ensuite être filtrée et conservée au réfrigérateur pendant 2 à 3 jours. Elle se consomme tiède ou froide, et peut être bue telle quelle ou utilisée en usage externe avec un coton.


    En résumé, l’eau de cuisson du riz est bien plus qu’un déchet : c’est un remède simple, naturel, et peu coûteux, aux multiples vertus pour l’organisme.

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  • Imaginez une nuit glaciale. Deux hérissons cherchent à se rapprocher pour se réchauffer. Mais dès qu'ils s'approchent trop, leurs piquants les blessent. Ils s'éloignent, puis tentent à nouveau de se rapprocher, sans jamais trouver la distance idéale. Cette métaphore, formulée par le philosophe Arthur Schopenhauer au XIXe siècle, illustre le paradoxe des relations humaines : notre besoin de proximité se heurte à la peur de la souffrance que cette proximité peut engendrer.


    Sigmund Freud a repris cette image pour décrire la complexité des relations humaines. Plus nous nous rapprochons des autres, plus nous devenons vulnérables. Cette vulnérabilité peut entraîner des blessures émotionnelles, des conflits ou des rejets. Pour se protéger, certains choisissent de s'isoler, évitant ainsi le risque de souffrir, mais se privant également de la chaleur des relations humaines.


    Une étude menée par Jon Maner et ses collègues en 2007, publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology, a exploré ce phénomène. Les chercheurs ont découvert que les personnes ayant vécu une exclusion sociale étaient plus enclines à rechercher de nouveaux liens sociaux. Cela suggère que, malgré la peur de la blessure, le besoin de connexion reste fondamental.


    Cependant, cette recherche de lien peut être entravée par des mécanismes de défense. Par exemple, une personne ayant été blessée dans le passé peut éviter de s'engager à nouveau, par crainte de revivre la même douleur. Ce comportement, bien que protecteur à court terme, peut conduire à une solitude prolongée et à un isolement émotionnel.


    Le dilemme du hérisson nous rappelle que l'intimité comporte des risques, mais que l'isolement n'est pas une solution durable. Trouver un équilibre entre proximité et protection est essentiel. Cela implique de développer une communication ouverte, de poser des limites saines et de cultiver la confiance en soi et en l'autre.


    En somme, le dilemme du hérisson illustre la tension entre notre désir de connexion et notre peur de la souffrance. Reconnaître cette tension et apprendre à naviguer entre ces deux pôles peut nous aider à construire des relations plus épanouissantes et authentiques.

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  • C’est une association bien connue : cigarette dans une main, tasse de café dans l’autre. Mais ce duo n’est pas seulement culturel ou lié aux pauses au travail. Il s’explique aussi par des raisons biologiques très concrètes.


    Fumer modifie la façon dont notre corps traite certaines substances, comme la caféine. La fumée de cigarette contient des composés qui "réveillent" certaines enzymes du foie. Ces enzymes vont alors dégrader la caféine plus rapidement que chez une personne non fumeuse. Résultat : la caféine reste moins longtemps dans l’organisme, et ses effets sont plus courts. Pour compenser, les fumeurs ont souvent besoin de boire plus de café pour ressentir le même coup de boost qu’un non-fumeur.


    Cette explication a été confirmée par la science. Une étude menée par l’Université de Bristol, publiée dans l’International Journal of Epidemiology, a analysé les données de plus de 250 000 personnes au Royaume-Uni, en Norvège et au Danemark. Elle a montré que chaque cigarette supplémentaire fumée par jour était associée à une augmentation de la consommation de café. Plus surprenant encore, une variante génétique liée à une consommation plus élevée de tabac était également associée à une consommation plus importante de café… mais uniquement chez les fumeurs. Cela confirme que le lien est bien biologique, et pas seulement une question d’habitude.


    Mais les raisons ne s’arrêtent pas là. Le café et la cigarette sont souvent consommés ensemble par habitude ou rituel : le café du matin avec la première clope de la journée, ou la pause café-clope entre collègues. Cette association, souvent ancrée dans le quotidien, renforce l’envie de consommer les deux en même temps.

    Il y a aussi un aspect pratique : certains fumeurs utilisent le café comme substitut dans les endroits où fumer est interdit, ou lorsqu’ils essaient de réduire leur consommation de tabac. Le geste, le moment de pause, la stimulation… le café devient alors un "remplaçant" psychologique à la cigarette.


    En résumé, les fumeurs boivent plus de café parce que leur corps élimine la caféine plus vite, mais aussi parce que les deux substances sont souvent liées dans leurs habitudes de vie. Ce lien a des implications pour la santé, notamment lors du sevrage tabagique ou de la prescription de certains médicaments. Un point de plus à connaître pour mieux comprendre les effets du tabac sur l’organisme — au-delà des poumons.

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