Episodi

  • Je pensais que j’étais prête, je pensais que j’avais fait le choix et mûrement réfléchie la chose, l’arrêt de l’allaitement n’aurait été qu’une étape.

    Vouloir retrouver son corps, après l’avoir mis à disposition plus de 5 ans, voire 6 ans si tu comptes la période de la grossesse.

    Vouloir à nouveau des soirées à moi, où je n’aurais pas à surveiller la montre, parce que je suis la seule, depuis la naissance de notre enfant, à pouvoir l’endormir grâce au sein.

    Vouloir simplement me décharger de ce qui au fil des mois était devenue une « tâche » qui m’incombait et vouloir passer la main à mon partenaire, son père.

    Et en même temps, ressentir cette culpabilité de me défaire de ce rôle, tout en amenant mon enfant vers une autonomie naturelle.

    J’ai pleuré, beaucoup.

    Je n’imaginais pas un seul instant ressentir ce déchirement, parce que j’étais celle, qui en pleine conscience, avait provoqué cette scission. Alors même que je pensais que c’était le moment, parce qu’il avait expérimenté deux fois le coucher à l’extérieur de la maison et qu’il avait réussit à s’endormir avec quelqu’un d’autre que moi.

    Mais la réalité des sentiments ambivalents qui m’habitent depuis que je suis mère, et qui font sens encore plus depuis ma décision d’arrêter les tétées, me revient en pleine face.

    Je ne peux évoquer cette fin sans avoir une boule au ventre, sans avoir les larmes qui me montent aux yeux quand je pense à mon fils, qui pour s’endormir n’est plus blotti contre moi, une petite main chaude sur mon sein, moi, lui faisant des petits bisous sur le nez et les joues, mais me tournant le dos, moi lui faisant des câlins, mais différent.

    Rien que de l’évoquer quand on me demandait me mettait dans un état pas possible.

    C’est là que j’ai pris conscience que notre aventure d’allaitement n’était pas terminée, et c’est là que tout le paradoxe se place.

    J’ai décidé d’un retour en arrière, pour préparer la fin que nous voulons, je sais que ça sera compliqué quand ça se finira vraiment, mais d’être passée par cette étape transitoire est, dans mon histoire d’allaitement, salutaire.

    Je n’ai pas de culpabilité, j’en ai parlé avec mon fils et trouvé des compromis pour le vivre au mieux tous les deux.

    Je me rends compte que le sevrage quelque soit les raisons qui nous poussent à le faire, n’est jamais une chose aisée et qui peut bouleverser bien plus qu’on ne le pense.

    Comme pour la maternité, en règle générale, tu auras beau prévoir et penser que c’est acquis mais quelque chose de viscéral t’empêche d’aller au bout de cette décision.

    Cette expérience de sevrage m’a encore rappelé que nous ne sommes pas infaillibles et qu’on a le droit de revenir sur ce qu’on a dit .

    Ce n’est pas un constat d’échec, ce n’est juste pas le moment, pour lui, pour moi et j’en prends aussi conscience.

    Je n’ai pas honte de me dire que je n’ai pas arrêté et que oui, l’allaitement c’est aussi bien pour le bien-être de mon enfant mais aussi pour moi dans un sens.

    Je n’ai pas envie de m’infliger une fin qui n’aurait été guidé que par la société, alors qu’au fond de moi je n’en ai pas foncièrement envie, à l’instant où je vous en parle.

    Toute bonne chose à une fin, on s’en approche, mais d’une façon moins violente émotionnellement pour lui et pour moi, parce qu’on peut le mener de cette façon.

    Nous réagissons toutes différemment face à cette étape qu’est le sevrage, quelque que soit la durée de nos allaitements.

    Ne culpabilise jamais d’agir comme tu le fais.

    Tu fais de ton mieux, comme tu peux, et comme tu veux.

    Cette aventure tu la vis avec ton enfant et personne ne serait en mesure de comprendre cette expérience mieux que toi même et les bouleversements que cela engendre.

  • J’aimerais tellement revenir à mes 5 ans, où quand on arrivait dans un parc, il nous suffisait de nous approcher d’un autre enfant et simplement lui dire « Tu veux être ma copine ou mon copain » pour démarrer une conversation, aussi simplement que ça.

    Ce temps là, pour moi, est totalement résolu. 

    Depuis que je suis mère, l’introversion, est un trait de mon caractère qui s’est révélé. Bien que paradoxalement, je suis une personne très sociable, une fois que je suis à l’aise avec mon interlocuteur. Mais il est vrai, que depuis la naissance de mon enfant, le contact avec l’autre se fait difficilement.

    Non pas que les rencontres soient difficiles, si j’avais voulu, il m’aurait suffit de faire le pas, en m’inscrivant à des activités par exemple, avec mon enfant, pour créer le lien et sortir de ma bulle. Mais avec le recul, avais-je vraiment l’envie de me confronter à l’autre ?

    Avais-je envie ou avais-je peur du jugement ou des conseils non sollicités que les gens donnent, en pensant bien faire, mais qui mettent dans un état de stress, parfois poussif, quand on est une nouvelle mère ?

    Je me souviens, avoir été remplie de certitudes au début de ma maternité, et je n’étais pas en mesure de me confronter à des avis allant à l’encontre de ce que j’avais pu lire, notamment sur l’allaitement et le maternage proximal, dans lequel j’étais à 100%.

    J’étais dans ma bulle, et je n’y aurais laisser entrer qu’une personne, qu’une mère, qui vivrait exactement la même chose que moi, parce qu’elle saurait par quoi je suis en train de passer, sans me juger.

    Mais étant donné qu’à l’époque, dans la ville où je vis, il n’y avait pas forcément de mères qui étaient dans mon cas, ou qui n’en parlaient pas, ou qui m’en avaient parlé mais qui ne cochaient pas toutes MES cases..je me suis vite renfermée, sans aller chercher plus loin.

    J’ai donc passé les 4 premières années de mon enfant, sans réelle relation sociale, hormis les réseaux sociaux où j’ai pu échanger à loisir avec des mamans dans la même situation que la mienne, et avec le recul, sans ressentir de grand manque.

    Les choses ont changées quand mon fils est rentré à l’école, et que je me suis retrouvée à nouveau à avoir du temps pour moi.

    De nouvelles interactions se sont naturellement produites et mon envie d’avoir un cercle social s’est à nouveau présenté.

    Mais en même temps, je me suis retrouvée face à mes propres craintes et propres limites : la peur de déranger, de ne pas être assez ceci, être trop ça, peur d’être dans cette démarche d’aller vers l’autre, peur de devoir jouer un rôle si ça ne passe pas et devoir le tenir tout le reste de l’année.

    L’école a été et est toujours pour moi, le vecteur principal de rencontres amicales, mais en même, je me rends compte, un terrain de faux semblants et d’image sociale à tenir.

    Aujourd’hui je me sens au clair avec moi-même, par rapport à ma posture et à ce que je recherche réellement : j’ai besoin de mes moments à moi, où je me recentre sur mes besoins et le temps seule avec moi-même, et d’un autre côté les temps de qualité que je peux passer à papoter autour d’un jus d’orange avec des copines mamans, après avoir déposé les enfants à l’école, ou à boire un verre et refaire le monde en relativisant sur nos envies et nos aspirations hors maternité. Je pense que j’ai trouvé un nouvel équilibre.

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  • Le temps seul avec soi-même est ce qui me manque le plus.

    Je chérie les moments passés avec mon enfant et mon partenaire, j’en profite autant que je le peux, mais il m’arrive d’avoir ma jauge émotionnelle à ras bord et de n’avoir envie que d’une chose : être seule, ne penser à rien, et déconnecter de tout.

    Et il est vrai qu’en 5 ans, presque 6, ces moments de total lâcher prise ont été rares.

    Ils le sont beaucoup moins maintenant que mon enfant a grandi et va à l’école.

    Je retrouve cette balance qui me convient mieux et qui me permet d’avoir cette soupape de liberté, même si le temps d’une journée passe à une vitesse folle.

    On avait portant souhaiter faire l’école à la maison et privilégier la proximité, mais la réalité m’a rattrapé et concilier ma vie de mère travaillant à la maison et la disponibilité dont il faut faire preuve en étant mère au foyer, n’était pas compatible avec qui j’étais vraiment.

    Au début, mon fils tétait beaucoup et à la demande, donc ça me faisait m’interroger sur les possibilités de séparation et j’ai finalement pris le partie de ne pas forcer celle-ci en pensant à mon enfant avant tout.

    Les années passant, suite à son entrée en collectivité et à une vie sociale retrouvée, le champs des possibles s’ouvraient à moi.

    Les temps de séparation étaient plus longs, les tétées uniquement le matin et le soir, j’entrevoyais de nouveau une souplesse dans mes moments à moi.

    Ça me faisait drôle au début.

    Je me souviens de la toute première fois où mon fils n’a pas été avec moi et que ma belle-mère l’avait pris pour une balade de 20 minutes, quand il avait 2 ans et demi, j’ai pleuré durant toute son absence…aujourd’hui c’est limite si je ne fais pas la danse de la joie !

    Et avec mon partenaire c’est pareil, il y a un certain paradoxe, parce qu’on est 24h/24 ensemble, il est père au foyer, on a nos espaces et il ne s’immisce en rien, mais pour autant, j’aime aussi être seule à la maison, sans un bruit, sans une présence ou ce moment où tout le monde dort et que je me lève telle une souris, pour vivre ma meilleure vie avant le lever du jour.

    J’apprécie ces moments seule et je ne me considère pas comme une mauvaise personne, égoïste, n’aimant pas son enfant ni son partenaire.

    J’ai conscience de mon individualité vis à vis de mon fils et de mes limites émotionnelles.

    Je prends en considération ma santé mentale et mes besoins en tant que femme, au delà de mes rôles de mère et compagne.

    Si tu ressens le besoin d’avoir du temps pour toi c’est normal, ne culpabilise pas, c’est humain.

    N’hésite pas, si tu as la possibilité, de te retrouver toi et toi-même, pour être de mieux en mieux avec tes proches.

    Tu sentiras la différence et eux aussi.

  • J’ai grandi avec l’idée que j’aurais plusieurs enfants. Minimum 2.

    Ainée d’une fratrie de trois enfants, je ne me voyais pas sans enfant.

    Le conditionnement a débuté dès lors avec l’idée qu’un enfant unique était forcément solitaire, malheureux, pourri-gâté, n’avait pas la notion de partage.

    Je me construis avec cette image, en me disant qu’une famille épanouie passait par le nombre également.

    Je ne me suis remise en question sur cette vision de la famille qu’après avoir eu mon premier enfant.

    Quand il a fallu que je fasse le choix de garder ou pas l’embryon qui c’était logé en moi.

    La décision d’avorter ou pas me revenait en définitive, mais a été largement facilitée en discutant avec mon partenaire.

    J’ai pris du recul sur les deux premières années passées avec mon fils, j’ai pensé à l’investissement émotionnel que cela impliquait d’élever un enfant en maternage proximal, dans une société où rien n’est fait pour aider à le faire dans des conditions optimales. 

    Je me suis dis que si je devais avoir un second enfant, je me devais de lui offrir le même temps et la même proximité qu’à mon premier : cela voulait dire un allaitement non écourté et à la demande, sachant que j’ai allaité mon premier exclusivement 22 mois, du cododo dans le même lit, du portage… Je l’aurais fait sans hésiter, parce que je vois les effets bénéfiques que cela a sur mon enfant actuellement. Mais en avais-je l’envie ?

    J’ai aussi pensé au temps que je n’avais plus pour me retrouver moi et moi-même et à mes projets professionnels en cours et que je n’avais pas envie de repousser encore avec une seconde grossesse et un second maternage. 

    J’ai également repensé à ma première grossesse idyllique et sans complication, vécue dans une certaine candeur de ce qu’était la maternité et tous ses aléas et ses charges. 

    Ce nouveau début de grossesse n’était absolument pas vécu de la même façon, j’avais également mon expérience et le rappel d’un accouchement traumatique et non respecté qui me revenait en tête et que je ne voulais surtout pas prendre le risque de revivre.

    Toutes ces raisons et questionnements m’ont conduit à interrompre cette seconde grossesse, sereinement et sans aucune culpabilité. 

    Sans culpabilité à l’égard de mon partenaire, qui était d’un soutien

  • La maternité met en exergue des comportements jusqu’alors insoupçonnés pour certaines.

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    Un besoin de jugements permanent pour extérioriser ses propres angoisses au détriment de ce que peut ressentir l’autre.

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    Il y a un vrai manque de bienveillance entre nous.

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    La maternité m’a ouvert les yeux sur cette rivalité qui persiste entre femmes, à tous les niveaux.

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    Notre souhait d’apparaître comme parfaites aux yeux des autres nous pousse (inconsciemment) à vouloir un semblant de perfection en face.

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    Mais la réalité est tout autre : personne n’est parfait et malgré ce que l’on voudrait faire transparaître sur les réseaux sociaux ou en société nous ne sommes pas irréprochables et sans faille.

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    J’ai été cette jeune mère dans le jugement, qui sans connaître se permettait d’émettre un avis et condamner des agissements qu’elle pensait ne pas être les bons. J’ai été cette mère qui était bienveillante à l’égard des enfants mais qui se disait qu’un adulte est libre de faire les « bons choix ».

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    J’ai été cette mère allaitante qui fervente convaincue ne voulait même pas voir une tétine ou un biberon…SACRILÈGE ! Qui ne voulait pas prendre en considération les histoires de celles qui ne donnaient pas le sein « parce que si tu n’allaites pas c’est par facilité ».

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    Je ne suis pas la seule à être passée par là, je ne suis pas la seule à m’être sentie « supérieure » et à penser que OUI ce que je fais est le mieux parce que physiologique, parce que naturel, parce que pleins de raisons.

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    Mais en fait j’avais tort. On a tort !

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    On se fiche bien de savoir que Bidule a fait manger du Nutella, que Unetelle a fait regarder un peu de télé, que Trucmuche a fini par donner un biberon ou une tétine... on ne connait ni les tenants ni les aboutissants qui ont mené cette maman à prendre cette décision.

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    Il ne suffit pas de se dire bienveillante à l’égard de ses enfants pour se considérer comme une personne bienveillante. On se doit de l’être dans sa globalité et à l’égard de l’adulte qui est face à nous, en prenant en considération ses failles et son histoire.

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    Tout n’est pas tout noir ou tout blanc : le manque de soutien, d’informations, l’éducation reçue, l’accompagnement, les aprioris et idées reçues non dépassés, le conditionnement sont tant de paramètres à prendre en compte avant d’émettre un quelconque jugement.

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    On est toutes mères, femmes et on a bien assez à porter sur nos épaules pour se tirer dessus à boulets rouges.

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    Respectons le fait que la soeur, la copine, la voisine , l’inconnue croisée dans la rue n’ait pas besoin de jugements ou de conseils non sollicités mais de soutien et d’accompagnement.

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    Nous ne sommes pas en compétition, on avance et évolue bien mieux ensemble avec nos différences.

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    Le libre arbitre qu’on pense avoir n’existe pas, ça j’en suis persuadée, mais une approche bienveillante et dans le respect permet parfois de laisser place à la réflexion.

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    Alors avant de juger, pense à tes propres failles et tu verras qu’on se ressemble sur pas mal de points.

  • Mon obsession depuis que je suis devenue parent c’est de ne pas être comme les miens.

    Dès que mon enfant est né, il a été hors de question que je reproduise les schémas de violences éducatives et le manque de communication avec lesquels j’ai été élevée.

    Il m’a fallu d’une part prendre du recul sur mon enfance et constater que certains agissements de mes parents à mon égard, ont eu des répercussions sur la personne que je suis aujourd’hui, et aussi prendre en considération que la façon dont mes parents ont agi était la reproduction de ceux qu’eux même avait subi dans leur enfance.

    Je suis créole, née à la fin des années 80 et j’ai grandi dans l’idée que l’enfant obéit à son parent, n’a pas le droit à la contestation, doit réprimer sa colère et sa frustration sous peine de se faire corriger physiquement.

    J’ai aujourd’hui souvenir, que je n’aurais, moi-même étant petite, jamais lâcher-prise, comme je laisse mon enfant lâcher-prise et décharger comme il le fait avec moi. C’était quelque chose d’inconcevable parce que conditionnée à ne pas faire de colère de peur des répercussions. La peur du parent était le modèle.

    Mais à nouveau, il a fallu que je devienne moi-même parent et que je me confronte aux premières colères de mon enfant, pour comprendre que mes parents ont surtout fait comme ils ont pu et avec ce qu’ils connaissaient.

    Ils n’ont pas pris le temps de se renseigner sur les effets des violences éducatives ordinaires, sur les répercussions du manque de communication et tout ce qui touche à une éducation bienveillante. Ils ont fait comme un bon nombre de parents à l’époque et encore aujourd’hui, en se basant sur leurs expériences et celles des autres.

    Je ne leur jette plus la pierre, j’ai compris qu’on n’a pas tous accès aux mêmes informations, par choix, disponibilité ou possibilité.

    Mais par chance, je suis avec une personne, le père de mon fils, qui m’a aussi aidé à cette prise de conscience sur ce que j’ai vécu enfant et sur les alternatives qui nous sont données pour essayer au maximum d’aller à l’encontre de ce que j’ai connu. Je dis par chance parce que je me suis déjà demandée : « Et si j’avais été avec une personne pour qui la violence éducative était la solution, me

    serais-je dirigée vers cette voie ou aurais-je été à l’encontre ? » Personne ne le saura jamais.

    Je mentirais en disant que c’est tous les jours facile, surtout à mesure que notre fils , de 5 ans aujourd’hui, grandit et qu’il s’affirme en tant que personne à part entière. Je te mentirais aussi si je te disais que je n’ai jamais crié alors que je lui disais de ne pas crier, en sachant pertinemment que ce que je faisais ne servait à rien…mais sur le coup tu ne réfléchis pas. Je te mentirais également si je te disais que parfois je ne pleurais pas de nerfs de ne pas trouver des solutions au moment où la crise arrive et qu’il m’est arrivé de le punir.

    Malgré toute la bienveillance dont j’essaie de faire preuve parfois je me retrouve acculée.

    Mais j’essaie au maximum d’expliquer le pourquoi à mon fils, en me rappelant que je n’avais pas ces discussions enfant avec mes parents. Mais à nouveau, je ne leur en veux plus pour ça.

    À moi d’élever mon enfant selon mes propres schémas. Je sais pertinemment que je ferais des erreurs, que j’apprendrais d’elles pour essayer de m’améliorer la fois suivante.

    J’accepte, sans défaitisme ni culpabilité, de ne pas tou

  • « Pas envie », « Je ne sais pas », « Peut-être », « Ça se tente »

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    Avant d’être enceinte, l’allaitement pour moi, n’était pas une évidence.

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    Quelques semaines avant le terme de ma grossesse, je m’interrogeais sans pour autant être sûre d’allaiter - « on verra si ça fonctionne ».

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    Et quand j’ai accouché, j’ai immédiatement allaité. La connexion s’est faite instantanément, naturellement, MAIS j’avais toujours cette deadline psychologique que je m’étais mise en tête - « je vais l’allaiter 3 mois voire 6 grand max 9 mois pour pouvoir reprendre le travail et mon indépendance de femme. »

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    Je n’avais eu aucun modèle référent, aucune vision maternelle donnant le sein, du moins pas aussi décomplexée que je pourrais croiser aujourd’hui.

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    Du coup, c’est vrai, ce cheminement ne s’est pas fait sans mal.

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    5 ans et demi d’aventure lactée pour mon loup et moi.

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    Et quand je fais le bilan je me dis que je partais de très loin. 😅

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    Fière aujourd’hui d’avoir dépassé ces a priori et d’arriver à concilier ma vie de mère allaitante, de femme entrepreneuse et de compagne aimante.

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    Je vais pas te mentir, les 3 premières semaines ont été sport : tu apprivoises ta nouvelle vie, tu intègres de nouveaux mécanismes, tu doutes et te remets tout en question, avec la fatigue et la baisse des hormones aidants.

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    J’ai aussi eu la chance immense d’être soutenue dans ce début de voyage par mon homme, sans lui, sans ce soutien indéfectible, je ne pense pas que j’aurai pu aller si loin.

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    Si je devais le refaire, je le referais sans aucune hésitation cette fois.

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    Je serais plus armée face au corps médical conditionné et non formé à l’allaitement - petit poke à ma SF qui me tannait d’espacer les tétées toutes les 2/3 heures par exemple, alors que c’est à la demande..) et face au manque d’informations et crainte de mon entourage ( « T’es sûre qu’il a bu assez? », «T’es sûre qu’il est bien placé?»).

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    Aujourd’hui, je me sens plus forte et plus confiante que jamais en tant que mère.

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    Confiante par rapport aux choix que j’ai fais concernant la vie que nous menons.

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    J’ai grandis et je grandis toujours avec mon enfant.

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    J’apprends à me détacher de plus en plus des craintes de mes proches, et je me focalise sur les besoins de mon fils.

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    Si tu souhaites allaiter, fais toi pleinement confiance. Tu es biologiquement et physiologiquement faite pour cela :)

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    Ne laisse JAMAIS personne te faire douter de tes capacités.

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    Ce dont tu as besoin c’est de soutien et d’informations pour avancer sereinement dans ton aventure lactée, et je te le promets tout se passera au mieux !

  • « Quand on veut on peut », « Si elle ne voulait pas allaiter elle n’avait qu’à pas faire d’enfant », « En 2019, avec l’accès à Internet, on a toutes les infos, suffit de se renseigner un peu.. »

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    Voici quelques phrases que j’ai pu soit voir passer ou que j’ai moi même pu penser et dire, quelques mois en arrière.

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    Certes, on a fait le choix d’allaiter, on a eu la chance d’être soutenues dans notre démarche et d’avoir été accompagnées, mais ce n’est pas le cas de la majorité.

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    Dans un pays où la culture de l’allaitement est inexistante, faire ce cheminement seule relève quasiment d’un exploit personnel...

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    La vision sexualisée, les mauvais conseils et le manque d’informations au cours de nos vies de femmes et de futures mères, nous mènent à prendre des décisions parfois non éclairées.

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    Derrière chaque maternité une histoire, derrière chaque allaitement ou non allaitement une histoire, mais cette histoire n’est pas visible au premier abord.

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    Les clivages naissent de l’ignorance et d’un manque de recul sur notre conditionnement.

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    J’ai été cette maman qui ne comprenait pas, et n’acceptait pas, que d’autres mères ne fassent pas les mêmes choix que moi.

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    Des choix que je pensais le MIEUX, parce que j’avais eu la chance d’être informée et d’évoluer dans un environnement propice à la remise en question et à la déconstruction.

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    Mais quand tu te mets à la place de l’autre et que tu prends en compte son histoire, tu ne peux plus consciemment juger de façon binaire ceux qui ne font pas comme toi.

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    Tu apprends à respecter que certaines personnes ont un cheminement qui est différent du tien.

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    Tu fais preuve de plus d’empathie.

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    Tu acceptes que nous n’avons pas tous les mêmes outils et les mêmes capacités de remise en question.

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    Tu respectes également le fait que la personne en face de toi, à qui tu as donné l’info, n’applique pas tes conseils soit parce que son conditionnement est trop ancré, soit parce qu’elle n’est pas encore en mesure de sortir de sa zone de confort.

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    Et quand tu prends conscience de ça, tu te sens tellement plus libre dans ta tête. Et cette haine ou cette incompréhension, deviens lointaine et tu prends de la hauteur.

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    Par la suite, tu es en mesure d’informer sans être dans le jugement, en étant dans une bienveillance sincère.

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    Je suis passée par ces étapes, et elles m’ont aidé à prendre du recul.

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    Mais je ne suis pas Gandhi, il m’arrive d’avoir, comme tout le monde, ma phase de jugement, mais elle ne dure pas.

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    Le mot conditionnement résonne et je reviens à notre réalité.

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    Soutenons nous les unes les autres, et transmettons les clés pour amener à la réflexion sans agressivité.

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    Personne n’est parfait, tout le monde tend à l’être.

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    Acceptons simplement nos failles pour apprécier d’autant plus nos victoires.

  • « Je suis fatiguée...»

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    Cette phrase semble interdite dans la bouche d’une mère qui a choisi d’être dans le maternage proximal et d’allaiter de surcroît.

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    On m’a dit « Donne le biberon ça te faciliterait la vie », ou bien « Tu peux le laisser pour qu’il s’habitue à ton absence », ou encore « Tu ne seras pas toujours là pour lui, il faudra qu’il fasse sans toi à un moment. » ou le mieux « Tu as choisi ce mode de vie hin »

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    Être dans le maternage proximal et privilégier le bien-être de son enfant ne signifie qu’il faille négliger ses propres besoins.

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    Ces dernières semaines chez moi c’est un tourbillon émotionnel pour mon fils comme pour moi.

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    Il a 2 ans et il est en pleine acquisition et qui dit acquisition dit proximité ++++

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    C’est énergivore mais je me dois d’être disponible pour lui.

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    Mais au même titre qu’une maman qui donnerait le biberon, ne serait pas dans le maternage proximal, je ressens des choses.

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    Il m’arrive aussi d’être fatiguée, il m’arrive de vouloir avoir du temps pour moi. Il m’arrive d’être « contente » quand je me retrouve moi et moi-même.

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    Et… JE NE CULPABILISE PAS !

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    Du moins je ne culpabilise plus… il m’aura fallu plus d’un an pour partir de chez moi pour décompresser, déposer mon cerveau et ne pas me dire « Oh mais quelle égoïste tu fais, ton fils a besoin de toi ».

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    J’ai appris à ne plus être une entité unique, mais à faire le distinguo entre ma « part » de mère et ma part de « femme ».

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    J’ai compris que pour être bien avec mon enfant, je devais être bien avec moi-même aussi, mais qu’en aucun cas cela voulait dire que je n’aimais pas mon enfant.

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    Le temps que je prends pour moi, afin de me « ressourcer et me retrouver » est précieux, pour avoir cette balance à l’équilibre.

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    Le conditionnement (j’en reviens à lui) dans lequel j’ai grandi m’aurait poussé à un moment de « faiblesse » à lâcher tout ce que j’ai mis en place depuis 2 ans.

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    Je vais pas te mentir, dans les moments où je ne me sentais pas très bien, j’ai remis en question notre mode de fonctionnement, j’ai remis en question l’allaitement en disant « Et si il n’était plus allaité, ça serait plus simple… » et je me suis ravisée.

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    Je me suis dis « Tu as le droit de douter, tu n’es pas infaillible, tu n’en es pas moins une mère qui donne tout ce qu’elle peut à son enfant » et je souffle.

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    A nouveau, j’ai la chance d’être entourée et soutenue, ce qui est, comme je le dis régulièrement, est la clé pour poursuivre dans cette voie sereinement.

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    J’aurai, je le sais bien, d’autres moments de faiblesse, d’autres moments où je n’en pourrais plus, d’autres moments où ma patience sera mise à rude épreuve, mais son sourire, son épanouissement et sa sérénité me rappeleront à l’ordre pour me dire que tout ce que je fais n’est pas vain.

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    M’écouter pour mieux nous retrouver, sans culpabiliser, sera demain ma plus belle récompense.