Episodi
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Après avoir vécu comme ça pendant des dizaines et des dizaines d’années, notre mode de vie s’est éteint. Sans avoir été prévenus, des barrages hydroélectriques ont été construits, les rivières ont gonflé et nos campements et équipement de chasse ont disparu. Sous ces barrages se cachent notre histoire, notre identité, dans notre cœur.
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Après des mois passés sur le territoire, à la fonte des glaces, il était temps de redescendre au village. On s’arrêtait à la fourche, à la décharge de Tshishe Manikuan et Mushaulakan, et on y attendait les familles qui feraient le voyage de retour avec nous. Lorsque les réserves de nourriture étaient à sec, des caches de survie permettaient d’assouvir notre faim le long du parcours.
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Episodi mancanti?
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Les grandes chasses pouvaient durer des semaines. Basés dans leurs camps satellites, situés à une centaine de kilomètres du maître-camp, les chasseurs traquaient le gibier pour espérer nourrir leur famille. Au creux de l’hiver, il arrivait que nos familles connaissent la famine. Mais c’est parfois dans les pires moments que la sagesse humaine se révèle.
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Une fois rendu chez-nous, dans le Nutshimit, chaque famille rejoignait son camp de chasse. Les femmes, les enfants et bien souvent nos grands-parents y passaient tout l’hiver. Les femmes attendaient vaillamment leurs maris, qui partaient parfois plusieurs semaines pour trapper et chasser le gros gibier. Elles arrangeaient les peaux pour les vendre au retour, tout en veillant au bon fonctionnement du camp.
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Partir à des centaines de kilomètres sur notre territoire de chasse, ce n’était pas un voyage, c’était notre mode de vie. Fallait savoir accoucher, se soigner, tout faire par nous-même. Pour survivre dans ces conditions parfois extrêmes, il fallait avoir des connaissances fines de la nature et il fallait aussi savoir s’entraider.
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Remonter les rivières Pessamiu Shipu, Manikuakanishtik et Piletipishtik voulait dire portager ; contourner des chutes hautes de plusieurs étages, mais surtout, marcher sur les pas de nos ancêtres! Portager notre « maison » sur notre dos, c’était tellement éprouvant que certains avaient même développé la bosse du canot sur leur cou. Et ça, pour les femmes, c’était attrayant!
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À chaque année, nos familles partaient de la plage de Pessamit en canot pour rejoindre leur territoire ancestral et y chasser tout l’hiver. Véritable rituel, ce périple vers l’intérieur des terres qui durait plus d’un mois, relevait d’une ingénieuse préparation.
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