Episodi

  • ChloĂ© a 54 ans.

    AprĂšs une enfance nomade en AmĂ©rique du Sud qui lui a laissĂ© un souvenir enchanteur, elle a fait ce qu’on attendait d’elle : de grandes Ă©tudes.

    Mais une fois devenue ingĂ©nieure agronome, elle a envoyĂ© tous ses diplĂŽmes Ă  ses parents dans un tube DHL et s’est dit qu’il Ă©tait temps de dĂ©couvrir ce qu’elle voulait faire. Elle a travaillĂ© Ă  Londres dans le cinĂ©ma et la photo, puis en JamaĂŻque pour les Nations-Unies.

    Ces chemins lĂ  aussi, elle les a quittĂ©s, pour revenir au plaisir secret qu’elle cultivait depuis l’enfance : le chocolat. Et elle est repartie du bas de l’échelle, dĂ©cidĂ©e Ă  faire son mĂ©tier de ce qui Ă©tait jusque lĂ  restĂ© un hobby.

    C’est la rencontre avec un grand nom de la patisserie qui lui a permis de devenir une professionnelle du chocolat : Pierre HermĂ© lui donne le premier sa chance, sĂ©duit par son palais aprĂšs une mĂ©morable dĂ©gustation Ă  l’aveugle. Elle a travaillĂ© pour LadurĂ©e, traquĂ© les meilleurs chocolats pour Fortnum & Mason, conseillĂ© des producteurs, et des marques comme Plaq 
 Devenue une experte reconnue internationalement, celle qu’on surnomme « ChloĂ© chocolat » enseigne aussi son savoir partout dans le monde, et notamment au Venezuela oĂč elle vit depuis quelques annĂ©es. Parce que, pour elle, la transmission est essentielle.

    Aujourd’hui, en plus de tout cela, ChloĂ© est aussi une spĂ©cialiste du mouvement bean to bar, qui entend redonner ses lettres de noblesse au chocolat.

    On a parlĂ© de l’émotion d’un grand chocolat, de l’importance de savoir partir, de la confiance en soi, des peurs et des acquis de l’ñge.

    Je vous laisse avec cette conversation. Bonne Ă©coute !

  • StĂ©phanie a 50 ans, et elle est passĂ©e d’un monde Ă  un autre.

    Elle a toujours adorĂ© les livres, mais comme elle Ă©tait bonne en maths, elle a suivi sans trop se poser de questions cette voie dite d’excellence et fait des classes prĂ©pa scientifiques pour intĂ©grer une grande Ă©cole et devenir ingĂ©nieure.

    Puis elle a Ă©voluĂ© dans un grand groupe qui lui a permis de vivre plusieurs carriĂšres. D’abord comme ingĂ©nieure dans le BTP sur le terrain, puis comme DRH en charge des hauts potentiels. Mais au bout de 20 ans, elle a senti une envie d’ailleurs, un besoin d’autre chose. Une peur de s’étioler, aussi.

    A 45 ans, elle qui avait vĂ©cu toute sa vie professionnelle dans un seul et mĂȘme groupe, s’est lancĂ©e comme entrepreneure : aprĂšs s’ĂȘtre formĂ©e pendant un an aux mĂ©tiers du livre, elle a rachetĂ© une librairie indĂ©pendante dans une ville de la banlieue parisienne, Colombes.

    On a parlĂ© de la maternitĂ© et de la retraite dans le monde de l’entreprise, de l’utilitĂ© des chiffres pour dĂ©construire les croyances, des livres comme refuge et comme consolation, de l’importance de faire d’une librairie un lieu ouvert, et aussi de cheveux blancs... et d’Harry Potter !

    Une derniÚre chose : si vous aimez ce podcast, n'hésitez pas à le noter (5 étoiles de préférence, y a que ça qui marche !), le commenter, et aussi le partager ! C'est la meilleure façon de le soutenir...

    Merci et Ă  bientĂŽt !

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  • Paoline a 59 ans.

    C’est une ancienne sportive de haut niveau, une star du basket français des annĂ©es 80 et 90.

    3 fois championne de France, elle a détenu pendant plus de 20 ans le record de sélections officielles en équipe de France, dont elle a été la capitaine.

    Le sport a occupĂ© une place essentielle dans sa vie. Mais pas seulement parce qu’elle y a fait une brillante carriĂšre.

    Victime d’inceste, elle dit que le basket lui a sauvĂ© la vie, quand, Ă  l’adolescence, il lui a permis d’échapper aux violences de son pĂšre et au dĂ©ni de sa mĂšre.

    Aujourd’hui elle est entrepreneure : a 53 ans, elle a co-fondĂ© Sportail community, une start-up qui connecte les talents sportifs de haut niveau et les entreprises.

    On a parlĂ© de la violence du silence que la sociĂ©tĂ© oppose parfois aux victimes, du mĂ©tissage et de la couleur qui ne fait pas une identitĂ©, de ce que les sportifs apportent aux entreprises, et de l’importance de s’aimer soi-mĂȘme avant tout.

    Si l'épisode vous plaßt, n'hésitez pas à le noter et à vous abonner au podcast : c'est la meilleure façon de le soutenir. Merci !

  • Savez-vous que ce sont en majoritĂ© les femmes, dans leur cinquantaine et leur soixantaine, qui gĂšrent le grand Ăąge de leurs parents
. Voire de leurs beaux-parents ?

    Or l’aide au grand ñge va devenir une urgence avec le vieillissement de la population : en 2040, un Français sur quatre aura plus de 65 ans. Autant dire qu’il y a le feu.

    C’est pour toutes ces raisons que j’ai voulu inviter Juliette dans ce podcast. Pour qu’elle nous parle de ce mĂ©tier aussi essentiel que dĂ©considĂ©rĂ©.

    Juliette a 59 ans, et elle a dĂ©jĂ  eu plusieurs vies. Elle a travaillĂ© dans l’informatique, et elle a enseignĂ© la danse pendant 28 ans, notamment Ă  des personnes porteuses de handicap aprĂšs avoir repris des Ă©tudes d’art en thĂ©rapie.

    Et depuis 6 ans, elle est assistante de vie.

    Ça veut dire qu’elle accompagne les personnes en perte d’autonomie, de la naissance à la fin de vie, dans tous leurs besoins du quotidien : lever, toilette, repas, courses, mais aussi lien social, aide administrative, soutien psychologique


    Un mĂ©tier indispensable, donc, que Juliette raconte via un spectacle, et qu’elle dĂ©fend via un collectif, la force invisible des assistantes Ă  domicile.

    On a parlĂ© du jugement social portĂ© sur les mĂ©tiers de l’assistance des plus fragiles, de la difficultĂ© des femmes Ă  revendiquer, du spectacle comme objet politique
et bien sĂ»r de l’ñge : le sien, et celui des personnes qu’elle accompagne.

    Bonne Ă©coute !

  • Sophie a 60 ans.

    Sophie, c’est Sophie Dancourt, autant vous dire une rĂ©fĂ©rence sur le sujet des femmes de + de 50 ans : il y a 5 ans, elle a crĂ©Ă© « j’ai piscine avec Simone », un mĂ©dia digital qui parle des femmes actives de plus de 50 ans, en partant d’un constat : les articles, les photos, rien dans la presse ne lui parlait d’elle-mĂȘme et des femmes de son Ăąge. Celles-ci disparaissaient purement et simplement de la presse une fois passĂ©e la barre fatidique des 50 ans, alors mĂȘme qu'une femme majeure sur 2, en France, a plus de 50 ans.

    Alors, Ă  55 ans, la journaliste pigiste est devenue entrepreneure. Elle a dĂ©fini son business model, montĂ© une Ă©quipe, et « Simone » a obtenu le statut de mĂ©dia. Un mĂ©dia qui se revendique militant et qui dĂ©construit tous les stĂ©rĂ©otypes liĂ©s Ă  l’ñge. Pour les femmes actives de + de 50 ans, mais pas seulement : Simone s’adresse Ă  toutes les gĂ©nĂ©rations, pour que les femmes, quel que soit leur Ăąge, cessent de vivre dans la peur du vieillissement. Parce que 50 ans, ce sera la moitiĂ© de la vie pour un bon nombre d’entre nous, et qu’il est temps de l’envisager comme l’ñge de l’épanouissement et de la libertĂ©.

    On a parlĂ© des actrices aux cheveux blancs, des injonctions subies Ă  tout Ăąge, du regard du monde professionnel sur ceux qu’on appelle les « seniors », de l’importance de faire entendre sa voix... Et de bien d’autres choses encore !

  • On compte 10 millions de femmes actives de 45 Ă  65 ans. Et 1 femme majeure sur 2 a plus de 50 ans.đŸ˜Č

    Un Ăąge Ă  partir duquel on est pourtant jugĂ©es moins dĂ©sirables, personnellement et professionnellement, alors mĂȘme que la durĂ©e de vie rallonge et que se profile le recul de l'Ăąge de la retraite.

    Le podcast des "Passeuses" vous invite Ă  dĂ©couvrir des femmes de tous horizons qui abordent la cinquantaine ou l’ont largement dĂ©passĂ©e. Des femmes au top de leur expĂ©rience et de leurs compĂ©tences, qui n’ont pas l’intention de se laisser mettre sur la touche Ă  cause de stĂ©rĂ©otypes liĂ©s Ă  leur Ăąge.

    Comment abordent-elles ce nouvel Ăąge ? Qu’est-ce que les annĂ©es leur ont apportĂ© et de quoi se sont-elles dĂ©barrassĂ© ? Comment devient-on ce que l’on est ? Et comment voient-elles le reste de leur vie ?

    Et si 50 ans Ă©tait l'Ăąge de l'Ă©panouissement ?

  • FrĂ©dĂ©rique a 54 ans

    Elle dit elle-mĂȘme qu’elle n’était pas bonne Ă©lĂšve, et elle a fait une Ă©cole d’attachĂ©e de presse sans plan de carriĂšre ni conviction.

    Et en fait, les relations presse, ça n’était pas son truc...

    Alors cette boule d’énergie a travaillĂ© dans le secteur de l’intĂ©rim, puis dans le tĂ©lĂ©-marketing, grimpant rapidement les Ă©chelons avant de passer 14 ans chez Bouygues TĂ©lĂ©coms oĂč elle a dirigĂ© plusieurs services dĂ©diĂ©s Ă  la relation clients.

    Et puis Ă  47 ans, gros tournant : la direction qu’elle a crĂ©Ă©e est supprimĂ©e, et elle dĂ©cide de prendre un plan de dĂ©part volontaire de l’entreprise. Pas de poste qui le tente, peur de devenir obsolĂšte si elle reste


    Entre reprise d’études, missions et temps partagĂ©, elle rĂ©ussit alors un switch vers les ressources humaines, et elle est aujourd’hui Ă  nouveau en CDI, en tant que DRH spĂ©cialisĂ©e dans le temps partagĂ©.

    On a parlé du rapport des générations en entreprise, de la meilleure façon de changer de métier quand on a dépassé 45 ans, de la posture du salarié vs celle du consultant, du temps partagé et du management de transition.

    Et puis, aussi, de la violence du regard que la sociĂ©tĂ© porte sur les femmes qui n’ont pas d’enfant...

  • Sylviane a 63 ans.

    Fille unique de parents qui l’ont eue trĂšs jeune, Sylviane a eu de multiples vies professionnelles aprĂšs un passage aux beaux-arts et des Ă©tudes de lettres : prof de français en HaĂŻti, ouvreuse, critique de cinĂ©ma, auteure de livres pour enfants, et aussi Ă©ditrice.

    Et puis un jour, lors d’un casting sauvage Ă  Londres oĂč elle avait suivi son mari, on lui a proposĂ© de devenir mannequin. Et voilĂ  comment elle est devenue du jour au lendemain, Ă  54 ans, « silver fox lady » comme on l’a appelĂ©e outre-manche, affichĂ©e en 4 x 3 sur les murs de Londres, courant les castings, et posant nue ou habillĂ©e de tenues plus ou moins excentriques.

    En parallÚle de cette nouvelle vie, elle a multiplié les allers-retours en Sologne pour accompagner ses parents dans la maladie et la mort de son pÚre.

    De cette double expĂ©rience, elle a fait un trĂšs joli livre, « Moi, vieille et jolie ». Elle y raconte comment elle a habitĂ© en mĂȘme temps le monde de la mode et le monde de la mort, et sa vie dans un Londres qu’elle a adorĂ© et qui le lui a bien rendu. Elle parle aussi de sa dĂ©ception devant un Paris figĂ© dans une vision traditionnelle de la beautĂ©, oĂč les modĂšles de plus de 50 ans sont cantonnĂ©es aux pubs de crĂšmes pour peaux matures.

    On a parlĂ© de ce que c’est que la beautĂ© et la vieillesse, du rapport au corps et Ă  l’image de soi, de l’écriture, et de la joie qu’il faut cultiver pour accompagner les ĂȘtres chers.

  • CĂ©line a 47 ans.

    Elle a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e dans l’idĂ©e de la performance, et longtemps elle y a trouvĂ© son compte. Avocate d’affaires, elle a menĂ© une vie trĂ©pidante dans de prestigieux cabinets, entre Paris et New-York, cumulant statut et argent.

    Et puis un jour elle a eu envie d’autre chose. De ne plus renoncer Ă  ses week-ends et Ă  ses vacances, d’avoir une vie en dehors de son job. Envie de plus d’efficacitĂ© et de libertĂ© aussi. Et elle a tournĂ© le dos Ă  sa brillante carriĂšre d’avocate pour devenir traductrice juridique, et fonder avec d’autres anciennes avocates le rĂ©seau Claritas.

    Ce switch, pourtant rĂ©ussi, lui a longtemps laissĂ© un sentiment d’échec. Comme si elle avait abandonnĂ© la place, comme si elle avait perdu le combat. Et puis elle a rĂ©alisĂ© qu’elle n’était pas la seule Ă  avoir quittĂ© le champ de bataille. Elle a commencĂ© Ă  interroger les femmes, nombreuses, qui comme elle avaient choisi de renoncer Ă  des postes haut placĂ©s et de sortir d’un systĂšme dĂ©fini par les hommes et pour les hommes.

    De ces interviews, elle a fait un livre « Merci mais non merci : comment les femmes redessinent la rĂ©ussite sociale » (Payot). Un livre que j’ai adorĂ©, parce qu’il fait exactement Ă©cho aux questions qui m’ont amenĂ©e Ă  faire ce podcast : qu’est-ce que l’échec ? Qu’est-ce que la rĂ©ussite ? Est-ce de la faiblesse de ne pas se sentir Ă  l'aise dans le moule de l'entreprise ? Est-ce manquer d’ambition que de ne pas avoir envie de faire de la lutte pour le pouvoir le cƓur de sa vie professionnelle ?

  • Delphine va avoir 50 ans.

    Delphine, c’est la fondatrice de la Maison Plisson, une Ă©picerie-restaurant fondĂ©e en 2013, qui propose les meilleurs produits alimentaires de producteurs et d’éleveurs sources dans toute la France et l'Europe, Ă  des prix accessibles. Elle est aujourd’hui Ă  la tĂȘte de 150 salariĂ©s et ses deux lieux Ă  Paris ne dĂ©semplissent pas.

    Ça n’était pourtant pas une voie toute tracĂ©e pour la gamine de CrĂ©teil qui voulait devenir libraire. Mais comme une libraire ça doit d’abord savoir compter, elle a fait une Ă©cole de commerce et s’est retrouvĂ©e un peu par hasard dans la mode. 20 ans Ă  travailler pour des marques comme AgnĂšs B, Yves Saint Laurent ou Claudie Pierlot, une vie de salariĂ©e heureuse, qu’elle a pourtant quittĂ©e d’un coup quand le projet de Maison Plisson s’est imposĂ©e Ă  elle comme un dĂ©sir d’enfant

    CĂŽtĂ© privĂ©, ça n’est pas moins riche ! Elle a 3 ou 5 enfants, selon la mĂ©thode de calcul, de trois pĂšres diffĂ©rents, et elle a eu sa petite derniĂšre Ă  46 ans. Parce qu’elle a cotoyĂ© trĂšs jeune la mort, elle cultive avec Ă©nergie la joie de vivre. Et ses 50 ans, elle compte bien les fĂȘter !

    Ah oui, elle a aussi fait un lifting dont elle parle sans complexe, et perso je trouve ça top qu’une femme aborde franchement cette question qu’on se pose toutes... ou presque !

    On a parlĂ© des tabous de la chirurgie esthĂ©tique et de la grossesse tardive, du privilĂšge que c’est de gagner de l’ñge, de son refus de la peur et de la culpabilitĂ©, et de l’importance de prendre soin de son corps pour gagner la paix de l’esprit.

    Du coup c'est un peu plus long que d'habitude mais j'ai pas pu couper !

    Bonne Ă©coute !

  • Catherine a 64 ans.

    Elle est psychosociologue et psychanalyste, et elle a travaillé plusieurs années en entreprise sur le recrutement de personnes porteuses de handicap.

    Elle qui se dĂ©finit comme une rĂ©voltĂ©e et une combattante a axĂ© son travail sur le poids des reprĂ©sentations sociales sur l’image de soi. AprĂšs plusieurs ouvrages sur l’obĂ©sitĂ©*, elle a publiĂ© chez Larousse en 2020 « il n’y a pas d’ñge pour jouir » pour aider les femmes Ă  s’affranchir des stĂ©rĂ©otypes liĂ©s Ă  l’ñge.

    Nous avons parlĂ© de l’importance de la reprĂ©sentation des femmes de plus de 50 ans pour que celles-ci s’autorisent Ă  prendre la parole et occuper l’espace ; des combats qu’il faut mener et de ceux qu’il faut abandonner ; des meilleures façons de cultiver le dĂ©sir ; et de l’importance de rester en lien avec l’enfant qu’on a Ă©tĂ©.

    *"La femme qui voit de l'autre cÎté du miroir" (Eyrolles), "Comprendre l'obésité" (Albin Michel)

    Le blog de Catherine : http://catherinegrangeard.blogspot.com/

  • Caroline a 55 ans.

    Devenue attachée de presse sans vraiment le choisir, puis conseillÚre de programmes dans une chaßne de télévision jeunesse, elle a mis longtemps à réaliser un désir pourtant ancien, celui de l'écriture : c'est à 50 ans, aprÚs 25 ans de salariat, qu'elle a sauté le pas et qu'elle est devenue auteure indépendante pour l'animation jeunesse. Avant de renouer avec le salariat à 54 ans, en devenant productrice artistique.

    CÎté privé, elle s'est séparée du pÚre de ses filles 3 semaines aprÚs la naissance de la derniÚre. Et puis elle a vécu sa vie et elle est retombée amoureuse à 50 ans.

    On a parlé de l'indépendance et du salariat ; du temps qu'il faut pour accéder à ses désirs ; des paroles qui enferment et de celles qui libÚrent, et du rire comme moteur et comme bouclier ; et puis aussi de l'importance, à un moment donné, de choisir le cÎté lumineux de la vie.

  • Anne a 54 ans.

    Rien ne prĂ©destinait cette diplĂŽmĂ©e d’école de commerce Ă  devenir une star des blogs culinaires, elle qui n’avait ni de goĂ»t, ni de tradition familiale liĂ©e Ă  la cuisine.

    C’est par contrainte qu’elle s’y est mise, quand elle a dĂ» quitter un job de cadre dans lequel elle s’épanouissait pour s’occuper de ses enfants qui avaient de graves allergies alimentaires.

    Elle a fini par faire de ses recettes un blog, "Papilles et Pupilles", qui propose une cuisine du quotidien responsable, facile, inventive, et ouverte sur le monde, le tout sur un ton enjouĂ© et pas prise de tĂȘte. Personnellement, je suis fan de ses recettes "Ă©pate belle-mĂšre " !

    Et puis Anne a gagné en 2008 le prix du meilleur blog culinaire du magazine Elle, et" Papilles et pupilles" est devenu une référence de la blogosphÚre.

    On a parlĂ© de la difficultĂ© de devenir financiĂšrement dĂ©pendante de son conjoint, des contraintes qui se transforment en opportunitĂ©, de la violence des rĂ©seaux sociaux envers les blogueuses, et de ce qu’il faut de travail pour durer et vivre d’un blog. Et aussi des tours de la DĂ©fense !

  • Marie-Sophie Pawlak a 59 ans.

    Elle est devenue ingĂ©nieur « par Ă©limination », et a passĂ© sa premiĂšre partie de carriĂšre dans un grand groupe, oĂč elle a dĂ©couvert un peu par hasard un secteur, l’automobile, qui s’est rĂ©vĂ©lĂ© passionnant.

    Alors, quand elle a switchĂ© vers l’enseignement supĂ©rieur et dĂ©couvert Ă  quel point l’industrie peinait Ă  recruter des femmes, elle a crĂ©Ă© en 2005 l’association « Elles bougent » afin de dĂ©construire les stĂ©rĂ©otypes liĂ©s au genre dans ce secteur, et d’encourager les filles Ă  s’orienter vers des carriĂšres d’ingĂ©nieur.

    Un engagement pour la mixitĂ© qu’elle porte aussi dans l’armĂ©e, dont elle est rĂ©serviste.

  • AmĂ©lie a 45 ans.

    C’est une amoureuse des mots, qui a toujours vĂ©cu avec les livres et pour les livres. Alors c’est tout naturellement qu’aprĂšs Normale Sup, l’Agreg et quelques annĂ©es d’enseignement universitaire, AmĂ©lie est devenue plume. Depuis, elle Ă©crit des discours pour des chefs d’entreprise, coache ses clients pour leurs prises de parole et enseigne la rĂ©thorique Ă  ses Ă©lĂšves de Sciences-Po 


    C'est aussi une femme engagée, qui est membre de la Réserve citoyenne de l'Armée de l'air et dirige des ateliers d'éloquence dans son quartier.

    On a parlĂ© de ce qu’il faut d’écoute et de courage pour faire un bon discours, de la difficultĂ© des femmes Ă  se saisir de la parole, de la maĂźtrise du langage comme marqueur de classe et outil de puissance. Et aussi, bien sĂ»r, du mot « senior » 

  • Johanna a 49 ans.

    ElevĂ©e dans un milieu intellectuel et scolarisĂ©e Ă  Henri IV, Johanna s’est longtemps trouvĂ©e nulle. Du coup cette matheuse a fait des Ă©tudes guidĂ©es par une bonne part de hasard. Puis elle a passĂ© les 10 premiĂšres annĂ©es de sa vie professionnelle Ă  se demander ce qu’elle faisait dans un job dans lequel elle rĂ©ussissait d’ailleurs trĂšs bien. Le piĂšge, en somme.

    A l’aube de la trentaine elle s’est dit « c’est maintenant ou jamais ». Et s’est lancĂ©e dans des Ă©tudes de psychologie, tout en vivant un vĂ©ritable parcours du combattant pour avoir ses enfants.

    Aujourd’hui c’est une psychologue clinicienne Ă©panouie, dont le cabinet ne dĂ©semplit pas.

    On a parlĂ© du sentiment de nullitĂ©, de l’efficacitĂ© de la thĂ©rapie EMDR, de ce que l’ñge apporte aux psys et, aussi, de ce qu’il faut parfois endurer pour avoir des enfants.

  • CĂ©line a bientĂŽt 49 ans.

    Parce qu’elle voulait une formation courte et un mĂ©tier rapidement, CĂ©line s’est engagĂ©e presque par hasard dans une Ă©cole de travail social.

    AprĂšs 15 annĂ©es en crĂšche, elle a dĂ©cidĂ© de bifurquer vers l’urgence sociale. Et dans ce domaine elle a travaillĂ© avec tous les publics, des familles de migrants aux prisonniers en fin de peine, en passant par les maraudes de nuit et l’aide sociale Ă  l’enfance. Puis elle a eu besoin de prendre du recul sur son mĂ©tier, Ă  travers une reprise d’études et un coaching, pour renouer avec le plaisir du terrain et accĂ©der Ă  une nouvelle opportunitĂ© professionnelle Ă  laquelle elle a encore peine Ă  croire.

    On a parlĂ© de la schizophrĂ©nie qu’il faut pour faire face Ă  des situations de dĂ©tresse, du danger de la posture de sauveur, de l’importance des talons de 10 centimĂštres dans un rapport de force, et bien sĂ»r du syndrome de l’imposteur !

  • IrĂšne a 54 ans.

    NĂ©e de parents portugais arrivĂ©s en France dans les annĂ©es 60, elle a grandi dans un milieu traditionnel modeste, dans lequel les Ă©tudes Ă©taient encouragĂ©es mais oĂč sa mĂšre Ă©tait financiĂšrement dĂ©pendante. Un modĂšle familial qui l’a dĂ©terminĂ©e Ă  faire carriĂšre et Ă  gravir les Ă©chelons pendant 15 ans dans le milieu bancaire.

    Puis la directrice financiĂšre a fait un switch, reprenant des Ă©tudes pour devenir coach, mĂ©tier qu’elle pratique depuis 10 ans auprĂšs de particuliers et d’entrepreneurs.

    Nous avons parlĂ© de dĂ©pendance et d’indĂ©pendance financiĂšre, de l’équilibre Ă  trouver entre le yin fĂ©minin et le yang masculin pour dĂ©velopper une activitĂ© de coach, et des conditions pour rĂ©ussir son switch professionnel et faire de sa vulnĂ©rabilitĂ© une puissance.

  • AĂŻnat a 56 ans et pour moi elle a toujours incarnĂ© la joie de vivre : si elle ne boit pas une goutte d’alcool, elle fait la fĂȘte et cultive l’amitiĂ© comme personne !

    Alors ce n’est qu’au hasard de conversations que j’ai compris qu’elle n’avait pas eu une enfance facile : elle a Ă©tĂ© en foyer Ă  15 ans, et Ă  partir de lĂ  s’est faite toute seule. Aujourd’hui c’est une slasheuse Ă©panouie : scripte pour boĂźtes de production, elle a fait une formation pour devenir assistante maternelle aprĂšs avoir eu ses 2 enfants Ă  40 et 42 ans.

    Nous avons parlĂ© de l’impact d’une enfance ravagĂ©e sur la vie d’adulte, des talents que cela demande de savoir s’occuper d’enfants, et du temps qu’il ne faut pas laisser filer.

  • Dominique Crochu a 69 ans.

    EntrĂ©e en 1973 comme secrĂ©taire Ă  la FĂ©dĂ©ration Française de Football, elle y est restĂ©e 38 ans, grimpant les Ă©chelons jusqu’à devenir la premiĂšre Directrice du digital de la fĂ©dĂ©ration en 2002.

    AprĂšs un dĂ©tour comme prĂ©sidente d’un club de foot, elle est devenue entrepreneure Ă  65 ans et a cofondĂ© Mixity, une plateforme de pilotage de la diversitĂ© en entreprise. Un parcours exceptionnel, qui a valu Ă  cette pionniĂšre reconnue pour ses engagements de figurer dans les 40 femmes inspirantes du classement Forbes 2020.

    On a parlĂ© du sport comme outil d’émancipation, de la dĂ©couverte de l’entrepreneuriat aprĂšs 42 ans de salariat, des seniors en entreprise et on a dĂ©battu de l’ñge Ă  partir duquel on est vieux...