Spilt
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Quoi de plus utopique qu’une école dont l’objectif serait de créer ou de recréer les conditions du désir d’apprendre chez les enfants ? Une école différente qui serait inventée pour les enfants en rupture avec le milieu scolaire, une école qui chercherait à rompre avec les pratiques qui existent dans les autres institutions, tout en tentant d’échapper aux impasses institutionnelles.
Pourtant loin d’être irréalisable, l’école expérimentale de Bonneuil est précisément cette école offrant un accueil aux enfants et adolescents présentant des troubles psychiques graves. Fondée en 1969 près de Paris par Maud Mannoni, le Dr Robert Lefort et deux éducateurs, Rose Marie et Yves Guérin, l’idée était d’offrir un espace de création ouvert sur le monde extérieur et sans autres moyens que la force du désir des parents et des professionnels à faire en sorte que ces enfants échappent à un destin asilaire. Il s’agissait de penser un lieu où des mots comme intégration, inclusion hors normalisation et lutte contre la ségrégation pouvaient vraiment prendre sens en ne se résumant pas à une tentative d’adaptation de ceux qui sont étiquetés « malades mentaux ».
Alain Vanier est l’un de ceux qui, commençant comme stagiaire puis bénévole, a participé aux débuts de l’école de Bonneuil. Enseignant, psychologue, psychiatre, psychanalyste et universitaire, il est ce clinicien pour qui la rencontre avec la folie a été fondamentale dans son parcours. Enfant de 68, étudiant en lettres et philosophie, fasciné par la folie, ce stage à l’école de Bonneuil qui a ouvert quelques années avant et alors qu’il vient de s’engager dans des études de psychologie, est une véritable rencontre qui l’amène à découvrir non seulement de jeunes patients et la psychose mais également Maud Mannoni.
Rencontrez donc Alain Vanier pour qui le fil directeur, vous l’entendrez, a toujours été la pratique clinique et la psychanalyse. Partagez avec lui, le Paris des années 70 et allez à la découverte d’une journée typique avec les enfants et les adolescents de l’école de Bonneuil.
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🎧 Episode 16 ONLINE --> Bernard Golse, Mélodie d'un pédopsychiatre.
Qui ne s’est jamais senti emporté par une musique en particulier, un morceau qui nous fait danser, pleurer ou qui au contraire nous insupporte ?
Tout particulièrement lorsque l’on travaille avec des bébés et de jeunes enfants, la musique de la voix, son timbre, son intensité, son débit, son rythme, ses silences, ce que l’on appelle la prosodie du langage, a toute son importance. Entourer le bébé de personnes qui parlent et qui lui parlent avec une « musique langagière particulière », avec le désir de s’adresser à lui et avec un intérêt pour ses productions vocales qui sont de la musique avant de devenir des mots, est essentiel, sinon à quoi bon parler ?
C’est cette partie musicale du langage qui intéresse Bernard Golse. Pédopsychiatre, professeur des universités, praticien hospitalier émérite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, essayiste, président de différentes associations, il est ce psychanalyste engagé autant auprès des bébés, des enfants, des patients autistes, de leurs familles que des professionnels ! Après avoir longuement hésité entre chef d’orchestre et médecin et avoir finalement parfaitement allié les deux, Bernard Golse prône une médecine moins médicale où l’art a toute sa place.
Véritable chef d’orchestre dans ses domaines de prédilection, le prénatal, les bébés, l’autisme et l’adoption, il tente de penser et de transmettre une pédopsychiatrie autrement que dans une perspective linéaire et pédiatrique.
Rencontrez donc aujourd’hui Bernard Golse, pour qui la pédopsychiatrie est le plus beau métier du monde parce que c’est un véritable art de la voix où chaque rencontre est différente. C’est à chaque fois une nouvelle mélodie et la possibilité toujours renouvelée, de composer une nouvelle partition avec la personne rencontrée.
Disponible sur toutes les plateformes d'écoute ! Et sur http://podcast.ausha.co/histoires-de-psy et sur youtube!
Musique: Lofi Cities
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On le sait, aujourd’hui la psychanalyse n’est plus cette approche privilégiée par les professionnels de santé pour travailler. Non seulement elle tend à être supprimée dans les divers lieux de soin mais également à l’université. La psychanalyse n’est plus ce courant en vogue mis en avant par les différents médias il y a une certaine époque.
Dans ce contexte, Mardi noir apparaît comme un ovni complétement improbable au milieu des nombreuses chaines YouTube qui apparaissent depuis quelques années déjà mettant en avant le cerveau et le bien-être.
Ceux qui l’ont découverte dans son émission « psychanalyse toi la face », connaissent Mardi noir comme quelqu’un de drôle, particulièrement doué pour parler psychanalyse tout en se maquillant ! C’est Emmanuelle Laurent que nous connaissons moins et qui a bien voulu partager son parcours et ses rencontres.
Parce qu’au-delà de ce personnage médiatique de Mardi noir qu’elle affectionne autant que nous, ce qui lui importe surtout est de pouvoir être une possible adresse pour d’autres. En témoignent d’ailleurs les nombreux mails qu’elle reçoit toujours. Emmanuelle Laurent est donc cette psychologue clinicienne, psychanalyste, qui a osé s’engager et prendre la parole dans le champ public et médiatique tout en affirmant une chose essentielle : il n’était pas question pour elle de vouloir faire apprendre des choses aux autres mais plutôt de trouver ce qui pouvait l’animer, elle, dans le fait d’allier deux passions : la psychanalyse et la mise en scène.
Avec Mardi noir, psychanalysez-vous donc la face… Avec Emmanuelle Laurent, partez davantage à la rencontre d’une clinicienne qui tout en soutenant l’approche psychanalytique, ne cesse de tenter d’apporter une réponse décalée à toute la douleur d’exister aujourd’hui.
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Il y a quelque chose de vertigineux dans la clinique, un point d’insaisissable, qui ne peut être cerné par des mots, qui nous échappe toujours. Rencontrer un patient peut se situer sur ce registre-là. C’est rencontrer un monde organisé parfois complétement différemment du nôtre. C’est être renvoyé à ce que l’on ne comprend pas, à ce qui se dérobe à tout savoir théorique…
C’est précisément ce qui passionne Julio Guillen. D’abord physicien puis psychologue clinicien et professeur HDR à l’Université Catholique de Lille, Julio est ce collègue toujours prêt à l’aventure, que ce soit pour aller faire une conférence à l’autre bout du monde que pour boire un café et parler théorisation et formalisation dès la première heure le lundi matin à l’université !
Né en Argentine dans une famille où l’ambiance était au débat et à la lecture, Julio Guillen nous raconte à quel point son parcours a toujours eu pour horizon de trouver des réponses, de s’approcher au plus près des limites du mystère, de trouver une rigueur et une formalisation pour comprendre ce qui rate dans le savoir et dans nos connaissances. Ceci au point de pouvoir être fasciné par ce qu’il nomme la beauté de l’écriture des lois de la nature dans une langue mathématique. Cette écriture qui donne une clarté de vision trompeuse. Alors, au-delà de toute rationalisation, travailler avec Julio c’est approcher le mystère de ce qu’un autre peut tenter de nous dire.
Alors comment passe-t-on de la physique à la psychanalyse ? Des équations mathématiques aux questions telles que qu’est-ce qu’on fout dans la vie ? Bienvenu dans cet épisode très particulier avec Julio, mon collègue et ami, une interview qui ne pouvait s’enregistrer ailleurs qu’à l’université entre les bruits des étudiants dans le couloir et celui de la grande horloge ! Bienvenu donc dans mon bureau à la fac qui est très souvent, et pour ma plus grande joie, également le sien.
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Qui ne s’est pas déjà senti passionné par un sujet, une histoire, par quelqu’un ou quelque chose, et ceci envers et contre tout ? Et à l’inverse également ! N’avons-nous jamais rencontré des adolescents par exemple se disant vides de tout et affirmant demander qu’on les laisse tranquilles ! « Intérêt zéro » me disait un patient dernièrement.
La passion c’est justement ça ! Entre violence, manque, avidité et souffrance aussi. De ses passions, Michèle Benhaïm sait en faire part ! Entre son désir de devenir psychanalyste dès l’adolescence, son style d’écriture, sa façon de penser ses rencontres avec les patients, sa façon de travailler en équipe autant à l’hôpital, dans les associations, qu’en cabinet ou à l’Université et l’affirmation sans cesse renouvelée de son engagement, Michèle Benhaïm est revenue de façon clinique, engagée et éthique sur son parcours atypique bien sûr, ce parcours qu’elle met en lien avec le contemporain, son sujet de recherche privilégié.
Que ce soit à travers son itinéraire, ses rencontres, mais également ses pièces de théâtre ou ses films, Michèle Benhaïm tente de défendre non seulement la parole de ceux qu’elle rencontre mais également une pensée clinique et psychanalytique aujourd’hui.
Alors, mettez une nouvelle fois de coté le joli cabinet psychanalytique et partez, à partir des récits cliniques de Michèle Benhaïm, à la rencontre de sujets, à la rue, en détresse, en précarité, en souffrance psychique et physique ou encore en errance dans des quartiers dits sensibles. Partez à la rencontre de patients toxicomanes, d’adolescents, de bébés et ceci dans notre monde contemporain qui ne doit pas cesser d’être questionné.
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Parce que c’est très actuel, comment parle-t-on de guerre aujourd’hui ? Et plus précisément
avec les enfants… Comment accueillir des enfants et des adolescents qui ont vécu ou vivent la guerre, la douleur, l’errance, la rue ? Et donc, comment penser l’importance de l’accueil et du suivi des patients dont la culture nous est étrangère ?Débats immenses que nous pose la clinique aujourd’hui… En cela, la psychanalyse comme l’anthropologie peuvent amener des débuts de réponses et alimenter les questions à se poser
concernant l’accès de chacun aux soins. Il s’agit en effet d’être attentif à ne pas enfermer les patients dans des prototypes de leur culture en étant par exemple fasciné par la sorcellerie ou les fantômes au point de ne plus entendre ce que l’autre nous raconte et nous partage.A l’initiative de la création du Samu social pour les enfants des rues à Bamako, Olivier Douville
est bien placé pour nous en parler. Entre son investissement durant quarante ans à l’hôpital de Ville Evrard et ses nombreux voyages qui le passionnent dans d’autres villes « un peu partout » comme il le dit, il nous permet une approche clinique auprès des adolescents en errance, des grands exclus ou encore des enfants des rues ou des enfants-soldats. Clinicien formé à l’anthropologie et psychanalyste à Paris, Olivier Douville nous partage également son parcours en tant qu’universitaire « tout terrain », directeur de revues mais également passionné de jazz qui aime à dénicher des disques rares pour les faire écouter aux autres.Parce que sa réputation le précède autant que sa rigueur lorsqu’il partage sa clinique ou qu’il
enseigne, suivez maintenant le récit et les nombreuses rencontres tant professionnelles que personnelles d’Olivier Douville entre Paris et Bamako…Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Parler de poésie aujourd’hui peut sembler superflu, dépassé ou hors de propos dans notre monde actuel où priment efficacité, compétitivité, rapidité et productivité. Pourtant la poésie n’est pas que l’art de faire des vers, c’est également ce qui tout en étant en partie insaisissable, est reliée à l’inspiration et à la création. Être poète c’est peut-être encore aujourd’hui permettre de s’emparer de la langue, de sa voix en tant qu’auteur et parfois même de rendre compte d’une certaine forme de réalité bien qu’elle soit difficile voire invivable.
C’est cet art poétique que Séverine Daucourt exerce pour se poser des questions et inviter les autres à se les formuler autant pour les agiter que les apaiser. Ces thèmes qu’elle évoque ne peuvent donc que vous interpeler : désir, vieillesse, maladie, sexe, sexualité, corps, femme, féminin, féminité, oubli. Elle revient à travers son parcours sur la façon dont on se construit ou pas en tant qu’adulte, homme ou femme, aujourd’hui. Impossible donc de poser un diagnostic sur son mode de vie et tant mieux : Autrice, compositrice, interprète de chansons, traductrice ou encore psychologue clinicienne, Séverine Daucourt a ce regard de poète qui nous emmène. Qui nous emmène dans les champs de la lecture, de l’écriture et de la transmission. Laisser vous donc transporter par la voix de Séverine Daucourt dont les questionnements personnels reflètent toujours des questionnements d’époque. Cette voix qui part d’une révolte intime pour ensuite être partagée et partageable.
Parce que pour Séverine Daucourt, il s’agit aussi de pouvoir se rencontrer dans et à travers le texte, quoi de plus logique que de commencer par sa voix : de poète, de clinicienne, de femme… Cette voix qui tout en disant « je » convoque un « nous ».
Crédit Photo: Frank Loriou
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Il y a tout un vocabulaire médical aujourd’hui autour du soin : activités de soins, protocoles de
soins, soins médicalisés, projets de soins, production des soins, actes de soins. Le soin est évalué, quantifié, normé, rentabilisé, chiffré.Mais que peut donc bien encore signifier « prendre soin » aujourd’hui ? Et ceci d’autant plus pour le clinicien !
C’est cette question qui n’a cessé de faire retour pour Marie-José Del Volgo. En tant que praticienne hospitalière et chercheur, Il s’agissait bien sûr de recevoir des patients parfois gravement atteints sur le plan respiratoire et somatique mais c’est la clinique qui s’est imposée à elle notamment et contrairement à ce qui pouvait être attendu des médecins dans son équipe à l’hôpital. En donnant toute son importance à la parole des patients rencontrés, en prenant le temps de les écouter, de trouver un lieu intime pour que cette parole puisse s’adresser bien qu’elle ne les rencontrait bien souvent qu’une fois au moment de leurs examens médicaux, c’est la pratique clinique puis la psychanalyse qui a pris de l’importance dans son quotidien mais également dans ses recherches et dans son activité de médecin hospitalier. « Cet instant de dire », comme Marie José Del Volgo l’a nommé, c’est précisément ce qui vient à l’encontre des protocoles standardisés et normés pour aller à la rencontre des patients.
Du soin médical au prendre soin, Marie-José Del Volgo nous raconte son parcours et retisse après-coup son histoire professionnelle mais également son histoire plus personnelle en tant que fille, femme et mère où la question du soin a toute sa place.
Préparez-vous donc ici à entendre que le malade n’est pas uniquement le « porte-voix des signes de sa maladie », qu’il ne peut donc être réduit à une maladie, et qu’au-delà des enchaînements d’examen que le patient doit traverser, un instant de dire est toujours possible pour peu qu’il y ait encore un autre qui veuille bien l’entendre.
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Partir en voyage, se mettre en chemin, sans but précis mais avec un horizon, celui de se découvrir. De se découvrir comme un autre, comme celui qui nous échappe et qui nous surprend. Voilà le voyage qui peut être entamé en analyse, voilà la voie qu’il est possible
d’emprunter pour se rencontrer.Ainsi, le voyage a toute son importance en clinique, que ce soit en se laissant cheminer pour soi-même et/ou avec un patient. Il s’agit de pouvoir non pas aller d’un point A vers un
point B, mais de s’intéresser au trajet de chaque sujet.« Si l’on sait où l’on va, autant rester là où on est » disait d’ailleurs Jean Oury.
Et de voyage il en est bien question avec Clotilde Leguil qui a accepté de venir jusqu’à moi à Lille dans mon bureau et de partager un bout de chemin avec nous pour nous raconter son histoire.
Psychanalyste, philosophe, professeure des Universités mais également personnalité reconnue pour ses interventions en radio ou dernièrement dans un podcast de France Inter,
l’inconscient, Clotilde Leguil nous partage son désir pour le théâtre, le cinéma, la philosophie et la psychanalyse.Elle l’affirme, la psychanalyse est peut-être le seul discours qui peut permettre aujourd’hui de s’orienter concernant les questions de l’amour, de la sexualité, de l’angoisse, du désir, de la
pulsion et de la jouissance. La psychanalyse a sa partition à jouer.Alors laissez-vous embarquer par ce récit de Clotilde Leguil qui nous transmet son expérience analytique, ses choix et ses désirs professionnels mais aussi personnels en tant que femme,
fille et mère. Une invitation au voyage donc entre savoir et clinique.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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La clinique n’a rien d’ordinaire. Entre les cris, les crises, les idées délirantes, les surprises, les pleurs ou encore les histoires peu communes de certains patients, cela suscite autant la
peur que la fascination. Pourtant, la clinique ne se limite certainement pas à cela.Bien que rencontrer un patient ne relève jamais de l’ordinaire, cela est pourtant au cœur du travail du clinicien. Parce que laisser de la place à l’ordinaire n’a rien de commun et qu’entendre ce que les patients peuvent évoquer de leur quotidien, de ce que qu’ils font donc d’ordinaire et d’habituel a de l’importance.
Ainsi, l’ordinaire a toute sa place en clinique non pas comme ce qui serait banal mais comme ce sur quoi il s’agit d’être attentif et sensible même si moins bruyant ou impressionnant
qu’une crise délirante par exemple.Jean Claude Maleval connu pour son exploration détaillée de la notion de psychose ordinaire notamment, m’a accueillie chez lui en toute simplicité pour transmette avec sensibilité et
humilité ce qu’il en est de son parcours. Psychanalyste à Rennes, membre de l’École de la cause freudienne et de l’Association mondiale de psychanalyse, Jean Claude Maleval, ancien professeur de psychopathologie et de psychologie clinique à l’Université de Rennes ii, est maintenant professeur émérite, revient sur son parcours singulier.Il nous raconte ses rencontres les plus importantes tant sur le plan personnel que professionnel. Plongez donc dans ce récit passionnant pour entendre comment une clinique extra-ordinaire peut se glisser dans le plus ordinaire du quotidien.
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Même les plus jeunes d’entre nous ont entendu parler de mai 68 avec ses grèves, ses affrontements, ses protestations et ses célèbres slogans comme « Il est interdit d’interdire » …
L’évoquer c’est parler changement, avenir, promesse…La psychiatrie ne fera pas exception à ce mouvement notamment avec l’antipsychiatrie qui s’est montrée très active dans la dénonciation des conditions de vie et de privation de liberté dans les asiles de l’époque.
Au milieu de cette révolte universitaire, sociale et politique, Pierre Delion s’engage dans ses études de médecine. Et, c’est « déboussolé par l’inhumanité de l’enseignement de la médecine », dit-il qu’il fait le « choix de la psychiatrie », « ce truc où il y a les fous » comme il aime à le dire et qui a mauvaise réputation. Cela ne l’empêche pas de « tomber dedans » avec l’idée d’aider au changement profond de la manière de soigner et de prendre en charge les malades.
Alors, l’on pourrait penser que la psychiatrie de secteur, « c’est vieux, par ce que ça a été inventé en 1960 » et pourtant, Pierre Delion nous en parle avec toute l’énergie qu’il avait lorsqu’il a commencé. Rien ne semble plus actuel en effet, dans un contexte où l’hôpital ne fait plus rêver les soignants.
Ce psychiatre, praticien hospitalier, professeur émérite, ancien chef de service de pédopsychiatrie au CHRU de Lille et psychanalyste a bien voulu revenir sur son parcours, ses rencontres, ses réussites et ses difficultés.
« Il faut tout un village pour élever un enfant » dit le proverbe africain soulignant ainsi l’importance de la pluralité des acteurs et des institutions dans l’éducation. Nous pourrions également dire avec Pierre Delion, qu’il faut tout un village pour devenir psychiatre. Parce qu’il en faut des rencontres et des copains, « Un tout seul ça n’aurait pas suffi à mon appétit » précise-t-il d’ailleurs.
Entre Tosquelles, Aime, Oury, Bonnafé, Guattari, Chaigneau, Gentis, Torrubia, Henri, Colmin ou encore Denis et Leroux, Pierre Delion nous parle de la mise en place de la psychiatrie de secteur comme de l’invention des plus révolutionnaire du 20ème siècle en matière de psychiatrie.
Parce que Pierre Delion est un de ces psychiatres engagés qui parle aussi de la violence et des risques qu’il a pris dans sa pratique mais également de ses rencontres et de ses découvertes, je suis enchantée d’avoir pu l’entendre ici à l’Université, en plein été, au milieu, vous l’entendrez, des bruits de travaux et de la chaleur.
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5 tips qui m’ont aidée à (tenter) de traverser une période difficile !
Aujourd’hui pour clore cette année 2022, je prends le temps de parler d’un sujet sensible : comment traverser une période difficile quand on est en postpartum ou en tout cas quand on a des enfants, parce que souvent dans ces cas-là, on n’a pas d’autres choix que d’être “forte” pour eux/elles.
J’écoute énormément de podcast sur le développement personnel et je trouve que jamais les solutions proposées ne sont tout à fait envisageables pour les parents de très jeunes enfants qui ont un sommeil haché. Ou en tout cas la plupart des recommandations sont difficilement applicables avec des touts-petits et le rythme que cela impose.
Voila dans cet épisode je vous embarque avec moi pour 5 astuces qui m’ont vraiment aidé à maintenir en partie la tête hors de l’eau quand je me suis retrouvée face à une situation personnelle très difficile. Je ne rentrerai pas dans les détails de ma situation, ce n’est pas le but de l’épisode.
Prendre un cahier et écrireLa toute première chose que j’ai faite, c'est d'attraper le premier cahier vierge que j’ai trouvé chez moi et d’écrire. Je n’avais jamais fait ça avant, en anglais on appelle ça journaling. J’avais besoin de sortir les pensées qui m'arrivaient par milliers et d’y trouver un sens.
Comme je ne savais pas par où commencer, j’ai d’abord répondu à une question : comment je me sens, à décrire en 3 mots.
J’ai écrit tous les jours pendant les 3 premières semaines. A chaque fois des mots différents me venaient pour expliquer mon ressenti et à partir de ces 3 mots j’arrivais à écrire. J’ai été et je le suis encore très anxieuse et de voir les mots s’imprimer sur mon cahier m’aidait à faire baisser la tension en moi.
J’ai relu plusieurs fois mon journal et cela fait beaucoup de bien de voir l’évolution. Parce que les gens de votre entourage auront beau vous dire que ça ira, quand on est dans le dur, le comprendre c’est impossible. En revanche, en relisant mon journal je voyais les minis progrès, je voyais les rechutes, les moments d’espoirs et les moments de gros bad. Il y a des choses qui font mal dans la tête mais moins sur un papier.
Alors quand faire ça ?
Pas simple de trouver un temps à consacrer à l’écriture quand on a un job, des enfants et une vie remplie.
Evidemment pour moi le matin c’était impossible, donc je le fais régulièrement le soir après le coucher et après avoir rangé. J’ai un rituel, ça m’aide. J’allume une bougie, je mets un faux de feu de cheminée à la télé et une playlist relaxante.
Ce n’est que mon exemple mais ça me prend 15 minutes.
J’ai écrit avec plein de couleurs différentes, et quand ça n’allait vraiment pas j’ai remarqué que je choisissais toujours la couleur noire…
La pratique d’écrire dans un journal a de nombreux bénéfices, une étude de 2018 a montré qu’écrire un journal en ligne pendant 12 semaines avait fait baisser l’état d’anxiété des participants et surtout avait augmenté leur bien-être général.
Voilà pour la première chose, à vous de jouer si ça peut vous aider !
Et pour moi, on va être honnête, mon podcast est parfois mon journal pas si intime qui m’aide à clarifier mes ressentis et à avancer. Donc merci à vous d’être présents, vous m’aidez au quotidien par votre soutien.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6305886/
Télécharger une application de méditationJ’ai toujours voulu apprendre à méditer, mais avec 3 enfants en bas-âge, ça ne correspondait pas avec mon emploi du temps et ma fatigue. Partout dans les sphères du développement personnel on entend que méditer, devrait être la première chose à faire pour se sentir mieux, dès le matin. J’ai envie de dire, oui mais… mais on fait comment quand on a des enfants qui dorment avec vous, voire sur vous ? On fait comment quand on a pas une seconde à nous dès le réveil ? Parce que, perso, au vu de mon manque gigantesque de sommeil, je ne pourrai pas me lever plus tôt pour méditer, tant que mes nuits sont si chaotiques.
J’ai quand même voulu me lancer, donc j'ai téléchargé une application et j’écoute tous les jours ma méditation qui dure 7 minutes avec mes filles. C’est en anglais, elles ne comprennent pas mais c’est pas grave. Je le fais, ce n’est clairement pas aussi efficace que de le faire seule tranquille, mais pour le moment c’est la seule façon que j’ai trouvé de le faire. Et je me dis que je commence ma journée avec un mini mini temps pour moi et elles autour de moi qui vivent leur vie d’enfants, qui boivent leur biberon ou qui demandent 150 fois mamans! Je leur ai aussi expliqué ce que c’était et on fait ensemble les respirations qui sont demandées pendant le temps de l’écoute.
Et parfois quand c’est trop galère, je prends mes écouteurs et j’en mets un seul dans mes oreilles et je suis multi-tâches.
Ça m'arrive aussi de le faire avant de dormir mais j’ai plus de mal, je suis une fille du matin pour ce type d’exercices.
Ecouter des podcasts sur les relations intimes/personnelles + lire des livresSans surprise la 3e chose que j’ai faite c’est d’écouter des heures de podcasts et lire des livres! J’ai dû écouter quasiment tous les épisodes du podcast de Jay Shetty, On Purpose. Jay Shetty est anglais, il a mon âge et c’est un ancien moine bouddhiste. Il parle énormément des relations humaines et intimes dans ces podcasts et je trouve qu’ils sont fascinants et très accessibles. Son podcast se focalise énormément sur la santé mentale et comment en prendre soin. Le seul point négatif c’est qu’il n’est pas parent et je pense que parfois c’est une dimension importante qui manque à son approche. Mais sincèrement, ses podcasts ont été un vrai révélateur pour moi. J’ai aussi découvert le podcast français "Deuxième vie” de Fab Florent et Mai Hua, qui a déjà été mon invitée. Ils y parlent tous les deux de leur 2e vie après la séparation et j’ai trouvé ça super intéressant. Donc en fonction de la période difficile que vous traversez, trouvez un thème de podcast qui vous correspond pour apprendre, et mieux vous connaître.
Ensuite les livres ont été essentiels pour moi. Pendant les premières semaines je n’ai quasiment pas été sur les réseaux sociaux, cela me coûtait trop d’énergie… L'avantage c’est que j’avais du temps qui s’est libéré pour lire!
J’ai donc commencé par un livre sur le cerveau qui s’appelle “The 7 Neuroscience Secrets of Feeling Good Based on Your Brain Type” écrit par le Dr Daniel Amen, un psychiatre neuroscientifique.
Il y parle des différents types de cerveaux qui existent et en fonction du nôtre ce que l’on peut faire. Je vous recommande son test, c’est assez intéressant. Il y parle de nutrition et de l’impact des carences que cela peut avoir sur notre cerveau.
Une chose que j’ai appliqué tous les jours depuis avoir lu son livre c’est de me dire tous les matins “Aujourd’hui va être une belle journée” et le soir avant de dormir de me demander ce qui a été positif dans cette journée même quand elle a parfois été atroce. C’est un super exercice pour tenter d’aider notre cerveau à voir le positif et à ne pas sombrer dans le négatif en permanence.
J’ai aussi lu un livre qui s’appelle "Conscious uncoupling" qui a été une véritable bouée de sauvetage au début pour m’aider à comprendre ce que je pouvais ressentir. Il a été écrit par la psychologue Katherine Woodward et surtout ce concept a été rendu célèbre par Gwyneth Paltrow et Chris Martin au moment de leur séparation.
Sortir, bouger, faire du vélo, du sportJe ne sais pas si vous vous souvenez mais en avril dernier j’avais lancé le challenge “75 jours pour bouger” parce que j’en avais marre d’être sédentaire. J’avais besoin de retrouver le mouvement. Je m’y suis tenue pendant une longue période. Et ce que j’ai gardé de ce challenge c’est d’emmener mes enfants à l’école ou à la crèche en vélo. Je m’y tiens quasiment tous les jours et au moins, je me dis que si je suis restée une journée entière à rien faire, ce n’est pas grave, j’aurais un peu bougé.
Parce que oui, il y a des jours où je suis incapable de travailler ou de faire quoique ce soit d’ailleurs. Il y a des jours où j’ai un regain d’énergie et ça va mieux. Mais rien n’est linéaire quand on vit une expérience très dure ou traumatisante, cela vous vide de votre énergie et vous empêche d’être à 100%. Donc aucune culpabilité si vous n'êtes pour l’instant capable de rien. En revanche je me suis rendue compte que dès que je faisais du sport j’allais beaucoup mieux d’un coup. Effet des hormones, immédiat, sur mon corps.
Maintenant c’est devenu automatique quasiment dès que je suis dans le dur, je sors marcher et je vais dans la forêt pour emmagasiner l’effet apaisant des arbres ou alors je m’oblige à aller en vélo faire des courses ou autre.
Je ne prends plus jamais la voiture pour aller en ville par exemple, seulement le vélo, je me suis imposée cette règle pour ma santé mentale et je sais aussi que c’est bon pour la planète.
Aujourd’hui mon objectif c’est de trouver une activité physique en dehors de chez moi pour voir du monde et sortir de ma bulle. C’est en cours…
Mantra it’s hard until it’s easy
Reconnecter à ses amies, famille (voyage Minneapolis) + thérapie médecin traitantLa dernière chose et surement une des plus importantes c’est la connexion à moi-même et à mon entourage… Nous sommes des êtres sociaux, nos cerveaux sont formatés pour le contact humain et le sentiment d’appartenance… alors dans des moments aussi complexes, le cerveau est en demande +++ de ses semblables.
Premièrement ma soeur a été ma plus grande aide. Dans les moments aussi difficiles, avoir un entourage solide est un privilège et je les en remercie. Ma soeur a vraiment vraiment été mon roc. Et plus largement ma famille, mon père et ma mère qui se sont mobilisés comme toujours et tous mes cousins/cousines. J’ai une grande famille et je suis chanceuse de ce point de vue là.
Cette épreuve que je traverse, je la vis aussi un peu comme une matrescence, ça m’a obligée à me demander qui j’étais maintenant. Je savais que j’avais négligé mes amitiés en devenant mère, là au moins, me tourner vers elles a été une évidence et elles ont été formidables. Merci les filles, merci merci, merci de m’avoir hébergé, de m’avoir écouté me plaindre et d'être triste, de m’avoir fait rire, de m’avoir soutenue, d’avoir pris de mes nouvelles quotidiennement pour ne pas que je sombre… je sais que vous vous reconnaitrez.
J’ai aussi une immense chance, d’avoir une amie médecin qui m’a tout de suite suivie. Ça arrive en dernier, mais surtout si vous allez mal, allez consulter un ou une médecin à la hauteur. Merci Laura.
Il y a eu quelque chose de fondamental dans toute cette expérience, c’est que j’ai choisi de partir pendant 9 jours à l’étranger. J’ai choisi d’aller respirer ailleurs. Je ne vous dis pas de prendre un billet pour aller à l’autre bout du monde, mais simplement de changer d’air, pour vous laisser le temps de vous retrouver.
Ça a été très dur, surtout parce que partir à Minneapolis cela voulait dire laisser mes filles pendant un long moment et je ne l’avais jamais fait. Mais j’en avais sincèrement besoin.
Il m’aura fallu 3 enfants pour comprendre ce concept. Si je vais bien, elles iront forcément mieux.
Je leur avait laissé des mots tous les jours, avec des coeurs numérotés pour leur expliquer quand je rentrais. J'appellais quasiment à la même heure tous les jours pour qu’il y ait une régularité et elles étaient très biens avec leur papa.
Ce voyage dans le froid du Minnesota m’a reconnecté à des parties de moi que j’avais oubliées. Ça n'a pas été toujours rose simplement parce que d’un coup tu as du temps et de l’espace mental pour penser. Comme tu n’as plus à t’occuper d’autres être humain, il y a un silence qui s’installe et là, les pensées ont le temps d’émerger.
Je suis heureuse d’y être allée, d’avoir été si bien entourée par ma famille de cœur. Je suis sortie de ma zone de confort en allant me baigner dans un lac à 1 degré et ça m’a donné une énergie folle. Ça n'a pas tout réglé, loin loin de là, mais ça m’a montré que la femme que je suis sans enfants, sans tous les titres qui me définissent, était encore là, cachée quelque part et que j’étais en train de lui faire de la place pour remonter.
Je vous recommande sincèrement de pouvoir vous éloigner du chaos si vous en avez la possibilité, dès que vous le pouvez. C’est essentiel.
Dernière chose, quand je parle de connexion dans ce 5e outil, je parle aussi évidemment du travail psy que j’ai entamé. J’y vais une fois par semaine et c’est essentiel à ma guérison. J’ai trouvé la perle rare et c’est un grand soulagement. Je sais que c’est un investissement et que tout le monde ne peut pas se le permettre, j’en ai bien conscience et j’espère qu’un jour cela changera.
Voilà pour les 5 tips 👍
1)Ecrire dans un journal
2)Méditer comme on peut ou respirer
3)Écouter des podcasts et lire des livres sur votre problématiques
4)Bouger, faire du sport, sortir dehors en nature
5) Se reconnecter à soi même et surtout aux autres
Je vous laisse en vous souhaitant de merveilleuses fêtes mais surtout en vous souhaitant d’avoir la possibilité de vous reconnecter à vous même pour ne pas vous perdre. Si vous avez écoutez cet épisode c’est certainement que vous vivez des évènements similaires et que vous cherchez des solutions. Je n’ai malheureusement pas la solution miracle, mais j’ai essayé de trouver ce qui marchait le mieux pour moi. Et ce que m’a dit ma psy à ma première séance m’a beaucoup accompagnée : “maintenant il s’agit de remplir votre boîte à +++ donc faites TOUT ce qui vous fait du bien.”
Merci d’avoir été aussi enthousiastes depuis la reprise. On se retrouve en 2023. En attendant prenez soin de vous, je le pense sincèrement !
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En France, le parcours pour obtenir le titre de psychologue nécessite de passer par l’Université et de faire différents choix lors de son cursus. Choix de courants théoriques, choix de référentiels, choix de master… L’on pourrait penser que ces choix sont le fruit du hasard et pourtant ils ne se font pas sans rencontres, parfois décisives, dans un parcours.
Dominique Reniers est bien placé pour nous en parler. Passionné par le destin, ce clinicien, enseignant chercheur et directeur du département de psychologie à l’Université Catholique de Lille, a bien voulu revenir avec moi, sa collègue et amie, sur son chemin de « psy » engagé.
Adolescent, c’est tout d’abord vers des études de mécanicien puis de médecin qu’il souhaite se tourner. Mais c’était sans compter sur des rencontres, celles qui marquent nos vies. Entre Theresa Neff, Jacques Schotte, Léopold Szondi ou encore, et pas des moindres, Claude, Dominique va alors être amené à entendre différemment ce que signifie « rencontrer quelqu’un ».
Au cours de ses stages puis en tant que jeune psychologue, ce choix de « toujours tenter de devenir clinicien » comme il le dit, sera mis à l’épreuve mais également renforcé et confirmé. Et comme c’est la notion de Destin qui l’intéresse particulièrement, il ne s’agira certainement jamais pour lui de subir ce qui lui arrive mais davantage de toujours y entendre un parcours qui le met au travail.
Et parce que l’on ne peut pas être clinicien sans être engagé, au-delà de quelques courants théoriques, Dominique Reniers veut nous rappeler qu’avant tout, c’est d’éthique et de transmission dont il sera question aussi bien avec les étudiants qu’avec ses patients.
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