Episodi

  • Le visiteur parisien désireux de faire un saut dans le temps peut déambuler dans les allées du cimetière du Père-Lachaise, où reposent tant de gans illustres.


    Mais il est un autre lieu, beaucoup moins connu, qui peut, lui aussi, réveiller les souvenirs du passé. Cet endroit, c'est le cimetière de Picpus. Situé dans le 12e arrondissement de la capitale, il a été aménagé sur d'anciennes fosses communes.


    Ce cimetière a une particularité : il n'abrite que les sépultures des personnes guillotinées durant la Révolution française. Au moment de la Terreur instituée par le Comité de salut public, en 1793 et 1794, la guillotine fonctionnait en effet tous les jours, envoyant à la mort des milliers de victimes.


    Au début de la Révolution, le "hachoir national", comme on avait baptisé l'invention du docteur Guillotin, s'élevait sur la place de la Concorde. Les corps mutilés étaient ensuite transportés dans des charrettes et enterrés, dans des fosses communes, près du parc Monceau, au cimetière des Errancis. Un endroit qui disparut dans les transformations urbaines de Paris, au XIXe siècle.


    Mais les riverains et les habitants des maisons situées sur le parcours des convois finissent par se plaindre. Ils ne peuvent plus supporter la vue quotidienne des corps suppliciés ni les odeurs pestilentielles se dégageant des fosses.


    Aussi la guillotine est-elle transférée sur la place de la Bastille, puis, dans le 12e arrondissement, sur celle du Trône-Renversé, aujourd'hui place de l'Île-de-la-Réunion.


    Il faut alors trouver un lieu d'inhumation à proximité. Il ne faut pas chercher bien loin pour découvrir, à quelques mètres de là, le jardin d'un ancien couvent de religieuses.


    Deux grandes fosses communes y sont aussitôt creusées. De juin 1793 à juillet 1794, ce nouveau cimetière accueille les corps de plus de 1 300 guillotinés, dont ceux de nombreux nobles. C'est notamment là qu'avait été inhumé le marquis de La Fayette.


    Lieu longtemps tenu secret, puis racheté, à la fin du XVIIIe siècle, par une aristocrate allemande, le cimetière de Picpus est aujourd'hui dédié à la mémoire des victimes de la Terreur.


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  • "Our american cousin", pièce de théâtre racontant l'histoire d'un Américain sans prétention aux prises avec des parents anglais de la haute société, ne serait sans doute pas passée à la postérité pour ses seuls mérites littéraires.


    Si cette comédie, écrite en 1852 par le dramaturge britannique Tom Taylor, est devenue célèbre, c'est parce que le Président Abraham Lincoln fut assassiné durant l'une des représentations de la pièce.


    Cet attentat fut perpétré le 14 avril 1865, à Washington. Ce soir-là, le Président et son épouse, Mary Todd Lincoln, se sont rendus au théâtre Ford, heureux de s'accorder un peu de détente.


    On pourrait trouver étonnant que le meurtrier ait choisi un théâtre comme cadre de son forfait. Mais John Wilkes Booth était lui-même acteur et connaissait donc bien le milieu du théâtre.


    En habitué de la scène, il s'est facilement imprégné du texte de "Our american cousin", qu'il connaît par cœur. Il sait donc exactement quand frapper le Président. À un certain moment de l'acte III, en effet, le personnage jouant l'Américain rustaud a une scène qui déclenche toujours l'hilarité du public.


    Durant quelques minutes, les rires des spectateurs peuvent couvrir le bruit d'une détonation. C'est donc le moment choisi par Booth pour tirer sur le Président. En effet, il ne pouvait lui pardonner d'avoir aboli l'esclavage deux ans plus tôt. Et il regrettait amèrement la défaite du Sud à l'issue de la guerre de Sécession.


    L'assassin vise la tête de Lincoln, qui s'effondre aussitôt sur son siège. Aussitôt son méfait accompli, il saute de la tribune présidentielle sur la scène. Même s'il s'est blessé à la jambe durant cette action, il parvient à s'enfuir.


    Des soldats, lancés à sa poursuite, le rattrapent, le 26 avril 1865, et incendient la grange où il s'est réfugié. Des coups de feu sont alors échangés, et Booth est mortellement blessé.


    Associée à l'assassinat de Lincoln, la pièce "Our american cousin" aura davantage contribué à la renommée de son auteur que toutes ses autres œuvres réunies.


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  • Entre la fin du XVIe siècle et le traité de Paris, en 1763, qui voit la rétrocession de ces terres au Royaume-Uni, la France administre un vaste territoire canadien, connu sous le nom de Nouvelle-France.


    Les autorités peinent à peupler ces immenses contrées, qui ont Québec pour capitale. Et les femmes manquent beaucoup plus que les hommes. Au XVIIe siècle, en effet, elles représentaient à peine plus de 6 % de la population.


    Ce grand déséquilibre entre les sexes menace, à terme, le peuplement du territoire. Il faut donc trouver une solution pour y remédier.


    Puisqu'il y a très peu de femmes sur place, le seul moyen est d'en faire venir de la métropole. Louis XIV charge donc son ministre Colbert de trouver des femmes prêtes à s'embarquer pour le Nouveau Monde.


    L'offre pouvait paraître alléchante à des femmes pauvres. En effet, le Roi s'engageait à leur verser une dot et à payer aux candidates un trousseau neuf ainsi que la traversée pour la Nouvelle-France.


    C'est bien pourquoi, d'ailleurs, on prit l'habitude d'appeler ces femmes les "filles du Roi". Contrairement aux idées reçues, Colbert ne recrute pas des contingents de filles de joie.


    Cette rumeur a commencé à naître quand le ministre, pour parer au plus pressé, s'adresse à l'hôpital de la Salpêtrière pour trouver des candidates à l'émigration. Si quelques prostituées étaient bien recluses dans cet hospice réservé aux femmes, beaucoup de ses résidentes étaient des femmes sans ressources.


    C'est notamment parmi ces déshéritées que Colbert recrute les quelque 700 femmes qui, entre 1663 et 1673, rejoindront le Canada. On les choisit jeunes et célibataires. Elles doivent avoir une santé robuste et une vertu éprouvée.


    Pour s'en assurer, elles devaient présenter un "certificat de bonne conduite", signé par le curé de la paroisse. On note aussi la présence, parmi ces "filles du Roi", de nombreuses orphelines qui, n'ayant plus d'attaches en France, se sentaient plus libres de partir à l'aventure.


    Arrivées au Canada, elles se marient rapidement. En 10 ans, on enregistre plus de 4 500 naissances.


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  • Une récente étude confirme l'existence, dans l'ex RDA, d'une pratique plus que douteuse. Du début des années 1960 à la chute du mur de Berlin, en 1989, les dirigeants est-allemands n'ont pas hésité à "vendre" des prisonniers politiques contre des devises.


    En l'occurrence, en effet, on ne saurait parler d'un simple échange. Ces prisonniers n'étaient libérés que contre de l'argent, versé par la RFA.


    32 000 personnes seraient sorties des geôles de la RDA dans le cadre de ces transactions. Environ 2 000 enfants auraient aussi été libérés. Au total, la République fédérale allemande aurait versé l'équivalent de 2 milliards d'euros pour récupérer ces prisonniers.


    Les sommes prévues étaient ensuite converties en marchandises, qu'il s'agisse de métaux, de pétrole ou de produits de grande consommation. Si l'on en croit les autorités de RDA, cet argent devait servir en partie à l'achat de biens de consommation dans les pays occidentaux.


    Le but était donc d'améliorer la vie quotidienne des habitants, ce qui devait permettre de conférer un semblant de respectabilité à l'opération. En réalité, seulement 11 % de ces sommes auraient vraiment profité à la population.


    Le reste aurait servi à spéculer sur certains marchés internationaux et, surtout, à éponger en partie les dettes engendrées par une politique économique qu'on pourrait qualifier, au minimum, de très peu efficace.


    Même si elles étaient connues, ces pratiques ne devaient pas être évoquées en RDA. On ne s'étonnera pas qu'elles aient été assimilées, en Occident, à la traite d'êtres humains.


    Sans doute à l'origine de la première transaction, au début des années 1960, l'Église évangélique allemande semble avoir joué un certain rôle dans ces libérations.


    De son côté, le gouvernement de la RFA a cherché à faciliter la transmission des sommes concernées. De fait, l'argent n'a jamais circulé dans des valises pleines de billets. Les autorités fédérales ont préféré ouvrir des comptes dédiés auprès de la banque d'État est-allemande.


    On comprend que les autorités de RDA aient préféré ne pas s'appesantir sur cette forme de coopération entre les deux pays.


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  • Les Jeux olympiques de 1936 doivent se tenir à Berlin. Sous l'impulsion de son ministre de la Propagande, Josef Goebbels, Hitler entend bien se servir de cette compétition sportive internationale comme d'une vitrine pour mettre à l'honneur les réalisations de son régime. Dès lors, les Jeux deviennent un véritable support pour la propagande nazie.


    Mais l'organisation de cet événement dans une dictature ouvertement raciste suscite, chez certains, des critiques et un véritable malaise. Au point que cette compétition restera connue sous le nom des "Jeux de la honte".


    En fait, Berlin avait été choisie dès 1931, au temps de la République de Weimar. Se pose donc la question de savoir si on doit maintenir ce choix malgré l'accession d'Hitler au pouvoir.


    Dans un tel contexte, le Président du Comité olympique international (CIO) adresse une lettre aux membres allemands de cette organisation. Il leur rappelle, dans ce courrier, que la compétition olympique doit conserver un caractère apolitique et qu'aucune mesure de nature raciale ne doit ternir leur organisation.


    En réponse à cette lettre, le Président du comité d'organisation des JO garantit que les athlètes juifs ne seront pas exclus. Et il donne d'autres assurances qui paraissent suffisantes au CIO.


    Aucune des mesures prises à l'encontre des juifs, pas même l'adoption des lois de Nuremberg, en 1935, qui achèvent de les exclure de la société, ne fera revenir le CIO sur sa décision.


    C'est alors que de nombreuses voix se font entendre pour appeler au boycott des Jeux de Berlin. Des associations de défense des droits de l'Homme, des organisations juives et des représentants du mouvement ouvrier dénoncent la ségrégation des juifs, rappelant qu'une telle discrimination n'est guère compatible avec les valeurs de fraternité défendues par l'olympisme.


    Certains pays, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou la Norvège, réclament également le boycott. Sous l'influence d'Avery Brundage, le puissant Président du Comité olympique américain, les États-Unis, dont l'abstention aurait pu entraîner la défection d'autres pays, décident finalement de participer aux Jeux.


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  • Pour la troisième fois de leur histoire, les Jeux olympiques vont de nouveau se tenir à Paris. Pour certains, l'occasion semble bien choisie pour honorer le fondateur des Jeux modernes, le baron de Coubertin, né lui-même dans la capitale en 1863.


    On a donc vu certaines personnalités, comme l'ancien champion olympique Guy Drut ou l'académicien Erick Orsenna, demander l'entrée de Pierre de Coubertin au Panthéon.


    La réponse de l'Élysée a été négative, tout comme l'avait été, en son temps, celle du général de Gaulle, auquel on avait fait la même suggestion.


    Cette réticence s'explique sans doute par l'homme lui-même. Si l'on célèbre en lui l'initiateur de cette compétition universelle, qui tend à rapprocher les peuples, on apprécie moins d'autres aspects de la personnalité du baron.


    En effet, certaines de ses convictions le font apparaître, de nos jours, comme un véritable réactionnaire. Il était d'abord un fervent partisan des colonies, ce qui, à son époque, était une opinion largement partagée.


    Mais sa vision des peuples autochtones, qu'il qualifie parfois de "tribus sauvages", comme des êtres inférieurs, souligne un aspect de sa pensée qui n'était pas forcément présent, du moins à ce point, chez les colonialistes de son temps.


    En effet, le baron de Coubertin est clairement raciste, et ne s'en cache pas. Pour lui, le monde est bien divisé en races, dont certaines sont inférieures à d'autres et doivent leur être soumises.


    Sa vision d'un monde où les forts dominent les faibles n'est pas non plus sans évoquer les idées eugénistes. On comprendra dès lors que Coubertin ait éprouvé de l'admiration pour Hitler, même s'il ne l'exprimait qu'en privé. Il n'hésitera d'ailleurs pas à féliciter les responsables nazis pour la "grandiose réussite" des Jeux de Berlin, en 1936.


    Comme la plupart de ses contemporains, le baron ne cachait pas non plus sa misogynie. Il voulait d'ailleurs bannir les femmes de la compétition olympique.


    On ne s'étonnera donc pas qu'un tel portrait ne cadre pas vraiment avec celui d'un candidat à la panthéonisation.


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  • Hitler ne l'ayant épousée qu'à la veille de son suicide, Eva Braun ne pouvait jouer, du moins officiellement, le rôle de première dame du IIIe Reich. C'est donc Magda Goebbels, l'épouse du ministre de la Propagande, qui la remplaça dans cette fonction symbolique.


    Née en 1901, Magda était la fille illégitime d'un riche ingénieur. Elle est élevée par un négociant juif, Richard Friedländer, que sa mère épouse en 1908 et qui la considère comme sa fille.


    Il est à noter que, devenue l'égérie des nazis, Magda Goebbels ne fera rien pour éviter la déportation à son beau-père, qui meurt au camp de Buchenwald en 1939.


    En 1921, Magda, qui aime le luxe et les belles toilettes, se marie avec un industriel fortuné. Elle en divorce, au début des années 1930, mais son mari lui laisse toutefois un appartement somptueux et des revenus confortables.


    Ce ne sont pas tant ses convictions que l'ennui lié à sa vie de riche oisive qui pousse Magda vers le nazisme. Elle y trouve moins une cause à défendre qu'une activité susceptible d'occuper ses longues heures de loisir. Elle y voit aussi une façon de satisfaire son goût du pouvoir et le moyen de côtoyer les puissants du jour.


    Fascinée par un discours de Josef Goebbels, qui est alors le responsable du parti à Berlin, elle adhère au parti national-socialiste en 1930. L'année suivante, elle épouse le futur ministre de la Propagande.


    Dès lors, elle est considérée comme la femme la plus en vue du régime. Belle et sophistiquée, toujours vêtue avec une élégance recherchée, elle évoque plus une actrice d'Hollywood qu'une femme allemande telle que la voyaient les nazis.


    Quoi qu'il en soit, elle est de toutes les réceptions officielles. Si elle n'a pas de fonction politique, Magda Goebbels assume donc un véritable rôle de représentation.


    Elle reste fidèle à son mari et au régime jusqu'au bout. Réfugiée avec Goebbels et Hitler dans le bunker de Berlin, elle n'hésite pas, le 1er mai 1945, à empoisonner ses six enfants, avant de se suicider elle-même, en compagnie de son mari et du Führer.


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  • Israël est souvent considéré comme le seul territoire réservé aux Juifs. Or il en existe un autre, même s'il ne s'agit pas d'un État souverain.


    Cette région d'accueil, qui se trouve en Russie, porte d'ailleurs le nom d'"Oblast autonome juif". Rappelons que l'"oblast" est une unité administrative russe. Cet "oblast juif" a été créé en 1934, dans une région très éloignée de Sibérie, à la frontière avec la Chine.


    D'une superficie d'un peu plus de 36.000 km2, cette région autonome, qui a pour capitale Birobidjan, abrite une population clairsemée. En effet, un recensement de 2016 comptait environ 166.000 habitants. Le yiddish est la langue officielle de ce nouvel oblast, l'hébreu étant plutôt la langue du culte.


    Malgré l'antisémitisme latent des responsables russes et soviétiques, les Juifs étaient considérés comme une véritable nationalité par les bolcheviks, au même titre que les autres peuples d'URSS.


    Ils n'étaient cependant majoritaires dans aucune région, même s'ils étaient très nombreux dans la partie occidentale du pays. Les responsables soviétiques leur cherchent donc une terre d'accueil.


    Ils choisissent cette région du Birobidjan, comme on l'appelle aussi, située à plus de 5.000 kilomètres de Moscou. Dès 1928, on encourage les Juifs à s'y installer, notamment au moyen de primes attractives.


    La création de cet oblast autonome s'explique de diverses manières. Dans l'esprit de Staline, il s'agissait sans doute surtout d'éloigner de Moscou, et de la Russie occidentale, des Juifs toujours considérés avec méfiance, pour leur absence d'enracinement dans un pays et des activités jugées trop proches du "capitalisme".


    La présence de ces nouveaux habitants devait aussi renforcer une région dépeuplée, mais que la proximité de la Chine rendait sensible. Enfin, cette solution était jugée préférable au sionisme, critiqué par les responsables soviétiques.


    Cette région, aux confins du pays, et dépourvue d'infrastructures, n'attira pourtant que peu de Juifs. En 1939, ils ne représentaient que la cinquième de la population totale. Aujourd'hui, cet "oblast autonome juif" n'a de juif que le nom. En effet, les Juifs y sont à peine plus de 2.000.


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  • Le procès de Nuremberg, qui, en 1946, condamne à mort plusieurs dignitaires nazis, est resté dans toutes les mémoires. Mais, on le sait moins, une série de procès similaire fut organisée au lendemain de la Première Guerre mondiale.


    Prévus par le traité de Versailles, ils se sont tenus à Leipzig en 1921. Environ 45 soldats et officiers allemands, ainsi qu'un officier de police, y sont jugés pour crimes de guerre.


    Les autorités françaises souhaitaient que les procès aient lieu en France, mais l'Allemagne refuse l'extradition des prévenus. Aussi sont-ils jugés dans leur pays, par des magistrats allemands.


    Certains sont accusés d'avoir ordonné des exécutions sommaires, d'autres d'avoir fait subir de mauvais traitements à des prisonniers. On reproche aussi à des marins d'avoir coulé des navires-hôpitaux et à un officier de police d'avoir torturé des enfants accusés de sabotage.


    À l'époque déjà, les procès de Leipzig sont l'objet d'une vive controverse. Certains en contestent d'abord l'impartialité, car seuls des Allemands comparaissent devant le tribunal. Or, d'après de nombreux témoignages, des actions contraires aux lois de la guerre auraient été commises dans les deux camps.


    De son côté, la presse française dénonce aussi la partialité du tribunal, mais pour une autre raison. Pour elle, en effet, des magistrats allemands ne pouvaient pas se montrer sévères envers leurs compatriotes, d'autant que le public était tout acquis aux accusés.


    On proteste aussi contre la clémence du verdict. En effet, plusieurs des accusés sont acquittés. D'autres ne sont condamnés qu'à quelques mois de prison, la peine la plus sévère ne dépassant pas quatre ans de réclusion.


    Des voix se font également entendre pour déplorer l'absence, dans le box des accusés, des vrais responsables de ces atrocités. Certains estiment en effet que les prévenus ne sont que des subalternes, qui ne faisaient qu'obéir aux ordres reçus.


    Les procès de Leipzig sont donc souvent perçus comme une parodie de justice. Les organisateurs du procès de Nuremberg, après le second conflit mondial, s'inspireront de cet exemple pour mettre au point une procédure plus satisfaisante.


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  • Le nom de Sophie Scholl est l'un de ceux qui sont le plus souvent cités pour évoquer les rares Allemands assez courageux pour s'opposer à Hitler et à son régime. Son souvenir fait justice de cette affirmation, parfois entendue, selon laquelle tous les Allemands auraient les complices, plus ou moins actifs, de l'oppression nazie.


    L'esprit de résistance de Sophie Scholl puise à plusieurs sources. Sa foi chrétienne d'abord, qui l'empêche d'accepter la ségrégation sociale et le racisme imposés par le régime.


    L'exemple de sa famille ensuite. Elle est en effet influencée par les idées de son père, Robert Scholl, maire d'Ulm après la guerre, qui est hostile au nazisme, et par l'expérience de son frère, témoin, sur le front de l'Est, des atrocités nazies.


    Au printemps 1942, Sophie Scholl, qui a alors 21 ans, participe, à Munich, à la fondation de la "Rose blanche", l'un des rares mouvements de résistance à s'être constitués au cœur même de l'Allemagne nazie.


    Les autres membres du groupe sont à peine plus âgés que Sophie Scholl, qu'il s'agisse de son frère, Hans, étudiant en médecine, ou de son ami Alexander Schmorell, qui commence lui aussi, juste avant la guerre, des études de médecine.


    Les affiliés rédigent alors des tracts dénonçant le nazisme. Ils les glissent sur les parebrises des voitures et n'hésitent pas à les distribuer dans la rue. Sophie circule même dans le pays, pour faire connaître les idées du groupe.


    Le 18 février 1943, elle est surprise, avec son frère, à lancer des tracts dans la cour de l'université de Munich. Ils sont aussitôt dénoncés à la Gestapo.


    Après un procès expéditif, devant le "tribunal du peuple", Sophie Scholl est condamnée à mort, le 22 février, et guillotinée le jour même, dans la cour de la prison, en compagnie de son frère.


    De son côté, Alexander Schmorell sera exécuté en juillet 1943, à Munich, alors que dix autres membres de la Rose Blanche sont déportés dans un camp de concentration.


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  • Ce ne sont pas les monuments ni d'éventuels vestiges, ni même l'aspect pittoresque du site, qui attirent les visiteurs sur la petite île Gruinard. En effet, cette île, située sur la côte occidentale de l'Écosse, a toujours été inhabitée et son paysage rocheux est assez banal.


    Si certains touristes sont intéressés par cet endroit, c'est que l'île Gruinard fut l'objet, durant la Seconde Guerre mondiale, d'une expérience sinistre.


    Elle relève en effet de la guerre bactériologique dont les Britanniques ont sérieusement envisagé l'emploi, et ce dès le premier conflit mondial.


    Au début de la Seconde Guerre mondiale, le département chargé de préparer cette forme de guerre développe une arme fondée sur l'utilisation des spores d'une bactérie, autrement dit de ses cellules reproductrices.


    Cette bactérie provoque la maladie du charbon, une infection potentiellement mortelle, qui, en temps ordinaire, atteint surtout les animaux.


    En 1942, une bombe contenant cet agent infectieux est larguée sur l'île Gruinard. L'opération, baptisée "Vegetarian", a été menée dans le plus grand secret. Son but est de mesurer l'efficacité de cette arme bactériologique.


    Pas sur des hommes, bien sûr, l'île étant de toute façon inhabitée. Mais sur les moutons rassemblés sur place pour l'occasion. Et ce test grandeur nature se révèle concluant, puisque tout le troupeau est décimé par le redoutable bacille.


    Un film tourné sur place, et déclassifié par la suite, montre notamment comment les cadavres des animaux sont incinérés ou enterrés profondément.


    Mais la décontamination de l'île s'avère difficile. Au début des années 1970, une inspection révèle en effet que les spores de la bactérie subsistent encore dans le sol.


    Aussi l'île est-elle placée en quarantaine. Des panneaux en interdisent l'accès et même l'approche. En 1986, une opération de grande envergure est menée par les pouvoirs publics, afin de débarrasser l'île de ses spores mortelles.


    Elle semble réussir puisque, 4 ans plus tard, l'endroit est déclaré sûr. Pour bien le montrer, le ministre de la Défense se rend d'ailleurs sur place.


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  • Avec les templiers et les hospitaliers, les chevaliers teutoniques sont l'un des grands ordres à la fois religieux et militaires apparus au Moyen-Âge.


    Cette confrérie, reconnue en 1191 par le Pape Clément III, est, à ses débuts, un ordre hospitalier, voué à l'assistance des soldats et des pèlerins venus en Terre Sainte à l'occasion de la troisième croisade, qui débute en 1190. Pour leur venir en aide, ils ouvrent un hospice, destiné notamment à soigner et héberger les blessés.


    Au départ, les membres de cet ordre sont des moines, qui prononcent les traditionnels vœux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté. Ils reçoivent le droit d'élire un maître à la tête de l'ordre.


    Cependant, l'ordre se militarise peu à peu. Reconnu en tant qu'ordre militaire par le Pape Innocent III, en 1198, il se compose de moines mais aussi de chevaliers, qui portent une grande cape blanche, ornée d'une croix noire et jurent fidélité à leur chef, qui devient le grand maître de l'ordre.


    Les chevaliers teutoniques continuent leurs activités de bienfaisance, mais ils se lancent aussi, à l'appel de la papauté, dans des expéditions militaires, souvent dirigées contre des hérétiques ou des païens.


    À partir de la fin du XIIe siècle, ils combattent ainsi, dans le cadre des "croisades baltes", les peuples de la région, dont la plupart sont restés fidèles au paganisme.


    Non loin de là, les Prussiens, un autre peuple des rives de la mer Baltique, résistent farouchement aux tentatives de christianisation. En 1226, l'Empereur germanique Frédéric II fait appel aux chevaliers teutoniques pour les vaincre et les convertir.


    Il leur confère en outre la souveraineté sur les territoires qu'ils seraient amenés à conquérir. C'est ainsi que l'ordre fonde un État en Prusse et conquiert, au cours du XIVe siècle, de vastes territoires en Pologne et en Lituanie.


    Ainsi, l'ordre des chevaliers teutoniques devient-il une véritable puissance, qui amorce son déclin dès le début du XVe siècle. Après sa sécularisation, en 1525, l'ordre se replie en Allemagne et survit sous une autre forme, avant d'être dissous en 1809.


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  • Le célèbre acteur Charlie Chaplin fut mêlé, bien malgré lui, à une tentative de coup d'État fomentée le 15 mai 1932 au Japon.


    Dans les années 1930, la vie politique de l'archipel nippon était en effet particulièrement agitée. À l'origine de ces nombreux soubresauts, on trouve souvent l'armée, et notamment la marine, infiltrée par des éléments nationalistes souvent très radicaux.


    Ils réclamaient notamment, sur le modèle des régimes autoritaires d'Europe, un pouvoir plus fort et un développement de la marine, freiné par le traité de Londres qui, en 1930, réduit les dimensions de la marine japonaise.


    Dans la perspective d'un conflit possible avec l'Occident, il fallait également s'emparer par la force des ressources naturelles dont manquait le Japon et qu'on pourrait notamment trouver en Chine.


    Le 15 mai 1932, des officiers de marine et d'autres militaires décident de tenter un coup de force. Leur but est notamment d'assassiner le Premier ministre, ainsi que d'autres notables, et de détruire le siège de certaines grandes banques.


    Mais un autre de leurs objectifs est plus insolite. Ils avaient en effet prévu de tuer Charlie Chaplin ! En effet, l'acteur était alors en visite dans le pays. Dans l'esprit de ces jeunes officiers fanatisés, ce meurtre constituerait un "casus belli" avec les États-Unis, déclenchant ce conflit qui leur semblait inévitable pour assurer la suprématie mondiale du Japon.


    Mais les conjurés, dont la vie des vedettes de cinéma n'était sans doute pas la première préoccupation, n'oubliaient qu'une chose. Bien que vivant depuis longtemps en Amérique, Chaplin était toujours citoyen britannique.


    Quoi qu'il en soit, le père de Charlot échappa de peu à l'attentat qui le visait. En effet, l'acteur était bien l'hôte du Premier ministre, comme le savaient les militaires, et devait assister, le soir choisi pour l'action, à une cérémonie en sa compagnie.


    Mais Charlie Chaplin avait décidé, au dernier moment, de voir une compétition de sumos, où l'accompagna finalement le fils de son hôte. C'est donc sans doute le vif intérêt de Chaplin pour la culture japonaise qui lui a sauvé la vie.


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  • Dès que la France se fut dotée de l'arme nucléaire, les autorités programmèrent des essais nucléaires. Les premiers ont lieu au sud de l'Algérie, possession française jusqu'en 1962, puis, à partir de 1966, en Polynésie française.


    Le second de ces essais, dont le nom de code était "Béryl", se déroule dans le Hoggar, un massif algérien se trouvant au cœur du Sahara, au sud du pays. Il s'agit donc d'une zone très isolée, parcourue cependant par des populations nomades.


    "Béryl" fait partie des essais souterrains réalisés par la France. En effet, pour éviter les potentiels effets néfastes de tels essais, tant sur les hommes que sur l'environnement, l'explosion atomique doit avoir lieu dans des galeries creusées en sous-sol.


    Lors de cet essai, réalisé le 1er mai 1962, un accident se produit. En effet, un nuage radioactif s'échappe du tunnel. On s'est aperçu, à la suite de ce grave incident, que les mesures prises pour empêcher toute fuite radioactive étaient insuffisantes.


    De fait, une des galeries, dont l'effondrement devait en partie colmater d'éventuelles brèches, ne s'était pas écroulée assez tôt. Par ailleurs, d'autres obstacles, comme un bouchon en béton et de très épaisses portes d'acier, n'avaient pas résisté au souffle de l'explosion.


    Les éléments radioactifs échappés des galeries ont sans doute contaminé de nombreuses personnes. À commencer par des officiels, dont la présence sur le site de l'essai montre la confiance qu'avaient en leur travail les personnels chargés d'aménager le site.


    Ainsi, Gaston Palewski, alors ministre chargé de la recherche scientifique, était persuadé, selon certains témoignages, que la leucémie dont il mourra 22 ans plus tard était liée à cet accident.


    Quant au cancer dont Pierre Messmer, alors ministre des Armées, et futur Premier ministre, mourra en 2007, rien n'indique qu'il soit dû aux conséquences de cet accident nucléaire.


    Au total, un millier de personnes, dont des militaires et des populations locales auraient pu être contaminées par les fuites radioactives. Mais il n'est pas possible d'en préciser davantage le nombre.


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  • Le 17 juin 1940, plus d'un mois après l'offensive éclair lancée par les Allemands sur le front occidental, les troupes françaises sont en pleine déroute. Le maréchal Pétain, Président du Conseil, demande aux soldats de "cesser le combat" et annonce aux Français qu'il vient de demander à l'ennemi quelles seraient ses conditions pour mettre un terme aux hostilités.


    En ce même jour de juin, cependant, les Français doivent faire face à un autre adversaire. En effet, l'Italie, alliée de l'Allemagne nazie, a attendu jusqu'au 10 juin 1940 pour déclarer la guerre à la France.


    Entrés tardivement dans la guerre, les Italiens ont des objectifs plus modestes que les Allemands. Mais il leur faut tout de même remporter quelques victoires et pénétrer sur le territoire français, conditions nécessaires pour obtenir certains dédommagements, et même des gains territoriaux, ainsi qu'une zone d'occupation en France.


    La guerre déclarée, voilà donc les troupes italiennes en campagne. Pas question, ici, de lancer des chars à l'assaut du territoire ennemi. Les montagnes qui s'élèvent à la frontière des deux pays rendraient leur progression impossible.


    Par ailleurs, les fortifications de la célèbre ligne Maginot, qui vont jusqu'en Corse, protègent en partie les cols et les routes sinueuses que doivent emprunter les soldats italiens.


    L'une de ces fortifications a été aménagée à l'avant du pont de Pont Saint-Louis, une voie de passage obligée pour les troupes italiennes. En effet, l'endroit a été miné er une barrière anti-chars y a été installée.


    Les hommes occupant l'avant-poste, qui surveille le pont, ont à leur disposition un canon anti-char, des mitrailleuses et d'autres armements.


    Quand Les 4.000 soldats du XVe corps d'armée italien s'avancent sur le pont, ce 17 juin 1940, ils trouvent face à eux un effectif composé, en tout et pour tout, de 9 hommes. Et pourtant, ce faible effectif va opposer à ses assaillants une résistance acharnée, ne cédant à l'adversaire qu'à l'annonce du message du maréchal.


    Si, au terme de cet affrontement, seulement deux soldats français sont blessés, environ 200 Italiens sont hors de combat.


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  • Durant la Seconde Guerre mondiale, les nazis n'ont pas seulement implanté des camps de concentration en Allemagne ou dans les pays occupés, comme la Pologne, les Pays-Bas ou le nord de la France.


    Ils en ont aussi construit dans un territoire appartenant à leur adversaire principal, le Royaume-Uni. En effet, des camps allemands ont été édifiés sur l'île d'Aurigny, qui fait partie des îles anglo-normandes, au même titre que Jersey ou Guernesey.


    Dépendant de Guernesey, l'île d'Aurigny est une dépendance de la Couronne britannique et, à ce titre, ne fait pas partie, à proprement parler, du Royaume-Uni.


    Durant la Seconde Guerre mondiale, en effet, les Allemands s'emparent des îles anglo-normandes. La population d'Aurigny est alors évacuée, une partie des habitants se réfugiant à Guernesey.


    L'île, alors déserte, est transformée par les Allemands en une vaste zone de relégation. Quatre camps de concentration y sont construits, dépendant du camp de Neuengamme, en Allemagne.


    Comme dans les autres camps nazis, une partie des détenus sont juifs. Certains d'entre eux sont cependant traités avec moins de brutalité. En effet, ces "demi juifs" sont les conjoints de femmes "aryennes".


    Sont également emprisonnés dans ces camps des travailleurs étrangers employés par l'organisation Todt, chargée notamment d'édifier le mur de l'Atlantique, et des opposants politique, comme les républicains espagnols.


    Environ 700 détenus, sur les 6.000 présents à Aurigny, périront dans ces camps, victimes d'un travail épuisant, de mauvais traitements ou d'exécutions sommaires. Les détenus seront transférés en Allemagne en 1944, les Allemands encore présents sur l'île ne se rendant qu'en mai 1945.


    Jusqu'à aujourd'hui, cette question des camps de concentration d'Aurigny est restée largement taboue. Leurs vestiges se sont lentement effacés, sans que les autorités se soient vraiment efforcées de sauvegarder la mémoire de ces événements dramatiques.


    Mais les choses sont en train de changer. En effet, le gouvernement britannique a décidé de faire la lumière sur ce sombre passé. Il s'agit notamment de préciser le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans ces camps.


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  • Dans le célèbre roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoé avait réussi, avec le seul secours de son compagnon Vendredi, à survivre des années sur une île déserte.


    Ce n'est pas une île qui sert de cadre à l'héroïque survie d'une poignée d'habitants de Varsovie, durant la Seconde Guerre mondiale, mais les décombres de leur ville, réduite à l'état de ruine par les Allemands.


    Dès le début du conflit, en effet, Hitler avait décidé de raser Varsovie. Les neuf dixièmes de ses habitants devaient être massacrés, et le reste déporté. Sur les d


    Mais les Polonais ne l'entendent pas de cette oreille. Malgré le partage de leur pays et l'impitoyable politique d'extermination menée contre le peuple polonais, la résistance armée s'organise.


    Du 1er août au 2 octobre 1944, elle se soulève contre un occupant supérieur en hommes et en matériel, qui finit par l'emporter. Fin octobre, la ville est alors évacuée et les Allemands en entreprennent la destruction systématique.


    Mais certains habitants décident de rester. Ces nouveaux "Robinson Crusoé" auraient été, selon les estimations, de 400 à 1.000. Ils préfèrent se cacher parmi les ruines plutôt que de se rendre aux Allemands, en qui ils n'ont aucune confiance.


    Totalement isolés dans leurs tanières, certains ignoraient d'ailleurs l'échec de l'insurrection de Varsovie.


    On se doute que les conditions de vie de ces survivants, souvent réfugiés dans les sous-sols, étaient des plus précaires. Ils dormaient le jour et, la nuit venue, partaient en quête d'eau et de nourriture.


    Pour ne pas éveiller l'attention des Allemands, ils devaient se montrer très prudents et éviter de faire le moindre bruit. Les "Robinsons" découverts par les soldats étaient aussitôt exécutés ou déportés vers les camps.


    Grâce à certaines complicités, quelques-uns ont réussi à fuir le champ de ruines qu'était devenue Varsovie. Mais d'autres ont pu survivre jusqu'à la libération de la ville par les Soviétiques, en janvier 1945.


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  • L'allumage et le parcours de la flamme olympique précèdent chacune des compétitions depuis que les Jeux ont été remis à l'honneur, en 1896, par Pierre de Coubertin.


    Il s'agissait de relier les Jeux modernes aux compétitions de l'Antiquité. C'est pourquoi la flamme est allumée à Olympie, berceau des Jeux antiques. Puis elle est transportée, par des coureurs qui se relaient, jusqu'au lieu où doit se dérouler la cérémonie d'ouverture.


    Cette dernière pratique n'a guère de précédent dans l'Antiquité. En effet, les messagers envoyés dans les cités grecques ne transportaient pas la flamme olympique, mais annonçaient les dates des diverses compétitions.


    Si cette pratique a pu susciter la controverse, et continue parfois à être critiquée, c'est qu'elle fut initiée par le régime nazi. C'est en effet à l'occasion des Jeux olympiques de Berlin, en 1936, que Carl Diem, président du comité olympique allemand, propose d'organiser l'allumage et la parcours de la flamme olympique.


    Il se serait inspiré d'une course de relais pratiquée dans la Grèce antique, les "lampadédromies", au cours de laquelle les athlètes se transmettaient un flambeau.


    Si l'idée est aussitôt approuvée par le ministre de la Propagande, Josef Goebbels, c'est qu'une telle mise en scène ne peut que contribuer à la célébration du régime nazi.


    En effet, cette flamme olympique évoque les torches qui éclairaient les parades nazies de Nuremberg. Entre autres significations, le feu véhicule une notion de pureté, celle de la "race aryenne" pour les nationaux-socialistes.


    Revisitant l'histoire antique, les nazis font également du peuple grec un rameau de la civilisation indo-européenne, illustrée par les peuples du Nord, et notamment les Germains.


    Ce parcours de la flamme olympique permet donc de relier de manière visible l'hellénisme à la germanité. La conception du flambeau qui devait être allumé à Olympie fut confiée à la firme Krupp, mieux connue pour sa fabrication de canons.


    S'il reste quelque chose de la théâtralité nazie dans l'organisation de la cérémonie, ce parcours de la flamme évoque aujourd'hui l'unité entre les nations, un concept plus conforme à l'esprit olympique.


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  • Le baron de Coubertin, le fondateur des Jeux olympiques modernes, tenait beaucoup à associer le "muscle et l'esprit". C'est dire que, pour lui, l'art, sous toutes ses formes, devait figurer au programme des Jeux.


    Ce fut le cas aux Jeux olympiques de 1912 et de 1920. Mais c'est à l'occasion des Jeux de 1924, à Paris, que l'art devient vraiment partie intégrante de la compétition.


    En effet, tous les domaines de l'esprit y sont représentés, de la littérature à la peinture, en passant par l'architecture, la sculpture ou la musique.


    Les artistes sont invités à déposer leurs œuvres dans un certain délai. Elles doivent traiter de thèmes relatifs au sport et répondre à certaines règles : ainsi, les écrits en prose ne doivent pas dépasser 20.000 mots.


    Les jurys chargés de juger les œuvres en compétition sont composés de noms prestigieux. Ainsi Paul Valéry, Paul Claudel ou la romancière américaine Edith Wharton siègent dans le jury de littérature, alors que des musiciens comme Stravinsky, Ravel ou Gabriel Fauré composent celui de musique.


    Comme les sportifs, les artistes se voient décerner des médailles, qui vont du bronze à l'or. Les jurys se montrent assez sévères et n'accordent, au total, que 14 médailles.


    En littérature, c'est avec un livre au titre prédestiné, "Les Jeux olympiques", que l'écrivain Géo-Charles remporte la médaille d'or. Il coiffe sur le poteau une œuvre d'un romancier pourtant plus prestigieux, Henry de Montherlant.


    Cette médaille est en effet l'heure de gloire d'un amateur d'art, ami du peintre Foujita, de Blaise Cendrars et de Jean Cocteau, qui fut aussi chroniqueur à la radio.


    Mais la qualité du jury ne répond guère à celle des œuvres présentées. En effet, dans certains domaines, comme l'architecture et la musique, aucune médaille d'or n'est décernée. C'est pire encore pour les architectes, qui ne se voient attribuer aucune médaille, fût-ce de bronze.


    Ces compétitions artistiques vont pourtant se survivre, dans une certaine indifférence, jusqu'aux Jeux olympiques de 1948, qui se tiennent à Londres. Depuis, le sport a pris toute la place.


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  • Le 10 avril 1912, le paquebot transatlantique Titanic, fierté de la flotte de croisière britannique, quitte le port de Southampton, au Royaume-Uni, pour gagner New York.


    À son bord, prennent place 2.242 passagers. Seuls 712 d'entre eux survivront au naufrage du navire qui, le 14 avril, sombre au fond de l'océan après avoir heurté un iceberg. L'un de ces rescapés, John Borland Thayer, un adolescent ayant embarqué avec ses parents, a raconté son aventure dans un livre.


    S'étant couché vers 23h00, il perçoit un choc puis remarque que les moteurs sont arrêtés. Sorti dans le couloir, il apprend ce qui vient de se passer. Il s'habille et revêt un gilet de sauvetage, comme les autres passagers.


    Il se dirige alors vers le pont inférieur, moins encombré par une foule de plus en plus affolée.


    John Borland Thayer a 17 ans, il n'est donc pas prioritaire pour embarquer sur des canots de sauvetage où tous les passagers ne pourront pas trouver place.


    Il décide donc de plonger dans l'eau glacée, en compagnie d'un autre passager, qui aura moins de chance que lui. Il sait que l'entreprise est risquée. En effet, il lui faut supporter l'eau glacée, à moins de 0°C, et éviter d'être emporté par le remous provoqué par le naufrage du navire.


    Une fois dans l'eau, John Borland Thayer parvient à s'éloigner suffisamment de l'épave pour ne pas être entraîné par les courants qu'elle provoque.


    Il se heurte bientôt à un obstacle. C'est un petit bateau, qui flotte la coque en l'air. C'est une chance pour John et d'autres rescapés, qui parviennent à se hisser sur l'esquif.


    Serrés les uns contre les autres, les naufragés contemplent le navire à l'agonie. Dans d'ultimes soubresauts, l'énorme paquebot finit par sombrer au fond de l'océan.


    Ilo faudra attendre l'aube pour que, alertés par le bruit d'un sifflet, les membres de l'équipage du "Carpathia" portent enfin secours aux rescapés. John Borland Thayer, qui a perdu son père dans le naufrage, racontera son sauvetage dans un livre publié en 1940. Il se suicidera en 1945.


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